Sutra du Lotus* |
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{§1} Le Bouddha déclara aux bhiksus* : Il y a de cela d'innombrables, infinis, inconcevables kalpas incalculables dans le passé; en ce temps-là était un Éveillé dont le nom était l'Ainsi-Venu Maha-bhijna-jnana-bhibhu*, Arhat*, Samyak-Sambuddha*, Vidya-carana-sampanna*, Sugata*, Lokavit*, Purusa-damya-sarathi*, Sasta deva-manusyanam*, Buddha*, Bhagavat*. Son royaume était appelé Sambhava (Bien-Accompli) et son kalpa Maharupa (Forme Suprême). {§2} Ô bhiksus* ! Il y a immensément longtemps que ce bouddha est passé en parinirvana. Imaginez les grains de terre qui existent dans le monde tricosmique : si quelqu'un les broyait pour en faire de l'encre, puis, ayant franchi vers l'est mille royaumes, en déposait alors un point de la taille d'un atome; passant encore mille royaumes, il déposerait un autre point, progressant de la sorte jusqu'à l'épuisement de cette encre faite de grains de terre. Qu'en serait-il, à votre avis ? Tous ces royaumes, que ce soit par un mathématicien ou un disciple de mathématicien, pourrait-on leur assigner une limite et en connaître le nombre ou non ? {§3} - Non, Vénéré du Monde*. {§4} - Eh bien, bhiksus*, si l'on réduisait en poussière d'encre l'intégralité des royaumes franchis par cet homme, qu'ils soient ou non marqués d'un point, et si chaque poussière était un kalpa, depuis que ce bouddha a atteint l'Éveil, il y a eu un nombre plus grand encore d'innombrables et infinis millions de myriades de kalpa incalculables. De par la puissance du savoir et de la vision d'Ainsi-Venu qui sont les miens, je discerne, tout comme si c'était aujourd'hui même, ce lointain passé. » {§5} Alors le Vénéré du Monde*, voulant réitérer cette idée, s'exprima en stances : Je
me rappelle qu'en un âge passé {§9} L'Éveillé déclara aux bhiksus* : L'âge de l'Éveillé Maha-bhijna-jnana-bhibhu* fut de cinq millions quatre cent mille myriades de milliards de kalpa. Cet Éveillé, assis à l'origine au lieu de la Voie et ayant défait les armées de Mara, était sur le point d'obtenir l'Éveil complet et parfait sans supérieur*, mais les attributs de bouddha ne lui apparaissaient point. Ainsi resta-t-il assis, les jambes repliées et croisées, immobile de corps et de pensée, entre un et dix kalpas mineurs durant, mais les attributs de bouddha n'apparaissaient pas encore. Alors les trente-trois divinités* commencèrent à déployer pour lui, sous l'arbre bodhi, le trône de lion haut d'un yojana. C'est sur ce trône que le bouddha devait obtenir l'Éveil complet et parfait sans supérieur*. Au moment où il s'y asseyait, les rois des Mahabrahmas* firent pleuvoir une multitude de fleurs célestes d'une surface de cent yojana; une brise parfumée survenait de temps en temps pour emporter de son souffle les fleurs fanées tandis qu'il en pleuvait de nouvelles. Ils firent de la sorte, sans interruption, offrande à l'Éveillé pendant dix kalpas mineurs complets. Jusqu'à ce qu'il passât en bodhéité, ils firent constamment pleuvoir ces fleurs. Les devas* relevant des quatre rois célestes, pour faire offrande à l'Éveillé, battaient constamment les tambours célestes, tandis que les autres dieux faisaient de la musique céleste, ce durant dix kalpas mineurs complets, et il en fut ainsi jusqu'à ce qu'il passât en bodhéité. {§10} Ô bhiksus*, pour ce qui est de l'Éveillé Maha-bhijna-jnana-bhibhu*, au terme de dix kalpas mineurs, les attributs des bouddhas lui apparurent enfin et il réalisa l'Éveil complet et parfait sans supérieur*. Cet Éveillé, du temps qu'il n'avait pas encore quitté sa famille, avait seize fils, dont le premier s'appelait Prajnakuta*. Chacun d'entre eux avait toutes sortes de jouets rares qu'il affectionnait. En entendant que leur père avait obtenu de réaliser l'Éveil complet et parfait sans supérieur*, ils renoncèrent tous à ces raretés et se rendirent au lieu où se trouvait l'Éveillé. Leurs mères les accompagnèrent en pleurant. Leur grand-père, saint roi qui fait tourner la roue du Dharma, avec cent grands ministres et des millions de gens du peuple qui les entouraient tous ensemble, arrivèrent au lieu de la Voie. Tous désiraient approcher l'Ainsi-Venu Maha-bhijna-jnana-bhibhu* pour lui faire offrande, lui rendre hommage, le vénérer et l'exalter. A leur arrivée, ils inclinèrent leur tête à ses pieds, puis, ayant fait cercle autour de l'Éveillé, les paumes jointes, ils levèrent unanimement vers lui leur regard et le louèrent en stances : {§11} Grand
et majestueux Vénéré du
Monde*, {§18} Les seize princes, ayant fini de louer en ces stances l'Éveillé, exhortèrent le Vénéré du monde* à mettre en branle la roue du Dharma et s'exprimèrent tous ainsi : "Que le Vénéré du monde prêche le Dharma ! Nombreux seront les devas* et les hommes à être soulagés et inondés des bienfaits de sa commisération." {§19} Ils répétèrent ces propos en stances : Le Héros
du monde, lui qui est sans pareil, {§22} Le Bouddha déclara aux bhiksus* : Lorsque le bouddha Maha-bhijna-jnana-bhibhu* obtint l'Éveil complet et parfait sans supérieur*, chacun des cinq millions de myriades de mondes des bouddhas des dix directions trembla de six façons. Les obscures régions intermédiaires de ces royaumes, que le soleil ni la lune ne peuvent éclairer de leur éclat, furent, alors grandement illuminées. Les êtres qui s'y trouvaient purent se voir les uns les autres et s'exclamèrent tous: "Comment se fait-il qu'en cet endroit naissent soudainement des êtres?" De plus, les palais des devas* de ces royaumes, et jusqu'aux palais des brahmas tremblèrent de six façons. Une grande lumière se mit à luire sur l'univers, emplissant l'ensemble du monde et dépassant la lumière des devas*. Alors, dans les palais des Mahabrahmas* qui se trouvaient sur les cinq millions de myriades de terres vers l'orient*, un éclat lumineux se mit à resplendir, supérieur à la clarté ordinaire. Les rois des Mahabrahmas* eurent chacun cette pensée : voici qu'à présent le palais est illuminé comme il ne l'a jamais été de par le passé. Quelle est la raison de l'apparition de ce signe? Les rois des Mahabrahmas* se rendirent alors visite les uns les autres afin de s'entretenir de ces faits. Parmi leur nombre était un grand roi des Mahabrahmas* qui avait nom Sarvasattvatrata*. A l'adresse de la multitude des brahmas, il s'exprima en ces stances : {§23} Nos palais {§25} Alors les rois des Mahabrahmas* des cinq millions de myriades de terres, avec leurs palais, ayant chacun disposé des fleurs célestes dans des vases et des étoffes, se dirigèrent ensemble vers l'ouest en quête de ce signe. Ils virent l'Ainsi-Venu Maha-bhijna-jnana-bhibhu* demeurant au lieu de la Voie, sous l'arbre bodhi, assis sur le siège léonin, que devas*, rois dragons, gandharvas*, kimnaras*, mahoragas*, humains et non-humains entouraient en vénération. Ils virent aussi les seize princes suppliant l'Éveillé de mettre en branle la roue du Dharma. {§26} À ce moment, les rois des Mahabrahmas* firent de la tête révérence à l'Éveillé et exécutèrent autour de lui cent fois mille circumambulations, puis dispersèrent sur lui les fleurs célestes, tant que les fleurs ainsi dispersées furent comme le Mont Sumeru. Ils en firent pareillement offrande à l'arbre bodhi de l'Éveillé, et cet arbre bodhi était haut de dix yojana. Une fois faites les offrandes de fleurs, chacun fit de son palais présent à cet Éveillé et lui parla ainsi: "Puissiez-vous seulement vous montrer miséricordieux et nous combler de vos bienfaits. Ces palais que nous vous offrons, faites-nous l'honneur, nous vous en prions, de les accepter pour demeure." Alors, les rois des Mahabrahmas*, en présence de l'Éveillé, psalmodièrent, unanimement et à l'unisson, les stances : {§27} Bien
rare est l'existence d'un Vénéré du
Monde*, {§32} Alors, les rois des Mahabrahmas*, ayant loué en stances l'Éveillé, déclarèrent tous et chacun: "Notre seul souhait est que le Vénéré du monde mette en branle la roue du Dharma, qu'il mène les êtres à la délivrance, qu'il ouvre la voie du nirvana." {§33} Puis, les rois des Mahabrahmas*, d'un seul coeur et à l'unisson, s'exprimèrent en stances : Le Héros
du Monde, le Vénéré des êtres aux deux
jambes*, {§34} Alors l'Ainsi-VenuMaha-bhijna-jnana-bhibhu* acquiesça silencieusement. En outre, ô bhiksus* ! les grands rois brahmiques de cinq millions de myriades de royaumes en direction du sud-est virent chacun son palais s'éclairer d'une lumière éclatante, comme il n'y en avait jamais eu de par le passé; ils exultèrent en leur liesse et conçurent un état d'esprit jamais encore éprouvé. Ils se rendirent aussitôt les uns chez les autres et discutèrent ensemble de cet événement. Or il se trouvait en leur nombre un grand roi des Mahabrahmas*, du nom de Mahabhijnajnanabhibhu* ; il s'adressa à la foule des Mahabrahmas* en ces stances : {§35} Cet événement,
à quelle raison est-il dû, {§39} Alors, les cinq millions de myriades de rois brahmiques, avec leurs palais, ayant chacun disposé des fleurs célestes en des vases et des étoffes, se dirigèrent ensemble en direction du nord-ouest, à la recherche de ce signe. Ils virent l'Ainsi-Venu Maha-bhijna-jnana-bhibhu* demeurant au lieu de la Voie, sous l'arbre bodhi, assis sur le siège léonin; devas*, rois dragons, gandharvas*, kimnaras*, mahoragas*, humains et non-humains l'entouraient en vénération. Ils virent aussi les seize princes suppliant l'Éveillé de mettre en branle la roue du Dharma. {§40} Alors les rois des Mahabrahmas* saluèrent l'Éveillé en courbant la tête et exécutèrent cent fois mille circumambulations, puis dispersèrent sur lui les fleurs célestes, tant que les fleurs ainsi dispersées furent comme le Mont Sumeru. Ils en firent pareillement offrande à l'arbre bodhi de l'Éveillé. Une fois faites les offrandes de fleurs, chacun fit de son palais présent à ce bouddha et lui parla ainsi : "Puissiez-vous seulement vous montrer miséricordieux et nous combler de vos bienfaits. Ces palais que nous vous offrons, faites-nous l'honneur, nous vous en prions, de les accepter pour demeure." Alors, les rois des Mahabrahmas*, en présence du Bouddha, prononcèrent, d'un seul coeur et à l'unisson, les stances : {§41} Au Chef
du Monde, au Divin parmi les devas*, {§45} Alors les rois des Mahabrahmas*, la stance achevée, tinrent tous et chacun ces propos : "Notre seul souhait est que le Vénéré du Monde* les prenne tous en pitié, qu'il mette en branle la roue du Dharma et mène les êtres à la délivrance." Sur ce, les rois des Mahabrahmas, d'un seul coeur et à l'unisson, récitèrent ces stances : {§46} Que le Grand
Saint mette en branle la roue du Dharma, {§48} L'Ainsi-Venu Maha-bhijna-jnana-bhibhu* acquiesça en gardant le silence. De plus, ô bhiksus* ! les grands rois brahmiques de cinq millions de myriades de royaumes en direction du sud virent chacun son palais s'éclairer d'une lumière éclatante, telle qu'il n'y en avait jamais eu de par le passé; ils exultèrent en leur liesse et conçurent un état d'esprit jamais encore éprouvé. Ils se rendirent aussitôt les uns chez les autres et discutèrent ensemble de cet événement : "Par quelle raison nos palais se trouvent-ils ainsi illuminés? " Or il était en leur nombre un grand roi des Mahabrahmas* du nom de Sudharma* ; il s'adressa à la foule brahmique en ces stances : {§49} Voici que nos palais {§52}Alors, les cinq millions de myriades de rois des Mahabrahmas*, avec leurs palais, ayant chacun disposé des fleurs célestes en des vases et des étoffes, se dirigèrent ensemble vers le nord, à la recherche de ce signe. Ils virent l'Ainsi-Venu Maha-bhijna-jnana-bhibhu* demeurant au lieu de la Voie, sous l'arbre bodhi, assis sur le siège léonin ; devas*, rois dragons, gandharvas*, kimnaras*, mahoragas*, humains et non-humains l'entouraient en vénération. De même virent-ils les seize princes suppliant l'Éveillé de mettre en branle la roue du Dharma. {§53} Les rois des Mahabrahmas* saluèrent alors l'Éveillé de leur tête courbée et exécutèrent cent fois mille circumambulations, puis dispersèrent sur lui les fleurs célestes, tant que les fleurs ainsi dispersées furent comme le Mont Sumeru. Ils en firent pareillement offrande à l'arbre bodhi de l'Éveillé. Une fois faites les offrandes de fleurs, chacun fit de son palais présent à ce bouddha et lui parla ainsi: "Puissiez-vous seulement vous montrer miséricordieux et nous combler de vos bienfaits. Ces palais que nous vous offrons, faites-nous l'honneur, c'est notre souhait, de les accepter pour demeure." Sur ce, les rois des Mahabrahmas*, en présence du bouddha, prononcèrent, d'un seul coeur et à l'unisson, ces stances : {§54} Fort
difficile à voir est le Vénéré du
Monde*, {§59} Alors, les rois des Mahabrahmas*, ayant loué en stances l'Éveillé, déclarèrent tous et chacun: "Notre seul souhait est que le Vénéré du Monde* mette en branle la roue du Dharma, qu'il mène l'ensemble des mondes, devas*, démons, brahmas, ascètes, brahmanes à l'obtention du soulagement et qu'il leur fasse gagner la délivrance." Sur ce, les rois des Mahabrahmas*, unanimement et à l'unisson, récitèrent ces stances : {§60} Notre seul
souhait est que le Vénéré des devas* et des hommes
{§61} L'Ainsi-Venu Maha-bhijna-jnana-bhibhu* acquiesça en gardant le silence. {§1} Il en alla de même au sud, et ainsi jusqu'aux régions inférieures. {§62} Alors, les grands rois brahmiques de cinq millions de myriades de royaumes des régions supérieures virent tous, tant qu'ils étaient, les palais où ils demeuraient s'illuminer d'une clarté éclatante, comme il n'y en avait jamais eu de par le passé; ils exultèrent en leur liesse et conçurent un état d'esprit rarissime. Ils se rendirent aussitôt les uns chez les autres et discutèrent ensemble de cet événement : "Pour quelle raison nos palais sont-ils ainsi illuminés? " Or il se trouvait en leur nombre un grand roi des Mahabrahmas*, du nom de Shikhin* ; il s'adressa à la foule des Mahabrahmas en ces stances: {§63} Pour
quelle raison, à présent, {§66} Alors, les cinq millions de myriades de rois des Mahabrahmas*, avec leurs palais, ayant chacun disposé des fleurs célestes en des vases et des étoffes, se dirigèrent ensemble vers la région inférieure* à la recherche de ce signe. Ils virent l'Ainsi-Venu Maha-bhijna-jnana-bhibhu* demeurant au lieu de la Voie, sous l'arbre bodhi, assis sur le siège léonin; devas*, rois dragons, gandharvas*, kimnaras*, mahoragas*, humains et non-humains l'entouraient en vénération. Ils virent aussi les seize princes suppliant l'Éveillé de mettre en branle la roue du Dharma. {§67} Les rois des Mahabrahmas* saluèrent alors l'Éveillé de leur tête courbée et exécutèrent cent fois mille circumambulations, puis dispersèrent sur lui les fleurs célestes, tant que les fleurs ainsi dispersées furent comme le Mont Sumeru. Ils en firent pareillement offrande à l'arbre bodhi de l'Éveillé. Une fois faites les offrandes de fleurs, chacun fit de son palais présent à ce bouddha et s'adressa ainsi à lui: "Puissiez-vous seulement vous montrer miséricordieux et nous combler de vos bienfaits. Ces palais que nous vous offrons, faites-nous l'honneur, c'est notre souhait, de les accepter pour demeure." Sur ce, les rois des dieux brahmiques, en présence du bouddha, prononcèrent d'un seul coeur et à l'unisson ces stances : {§68} C'est bien
! Nous voyons que les bouddhas, {§78}Alors, les cinq millions de myriades de rois des Mahabrahmas*, ayant loué en stances l'Ainsi-Venu, s'adressèrent chacun à celui-ci : "Notre seul souhait est que l'Ainsi-Venu mette en branle la roue du Dharma, nombreux ceux qui en auront soulagement et délivrance." Sur ce, les rois des dieux brahmaniques récitèrent en stances : {§79}Que le Vénéré du
monde* mette en branle la roue du Dharma, {§81} Alors, l'Ainsi-Venu Maha-bhijna-jnana-bhibhu* reçut la supplique des rois des Mahabrahmas* des dix directions ainsi que des seize princes, et mit aussitôt par trois fois (note) en branle la roue du Dharma aux douze aspects, celle qu'étaient incapables de mettre en branle les ascètes comme les brahmanes, les devas*, démons, brahmas comme les autres êtres du monde et qui dit : "Ceci est la douleur, ceci est l'origine de la douleur, ceci est la destruction de la douleur, ceci est la voie de la destruction de la douleur." Il prêcha de même largement l'enseignement des douze liens causaux : l'ignorance* entraîne l'action*, l'action entraîne la conscience*, la conscience entraîne le nom-forme*, le nom-forme entraîne les six domaines sensoriels*, les six domaines sensoriels entraînent le contact*, le contact entraîne la sensation*, la sensation entraîne l'appétence, l'appétence entraîne l'attachement*, l'attachement entraîne l'existence*, l'existence entraîne la naissance, la naissance entraîne la vieillesse et la mort, la misère et les affres. {§82} Quand l'ignorance s'éteint, l'action s'éteint ; quand l'action s'éteint, la conscience s'éteint; quand la conscience s'éteint, le nom-forme s'éteint ; quand le nom-forme s'éteint, les six domaines sensoriels s'éteignent ; quand les six domaines sensoriels s'éteignent, le contact s'éteint; quand le contact s'éteint, la sensation s'éteint; quand la sensation s'éteint, l'appétence s'éteint; quand l'appétence s'éteint, l'attachement s'éteint ; quand l'attachement s'éteint, l'existence s'éteint ; quand l'existence s'éteint, la naissance s'éteint ; quand la naissance s'éteint, la vieillesse et la mort, la misère et les affres s'éteignent. {§83} Lorsque l'Ainsi-Venu prêcha ce Dharma au sein de la multitude des devas* et des hommes, six millions de myriades de milliards d'hommes, refusant tout autre enseignement, purent délivrer leur pensée des infections, obtinrent tous de profonds et sublimes dhyana, les trois sciences et les six pouvoirs mystiques, et se trouvèrent totalement munis des huit délivrances. {§84} Lorsqu'il prêcha le Dharma une seconde, troisième et quatrième fois, des milliards d'êtres, nombreux comme les sables de centaines de millions de Gange, refusant à leur tour tout autre enseignement, obtinrent de délivrer leur pensée des infections; et, après cela, une multitude d'auditeurs-shravakas*, sans nombre ni limite, incalculables. {§85} Alors, les seize princes, tous kumara, quittèrent leur famille et se firent shramaneras*. Leurs facultés étaient aiguës, leur sagesse était lucide; ils avaient auparavant fait offrande à des centaines de millions de bouddhas et avaient pratiqué en sa pureté la conduite brahmique dans leur quête de l'Éveil complet et parfait sans supérieur* ; ils s'adressèrent ensemble au bouddha : {§86} - Vénéré du Monde*, ces centaines de millions d'innombrables auditeurs-shravakas* de grands mérites se sont tous désormais accomplis. Vénéré du monde, à nous aussi il conviendrait d'exposer l'enseignement de l'Éveil complet et parfait sans supérieur* pour que, l'ayant entendu, nous nous exercions de concert à son étude. Vénéré du monde, nous appelons de nos voeux le savoir et la vision d'Ainsi-Venu. Ce que nous pensons au profond de notre coeur, l'Éveillé peut l'attester et le connaître de lui-même. Alors, les huit cent mille millions de la multitude menée par le Chakravartin (Saint Roi qui fait tourner la roue du Dharma), en voyant les seize princes quitter leur famille, réclamèrent à leur tour de quitter leur famille; les entendant, le Chakravartin le leur permit aussitôt. {§87} Alors, l'Ainsi-Venu, recevant la supplique des shramanera*, après que vingt mille kalpas eurent passé, exposa au sein des quatre congrégations ce Sutra du Mahayana qui a nom Fleur du lotus du Dharma merveilleux, Dharma enseigné aux bodhisattvas, gardée en mémoire par les bouddhas. Quand il eut exposé ce Sutra, les seize shramanera*, en vue de l'Éveil complet et parfait sans supérieur*, tous de concert le retinrent, le récitèrent et le pénétrèrent avec acuité. Quand il eut exposé ce Sutra, les seize shramanera bodhisattvas, tous tant qu'ils étaient, le reçurent avec foi. Parmi la foule des auditeurs-shravakas*, il y en eut aussi pour croire et comprendre. Les autres êtres des centaines de millions en leur variété, conçurent tous doute et perplexité. {§88} L'Ainsi-Venu exposa ce Sutra pendant huit mille âges cosmiques sans jamais se reposer ni s'interrompre. Quand il eut exposé ce Sutra, il entra dans un vihara* et demeura en méditation pendant quatre-vingt-quatre mille kalpas. {§89} Alors, les seize shramaneras* bodhisattvas, sachant que l'Ainsi-Venu était en concentration sereine dans le vihara*, montèrent chacun au trône du Dharma et, également pendant quatre-vingt-quatre mille âges cosmiques, prêchèrent largement, à l'intention des quatre congrégations, le Sutra de la fleur du lotus du Dharma merveilleux en ses distinctions, chacun sauvant des êtres nombreux comme les sables de six cent millions de milliards de Gange. « Chacun d'eux montra, enseigna, leur apporta joie et bienfaits en les incitant à développer en eux l'esprit menant à l'Éveil complet et parfait sans supérieur*.» {§90} Les quatre-vingt-quatre mille kalpas passés, l'Ainsi-Venu Maha-bhijna-jnana-bhibhu* émergea de son recueillement-samadhi, se rendit au trône du Dharma, s'y assit, sereine et lucide, et proclama universellement à la grande multitude: "Ces seize shramanera* bodhisattvas sont fort exceptionnels; leurs facultés sont pénétrantes et aiguës, leur sagesse est lucide, ils ont fait offrande à des centaines de millions de bouddhas, en nombre incalculable, ils ont constamment pratiqué la conduite brahmique auprès d'un Éveillé, ont retenu la sagesse d'Éveillé, l'ont révélée et montrée aux êtres, les ont fait entrer en son sein. Vous devez tous les approcher aussi souvent que possible et leur faire offrande. Pourquoi cela? Si les auditeurs-shravakas*, les pratyekabuddhas* ainsi que les bodhisattvas sont capables de croire en l'enseignement prêché par ces seize bodhisattvas, de le maintenir sans le détériorer, ces gens devront tous obtenir l'Éveil complet et parfait sans supérieur*, la sagesse d'Ainsi-Venu.» {§91}L'Ainsi-Venu déclara aux bhiksus* : {§92} Ces seize bodhisattvas se plaisent constamment à prêcher le Sutra de la fleur du lotus du Dharma merveilleux. Les êtres aussi nombreux que les sables de six cent millions de milliards de Gange convertis par chacun de ces bodhisattvas renaissent de vie en vie en leur compagnie, croient tous dans le Dharma qu'ils entendent d'eux et le comprennent. Grâce à ces liens causauxx, ils obtiennent de rencontrer par milliers de myriades les bouddha Vénérés du Monde, sans cesse jusqu'à présent. {§93} Je vous le dis maintenant, ô bhiksus* ! Ces seize shramaneras*, disciples du Bouddha, ont à présent tous obtenu l'Éveil complet et parfait sans supérieur* ; dans les terres des dix directions, ils prêchent actuellement le Dharma et ont des centaines de millions de myriades de bodhisattvas et d'auditeurs-shravakas* qui constituent leur suite. {§94} Deux de ces shramaneras* sont devenus bouddhas à l'Est. Le premier, qui a nom Akshobhya, réside en la terre de Liesse ; le second s'appelle Merukuta*. Des deux bouddhas du Sud-Est, l'un s'appelle Simhaghoca*, l'autre Simhadhvaja*. Des deux bouddhas du Sud, l'un a pour nom Akasha-pratichthita*, l'autre Nityaparivrita*. Des deux bouddhas du Sud-Ouest, l'un s'appelle Indradhvadja*, l'autre Brahmadhvadja*. Des deux bouddhas de l'Ouest, l'un s'appelle Amitaba*, l'autre Sarvalokadha-tupadravodvega-pratyuttiran*. Des deux bouddhas du Nord-Ouest, l'un a pour nom Tamala-pattra-chandana-gandha*, l'autre Merukalpa*. Des deux bouddhas du Nord, l'un s'appelle Meghasvara*, l'autre Meghasvararaja*. L'Éveillé du Nord-Est s'appelle Sarvaloka-bhayastam-bhitatvavidhahvam sankaram*, et le seizième, c'est moi, Shakyamuni, qui ai réalisé l'Éveil complet et parfait sans supérieur* en la terre de Saha. {§95} Ô bhiksus* ! Lorsque nous étions shramanera*, nous avons chacun converti par notre enseignement des êtres aussi innombrables que les sables de millions de myriades de Gange et qui, entendant de nous le Dharma, réalisèrent l'Éveil complet et parfait sans supérieur*. Parmi ces êtres, il en est qui maintenant encore demeurent au niveau d'auditeur-shravaka*. J'assure leur conversion en leur enseignant constamment l'Éveil complet et parfait sans supérieur* et ces gens, grâce à ce Dharma, entreront graduellement dans la voie d'Éveillé. Comment cela se fait-il? C'est que la sagesse d'Ainsi-Venu est difficile à croire et difficile à comprendre. {§96} Les êtres aussi innombrables que les sables du Gange qui furent convertis en ce temps-là, c'est vous-mêmes, bhiksus*, ainsi que les disciples et auditeurs-shravakas* des âges à venir après mon passage en parinirvana. {§97} Après que je serai passé en parinirvana, il se trouvera encore des disciples qui n'auront pas entendu ce Sutra, qui ne connaîtront ni ne percevront ce que pratiquent les bodhisattvas, mais, de par les mérites qu'ils auront acquis, ils concevront d'eux-mêmes la notion de passage en bodhéité et devront entrer dans le nirvana. {§98}Je serai devenu Bouddha en une autre terre et aurai alors un nom différent; bien que ces gens auront conçu la notion de passage en bodhéité pour entrer dans le nirvana, ils seront, en cette terre-là, en quête de la sagesse de bouddha et obtiendront d'entendre ce Sutra. Car ce n'est que grâce au véhicule de bouddha que l'on obtient de passer en nirvana, il n'existe pas d'autres véhicules, à part les enseignements exposés en manière de moyens habiles par les Ainsi-Venus. {§99} Ô bikhsus, quand l'Ainsi-Venu s'aperçoit de lui-même que l'heure du parinirvana arrive et que la multitude aussi est purifiée, ferme en sa foi et sa compréhension, qu'elle a accédé à l'enseignement de la vacuité (shunya, ku) et qu'elle est profondément entrée en samadhi* , il réunit alors la foule des bodhisattvas et des auditeurs-shravakas* pour leur exposer ce Sutra : en ce monde, il n'est pas deux véhicules pour obtenir la bodhéité, ce n'est qu'avec le Véhicule unique d'Éveillé que l'on obtient le nirvana. {§100} Il convient de le savoir, ô bhiksus*, les moyens appropriés* de l'Ainsi-Venu pénètrent au plus profond de la nature des êtres; si ceux-ci se complaisent en volonté aux enseignements mineurs, s'ils restent profondément attachés aux cinq désirs, il prêchera le nirvana à leur intention. Ces gens qui l'entendront l'accepteront avec foi. {§101} Imaginez une mauvaise route de cinq cents yojana, dangereuse, désolée, sans jamais personne, un endroit effrayant. Il y aurait une troupe nombreuse, qui désirerait franchir cette route pour accéder à l'emplacement d'un trésor inestimable. Ils ont un guide, intelligent et lucide, qui connaît bien les passages praticables et impraticables de cette route escarpée ; il dirige la troupe, désireux de lui faire franchir ces difficultés. À mi-chemin, le groupe qu'il mène est las et découragé, ils s'adressent au guide : «Nous sommes au comble de la fatigue, et, de surcroît, effrayés. Nous ne pouvons aller plus avant et nous avons une longue route devant nous. À présent, nous désirons rebrousser chemin.» Le guide, homme de ressources et d'expédients, a cette pensée: "Les malheureux ! Comment peuvent-ils renoncer à un vaste trésor et vouloir rebrousser chemin? " Sur cette pensée, à plus de trois cents yojana sur la route escarpée, grâce au pouvoir de ses expédients, il fait, par fantasmagorie, apparaître une ville et déclare à la troupe: "N'ayez pas peur, vous n'aurez pas à rebrousser chemin voici maintenant une grande cité où vous pourrez faire halte et agir comme bon vous semble ; si vous y pénétrez, vous vous trouverez rapidement soulagés. Dès que vous serez en mesure de progresser jusqu'au lieu du trésor, vous pourrez repartir." {§102} Alors la troupe, qui était au comble de la fatigue, se réjouit grandement en son coeur et applaudit à ce fait sans précédent: "À présent que nous avons échappé à cette mauvaise route, nous pourrons rapidement trouver le soulagement." Sur ce, le groupe s'avance et entre dans la cité illusoire, en ayant la sensation d'être sauvé et de se trouver soulagé. {§103} Alors le guide, sachant que sa troupe se trouve désormais reposée, qu'elle ne connaît plus fatigue ni lassitude, fait disparaître la cité illusoire et déclare aux voyageurs: "Allons, vous autres, l'emplacement du trésor est proche; la grande ville de tout à l'heure, c'est moi qui l'ai créée par fantasmagorie pour votre repos d'étape, c'est tout." {§104} Ô bhiksus*, il en va de même pour l'Ainsi-Venu: à présent, c'est lui qui est votre grand guide, il sait que la mauvaise route des naissances, morts, passions est dure, escarpée, longue, qu'il faut la quitter et s'en sauver. Si les êtres n'entendent que le Véhicule unique de bouddha, ils ne désireront pas voir l'Éveillé, ni s'en approcher, mais ils se feront cette réflexion: la voie de bouddha est longue, ce n'est qu'en subissant longtemps souffrances et peines qu'on peut réaliser l'état de bouddha. {§105} Sachant que telle est la lâcheté, la faiblesse, l'infériorité de leur pensée, grâce au pouvoir de ses expédients, il leur prêche les deux nirvana* afin de leur ménager un repos d'étape à mi-chemin. Si les êtres restent à demeure aux deux voies, l'Ainsi-Venu leur explique alors: "Ce à quoi vous oeuvrez n'est pas encore accompli; le niveau auquel vous demeurez est proche de la sagesse de bouddha. Il convient de poursuivre vos réflexions et considérations: le nirvana que vous avez gagné n'est pas authentique et réel, il n'est que l'effet du pouvoir des expédients de l'AinsiVenu, qui a établi pour sa prédication une triple distinction dans le Véhicule unique, de la même façon que le guide crée par fantasmagorie une grande ville afin d'y faire un repos d'étape." Dès qu' il sait qu'ils se sont reposés, il leur annonce que le lieu du trésor est à proximité: "Cette ville n'est pas réelle, je n'ai fait que la créer par fantasmagorie." {§106} Alors le Vénéré du monde*, voulant réitérer cette idée, s'exprima en stances: L'Éveillé
Maha-bhijna-jnana-bhibhu*, {§134} Imaginez l'exemple d'une route mauvaise et escarpée, Commentaire de Nikkyo Niwano sur ce chapitre Ce qu'en dit Nichiren ; Citations dans les goshos SUITE (chapitre VIII) |
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