Sutra du Lotus* |
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{§1} A ce moment*,
le Bouddha s'adressa à la multitude des
bodhisattvas ainsi qu'à la Grande
Assemblée : "O vous, hommes de bien*,
vous devez croire
et comprendre
(note) les paroles véridiques et sincères de l'Ainsi-Venu. De nouveau
il s'adressa à la Grande Assemblée : "Vous devez
croire et comprendre les paroles véridiques et sincères de l'Ainsi-Venu."
Une fois de plus,
il s'adressa à tous dans la vaste multitude :
"Vous devez croire et comprendre les paroles véridiques et sincères de l'Ainsi-Venu." {§2} A
cet instant, l'assemblée des bodhisattvas qui avaient fait de Maitreya* leur héraut joignit les mains et s'adressant au Bouddha dit :
"O, Vénéré
du Monde*,
voila la seule chose que nous désirons. Nous croirons et accepterons avec foi les paroles du Bouddha." Après qu'ils
eurent répété cela trois fois
(note), ils dirent encore : "Notre seul désir est que vous
nous instruisiez. Nous recevrons
avec foi
les paroles du Bouddha." {§3} A
ce moment, le Vénéré
du monde*
sachant que la multitude des bodhisattvas qui s'est exprimée
par trois fois ne s'arrêterait pas, prononça les paroles suivantes :
"O vous, entendez
bien ! (note) Voici les pouvoirs
mystiques de l'Ainsi-Venu. {§4} Dans tous les mondes,
les devas*, les hommes et les asuras*, tous croient que l'actuel Bouddha Shakyamuni
a quitté la résidence des Shakya, partit non loin
de la ville de Gaya et s'assit
au lieu de la Voie pour obtenir l'Éveil
complet, parfait sans supérieur*. Pourtant, fils
de foi sincère*,
depuis que je suis vraiment devenu Bouddha
(note) un temps incommensurable
et infini de centaines de milliers de millions de milliards de myriades
de kalpas s'est écoulé.
(note) {§5}Cela
est comparable à un homme qui réduirait en particules
infimes 500, 1000, 10 000, 1 000
000, de nayuta* d'asogi* d'infinités de mondes tricosmiques. Après quoi, il se dirige vers
l'est et une fois qu'il a franchi 500, 1.000 myriades de kotis de de nayuta d'asogi contrées, il laisse tomber
une particule ; puis il repart vers l'est jusqu'à épuisement
de toutes les particules. Hommes de bien*, concevez-vous cela ? Toute cette multitude de mondes, est-ce que
vous pouvez ou non en imaginer l'ordre de grandeur ? {§6} Le
bodhisattva Maitreya*
et les autres s'adressèrent au Bouddha et dirent : "Vénéré
du monde*,
cette multitude de contrées qui est incommensurable et infinie
nous ne pouvons la dénombrer ; les capacités mentales
ne peuvent l'atteindre. Tous les auditeurs-shravakas*
et les pratyekabuddha*
avec leur prajna ne peuvent
en imaginer ni même en concevoir le terme. Bien que nous soyons
parvenus au stade d'avaivartika
nous sommes totalement incapables de comprendre cela. Vénéré
du monde*,
ces mondes sont infinis et sans limite." {§7} Alors
le Bouddha parla, s'adressant aux bodhisattvas-mahasattvas
: {§8} Hommes de bien*,
je le proclame clairement devant vous. Supposez que tous ces mondes
- qu'ils aient reçu une particule ou non - soient une fois de
plus réduits en poussière. Considérez qu'une particule
représente un kalpa. Alors
le temps écoulé depuis que j'ai atteint la bodhéité
surpasse ceci de cent, mille, dix mille, cent mille, nayuta,
asogi kalpas.
Et toujours depuis j'ai été en ce monde
Saha*
pour enseigner le Dharma (note)
et convertir les êtres vivants. J'ai aussi guidé et protégé les hommes
de cent, mille, dix mille, cent mille, nayuta, asogi autres mondes
(note). {§9} Hommes de bien*,
pendant ce temps je donnais mon enseignement sur le bouddha Dipamahara* et d'autres,
expliquant l'entrée dans le nirvana. Tout cela je l'ai fait en utilisant divers
moyens appropriés* adaptés aux capacités des hommes.
Quand les hommes venaient à moi, je percevais avec les yeux
de bouddha le degré de leur foi et des autres capacités.
Alors, selon que leur esprit était ouvert ou non, je faisais
mon apparition dans de nombreux mondes, sous différents noms,
et leur apprenais combien de temps mon enseignement serait efficace.
En d'autres occasions, quand j'apparaissais, je disais aux hommes que
je devais bientôt entrer dans le nirvana ; j'ai exposé
de bien de façons les enseignements merveilleux et j'ai fait
en sorte de réjouir leur cœur. {§10} Hommes de bien*,
l'Ainsi-Venu, remarquant que ces hommes, peu vertueux et souillés
par leurs fautes, suivaient des enseignemens inférieurs, leur enseigna : "J'ai renoncé
au monde dans ma jeunesse et j'ai atteint l'Éveil
complet, parfait, sans supérieur*." En fait, comme je viens de le dire,
depuis que je suis Bouddha il s'est écoulé un temps sans
limites. C'était seulement un stratgème dont j'ai usé
pour donner mon enseignement aux hommes et faire qu'ils s'engagent sur
le chemin de la bodhéité. {§11} Hommes de bien*,
tous les sutras que l'Ainsi-Venu a exposés ont pour seul but
de délivrer les hommes de leurs souffrances. Ou j'ai parlé de moi ou j'ai parlé des autres, ou je me suis
présenté ou j'ai présenté les autres, ou j'ai
montré mes actes ou j'ai montré ceux des autres. Toutes mes
doctrines sont vraies et aucune n'est vaine. {§12} Pourquoi
cela ? L'Ainsi-Venu perçoit le véritable aspect du monde
des trois plans exactement tel qu'il est. Il
n'y a ni flux ni reflux de la naissance et de la mort, ni vie dans ce monde
ni anéantissement plus tard. Il n'est ni substantiel ni non-existant, ni
ceci ni cela. Il n'est pas non plus ce qu'en perçoivent ceux qui vivent dans les
trois mondes. L'Ainsi-Venu voit clairement toutes ces choses-là sans confusion ni erreur. {§13} Puisque
les hommes ont des natures, des comportements et des désirs différents,
qu'ils se distinguent par leurs idées et leurs raisonnements, je
leur ai proposé différents enseignements, diverses relations
causales, des paraboles et autres moyens appropriés*,
afin de planter les graines de l'Éveil dans leur coeur. Je n'ai jamais
cessé de poursuivre ce but. {§14}Depuis
que j'ai atteint l'Éveil, un temps incommensurable
s'est écoulé. La durée de ma vie est d'infinis kalpas.
Elle a toujours existé et n'a pas de fin. Hommes de bien,
j'ai aussi jadis pratiqué
la voie de bodhisattva et cet acquis n'est pas encore épuisé ; ma vie pourrait durer encore deux fois plus
de kalpas. Et cependant, je prédis
ma propre mort, bien que je ne meure jamais réellement.. {§15} C'est
seulement un moyen approprié* par lequel l'Ainsi-Venu enseigne. Voici pourquoi. Si le Bouddha reste trop longtemps dans ce monde, ces hommes
de faible vertu ne pourront pas accumuler la bonne fortune nécessaire
pour atteindre l'Éveil. Ils tomberont dans des vies misérables et quelconques.
S'ils suivent les cinq désirs, ils seront pris dans les filets des
pensées erronées et des idées inférieures.. {§16} En voyant l'Ainsi-Venu constamment présent et immortel
en ce monde, ils deviendront arrogants et égoïstes, et négligeront leur efforts pour me rencontrer. De plus, ils ne pourront
pas comprendre combien il est difficile de rencontrer le Bouddha et risqueront
de perdre leur respect pour lui. C'est pourquoi j'enseigne
par un subterfuge : "Sachez,
vous les bhiksus*, qu'il
est rare de vivre à une époque où un bouddha apparait
dans ce monde". {§17} Après un temps infini de cent, mille,
dix mille, cent mille kalpas, certains hommes à la vertu faible peuvent
avoir la chance de voir un bouddha, mais d'autres ne le peuvent pas encore. Bhiksus*, c'est
un événement rare que quelqu'un puisse voir un bouddha."
Quand les hommes entendent ces mots, ils comprennent combien il est
difficile de voir un bouddha ; ils
entretiennent alors un grand désir et une soif de sa venue. Ils plantent ainsi la cause de l'Éveil
dans leur coeur. C'est pourquoi l'Ainsi-Venu
annonce sa propre mort bien qu'il ne s'éteigne pas réellement. {§18} Hommes de bien,
sachez que tous les bouddhas agissent toujours ainsi. Ils ont en vue
le salut de tous les êtres et leurs enseignements sont véridiques et
non vains.
{§20} Voyant leur père de
retour, ils sont remplis de joie, ils s’agenouillant et le saluent en implorant : «Quel
bonheur que vous soyez vous soyez de retour sain et sauf ! Nous avons été
stupides et par erreur nous avons bu du poison. Nous vous prions de nous
soigner afin d'aller au terme de notre existence». Le père, voyant
ses enfants subir un tel supplice, se reporte à divers traitements.
Puis, ressemblant de bonnes herbes médicinales aux couleurs ravissantes,
au parfum et à la saveur exquis, il les pile, les tamise et les mélange. Les donnant à ses enfants, il leur dit de les prendre : {§21} «Ce médicament hautement
bénéfique est parfaitement doté de couleur, parfum et saveur exquis.
Vous devez le prendre et vous serez
rapidement guéris de ce supplice; vous n'aurez plus tous ces tourments.» Ceux des nombreux
enfants qui n'ont pas perdu l'esprit peuvent voir que la couleur, l'odeur
et le goût du médicament sont excellents, aussi le prennent-ils et sont
complètement guéris. Mais ceux qui ont perdu l'esprit refusent de prendre
le médicament, bien qu'ils soient tout aussi heureux de voir leur père
et qu'ils l'aient prié de les guérir. {§22} Ils agissent ainsi parce
que le poison a profondément pénétré dans leur vie, provoquant la perte
de leur esprit ; ils pensent donc que ce remède bénéfique est inefficace
malgré sa couleur et son parfum agréables. Alors le père réfléchit :
"Mes pauvres enfants ! Le poison a pris possession d'eux et a corrompu
leur coeur.
Heureux de me voir et me demandant de les
guérir, ils refusent néanmoins de prendre ce bon remède que je leur
offre.
Je dois trouver quelque stratagème pour les amener à
le prendre. {§23} Alors il leur dit : "Enfants,
écoutez ! Je suis maintenant vieux et faible. Ma vie touche à sa fin.
Je laisse maintenant ici pour vous ce bon remède. Prenez-le sans penser
qu'il est inefficace." Les ayant conseillé ainsi, il repart pour
une autre région, d'où il envoie un messager annoncer : "Votre
père est mort." En entendant que leur père était mort, les
fils sont pris de grands regrets et réfléchissent : «Si
notre père était en vie, il aurait pitié de nous
et nous protégerait, mais maintenant il nous a abandonné
et il est mort dans un lointain pays; nous ne sommes plus que des orphelines
sans personne sur qui compter.» {§24} Le chagrin incessant leur rend l'esprit. Ils comprennent
que le remède a réellement une couleur, un parfum et une saveur excellents ;
ils le prennent et sur le champ leur empoisonnement disparaissant. Le père, apprenant
que ses enfants sont tous guéris, revient chez lui afin qu’ils puissent tous le voir. {§25} Maintenant, hommes
de bien, que pensez-vous de cela ? Quelqu'un peut-il dire que
cet excellent médecin est un menteur?" - Non, Vénéré du Monde."
Alors le Bouddha dit : "Il en est de même pour moi. Le temps
est sans limite - cent, mille, dix mille cent mille, nayuta asogi kalpas
depuis que j'ai atteint la bodhéité. Mais pour sauver les hommes dont
l'esprit est obscurci, j'ai utilisé des stratagèmes, parlant de ma propre
mort. Cependant, personne ne
peut m'accuser que, du point de vue du Dharma, j'ai enseigné ce qui est faux." {§26} A ce moment, le Vénéré du Monde désirant mettre
l'accent sur cet enseignement, parla en stances. {§27} Depuis que j'ai atteint l'Éveil {§28} J'ai continuellement enseigné le Dharma {§29}Pour sauver les êtres, {§30} Pour guider les hommes dans l'erreur {§31} Tous ressentent du regret {§32} Leur seul désir est de voir le Bouddha {§33}Alors je dis aux
hommes {§34} Parmi eux j'enseignerai aussi {§35} Je vois les êtres obscurcis {§36} Quand leurs coeurs me respectent {§37} J'ai toujours été au Pic du Vautour {§38} Mais en réalité mon monde à moi est paisible. {§39} Des arbres précieux sont couverts de fleurs
et de fruits {§40} Les fleurs mandarava* pleuvent {§41} Remplie de tristesse, de crainte et de
souffrances
Tous ces hommes qui ont commis des fautes {§42}Depuis des myriades de kalpas, {§43} Peuvent tous me voir tel que je suis, {§44} Et à ceux qui ne voient le Bouddha qu'après
une longue période {§45} Ma vie dure depuis des kalpas
innombrables {§46} Chassez-les une fois pour toutes {§47} Il vit mais leur dit qu'il est mort. {§48} Pour les hommes ordinaires qui sont
perturbés {§49} Complaisants avec eux-mêmes et tournés
vers les cinq
désirs, {§50}
D'après cela, j'expose les diverses enseignements En savoir plus : Commentaire de Nikkyo Niwano ; Ce qu'en dit Nichiren ; Citations dans les goshos SUITE (chapitre XVII) (Références) |
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