ACCUEIL
 

LEXIQUE

Extraits de gosho sur

MENU - LEXIQUE
DICTIONNAIRE
 
opposition (offense) au Dharma - dénigrer (calomnier) le Dharma, le Sutra du Lotus


Etant donné l'abondance de citations nous avons constitué différentes rubriques :

- définition de l'opposition
- références aux sutras
- les enseignements qui s'opposent au Dharma
- rétributions de l'opposition au Dharma
- attitude envers ceux qui s'opposent au Dharma
- expier les fautes d'opposition au Dharma
- liens par opposition au Dharma
- quatorze facteurs d'opposition au Dharma

- oppositions au pratiquant du Sutra du Lotus voir Pratiquant du Sutra du Lotus

 

Principales citations par ordre chronologique

Il n’existe pas de Dharma du bouddha en dehors de ces douze liens causaux qui sont le Sutra du Lotus. Le savoir est se connaître. Ne pas le savoir revient à offenser le Dharma. C’est ce que signifie “Si certains, sans y prêter foi, calomnient ce Sutra, ils briseront alors l’ensemble des graines de bodhéité de ce monde.”(réf.) Il n’existe pas de bouddha, il n’y a pas de Sutra du Lotus ailleurs et séparément de nous. [...] Aussi, ceux qui ne croient pas dans le Sutra du Lotus et l’offensent, tournent le dos à tous les bouddhas, tournent le dos à toutes les divinités, se détournent de leurs parents, s’opposent au souverain et au maître. Ils s’opposent aux montagnes, s’opposent aux océans. Ils s’opposent au soleil et à la lune, s’opposent par conséquent à toutes les choses.
[...] Lorsque l’on meurt, les cinq racines s’en vont également. Même si la substance des cinq racines meurt, leur forme ne s’éteint pas. Cependant, sans le cœur, comment un mort peut-il voir et entendre  ? Cela ne correspond pas à ce que l’on sait et il en va de même pour les offenseurs du Lotus. Notre cœur est dans le Lotus. Or, offenser le Lotus, perdre son cœur, c’est ne pas posséder les six racines. Les écoles (fondées sur les sutras) antérieurs, n’ayant pas la foi dans le Lotus et l’offensant par le Hinayana et les enseignements provisoires, sont des cadavres sans cœur.
Les douze liens causaux (1256 )

Après avoir puni Mononobe no Moriya pour son opposition au bouddhisme, le prince Shotoku entreprit de construire des temples et des pagodes au Japon. Depuis cette époque, du souverain suprême aux masses innombrables, tous ont vénéré les statues du Bouddha et ont attentivement étudié les écrits bouddhiques.
[...] Ainsi, il est dit dans le Sutra Ninno* : "De mauvais moines, dans l'espoir d'acquérir gloire et profit, se présentent en grand nombre devant le souverain, l'héritier présomptif ou les autres princes, pour prêcher des doctrines qui mènent à l'opposition au Dharma bouddhique et à la destruction du pays. Incapables de distinguer le vrai du faux, les souverains écoutent et adoptent de telles doctrines, créant des lois injustes et en désaccord avec les préceptes bouddhiques. De cette façon, ils provoquent la destruction du bouddhisme et du pays."
[...] Ils seront comme des chats qui guettent une souris. Et ils répéteront sans cesse : "J'ai atteint le stade d'arhat ! " Extérieurement, ils paraîtront sages et bons, mais en eux-mêmes ils entretiendront avidité et jalousie. Ils se récuseront en prenant des allures de brahmanes ayant fait vœu de silence. Ce ne seront pas de véritables moines, ils n'en auront que l'apparence. Consumés par leurs vues erronées, ils s'opposeront au Dharma correct.
[...] Il [Honen] tourne le dos aux passages des trois sutras de la Terre pure, sutras de sa propre école, qui contiennent le serment d'Amida de sauver tous les êtres humains, "sauf ceux qui commettent les cinq forfaits ou calomnient le Dharma correct". Dans le même temps, il se révèle incapable de comprendre l'avertissement contenu dans le second volume du Sutra du Lotus, le plus important sutra exposé durant les cinq périodes d'enseignement de la vie du Bouddha, qui dit : "Celui qui refuse d'avoir foi en ce Sutra et, au lieu de cela, s'y oppose... Après sa mort, il tombera dans l'enfer avici."(réf.)
[...] Le Sutra du Nirvana affirme : "Si un moine, même un bon moine, voit quelqu'un s'opposer au Dharma et n'y prête pas attention, s'abstenant de le réprimander, de le chasser ou de le punir pour son offense, alors ce moine est l'ennemi du bouddhisme. Mais s'il fait tout pour chasser la personne qui s'oppose au Dharma, la réprimander ou la punir, alors il est mon disciple et il comprend véritablement mes enseignements." Je ne suis peut-être pas un "bon moine" mais je ne veux surtout pas être accusé d'être l"ennemi du bouddhisme".
[...] Depuis que j'étudie le bouddhisme, j'ai fréquemment réfléchi à ce problème, et j'en conclus qu'écarter ceux qui s'opposent au Dharma et respecter les moines qui suivent la voie correcte est la meilleure façon d'assurer la stabilité à l'intérieur du pays et la paix dans le monde entier.
[...] Je n'ai certainement pas l'intention de supprimer les enfants du Bouddha. La seule chose que je réprouve, c'est l'offense le Dharma. Dans les enseignements des bouddhas précédant Shakyamuni, les moines qui s'opposaient au Dharma étaient passibles de mort. Mais, selon les sutras exposés depuis sa venue, il suffit d'empêcher que des moines de ce genre reçoivent des offrandes. Si, aujourd'hui, l'ensemble des Quatre sortes de croyants à l'intérieur des quatre mers et des dix mille pays cessait simplement de faire des offrandes aux mauvais moines pour, au contraire, se consacrer à ce qui est correct, comment de nouveaux fléaux pourraient-ils survenir et comment pourrions-nous être confrontés à des désastres  ? "
[...] Le visiteur dit : "Puisque cela concerne à la fois cette vie et celles à venir, qui pourrait se dispenser d'être prudent en la matière  ? Qui pourrait se permettre de ne pas tenir compte de ce que vous dites  ? Maintenant, en examinant les passages des sutras que vous avez cités, et en voyant exactement les mots du Bouddha, je comprends que l'opposition au Dharma est en vérité une offense très grave, et que dénigrer le Dharma est bien une faute terrible.
[...] Quand nous examinons cette grande diversité de sutra, nous remarquons qu'ils mettent tous l'accent sur la gravité de l’offense au Dharma. Comme il est regrettable que tous les hommes s'éloignent ainsi de la porte du Dharma correct pour s'enfoncer si profondément dans la prison de ces dogmes malfaisants ! Comme il serait stupide qu'ils tombent, l'un après l'autre, dans les traquenards de ces doctrines mauvaises et restent si longtemps prisonniers des filets de ces enseignements erronés ! [...] Chunda demanda à nouveau : 'Que signifie le terme icchantika  ? ' Le Bouddha répondit : 'Chunda, imagine qu'il y ait des moines ou des nonnes, des laïcs, hommes ou femmes, qui prononcent des paroles irréfléchies et mauvaises et s'opposent au Dharma correct, et que ces personnes continuent à commettre ces fautes graves sans jamais montrer le moindre désir de s'amender ni aucun signe de repentir sincère. Je dirai que de telles personnes suivent la voie des icchantika.
[...] On lit dans le Sutra du Nirvana : "Je confie maintenant le Dharma correct, d'une excellence sans pareille, aux souverains, aux ministres, aux hauts dignitaires, et aux Quatre sortes de croyants. Si quelqu'un s'oppose au Dharma correct, les hauts dignitaires et les Quatre sortes de croyants doivent le réprimander et lui montrer ses fautes."
[...] D'après le Sutra du Lotus, ceux qui calomnient les écrits du Mahayana commettent une faute plus grave que les cinq forfaits. C'est pourquoi ils tomberont dans la grande forteresse de l'enfer avici et ne pourront espérer en sortir avant d'innombrables kalpas. Selon le Sutra du Nirvana, il est autorisé de faire des dons à quelqu'un qui a commis un des cinq forfaits, mais pas à ceux qui s'opposent au Dharma, celui qui tue, ne serait-ce qu'une fourmi, tombera dans l'une des trois mauvaises voies, mais celui qui contribue à empêcher l'opposition au Dharma atteindra l'état de non régression.
[...] En fait, les opposants au Dharma et leurs complices sont si nombreux qu'on ne peut les compter. Ne sont-ils pas des destructeurs du Bouddha   ? Ne sont-ils pas des destructeurs du Dharma  ? Ne sont-ils pas des destructeurs du Sangha  ? [...] Le Sutra du Lotus et le Sutra du Nirvana représentent le coeur même des doctrines enseignées par Shakyamuni durant les cinq périodes de sa vie. Les avertissements qu'ils contiennent sont d'une extrême gravité. Qui pourrait ne pas en tenir compte  ? Et pourtant, ceux qui oublient la voie correcte et calomnient le Dharma accordent leur croyance au Senchaku Shu de Honen et s'enfoncent de plus en plus dans l'aveuglement et l'ignorance.
Rissho Ankoku ron (Kamakura-Matsubagayatsu, juillet 1260)

Je constate que les pratiquants des écoles Hokke et Shingon n’en sont pas à un stade avancé, n’ont pas une foi solide, et récitent les sutras sans en connaître le sens, uniquement pour en retirer des profits et des honneurs. Le reliquat de leur faute, celle d’avoir dénigré le vrai Dharma dans leurs vies passées, subsiste toujours.
[...] La méthode à employer pour traiter les blasphémateurs du vrai Dharma est également enseignée dans les sutras. Le Sutra du Nirvana déclare : "Le Bouddha a enseigné que vous devriez faire des dons à tous, sauf à ceux… qui commettent la grave faute de dénigrer le vrai Dharma (…) Tout le monde fera votre éloge et vous admirera si vous faites l’aumône à tous sauf aux icchantika, ceux qui sont dépourvus de la nature de bouddha, et qui calomnient le vrai Dharma."
Sainan Koki Yurai - La cause des désastres (Kamakura, février 1260)

De même que le grand océan "rejette les cadavres", la pratique du Sutra du Lotus permet de rejeter à tout jamais les oppositions au Dharma et l'incroyance incorrigible des icchantika.
La même saveur salée (1261   ? )

En naissant dans la famille d'un meurtrier, d'un voleur, d'une personne qui transgresse les règles de bonne conduite ou qui offense le Dharma correct, même si l'on n'a pas soi-même commis ces crimes, on partage, en réalité, le karma de ceux qui en sont coupables.
[...] [Le Bouddha] fit ce voeu : "Viendra un temps où prévaudront les cinq impuretés, où les fausses doctrines seront prospères et où les opposants au Dharma empliront le pays. A cette époque-là, les innombrables divinités tutélaires bienveillantes, ne pouvant plus goûter la saveur du Dharma, verront leur force et leur majesté s'amoindrir.
Les quatre sortes de reconnaissance (Izu, le 16 janvier 1262 à Kudo Yoshitaka)

Mais au Japon, à notre époque, des maîtres exhortent à abandonner la pratique du Sutra du Lotus pour se consacrer exclusivement à l'invocation du nom du bouddha Amida. Certains enseignent les préceptes du Hinayana, et parlent avec mépris des grands moines du Mont Hiei tandis que d'autres font état d'une vérité particulière (note) qui leur aurait été transmise en dehors des sutras, dénigrant le Véritable Dharma du Sutra du Lotus. Ce sont là des personnes qui font une grave erreur sur le temps. Elles sont comparables au moine Agramati*, calomniant le bodhisattva Kikon, et au Maître de doctrine* Gunaprabha qui agit de manière méprisante envers le bodhisattva Maitreya, et qui attirèrent ainsi les terribles souffrances de l'enfer avici.
[...] Mais, même si l'on comprend les capacités de ses auditeurs, il faut enseigner exclusivement le Sutra du Lotus à ceux qui s'opposent au Dharma, afin qu'ils puissent créer avec lui un lien, même d'opposition. A cet égard, il faut agir comme le bodhisattva Fukyo. Si l'on s'adresse à des personnes à qui l'on reconnaît la capacité de devenir des sages, il faut leur enseigner d'abord le Hinayana, puis le Mahayana provisoire* et, pour finir, le Mahayana définitif*. Mais si l'on s'adresse à des personnes ignorantes de moindres capacités, il faut, avant tout, leur enseigner le Mahayana définitif*. Car, ainsi, qu'elles choisissent de croire ou de s'y opposer, elles recevront de même la graine de l'Éveil. [...] Par contre, dans les Trois périodes, aux époques du Dharma correct, du Dharma formel et des Derniers jours du Dharma, il ne faut jamais faire d'offrandes à des personnes qui s'opposent au Sutra du Lotus, qu'elles observent les préceptes, les transgressent ou les ignorent totalement. Si des offrandes sont faites à ceux qui s'opposent au Sutra du Lotus, inévitablement les Trois calamités et les Sept désastres frapperont le pays et ceux qui font ces dons tomberont dans la grande citadelle de l'enfer avici.
[...] Pour finir, tous s'opposent au Dharma bouddhique et ceux que leur opposition au Dharma précipite dans l'enfer avici sont plus nombreux que toutes les particules de la terre réduite en poussière, tandis que ceux qui parviennent à échapper aux souffrances de la naissance et de la mort sont moins nombreux que les grains de sable qui pourraient tenir sur un ongle.
L'enseignement, les capacités, le temps et le pays (Izu, 10 février 1262   ? )

Ignorer la suprématie [du Sutra du Lotus] et prétendre que d'autres sutras le valent, c'est commettre la pire de toutes les offenses au Dharma un crime majeur, de la plus grande gravité. Aucune comparaison ne peut en donner une juste image. Les bouddhas, en dépit de tous leurs pouvoirs magiques de transformation, ne finiraient jamais d'en décrire les conséquences, et toute la sagesse des bodhisattvas serait incapable d'en évaluer l'énormité. Ainsi, il est écrit dans le chapitre Hiyu* (III) du Sutra du Lotus : "Un kalpa ne suffirait pas pour expier toute la gravité de cette faute." Ce passage signifie que l'on pourrait s'efforcer de décrire pendant tout un kalpa la faute d'une personne s'opposant, ne serait-ce qu'une fois, au Sutra du Lotus, sans jamais parvenir à en mesurer l'importance. [...] Ceux qui ont commis une telle offense, pour cette raison, n'auront plus jamais la possibilité d'entendre l'enseignement des bouddhas dans les trois phases de la vie, et seront privés des doctrines de l'Ainsi-Venu aussi nombreux que les grains de sable du Gange. Des personnes de ce genre iront de l'obscurité vers une obscurité plus grande encore.
[...] Il y est dit aussi : "Celui qui refuse d'avoir foi en ce Sutra et au contraire s'y oppose détruit instantanément les graines qui permettent de devenir bouddha en ce monde (...) Après sa mort, il tombera dans l'enfer avici."(réf.)
[...] Quant aux capacités des personnes à l'intention desquelles il est exposé, ce Sutra a la capacité de sauver même celles qui ont commis les cinq forfaits et qui s'opposent au Dharma.
[...] L'opinion que le Sutra du Lotus fut enseigné pour le bien des personnes des deux véhicules [auditeurs-shravakas et pratyekabuddhas], et non pour les personnes dans l'état de bodhisattva, et que les mots "je n'ai pas encore révélé la vérité"(réf.) ne concernent que ces personnes des deux véhicules, était celle du Grand-maître Tokuichi, un moine de l'école Hosso. Cette opinion fut réfutée par le Grand-maître Saicho qui écrivit : "De nos jours, un amateur d'aliments de saveur inférieure a composé plusieurs volumes d'écrits falsifiés, offensant le Dharma et calomniant les personnes. Comment pourrait-il ne pas tomber en enfer  ? "(réf.)
Questions et réponses sur la pratique du Sutra du Lotus (Kamakura  ? mars 1263   ? à Nichiji  ? )

Mais nous lisons que l'immensité des bienfaits obtenus en récitant ne serait-ce qu'un seul mot du Sutra du Lotus est telle que c'est la seule chose que la sagesse du Bouddha ne puisse sonder. Comment, alors, de simples mortels comme nous, ayant commis de si nombreuses offenses au Dharma, seraient-ils en mesure d'évaluer de tels bienfaits  ? [...] Avec mes faibles capacités, quand j'observe le monde de nos jours, il me semble que, pour la plupart, les croyants laïques aussi bien que les religieux sont coupables d'opposition au Dharma. [...] Toutefois, quiconque s'oppose à cet enseignement recevra immanquablement des rétributions négatives concrètes.
Sur la récitation des chapitres Hoben et Juryo (Kamakura - 1264, à la femme de Hiki Daigaku Saburo Yoshimoto)

De plus, chacun s'oppose au Dharma, faute plus grave encore que les dix mauvaises actions ou les cinq forfaits. Rares sont ceux qui, en s'opposant au Sutra du Lotus, le dénigrent ouvertement, mais très peu ont véritablement foi en lui. Certains donnent l'apparence de croire, mais, en réalité, leur foi en ce Sutra est bien inférieure à celle qu'ils accordent au Nembutsuou à d'autres enseignements. Et même ceux dont la foi est profonde ne réfutent pas les ennemis du Sutra du Lotus. Quelle que soit l'importance de nos bonnes actions, même si nous lisons et copions mille ou dix mille fois l'intégralité du Sutra du Lotus, ou même si nous maîtrisons la méditation sur le principe d' ichinen sanzen, si nous nous abstenons de réfuter les ennemis du Sutra du Lotus, cela suffit pour nous rendre impossible l'atteinte de l'Éveil.
[...] Il y a une cinquantaine d'années environ apparut Honen, un homme qui s'opposa ouvertement au Dharma. Il abusa tous les simples mortels en leur présentant un simple caillou comme une pierre précieuse,
Encouragements à une personne malade (13 décembre 1264, à Nanjo Hyoe Shichiro, le père de Nanjo Tokimitsu)

Le sage répondit : "Au début, j'ai accordé ma confiance au bouddha Vairocana*, et souhaité pratiquer assidument l'enseignement de l'école bouddhique du Shingon ésotérique. Mais, lorsque j'ai étudié les principes essentiels de cette école, j'ai découvert qu'ils s'appuyaient sur des conceptions qui constituent, en réalité, une offense au Dharma ! [...] Dans son ouvrage, il [Kukai*] écrit : "Chacun des véhicules enseignés proclame qu'il est le véhicule conduisant à la bodhéité, mais, lorsqu'on les envisage du point de vue d'un stade plus avancé (note), tous ne semblent plus que théories puériles." Il définit également le Sutra du Lotus comme un ouvrage composé de "mots sauvages et de phrases fleuries", et dénigre le Bouddha Shakyamuni en le disant égaré au stade de l'obscurité. [...] Le commentaire du Grand-maître Kukai* lui-même dit que celui qui calomnie les personnes et dénigre le Dharma tombera dans les mauvaises voies. (réf.)
[...] Celui qui ne tient pas compte des avertissements de ce Sutra, n'est-ce pas, concrètement, comme s'il coupait la langue des bouddhas et trompait les personnes de mérite et les sages  ? Cette offense est vraiment effrayante. Ainsi, dans le deuxième volume, il est dit : "Celui qui refuse d'avoir foi en ce Sutra et, au contraire, s'y oppose, détruit immédiatement les graines qui permettent de devenir bouddha en ce monde."(réf.) Le sens de ce passage est que, si l'on s'oppose ne serait-ce qu'à un vers ou une phrase de ce Sutra, on se rend coupable d'un crime aussi grave que le meurtre de tous les bouddhas des dix directions dans les trois phases de la vie.
[...] Mais l'époque actuelle est une époque souillée. Parce que l'esprit des gens est faussé et retors, et parce que l'on ne trouve partout qu'enseignements provisoires et offenses au Dharma, le Véritable Dharma ne peut pas prévaloir. [...] Mais si, comme les sutras le conseillent, cette personne n'a pas peur des autres et corrige elle-même ces offenses au Dharma, et fait appel au souverain pour qu'il les punisse, alors, elle est digne du nom de disciple du Bouddha et se comporte en véritable moine.
[...] Mais l'époque de shakubuku est une époque bien différente. C'est un temps où l'on voit surgir, ici et là, comme autant d'orchidées ou de chrysanthèmes, de très nombreux sutra et traités ; un temps où les diverses écoles sont renommées et réunissent des adeptes nombreux, où le vrai et le faux se côtoient, et où Mahayana et Hinayana polémiquent pour prouver leur propre supériorité. En pareille époque, il faut mettre de côté toute autre préoccupation et consacrer toute son énergie à réfuter l'opposition au Dharma. [...] Quand il y a, dans le pays, des écoles fondées sur des enseignements provisoires, ou des gens qui s'opposent au Dharma, alors, il est temps de mettre tout le reste de côté et de s'employer à réfuter les oppositions au Dharma.
[...] Il faudrait seulement pratiquer shakubuku, et si l'on en a la capacité, se servir de son influence et de son autorité pour éliminer l'opposition au Dharma, et de sa connaissance des enseignements pour réfuter les principes erronés.
[...] La raison pour laquelle ils tiennent ce langage est que, si une personne, sans se préoccuper de ce qu'en diront les autres, n'hésite pas à propager les principes du bouddhisme exactement comme ils sont énoncés dans les sutras, à une époque où ceux qui s'opposent au Dharma seront nombreux, les Trois sortes d'ennemis ne manqueront pas d'apparaître et, dans bien des cas, de lui ôter la vie.
[...] Il est dit, dans le troisième volume du Sutra du Nirvana : "Si même un bon moine voit quelqu'un s'opposer au Dharma et n'y prête pas attention, s'abstenant de le réprimander, de le chasser ou de le punir pour son offense, alors ce moine est l'ennemi du bouddhisme. Mais s'il fait tout pour chasser la personne qui s'oppose au Dharma, la réprimander ou la punir, alors, il est mon disciple et il comprend véritablement mes enseignements."
[...] Ayant donc décidé de ne pas encourir le reproche de trahir le bouddhisme, même lorsque cela m'a attiré la haine des autres, j'ai consacré ma vie au Bouddha Shakyamuni et au Sutra du Lotus, éprouvant de la compassion pour tous les êtres vivants et réfutant l'opposition au Dharma.
[...] D'innombrables moines, coupables d'avoir transgressé les préceptes, éprouvaient un profond ressentiment à l'encontre de ce dévot et l'attaquèrent, mais le roi Utoku, décidé à protéger le Dharma correct, lutta contre ces opposants.
[...] Mais si, à l'époque actuelle, une personne pratiquait shoju, elle tomberait sans aucun doute dans les mauvaises voies avec ceux qui s'opposent au Véritable Dharma.
[...] Si un pratiquant du bouddhisme néglige de réprimander des personnes mauvaises qui s'opposent au Dharma, et s'absorbe totalement dans la méditation et la contemplation, sans s'efforcer de faire la distinction entre les principes corrects et erronés, les enseignements provisoires et définitifs, tout en présentant cette attitude comme un modèle de bienveillance, alors il tombera en enfer en compagnie de ceux qui agissent mal.
[...] Tel sera précisément le sort d'une personne qui néglige de corriger les adeptes du Shingon, du Nembutsu, du Zen et du Ritsu qui s'opposent au Dharma, tout en se prétendant un modèle de bienveillance.
Conversation entre un sage et un ignorant (1265   ? à un samouraï   ? )

Dans le cas du Sutra du Lotus, de même que l'océan ne conserve pas les cadavres, une personne qui s'oppose au Dharma et au Sutra sera rejetée par le Sutra, même si c'est par ailleurs une personne de grande bonté. Cela sera encore plus vrai d'une personne mauvaise ajoutant à ses mauvaises actions le crime d'opposition au Dharma ! Si elle respecte le Sutra du Lotus, une personne qui n'a pas foi en d'autres sutras est certaine d'atteindre la bodhéité. Par contre, on peut avoir foi en d'autres sutras, si l'on s'oppose au Sutra du Lotus, on tombera inéluctablement dans la grande citadelle de l'enfer avici.
L'essentiel du chapitre Yakuo (1265-  ? peut-être à la mère de Nanjo Tokimitsu)

Si la foi d'une personne est pure, même si elle n'a aucune connaissance du bouddhisme ou ne possède que des capacités médiocres, elle doit être considérée comme une personne dont les vues sont correctes. Tandis que, même s'il a quelque connaissance du bouddhisme, celui qui n'a pas la foi est, en réalité, semblable à ceux qui offensent le Dharma et aux icchantika. [...] Quatre sortes de personnes ont d'ordinaire de grandes difficultés à atteindre la bodhéité. D'abord, celles chez qui domine la tendance aux états d'auditeurs-shravakas et de pratyekabuddhas ; en deuxième lieu, les icchantika ; troisièmement, celles qui sont attachées à la doctrine du rien (note)  ; et, quatrièmement, celles qui offensent le Dharma correct. Mais, grâce au Sutra du Lotus, toutes ces personnes sont capables d'atteindre la bodhéité.
Le Daimoku du Sutra du Lotus (1266 à une femme d'Amatsu)

Toutefois, si nous étudions de plus près le bouddhisme, nous voyons qu'il y a des distinctions à établir entre Mahayana et Hinayana, enseignements provisoires et définitifs, ou entre divers enseignements en fonction de l'ordre dans lequel ils ont été exposés. Ceux qui se trompent sur ces points tomberont dans des conceptions erronées et même s'ils pratiquent le bouddhisme, leur offense est plus grave que les dix mauvaises actions ou les cinq forfaits. C'est pourquoi ceux qui préfèrent au monde profane la recherche de la Voie bouddhique devraient avant tout bien comprendre [ces critères d'évaluation]. Sinon, ils connaîtront le même sort que le moine Kugan et d'autres personnes ayant offensé le Dharma.
[...] Mais de nos jours, les moines aussi bien que les laïcs, les nobles aussi bien que les gens du peuple, tous respectent les personnes, et non le Dharma. Ils laissent leur coeur être le maître et ne s'appuient pas sur les sutras. Par conséquent, ils adoptent les enseignements provisoires du Nembutsu et rejettent le Sutra merveilleux du Mahayana, ou utilisent les principes erronés du Shingon pour dénigrer le Dharma correct, l'enseignement du Véhicule unique. N'offensent-ils pas le Dharma du Mahayana  ? Si l'on doit en croire ce qui est écrit dans les sutras, comment pourraient-ils échapper aux souffrances de l'enfer  ? [...] Sur quels arguments Kukai* peut-il fonder l'allégation que les sutras du Shingon sont supérieurs au Sutra du Lotus  ? De tels passages ne se trouvent nulle part dans le Sutra Vairocana*. Aveuglé par une interprétation personnelle, il s'est opposé aux intentions du Bouddha formulées depuis longtemps. Le Grand-maître Zhanlan déclare : "Je demande à ceux qui ont des yeux d'examiner cela en profondeur."(réf.) N'est-il pas sans yeux, celui qui prétend que le Sutra du Lotus est inférieur au Sutra Kegon*  ? On lit dans le Sutra du Nirvana : "Si une personne s'oppose au Dharma correct du Bouddha, il faut lui couper la langue." Ah, comme il est terrible que la langue de ceux qui dénigrent et s'opposent au Dharma correct soit incapable d'articuler un mot, monde après monde, et que ceux qui sont attachés à des visions erronées restent sans yeux, vie après vie, et soient incapables de rien voir !
Réponse à Hoshina Goro Taro (5 décembre 1267 à Hoshina )

Tous ces principes [Sanron] furent totalement démontés par Saicho. Non seulement les principes des Six écoles furent réfutés, mais ils servirent à révéler que les autres participants au débat étaient tous coupables d'opposition au Dharma.
[...] Les moines bouddhistes réputés de notre temps semblent en accord complet avec ceux qui s'opposent au Dharma. En fait, ils ne comprennent même pas le véritable sens des enseignements de leur propre école.
Genèse du Rissho Ankoku Ron (Kamakura, le 5 avril 1268, à Hokan-bo)

Tous ceux qui, dans tous les mondes des dix directions, ont commis l'une ou l'autre des dix mauvaises actions, des cinq forfaits, qui ont commis la lourde offense de s'opposer au Dharma correct ou d'autres crimes graves et qui ont été chassés de ces mondes par les divers bouddhas, ont été rassemblés ici, sur cette terre saha, par le Bouddha Shakyamuni. Ces gens, ayant expié leurs crimes après être tombés dans les trois mauvaises voies et dans l'enfer avici, ont pu renaître dans les mondes-états des Hommes et du Ciel. Mais, parce que certains vestiges de leurs crimes demeurent, ils sont facilement enclins à dénigrer le Dharma correct et à parler avec mépris de personnes de sagesse, commettant ainsi de nouvelles offenses au Dharma.
[...] Le crime que représentent ces formes d'opposition au Dharma est si grave qu'une personne qui s'en est rendue coupable ne pourra jamais éviter de sombrer dans les mauvaises voies, même si elle accomplissait les pratiques des plus de mille deux cents Honorés pendant d'innombrables kalpas.
[...] En dépit de cela, les maîtres du Shingon qui vécurent après Shubhakarasimha* maintinrent tous que le Sutra Vairocana* est non seulement supérieur au divers autres sutras mais aussi au Sutra du Lotus. D'autres prétendirent même que le Sutra du Lotus est inférieur au Sutra Kegon*. Bien qu'il s'agisse là de conceptions divergentes, elles constituent toutes la même grave opposition au Dharma.
[...] Les maîtres du Shingon qui lui succédèrent allèrent encore plus loin, déclarant que, même du point de vue doctrinal, le Sutra du Lotus est inférieur pour ne rien dire de l'infériorité due à l'absence des mudra et des mantra dharani*. La gravité de leur opposition au Dharma n'en est que plus lourde. Ils ne pourront sans doute pas retarder encore longtemps la punition infligée par le roi Emma et les souffrances de l'enfer.
[...] J'ai longuement étudié la question et j'ai conclu que Shubhakarasimha* avait été conduit devant Emma, roi des enfers, pour deux fautes qu'il avait commises. Tout d'abord, le Sutra Vairocana* est non seulement inférieur au Sutra du Lotus mais il n'est même pas du niveau du Sutra du Nirvana et des sutras Kegon* et Hannya*. Pourtant, Shubhakarasimha* prétendit qu'il était supérieur au Sutra du Lotus, commettant ainsi la faute de dénigrer le Dharma.
[...] Ainsi, le Sutra du Nirvana, enseigné par Shakyamuni aux derniers instants de sa vie dans le bosquet de shala, prédit l'apparition de personnes effrayantes qui commettront des fautes plus graves que les dix mauvaises actions ou les cinq forfaits, ceux que l'on appelle des icchantika qui s'opposent au Dharma. Nous y lisons aussi que ces personnes ne se trouveront nulle part ailleurs que parmi les sages qui observent les deux cent cinquante préceptes, ceux qui revêtent la triple robe du moine bouddhiste et portent le bol à aumônes.
[...] Pourtant, le Bouddha Shakyamuni fit sa venue dans notre monde Saha paré du titre de Nonin [le Persévérant]. On l'appelle ainsi parce qu'il ne réprimande pas les simples mortels pour leurs offenses au Dharma, mais fait preuve de patience à leur égard.
Le savant maître Chan-wou-wei (Kamakura, 1270 à Joken-bo et Gijo-bo)

Puisqu'il est dit dans le Sutra "encore et encore nous serons bannis [en raison de notre fidélité au Sutra du Lotus]"(réf.) c'est en endurant des persécutions répétées que je peux effacer les graves offenses que j'ai commises par le passé et, pour la première fois, atteindre la bodhéité.
La lettre d'Echi (Echi, le 14 septembre 1271 à Toki Jonin)

Dans les passages du Sutra du Lotus [cités plus haut], ce n'est pas à l'égard du Bouddha lui-même que s'exprime l'hostilité. Mais plutôt, comme l'explique Zhiyi [c'est au Sutra du Lotus lui-même que s'opposent] "les divers auditeurs-shravakas, pratyekabuddhas et bodhisattvas qui ne s'attachent qu'au bouddha à l'Éveil récent (note)." (réf.) Autrement dit, tous ceux qui ne manifestent aucun désir d'entendre le Sutra du Lotus ou de croire en son enseignement, ou qui disent qu'il ne convient pas à leurs capacités, même s'ils ne le critiquent pas nommément, doivent être considérés comme des personnes éprouvant rancune et hostilité [à l'égard du Dharma].
[...] En Inde, après la disparition du Bouddha, le bodhisattva Nagarjuna fut celui qui comprit véritablement le rapport entre le Sutra du Lotus et les autres sutras ; et la première personne à l'appréhender correctement en Chine fut le Grand-maître sage Zhiyi. Des hommes comme Shubhakarasimha*, de l'école Shingon, Cheng-guan de l'école Kegon, Jizang de l'école Sanron et Cien de l'école Hosso ont publiquement professé la doctrine de l'école qu'ils avaient fondée mais, dans leur coeur, ils étaient tous convertis à l'enseignement de l'école de Zhiyi. Leurs disciples ont ignoré ce fait [et par conséquent se sont forgés des conceptions erronées]. Comment pourraient-ils ne pas être coupables d'opposition au Dharma  ?
La lettre de Teradomari (Teradomari, le 22 octobre 1271, à Toki Jonin)

Ce n'est pas un hasard si le bodhisattva Fukyo a été méprisé, lapidé et frappé à coups de bâton. Il s'était probablement opposé au Dharma correct dans ses vies passées.
L'Allègement de la Rétribution Karmique (octobre 1271, à Ota Saemon)

Le Grand-maître Saicho établit aussi, clairement, que les fondateurs des diverses autres écoles bouddhiques en Chine, grâce à leur respect de la doctrine du Grand-maître Zhiyi, ne commirent pas l'erreur de s'opposer aux véritables enseignements du bouddhisme.
[...] On lit dans le neuvième volume du Sutra du Nirvana : "Hommes de foi sincère, il y a des gens que l'on appelle icchantika, [personnes d'une incroyance incorrigible]. Ils font semblant d'être des arhats, vivent en des lieux déserts et dénigrent les sutras du Mahayana. En les voyant, les hommes ordinaires les prennent tous pour de véritables arhats et parlent d'eux comme de grands bodhisattvas."
[...] On lit dans le chapitre Yakuso* (V)  : "Ils [ceux qui ont entendu le Dharma] connaîtront paix et sécurité en cette vie et des conditions favorables dans la vie prochaine." [Dans le chapitre Darani* (XXVI)] il est dit aussi [que ceux qui s'opposent au Pratiquant du Sutra du Lotus] : "auront la ête brisée en sept morceaux comme les branches de l'arbre arjaka."
[...] Les enseignements que j'expose sont en parfait accord avec le Sutra lui-même. Comme le dit le Sutra du Nirvana, exposé dans le but d'enseigner la manière de propager le Sutra du Lotus : "A l'époque troublée des Derniers jours du Dharma, ceux qui s'opposeront au Dharma correct occuperont toute la terre dans les dix directions, tandis que ceux qui soutiendront le Dharma correct occuperont aussi peu d'espace que les grains de poussière qui peuvent tenir sur un ongle."
[...] Dans le Sutra du Nirvana, le Bouddha prédit : "A l'époque des Derniers jours du Dharma, ceux qui garderont le Dharma correct n'occuperont pas plus d'espace que les grains de poussière qui tiendraient sur un ongle, tandis que ceux qui s'opposeront au Dharma correct seront assez nombreux pour occuper toutes les terres des dix directions."
[...] Dans le Sutra Hometsujin, on trouve ce passage : "Ceux qui s'opposent au Dharma correct seront aussi nombreux que les grains de sable du Gange, mais ceux qui y adhèrent ne seront guère plus nombreux qu'un ou deux galets." D'ici cinq cents ou mille ans, il sera difficile de trouver même une seule personne qui croie dans le Dharma correct. Ceux qui tomberont dans les mauvaises voies parce qu'ils auront commis des crimes occuperont aussi peu d'espace que les grains de poussière qui tiennent sur un ongle, mais ceux qui tomberont dans ces mêmes voies pour s'être opposés au Dharma bouddhique seront assez nombreux pour peupler les dix directions. Il y aura plus de moines que de croyants laïques, plus de nonnes que de croyantes laïques qui tomberont dans les mauvaises voies.
[...] "Certains moines enseignent le Dharma de diverses manières, mais ils ne sont pas capables de pousser le rugissement du lion" et de réfuter les personnes mauvaises qui dénigrent le Dharma. Les moines de ce genre ne peuvent rien pour leur propre bien ni pour celui des autres hommes. Il faut savoir qu'ils sont en réalité des fainéants et des paresseux. Même s'ils observent rigoureusement les préceptes et se comportent de manière irréprochable, vous devez comprendre qu'ils sont incapables [de protéger le Dharma].
[...] Impressionnés par les Cinq révélations faites par le Bouddha dans les chapitres Hoto* (XI) et Daibadatta* (XII), les innombrables bodhisattvas promirent au Bouddha de propager le Sutra du Lotus, comme cela est décrit dans le chapitre Kanji* (XIII). En brandissant ce passage du Sutra, clair comme un miroir, j'exposerai [aux yeux de tous] l'offense au Dharma commise par les moines du Zen, du Ritsu et du Nembutsu ainsi que par leurs disciples laïques.
[...] Quand une mère traite son enfant par le moxa brûlant, son fils la déteste pendant un certain temps ; une personne gravement malade à qui l'on donne un bon médicament ne manquera pas de se plaindre de son goût amer. [L'hostilité à l'égard du Sutra du Lotus est de la même nature]. Il en était déjà ainsi du vivant du Bouddha. A plus forte raison, cette opposition sera encore plus virulente après sa mort, aux époques du Dharma formel et des Derniers jours du Dharma, et dans un pays éloigné [le Japon].
[...] Dans le chapitre Fukyo* (XX), on lit : "Après avoir expié ses fautes." Cela indique que le bodhisattva Fukyo fut attaqué à coup de tuiles et de pierres parce qu'il avait par le passé commis l'offense de s'opposer au Sutra du Lotus.
[...] Mais on trouve aussi [dans le chapitre Darani* (XXVI), la malédiction selon laquelle] quiconque offense le Dharma aura la tête ête brisée en sept morceaux.
[...] Guanding* commente cela ainsi  : "Ceux qui détruisent le Dharma bouddhique ou l'obscurcissent sont des ennemis du Dharma. Si [sachant qu'une personne s'oppose au Dharma] on reste amical à son égard, sans avoir la bienveillance de la corriger, on est en fait son ennemi. Mais celui qui la réprimande et la corrige comprend et défend le Dharma, en véritable disciple du Bouddha. Il libère de son erreur la personne qui offense le Dharma et agit ainsi comme un parent à son égard. Réprimander l'offense au Dharma, c'est être disciple du Bouddha. Mais ne pas chasser ceux qui l'offensent, c'est être ennemi du Dharma bouddhique. [...] Celui qui libère de son erreur la personne qui offense le Dharma agit comme un parent à son égard."
[...] Question : Quels yeux de grande sagesse vous permettent de percevoir que le Nembutsu, le Zen et les autres écoles de notre époque s'opposent au Sutra du Lotus et sont constituées de mauvais amis  ? Réponse : Il ne s'agit pas d'une interprétation personnelle ; je ne fais que tenir le miroir des sutras et leurs commentaires afin que les opposants au Dharma puissent y voir le reflet de leur hideux visage, et percevoir leurs erreurs. Mais, aveugles comme ils le sont, ils n'y parviennent pas.
[...] Zhanlan commente : "Devant ce merveilleux sutra qui surpasse tous ceux du passé, du présent et de l'avenir, certains persistent à faire fausse route. Ils commettent la faute grave d'opposition au Dharma et se condamnent à l'enfer pour de nombreux kalpas."(réf.)
Je veux faire connaître la vérité à mes disciples. Si les autres refusent de croire maintenant, ils créeront un lien d'opposition au Dharma.
[...] Et moi, Nichiren, suis plus apte à juger des mérites respectifs des sutras que Cheng-guan de l'école Kegon, Jizang de l'école Sanron, Cien de l'école Hosso, et Kukai* de l'école Shingon. Cela parce que je suis rigoureusement les traces des maîtres Zhiyi et Saicho. Par contre Cheng-guan et les autres, qui n'ont pas totalement pris en compte les enseignements de Zhiyi et Saicho, n'ont pu éviter de commettre la faute d'opposition au Dharma.
[...] Il y a d'innombrables exemples de personnes ayant commis les cinq forfaits et s'étant opposées au Dharma, telles que le moine Sunakshatra ou le roi Ajatashatru, mais Devadatta est cité comme le représentant de tous les autres ; c'est lui le pire opposant, et ce qui vaut pour lui vaut nécessairement pour ceux dont les offenses sont moindres.
[...] Le moine Zhi-du* écrit dans le Toshun : "Tout d'abord, dans la partie traitant des "ignorants", on trouve un vers disant que les pratiquants du Sutra du Lotus doivent endurer les maux infligés par le corps, la bouche et l'esprit de leurs opposants. Cela désigne les hommes mauvais dans le peuple. Ensuite, dans la partie consacrée aux "moines de cette époque mauvaise", on trouve un vers qui se réfère aux moines arrogants. Troisièmement, dans la partie concernant les "moines vivant dans la forêt", trois vers évoquent les moines qui se font passer pour des sages et utilisent leur position pour regrouper autour d'eux toutes les autres personnes mauvaises." [Dans le même texte], on lit encore : "Le passage qui commence par "Sans cesse, ils iront parmi les gens du peuple", décrit la manière dont ces gens enverront des dénonciations au gouvernement, en s'opposant au Dharma et en diffamant ses pratiquants."
[...] Et sans cesse ils répéteront : "J'ai atteint le stade d'arhat ! " Ce ne sont pas de véritables moines - ils n'en n'ont que l'apparence. Dominés par leurs conceptions erronées, ils s'opposent au Dharma correct."
[...] Et le moine Zhi-du* fait dans le Toshun le commentaire suivant : "Ces gens enverront des dénonciations au gouvernement, en s'opposant au Dharma et en diffamant ses pratiquants."
[...] Ceux qui n'ont pas commis l'erreur de s'opposer au Sutra du Lotus dans leurs existences passées et qui pratiquent le Sutra du Lotus dans leur vie présente, s'ils sont accusés à tort de crimes qu'ils n'ont pas commis, leurs persécuteurs subiront immédiatement une rétribution négative.
[...] Le Sutra offre la réponse : "Le Bouddha dit à Kasho : "Il peut y avoir des personnes qui, après avoir entendu le Sutra du Nirvana, prétendent toujours n'avoir aucun désir d'atteindre l'Éveil, et s'opposent, au contraire, au Dharma correct. Immédiatement, de telles personnes, la nuit, rêveront de démons et leur coeur s'emplira de terreur. [...] Ces personnes trembleront de peur et, à peine sorties de leur rêve, brûleront du désir d'atteindre la bodhéité. Sachez que ces personnes deviendront de grands bodhisattvas." [En d'autres termes, ] même ceux qui s'opposent au Dharma correct, s'ils ne sont pas d'une malfaisance extrême, seront immédiatement avertis par un rêve et changeront d'orientation.
[...] Depuis le passé sans commencement, je suis né d'innombrables fois sous la forme d'un mauvais roi qui priva les pratiquants du Sutra du Lotus de vêtements et de nourriture, confisquant leurs rizières et leurs champs et s'opposant [au Dharma] presque autant que les Japonais d'aujourd'hui qui détruisent partout les temples consacrés au Sutra du Lotus. De plus, j'ai fait décapiter d'innombrables pratiquants du Sutra du Lotus. J'ai déjà payé le prix de certaines de ces graves offenses mais quelques-unes ne sont peut-être pas encore expiées. Et, même si je me suis acquitté de tout, [les effets négatifs] subsistent encore. Je ne pourrai surmonter les souffrances de la naissance et de la mort [et atteindre la bodhéité], avant de m'être complètement libéré de ces graves offenses. Mes mérites sont insignifiants, mais ces offenses sont graves.
[...] Le principe [de la rétribution karmique dans les dix mondes-états ] s'exerce même dans l'état de bouddha. Même si quelqu'un tue quantité de personnes, au Japon, en Chine et dans tous les pays, s'il ne commet aucun des cinq forfaits et ne s'oppose pas au Dharma, il ne tombera pas dans l'enfer avici. Mais il renaîtra dans les mauvaises voies et en restera prisonnier pendant d'innombrables années.
[...] Dans le Guketsu, Zhanlan commente ce passage ainsi : "A propos des deux méthodes de propagation de l'enseignement du Bouddha, il est écrit dans le Sutra du Nirvana : "Portez des sabres et des bâtons" et dans le troisième volume il est dit que les défenseurs du Dharma correct n'ont pas besoin d'observer les cinq préceptes ou de respecter les règles de la conduite correcte... Et plus loin, il y est relaté que le roi Sen'yo mit à mort ceux qui s'opposaient au Dharma. On lit encore : "Le nouveau médecin, [sachant que le médicament que les gens avaient utilisé était du poison] leur interdit de le prendre en disant : "Quiconque prendra encore de ce médicament, sera décapité." (note) Tous ces passages décrivent la méthode de shakubuku, face à ceux qui s'opposent au Dharma. [...] Mais à une époque où abondent les personnes aux vues erronées et ceux qui s'opposent au Dharma, c'est shakubuku qui s'impose, comme il est dit dans le chapitre Fukyo* (XX).
[...] Dans le Sutra du Nirvana, il est dit : "Si un bon moine voit quelqu'un s'opposer au Dharma et n'en tient pas compte, ne lui en fait pas reproche, ne le chasse ni ne le punit pour son offense, ce moine est un ennemi du Dharma bouddhique. Mais s'il le chasse, le réprimande avec vigueur ou le punit, alors il est mon disciple et comprend véritablement mes enseignements."
[...] Comme le dit Guanding*, "si l'on reste amical à l'égard d'une personne [qui s'oppose au Dharma] sans avoir la bienveillance de la corriger, on est, en réalité, son ennemi."
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Ceux qui doutent du Sutra du Lotus et s'y opposent "détruisent immédiatement la graine de la bodhéité en ce monde."(réf.) Parce qu'ils se privent de la possibilité d'atteindre la bodhéité, ils ne partagent pas l'héritage ultime de la foi.
L'héritage du Dharma ultime de la vie (Sado, février 1272, à Sairen-bo Nichiji)

[...] Puisque Nichiren lui-même s'est opposé au Dharma par le passé, il est devenu moine du Nembutsu en cette vie, et, pendant plusieurs années, lui aussi s'est moqué de ceux qui pratiquaient le Sutra du Lotus en disant  : "Personne n'a jamais atteint la bodhéité grâce à ce sutra"(réf.) ou "Pas une personne sur mille ne peut atteindre l'Éveil grâce à ces enseignements."(réf.) Prenant conscience de mes offenses au Dharma, je me sens comme un fils ivre qui, dans son ébriété, a frappé son père et sa mère sans même y prendre garde.
[...] Qui sait quelles offenses au Dharma, j'ai pu commettre par le passé  ? Je suis peut-être habité par l'esprit du moine Agramati* ou par celui du brahmane Mahadeva (Gunaprabha  ? ). Je suis peut-être un descendant de ceux qui persécutèrent le bodhisattva Fukyo ou un de ceux qui oublièrent leur foi originelle dans le Sutra du Lotus. Je suis peut-être même apparenté aux cinq mille personnes outrecuidantes qui ne voulurent pas rester pour écouter le Sutra.
[...] Les persécutions subies par Nichiren sont le résultat d'un karma formé dans des existences précédentes. On peut lire dans le chapitre Fukyo (XX)  : "après avoir expié toutes ses fautes", ce qui indique que c'est en raison de son karma passé que le bodhisattva Fukyo fut insulté et battu par d'innombrables personnes opposées au Dharma bouddhique. Il en va nécessairement de même pour Nichiren qui, en cette vie, est né pauvre et de basse condition, dans une famille de chandala.
[...] Mon exil actuel n'est dû à aucun crime. Il a pour seul but de me permettre d'effacer en cette vie les lourdes offenses au Dharma que j'ai commises par le passé et de me libérer des trois voies mauvaises dans la vie prochaine.
[...] Et aujourd'hui, quand je révèle aux gens, dans mes efforts pour les sauver, qu'ils offensent le Dharma, ils le nient obstinément et, pour se disculper, se retranchent derrière l'incitation de Honen à fermer la porte au Sutra du Lotus.
[...] Le souverain et ses sujets qui se réjouissent de son exil sont véritablement les plus pitoyables des êtres. Ces maîtres opposés au Dharma correct, ulcérés de voir leurs erreurs dénoncées, doivent jubiler pour le moment, mais un jour leurs souffrances ne seront pas moindres que celles de Nichiren et de ses disciples.
[...] Sans les gardiens de l'enfer qui les tourmentent, ceux qui offensent le Dharma ne pourraient jamais en sortir. Sans les autorités qui maintenant persécutent Nichiren, il pourrait difficilement expier la faute de s'être opposé au Dharma par le passé.
[...] Selon le Sutra du Nirvana le Bouddha avait permis à tous les êtres de devenir bouddha en leur enseignant le chapitre Juryo* (XVI) du Sutra du Lotus. Mais, malheureusement, lorsqu'il illumina les cent trente-six enfers souterrains, au lieu de les trouver vides, il découvrit que ceux qui s'opposaient au Dharma bouddhique, les icchantika, y étaient toujours détenus par les gardiens de l'enfer. Ils se sont multipliés jusqu'à devenir les Japonais d'aujourd'hui.
[...] Puisque Nichiren lui-même s'est opposé au Dharma par le passé, il est devenu moine du Nembutsu en cette vie, et, pendant plusieurs années, lui aussi s'est moqué de ceux qui pratiquaient le Sutra du Lotus en disant : "Personne n'a jamais atteint la bodhéité grâce à ce sutra"(réf.) ou "Pas une personne sur mille ne peut atteindre l'Éveil grâce à ces enseignements."(réf.) Prenant conscience de mes offenses au Dharma, je me sens comme un fils ivre qui, dans son ébriété, a frappé son père et sa mère sans même y prendre garde. Lorsqu'il recouvre l'usage de ses sens, il le regrette amèrement mais en vain. Son offense est extrêmement difficile à effacer. Son coeur est profondément marqué par des offenses passées encore plus graves.
[...] Sans les autorités qui maintenant persécutent Nichiren, il pourrait difficilement expier la faute de s'être opposé au Dharma par le passé. Nichiren est comparable au bodhisattva Fukyo qui vécut autrefois et les gens de cette époque sont comparables aux moines, nonnes et laïcs qui méprisèrent et persécutèrent Fukyo. Les gens sont différents mais la causalité reste la même. Ceux qui tuent leurs parents peuvent être différents, ils tomberont tous dans le même enfer des souffrances incessantes. Puisque Nichiren crée la même cause que Fukyo, il est certain de devenir un bouddha à l'égal de Shakyamuni.
La Lettre de Sado (Sado, 20 mars 1272, à Toki Jonin)

Il faut s'écarter de ceux dont les principes sont erronés ou nuisibles, et se rapprocher de ceux dont l'enseignement est correct et bienveillant. Même si la vertu d'un maître est vantée par-delà les quatre océans, même si sa sagesse semble aussi brillante que le soleil et la lune, s'il s'oppose au Sutra du Lotus, il faut admettre que son enseignement est nuisible et erroné, et il ne faut pas l'approcher. Il est écrit dans un sutra : "Si une personne s'oppose au Dharma, il ne faut pas rester en sa compagnie. Être proche d'elle et vivre avec elle, c'est se condamner à tomber dans l'enfer avici."(réf.)
[...] Pour finir, les maîtres pernicieux qui propagent des enseignements erronés et nuisibles sont les religieux qui, à notre époque, s'opposent au Sutra du Lotus. Il est dit dans le Sutra du Nirvana : "Bodhisattva, ce ne sont pas les éléphants sauvages qui sont le plus à craindre, ce sont les mauvais amis ! Si vous mourez tués par un éléphant sauvage, vous ne tomberez pas dans les trois mauvaises voies. Mais si vous mourez en suivant un mauvais ami, vous êtes assurés d'y tomber." Et dans le Sutra du Lotus on lit : "En cette époque mauvaise, il y aura des moines à la sagesse frelatée et au cœur plein de ruse et de fausseté."(réf.)
[...] Quoi qu'il en soit, réfutez comme moi l'opposition au Dharma des adeptes des diverses écoles et amenez-les à rejeter ce qui est erroné et à croire en ce qui est correct.
Réponse à Sairen-bo (Sado, le 13 avril 1272, à Sairenbo Nichijo)

Des actes d'opposition au Dharma de ce genre ont maintenant attiré sur moi les nombreuses et sévères persécutions que je rencontre en cette vie. Parce que j'ai autrefois dénigré le plus élevé des sutras, je suis maintenant méprisé et l'on ne tient pas compte de ce que je dis. On lit dans le chapitre Hiyu* (III) que [parce qu'une personne s'est opposée au Sutra du Lotus par le passé] les autres n'auront aucune sympathie pour lui, même s'il fait des efforts sincères pour gagner leur amitié.
Les désirs mènent à l'éveil (Sado, le 2 mai 1272 ; à Shijo Kingo)

Gyobo Bonji se lamenta sur son destin, tantôt levant les yeux au ciel, tantot s'effondrant sur le sol. Le Bouddha, ému par sa sincérité, sortit de terre et lui enseigna : "Il faut pratiquer en accord avec le Dharma du Bouddha, jamais en s'opposant à ce Dharma. Ceux qui pratiquent ainsi connaîtront la paix et la sécurité dans cette vie et dans les vies futures."(réf.)
Lettre à Nichimyo Shonin (Ichinosawa, Sado, le 25 mai 1272 à Nichimyo, mère de Oto Gozen )

Plus de six cents ans se sont écoulés depuis que le Shingon fut introduit en Chine, et plus de quatre cents ans depuis qu'il s'est répandu au Japon, et j'ai pris connaissance de l'ensemble des attaques ou réfutations qu'il a suscitées de la part des maîtres pendant cette période. Le Grand-maître Saicho fut le seul à saisir les points essentiels de la doctrine de cette école. C'est pourtant celle qui, de nos jours, au Japon, commet les plus graves oppositions au Dharma. Elle tient ce qui est inférieur pour supérieur, si bien que maintenant, lorsqu'on lui demande de prier pour repousser l'invasion mongole, ce sont précisément ses prières qui risquent d'attirer l'invasion sur nous (note).
[...] Depuis plus de cinquante ans, dans ce pays du Japon, tous, sages comme insensés, ont respecté cette doctrine et ont eu foi en elle, et personne ne l'a mise en doute. Moi seul, Nichiren, je me distingue des autres en soulignant que le bouddha Amida, dans son voeu originel, exprima le désir de sauver tout le monde "à l'exception de ceux qui commettent les cinq forfaits ou qui calomnient le véritable Dharma." (note) Et je fais également remarquer que, selon le Sutra du Lotus, "celui qui refuse d'avoir foi en ce Sutra, et au contraire s'y oppose, détruit immédiatement les graines qui permettent d'atteindre la bodhéité en ce monde (...) Après sa mort, il tombera dans l'enfer avici."(réf.) Ces affirmations révèlent que Shandao et Honen s'opposent au véritable Dharma, et que, par conséquent, ils ont sûrement été abandonnés par le bouddha Amida dont ils attendent la protection. Et puisqu'ils ont eux-mêmes déjà rejeté tous les autres sutras et bouddha, ils ne peuvent aucunement attendre de leur part le salut. Exactement comme il est dit dans le Sutra du Lotus, il ne fait aucun doute qu'ils tomberont inéluctablement dans l'enfer avici.
La voix pure et portant loin (Sado, septembre 1272, à Shijo Kingo)

Bouddha Shakyamuni apparut en ce monde Saha et entreprit de l'enseigner. Mais le Roi-Démon du sixième Ciel, manifestation de l'obscurité fondamentale, s'est emparé de nombreuses personnes, les poussant à haïr le Bouddha et à s'opposer à son enseignement.
[...] Ce sont des enseignements provisoires [écoles Zen et Nembutsu] enseignés avant que le Bouddha ait entièrement révélé la vérité. Ces principes rendent impossible l'atteinte de la bodhéité, et créent au contraire le karma qui fait tomber dans l'enfer avici. Ceux qui les pratiquent commettent des actes d'opposition au Dharma. Comment alors leurs prières pourraient-elles être exaucées  ?
[...] Mais si l'on s'oppose au Sutra du Lotus en suivant les enseignements erronés du Shingon, du Zen et du Nembutsu, même en accomplissant toutes sortes d'actions méritoires, on ne respecte pas la volonté du Bouddha et l'on va même à l'encontre du désir des divinités bouddhiques.
Sur la prière (Sado, 1272 à Sairen-bo)

[...] A l'aube des Derniers jours du Dharma, les personnes mauvaises qui calomnieraient le Dharma rempliraient la terre ; le Bouddha rejeta donc l'offre solennelle, préférant faire appel aux bodhisattvas Surgis-de-Terre. Il leur confia Namu Myoho Renge Kyo pour le salut de l'humanité toute entière. Dans le chapitre Yujutsu* (XV), le bodhisattva Maitreya demande au Bouddha Shakyamuni : "Nous croyons qu'il n'est pas un seul des enseignements du Bouddha qui soit mensonger, quels que soient ceux à qui il s'adresse, et nous savons que sa sagesse pénètre tout. Mais si, après votre mort, des bodhisattvas encore peu avancés dans leur foi entendent dire que les bodhisattvas Surgis-de-Terre sont les disciples primordiaux du Bouddha, ils refuseront de le croire et commettront peut-être la grave faute de calomnier le Dharma du vénérable Bouddha ! [...] "L'enfant malade" mentionné dans le Sutra du Nirvana représente ceux qui calomnient le Sutra du Lotus à l'époque des Derniers jours du Dharma. Et la phrase du Bouddha : "Et maintenant je laisse ce bon remède ici" s'adresse spécifiquement à ceux qui "pensent que ce remède n'a pas bon goût malgré sa belle couleur et son parfum exquis".
Le véritable objet de vénération (Sado, avril 1273 à Toki Jonin)

Ceux qui adhèrent au Hinayana rejettent le Mahayana, et ceux qui adhèrent aux enseignements provisoires attaquent les enseignements justes, jusqu'à ce que le pays soit empli de personnes qui offensent le Dharma.
[...] J'ai peut-être une chance sur dix mille de rester en vie jusqu'à la fin de l'année, ou même jusqu'à la fin du mois. Si quelqu'un en doute, qu'il demande des détails à mes disciples. Quelle joie de pouvoir expier en une vie des offenses au Dharma commises depuis le passé sans commencement !
Sur les prédictions du Bouddha (Sado, 11 mai 1273 aux croyants)

Dans ce mauvais pays, le dirigeant, ses ministres, et le peuple dans son ensemble, tous calomnient le Dharma correct. Ils se sont opposés au véritable enseignement du Bouddha et révèrent des mauvais moines et des doctrines erronées.
La Pratique telle que le Bouddha l'Enseigne (mai 1273 à plusieurs disciples)

Zhanlan indique : "Seul l'enseignement parfait* permet de changer le lien d'opposition en lien d'adhésion. Les trois autres formes d'enseignement considèrent ces deux sortes de causalité [lien d'opposition et lien d'adhésion] comme strictement séparées."(réf.)
Réponse au seigneur Hakiri Saburo (Sado, 3 août 1273 à Hakiri Sanenaga)

Il y a de graves fautes de toutes sortes : les dix mauvaises actions, les quatre transgressions majeures, les six fautes principales, les huit fautes majeures, les dix fautes majeures, les cinq forfaits condamnant à l'enfer avici, ainsi que l'opposition au Dharma correct et l'incroyance incorrigible.
[...] Quant à ceux qui s'opposent au Sutra du Lotus, même si intérieurement leur opposition n'est pas très sérieuse, s'ils manifestent, même superficiellement, de l'hostilité, ou s'ils dénigrent le Sutra, même sous forme de plaisanterie, ou encore s'ils prennent à la légère, non le Sutra lui-même mais ceux qui agissent en suivant son enseignement, le Sutra prédit qu'ils tomberont dans l'enfer avici pendant d'innombrables kalpas de la durée que je viens de décrire.
[...] Ceux qui insultèrent et frappèrent le bodhisattva Fukyo lui manifestèrent d'abord de l'hostilité mais, par la suite, ils se convertirent et eurent foi dans le Sutra du Lotus. Ils témoignèrent alors de leur admiration envers Fukyo et le traitèrent avec le plus grand respect, l'honorant comme les divinités célestes honorent Taishaku, et l'admirant comme nous admirons le soleil et la lune. Mais ce fut insuffisant pour effacer la grande faute de leur opposition initiale, et ils furent condamnés à séjourner pendant mille kalpas dans l'enfer avici ; et pendant deux cents millions de kalpa ils furent abandonnés par les Trois trésors.
[...] Si l'on voulait comparer les cinq forfaits et le crime d'opposition au Dharma à des maladies, on pourrait comparer les cinq forfaits à une insolation, qui se déclare sur le champ, et l'opposition au Dharma, à la lèpre, qui semble bénigne au départ mais qui devient de plus en plus grave avec le temps. Ceux qui s'opposent au Dharma renaissent le plus souvent dans l'enfer avici ou, en de rares occasions, dans l'un des six mondes-états les plus bas. S'ils renaissent sous forme humaine, ils sont pauvres, de basse condition sociale, et atteints de lèpre blanche, entre autres désagréments.
[...] Quand je m'observe, moi, Nichiren, dans le miroir limpide du Sutra du Lotus, tout m'apparaît avec la plus grande clarté, sans la moindre zone d'ombre. Il ne fait aucun doute que j'ai commis le crime d'opposition au Dharma dans mes vies passées. Si je n'efface pas cette faute en cette vie-ci, comment pourrai-je échapper aux souffrances de l'enfer à l'avenir  ?
[...] Je me suis demandé s'il me serait possible de rassembler toutes les graves oppositions accumulées, d'époque en époque, depuis le très lointain passé, pour les effacer toutes ensemble dans ma vie présente, afin d'éviter de très grandes souffrances à l'avenir. En y réfléchissant, il m'est apparu que nous sommes actuellement dans l'époque [des Derniers jours du Dharma] où le pays tout entier est empli de personnes qui s'opposent au Dharma. Pire encore, le souverain du pays est le premier à commettre ces actes d'opposition au Dharma. Si en une telle époque je ne parviens pas à effacer ces lourdes fautes, quand pourrai-je le faire  ?
[...] Si je décidais maintenant, moi, Nichiren, avec le peu d'importance qu'on m'accorde, de parcourir le Japon en tous sens pour dénoncer ces actes d'opposition au Dharma, il est certain que les voix en nombre incalculable, celles des bouddhistes des quatre congrégations adeptes des doctrines erronées, s'élèveraient à l'unisson pour déverser immédiatement un flot d'insultes sur moi. Le souverain du pays, allié des moines qui s'opposent au Dharma, ne manquerait pas de me haïr, tenterait de me faire décapiter ou me condamnerait à l'exil. Et si cela se reproduisait encore et encore, les graves fautes que j'ai accumulées depuis d'innombrables kalpas pourraient être effacées en l'espace d'une seule vie.
[...] Le Grand-maître Guanding* écrivit  : "Ceux qui détruisent le Dharma bouddhique ou l'obscurcissent sont des ennemis de ce Dharma. Se prétendre l'ami d'une personne sans avoir la bienveillance de la corriger, c'est, en réalité, être son ennemi."(réf.) Et il ajoute  : "Permettre à une personne qui s'oppose au Dharma de corriger son erreur, c'est se comporter à son égard comme un parent."(réf.)
Réfuter l'opposition au Dharma bouddhique pour se libérer de ses fautes passées (Sado, 1273 à Shijo Kingo)

Mais maintenant, nous sommes entrés dans l'époque des Derniers jours du Dharma et les remèdes proposés par ces écoles ne guérissent plus les maladies des hommes. De plus, tous les Japonais sont devenus des icchantika qui commettent de graves offenses au Dharma. Le Japon regorge de personnes dont le crime est pire que d'avoir tué père ou mère, fomenté une rébellion ou fait couler le sang du Bouddha.
Le don du mandala du Dharma Merveilleux (Sado, 1273 à Sennichi-ama) ?

Le Bouddha a affirmé : "Si une personne est incapable d'avoir foi en ce Sutra et, au contraire, s'y oppose, elle détruira immédiatement toutes les graines qui lui permettraient de devenir bouddha en ce monde. [...] Quand sa vie arrivera à son terme, elle tombera dans l'enfer avici."(réf.) 
[L'école de] Zhiyi commente cela en disant : "Ce Sutra du Lotus fait pousser les graines de la bodhéité que possèdent tous les êtres dans les six voies. Mais en s'opposant au Sutra, on détruit les graines de la bodhéité."(réf.) Moi, Nichiren, je voudrais dire ceci : dans le Sutra du Lotus se trouvent les graines de la bodhéité pour les êtres dans chacun des dix mondes-états. Mais s'opposer à ce Sutra équivaut à brûler les graines de la bodhéité contenues dans chacun des dix mondes-états. Ceux qui le font tomberont inévitablement dans l'enfer avici. Et comment pourront-ils en sortir de nouveau   ? L'essence du Dharma Merveilleux (Sado, 1273-  ? à Sairen-bo)

Notre époque correspond à la leur [celle des rois Sen'yo et Utoku]. Si les gouvernants tenaient compte des propos de Nichiren, ils seraient comparables à ces deux rois. Or, non seulement ils refusent de m'entendre, mais ils s'allient avec les ennemis du Sutra du Lotus, si bien que le pays entier attaque Nichiren. Tous, du souverain aux personnes de la plus basse condition, commettent des offenses au Dharma plus graves encore que les cinq forfaits. Vous aussi, vous êtes au service du souverain. Même si, au fond du cœur, vous êtes du côté de Nichiren, physiquement vous devez obéir aux ordres de votre seigneur ; il vous était donc extrêmement difficile de ne pas vous rendre coupable du même crime [d'opposition au Dharma]. Malgré cela, vous avez fait connaître cet enseignement à votre seigneur et vous l'avez exhorté à l'adopter. Voilà qui est vraiment admirable ! Même s'il n'a pas immédiatement adhéré, vous n'êtes pas devenu complice du même crime d'opposition au Dharma.
Faire connaître cet enseignement à votre seigneur (Minobu, 9e mois de 1274 à Shijo Kingo)

A notre époque mauvaise et impure des Derniers jours du Dharma, tous s'opposent au Dharma et commettent les cinq forfaits. Chez des personnes de ce genre, il faut planter pour la première fois la graine de la bodhéité grâce à Namu Myoho Renge Kyo, principe caché dans les profondeurs du chapitre Juryo* (XVI) coeur de l'enseignement essentiel*.
[...] Comment peuvent-ils [les adeptes du Zen], sans terreur, s'opposer aux paroles du Bouddha "Il faut suivre le Dharma et non la personne"(réf.) et "Celui qui calomnie ce Sutra détruit immédiatement toutes les graines qui conduisent à la bodhéité en ce monde"(réf.)  ? [...] Mais, là encore, demandez-leur [adeptes du Nembutsu] s'il existe un enseignement qui offre une base littérale solide pour cette pratique de l'invocation du nom du bouddha Amida. Pour finir, demandez-leur de citer les passages de sutra ou de traités qui autorisent les adeptes de l'école Nembutsu, au Japon aussi bien qu'en Chine, à qualifier le Sutra du Lotus de pratique incorrecte et à inciter les gens à le rejeter, le fermer, l'ignorer et l'abandonner. S'ils sont incapables de produire un passage qui justifie leurs dires, rappelez-leur que, comme il est écrit dans le chapitre Hiyu* (III) du Sutra du Lotus, la grave offense qu'ils commettent en calomniant l'enseignement définitif (jikkyo) et en restant attachés à des enseignements provisoires leur vaudra de tomber dans la grande citadelle de l'enfer avici où ils souffriront, vie après vie, pendant d'innombrables kalpas. Montrez-leur l'effroyable gravité de leur crime lorsque, en suivant la doctrine de leur école, ils trahissent l'enseignement même que tous les bouddhas des trois phases de la vie ont authentifié en disant  : "Tout ce que vous avez exposé est la vérité." (note)
[...] Les adeptes des autres écoles essaieront peut-être de vous contredire en citant le passage du Daichido Ron* dans lequel il est dit : "Ceux qui dénigrent l'enseignement des autres par attachement au leur, même s'ils observent les préceptes, ne pourront manquer de tomber dans les voies mauvaises." Demandez-leur alors s'ils savent dans quel but cette phrase fut écrite [dans le Daichido Ron* de Nagarjuna]  ? Nagarjuna aurait-il pu ignorer la gravité du crime de calomnier l'enseignement définitif (jikkyo) par attachement à des enseignements provisoires, alors qu'il déclara : "Les autres sutras ne sont pas des enseignements implicites. Seul le Sutra du Lotus est implicite"  ? Il affirma aussi que le Sutra du Lotus était le seul à planter la graine de la bodhéité, le comparant à un grand médecin. Se pourrait-il que, par la suite, il soit revenu sur cette affirmation en disant : "Ceux qui dénigrent l'enseignement des autres par attachement au leur, même s'ils observent les préceptes, ne pourront manquer de tomber dans les voies mauvaises"  ? Dans ce cas, il aurait totalement contredit les paroles mêmes du Bouddha puisqu'on lit dans le Sutra du Lotus  : "En rejetant sincèrement les enseignements provisoires, "(réf.) et... "N'acceptez jamais même une seule phrase des autres sutras." (réf.) C'est difficilement concevable. Dites-leur : "Nagarjuna fut un grand bodhisattva dont le Bouddha avait prédit l'apparition dans le monde, et un maître dans la lignée directe des successeurs de Shakyamuni. N'aurait-il pas plutôt écrit cette phrase en prévoyant l'apparition de [moines tels que] Kukai* et Tanluan qui calomnieraient le Sutra du Lotus, l'enseignement qui convient à notre époque des Derniers jours du Dharma  ?
Enseignement, pratique et preuve (Minobu, 1274   ? à Sammi-bo)

Puis le Bouddha fit cette déclaration extraordinaire : "Il ne faudra pas propager [le Dharma] dans les premiers mille ans qui suivront ma disparition, à l'époque du Dharma correct ni pendant les mille ans de l'époque du Dharma formel. Au début de l'époque des Derniers jours du Dharma, le monde entier sera empli de moines qui s'opposeront au Dharma. C'est pourquoi les divinités célestes se mettront en colère, des comètes traverseront le ciel et des séismes secoueront la terre comme de grandes vagues.
Réponse à Nii-ama (Minobu, 16 février 1275 à Nii-ama)

Le roi Virudhaka qui tua des disciples du Bouddha, mourut brûlé lors d'une beuverie à bord d'un bateau ; et Devadatta qui avait offensé le Bouddha, tomba vivant dans les flammes de l'enfer avici.
Shinkoku-o (Minobu, février 1275)

Pourtant, leur foi dans le bouddhisme était si forte qu’ils suivirent Zhiyi, en dédaignant leurs propres position et réputation. Je ne saurais donc dire si, oui ou non, ces maîtres étaient capables de s’affranchir des illusions de la vie et de la mort par la force de leur repentir (sange). Ils ont dû tomber en enfer, car leur faute (hobo) d'avoir dénigré le Véritable Dharma, était trop grave pour qu’ils en soient acquittés, tout comme le firent les rois Ajatashatru et Vimalamitra* malgré leur repentir.
[...] Ou bien ils seront détruits par des envahisseursétrangers comme le roi Udayana qui ne crut pas le moine Pindolabharadvaja, ou encore le roi Krita qui persécuta les moines bouddhistes en Inde. En ce qui concerne les autres personnes, il n'y a aucune doute que pour leur dénigrement du Vrai Dharma elles vont souffrir de graves maladies, comme la lèpre blanche ou la lèpre noire.
Shinkoku-o (Minobu, février 1275)

Les grands événements ne sont pas annoncés par de petits présages. Un grand mal est toujours suivi d'un grand bien. Puisque les plus grandes oppositions au Dharma prévalent à travers tout le pays, le Grand Dharma suprême se répandra sans aucun doute.
Grand mal et grand bien (Minobu février 1275   ? )

Ici, le palais du shogun vient juste de brûler, preuve que la bonne fortune du Japon est presque épuisée. De plus, dans ce pays, des moines farouchement opposés au Dharma prient avec ferveur pour vaincre Nichiren, et c'est peut-être pourquoi les désastres frappent de plus en plus fréquemment.
[...] Le nom qu'elle porte exprime la nature d'une chose. Le prétendu sage Ryoka-bo (note) qui s'oppose au Dharma est considéré comme leur maître par tous les habitants de Kamakura, du plus modeste au plus haut-placé. Un premier feu s'est déclaré près de lui, transformant le temple Gokuraku-ji [temple de la béatitude] en Jigoku-ji [temple de l'enfer].
[...] Sans parler de la vie prochaine [dans laquelle ceux qui s'opposent au Dharma connaîtront des souffrances épouvantables] je prie pour que Bonten, Taishaku, les divinités Nitten, Gatten et les quatre Rois du Ciel punissent dans cette vie ceux qui s'opposent au Sutra du Lotus afin que cela serve d'avertissement à tous. Que l'on décide ensuite [d'après la justesse de mes prédictions] (note) si Nichiren est le Pratiquant du Sutra du Lotus ou non.
Le Palais royal (Minobu, 12 avril 1275 à Shijo Kingo)

Le huitième enfer - celui des souffrances incessantes - renferme trois sortes de personnes : celles qui ont commis un ou plusieurs des cinq forfaits, celles qui ont manqué à la piété filiale, et celles qui se sont opposées au Dharma. Le passage que je viens de citer précise que les personnes qui maudissent, insultent ou calomnient le Pratiquant du Sutra du Lotus à l'époque des Derniers jours, même s'ils le font sous forme de plaisanterie, tomberont dans cet enfer.
[...] Les cinq mille personnes outrecuidantes étaient dépourvues de foi et, bien qu'ayant entendu le Sutra du Lotus, ne purent pas le comprendre. Mais, comme elles ne s'y opposèrent pas, trois mois plus tard, elles parvinrent à la bodhéité. Ce sont ces personnes que le Sutra du Nirvana désigne en ces termes : "qu'ils croient ou non, tous renaîtront sur la Terre de Bouddha éternelle." Lorsqu'il s'agit du Sutra du Lotus, tant qu'une personne, après l'avoir entendu, même sans croyance, ne s'y oppose pas, elle atteindra la bodhéité, aussi mystérieux que cela puisse paraître.
[...] Dans notre propre pays, quand le bouddhisme fut introduit sous le règne de l'empereur Kimmei, Moriya s'opposa à cet enseignement.
[...] Il se trouve deux sortes de personnes parmi celles qui s'opposent au Sutra du Lotus. Les premières ont cultivé les racines du bien dans leurs vies antérieures, et, dans cette vie-ci, cherchent à créer un lien avec le bouddhisme, aspirent à la bodhéité et sont capables d'y parvenir. C'est cette catégorie de personnes dont la bouche peut être éventuellement scellée ou la tête brisée. L'autre catégorie est celle de personnes qui se sont opposées au Dharma dans leurs vies antérieures, qui s'y opposent dans leur existence présente et qui continuent, vie après vie, à créer un karma les vouant à l'enfer avici. Ces personnes peuvent bien prononcer des injures, elles n'auront pas les lèvres scellées. Elles sont semblables au prisonnier déjà condamné à mort qui attend son exécution. Tant qu'il attend la peine capitale en prison, même s'il commet de nouvelles mauvaises actions, il ne subira pas d'autres sanctions.
[...] Il est dit, dans le deuxième volume du Sutra du Lotus : "Si une personne [calomniait un sutra tel que celui-ci ou] en voyant certains lire, réciter, copier et pratiquer ce sutra, les méprisait, les détestait, les enviait ou éprouvait de la rancune à leur égard, [la sanction encourue par cette personne écoutez, je vais maintenant vous la dire : ] Quand sa vie parviendra à son terme, elle entrera dans l'enfer avici, en restera prisonnière pendant toute la durée d'un kalpa, et à la fin de ce kalpa, mourra de nouveau au même endroit. Elle continuera à répéter ce cycle pendant d'innombrables kalpas."(réf.)
Lettre à Horen (Minobu, avril 1275 à Soya Kyoshin)

Les maîtres de l'école Shingon et les adeptes des écoles Kegon, Hosso, Sanron, Zen, Jodo et Ritsu prétendent s'être éveillés au Dharma. Ils croient s'être libérés des souffrances de la naissance et de la mort. Mais les fondateurs de leurs écoles n'ont pas réussi à comprendre le véritable sens des sutras sur lesquels ils appuient leur doctrine. Ils n'ont procédé que de façon superficielle, en n'utilisant que les sutras de leur choix. Ce faisant ils se sont opposés au Sutra du Lotus, et leurs enseignements ne correspondent pas à la véritable intention du Bouddha. Ils n'en ont pas eu conscience et, au fur et à mesure qu'ils propageaient ces doctrines, les dirigeants du pays aussi bien que le peuple ont commencé à avoir foi en elles.
[...] Les Japonais d'aujourd'hui s'opposent au Sutra du Lotus et rejettent le Bouddha Shakyamuni. Cela leur vaudra, dans leur vie future, de tomber dans la grande citadelle de l'enfer avici. Mais dans cette vie aussi, ils connaîtront de grandes épreuves. Plus précisément, des envahisseurs viendront de l'étranger et tous, du souverain aux plus petites gens du peuple, connaîtront la même détresse.
[...] Par crainte aussi de l'intendant local, il [le nyudo] ne s'est pas immédiatement converti à la pratique du Sutra du Lotus. Peut-être, de son point de vue, était-ce plus raisonnable. Mais, du même coup, il est certain qu'il tombera dans la grande citadelle de l'enfer avici. J'ai pensé, en particulier, que même si je lui faisais parvenir un exemplaire du Sutra du Lotus, par crainte des personnes de son entourage, il ne consentirait pas à abandonner la pratique du Nembutsu. Cela ne ferait rien de plus que verser un peu d'eau sur le feu, ou plutôt la grande quantité d'eau de son opposition au Dharma éteindrait sans nul doute la faible flamme de sa foi dans le Sutra du Lotus. Et s'il tombait en enfer ce serait moi, Nichiren, qui serais à blâmer
Lettre au nyudo d'Ichinosawa (Minobu, le 8mai 1275, à l'épouse du nyudo d'Ichinosawa, à Sado)

Le peuple tout entier en vint à s'opposer au Dharma bouddhique, et les royaumes voisins entreprirent d'envahir le pays. Et tout cela, uniquement parce que le roi Ajatashatru avait choisi pour maître un homme mauvais du nom de Devadatta.
A l'Hiver Succède Toujours le Printemps (Minobu, mai 1275, à Myoichi-ama)

A Devadatta, qui toute sa vie s'était opposé au Dharma, il fut prédit qu'il deviendrait à l'avenir l'Ainsi-Venu Roi du ciel.
[...] Question : Si le Grand Dharma est enseigné à des personnes qui n'ont pas la capacité de la comprendre, les insensés s'y opposeront certainement et tomberont ainsi dans les mauvaises voies. Ne devrait-on pas le reprocher à celui qui l'aura enseignée  ? Réponse : Quelqu'un construit pour les autres une route. Si certains s'y perdent, est-ce la faute du constructeur de la route  ? Un bon médecin donne un médicament à un malade. Si le malade refuse de le prendre et meurt, est-ce la faute du médecin  ?
[...] Une personne qui propage le Sutra du Lotus est le père et la mère de tous les habitants du Japon. Car, comme l'a dit le Grand-maître Guanding* : "Permettre à quelqu'un qui offense le Dharma de se libérer du mal, c'est remplir à son égard la fonction de parent." Par conséquent, moi, Nichiren, je suis le père et la mère de l'actuel empereur, le maître et le seigneur des adeptes du Nembutsu, du Zen et des moines du Shingon.
[...] Et, à l'inverse si les doctrines secrètes ne devaient jamais être enseignées aux personnes mauvaises qui n'ont aucun lien avec le Bouddha ni à celles qui s'opposent au Dharma, pourquoi le moine Kakutoku aurait-il transmis le Sutra du Nirvana à d'innombrables moines ayant transgressé les préceptes  ? Pourquoi le bodhisattva Fukyo se serait-il adressé aux Quatre congrégations qui dénigraient le Sutra et aurait-il propagé parmi eux le Sutra du Lotus  ? [...] Le Bouddha Shakyamuni lui-même tira une langue qui n'avait jamais dit le moindre mensonge jusqu'à ce qu'elle atteigne le Ciel Akanishtha. Il déclara que dans la cinquième période de cinq cents ans [après sa disparition], au moment où les enseignements bouddhiques seraient sur le point de disparaître, le bodhisattva Jogyo apparaîtrait avec les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo et les administrerait, comme un remède bénéfique à des lépreux, aux icchantika et à ceux qui s'opposent au Dharma.
[...] Avant qu'apparaissent dans le Sutra les mots "sans ménager sa vie", sont décrits Trois sortes d'ennemis qui dénigreront et attaqueront à coups de sabre et de bâton, et mettront la vie des pratiquants en danger. Il faut lire les passages du Sutra du Nirvana qui parlent de faire son devoir "au risque de perdre la vie" et qui disent plus loin : "Il y a des personnes appelées icchantika qui se donnent l'apparence d'arhat, vivent dans des lieux reculés, et dénigrent les sutras du Mahayana. Ils passent pour de véritables arhats aux yeux de nombreux hommes ordinaires ou pour de grands bodhisattvas."
[...] Si les doctrines secrètes ne devaient jamais être enseignées aux personnes mauvaises qui n'ont aucun lien avec le Bouddha ni à celles qui s'opposent au Dharma, pourquoi le moine Kakutoku aurait-il transmis le Sutra du Nirvana à d'innombrables moines ayant transgressé les préceptes  ? [...] Il est dit dans le Sutra Ninno* : "De mauvais moines, recherchant gloire et profit, se présentent souvent devant le roi, le prince héritier et les autres princes et prennent l'initiative d'exposer des enseignements qui conduisent à l'offense au Dharma bouddhique et à la ruine du pays. Le roi, incapable de distinguer le vrai du faux, écoute ces doctrines et a foi en elles."
[...] Si l'on en croit les textes bouddhiques, pourtant, même ceux qui ont commis les cinq forfaits peuvent être sauvés, de même que les personnes qui transgressent les lois de la piété filiale. Seuls les icchantika, ceux qui s'opposent au Dharma et ceux qui se donnent l'apparence de garder les préceptes tout en se croyant supérieurs aux autres ne peuvent pas être pardonnés.
[...] Au cours des cinquante dernières années, tous les habitants du pays, à l'intérieur des quatre mers, sans aucune exception, sont devenus des disciples de Honen. Et comme chacun est devenu disciple de Honen, cela signifie que chaque habitant du Japon est une personne qui s'oppose au Dharma.
[...] Les moines Shingon du To-ji, ceux du Mont Hiei, du Honjo-ji et des sept temples principaux de Nara, ainsi que les moines de l'école Hokke qui ont oublié les principes de leur propre école et s'opposent au Dharma.
[...] Par le passé, ceux qui s'opposaient au Dharma encouraient la désapprobation de Bonten, de Taishaku, des divinités Nitten, Gatten et les quatre Rois du Ciel et des divinités de la terre qui ont fait serment de protéger les pratiquants du Sutra du Lotus. Toutefois, parce que personne ne les dénonçait publiquement, ils étaient pardonnés, comme des enfants uniques dont les parents tolèrent la mauvaise conduite, tantôt faisant semblant de ne pas voir, tantôt se contentant de leur adresser de légers reproches.
[...] Aussi longtemps que Nichiren, qui s'efforce de mettre à jour la racine de ces grandes oppositions au Dharma, sera traité avec hostilité, les divinités du ciel seront avares de leur lumière, les divinités de la terre seront furieuses, et mauvais présages et calamités se succéderont de plus belle.
[...] Il est dit dans le cinquantième volume du Sutra Daijuku : "Il y aura peut-être divers rois de la caste des kshatrya qui s'opposeront au Dharma, créant des difficultés aux disciples shomon de l'Honoré du monde. Peut-être les insulteront-ils et les rabaisseront-ils, les attaqueront-ils et les blesseront-ils à coups de sabre ou de bâton, les dépouillant de leur robe et de leur bol à aumônes et les privant de ce dont ils ont besoin pour vivre.
[...] Ceux qui commettent les plus graves oppositions au Dharma se trouvent plutôt parmi les moines éminents, qui paraissent observer les préceptes et passent pour des hommes de grande sagesse.
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

Le Grand-maître Zhanlan clarifie un peu plus ce passage en disant : "Ceux qui s'opposeront à nous [aux personnes qui enseignent le Dharma] auront la ête brisée en sept morceaux (réf.), tandis que la bonne fortune de ceux qui [leur] feront des offrandes dépassera celle d'une personne dotée des dix titres honorables."(réf.) Autrement dit, faire un don au Pratiquant du Sutra du Lotus à l'époque des Derniers jours du Dharma procure de plus grands bienfaits que faire des offrandes au Bouddha doté des Dix Titres honorables. Et cela signifie aussi que ceux qui s'opposent au Pratiquant du Sutra du Lotus en cette époque impure auront la tête brisée en sept morceaux.
Lettre à Ko no ama Gozen (Minobu le 16 juin 1275 à Ko-no ama Gozen)

Depuis l'époque d'Ennin* et Enchin, les moines de l'école Tendai sont restés prisonniers des mensonges de ces faux sages et se sont engagés sur une voie totalement opposée à celle de l'école Tendai originelle.
Le Sutra du Nirvana affirme que, à l'époque des Derniers jours du Dharma, les personnes que leur opposition au Dharma du Bouddha précipitera dans l'enfer avici seront plus nombreuses que les particules de poussière de la terre entière, tandis que ceux qui pratiqueront le véritable Dharma seront moins nombreux que les grains de poussière pouvant tenir sur un ongle.
La prière pour la pluie des trois maîtres du Tripitaka (Minobu, 22 juin 1275 au nyudo Nishiyama)

Quel que soit l'homme que vous épousiez, s'il s'oppose au Sutra du Lotus, vous ne devez pas le suivre.
[...] En s'opposant aujourd'hui au Sutra du Lotus, les habitants du Japon attirent la destruction sur eux-mêmes et sur le pays.
La suprématie du Dharma (Minobu, 4 août 1275, à Oto, fille de Nichimyo)

Dans le deuxième volume du Myoho Renge Kyo (Sutra du Lotus) il est dit : "Celui qui refuse d'avoir foi en ce Sutra et au contraire s'y oppose détruit immédiatement les graines qui permettent de devenir bouddha en ce monde.
[...] On lit dans le Hosho Ron* du bodhisattva Saramati  : "Ceux qui, par ignorance, sont incapables de croire dans le véritable Dharma restent attachés à des conceptions fausses et sont arrogants, rencontrent de tels obstacles en rétribution de leurs oppositions dans les vies précédentes. Ils s'attachent à des doctrines incomplètes, cherchant à recevoir des dons et à imposer le respect  ; ils ne suivent que des principes faux, s'écartent des bons amis, se lient d'amitié avec des personnes qui s'opposent au Dharma, et, se délectant dans l'attachement aux enseignements du Hinayana, ils ne croient pas au Mahayana. Ils s'opposent donc au Dharma des bouddhas.
"Un homme sage ne devrait pas craindre les ennemis de sa famille, les serpents, le feu, le poison, les coups de tonnerre d'Indra, les attaques à coups d'épée et de bâton, ou les bêtes sauvages, les tigres, les loups et les lions. Car tout cela peut détruire sa vie mais n'a pas le pouvoir de le faire tomber dans l'enfer avici,
[...] Ce que le sage craint, c'est l'opposition au Mahayana. Voilà pourquoi le bodhisattva Vasubandhu voulut se couper la langue (note), le bodhisattva Ashvaghosha supplia qu'on lui coupe la tête, et le Grand-maître* Jizang fit un pont de son propre corps.
La question à approfondir jour et nuit (Minobu, 28 août (1275  ? ) à Toki Jonin)

Dans votre lettre, vous demandez de quelle manière la rétribution varie, et quels sont les degrés d'opposition au Dharma bouddhique. Au départ, le Sutra du Lotus a été enseigné pour permettre à tous les hommes d'atteindre la bodhéité. Pourtant, seuls ceux qui ont foi en ce Sutra parviennent à l'Éveil. Ceux qui s'y opposent tombent dans l'enfer avici. Ainsi, il est dit dans le Sutra : "Celui qui refuse d'avoir foi en ce Sutra, et au contraire s'y oppose, détruit immédiatement les graines qui permettent d'atteindre la bodhéité en ce monde. Après sa mort, il tombera dans l'enfer avici."(réf.)
[...] Il y a divers degrés d'opposition au Dharma. Même parmi ceux qui croient dans les enseignements du Sutra du Lotus et les pratiquent, rares sont ceux qui les respectent totalement, par la pensée comme par l'action. Mais ceux qui ont commis des offenses mineures envers le Dharma bouddhique ne recevront pas de graves rétributions. La force de leur foi efface leurs fautes aussi aisément qu'une inondation éteint un petit feu.
Shakyamuni déclare dans le Sutra du Nirvana : "Si même un bon moine, voyant une personne détruire le Dharma, la laisse faire sans la réprimander, sans la chasser ni la punir pour son offense, il faut considérer ce moine comme un traître au Dharma bouddhique. Mais s'il marque sévèrement sa réprobation, chasse ou punit la personne qui offense le Dharma, alors, il est mon disciple et un auditeur-shravaka" C'est cette mise en garde qui me pousse à m'élever ouvertement contre l'offense au Dharma, malgré les persécutions auxquelles cela m'expose, par crainte de devenir un ennemi du Dharma bouddhique si je ne le faisais pas.
[...] Toutefois, les oppositions au Dharma peuvent être graves ou légères, et il est des cas où il est préférable de les ignorer plutôt que de les dénoncer. Les adeptes des écoles Shingon et Tendai s'opposent au Sutra du Lotus et devraient être réfutés. Mais sans une grande sagesse, il est très difficile de faire la distinction entre leurs doctrines et celle que Nichiren propage. Il est parfois préférable d'éviter d'intervenir, comme je l'ai fait dans le Rissho Ankoku ron.
[...] Que l'on reproche ou non à une personne son offense, il est difficile d'empêcher quiconque de commettre une faute grave. Mais si nous voyons et entendons une personne offenser le Dharma, et la laissons faire sans rien dire, alors qu'elle pourrait être sauvée, c'est comme si nous détruisions nos magnifiques capacités de voir et d'entendre, et c'est agir avec le plus grand manque de bienveillance.
[...] Guanding* écrivit  : "Si vous vous liez d'amitié avec une personne sans avoir la bienveillance de la corriger, vous êtes, en fait, son ennemi."(réf.) Les conséquences de cette faute sont extrêmement difficiles à effacer. Le plus important est de toujours renforcer votre désir de sauver les autres de leur propre tendance à offenser le Dharma. Quand les fautes d'une personne sont mineures, elle a parfois besoin d'être réprimandée, mais, dans certaines circonstances cela n'est pas nécessaire, car elle sera peut-être capable de corriger ses fautes elle-même. Quand c'est nécessaire, reprochez à une personne d'agir en opposition au Dharma bouddhique, afin qu'elle puisse, aussi bien que vous-même, échapper aux conséquences de cette faute.
[...] Priez, dès maintenant, avec le grand désir de parvenir à l'Éveil, et pour le bonheur dans votre vie future. Si vous doutez ou vous opposez si peu que ce soit, vous tomberez à coup sur dans l'enfer avici. Même lorsqu'un bateau est de construction solide, s'il fait eau, si peu que ce soit, ses passagers ne peuvent que sombrer tous ensemble. Même si les murets entre les rizières sont résistants, la plus petite fêlure suffit pour que l'eau s'en échappe. Vous devez ôter l'eau - l'opposition au Dharma et le doute - du bateau qu'est votre vie et consolider les remparts de votre foi.
[...] Si l'offense au Dharma commise par un croyant est bénigne, pardonnez-lui et aidez-le à obtenir des bienfaits. Si cette offense est grave, incitez-le à renforcer sa pratique pour qu'il puisse expier.
[...] Il y a de nombreux exemples d'oppositions au Dharma parmi les disciples et adeptes de Nichiren. Vous avez sans doute entendu parler du nyudo d'Ichinosawa. Dans son coeur, il est disciple de Nichiren, mais en apparence, il reste adepte de l'école Nembutsu. Je m'inquiète donc beaucoup pour sa vie future, et je lui ai offert les dix volumes du Sutra du Lotus (note).
[...] Vous êtes une femme vraiment exceptionnelle puisque vous m'avez interrogé sur les rétributions qu'entraînent divers degrés d'opposition au Dharma. Vous n'êtes en rien moins méritante que la fille du Roi-Dragon lorsqu'elle déclara : "Je révélerai les enseignements Mahayana pour libérer tous les êtres de leurs souffrances."(réf.)
Les Remparts de la Foi (Minobu, 3 septembre 1275, à Sennichi-ama)

Une invasion serait déplorable - elle signifierait la ruine de notre pays - mais, si elle ne se produit pas, les Japonais calomnieront plus que jamais le Sutra du Lotus, et tomberont tous dans l'enfer avici. La nation sera peut-être dévastée par la force supérieure des Mongols, mais les offenses au Dharma bouddhique cesseront presque entièrement. Une défaite serait comme la guérison d'une maladie par le moxa ou le traitement d'une douleur par l'acupuncture : tous deux sont pénibles sur le moment, mais apportent ensuite un soulagement.
Sur Itai Doshin (Minobu, septembre 1275 à 1280, à Takahashi nyudo)

De retour au Japon, ils [Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra*] propagèrent le Sutra du Lotus et les enseignements Shingon en s'efforçant de masquer l'éclat de la pleine lune [le Sutra du Lotus], le Véhicule suprême qui surpasse tous les autres sutras du passé et de l'avenir, pour faire briller une faible lueur de lucioles, les deux mandalas du Shingon. Pis encore, ils ont dénigré le Sutra du Lotus en prétendant que sa doctrine était puérile et que le bouddha du Sutra du Lotus était encore dans l'obscurité. Toutefois, ces commentaires furent comme un poignard qui se retourna contre leurs auteurs.
[...] Le Sutra du Nirvana dit que "Il y a trois types de personnes dont la maladie est extrêmement difficile à guérir. Ce sont : 1) Ceux qui s'opposent au bouddhisme Mahayana ;  2) Ceux qui commettent les cinq forfaits  ; 3) Les icchantika. Ces trois catégories de personnes souffrent des pires maladies connues."
Elles varient en gravité et nous ne savons rien de précis sur elles, sinon que les plus graves sont dues à l'opposition au Sutra du Lotus. Même Shennong, Huangdi, Hua-To et Bian-Que baissèrent les bras et Jisui, Rusui, Jivaka et Vimalakirti ne surent que dire. De telles maladies ne peuvent être guéries que par le bon remède, par le Sutra du Lotus du Bouddha Shakyamuni, comme il est dit dans ce Sutra lui-même.
Dans le Sutra du Nirvana, à propos du Sutra du Lotus, il est dit : "Même si l'on s'opposeau Dharma correct, si l'on se repent et si l'on se convertit au Dharma correct cet acte d'opposition sera effacé.
[...] Il [Zhanlan] écrit plus loin : "Celui qui tombe par terre s'appuie sur le sol pour se relever. De la même façon, un homme mauvais, destiné à tomber en enfer, en s'opposant au Dharma correct, peut être sauvé par lui."(réf.)
[...] Le roi Ajatashatru souffrit d'une grave infection pour avoir commis les cinq forfaits et s'être opposé au Sutra du Lotus. Mais ses pustules disparurent instantanément lorsque la lumière produite par la méditation du Bouddha, aussi bienveillante que la lune (note), éclaira son corps.
La Guérison des maladies karmiques (Minobu, 3 novembre 1275, à Ota Jomyo)

Parce que Devadatta blessa le Bouddha, la terre s'entrouvrit et l'engloutit vivant. La gravité d'une offense dépend de la qualité de celui qu'elle touche.
[...] Si vous doutez d'avoir offensé le Dharma dans le passé, vous ne serez pas à même de supporter les souffrances mineures de l'existence.
[...] Conformément à la description du sutra, notre opposition passé au Dharma peut provoquer notre naissance dans une famille pauvre ou aux conceptions erronées, ou entraîner des persécutions par notre souverain. On entend par "famille aux conceptions erronées" celle qui s'oppose au vrai Dharma, et "les persécutions par le souverain" signifie vivre sous le règne d'un mauvais roi. C'est à ces deux souffrances que vous êtes confrontés actuellement. Afin d'expier vos oppositions passées, vous subissez l'opposition de vos parents qui ont des croyances erronées, et devez vivre à l'époque d'un souverain qui persécute le Pratiquant du Sutra du Lotus.
[...] Les persécutions que vous avez subies, peuvent finalement être attribués au fait que le souverain de ce pays est devenu un ennemi du Sutra du Lotus. Son opposition a été suscitée par les moines hostiles au Dharma qui suivent les préceptes du Hinayana ou les doctrines du Nembutsu ou du Shingon.
[...] Du vivant de Shakyamuni, le moine Sunakshatra eut d'abord foi en l'enseignement du Bouddha. Mais par la suite, non content de l'abandonner, il s'opposa de manière si perfide au Dharma que le Bouddha lui-même ne put le sauver de l'enfer avici.
Lettre aux Frères (Minobu, 16 décembre 1275 aux frères Ikegami)

Pushyamitra, le roi de l’Inde, a fait brûler 84000 temples et stupas et décapiter un nombre incalculable de prêtres bouddhistes, tandis que l’empereur Wu-zong de la dynastie Tang détruisait plus de 4600 temples bouddhistes, ordonnant aux moines et aux nonnes de retourner à la vie séculière. Néanmoins, quels qu’aient été leurs méfaits, ils ne peuvent être comparés aux calomniateurs du Vrai Dharma au Japon.
Réponse à Gonin (Minobu, le 26 décembre 1275)

Et le Bouddha ajouta : "Après ma disparition, dans les Derniers jours du Dharma, alors que le pays regorgera de moines comparables à Devadatta, un seul moine apparaîtra qui pratiquera le Véritable Dharma. Les mauvais moines exileront ce moine qui pratique le Véritable Dharma et le condamneront à mort. Ils violenteront l'épouse du roi aussi bien que les femmes de basse condition, semant ainsi partout dans le pays la graine de personnes qui s'opposeront au Dharma. Pour cette raison, toutes sortes de fléaux frapperont le pays, et, par la suite, un pays étranger l'envahira."
Sur les présages (Minobu, 1275, à Shijo Kingo  ? )

Mais le Bouddha ne nous a-t-il pas mis en garde  ? "Si connaissant cela [l'opposition au Dharma], par crainte pour votre propre vie vous hésitez encore et ne faites pas connaître [la vérité] aux autres, vous serez non seulement mon ennemi mais l'ennemi mortel de tous les êtres vivants, et vous tomberez inévitablement dans la grande citadelle de l'enfer avici." (note) J'ai hésité et me suis demandé que faire. Si je parlais de tout cela, qu'adviendrait-il de moi  ? Ma propre sécurité m'importait peu, mais si mes parents, mes frères ou ne serait-ce qu'une personne sur mille ou dix mille me suivait, eux aussi seraient inévitablement haïs par le souverain comme par les personnes ordinaires. Et face à tant de haine, sans une compréhension approfondie du bouddhisme, ils auraient bien du mal à endurer de pareilles épreuves. Après s'être imaginé qu'ils obtiendraient paix et sécurité en pratiquant le Dharma du Bouddha, ils découvriraient, en réalité, que la pratique de cet enseignement les mettait en présence de grandes difficultés. Ils s'opposeraient alors à ce Dharma, la prenant pour un enseignement erroné, et cela les conduirait à tomber dans les mauvaises voies.
Réponse au nyudo Takahashi (Minobu, 1275 au nyudu Takahashi Rokuru Hyoe)

En étudiant le texte du Sutra, je découvre que quiconque déclare qu'il existe un sutra supérieur au Sutra du Lotus ne peut échapper au crime d'opposition au Dharma. Par conséquent, d'après le Sutra, une personne de ce genre [telle que Cheng-guan et tous les autres] doit être considérée comme l'ennemi du Bouddha. Et si, par peur, j'omets de souligner ce point, les distinctions établies entre les divers sutras en fonction de leurs mérites respectifs n'auront servi à rien.
[...] A ces persécutions qui se produisirent longtemps avant que le Bouddha n'enseigne le Sutra du Lotus s'en ajoutèrent d'autres plus tard, lorsqu'il exposa le Sutra lui-même. [Ce furent les doutes (note) qui s'élevèrent lorsque Shakyamuni révéla que] pendant quarante et quelques années, Shariputra, Maudgalyayana et les grands bodhisattvas avaient été en fait de Grands ennemis s'opposant à la propagation du Sutra du Lotus (note).
[...] Il [Saicho] se jura immédiatement de réagir en se disant : "Si le peuple du Japon soutient ceux qui s'opposent au Dharma correct, le pays va sûrement sombrer dans le chaos ! " Il réfuta donc les six écoles, et, ce faisant, provoqua la colère des Grands Maîtres de ces écoles et des Sept temples principaux [de Nara] qui s'agitèrent comme des frelons en colère et se précipitèrent, comme un vol de corbeaux, vers la capitale.
[...] Les théories d'Ennin* et d'Enchin* sont aussi difficiles à distinguer de la vérité qu'un moine d'une nonne, ou un objet noir d'un objet bleu foncé. Ainsi, même les sages s'y trompent, et les ignorants font cette confusion. [De cet état de fait il résulte que] durant plus de quatre siècles, sur le Mont Hiei, dans les temples Onjo-ji et To-ji, à Nara, dans les cinq provinces entourant la capitale, dans les sept marches, comme, à vrai dire, dans le Japon tout entier, tous s'opposent au Dharma.
[...] Lire le Sutra du Nirvana équivaut à lire le Sutra du Lotus car le Sutra du Nirvana est comme un homme méritant, heureux de voir que l'on respecte son souverain, même s'il est traité lui-même avec dédain. Ainsi, l'esprit du Sutra du Nirvana conduirait à mépriser et considérer comme un ennemi quiconque tenterait de dénigrer le Sutra du Lotus pour mieux faire l'éloge du Sutra du Nirvana.
[...] Il [Zhiyi] déclara ouvertement que Fayun, du temple Guang-zhe-si, pour avoir commis des offenses au Dharma correct, était tombé en enfer. En entendant cela, les maîtres bouddhistes du Nord et du Sud se levèrent comme des frelons en colère et fondirent sur Zhiyi comme une nuée de corbeaux.
[...] On aurait pu penser que Kukai* fut celui qui commit la plus grande offense au Dharma, mais Ennin* et Enchin* enseignèrent des erreurs encore plus graves que celles de Kukai*. [...] Ainsi, même si Kukai, Ennin* et Enchin* avaient donné des cours sur le Sutra du Lotus, même s'ils s'étaient repenti de leurs erreurs, ils auraient néanmoins eu les pires difficultés à réparer leurs graves offenses.
[...] De la même manière, si une personne d'une incroyance incorrigible, [icchantika], ayant commis les cinq forfaits et s'étant opposée au Dharma, tente de se rafraîchir auprès de ce petit étang que représentent les sutras Agama*, Kegon*, Kammuryoju et Vairocana* , la fièvre ardente provoquée par ses graves offenses ne se dissipera jamais. Par contre, si cette personne s'allonge sur l'immense pic neigeux du Sutra du Lotus, la fièvre intense qui la brûle, due à ses cinq forfaits, à son opposition au Dharma correct et à son incroyance incorrigible, se dissipera instantanément.
[...] Parce que le Japon est un pays qui s'oppose au Dharma, le ciel l'a abandonné. Et, parce que le ciel l'a abandonné, les diverses divinités bienveillantes qui, par le passé, avaient protégé le pays, ont incendié leurs sanctuaires et sont reparties pour la Terre de la lumière éternellement paisible.
[...] Dans le Sutra Daijuku, on lit : "Il y aura peut-être divers rois de la caste des kshatrya qui s'opposeront au Dharma, créant des difficultés aux auditeurs-shravakas de l'Honoré du monde. Peut-être les insulteront-ils et les rabaisseront-ils, les attaqueront-ils et les blesseront-ils à coups de sabre ou de bâton, les dépouillant de leur robe et de leur bol à aumônes et les privant de ce dont ils ont besoin pour vivre. Ou peut-être ces souverains arrêteront-ils ou persécuteront-ils ceux qui font des offrandes aux disciples.
[...] Par le passé le ministre et nyudo Taira no Kiyomori s'empara du pouvoir et, après le soulèvement de Jokyu, la cour impériale cessa de gouverner et le siège de l'autorité fut transféré vers l'est, à Kamakura. Mais il ne s'agissait là que de troubles intérieurs. Le pays n'avait pas encore eu à affronter la menace d'une invasion étrangère. De plus, si à l'époque certains s'opposaient au Dharma, d'autres préservaient encore l'enseignement correct de l'école Tendai. [...] Lorsque certains s'opposent au Dharma, si personne ne s'avance pour exposer leur erreur, le gouvernement se maintiendra pendant un certain temps en place et le pays ne connaîtra pas de désordres. [...] Mais la situation aujourd'hui est bien plus grave. Ceux qui s'opposent au Dharma emplissent le pays, et moi, Nichiren, je les attaque, fermement décidé à défendre ce qui est juste et correct.
[...] Il est dit dans le Sutra Konkomyo* : "Viendra un temps où les ennemis des pays voisins penseront : "Nous devons faire appel à nos quatre sortes de troupes (note) et détruire ce pays." Dans le même sutra, on lit encore : "Viendra un temps où les rois des pays voisins, observant la situation et mobilisant leurs quatre sortes de troupes, s'apprêteront à partir pour le pays [où habitent ceux qui s'opposent au Dharma], dans l'intention de le soumettre.
[...] Aujourd'hui, au Japon, partout on entend déclarer : "Je crois au Sutra du Lotus." "Moi aussi, je crois au Sutra du Lotus." A entendre tous ces gens parler, on pourrait penser qu'il n'y a pas une seule personne qui s'oppose au Dharma. Mais le passage du Sutra que je viens de citer indique que, à l'époque des Derniers jours du Dharma, ceux qui s'opposeront au Dharma seront assez nombreux pour occuper toutes les terres des dix directions, tandis que ceux qui croiront dans le Dharma correct seront aussi peu nombreux que les grains de sable pouvant tenir sur un ongle. Ce que disent les gens d'aujourd'hui et ce que dit le Sutra est aussi différent que le feu de l'eau. Les gens, de nos jours, au Japon, disent que seul Nichiren s'oppose au Dharma. Mais le Sutra dit qu'il y aura plus d'opposants au Dharma que la terre entière ne peut en contenir.
[...] Gardant cet exemple à l'esprit, il faut comprendre que, de la même manière, si certains lisent le Sutra Kegon*, le Sutra Kammuryoju, le Sutra Vairocana* , ou d'autres sutras encore, en pensant que le Sutra du Lotus leur est inférieur, ils s'opposent au coeur même des sutras qu'ils lisent ! Réfléchissez bien à cela : même ceux qui lisent le Sutra du Lotus en donnant l'apparence d'y croire, s'ils croient possible de parvenir à l'Éveil en pratiquant d'autres sutras, ils ne lisent pas véritablement le Sutra du Lotus !
[...] Le Grand-maître Jizang écrivit un ouvrage en dix volumes, le Hokke Genron, dans lequel il fit l'éloge du Sutra du Lotus. Mais Zhanlan le critiqua en disant : "Ce texte s'oppose manifestement au Dharma. Comment pourrait-on le considérer véritablement comme un ouvrage de propagation et d'éloge  ? "(réf)
[...] En considérant attentivement ces exemples, nous comprenons que, parmi ceux qui lisent et vantent les mérites du Sutra du Lotus, nombreux sont ceux qui tomberont dans l'enfer avici. Même Jizang et Cien s'opposaient en réalité au Véhicule unique [du Sutra du Lotus]. Et n'est-ce pas encore plus vrai de personnes comme Kukai*, Ennin* et Enchin*, qui ont ouvertement affiché leur mépris envers le Sutra du Lotus  ? [...] On peut, comme Jizang, cesser d'enseigner, disperser ses disciples, [devenir disciple de Zhiyi] et même faire de son propre corps un pont [pour son maître]. Mais je crains que cela ne suffise pas pour effacer le crime de s'être auparavant opposé au Sutra du Lotus.
[...] En lisant le Hokke Genron de Jizang, on constate que son commentaire ne s'oppose pas directement au Sutra du Lotus. Il dit simplement que, bien que le Sutra du Lotus et les autres sutras du Mahayana exposent des enseignements de profondeur différente, fondamentalement leur esprit est identique. Est-ce la raison pour laquelle on accuse cet ouvrage de s'opposer au Dharma  ?
[...] Peut-être comprit-il [Shubhakarasimha*] alors [au cours de son séjour en enfer] que cela [sa comparution devant Yama] résultait de son opposition au Sutra du Lotus. Il abandonna donc très vite les mudra, les mantra dharani* et les méthodes de concentration du Shingon, et récita le passage du Sutra du Lotus [dans lequel le Bouddha déclare] : "Maintenant, ce monde des trois plans est tout entier mon domaine."(réf.) Après quoi les chaînes qui le maintenaient prisonnier se brisèrent et il put revenir à la vie.
[...] Si une personne d'une incroyance incorrigible, [icchantika], ayant commis les cinq forfaits et s'étant opposée au Dharma, tente de se rafraîchir auprès de ce petit étang que représentent les sutras Agama*, Kegon*, Kammuryoju et Vairocana*, la fièvre ardente provoquée par ses graves offenses ne se dissipera jamais. Par contre, si cette personne s'allonge sur l'immense pic neigeux du Sutra du Lotus, la fièvre intense qui la brûle, due à ses cinq forfaits, à son opposition au Dharma correct et à son incroyance incorrigible, se dissipera instantanément.
Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)

Dans le Sutra du Nirvana, Shakyamuni affirma : "Si un moine, même vertueux, voit quelqu'un s'opposer au Dharma et ne s'en soucie pas, négligeant de lui faire des reproches, de le chasser ou de le punir pour son offense, alors ce moine trahit le bouddhisme. Mais s'il réprimande durement celui qui s'oppose au Dharma, le chasse ou le punit, alors il est mon disciple et quelqu'un qui comprend véritablement mes enseignements." N'oubliez jamais cette exhortation à ne pas laisser les autres s'opposer au bouddhisme.
[...] Le Grand-maître Huisi écrivit : "Ils tomberont en enfer avec les personnes mauvaises."(réf.) Rechercher l'Éveil sans rejeter l'opposition au Dharma est aussi futile qu'essayer de trouver de l'eau au milieu des flammes, ou du feu dans l'eau. Même celui qui a sincèrement foi dans le Sutra du Lotus finira par tomber immanquablement en état d'enfer s'il transgresse ses enseignements, tout comme une seule patte de crabe suffit à gâcher mille pots de laque.
Mise en Garde contre l'Offense au Dharma (Minobu, août 1276, au nyud o Horen)

Si l'on veut pratiquer correctement ce Sutra, il y a plusieurs degrés d'opposition à éviter. Pour les résumer, je citerai le cinquième volume du Hokke Mongu Ki* : "A propos des diverses formes d'opposition au Dharma il est seulement dit dans le Hokke Mongu qu'il faut "enseigner aux sages mais non aux insensés." (note) Un moine a classifié différentes sortes d'attitudes dommageables de la manière suivante  : "Je ferai d'abord la liste des mauvaises causes et ensuite celle de leurs effets. Il y a quatorze mauvaises causes : 1) l'orgueil, 2) la négligence, 3) les préjugés, basés sur l'égoïsme, 4) l'auto-satisfaction liée à une compréhension superficielle, 5) l'attachement aux désirs terrestres, 6) le manque d'esprit de recherche, 7) le manque de croyance, 8) l'aversion, 9) le doute injustifié, 10) la calomnie, 11) le mépris, 12) la haine, 13) la jalousie, 14) la rancune." Puisque la mise en garde contre ces quatorze formes d'opposition est valable pour les laïcs aussi bien que pour les religieux, vous devriez craindre de les commettre.
[...] Certains ont peut-être eu la chance de naître sous forme humaine, et même de renoncer à la vie profane pour se consacrer à la recherche de la vérité. Mais, s'ils n'étudient pas le Dharma bouddhique et ne réfutent pas ceux qui s'y opposent, perdant leur temps dans l'oisiveté et les bavardages, ils ne sont que des animaux déguisés en moines.
Les quatorze oppositions (Minobu, fin 1276, au nyudo Matsuno Rokuro Zaemon)

J'ai exposé le Dharma pour éviter à tous les êtes de tomber dans l'enfer avici auquel les condamne leur opposition au Sutra du Lotus.
[...] Le grand océan du Dharma bouddhique peut accepter les eaux souillées - ceux qui commettent les quatre transgressions majeures - mais rejette les cadavres de ceux qui offensent le Dharma correct. C'est pourquoi ceux qui s'efforcent de pratiquer le bouddhisme, et qui se préoccupent de leur bonheur à venir, ne devraient rien tant redouter que d'offenser le Sutra du Lotus.
[...] C'est pourquoi les divinités bouddhiques Bonten, Taishaku, les Quatre grands rois du ciel et les autres divinités les ont punis, fidèles à leur serment de protéger le Sutra du Lotus et de briser en sept morceaux la tête de ceux qui s'y opposent. [...] Celui qui ne tient pas compte des avertissements de ce Sutra, n'est-ce pas, concrètement, comme s'il coupait la langue des bouddhas et trompait les personnes de mérite et les sages  ? Cette offense est vraiment effrayante. Ainsi, dans le deuxième volume, il est dit : "Celui qui refuse d'avoir foi en ce Sutra et, au contraire, s'y oppose, détruit immédiatement les graines qui permettent de devenir bouddha en ce monde."(réf.) Le sens de ce passage est que, si l'on s'oppose ne serait-ce qu'à un vers ou une phrase de ce Sutra, on se rend coupable d'un crime aussi grave que le meurtre de tous les bouddhas des dix directions dans les trois phases de la vie.
Sur le comportement du Bouddha (Minobu, 1276, à Konichi-ama)

Mais il savait que les simples mortels, sans aucun désir de rechercher cet enseignement, non seulement ne le croiraient pas mais s'y opposeraient. Aussi, afin d'élargir graduellement leurs capacités, il consacra d'abord plus de quarante années à enseigner les sutras Kegon*, Agama*, Hodo* et Hannya*, pour ne révéler qu'à la fin le Sutra du Lotus.
[...] On pourrait encore objecter : "Plutôt que de s'entêter à enseigner aux gens le Sutra du Lotus même lorsqu'il ne convient pas à leurs capacités, ce qui les conduit à s'y opposer et les précipite donc dans les mauvaises voies, ne vaudrait-il pas mieux leur enseigner le Nembutsu, pour lequel ils ont des affinités, et éveiller ainsi graduellement leur esprit de recherche  ? Si, étant incapable de procurer des bienfaits aux autres, on les amène de surcroît à commettre des oppositions qui les font tomber en enfer, on n'agit pas comme un pratiquant du Sutra du Lotus, mais plutôt comme une personne aux vues erronées.
[...] Ceux qui croient [au Sutra] deviennent immanquablement bouddha, et ceux qui s'y opposent établissent avec lui le "lien du tambour empoisonné". Ils atteindront pareillement la bodhéité. Quoi qu'il en soit, la graine de la bodhéité ne se trouve nulle part ailleurs que dans le Sutra du Lotus. S'il était possible d'atteindre la bodhéité grâce aux enseignements provisoires, pourquoi le Bouddha aurait-il dit qu'il faut enseigner avec persévérance le Sutra du Lotus, et que ceux qui s'y opposent aussi bien que ceux qui ont foi en lui obtiendront des bienfaits  ?
[...] Ceux qui ont foi dans le Sutra du Lotus ne renaîtront jamais dans aucune de ces terres pures, mais immédiatement sur une Terre pure où le Sutra du Lotus est enseigné. Ils prendront place dans l'Assemblée, écouteront le Sutra du Lotus et deviendront bouddha. Pourtant, il se trouve des gens pour inciter les autres à rejeter le Sutra du Lotus en cette vie-ci, prétendant qu'il n'est pas adapté à leurs capacités et qu'ils maîtriseront ses enseignements après leur renaissance sur la Terre pure de l'Ouest du bouddha Amida. Il est cependant évident qu'ils ne saisiront jamais le sens du Sutra du Lotus, même sur la Terre pure du bouddha Amida, et qu'ils ne renaîtront pas non plus dans aucune autre Terre pure des dix directions. En réalité, parce que la faute de s'opposer au Sutra du Lotus est grave, ils tomberont pour longtemps en enfer.
[...] On rapporte, à tort ou à raison, que le moine Shandao, qui pourtant s'opposait au Dharma, passa sa vie entière sans jamais poser les yeux sur une femme.
[...] Quand ils rencontrent une personne qui pratique ce Sutra, ils la toisent avec mépris et dédain, haine et jalousie, et leurs lèvres se pincent en une moue désapprobatrice. Ils commettent indiscutablement la faute d'opposition au Dharma. Comment pourraient-ils renaître sur la Terre pure et atteindre la bodhéité  ? Il semblerait plutôt que de telles personnes tomberont inévitablement dans l'enfer avici.
[...] De plus, nombreux sont ceux qui haïssent et jalousent, calomnient et méprisent le Sutra du Lotus. Il est dit dans le Sutra : "Il y aura beaucoup d'hostilité dans le monde, [envers le Sutra du Lotus] et il sera difficile de croire."(réf.) Et aussi : "Puisque haines et jalousies abondent déjà du vivant du Bouddha, cela ne sera-t-il pas pire encore dans le monde après son trépas ! "(réf.)
Parvenir directement à la bodhéité grâce au Sutra du Lotus (Minobu, mars 1277   ? )

Car en décrivant les cinq étapes de la pratique à l'intention de ceux qui vivraient après la disparition du Bouddha, le Sutra mentionne ceux qui [en entendant ce Sutra] "sans s'y opposer, sans le dénigrer, éprouvent au contraire un sentiment de joie."(réf.) Si l'on assimile l'étape décrite ici à un niveau aussi avancé que celui de soji-soku, ou à celui de la première des cinq étapes de la pratique les mots "sans s'y opposer, sans le dénigrer" ne sont guère appropriés.
[...] Et puisque notre sagesse est insuffisante, il nous enseigne de lui substituer la foi. Le seul mot "foi" est essentiel. L'absence de foi est la cause qui conduit à devenir un icchantika et à s'opposer au Dharma correct, tandis que la foi est la cause qui mène à la sagesse et correspond à l'étape de myoji-soku*.
Les Quatre Etapes de la foi (Minobu ; 10 avril 1277  ? à Toki Jonin)

Il n'y a pas de plus grande tromperie au monde que la statue du Bouddha Amida enchâssée de nos jours au temple Zenko-ji et que l'on fait passer pour l'objet de vénération primordial. C'est parce qu'ils s'étaient opposés au Bouddha Shakyamuni que les trois empereurs et le clan des Mononobe périrent.
[ ...] Parce qu'ils s'opposèrent au Bouddha Shakyamuni, les trois empereurs [Kimmei, Bidatsu et Yomei] et leurs deux sujets [Mononobe no Moriya et Nakatomi no Katsumi] périrent et tombèrent dans les mauvaises voies dans leurs vies suivantes.
Le guide suprême du monde (Minobu, le 25 juin 1277, à Shijo Kingo)

En particulier, parmi les quarante-huit vœux mentionnés par le moine Hozo dans le Sutra Muryoju, que Shandao aussi bien que Honen révèrent, le dix-huitième vœu est "Si je devais atteindre la bodhéité (...) à la seule exception de ceux qui commettent les cinq forfaits ou qui s'opposent au Dharma correct". Cela signifie certainement que, même si le voeu originel du bouddha Amida se réalise, et permet à une personne de renaître dans la Terre pure, ceux qui s'opposent au Dharma correct ne pourront pas renaître sur la terre du bouddha Amida. Or, dans le deuxième volume du Sutra du Lotus, on lit : "Ceux qui refusent d'avoir foi en ce Sutra et au contraire s'y opposent (...) après leur mort, tomberont dans l'enfer avici."
[...] A la lumière des sutras, il déclare simplement que, parce que les enseignements erronés d'écoles telles que Shingon, Zen et Jodo, ainsi que les moines qui s'opposent au Dharma, pullulent dans le pays, et parce que chacun, du dirigeant à la multitude de ses sujets, leur accorde sa confiance, les gens sont devenus les ennemis jurés du Sutra du Lotus et de Shakyamuni, seigneur de la doctrine.
[...] Il est dit dans le Sutra du Nirvana : "Si même un bon moine voit quelqu'un s'opposer au Dharma sans en tenir compte, omettant de le lui reprocher, de l'expulser ou de le punir pour son offense, alors ce moine trahit le bouddhisme.
[...] Si sachant qu'une personne s'oppose au Dharma on reste amical à son égard, sans avoir la bienveillance de la corriger, on est en fait son ennemi. Mais celui qui réprimande et corrige une telle personne comprend et défend le Dharma (...) il libère de son erreur la personne qui offense le Dharma, et agit ainsi comme un parent à son égard."(réf.)
[...] Parce que le roi Ajatashatru prit pour guides Devadatta et les Six maîtres non bouddhistes, et parce qu'il s'opposa à Shakyamuni, seigneur de la doctrine, tous les sujets du royaume de Maghada devinrent des ennemis du bouddhisme, et les 580 000 membres du clan royal furent hostiles aux disciples du Bouddha.
[...] Si, pour ma part, sachant mon seigneur en danger, dans cette vie-ci comme dans la suivante, je m'abstenais de le lui dire, par crainte des samouraïs de mon rang, ou du monde en général, ne serais-je pas autant que vous coupable d'opposition au Dharma  ? [...] Ces trois enseignements nuisibles se répandirent à Kanto, trouvant, dans le clan au pouvoir, des appuis surprenants. Par conséquent, les deux divinités du ciel, Bonten et Taishaku, les divinités Nitten, Gatten et les quatre Rois du Ciel devinrent furieux et réprimandèrent les dirigeants en provoquant des troubles, au ciel, et des calamités, sur terre, d'une ampleur sans précédent. Puis, voyant qu'il n'était tenu aucun compte de leurs avertissements, ils ordonnèrent à un pays voisin de punir ceux qui s'opposaient au Sutra du Lotus.
[...] Quant à l'ordre que vous me donnez de m'engager par écrit [à renier ma foi dans le Sutra du Lotus], vous ne pouvez imaginer à quel point il me peine. Si moi, Yorimoto, suivant la tendance la plus répandue à notre époque, celle de l'opposition au Dharma bouddhique, je faisais par écrit un tel serment, vous seriez immédiatement exposé à la punition du Sutra du Lotus.
Lettre de pétition de Yorimoto (Minobu, le 25 juin 1277, requête au seigneur Ema au nom de Shijo Kingo)

Cela peut paraître admirable, mais, quand on y réfléchit à la lumière du Sutra du Lotus, on réalise que ces personnes en apparence pieuses se rendent coupables de fautes plus graves que celles de malfaiteurs commettant chaque jour les dix mauvaises actions. Les personnes mauvaises ne croient en aucun bouddha, elle n'en trahissent donc aucun. Et, si elles devenaient vertueuses, peut-être se consacreraient-elles au Sutra du Lotus. Or, les habitants du Japon, de nos jours, semblent incapables d'accorder plus de respect au Bouddha Shakyamuni qu'au bouddha Amida, d'avoir plus de croyance dans le Sutra du Lotus que dans le Nembutsu. Ce sont donc des personnes mauvaises qui n'ont de la vertu que l'apparence. Et parmi les personnes mauvaises, ce sont les pires opposants au Dharma, les icchantika les plus effroyables de tout le Jambudvipa. Le Bouddha Shakyamuni prédit, dans le deuxième volume du Sutra du Lotus : "Après leur mort, ils tomberont dans l'enfer avici."
Réponse à Yasaburo (Minobu, le 4 août 1277 à Saito Yasaburo )

Vous m'écrivez aussi que Myosho-bo [votre adversaire dans ce débat] a affirmé que ne pas croire au Sutra du Lotus ne constituait pas en soi une opposition au Dharma, et que ceux qui ne croiraient pas ne tomberaient pas nécessairement en enfer. Mais à ce sujet il est dit, dans le 5e volume du Sutra du Lotus : "A l'égard de ce Sutra, ceux qui nourriraient des doutes et ne parviendraient pas à croire tomberont immédiatement dans les mauvaises voies."(réf.) Voilà ce que vous devriez savoir. Lorsque l'on fait la distinction entre le Sutra du Lotus et les enseignements antérieurs, afin d'évaluer la profondeur et la supériorité relative des uns et des autres, la comparaison, entre les enseignements encore limités et ceux qui vont au-delà, peut se faire selon trois niveaux de doctrine (note).
Ryosho-bo est un homme d'une grande érudition. S'il avait seulement répondu : "J'ai le regret de vous le dire, mais c'est un passage que je connais bien", et s'il avait, d'une façon ou d'une autre, tenté de vous faire taire en prétendant avoir démonté nos arguments, je me demande bien alors ce que vous auriez pu faire. Mais quoi qu'il en soit, non seulement ses moines et lui ignoraient ce passage de commentaires, mais son affirmation qu'il n'existait dans aucun des soixante volumes (note) est une punition du Ciel. Son opposition au Dharma est apparue clairement lorsqu'il a rencontré un messager du Sutra du Lotus. De plus, ce débat a certainement été motivé par une raison précise.
Le troisième enseignement (Minobu, 1er octobre 1277, à Toki Jonin)

Si maître et disciple prient avec des esprits différents, leurs prières seront aussi futiles que d'essayer d'allumer un feu sur de l'eau. Même s'ils prient d'un même coeur, leurs prières ne seront pas exaucées s'ils ont pendant longtemps calomnié le véritable bouddhisme en adhérant à des enseignements inférieurs. Finalement, tous deux iront à leur perte.
Les Huit Vents (Minobu, 1277 à Shijo Kingo)

Mais les autorités n'ont pas tenu compte de ses remontrances. Au contraire, en s'alliant à ces mauvais moines, elles ont détruit la loi profane aussi bien que le Dharma bouddhique et sont devenues les ennemis farouches du Sutra du Lotus. Et comme cette opposition au Dharma se perpétue depuis longtemps, le pays est au bord de la ruine.
Lettre à Misawa (Minobu, le 23 février 1278 à Misawa)

Même ceux qui déclareraient [comme Shubhakarasimha*] que le Sutra du Lotus et le Sutra Vairocana* sont équivalents sur le plan théorique ne pourraient échapper à la punition du roi Yama. Comment donc, dans ces conditions, celui qui déclare le Sutra Kegon* inférieur au Sutra Vairocana* et le Sutra du Lotus lui-même inférieur au Sutra Kegon* pourrait-il ne pas être accusé d'opposition au Dharma  ? Les personnes sont peut-être différentes, mais l'opposition reste la même. Cela nous fait parfaitement comprendre pourquoi le principal disciple de Kukai*, l'administrateur des moines Kakinomoto no Ki, se changea en démon bleu. Si Kukai ne s'est pas repenti de ses erreurs et ne les a pas rectifiées, il réside certainement toujours dans le royaume du mal.
Lettre à Shomitsu-bo (Minobu, 1277 à Shomitsu-bo)

Ainsi, aucun sutra, même enseigné par le Bouddha Shakyamuni lui-même, ne pourrait plus contredire le Sutra du Lotus, puisque tous les autres bouddhas ensemble avaient témoigné de sa véracité. Voilà pourquoi les sutras qui suivent, comme le Sutra Fugen et le Sutra du Nirvana font l'éloge du Sutra du Lotus et ne le critiquent jamais. Pourtant, des moines comme Shubhakarasimha* de l'école Shingon et les maîtres du Zen ont trahi cette règle et dénigré le Sutra du Lotus.
L'enseignement pour l'époque des Derniers Jours du Dharma (Minobu, le 1er avril 1278, à Nanjo Tokimitu)

Sous le règne du trentième souverain, l'empereur Kimmei, furent envoyés au Japon de l'État de Paekche des sutras, des traités et des moines bouddhistes, ainsi qu'une statue de Shakyamuni en bronze doré. Soga no Iname était d'avis qu'il fallait vénérer cette statue. Par contre, Mononobe no Okoshi, et d'autres ministres, ainsi que les gens du peuple, se sont ligués pour s'opposer à ce qu'on rende un culte au Bouddha, disant que, s'il était vénéré, les divinités du pays, folles de colère, feraient disparaître le Japon. L'empereur ne savait toujours pas quelle décision adopter lorsque les trois calamités et les sept désastres frappèrent avec une violence sans précédent, et une grande partie de la population fut emportée par la maladie.
[...] Lorsque par la suite les trois calamités et les sept désastres se manifestèrent, ce fut essentiellement dû à des confusions à l'intérieur du bouddhisme même. Mais ces désastres n'affectaient qu'une personne ou deux, une province ou deux, un clan ou deux, une ou deux régions. Ils étaient dus, tantôt à la colère des divinités, tantot à l'opposition au Dharma, tantôt à l'infortune du peuple.
[...] Bien que n'étant moi-même qu'une personne ordinaire, j'ai informé le souverain de la prédiction léguée par le Bouddha dans son enseignement. Non seulement il n'a tenu aucun compte de mes remontrances, mais il a intensifié les persécutions à mon encontre. De sorte que sans que je puisse rien y changer, ce pays est devenu un pays s'opposant au Dharma, et qui, en se changeant en ennemi du Sutra du Lotus, s'est aussi fait l'ennemi des bouddhas et des divinités des trois phases de la vie dans les dix directions.
[...] Mais, par le passé, les gouvernants du Japon ont eu foi dans les sutras que ces adeptes révèrent, ils ont construit des temples et offert à leurs écoles des champs et des rizières. S'ils devaient admettre que j'ai raison d'affirmer que leurs enseignements sont inférieurs, ils n'auraient plus rien à dire pour se justifier et perdraient le soutien du souverain. Ainsi, ils enragent, dénigrent le Sutra de l'enseignement définitif (jikkyo) et harcèlent le Pratiquant du Sutra du Lotus. Le souverain, à son tour, persécute le Pratiquant du Sutra du Lotus, soit parce qu'il prête foi aux calomnies, soit parce qu'il se range à l'avis de la majorité.
Le traitement de la maladie (Minobu, 26 juin 1278 (ou 1282) à Toki Jonin)

Si l'on s'efforce de remédier par le Hinayana aux trois poisons et aux 84000 maladies provoquées par l'opposition à des sutras du Mahayana tels que les sutras Kegon*, Hannya* et Vairocana*, ces maladies ne feront qu'empirer et ne seront jamais guéries. Elles ne peuvent être traitées que par les enseignements du Mahayana. De plus, si l'on s'efforce de guérir les trois poisons et les 84000 maladies dues à l'opposition au Sutra du Lotus des pratiquants des divers sutras du Mahayana par les sutras Kegon*, Hannya* et Vairocana*, ou par ceux du Shingon et du Sanron, ces maladies s'aggravent de plus en plus.
Les deux sortes de maladies (Minobu, le 26 juin 1278, à Shijo Kingo)

Lorsque le bouddhisme fut introduit au Japon, le Premier ministre Mononobe no Moriya et d'autres qui s'opposaient à sa propagation furent frappés par les épidémies, mais Soga no Umako et d'autres qui adhéraient au bouddhisme tombèrent également malades.
[...] Même parmi ceux qui adhèrent au Sutra du Lotus, certains sont des maîtres Shingon qui le lisent et le récitent en affirmant la supériorité du Sutra Vairocana*. Des personnes de ce genre s'opposent, en fait, au Sutra du Lotus. Et le même principe vaut aussi bien pour tous ceux qui le pratiquent en croyant à la supériorité de n'importe quelle autre école.
[...] Tous les maîtres Shingon au Japon sont possédés par les esprits maléfiques, et, parce que les moines du Zen et du Nembutsu s'opposent tous à Nichiren, ces démons se déchaînent partout dans le pays. De plus, les serviteurs de Bonten, de Taishaku, des divinités Nitten et Gatten et des Jurasetsu ont, eux aussi, essaimé dans le Japon entier, et chacun des deux camps lutte farouchement pour obtenir la défaite de l'autre.
[...] Même parmi ceux qui adhèrent au Sutra du Lotus et le respectent à la lettre, certains éprouvent du ressentiment à l'égard du Pratiquant du Sutra du Lotus, soit par avidité, colère ou ignorance, soit pour des raisons profanes, ou en raison de l'un ou l'autre de ses actes. Bien que de telles personnes croient au Sutra du Lotus, elles n'obtiendront pas le bienfait de la foi, mais recevront au contraire une rétribution négative. Cela s'explique ainsi : si un fils désobéit à son père et à sa mère, il agit de manière contraire à la piété filiale, sauf s'ils complotaient une rébellion. Même si un père vole à son fils une épouse adorée, ou si une mère vole à sa fille son époux chéri, si le fils ou la fille s'écartent, si peu que ce soit, du chemin de la piété filiale, ils créeront des causes qui leur vaudront d'être abandonnés par le Ciel en cette vie, et de tomber dans l'enfer avici dans la vie suivante. Encore plus grave est le fait de s'opposer à un bon dirigeant, qui est supérieur à un père ou à une mère. Et il est encore plus grave de s'opposer à un maître profane, qui est cent mille milliards de fois supérieur à ses parents ou à son souverain. Quelle n'est donc pas la gravité de l'offense qui consiste à s'opposer à un maître bouddhiste qui a abandonné le monde séculier ! Plus terrible encore est le crime qui consiste à s'opposer à celui qui propage le Sutra du Lotus !
[...] Je ne pense pas que le régime actuel puisse durer longtemps, car il s'oppose au Sutra du Lotus. Pourtant, probablement en raison de l'excellente administration du défunt Gon no Tayu et de l'ancien gouverneur de Musashi, il semble solide pour le moment. Mais, même dans ces conditions, l'actuel gouvernement finira par s'effondrer s'il continue à rester hostile au Sutra du Lotus.
Grandes lignes du chapitre Zokurui et d'autres (Minobu, juin 1278, à Dame Nichinyo)

Quelle que soit la gravité des fautes que vous ayez pu commettre, parce que vous ne vous êtes pas opposé au Sutra du Lotus mais avez, au contraire, fait preuve, en m'accompagnant, de la plus grande fidélité, il ne fait aucun doute que vous deviendrez bouddha.
L'octroi d'un nouveau domaine (Minobu, octobre 1278, à Shijo Kingo)

En cette vie-ci, le nyudo, votre mari, n'avait pas manifesté jusqu'à présent une foi particulièrement forte dans le Sutra du Lotus. Mais, maintenant que l'influence d'un karma créé par le passé le contraint à souffrir d'une longue maladie, il recherche le Dharma jour et nuit, sans relâche. Les offenses mineures qu'il a pu commettre en cette vie, quelles qu'elles soient, ont sûrement déjà été effacées, et, grâce à sa dévotion méritoire au Sutra du Lotus, le grand mal de son opposition [passée] au Dharma sera également dissipé.
[...] Parmi toutes les maladies, les cinq forfaits, l'incroyance incorrigible des icchantika et l'opposition au Dharma sont des maladies graves qui désolent particulièrement le Bouddha. De nos jours, tous les Japonais, sans exception, sont affligés du plus sérieux de ces maux, la grave maladie d'une grande opposition au Dharma.
[...] En cette vie-ci, le nyudo, votre mari, n'avait pas manifesté jusqu'à présent une foi particulièrement forte dans le Sutra du Lotus. Mais, maintenant que l'influence d'un karma créé par le passé le contraint à souffrir d'une longue maladie, il recherche le Dharma jour et nuit, sans relâche. Les offenses mineures qu'il a pu commettre en cette vie, quelles qu'elles soient, ont sûrement déjà été effacées, et, grâce à sa dévotion méritoire au Sutra du Lotus, le grand mal de son opposition [passée] au Dharma sera également dissipé.
Un remède bénéfique pour tous les maux (Minobu, 1278 à Myoshin-ama)

Ils [les adeptes d'Amida] s'égarent, quelque part au ciel, dans un état indéterminé entre la mort et la vie, et, entraînés vers le bas par le karma d'opposition au Dharma, ils tombent dans la prison des trois mauvaises voies. [...] Mais les gens de notre époque, qu'ils soient de haute ou de basse condition, méprisent le Bouddha Shakyamuni, leur père en ce monde présent, et préfèrent vénérer Amida ou Vairocana, des étrangers à qui rien ne les relie. Ce faisant, ne manquent-ils pas à leur devoir de piété filiale  ? Ne s'opposent-ils pas au Dharma  ? L'enseignement selon l'esprit du Bouddha (Minobu, le 2 mai 1279, à Niike Saemon-no-jo)

Il y eut autrefois en Inde une femme jalouse (réf.) dans une telle rage contre son mari qu'elle cassa tout dans la maison. L'excès de sa fureur déformait complètement ses traits  ; ses yeux étincelaient comme le soleil et la lune, et sa bouche semblait cracher du feu. Elle avait très exactement l'apparence d'un démon bleu ou d'un démon rouge. Elle s'empara du cinquième volume du Sutra du Lotus que son mari récitait depuis plusieurs années et le piétina sauvagement des deux pieds. Plus tard, lorsqu'elle mourut, elle tomba toute entière en enfer, à l'exception de ses deux pieds. Les gardiens de l'enfer eurent beau essayer de les faire descendre en les frappant avec des barres de fer, ses pieds ne pénétrèrent jamais en enfer grâce au bienfait d'avoir créé un lien, même d'opposition, avec le Sutra du Lotus, en le piétinant. Shofu-bo m'a frappé au visage avec le cinquième volume du Sutra du Lotus parce qu'il me haïssait. Ainsi, comment n'aurait-il pas lui aussi créé un lien d'opposition avec ce Sutra  ? [...] Le bienveillant Bouddha Shakyamuni est devenu le maître du malfaisant Devadatta, et le sage Manjushri, est devenu le maître de la fille ignorante du Roi-dragon. Nichiren, ne peut pas être inférieur à Manjushri, ou au Bouddha Shakyamuni. Les hommes du Japon sont semblables à Devadatta et les femmes, semblables à la fille du Roi-Dragon. Qu'ils suivent le Sutra du Lotus ou s'y opposent, ils atteindront la bodhéité grâce à lui.
La persécution par le sabre et le bâton (Minobu, 20 avril 1279 à Nanjo Tokimitsu)

Lorsque l'on étudie le Sutra du Lotus, il y a trois points qu'il faut comprendre. Le premier concerne ceux qui s'opposent au Dharma. Les moines Agramati* et Kugan, le savant maître Vimalamitra* et le brahmane Daiman (Grand-Arrogance) en sont des exemples. Ils n'avaient, pour vêtir leur corps, que la triple robe, n'élevaient qu'un seul bol à aumônes à hauteur de leurs yeux, et observaient scrupuleusement les deux cent cinquante préceptes. Mais ils étaient en fait des ennemis du Mahayana et, pour finir, tombèrent dans la grande citadelle de l'enfer avici.
[...] Ce n'est pas que j'affronte sans crainte les réactions du monde. C'est seulement que je redoute plus encore les sévères mises en garde du Sutra du Lotus. La situation est comparable à celle de Sukenari et de Tokimune, qui, bien que vivants à la cour du shogun, assouvirent leur vengeance parce que c'était leur unique désir et que la pensée de ne pas se venger de leur ennemi leur était insupportable.
Voilà pour les personnes qui offensent le Dharma (hobo).
Mais, même sans jamais s'opposer soi-même au Sutra du Lotus tout au long d'une vie, on peut appartenir à une famille dont les membres s'opposent au Dharma. On aura beau alors le pratiquer sans cesse, jour et nuit, le fait d'être né dans une famille s'opposant au Dharma conduit inévitablement à renaître dans l'enfer avici.
[...] Qu'en est-il maintenant du pays où l'on s'oppose au Dharma  ? Les personnes vivant dans un pays dont les habitants s'opposent au Dharma seront, toutes sans exception, condamnées à tomber dans la grande citadelle de l'enfer avici.
[...] Parce que moi, Nichiren, j'ai constaté, depuis un certain temps déjà, que le pays s'engageait dans une voie profondément erronée ; parce que j'ai voulu éviter d'être complice de la faute d'opposition au Dharma ; parce que je craignais les avertissements du Bouddha, et parce que, connaissant mes devoirs, je désire m'acquitter de ma dette de reconnaissance envers mon pays, j'ai annoncé et fait connaître cela à tous, gouvernants et habitants.
[...] C'est pour cela que le roi Sen'yo fit exécuter cinq cents maîtres brahmanes, que le moine Kakutoku fit mettre à mort d'innombrables opposants au Dharma correct, et que le grand roi Ashoka condamna à mort 108000 non bouddhistes. Ces rois étaient considérés comme les plus valeureux de tout le Jambudvipa, et ce moine comme le plus sage parmi ceux observant les préceptes. Le roi Sen'yo renaquit par la suite sous la forme du Bouddha Shakyamuni ; le moine Kakutoku sous celle du bouddha Kashyapa, et le grand roi Ashoka fut reconnu comme ayant atteint la Voie. [...] Le Japon d'aujourd'hui ressemble au pays de ces grands personnages. C'est un pays où ceux qui observent les préceptes aussi bien que ceux qui les violent ou les ignorent, les souverains, les ministres aussi bien que les gens du peuple se retrouvent pour ne faire plus qu'un dans l'opposition au Sutra du Lotus.
[...] Qu'il est tragique de naître dans un pays dont les habitants s'opposent au véritable Dharma et s'exposent à de si grandes souffrances ! Il nous est peut-être possible de ne pas commettre nous-mêmes des oppositions au Dharma. Mais comment éviter les rétributions négatives qu'entraîne le fait d'appartenir à une famille ou de vivre dans un pays qui s'y opposent  ? Si vous voulez échapper aux sanctions qu'encourent ceux dont certains parents s'opposent au Dharma bouddhique, parlez de tout cela à vos parents ou à vos frères. Peut-être vous détesteront-ils, mais peut-être aussi accorderont-ils du crédit à vos paroles. Si vous voulez aussi échapper aux conséquences funestes dues au fait de vivre dans un pays dont les habitants s'opposent au Dharma, vous devez présenter des remontrances au souverain, même si cela peut vous valoir la condamnation à mort ou l'exil.
[...] Ceux qui s'opposent à l'enseignement du Sutra du Lotus sont aussi nombreux que tous les grains de poussière de la terre ; et ceux qui croient, aussi peu nombreux que les grains de poussière pouvant tenir sur un ongle. Ou encore, ceux qui s'y opposent sont aussi nombreux que toutes les gouttes d'eau d'un gigantesque océan, alors que ceux qui le défendent représentent une goutte d'eau.
[...] Le Grand-maître Huisi (Nan-yue) écrivit : "Si l'on voit un ennemi du Sutra du Lotus s'y opposer sans lui en faire reproche, on devient soi-même une personne qui s'oppose au Dharma et on tombera dans l'enfer avici."(réf.)
Lettre à Akimoto (Minobu, le 27 janvier 1280)

Quand j’observe attentivement l’aspect du monde, je vois des hommes, affirmant avoir foi en ce Sutra et tenant dans leurs mains les rouleaux du Sutra, s’opposer pourtant à son cœur et ne pouvant ainsi échapper aux mauvaises voies.
[...] Grand-maître  Saicho écrivait : “Bien qu’ils louent le Sutra de la fleur du Dharma, en retour, ils tuent le cœur de la fleur du Dharma”. L’esprit de cette phrase réside dans le fait que tout en gardant, lisant et louant le Sutra de la fleur du Dharma, si on s’oppose au cœur de la fleur du Dharma, on tue le vénéré Shakyamuni et les bouddhas des dix directions. [...] Pourquoi, même si l’on tuait tous les êtres sensitifs au sein d’un méga trichiliocosme, ce crime n’atteindrait-il pas celui de tuer un seul bouddha  ? Si l’on s’oppose au cœur du Sutra de la fleur de lotus, c’est perdre alors la vie de tous les bouddhas des dix directions. Celui qui s’oppose à ce principe est appelé offenseur du Dharma.
[...] Par exemple, même si en ce monde, les mauvaises actions et lourdes fautes sont aussi hautes que le Mont Sumeru, si l’on rencontre ce Sutra, ces lourdes fautes s’évanouiront comme le gel et la rosée sous le soleil du Sutra de la fleur du Dharma. Toutefois, si parmi les quatorze offenses faites envers ce Sutra, on en commet ne serait-ce qu’une ou deux, ces fautes s’effaceront difficilement. [...] Pourquoi, même si l’on tuait tous les êtres sensitifs au sein d’un méga trichiliocosme, ce crime n’atteindrait-il pas celui de tuer un seul bouddha  ? Si l’on s’oppose au cœur du Sutra de la fleur de lotus, c’est perdre alors la vie de tous les bouddhas des dix directions. Celui qui s’oppose à ce principe est appelé offenseur du Dharma.
[...] De surcroît, ce pays étant la terre de l’offense au Dharma, les divinités bienfaisantes, chargées de le protéger, affamées de la saveur du Dharma, ont quitté les temples pour remonter vers les cieux. Leur place a été prise par des esprits maléfiques qui guident à présent les hommes.
[...] Les bouddhas comme les divinités n’acceptent aucunement l’offrande des offenseurs du Dharma. A plus forte raison, comment, en tant qu’homme, pourrait-on la recevoir  ?
[...] Ainsi, les divinités bienfaisantes, pleurant les offenses au Dharma du pays, sont montées aux cieux. Les “personnes au cœur souillé“ sont les hommes qui ne gardent pas le Sutra de la fleur du Dharma. Le cinquième rouleau de ce sutra indique ceci. L’offrande des offenseurs du Dharma est justement le “plomb en fusion“.
[...] Jusqu’à présent, tant que l’envoyé du Bouddha n’était pas apparu et n’avait pas propagé correctement ce Sutra, le souverain n’était pas devenu énergiquement son ennemi, respectant de manière égale tous les sutras. Or, à présent, je propage ce Sutra en tant que serviteur du Bouddha. Pour cette raison, du plus haut au plus bas de la hiérarchie, tous les hommes de ce pays sont devenus des offenseurs du Dharma. Jusqu’à présent, Hachiman avait fait en sorte qu’ils ne deviennent pas l’ennemi du Sutra de la fleur du Dharma.
[...] Or, lorsqu’on voit les moines et les laïques de cette religion, jusqu’à hier et aujourd’hui, paysans incultes ne sachant distinguer le noir du blanc, se vêtir de robes brunes et devenir si orgueilleux qu’ils méprisent les hommes vertueux et sages du Tendai et du Shingon, ils n’observent pas la politesse, se croyant au-dessus des autres. Ce sont des offenseurs inhumains au point d’être inférieurs aux animaux.
[...] Quand bien même l'amoncellement de notre mauvais karma et des diverses fautes commises en ce monde s'élèverait aussi haut que le Mont Sumeru, si nous avons foi en ce sutra, tout cela disparaîtra comme du givre ou comme de la rosée sous le soleil du Sutra du Lotus. Par contre, si l'on commet ne serait-ce qu'un ou deux des quatorze actes d'opposition au Dharma tels qu'ils sont énoncés dans ce sutra, c'est une offense presque impossible à expier. Tuer un seul bouddha serait un crime infiniment plus grave que la destruction de tous les êtres vivants de l'univers, et violer l'esprit de ce sutra équivaut à commettre la faute de détruire tous les bouddhas. La personne qui commet l'une de ces quatorze offenses s'oppose au Dharma.
[...] De plus, parce que le pays est peuplé de gens qui s'opposent au Dharma, les divinités qui devraient les protéger, ayant soif du Dharma, abandonnent leurs sanctuaires et regagnent les cieux. Les sanctuaires désertés sont alors occupés par des démons qui égarent les croyants.
[...] Jusqu'à ce que l'envoyé du Bouddha apparaisse réellement pour prêcher le Sutra du Lotus, les souverains du pays ne lui furent pas hostiles, car ils révéraient également tous les sutras. Mais, maintenant que je propage le Sutra du Lotus en tant qu'envoyé du Bouddha, chacun, du souverain jusqu'au plus humble sujet, commet l'acte d'opposition. Jusqu'à présent, Hachiman a tout fait pour empêcher que l'hostilité envers le Sutra du Lotus ne se répande parmi les Japonais, répugnant à les abandonner autant que des parents contraints d'abandonner leur enfant unique.
Niike Gosho (Minobu, février 1280 à Niike Saemon no jo)

Si un pays s'oppose à ce Sutra, son peuple aura beau offrir des prières sincères, il connaîtra inévitablement les Sept Désastres. Il est certain qu'il sera détruit et envahi par un pays étranger, comme un bateau pris par la tempête au beau milieu de l'océan, ou comme les plantes et les arbres se dessèchent en temps de grande sécheresse.
Réponse à la mère du seigneur d'Ueno (Minobu, le 10e mois 1280 à la mère de Nanjo Tokimitsu)

Mais qu'est-ce en réalité que l'opposition au Dharma correct  ? Quand les non bouddhistes calomnient le bouddhisme, quand les adeptes du Hinayana attaquent le Mahayana, quand les adeptes du Mahayana provisoire* dénigrent le Mahayana définitif*, ou quand le Mahayana définitif* cherche à s'allier avec le Mahayana provisoire - en définitive, chaque fois que ce qui est supérieur est désigné comme inférieur - de tels actes sont contraires au Dharma, et peuvent être appelés "opposition au Dharma correct".
[...] Si respecté que soit Kukai*, il ne pourra pas échapper à la grave accusation de s'opposer à Shakyamuni, Taho et à tous les autres bouddhas des dix directions, émanations du Bouddha Shakyamuni !
[...] Lorsque les disciples de ces trois grands maîtres [du Shingon, Kukai*, Ennin* et Enchin*] s'opposent au Sutra du Lotus, est-ce donc l'esprit de Nitten et de Gatten qui les possède et les incite à s'y opposer  ? Ou bien, si ce n'est pas le cas, et si c'est moi, Nichiren, qui ai tort, que la divinité Nitten me le montre ! Que ces disciples soient sommés de débattre avec moi. Si je devais être vaincu dans ce débat, et si je refusais quand même de changer d'opinion, alors, que ces divinités m'ôtent la vie !
Le principe de l'atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence (Minobu, en 1280   ? , à Myoichinyo)

A considérer la gravité des rétributions négatives encourues par ceux qui s'opposent au Sutra du Lotus, on peut imaginer l'immensité des bienfaits obtenus par ceux qui se consacrent à sa pratique. Par exemple si quelqu'un tuait ses parents, il aurait beau faire par ailleurs quantité de bonnes actions, le ciel ne reconnaîtrait jamais ses efforts. Mais si quelqu'un brisait un ennemi du Sutra du Lotus, quand bien même il s'agirait de ses propres parents, ce crime grave deviendrait la cause d'un grand bien.
Réponse à Jibu-bo (Minobu, le 22 août 1281, à Jibu-bo Nichii)

C'est comme un enfant qui met le feu à quelque chose et le brûle même sans en avoir l'intention. Il en va de même pour le Sutra du Lotus. Celui qui a foi en ce Sutra deviendra bouddha, même s'il ne s'y attend pas le moins du monde. En comprenant ce principe, il ne faut jamais dénigrer le Sutra du Lotus. Toutefois, en tant que laïc, il est plus facile d'expier les paroles d'opposition au Dharma, malgré la gravité de ce crime.
[...] Dans votre lettre, vous mentionnez que c'est l'anniversaire de la mort de votre père le nyudo Matsuno Rokuro Zaemon. Et vous dites : "Puisqu'il avait de nombreux enfants, des cérémonies à sa mémoire seront conduites selon des rituels différents. Mais si elles ne s'appuient pas exclusivement sur le Sutra du Lotus, de telles cérémonies ne constitueront-elles pas une opposition au Dharma  ? " Le Bouddha Shakyamuni a prononcé cette parole d'or  : "L'Honoré du monde, après avoir longtemps enseigné, doit maintenant révéler la vérité."(réf.) Le bouddha Taho a porté témoignage en disant  : "Tous les enseignements du Myoho Renge Kyo sont véridiques." Et tous les bouddhas des dix directions ont témoigné de sa véracité en tirant la langue jusqu'au Séjour de Brahma.
Wou-long et Yi-long (Minobu, 15 novembre 1281, à Ueno-ama Gozen, mère de Nanjo Tokimitsu)

Les passages [du Sutra du Lotus] que j'ai cités plus haut indiquent que les bienfaits qui résultent d'avoir rencontré des dizaines de milliards de bouddha et de leur avoir fait des offrandes sont si grands que, même si l'on a suivi d'autres enseignements que le Sutra du Lotus, et, comme rétribution pour cette opposition, on est né pauvre et dans une famille misérable, on devient quand même un croyant de ce Sutra en cette vie.
[...] Zhanlan déclare  : "Celui qui est tombé au sol a besoin du sol pour se relever."(réf.) Une personne se relève toujours précisément là où elle est tombée. Ceux qui s'opposent au Sutra du Lotus tomberont dans les trois mauvaises voies, sur le sol des mondes-états des Hommes ou du Ciel, mais grâce au Sutra du Lotus, ils parviendront à la bodhéité.
La preuve du Sutra du Lotus (Minobu, 28 février 1282 à Nanjo Tokimitsu)

 

 

haut de la page
Retour au dictionnaire