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Extraits de gosho sur |
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Brahmane Grand-Arrogance
- Daiman baramon |
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Les
adeptes du Zen se sont laissé égarer par une ou deux maximes
ou phrases de ce genre, en omettant de se demander si elles représentent
le Mahayana ou le Hinayana,
les enseignements provisoires
ou définitifs, des doctrines
qui révèlent la vérité ou des doctrines qui
la dissimulent. Ils se contentent de mettre en avant le principe de la non-dualité sans comprendre le principe de la dualité [bouddha
éveillé à la vérité ultime, et le commun
des mortels encore dans l'illusion], et font preuve d'une grande
arrogance en prétendant qu'ils sont eux-mêmes les égaux
du Bouddha. Ils suivent les traces du Brahmane-Grand-Arrogance de l'Inde, et ils imitent les anciennes manières du maître
de méditation San-jie de
Chine. Mais nous ne devrions pas oublier que le Brahmane-Grand-Arrogance
tomba encore vivant dans l'enfer avici
et que San-jie,
après sa mort, se changea en un énorme serpent. Quant à
la pire de leurs [moines Shingon] distorsions, demandez-leur : "Existe-t-il
un seul passage, dans l'enseignement de quelque bouddha que ce soit, parmi
tous ceux qui apparurent dans les trois
phases de la vie, qui autorise à piétiner le front des
bouddhas
(note) ? " S'ils vous répondent
d'une manière ou d'une autre, parlez-leur du Brahmane-Grand-Arrogance qui, autrefois, en Inde, avait fait sculpter sur les pieds de sa chaire
l'image des quatre vénérés (note).
En Inde, vécut
une personne connue sous le nom de Brahmane-Grand-Arrogance.
Il possédait une sagesse innée et avait beaucoup lu. Il
avait emmagasiné dans sa mémoire les enseignements du bouddhisme
ésotérique et exotérique et maîtrisait les
écrits bouddhiques aussi bien que non bouddhiques. Même le
roi et ses ministres s'inclinaient devant lui, et tous les gens du peuple
le respectaient comme un guide et un maître. Il alla jusqu'à
se faire fabriquer une chaire sur laquelle il s'asseyait pour enseigner,
soutenue par quatre pieds sculptés à l'effigie des quatre
sages Maheshvara,
Vishnu,
Narayana et l'Honoré du monde, ces sages les plus respectés du monde.
C'est comparable aux maîtres du Shingon,
à notre époque, déployant leur mandala sur des tissus ornés d'images de Shakyamuni et de divers autres
bouddhas, pour procéder à leurs cérémonies
d'onction [kancho], ou aux maîtres
de l'école Zen disant que leur
école est le Grand Enseignement qui piétine le front du
Bouddha. Pourtant,
des hommes réputés pour leur sagesse, considérés
comme de grands maîtres, et des lettrés éminents tels
que Cheng-guan, de l'école Kegon, ou Shubhakarasimha*, Vajrabodhi*,
Amoghavajra*,
Kukai*,
Ennin*
et Enchin*,
de l'école Shingon, proclament
que les sutras Kegon*
et Vairocana* sont supérieurs au Sutra du Lotus. Il ne m'appartient
pas d'être juge en ce domaine mais, à la lumière des
principes les plus élevés du bouddhisme, de tels hommes
ne semblent-ils pas les ennemis jurés du Bouddha ? Ils sont
plus malfaisants encore que Devadatta
et Kokalika. Leurs crimes sont
encore plus graves que ceux de Mahadeva
et du Brahmane-Grand-Arrogance. Par exemple,
il [Le Sutra Vairocana*] est comparé
à Ryuso, un guerrier de bas niveau
de la dynastie Han, qui força
l'empereur Qin (Guan-zi)
à s'enfuir à cheval quand la dynastie Qin
fut écrasée. Il est aussi comparé à Choko,
un autre guerrier de bas niveau ourdissant un complot et accédant
au trône, et au Brahmane-Grand-Arrogance (Daiman),
utilisant la statue du Bouddha Shakyamuni pour fabriquer un siège
et s’asseyant dessus. Lorsque l'on
étudie le Sutra du Lotus, il y a trois points qu'il faut
comprendre. Le premier concerne ceux qui s'opposent au Dharma.
Les moines Agramati* et Kugan,
le savant maître Vimalamitra*
et le Brahmane-Grand-Arrogance en sont des exemples.
Ils n'avaient, pour vêtir leur corps, que la triple
robe, n'élevaient qu'un seul bol
à aumônes à hauteur de leurs yeux, et observaient
scrupuleusement les deux cent cinquante préceptes.
Mais ils étaient en fait des ennemis du Mahayana et, pour finir, tombèrent dans la grande citadelle de l'enfer avici. |
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