DICTIONNAIRE des TERMES BOUDDHIQUES

français, japonais, chinois, sanscrit, pali

B

A.B.C.D.E.F.G.H.I.J.K.L.M.N.O.P.Q.R.S.T.U.V.W.X.Y.Z

bachi , batsu, shinbatsu, 罰, punition. Notion shinto d'une rétribution divine négative à l'égard de celui qui parle ou agit de façon irrévérencieuse ou incrédule à l'égard d'une divinité.

Bachi-ashura voir Bandhi-asura

Baddabara voir Bhadrapala

Bai Juyi 白居易, Haku Kyoi (772-846). Poète classique très populaire et personnage officiel de la dynastie Tang en Chine. Il est nommé "mémorialiste de la gauche" (membre de l’Académie Hanlin) mais ses critiques et ses positions contre l’injustice sont à l’origine d’un exil dans une province lointaine du sud de la Chine, en 815. Déçu par la politique, il se tourne alors vers le bouddhisme. On lui doit une "encyclopédie", recueil de sentences et expressions littéraires, publiée au XIIe siècle. Ce qu'en dit Nichiren

Baima-si 白馬寺, Pai-ma-sseu, Hakuba-ji. Littéralement, temple du Cheval blanc, qui aurait été le premier temple bouddhiste fondé en Chine. Selon la tradition, l'empereur Ming de la dynastie des Han postérieurs construisit ce temple en 67 à Loyang pour Kashyapa-Matanga et Zhufalan, moines bouddhistes venus d'Inde à son invitation pour enseigner le bouddhisme. C'est dans ce temple qu'ils auraient fait la première traduction chinoise d'un écrit bouddhique, le Sutra Shijunisho. Le temple fut nommé Baima-si, ou temple du Cheval blanc, parce que les deux moines indiens auraient apporté d'Inde des écrits bouddhiques chargés sur des chevaux blancs.

Baisajyaraja ou Baisajya voir Yakuo

Bakkula ou Bakula voir Vakkula Thera

Bakkula, Hakura, Bojuluo, Hakura monk. Un des ces cinq cents arhats à qui le Bouddha promet l'Éveil complet et parfait sans supérieur, dans le Sutra du Lotus chapitre VIII. Selon certains auteurs, il serait le légendaire Vakkula Thera.

bakku-yoraku, 抜苦与楽, ôter la souffrance, donner la joie. Pratique de la compassion instaurée dès les débuts du bouddhisme. Ce qu'en dit Nichiren.

baku, bakubana, 獏鼻, bakugashira 獏頭. Animaux imaginaires semblables à des tapirs et qui, selon la tradition chinoise, ont la réputation de se nourrir de cauchemars. On ignore la source du "baku mangeant le fer". Ce qu'en dit Nichiren.

bakufu, 幕府, shogunat, gouvernement militaire. Littéralement, "administration de la tente". Nom traditionnellement donné à la résidence du shogun, titre de cour attribué à Minamoto no Yoritomo en 1190. Le nom désigne alors le centre du pouvoir de Yoritomo, à Kamakura. Les organes centraux du bakufu sont le samurai dokoro, le bureau des guerriers (dont Hei no Yoritsuna a été vice-intendant), le Mandokoro, bureau d’administration et le Monchujo, bureau des procès qui, dans la deuxième moitié du XIIIe siècle, ne traite plus de causes importantes. A la mort de Minamoto no Yoritomo (1199), la famille de sa femme, les Hojo, exercent le pouvoir de fait en mettant le bakufu sous régence. Ce qu'en dit Nichiren.

bala voir riki

bala voir bompu

balachakravartin Souverain de plusieurs royaumes et dont la puissance est soutenue par une armée ou une force (bala) qui lui assure la victoire.

Baladitya, Bālāditya, Gennichi-o, 幻日王. Roi du Magadha qui aurait vécu au VIe siècle. Fervent bouddhiste, il fit construire un temple au monastère de Nalanda, et des moines venus de toutes les régions de l'Inde se rassemblèrent pour en célébrer l'achèvement. D'après le Daito Saiiki Ki, Mihirakula, souverain du royaume Cheka voisin, s'opposa au bouddhisme et tenta de soumettre Baladitya. Mais lorsqu'il attaqua le Magadha, le peuple s'unit contre lui et le fit prisonnier. Baladitya, dont l'intention première aurait été de le condamner à mort, suivit pourtant les conseils de clémence de sa mère et le relâcha. Mihirakula erra alors de pays en pays et finit par conquérir le Cachemire et le Gandhara. Dans ces deux royaumes, il assassina le souverain, de nombreuses autres personnes et détruisit des temples et des monastères bouddhistes. Il mourut peu après. Certains phénomènes extraordinaires qui se produisirent dans les cieux et sur terre juste après sa mort furent interprétés par les sages bouddhistes comme des signes indiquant qu'il était tombé dans l'enfer des souffrances incessantes et qu'il transmigrerait dans les voies mauvaises pendant très longtemps. Ce qu'en dit Nichiren

Balin voir Bandhiasura

Bambous [monastère du Bois des] (Venuvana vihara, Chikurin-shoja, 竹林精舎). Monastère situé au Magadha, dans la partie nord de Rajagriha, construit par le roi Bimbisara en offrande au Bouddha Shakyamuni sur un terrain offert par Kalandaka, homme fortuné de cette ville. D'après le Daito Saiiki Ki, Kalandaka avait d'abord fait don du site à une école non bouddhique, mais il y fit construire un monastère qu'il offrit à Shakyamuni. Comme le monastère Jetavana de Shravasti, celui du Bois des Bambous fut l'un des principaux centres d'enseignement de Shakyamuni. C'est là que furent convertis Shariputra et Maudgalyayana, puis Kashyapa.

bambou moso, mengzong, phyllostachys pubescens édulis. Type de bambou. Le lettré Mengzong vécut à Wu à l'époque des Trois Royaumes (220-280). D'après le 9e volume du Konjaku Monogatari (Histoires anciennes et modernes), les pousses de bambou étaient un des aliments préférés de sa mère. Un matin d'hiver, elle ne put arracher aucune pousse de bambou, car le sol était gelé et couvert de neige. Quand Mengzong s'en plaignit au Ciel, les pousses de bambou sortirent spontanément dans le jardin. C'est pourquoi l'on donne à ces pousses de bambou le nom de mengzong. Ce qu'en dit Nichiren.

Bandhi-asura, Balin , Bachi-ashura-o 婆稚阿修羅王, Pozhi. Un des quatre rois asuras qui assistèrent à la Grande-Assemblée du chapitre I du Sutra du Lotus. Son nom signifie "Le Fort", "Le Robuste". Il est assez fort pour souffrir continuellement à cause de ses attachements dans le monde du désir. Ce qu'en dit Nichiren.

basho. Sorte de plante sauvage d'origine chinoise qui fleurit en été et en automne. Ses feuilles ovales et larges, allant jusqu'à deux mètres, ressemblent à celles du bananier. Cette plante s'affaisse dans la chaleur de l'été et se redresse par temps d'orage, si bien que l'on disait que le bruit du tonnerre la faisait pousser. Ce qu'en dit Nichiren.

bâton de mendiant ou bâton de bhiksu, shakujo, 錫杖, xizhang, khakkhara. Bâton surmonté d'un sistre qui émet un cliquetis lorsqu’on le frappe contre le sol. De cette manière, le bhiksu avertit les animaux et les hommes de son arrivée. Ne pouvant demander directement de la nourriture à son prochain, le bhiksu l'utilise pour demander l'aumône.

bauhinia variegata ou arbre à orchidées. Arbuste aux feuilles coriaces bilobées. Le chapitre XIX du Sutra du Lotus parle de kovidara (phanera purpurea) que le Mahabharata préconise pour le traitement de l'ulcère et de la lèpre. 

béatitude parfaite (sukhavati) voir Terre de la béatitude parfaite

bekkyo voir enseignement spécifique

Bénarès voir Varanasi

Bencho, Benchô, 弁長 (1162-1238). Deuxième patriarche de l'école Jodo et fondateur de la branche Chinzei de cette école, également appelé Ben-a ou Shoko. Il étudia tout d'abord la doctrine tendai au Mont Hiei puis, en 1190, retourna chez lui, dans la province de Chikuzen. La mort de son jeune frère lui fit comprendre la précarité de cette vie et provoqua en lui le désir de renaître dans la Terre pure. En 1197, il se rendit à Kyoto, y rencontra Honen et devint son disciple. Il retourna ensuite chez lui et revint, en 1199, dans la capitale où il étudia à nouveau sous la direction de Honen. En 1204, il revint une nouvelle fois dans sa province et propagea l'enseignement Jodo dans les provinces de Chikuzen, Chikugo, Higo et quelques autres. On dit qu'il fit construire quarante-huit temples, dont le Zendo-ji. Il écrivit de nombreux traités, notamment le Tetsu Senchaku Shu (Doctrine du Senchaku Shu) et le Jodo Shuyo Shu (Principes essentiels de la doctrine Jodo). Ryochu fut son disciple. Ce qu'en dit Nichiren.

Ben Kemmitsu Nikyo Ron voir Nikyo Ron

Bennen, voir Enni

Ben no bo (Moine Ben) voir Nissho

Benzaiten voir Saravasti

béryl : En Inde, symbole de l'humilité, de la spiritualité et de la communion avec les pouvoirs du cosmos.

betsu-fuzoku 別付嘱 (transmission spécifique). I. Transmission de l'essence du Sutra du Lotuss aux bodhisattvas Surgis-de-Terre dans le chapitre XXI (Pouvoirs supranaturels). Le terme est employé par opposition à la transmission générale du chapitre XXII (Passation) où le Sutra du Lotus est confié à tous les bodhisattvas.
II. Concept Zen : transmission particulière en dehors des enseignements et qui se situe au-delà des mots. Voir kyoge betsuden furyu monji. Ce qu'en dit Nichiren.

Bhadrapala, Bhadrapāla, Batsudabara, Baddabara, 跋陀婆羅, Batudpoluo, Vertueux-Protecteur, Good Protector, Virtuous Protector). Nom de personnages qui apparaissent dans différents sutras. Il personnifie la perfection de la méditation (dhyana paramita), la sérénité qui protège les bodhisattvas des faiblesses dans leur pratique.
I. Dans le Sutra du Lotus, chapitre XX, l'un des principaux responsables des persécutions subies par le bodhisattva Fukyo. On disait qu'il devait connaître les souffrances d'un enfer avici. Dans une autre vie, il rencontre à nouveau ce bodhisattva et, cette fois, en accepte l'enseignement. Par la suite, grâce à sa pratique, il parvient au stade de non-retour et assiste à la cérémonie du Pic du Vautour. Ce que qu'en dit Nichiren
II. Dans le Sutra Daihoshaku, fils d'un homme riche qui alla voir le Bouddha pour trouver les réponses à des questions qui le troublaient.
III. Dans le Sutra Jise (Sutra du bodhisattva Jise), un homme qui s'engage à protéger et à propager le Dharma pendant le cinquième demi-millénaire après la mort de Shakyamuni, lorsque les enseignements du Bouddha seront détruits. Pour cela, Shakyamuni fait son éloge et lui annonce qu'il obtiendra un bienfait inestimable.

Bhadraruchi, Ken'ai-ronji, 賢愛論師. Lettré bouddhiste de l'Inde occidentale qui, d'après le Daito Saiiki Ki, réfuta au cours d'un débat un brahmane du nom de Daiman Baramon (Brahmane-Grand-Arrogance) à Malava, ancien royaume de l'Inde centrale. Extrêmement savant, Daiman Baramon eut plus de mille disciples. Il fit faire quatre statues, celles de Maheshvara, Vishnu, Narayana et un Bouddha, et s'en servit comme de piliers sur lesquels il posa son estrade d'ordination, affirmant que sa propre sagesse surpassait de loin la leur. En entendant cela, Bhadraruchi se mesura à lui dans un débat public et l'emporta. Après quoi, Daiman Baramon le calomnia ainsi que le bouddhisme mahayana, ce qui lui aurait valu, dit-on, de tomber vivant en enfer. Ce qu'en dit Nichiren.

Bhadrika, Batsudai, Batsudairika, 跋提・跋提梨. Un des cinq ascètes auxquels Shakyamuni tint son premier sermon après être parvenu à l'Éveil. Il faisait partie du clan Shakya et pratiqua l'ascétisme avec Shakyamuni avant que celui-ci n'atteigne la bodhéité. Lorsque Shakyamuni renonça aux pratiques ascétiques, Bhadrika et ses quatre autres compagnons pensèrent qu'il avait abandonné la recherche de la vérité, le quittèrent et se rendirent au Parc des Daims pour y poursuivre leurs pratiques austères. Mais, lorsque Shakyamuni eut atteint l'Éveil, il les y rejoignit et Bhadrika, l'ayant entendu prêcher, devint son disciple. Ce qu'en dit Nichiren.

Bhagavat, Bhagavān, Bhagavan, Bhagavat , Seson, Butsu-seson, 世尊, Bienheureux, Béni du Ciel, Honoré du Monde, Vénéré du Monde. Un des dix titres honorifiques du Bouddha. Littéralement "celui qui possède sa part" du bonheur de la délivrance. On utilise aussi ce terme lorsque l'on s'adresse à des divinités. Il était principalement employé pour Vishnu et Shiva. Quand le bouddhisme attribue cette épithète à un bouddha, elle signifie "béni" ou "bienheureux". Dans les versions chinoises des textes bouddhiques, il fut traduit par "Vénéré du Monde", désignant ainsi une personne grandement révérée dans le monde parce qu'elle est dotée de tous les bienfaits et parce qu'elle dispense des bienfaits à tous les êtres vivants qui l'entourent. Mais le terme peut avoir six significations différentes : a) celui qui possède des signes auspicieux, b) celui qui détruit les illusions et le mal, c) celui qui est pourvu de vertus auspicieuses de liberté telles que le Dharma, la renommée, les marques, les désirs et l’attention, d) celui qui a pleinement compris les Quatre nobles vérités, e) celui qui reçoit et garde de nombreuses excellents pratiques, f) celui qui a quitté l’errance dans les transmigrations.

Bhagavat Gita, Bhagavadgita, Bhagavadgītā littéralement "chant du Bienheureux".  Partie centrale du poème épique Mahabharata, un des écrits fondamentaux de l'hindouisme souvent considéré comme un "abrégé de toute la doctrine védique".

Bhaishajyaguru voir Yakushi

Bhaishajyaraja voir Yakuo bosatsu (Roi des Remèdes)

Bhaishajyarajasamudgata ou Bhaishajyasamudgata voir Yakujo

Bhante vocatif de bhadanta : respectable. Titre honorifique généralement traduit par "Vénérable" et toujours au vocatif. A l'époque de Shakyamuni, c'était pour un laïc, la façon la plus courante de s'adresser à un moine (mais pas exclusivement). C'est également ainsi que les novices s'adressaient à des moines confirmés. Pour parler à la 3ème personne d'un moine de rang supérieur on employait plutôt Ayasma.

Bharadvaja, Bhāradvāja, Harada, Poludduo. Nom clanique des vingt mille bouddhas Chandrasuryapradipa présents à la Grande Assemblée sur le Pic du Vautour, décrite dans le chapitre I du Sutra du Lotus. Les plus connus sont Pindola Bharadvaja et Sundarika Bharadvaja.

bhava. I. L’existence en devenir ou processus de l'existence, c'est la vie physique, psychique et spirituelle. Dans la classification indienne c'est l'existence sensorielle (kamabhava), l'existence physique pure (rupabhava) et l'existence immatérielle, (arupabhava).
II.
Dixième maillon dans la production conditionnée Dans cette optique, l'existence est en même temps effet karmique et cause karmique et on parle alors de karmabhava (existence karmique). Ce qu'en dit Nichiren.

bhavana, bhāvanā, fem. I. création mentale, développement mental, méditation, contemplation, pratique. Ensemble de pratiques méditatives : entraînement, auto-discipline. Processus actif qui peut être mental, émotionnel, intellectuel, physique ou sensoriel. On distingue généralement a) samatha bhavana (développement de la tranquillité, par la concentration-samadhi) b) vipassana bhavana, le développement de la vision profonde qui consiste à prêter attention à la réalité c) brahmavihara-bhavana  (développement des quatre vertus infinies (amour-empathie, compassion, joie partagé, équanimité). Dans le bouddhisme de Nichiren, ces pratiques se réfèrent au shikan (arrêt et examen) de Zhiyi et sur un plan plus spécifique au kanjin (observation du coeur). Voir méditation et méditations boudhiques.
II
. bhavana (neutre) Création, production. On parle généralement des douze bhavanas, les douze maillons de la production conditionnée.

Bhavaviveka, Bhāvaviveka, Bhāviveka, Bhavya, Shoben, 清弁. Savant bouddhiste indien de l'école Madhyamika, au VIe siècle. A l'époque, cette école était scindée en deux, l'école Prasangika, dirigée par Buddhapalita, et l'école Svatantrika, qui avait à sa tête Bhavaviveka. Il étudia la doctrine de Nagarjuna et propagea la doctrine de la non-substantialité (ku). Il écrivit un commentaire du Chu Ron de Nagarjuna et débattit avec Dharmapala, disciple de l'école Rien-que-conscience. Il partait du point de vue que tous les phénomènes sont, par nature, interdépendants et non-substantiels, tandis que Dharmapala affirmait qu'ils provenaient de la conscience, la seule réalité selon lui.

bhiksu, bhikkhu, biku, 比丘, moine bouddhiste errant. A l’origine, le terme a été traduit par moine-mendiant. Cette traduction est impropre dans la mesure où un bhiksu ne s'adonne pas à la mendicité mais fait simplement appel aux autres pour subvenir à ses besoins vitaux, ce qui lui permet de "rechercher la Voie". Par ailleurs, dans la civilisation indienne antique, il n’y a rien de méprisant dans cette occupation. Le bhiksu permet d’accomplir le don qui est la première des six paramitas (actes moraux). Le Bouddha lui-même était un bhiksu, il n’avait nulle possession et dépendait pour sa subsistance quotidienne des dons de laïcs. Le terme désigne actuellement le clergé bouddhique qui quête sa nourriture. En savoir plus. Ce que dit Nichiren sur les moines de son époque.

bhiksuni, féminin de bhiksu, nonne bouddhiste, bikuni, 比丘尼, ama, ma. Femme qui a quitté son foyer et pris l'engagement de suivre les préceptes du vinaya-pitaka. Les nonnes sont un élément constitutif de l'assemblée bouddhique (varga). En savoir plus.

bhumi voir les dix étapes de développement

Bian-ho. Personnage dont parle Han Fei Zi. Bian-ho trouva une pierre de jade au Mont Chu et l'offrit au roi Li. Quand le roi la fit évaluer, les experts n'y virent qu'un simple caillou. Par conséquent le roi fit couper le pied gauche de Bian-ho. Après la mort de ce roi, Bian-ho offrit de nouveau la pierre de jade, cette fois au roi Wu, sans autre résultat que d'avoir le pied droit coupé, accusé pour la seconde fois de tromperie. Plus tard, après l'accession du roi Wen au trône, Bian-ho pleura trois jours durant, en bas du Mont Chu en gardant la pierre de jade dans sa main, et finit par verser des larmes de sang. En apprenant cela, le roi Wen demanda à Bian-ho sa pierre et la fit polir. Il fut alors reconnu qu'il s'agissait bien d'un jade précieux qui suscita ensuite l'admiration du peuple tout entier. Ce qu'en dit Nichiren.

Bian Que, 扁鹊 ou Qin Yue Ren (Pien Ch'üeh, Pien Ch'iao, Pien K'iue, Bian Qiao ou Pien Ts'ue). Médecin de la période du Printemps et de l'Automne chinois. (de - 770 à - 403). Il étudia la médecine dans son enfance, et on le disait capable de guérir pratiquement toutes les formes de maladies. Ce qu'en dit Nichiren.

Bidatsu, Bitatsu Tenno 敏達 天皇 (538 <572-586). Le 30e empereur du Japon. Fils et successeur de Kimmei. Il épousa l'impératrice Suiko. Il était l'un des oncles du prince Shotoku. Ce qu'en dit Nichiren.

Bidonshu voir Abhidharma

bienfaits de la pratique, biens spirituels, mérites, kudoku, fukutoku, 功徳, 福徳, guna. Littéralement, "oeuvres et vertus". Les oeuvres (ku) sont les bonnes actions que l'on accomplit et les vertus (toku), ce que l'on retire des oeuvres. Les vertus, en retour, permettent de mieux réaliser les oeuvres. Le bouddhisme de Nichiren marque une distinction entre bienfaits apparents et inapparents. Ce qu'en dit Nichiren.

bienfaits apparents (ken'yaku, 顕益) et inapparents (myoyaku, 冥益). Le terme de "bienfait apparent" est utilisé par opposition au "bienfait invisible", ou bienfait obtenu graduellement au bout d'un certain temps et qui n'est pas immédiatement reconnaissable. Le gosho Kyo Gyo Sho (Enseignement, pratique et preuve) dit : "Ceux qui ont atteint l'Éveil à l'époque du Dharma correct ou du Dharma formel ont manifesté leur Éveil comme un bienfait apparent parce que la relation qu'ils avaient eue avec Shakyamuni de son vivant était finalement parvenue à maturation. A présent, à l'époque des Derniers jours du Dharma, les êtres reçoivent la graine de la bodhéité pour la première fois et atteignent donc l'Éveil en tant que bienfait invisible." Ce passage indique que le bienfait apparent est le bienfait du bouddhisme de la récolte. Du point de vue des trois étapes de l'ensemencement, de la maturation et de la récolte, ceux qui atteignirent l'Éveil aux époques du Dharma correct ou du Dharma formel ont reçu la graine de la bodhéité de Shakyamuni dans le passé et l'ont nourrie par son enseignement pendant de nombreuses vies jusqu'à ce que leur capacité à l'Éveil soit arrivée presque à maturation. Ainsi, lorsqu'ils renaquirent, ils furent capables de faire le dernier pas nécessaire sur la voie de la bouddhéité en pratiquant les enseignements de Shakyamuni. Comme leur Éveil se manifesta à ce moment-là, on l'appelle un bienfait apparent. Mais, à l'époque des Derniers jours du Dharma, les êtres reçoivent la graine de la bodhéité pour la première fois et leur Éveil ne survient donc pas immédiatement. Par conséquent, on l'appelle bienfait invisible. Toutefois, même si la graine de la bodhéité n'est que peu développée, un bienfait apparent se manifestera lorsque la vie d'un pratiquant est en danger, pour marquer la différence entre les véritables enseignements bouddhiques et les enseignements erronés, ou quand une preuve du pouvoir du Gohonzon doit être apportée à de nouveaux croyants. D'un autre point de vue, même le bienfait apparent obtenu par ceux qui vivaient aux époques du Dharma correct et du Dharma formel ne fut rien d'autre qu'une accumulation de bienfaits invisibles ; et le bienfait invisible de ceux qui reçoivent la graine de la bodhéité pour la première fois à l'époque des Derniers jours du Dharma finira par apparaître avec une irréfutable évidence. En ce sens, ce ne sont pas deux sortes différentes de bienfaits mais deux voies par lesquelles le bienfait se manifeste. Ce qu'en dit Nichiren.

Bienfaits de la joie conséquente [chapitre], Bienfaits de l'acceptation joyeuse, Zuiki kudoku hon, 随喜功徳品, Suixi gongde pin, The Merits of Joyful Acceptptance. Chapitre XVIII du Sutra du Lotus. Avec la dernière partie du chapitre précédent, il décrit les bienfaits obtenus lorsque l'on se réjouit d'entendre le Bouddha Shakyamuni révéler son Éveil Atemporel (hongaku) dans le chapitre Juryo (XVI). Il traite de la première des cinq pratiques merveilleuses - se réjouir d'entendre le Sutra du Lotus. Ce chapitre expose le principe de propagation continue jusqu'à la cinquantième personne (goju tenden). Le bodhisattva Maitreya demande à Shakyamuni : "Si quelqu'un se réjouit d'entendre le Sutra du Lotus après la mort du Bouddha, quels bienfaits peut-il en obtenir ?" En réponse, le Bouddha mentionne le principe suivant : "une personne se réjouit d'entendre le Sutra du Lotus après la mort de Shakyamuni et l'enseigne à une seconde personne qui l'enseigne à une troisième, et cela jusqu'à ce que cinquante personnes aient entendu le Sutra." Shakyamuni explique que les bienfaits reçus par cette cinquantième personne sont incommensurables ; à plus forte raison, ceux obtenus par la première. Dans le Ongi Kuden, Nichiren interprète ces cinquante personnes comme représentant l'humanité, indiquant ainsi que tout le monde peut obtenir d'immenses bienfaits grâce au Dharma Merveilleux. Lire le Sutra ; Ce qu'en dit Nichiren ; Citations dans les goshos.

Bienfaits du Maître du Dharma, (Hosshi kudoku hon, 法師功徳品, Fashi gongde pin, The Benefits Obtained by an Expounder of the Dharma). Chapitre XIX du Sutra du Lotus. Le bodhisattva Nityodyukta Joshojin) interroge le Bouddha sur les vertus que les Maîtres du Dharma retirent de leurs pratiques. Shakyamuni affirme qu'en suivant les cinq pratiques qui consistent à croire, lire, réciter, enseigner et transcrire le Sutra, on peut purifier ses six organes des sens. Il les énumère un à un ainsi que le résultat de leur purification. Pour l’œil, on gagne en acuité visuelle, distinguant les choses qui sont cachées, par exemple les limites de ce monde ou les profondeurs terrestres. Pour l’ouïe, pareillement, on perçoit les voix qui normalement sont inaudibles, sans pour autant que l’écoute s'en trouve perturbée. L’odorat devient également plus fin permettant de reconnaître les plantes ou les êtres, voire même leur état au-delà de ce que la vue décèle. Le goût se trouve développé et les saveurs désagréables sont transformées ; de plus par la langue, la voix devient "profonde et sublime" et peut émettre le son du Dharma. La purification de la peau entraîne celle du corps tout entier qui devient une sorte de lieu où se réfléchissent les images d'autres corps. Enfin, la purification de l'organe mental entraîne l’affinement des fonctions mentales, la prescience et la connaissance intime du Dharma bouddhique. Lire le Sutra ; Citations dans les goshos

bienfait [merveille du] (riyaku myo). L’une des dix merveilles de la doctrine transitoire et des dix merveilles de la doctrine primordiale (honmon) dégagées par Zhiyi dans son Hokke gengi. Le Sutra du Lotus définit ce bienfait par les paroles suivantes : "Enseignant le Dharma, le Bouddha permet à tous les êtres de s’ouvrir, puis de s’éveiller à leur nature primordiale. Ils peuvent ainsi pénétrer dans la sagesse et la vision du Bouddha ; ceci est semblable à la pluie qui arrose la terre et apporte ses bienfaits de manière universelle. Ce bienfait est merveilleux et inconcevable".

bienfait primordial [merveille du] (honriyaku myo). Bienfait "originel" de la Terre de la lumière toujours paisible sereine (jakko-do) dont le Bouddha fait profiter les êtres : "Lorsque tous ressentent la joie". Cf. Les dix non-dualités.

bienveillance Ce qu'en dit Nichiren.

Bi Gan, Pi Kan, 比干. Ministre de la dynastie Shang ou Yin (XIe siècle avant notre ère). L'empereur Shang Zhou (-1154 à -1134) était particulièrement cruel. Il gouvernait avec ses trois oncles : Bi Gan, Qi Zi et Wei Zi. La corruption était à son comble et le peuple était opprimé. Après de vaines remontrances adressées à l'empereur, Wei Zi se résigna, Qi Zi se prétendit malade et seul Bi Gan continua à presser l'empereur de se repentir en disant : "C'est la responsabilité des serviteurs de corriger leur maître ; s'ils ont peur de mourir et se taisent ils ne sont plus dans le droit chemin." Shang Zhou lui répondit "J'ai entendu dire que le cœur humain avait sept ouvertures. Si tu es loyal laisse-moi voir ton cœur." Et il fit ouvrir la poitrine de Bi Gan. Lorsque la femme de ce dernier apprit la nouvelle elle comprit que l'empereur ferait également exécuter toute sa famille. Elle s'enfuit dans la forêt et là, donna le jour à un garçon qu'elle appela Jian. Peu de temps après Shang Zhou a été renversé par Zhou Wu. Et comme Jian était né dans une forêt Zhou Wu lui donna le nom Lin (forêt). Ce qu'en dit Nichiren.

bija, bīja, vija, , shushi, shuji 種子. Graine, germe ; semence, sperme, cause première, origine, source. Le bijamantra est une "syllabe germe", la particule primordiale du Verbe. Le bijamantra est le mantra-racine d'une déité ; il représente la déité sous son aspect potentiel et sa vibration sonore manifeste le principe qu'elle recèle. Sa prononciation est spécifique. Le bijaksara (aksara) est la première syllabe d'un mantra.

Bilou, Bilouchenafo,voir Vairocana

biku voir bhiksu

Bimbisara, Bimbisāra, Bimbashara-o, 婆娑羅王, Binbashara-o 頻婆舍羅王 ( -558 à -491). Roi du Magadha, un des plus puissants royaumes de l'Inde, et fervent croyant de Shakyamuni. La tradition rapporte que, lorsque Shakyamuni partit de chez lui à la recherche de l'Éveil, il arriva à Rajagriha, capitale du Magadha où son noble comportement attira l'attention du souverain qui lui offrit sa fortune et le commandement de son armée. Shakyamuni refusa, en expliquant qu'il ne recherchait qu'une chose : l'Éveil. Bimbisara le pria donc de lui enseigner la vérité qu'il recherchait dès qu'il l'aurait trouvée. Après son Éveil, Shakyamuni retourna effectivement au Magadha, et Bimbisara devint un de ses zélateurs. Il offrit le monastère du Bois de Bambous à la communauté bouddhique et fit tailler un escalier de pierre jusqu'au sommet du Pic du Vautour, l'une des montagnes près de Rajagriha, où Shakyamuni prononça plusieurs sermons. D'après la tradition, le fils de Bimbisara, Ajatashatru, poussé par Devadatta, fit emprisonner son père et se fit couronner à sa place. Plus tard, lorsque Ajatashatru tomba gravement malade, Bimbisara éprouva pour lui une grande pitié. Lorsqu'il en prit conscience, il regretta sa conduite et lui envoya des hommes pour le libérer. Mais Bimbisara, croyant qu'ils venaient pour le torturer, se suicida. Selon d'autres sources, Ajatashatru laissa son père mourir de faim en prison. Une autre version prétend que Bimbisara aurait été averti du complot d'Ajatashatru mais que, constatant à quel point son fils était impatient de régner, il aurait volontairement abdiqué. Ce qu'en dit Nichiren.

bindu Littéralement goute, marque sur le front. Point de transcendance dans l'hindouisme et le yoga.

Biru, Birushanabutsu, voir Vairocana

Bishamon tenno, Bishamon tennô 毘沙門天, Bishamonten, Tamon tenno, (Duowen tianwang, Vaishravana devaraja, Vaiśravaṇa, Kuvera, Roi céleste Grande-Ecoute. Le plus connu et le plus important des Quatre Grands Rois du Ciel. Il habite sur le Mont Sumeru, à mi-chemin du sommet, sur la partie septentrionale et qui protège le Nord avec l'aide de yakshas, déités du monde végétal et minéral et des kinnaras, musiciens célestes à tête de cheval. Il a pratiqué des austérités pendant mille ans et reçut en récompense de Brahma une immense fortune. Plus tard, il a écouté avec une grande application les sermons du Bouddha, méritant ainsi le nom indien de "celui qui écoute attentivement ici et là". Il est souvent représenté avec un corps noir pour symboliser la protection des croyants dans l'obscurité. Il tient une épée ou un trident, ou encore une mangouste, qui représentent sa victoire sur les nagas. Lorsqu'il tient un stupa, il représente la fortune, ou, sur un plan plus spirituel, la bonne fortune (fuku'un). Dans le chapitre Dharani, il s'engage à protéger les adeptes du Sutra du Lotus. Au Japon, on le range parmi les sept divinités bénéfiques (shichi fukujin). Le shinto populaire le considère comme un des trois kamis de la guerre. Ce qu'en dit Nichiren.

Bishukatsuma voir Vishvakarman

bo voir bonze

Bodai-daruma voir Bodhidharma

bodaiju voir arbre bodhi

bodaishin voir aspiration à l'Éveil

Bodaishin ron, 菩提心論, Bodhicittavivarana, Traité sur l'esprit qui aspire à l'Éveil ou Traité sur l’aspiration à l’Éveil, Treatise on the Mind Aspiring for Enlightenmen. Ouvrage attribué, certainement à tort, à Nagarjuna et traduit par Amoghavajra (Bukong). Il est probable que ce soit Amoghavajra lui-même qui l'ait écrit et, cherchant à lui donner plus de poids, l'ait attribué à Nagarjuna. C'est un commentaire de la notion mahayana de la bodhicitta. Bodai ou bodhi, c’est l’Éveil, shin, ou citta, c’est l’esprit. Il définit trois aspects du désir d'atteindre l'Éveil : 1) le grand désir compatissant de sauver tous les êtres vivants ; 2) la grande sagesse qui permet de déterminer quel sutra est souverain ; 3) la méditation, concentration sur un seul point (bindu, point de transcendance). Le Shingon accorde à cette œuvre une grande importance, car elle établit une distinction entre les enseignements exotériques et ésotériques. Kukai, le fondateur du Shingon, citait fréquemment le Bodaishin ron pour affirmer la supériorité des enseignements ésotériques sur le Sutra du Lotus. Ce qu'en dit Nichiren.

Bodai Shiryo ron, 菩提資糧論, Traité sur la discipline pour atteindre la bodhéité, Treatise on the Discipline for Attaining Enlightenment. Traité consistant en un original en vers, attribué à Nagarjuna, et un commentaire en prose ajouté plus tard. Traduit en chinois par Dharmagupta, il énumère diverses pratiques de bodhisattvas pour atteindre la bouddhéité. Ce qu'en dit Nichiren.

bodhéité voir bouddhéité

Bodhgaya, Bodhgayā, Buddhagaya, Bodh-Gaya (Buddagaya, 仏陀伽耶). Lieu de l’Éveil du Bouddha Shakyamuni. Situé dans l’ancien royaume de Magadha (actuel Bihar méridional), il demeure un lieu de pèlerinage important. Un arbre bodhi (ficus religiosa, açvattha) qui proviendrait d’une bouture d’un arbre du Sri Lanka, lui-même descendant de l’arbre sous lequel le Bouddha réalisa l’Éveil, a été replanté après le passage des musulmans au XIIe siècle qui dévastèrent les lieux. On se reportera avec intérêt à la description qu’en fait Xuanzang au VIIe siècle. C'est à cet endroit, non loin de la rivière Nairanjana que le roi Ashoka fit construire un monastère et un stupa. Les moines chinois Faxian et Xuanzang visitèrent ce site respectivement aux Ve et VIIe siècles. Plus tard, du fait du déclin du bouddhisme, Bodhgaya tomba en ruines et ce n'est qu'au XIXe siècle que des vestiges y furent découverts. Voir également les itinéraires de Shakyamuni en Inde.

bodhi voir Éveil

bodhicitta, bodhichitta, bodaishin, 菩提心, aspiration à l'Éveil, désir d'Éveil, (bodhi : éveil ; citta : cœur-esprit). Etat d'esprit qui pousse à rechercher la bouddhéité (ou la sagesse de bouddha) afin d'y amener tous les êtres sensibles, et ainsi les libérer de la souffrance inhérente à l'existence cyclique. Dans le Mahayana c'est le premier pas dans la pratique bouddhique. Ce qu'en dit Nichiren.

Bodhidharma, Bodaidaruma, 菩提達, Putiduolo), (470 ? -543 ? ). Selon la tradition zen, moine bouddhiste, fondateur du bouddhisme Zen (Chan) en Chine. Les informations biographiques le concernant sont rares, souvent contradictoires, et il est difficile de distinguer ce qui relève de la réalité et de la légende. Il aurait été le troisième fils du roi de Koshi, un royaume du Sud de l'Inde. Il aurait étudié le Mahayana et, par la suite, se serait consacré à la pratique de la méditation (dhyana). Après quoi il aurait voyagé dans de nombreux pays et gagné la Chine par voie maritime. Selon la légende, Bodhidharma survit au voyage périlleux qui le conduisit des Indes lointaines jusqu'aux confins de la Chine. Voyant ses disciples tomber d'épuisement alors même qu'il leur transmettait son savoir, il conclut que la recherche du satori (illumination) par le Chan ne devait pas se faire au détriment du corps, mais plutôt par l'union corps/esprit. Il développa un principe élémentaire d'entraînement physique progressif permettant d'exercer force et endurance. Le point essentiel de cette gymnastique, le Yinjinjing, est un accord harmonieux des lois naturelles Yin (négatives) et Yang (positives). En Chine, il aurait reçu un accueil chaleureux de la part de l'empereur Wu et aurait prêché la doctrine Chan dans la capitale de Jianye. Mais n'ayant pas été apprécié, il se serait retiré au temple de Shaolin-si sur la montagne Song où il aurait médité pendant neuf ans devant un mur, s'éveillant ainsi à la profonde vérité du Chan mais perdant l'usage de ses jambes. Son successeur fut Huiko. La date de sa mort est controversée  : certains avancent l'année 528 et d'autres 536. On prétend qu'il aurait vécu jusqu'à l'âge de cent cinquante ans.
Certains chercheurs contestent la réalité historique de Bodhidharma, attribuant cette appellation à un groupe de moines. Ce qu'en dit Nichiren.

Bodhiruchi. I. Bodairushi, 菩提流支 ( ? - 527). Fondateur de l'école Dilun (Jiron). En 508, il quitta le nord de l'Inde et se rendit à Loyang en Chine où il traduisit trente-neuf textes bouddhiques dont le Dashabhumika-sutra (Sutra des dix étapes, Jujykyo Ron) , le Vajrasekhara prajnaparamita sutra, (Sutra du Diamant, Sutra Kongo Hannya) et le Lankavatara (Entrée du Bouddha dans le pays de Lanka, Daijo Nyu Ryoga). Il est considéré comme un patriarche de l'école Jodo parce qu'il fit don d'un exemplaire du Sutra de la méditation sur le bouddha de la vie infiniee (Amitayur-dhyanasutra, Kammuryoju kyo) à Tanluan et qu'il traduisit le Traité sur la Terre puree (Jodo Ron), un commentaire du Sutra de la vie infinie du Bouddha ( Muryoju kyo) de Vasubandhu.

Bodhiruchi. II. Bodairushi, 菩提流志 ( ? - 727). Brahmane converti au bouddhisme et traducteur en chinois de nombreux textes, dont le Sutra de la Guirlande des Fleurs.

bodhisattva, bodhisatta, bosatsu, 菩薩. Traduit parfois par "être d’Éveil ". Celui qui vit dans la proximité de l’Éveil, celui qui, habité de l’esprit de bodhi, est postulant à l’Éveil. Selon une autre interprétation "bodhi" signifiant "boudhéité" et "sattva" "êtres", c'est celui qui mène les êtres vers l'Éveil.
I. Dans le bouddhisme theravada, ce terme est presque exclusivement utilisé pour désigner Shakyamuni au cours de ses existences antérieures. Les Jataka (récits de vies antérieures) le désignent souvent comme "le Bodhisattva". Après le développement du Mahayana, le terme en vint à désigner toute personne aspirant à l'Éveil et agissant de manière altruiste. Les adeptes du Mahayana utilisèrent ce terme pour se désigner eux-mêmes, exprimant ainsi leur conviction qu'ils atteindraient un jour l'état de bouddha. A la différence de l'idéal du Theravada, incarné par les auditeurs-shravakas et les pratyekabuddhas et dont tous les efforts tendent uniquement vers l'obtention de leur seul salut, le Mahayana propose l'idéal d'un bodhisattva qui recherche l'Éveil à la fois pour lui-même et pour les autres. On dit qu'il retarde sa propre entrée en nirvana afin de sauver les autres. D'après le concept traditionnel du Mahayana, tous les bodhisattvas prononcent les Quatre vœux universels au début de leur pratique et observent les six paramitas pour pouvoir atteindre la bodhéité. Certains sutras divisent la pratique du bodhisattva en cinquante-deux étapes, de la décision initiale jusqu'à l'Éveil. On pensait généralement que la pratique d'un bodhisattva ne s'achevait qu'au terme d'innombrables vies successives, pendant quantité de kalpas. Cependant, du point de vue du Sutra du Lotus, cette pratique peut être achevée en une seule vie (jobutsu).
II. Être du neuvième monde-état (bosatsu-kai 菩界) parmi les dix_mondes, troisième des trois véhicules (sanjo). La terre des bodhisattvas est la Terre de la rétribution vraie. L'état du bodhisattva est caractérisé par la compassion avec laquelle il recherche l'Éveil pour soi-même aussi bien que pour les autres. Parvenu à ce stade, on ressent le plus grand bonheur à se dévouer au bonheur des autres, même au prix de sa propre vie. Voir le tableau des 10 mondes.
III. Au Japon, ce titre fut parfois accordé par la cour impériale à des moines éminents. C'est également l'appellation respectueuse qu'utilisent alors leurs disciples. Ce qu'en dit Nichiren.
bodhisattvas cités par Nichiren
- Anryugyo (Pratique-Pacificatrice, Supratishthitacharita, Steady Conduct )
- Fugen 普賢菩薩 (Sage-Universel, Puxian pusa, Smantabhadra
, Visvabhadra ).
- Fukyo 常不輕菩薩 (Sans-Mépris, Toujours Sans-Mépris, Buqing, Sadapaributha)
- Jogyo 上行菩薩 (Pratique Supérieure ou Conduite Supérieure, Shanxing, Visistacaritra, Superior Conduct)
- Jotai (Celui qui pleure toujours, Sadaprarudita)
- Joshojin bosatsu 常精進菩薩 (Zèle-Constant, Changjingjin pusa, Nityodyukta)
- Jôgyo (Pratique-Pure, Visuddhacaritra, Pure Conduct)
- Kokuzo 虛空藏菩薩 (Corbeille de Vacuité-Totale, Xukongcang pusa Akasa garbha)
- Kannon 觀音菩薩 (abr. de Kanzeon, Contemplateur des Sons du monde, Guanyin pusa, Avalokiteshvara)
- Miroku 彌勒菩薩 (Miluo Fo, Maitreya)
- Monjushiri 文殊師利菩薩 (Wenshushili pusa, Manjushri)
- Muhengyo (Pratique-Illimitée, Anantacarita, Endless Conduct)
- Myoon 妙音菩薩 (Son-Merveilleux, Miaoyin pusa)
- Seishi 勢至菩薩 (Puissance-Extrême, Shizhi pusa, Mahasthamaprapta).
- Yakuo 藥王菩薩 (Roi des Remèdes, Yaowang pusa, Baisajya ou Bhaishajyaraja)
- Yakujo (Médecine supérieure ou Supérieur des Remèdes, Yaoshan pusa, Baishajyasamudgata ou Bhaishajya rajasamudgata)
- Yuze 勇施菩薩 (Don-Héroïque Yongshi pusa, Pradhanasura)

bodhisattvas de l'enseignement essentiel (honge-no-bosatsu, 本化の菩`). Bodhisattvas qui furent instruits par le Bouddha qui révèle sa véritable identité, dans l'enseignement essentiel du Sutra du Lotus. Shakyamuni leur confie qu'il atteignit pour la première fois l'Éveil dans le passé illimité de gohyaku jintengo. Ce sont les bodhisattvas Surgis-de-Terre mentionnés dans le chapitre XV (Surgis-de-Terre). Shakyamuni leur confie la mission de propager le principe du Sutra, le Dharma merveilleux à l'époque des Derniers jours du Dharma. Ce qu'en dit Nichiren

bodhisattvas de l'enseignement théorique (shakke-no-bosatsu 迹化の菩`). Bodhisattvas instruits et guidés par un bouddha provisoire, tels que Kannon, Yakuo, etc. Un bouddha provisoire est un bouddha qui, désirant sauver les hommes, assume un rôle transitoire, selon ses capacités personnelles, sans révéler sa véritable identité. Dans les enseignements antérieurs au Sutra du Lotus et dans l'enseignement théorique de celui-ci, Shakyamuni ne révèle pas qu'il a déjà atteint l'Éveil dans le passé illimité de gohyaku jintengo. Mais il joue le rôle provisoire d'un bouddha qui est parvenu à l'Éveil pour la première fois au cours de sa présente vie. Ces bodhisattvas apparaissent aux époques du Dharma correct et du Dharma formel et propagent le Mahayana provisoire cet sont appelés bodhisattvas de l'enseignement théorique, par opposition aux bodhisattvas de l'enseignement essentiel que sont les bodhisattvas Surgis-de-Terre, ou les disciples d'un bouddha qui révèle son Éveil primordial et sa véritable identité. Ce s'en dit Nichiren.

Bodhisattva Fukyo [chapitre], Jofukyo bosatsu bon, 常不軽菩`品, Changbuqing pusa, Bodhisattva Sadapibhuta). XXe chapitre du Sutra du Lotus. Shakyamuni illustre à la fois le bienfait de croire dans le Sutra du Lotus et de le pratiquer, ainsi que la gravité de la rétribution qu'entraîne le fait de calomnier ses adeptes par l'histoire du bodhisattva Fukyo (Sans-Mépris, Sadapaributha). Ce bodhisattva vécut à l'époque du Dharma formel du bouddha Ionno, alors que des moines arrogants jouissaient d'une grande autorité et que le bouddhisme déclinait. Il faisait toujours preuve de respect vis-à-vis des êtres qu'il rencontrait en leur disant  : "Je vous respecte profondément, je n'oserais jamais vous mépriser ou être arrogant, car vous pratiquerez tous un jour la voie de bodhisattva et atteindrez immanquablement l'état de bouddha." Des moines, des nonnes et des laïcs se moquèrent de lui et l'attaquèrent à coups de bâtons et de pierres. Cependant, Fukyo persévéra dans sa pratique, et, après avoir expié toutes ses offenses passées, et avoir totalement purifié ses six sens, il atteignit l'Éveil suprême grâce au bienfait du Sutra du Lotus. Les êtres arrogants qui l'avaient persécuté devinrent ses disciples, mais à cause de leurs offenses passées, ils tombèrent dans l'enfer des souffrances incessantes où ils restèrent pendant mille kalpas. Ils finirent cependant par pouvoir rencontrer à nouveau le bodhisattva Fukyo et à être convertis par lui au Sutra du Lotus. Cette histoire illustre le principe de l'atteinte de la bodhéité par une relation d'opposition (gyakuen no kudoku), établi dans le Sutra du Lotus, qui sauve même ceux qui s'y opposent. Shakyamuni identifie le bodhisattva Fukyo >à lui-même dans une existence passée et ajoute que ceux qui l'ont calomnié ont atteint l'étape de non-régression et font à présent partie de l'Assemblée à laquelle il enseigne le Sutra du Lotus, c'est-à-dire les cinq cents bodhisattvas conduits par Bhadrapala, les cinq cents moines conduits par Simhachandra et les cinq cents laïcs conduits par Sugatachetana. Il demande ensuite que le Sutra du Lotus soit pratiqué avec sincérité et propagé après sa mort. Lire ce chapitre ; Ce qu'en dit Nichiren ; Citations dans les goshos.

bodhisattva-mahasattva, bodhisattva-mahāsattva, makasatsu, daishi, 摩訶` ・大士. Littéralement "grand être" ; bodhisattvas recherchant le Véhicule unique. Ce titre est donné aux bodhisattvas de longue date qui ont subi de grandes épreuves et ont ainsi prouvé leur attachement à la Voie du bouddha.

Bodhisattva Myoon  [chapitre] Son-Merveilleux, Myoon bosatsu hon, 妙音菩`品, Miaoyin pusa pin, Bodhisattva Gadgadasvara. XXIVème chapitre du Sutra du Lotus. Ce chapitre se situe dans la lignée des chapitres XXIII à XXVIII (hors chapitre XXVI, Dharani ) qui décrivent des bodhisattvas fantastiques. Cette fois-ci, il s’agit de Myoon (Gadgadasvara), bodhisattva d’un autre univers, qui possède la faculté de prendre toutes les formes qu'il désire afin de propager le Sutra du Lotus. Au début du chapitre, Shakyamuni émet un rayon lumineux à partir de la boucle de cheveux blancs qui se trouve entre ses sourcils, illuminant ainsi d'innombrables Terres de bouddha vers l'est, dont la terre Jokoshogon (Nimbée-de-Pure-Lumière). Là réside le bouddha Jokeshukuochi (Roi Sage-de-la-Constellation-Fleur-Pure) qui est servi par le bodhisattva Myoon. Dès que ce monde a été illuminé, Myoon (Gadgadasvara) annonce au bouddha Jokeshukuochi qu'il ira dans le monde Saha pour faire des offrandes à Shakyamuni. Après avoir fait magiquement apparaître 84000 joyaux en forme de lotus sur le Pic du Vautour, il arrive avec une suite de 84000 bodhisattvas. Le bodhisattva Ketoku (Vertu-de-Fleur) supplie le bouddha Shakyamuni de dire à l'Assemblée quelles causes ont été créées par le bodhisattva Myoon pour obtenir ses pouvoirs mystiques. Shakyamuni répond que, dans le passé lointain, il a servi le bouddha Unraionno (Roi Son-du-Tonnerre-dans-les-Nuages) pendant 2000 ans en lui offrant 100 000 sortes de musiques et 84000 sébiles faites en sept sortes de pierres précieuses. Par sa dévotion, il a acquis ses pouvoirs mystiques. Il peut apparaître sous les traits d'un dieu, d'un être humain, d'un dragon, d'un démon ou sous toute autre forme pour enseigner le Sutra du Lotus. Shakyamuni décrit les 34 formes qu'emprunte ce bodhisattva pour sauver les êtres. Après avoir fait des offrandes à Shakyamuni, Myoon retourne dans sa terre d'origine. Ce bodhisattva incarne la pluralité des facteurs propices au salut dans l’enseignement du Dharma bouddhique. Lire ce chapitre ; Ce qu'en dit Nichiren.

bodhisattvas [voir quatre bodhisattvas ] (shi bosatsu, si pusa)

bodhisattvas Surgis-de-Terre ou bodhisattvas de la doctrine essentielle, jiyu no bosatsu, 地涌の菩`.Bodhisattvas que Shakyamuni chargea de propager le Dharma merveilleux à l'époque des Derniers jours du Dharma. Ils sont mentionnés dans le chapitre XV, qui marque le début de l'enseignement essentiel. Dans ce chapitre, d'innombrables bodhisattvas venus des autres mondes demandent la permission de propager le Sutra du Lotus dans le monde Saha après la mort du Bouddha. Mais Shakyamuni refuse, alléguant qu'en ce monde se trouvent déjà des bodhisattvas qui accompliront cette tâche. A ce moment-là, la terre tremble et des bodhisattvas en surgissent, aussi nombreux que les grains de sable de soixante mille affluents du Gange, chacun accompagné d'une suite de fidèles (kenzoku). Leurs corps sont dorés, ils possèdent les trente-deux traits caractéristiques et sont guidés par les quatre bodhisattvas, Visistacaritra, Jogyo (Conduite supérieure), Anantacaritra, Muhengyo (Conduite sans limites), Visuddhacaritra, Jyogyo (Conduite pure) et Supratisthitacaritra Anrugyo (Conduite ferme), le premier dirigeant les trois autres. Dans le chapitre XXI, Shakyamuni transmet les principes essentiels du Sutra du Lotus aux bodhisattvas Surgis-de-Terre, les chargeant de les propager à l'époque des Derniers jours du Dharma. En ce qui concerne l'endroit d'où les bodhisattvas émergent, le chapitre Yujutsu (XV) dit simplement qu'ils vinrent d'un "espace situé sous terre". L'école Tiantai interprète ces mots comme désignant l'"extrême profondeur de la vie, c'est-à-dire la réalité absolue" Pour Nichiren la prédiction de l’apparition de ces bodhisattvas dans la période de la fin du Dharma revêt une importance fondamentale. Durant une bonne partie de sa carrière, on perçoit dans ses écrits un questionnement sur l’identité du bodhisattva-Jogyo en relation avec la mission qu'il s’est fixée. Sur son Gohonzon, les quatre dirigeants des bodhisattvas Surgis-de-Terre apparaissent dans la partie supérieure, à côté des bouddhas Shakyamuni et Taho. Leur nom est précédé de la locution votive Namu. Voir un Gohonzon. Ce qu'en dit Nichiren.

bodhyanga, bodhyaṅga (littéralement branche de l'Éveil). Facteurs d'Éveil et fonctions dont le pratiquant peut se servir pour atteindre l'Éveil. Voir les sept bodhyangas.

Bois de Bambou voir monastère du Bois de Bambou

bol d'aumônes, patra, patta, hachi, hatsu, ippatsu, 鉢. Bol, en terre cuite ou en fer, que les bhiksus, (moines bouddhistes) étaient autorisés à posséder. Ils servaient à recevoir de la nourriture ou des dons. Ce qu'en dit Nichiren.

bokken 木剣 , bokutô. Epée ou sabre en bois utilisé pour l'entrainement dans les arts martiaux. Il peut être utilisé dans certaines cérémonies bouddhistes.

bompu, bombu, 凡夫, prithag-jana, bala, simple mortel, homme ordinaire I. Homme ordinaire non éveillé, lié par des désirs terrestres et condamné au cycle du samsara.
II.
Personne qui ignore volontairement les enseignements bouddhiques et ne s'intéresse qu'aux sujets mondains.
III.
Dans le Sarvastivada personne qui n'a pas encore atteint le stade d'arhat ou d'avaivartika.
IV.
Par opposition à
arya, personne respectable ou de noble naissance, bala désigne l'homme du peuple ou un ignorant, voire un idiot. Ce qu'en dit Nichiren.

bonne fortune, punya, fuku'un, 阿福. Part de bon karma accumulé par la pratique et l'adéquation avec le Dharma bouddhique. Le terme sanskrit punya est presque toujours employé en combinaison avec un terme qu'il détermine ; ainsi punya-kshetra est traduit par "environnement de bonne fortune" ou champ bénéfique ; punya-paryaya est "le détail des mérites", punya-prasava est "l'accumulation de bienfaits". Employé seul dans les textes japonais il est pratiquement l'équivalent de kudoku ou fukutoku, 功徳・福徳, il peut être traduit par "bénédiction", "mérite" ou "bienfait". Ce qu'en dit Nichiren.

bonnes destinées, sugati, zenshu, 善趣. Les deux existences supérieurs du cercle du samsara  : monde-état des hommes et monde-état du Ciel. Selon les doctrines theravada, on y renaît suite aux bonnes actions de l'existence passée.

bonno voir désirs terrestres

bonno soku bodai  voir les passions mènent à l’Éveil

Bonten 梵天, Daibonten, Baramon-ten, Fantian, Fan Wang. Divinité protectrice inspirée du Brahma indien dont il garde un certain nombre d'attributs, mais pas son Ciel. On disait qu'il vivait dans le premier des quatre Ciels de méditation dans le monde de la forme, au-dessus du Mont Sumeru et qu'il régissait le monde Saha. Au Japon il est généralement représenté avec une seule tête et deux mains dont l'une tient une fleur épanouie ou un éventail. Ce qu'en dit Nichiren.

bonze (bozu). A l'origine, supérieur de monastère bouddhiste. A partir du XIIe siècle le terme s'emploie pour désigner les moines bouddhistes en général. Sa forme abrégée bo avec parfois le suffixe honorifique san (bo-san) se retrouve dans le nom de bon nombre de disciples de Nichiren : Abutsu-bo, Jakunichi-bo, Sairen-bo, Sanmi-bo, etc.

bosquet de shala , sarja, sala, shara-ju, shara-no-shiken, 沙羅樹, 沙羅の四見, arbre sal, shorea robusta. Arbre aux feuilles vertes persistantes que l'on trouve au nord de l'Inde et dont les fleurs jaunes pâle ressemblent à des camélias. Le bosquet d'arbres shala fut celui où Shakyamuni exposa son dernier enseignement, le Sutra du Nirvana, et le lieu où il mourut. Une légende raconte que les arbres shala se mirent à fleurir et inclinèrent leurs branches pour lui rendre hommage. (Voir le Mahaparinibbāna Sutta). Selon la capacité et la condition de vie des gens, le bosquet de shala est perçu de quatre façons différentes : 1) comme un bosquet composé de terre, d'arbres, de plantes et de murets de pierre (Terre des êtres non-éveillés) ; 2) comme un lieu orné des sept sortes de joyaux, dont l'or et l'argent (Terre de transition, perçue par les auditeurs-shravakas et les pratyekabuddhas) ; 3) comme un lieu où tous les bouddhas pratiquent le Dharma (Terre de la rétribution réelle, perçue par les bodhisattvas; 4) comme la Terre de la lumière éternellement paisible perçue par les bouddhas. D'après le Sutra du Nirvana, les quatre visions différentes correspondent aux quatre sortes de Terres.

Bouddha,buddha, hotoke, butsu, 佛. Littéralement l’Éveillé. Trois significations relativement différentes :
-I. Le Bouddha historique, fondateur du bouddhisme, Shakyamuni.
-II. Des bouddhas du Mahayana tels que Amida, Vairocana, ou des bouddhas d’un passé antéhistorique comme par exemple Taho. Généralement ces bouddhas illustrent des qualités spécifiques de l’Éveil et sont, le plus souvent, à considérer d’un point de vue symbolique ou comme objets de méditation.
-III. bouddha, celui qui a réalisé l’Éveil bouddhique.
En Inde, ce terme désignait à l'origine tout être qui avait acquis une sagesse ou des "pouvoirs" supérieurs à celui des simples mortels. Après Shakyamuni il en vint à signifier "celui qui s'est éveillé à la Vérité ultime de la vie". Dans la doctrine theravada, il désigne celui qui a atteint le stade de nirvana où le corps aussi bien que l'esprit se sont éteints. Le Mahayana provisoire enseigne en général que l'on ne peut devenir bouddha qu'après avoir détruit les illusions au cours d'éternités de pratiques austères et méritoires, en acquérant progressivement les trente-deux caractéristiques d'un bouddha.
Le Sutra du Lotus met l'accent sur des qualités plus spirituelles, dont voici les principales  :
1) Le bouddha perçoit le véritable aspect de tous les phénomènes (shoho jisso) et guide les hommes pour les faire parvenir au même Éveil et les délivrer ainsi de leurs souffrances.
2) Le bouddha possède les trois vertus de souverain, maître et parent (santoku).
3) Le corps du bouddha est doté de trois propriétés (sanjin)
4) Le bouddha s'est libéré des illusions et perçoit la vie au delà des dualités : vie/mort, sujet/objet, bien/mal, etc.
5) Le bouddha se situe en dehors des notions du temps et de l'espace.
6) Le bouddha est doté des quatre bienveillances sans limite (shi-muryoshin, brahmavihara)
7) Le bouddha est inhérent à la vie-même et latent en tout être. Voir les cix mondes

bouddha [monde-état de]  voir dix mondes

bouddha [nature de], buddhadhatu ou buddha-gotra, bussho, 仏性. La cause interne ou la potentialité qui permet d'atteindre l'état de bouddha. Le sanskrit dhatu signifie racine, base, fondation, terre, ou cause, et gotra signifie famille, lignage, source, cause, ou semence. On l'appelle aussi la matrice de l'Ainsi-Venu (nyoraizo, tathagatagarbha). Le Mahayana estime généralement que tous les hommes possèdent de manière innée la nature de bouddha, bien qu'elle puisse être obscurcie par les illusions et un mauvais karma. Tout au long de l'histoire du bouddhisme, la nature de bouddha a donné lieu à de multiples explications et débats, sur le fait de savoir si elle était ou non inhérente à tout être humain. L'école Tiantai affirme que chacun est doté des trois potentialités qui caractérisent la nature de bouddha et peut donc atteindre l'Éveil. L'école Hosso enseigne la théorie des cinq natures, qui veut que chacun naisse en étant par nature contraint d'appartenir à l'un des cinq groupes : 1. ceux qui sont destinés à devenir bodhisattva, 2. ceux qui connaîtront l'Éveil personnel, 3. ceux qui sont destinés à l'étude, 4. un groupe indéterminé, 5. ceux qui ne pourront devenir ni bodhisattva, ni auditeur-shravaka, ni pratyekabuddha. Seuls ceux qui sont destinés à devenir bodhisattva et le groupe indéterminé peuvent atteindre la bodhéité. Le bouddhisme de Nichiren préfère parler de busshu, graine de la nature de bouddha, insistant sur le fait que seule la pratique permet de faire germer cette graine. La tradition tathagatagarbha (matrice de Tathagata) qui est postérieure au Sutra du Lotus, confond souvent tathagatagarbha avec la nature de bouddha telle qu'elle est définie dans la tradition tiantai et nichiren. Voir l'article de Mattis. sur la distinction entre vacuité et nature de bouddha. Ce qu'en dit Nichiren.

bouddha [reliques du], sharira, busshari, 仏舎利. Ce qui demeura du bouddha après incinération. On rapporte que les cendres de Shakyamuni furent divisées en huit parties et, pour leur conservation, des stupas furent construits dans huit pays. Le Yoku Butsu Kudoku mentionne deux sortes de reliques  : les restes physiques du Bouddha et les enseignements qu'il exposa. Les premières sont appelées reliques du corps physique (shoshin no shari), tandis que les secondes sont les reliques du Corps du Dharma (hosshin no shari). Ces dernières furent ensuite divisées en deux parties  : celles du corps complet (zenshin no shari) qui renvoient au Sutra du Lotus et les reliques fragmentaires (saishin no sham), terme par lequel on désigne les enseignements qui précédèrent ce sutra. Lire le passage sur les reliques dans le sutra Mahaparinirvana. Lire l'article Reliques et ostentions dans le bouddhisme de Dominique Trotignon

bouddha de la joie sans limites ou bouddha de la liberté absolue. Le bouddha qui tire une joie illimitée du Dharma Merveilleux et qui expose directement le Dharma auquel il s'est éveillé. Ce terme est utilisé par opposition au "bouddha de la bienfaisance" qui se manifeste pour répondre aux attentes des hommes et les fait bénéficier des divers enseignements qu'ils veulent entendre. Zhiyi identifie le "bouddha de la joie sans limites" au bouddha révélé dans l'enseignement essentiel du Sutra du Lotus et le définit comme une entité dotée de manière parfaite des trois propriétés. [Corps du Dharma, Corps de Rétribution, Corps de Manifestation]. Si l'on considère le Bouddha de l'enseignement essentiel comme le Bouddha véritable et éternel, ces trois qualités ne peuvent être le résultat d'une pratique accumulée, mais sont inhérentes à sa vie depuis l'éternité.

bouddhas des dix directions ou mille bouddhas  : jippo no sho butsu, 十方の諸佛, abréviation de jippo funjin no shobutsu, 十方分身の諸佛. Les bouddhas du corps fractionné des dix directions. Il s'agit des bouddhas qui apparaissent pour convertir les êtres et qui représentent une émanation (un fractionnement) dans les dix directions du Corps du bouddha. Les dix directions désignent le déploiement de l'espace nord, sud, est, ouest, nord-ouest, nord-est, sud-est, sud-ouest, zénith et nadir. Le Sutra Butsumyo établit la liste des noms de 11 093 bouddhas et bodhisattvas et le Dasa Bhumika Vibhasa Sastra, traité attribué à Nagarjuna décrit les mondes et les qualités des dix bouddhas (émanations) qui président aux dix directions. Voir la liste Tiantai.

bouddha [état] bukkai voir éveil

Bouddha Originel, Bouddha Atemporel, Bouddha Primordial, Bouddha Fondamental, Honbutsu, Hombutsu, 本仏. Véritable identité du Bouddha telle que le révèle le chapitre XVI du Sutra du Lotus. Voir Éveil Atemporel, le Trois Corps du bouddha et Trois Corps en un seul.

bouddha pour soi [monde des] voir pratyekabuddhas

bouddhéité, bodhéité, État de bouddha, état d'Éveillé, bodhi, bodai 菩提, bukkai 仏界. État propre au 10e des 10 mondes. Il ne s'agit pas de sainteté au sens occidental. C'est encore moins un état surnaturel, bien qu'un glissement dans ce sens ait été observé dans nombre d'écoles bouddhistes. Dans l'optique du Sutra du Lotus, c'est un état inhérent à toute vie et que la pratique bouddhique permet de développer. Comme tous les autres états (voir les dix mondes), il contient les 9 autres  : la souffrance, le désir, la colère, etc. mais ayant purifié ses racines, le bouddha est maître de ses émotions. La bodhéité, c'est également la compréhension profonde de la réalité de la vie, de la non-substantialité et de l'impermanence. Lorsqu'on parle d'atteindre la bodhéité dans cette vie (issho jobutsu), il ne s'agit nullement d'un statut permanent mais d'un état de vie où prédominent les caractéristiques propres au bouddha. Cet état est aussi fluctuant que les 9 autres.
Nagarjuna distingue cinq degrés d’Éveil  : 1) ouverture du cœur à la bodhéité (hosshin bodai), c'est un grand désir de devenir bouddha ; 2) bouddhéité en réprimant le cœur (fukushin bodai), c'est la pratique des paramitas pour contrôler les passions ; 3) bodhéité au cœur clair (myoshin bodai), c'est la purification du cœur par la contemplation du véritable aspect des phénomènes (shoho jisso) ; 4) sortir et atteindre la bodhéité (shusshi bodai), c'est quitter l'obscurité fondamentale et accéder à la prajna sans s’y attacher ; 5) Éveil sans supérieur (mujo bodai) : Éveil des bodhisattvas qui accèdent au monde du bouddha.
On peut également noter que l'on distingue différents types d'Éveil. Ainsi en parlant des différentes étapes du bodhisattva, il y a l'Éveil d’indifférenciation, togaku (51e degré), et l'Éveil merveilleux, myogaku (52e degré). On parle également de l'Éveil Atemporel (sans commencement, hongaku, 本覚) qu'on oppose à Éveil différé (shigaku). Et pour finir, de l'Éveil parfait, complet et sans supérieur (anokutara sammyaku sambodai ou anuttara samyaksambodhi). Voir atteindre la bouddhéité et Ce qu'en dit Nichiren.

bouddhisme. La "parole" du Bouddha Shakyamuni s'est répandue si largement dans des pays de cultures si variées qu'il serait vain de parler du bouddhisme comme d'un fait homogène. Il y a plus d'écarts entre les différents bouddhismes qu'entre les grands monothéismes occidentaux : christianisme, judaïsme, islam. Dans la mesure où le bouddhisme est qualifié de religion, l'homme occidental s'attend à y trouver les notions auxquelles il est habitué dans ces monothéismes : Dieu, prophète, révélation. Ces notions sont présentes dans les trois monothéismes, bien que leurs contenus soient divergents. Rien de tel dans le bouddhisme. Pas de Dieu, tout au plus des divinités (fonctions de la vie ou existences hiérarchiquement supérieures à l'homme). Il n'y a pas de prophète. Selon les paroles mêmes du Bouddha, il est "médecin" enseignant des remèdes contre la souffrance et n'a pas pour mission la révélation d'un message divin. Ainsi il refuse de répondre aux questions métaphysiques, telles que la vie après la mort. Pour lui, les choses sont "tatha", "telles qu'elles sont". Et il convient d'apprendre à faire avec. Le bouddhisme ne comporte pas non plus d'Ecritures Saintes, comme c'est le cas pour les monothéismes. Les enseignements de Shakyamuni se transmettaient uniquement oralement pendant des siècles. Passant d'un pays à un autre, ils passaient d'une langue à une autre avec les adaptations nécessaires. Et comme, par ailleurs, le Bouddha enseignait selon la capacité de compréhension des personnes qui l'écoutaient, il existe 80 000 enseignements, le chiffré 80 000 servant à indiquer qu'il s'agit d'une multitude qu'il ne convint pas de définir. Ce qu'on appelle le "canon bouddhique" possède une version pali, une autre chinoise et une tibétaine assez contradictoires. Il se dégage de cette approche si différente de la mentalité occidentale que c'est l'humanité dans son ensemble qui cherche sa voie, dans une direction indiquée par le Bouddha. Quant à l'individu, il est confronté à sa liberté et doit apprendre à l'assumer.
Pour des questions de commodité les exégètes (tardifs) ont établi une liste d'impasses qui mènent à des enseignements non-bouddhiques, ce sont les quatre sceaux du Dharma. Sont reconnues comme écoles bouddhiques celles qui enseignent : 1) l'impermanence des multiples-dharmas 2) les multiples-dharmas sont sans substance 3) tous les mouvements sont souffrance 4) le nirvana est sérénité et pureté.

bouddhisme [histoire du bouddhisme] en Chine voir Liying Kuo, Philologie du bouddhisme chinois : http://ashp.revues.org/index338.html.

bouddhisme de l'ensemencement voir ensemencement

bouddhisme de la récolte voir ensemencement

Bo-yi (ou Bo-i) (Po Yi) et Shu-Qi (Chou Ts'i). Princes de l'état de Guzhu sous la dynastie Yin (Shang). Après la mort de leur père, ils abandonnèrent leur pays et allèrent dans l'Etat de Zhou. Là, ils apprirent que le roi Zhou Wen, qui régnait sur l'Etat de Zhou, était mort et que son fils, le roi Zhou Wu, avait l'intention d'attaquer le roi Shang Zhou, avant même que la période officielle de deuil fût achevée. Les deux frères tentèrent de dissuader le roi Zhou Wu d'exécuter son plan. Mais, parce que leur conseil ne fut pas suivi, ils décidèrent de se retirer sur le Mont Shu Yang. Pensant qu'il n'était pas juste de "manger le grain de Zhou'' ils se nourrissaient de fougères, jusqu'à ce qu'ils meurent de faim. Ce qu'en dit Nichiren.

Brahma Brahma-Deva, Bonten, 梵天, Fantian). Dieu suprême du panthéon brahmanique. C'est l'aspect créateur et en tant que tel indissociable de Vishnu, le préservateur et Shiva, le destructeur. Ces trois Dieux majeurs existent l'un par l'autre, proviennent l'un de l'autre et se fondent l'un dans l'autre de par leur nature même. Cette trinité régit le rythme ternaire du monde  : toutes choses naissent, vivent et se maintiennent un temps, puis disparaissent. Repris par le bouddhisme comme divinité protectrice, Brahma règne sur le premier des quatre Ciels de méditation dans le monde de la forme. Brahama est à distinguer du "Brahman", principe immuable dont Brahma est la manifestation.

Brahma [ciel de] ou séjour de Brahma, Brahma vihara. I. quatre méditations visant à développer les quatre vertus infinies : amour-empathie (maitri, metta), compassion (karuna), joie altruiste (mudita), équanimité (upeksha, upekkha). A l'origine, c'étaient des méditations avec la récitation de mantras exprimant la vénération et la dévotion pratiquées par les brahmanes pour obtenir une concentration yogique dans les couches les plus reculées de la conscience. Ces techniques méditatives étaient pratiquées par Shakyamuni et ses disciples.
II. Autre nom pour désigner le premier des quatre Ciels de méditation dans le monde de la forme (
Bon ten 梵). Ce Ciel se divise en trois régions : le Ciel Brahmaparshadya (Bonshuten), le Ciel Brahmapurohita (Bompoten) et le Ciel Mahabrahman (Daibonten) Voir le schéma.

Brahmadhvaja, Etendard de victoire de Brahma, Aspect-Brahmique, Bonso, Fanxiang, Brahma Character buddha). L'un des 16 princes du chapitre VII du Sutra du Lotus. Il est le fils de Mahabhijnajnanabhibhu (Grands-Pouvoirs-Vainqueur-en-Sagesse). Avec Indradhvadja (Aspect-Impérial) il règne sur le Sud-Ouest.

brahmachari, brahmacari, Littéralement, "personne cherchant à atteindre l'éternel Brahman". Le terme s'applique traditionnellement aux jeunes gens de la caste des brahmanes qui ont fait le voeu de s'abstenir de tout plaisir physique (sexe, viande, intoxicants, jeu, etc.) Certains comportements extrêmes les ont fait parfois assimiler aux ascètes.

Brahman. (substantif neutre). Le Soi suprême de l'hindouisme, l'âme cosmique présente en toute chose, l'Absolu éternel.

brahmane, brahmana, baramon, 婆羅門. Prêtre du brahmanisme appartenant à la caste la plus élevée de l'ancienne Inde. Seuls les brahmanes possédaient le droit exclusif d'administrer les affaires religieuses. Le brahmanisme tenant pour certain que l'accumulation des mérites et la bienveillance des dieux dépendaient entièrement de l'observance parfaite des rites, ce droit investissait les brahmanes d'une autorité sociale considérable.

Brahmane-au-Ventre-de-Fer. Un brahmane arrogant, en Inde du Sud, qui disait qu'il avait dans son ventre toutes les sortes de sagesse. Craignant que son ventre éclate, il avait attaché autour une feuille de métal.

Brahmane Grand-Arrogance, Daiman baramon, 大慢婆羅門. Brahmane légendaire si fier de son érudition qu'il se fit fabriquer une tribune de prédiction supportée par quatre statues, celles de Maheshvara, Vishnu, Narayana et un Bouddha, signifiant par là que son savoir leur était supérieur. Il a été défait dans un débat par un moine du Mahayana, Bhadraruchi. Le roi de Malava où se tenait le débat fut si déçu qu'il ordonna d'exécuter le brahmane qui dut la vie sauve seulement à l'intervention de Bhadraruchi. Dévoré par la rancune, le brahmane se mit à calomnier ce dernier. Mais la terre s'ouvrit et le brahmane tomba vivant en enfer. Ce qu'en dit Nichiren.

Brahmane Démon-d'Eloquence, Kiben, Kiben baramon 鬼弁婆羅門. Brahmane qui aurait vécu en Inde au IIe siècle et dont il est question dans le Daito Saiiki Ki (Annales des régions de l'Ouest). Vaniteux, il se divertissait de théories paradoxales et vénérait des démons. Parce qu'il conduisait les débats de derrière un rideau, personne ne connaissait sa véritable apparence. Un jour, Ashvaghosha l'affronta dans un débat et parvint à le réduire au silence. Pour finir Ashvaghosha tira le rideau, et la forme démoniaque de son contradicteur apparut ainsi aux yeux de tous. Ce qu'en dit Nichiren.

Brahmane-Mendiant-un-Oeil, Kotsugen-no-baramon, 乞眼の婆羅門. Brahmane dont l'histoire est relatée dans le Hannya kyo. Lorsque Shariputra pratiquait des austérités dans une existence précédente il s'est exercé pendant soixante kalpas dans la paramita du don. Un jour un brahmane s'est présenté et lui a demandé un de ses yeux. Shariputra n'a pas hésité à s'arracher un oeil et le lui a donné. Mais le brahmane se montra révolté par l'odeur de l'oeil, a craché là-dessus, l'a jeté par terre et l'a piétiné. Voyant ceci, Shariputra est tombé dans l'état d'enfer. Il s'est dit qu'il était trop difficile de mener de telles personnes à la bouddhéité et a décidé de chercher seulement sa propre libération des souffrances de la naissance et de la mort ; il a arrêté la pratique de bodhisattva, retombant dans les enseignements theravada.

brahmanisme Système religieux et social qui a succédé au védisme et a précédé l'hindouisme. Il se caractérise par la croyance en la transmigration des âmes et la recherche de l'affranchissement du cycle des existences temporelles. Ce but suprême est obtenu par l'union avec l'atma, l'âme universelle, origine de toute chose. La voie qui y mène est le principe immuable et éternel, le Brahman, littéralement "formule efficace". A l'époque de Shakyamuni le brahmanisme avait évolué vers un rigorisme tatillon où l'observation formelle des rites était plus importante que la recherche spirituelle. En savoir plus : différences d'avec le bouddhisme.

Brahmasutra, Vedanta Sutra. Un des trois textes canoniques de l'école Astika du Vedanta. Il appartient à la classe d'écrits traditionnels ou classiques appelée smriti.

brahmin voir brahmana

brahmique Qualifie les divinités du monde de Brahma. La conduite brahmique est, en particulier, la chasteté et la pureté que doivent garder les brahmanes. Dans le bouddhisme, a la plupart du temps, le sens de "sublime".

brahmique [pratique] ou pratique brahmanique, brahmacharya, bongyo 梵行. Pratique qui vise la purification et particulièrement l'observation des préceptes et l'élimination des désirs sexuels. Au sens large pratiques qui cherchent à se libérer de tous les désirs.

brahmique [voix] brahmasvara, brahma-svara, bonnonjô, bonnonjo. La voix d'un bouddha. Un des 32 signes distinctifs d'un bouddha. Elle est pure et porte au loin dans tous mondes des dix directions. Par sa puissance elle touche profondément les coeurs des personnes et inspire la vénération.

Brûle-Lampe voir Dipamahara

Budai 布袋, Hotei, Bouddha rieur (Xe siècle). Figure majeure, dans la tradition populaire, en Asie, et notamment dans le bouddhisme, le taoïsme, et le shintoïsme. Il était à l'origine un moine chan chinois. Il est considéré, selon certaines écoles bouddhistes, comme une incarnation de Maitreya, futur bouddha. Il représente généralement la générosité, la fortune et l'abondance. On le trouve souvent dans les restaurants chinois sous forme de statuettes en porcelaine et même comme jouet poussah. En savoir plus.

Buddhabhadra (Buddabaddara, Fotuobatuoluo, 仏陀跋陀羅, 佛陀跋陀罗 佛剄跋陀羅, Juexian 覺賢 (360-429). Moine qui participa à la traduction en chinois de textes bouddhiques. Né à Kapilavastu dans le Nord de l'Inde, il se rendit en 408 à Changan en Chine, sur l'invitation de Zhiyan et propagea les enseignements de la méditation. Il aida également Kumarajiva à traduire les textes sacrés bouddhiques, mais il fut chassé de la ville par les disciples chinois de Kumarajiva. Il partit alors vers le sud où il fut accueilli sur le Mont Lu par Huiyuan et, à sa demande, exposa la doctrine de la méditation. Il vécut par la suite à Jian-kang, dans le temple Daochang-si où il traduisit un certain nombre de textes en chinois, dont la version en soixante fascicules du Sutra Kegon* et, en collaboration avec Faxian, le Makasogi Ritsu. Il aurait traduit au total 13 ouvrages en 125 fascicules (certaines sources avancent le nombre de 15 en 117 fascicules), contribuant ainsi grandement au développement du bouddhisme chinois.

Buddhacarita voir Bussho Gyosan

Buddhagaya voir Bodh-Gaya

Buddhaghosa, Button, 仏音, Jueyin 觉音. Savant bouddhiste indien. Dans la première moitié du Ve s., il se rendit dans le monastère Mahavihara, à Ceylan (actuel Sri Lanka), où il écrivit des commentaires sur les trois divisions du Tipitaka, ainsi qu'un compendium de la doctrine intitulé en pali Visuddhimagga (Shojodo Ron) et aida à systématiser les doctrines du Theravada.

Buddhalocana,Buddhalochana, Butsugen, Butsugen-son, 仏眼, Botaroshano. Oeil du Bouddha ; appelé également Butsumo ou "mère des bouddhas". Dans cette acception, on l'assimile à Juntei Butsumo du bouddhisme ésotérique (Shingon) où il est considéré comme une forme de Mahavairocana. C'est la personnification de la sagesse suprême du bouddha et la source (ou mère) de tous les bouddhas et bodhisattvas. Il apparaît dans le mandala du Monde de la Matrice. Ce qu'en dit Nichiren.

Buddhamitra, Buddamitta, 仏陀密多, Futuomiduo. Neuvième des vingt-quatre successeurs de Shakyamuni, qui, selon le Fuhozo Innen Den, serait né dans le royaume de Daika (sanskrit inconnu). Il étudia sous la direction de Buddhananda, huitième des vingt-quatre successeurs. Il utilisa pour convertir les gens quantité de moyens habiles et l'emporta sur de nombreux brahmanes dans des joutes oratoires. Le roi de la région où il vivait était fortement attaché au brahmanisme et tenta de débarrasser le pays de toute influence bouddhique. Mais déterminé à amener le roi à vaincre son préjugé, Buddhamitra aurait, dit-on, marché de long en large devant son palais pendant douze ans en portant un drapeau rouge. Le roi, finalement touché par sa détermination, l'autorisa à débattre en sa présence avec un maître brahmane. Buddhamitra réfuta les arguments de son adversaire et convertit ainsi le roi au bouddhisme. Une autre fois, il entendit un ascète critiquer le Bouddha et lui démontra également ses erreurs, le convertissant lui-même ainsi que ses cinq cents disciples. Après quoi, Buddhamitra serait devenu très célèbre dans le pays entier.

Buddhananda, Buddhanandi, Buddanandai, Futuonandi, 仏陀難提.. Huitième des vingt-quatre successeurs de Shakyamuni et moine de Kamarupa, dans le nord-est de l'Inde. Converti au bouddhisme par Mikkaka, le septième des vingt-quatre successeurs, il aurait atteint immédiatement l'état d'arhat. Il excellait dans la prédication du Dharma et propagea principalement les enseignements du Theravada.

Buddhapalita, Butsugo, 仏護 (c.470-540). Philosophe indien du courant Madhyamika. Il systématisa la méthode qui consiste à pousser jusqu'à l'absurde les conséquences logiques des systèmes adverses. D'où le nom de Prasangika (conséquentialistes) donnés aux partisans de cette méthode. Il était en opposition avec l'école Svatantrika fondée par Bhavaviveka qui avait une approche très personnelle de la Voie du milieu.

Buddhashanta, Buddasenta, 佛陀扇多. Moine du nord de l'Inde qui, au début du VIe siècle, s'est rendu en Chine pour traduire les sutras en chinois. Parmi ses traductions figurent le Sutra de la Femme Argentée et le Commentaire du Traité sur la systématique du Grand véhicule.

Buddhasimha, Shishikaku, 師子覚. Moine indien qui vécut au Ve s. Il fut un disciple d'Asanga et écrivit un commentaire sur le Daijo Abidatsuma Shu Ron (Anthologie de traités du Mahayana) de ce dernier.

buddhayana voir véhicule de Bouddha

Buddhayashas,Buddayasha 佛陀耶, 仏陀耶舎). Moine du IVe ou Ve siècle qui traduisit en chinois des textes bouddhiques. Né au Cachemire, dans le nord de l'Inde, il se rendit à Changan en 408 sur l'invitation de Kumarajiva qu'il aida dans ses travaux de traduction. On lui attribue les traductions chinoises du Shibunritsu, et du sutra Jo-agon. Il serait rentré plus tard au Cachemire d'où il aurait par la suite envoyé en Chine une traduction du Sutra Kokuzo (Akashagarbha).

Budong voir Fudo

Bukkoku Ki, Foguoji, 佛國記. (Mémoires sur les royaumes bouddhiques. Aussi appelé Hokken Den (Les voyages de Faxian), une abréviation de Koso Hokken Den (Les voyages de l'éminent moine Faxian). Faxian quitta Changan en 399 et, en passant par l'Asie Centrale, se rendit en Inde où il visita des sites bouddhiques et rechercha des textes. Il poursuivit son voyage en direction de Sri Lanka et se rendit également dans un certain nombre d'autres pays d'Asie du Sud-Est, puis retourna en Chine par voie maritime en 414. Le Bukkoku Ki, qui relate ses voyages, est très précieux pour les informations qu'il donne sur les coutumes et la pratique du bouddhisme à cette époque, en Inde et ailleurs.

Bukong voir Amoghavajra

Bunei (1264 - 1275). Ere de l'empereur Kameyama, alors que la réalité du pouvoir était entre les mains du régent du shogun, le shikken Hojo Tokimune (1251<1268-1284). Cette période est caractérisée par la première tentative d'invasion mongole.

Buppongyojitsu 佛本行經, Fo Benhang Jing. Recueil de textes sur les actions antérieures du Bouddha. Oeuvre en soixante fascicules, traduite par Jnanagupta entre 587 et 591, qui comporte la biographie de Shakyamuni et celle de nombre de ses disciples. C'est l'un des récits les plus détaillés rédigés en chinois sur la vie de Shakyamuni.

Buqing (voir Fukyo)

bushi 武士. Guerrier. A l’époque de Nichiren, la classe des guerriers n’avait pas encore la cohérence qu’elle connaîtra par la suite. Certains membres de cette classe qui n’étaient pas des vassaux du bakufu avaient même un mode de vie proche des paysans. L’élite des guerriers était cultivée et faisait des efforts pour développer une culture d’un niveau comparable à celle de l’aristocratie. C’est à l’époque de Kamakura qu’a commencé à apparaître une éthique propre aux guerriers, la Voie du guerrier (bushi-do). Influencé par la culture chinoise et le confucianisme, cette conception prônait une loyauté indéfectible vis-à-vis du seigneur, la piété envers les parents, l’honnêteté, l’étiquette et la sobriété. Comme pour les paysans, en opposition à l’aristocratie, la femme mariée rejoignait la famille de son époux. Contrairement à l’aristocratie, les femmes étaient choisies non pour leur grâce mais pour leur courage, voire leur combativité. Les plus "professionnels" des guerriers s’entraînaient énormément et avaient également des distractions sportives. Les armes offensives les plus courantes étaient le sabre et l’arc.

bussho voir nature de bouddha

Bussho Gyo san 仏所行讃, Vie du Bouddha ou Eloge des actions du Bouddha, Buddhacarita,. Epopée écrite par Ashvaghosha, au IIe siècle. en Inde, relatant la vie de Shakyamuni. La traduction chinoise, effectuée par Dharmakshema entre 412 et 421, porte sur la vie du Bouddha, de sa naissance à la distribution de ses cendres. L'original sanskrit, qui a pour titre Buddhacarita (Actes du Bouddha), est écrit dans un style de cour et est considéré comme un chef-d'oeuvre de la poésie sanskrite. De l'original, il ne reste que la partie correspondant à la première partie de la version chinoise qui se termine par la description de l'Éveil de Shakyamuni.

Bussho Ron 仏性論, Traité sur la nature de bouddha, Foxinglun. Œuvre attribuée à Vasubandhu et traduite en chinois par Paramartha. Y sont cités nombre de passages des sutras du Lotus et de Shrimala, et du Yuga Ron : la théorie de la nature de bouddha y est exposée de manière très détaillée. Ce traité proclame que la nature de bouddha est universelle et réfute les opinions contraires soutenues par des non-bouddhistes aussi bien que par des savants hinayanistes et mahayanistes.

Busso toki, 仏祖統紀 abr. de Busso toki taikan den, Registre de la lignée du Bouddha et des patriarches ou Chronique des bouddhas et des Patriarches, Fozu tongji diguan zhuan. Œuvre compilée en 1269 par Zhipan, retraçant l'histoire du bouddhisme du point de vue du Tiantai. Il comporte les biographies d'éminents moines indiens et chinois, ainsi qu'une histoire de la transmission de la doctrine de Zhiyi. La première partie porte sur la vie du Bouddha Shakyamuni et la compilation de ses enseignements. La seconde traite des biographies des vingt-quatre successeurs du Bouddha en Inde, de Mahakashyapa à Aryasimha. Zhipan retrace ensuite la lignée de l'école Tiantai par ses neuf patriarches : Nagarjuna, Huiwen, Huisi, Zhiyi, Guanding, Zhiwei, Huiwei, Xuanlang et Zhanlan. Il comprend aussi les biographies des huit patriarches suivants, de Daosui à Zhi-li, et de certains disciples de patriarches qui ne sont pas inclus dans la lignée de transmission. Des moines de la Terre pure, du Chan (Zen), de Hua-yan (Kegon), de Faxiang (Hosso), de l'école ésotérique et d'autres écoles sont également mentionnés.

Busshu Roi d'Udyana qui vivait vers le VIIe siècle, descendant du roi Amritadana, l'oncle de Shakyamuni. Busshu signifie littéralement "graine de bodhéité".

butchi voir sagesse de bouddha

butsudan, 仏壇. Littéralement ''maison du bouddha". Autel bouddhique dans les temples et les maisons individuelles où est enchâssé l'objet de vénération (honzon).
g

butsujo voir véhicule du Bouddha, buddhayana)

Butsugen voir Buddhalocana.

butsu-gen, 仏眼 (oeil de bouddha). Faculté de perception d'un Éveillé ; un des cinq types de vision.

Butsugen-ji, 佛現寺, temple de l'oeil du Bouddha Temple situé à Monomigaoka, Ito, pref. de Shizuoka. Ce nom lui fut donné par Nichiren, lors de son exil à Izu en 1261. Le temple renferme une image de Kuon no Honshi Shakamunibutsu (Bouddha Eternel Shakyamuni) et son nom officiel est Kaiko-zan Genbutsu-ji (Emergence du Bouddha de la montagne lumineuse de la mer) rappelant l'épisode de la statue du Bouddha apportée par la mer et que le seigneur d'Ito offrit à Nichiren. Le temple appartient actuellement à la Nichiren-Shu.

Butsuryu-Ko, Butsuryukô, 本 門 佛 立 École du courant nichirénien, fondée en 1857 par Nagamatsu Seifu Nissen (1817-1890) qui s'est séparé de la Honmon Hokke Shu. Par la suite l'école s'appela Honmon Butsuryu Shu.

butsumyo-e, 仏名会. Cérémonie de récitation des noms de bouddha. Au Japon, cette cérémonie durait trois jours et avait lieu au palais impérial et dans des temples de province à partir du 19e jour du 12e mois lunaire. A cette occasion, on récitait les noms des bouddhas passés, présents et futurs pour expier les fautes passées. Le Butsumyokyo [仏名経] (Sutra des noms de Bouddha) établit la liste des noms de 11 093 bouddhas et bodhisattvas.

Byakuren-sha, Bailianshe, 白蓮社. "Société du Lotus Blanc". Groupe religieux chinois fondé en 402 par Huiyuan (334-416) et qui pratiquait la méditation sur le bouddha Amida.

 
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