DICTIONNAIRE des TERMES BOUDDHIQUES

français, japonais, chinois, sanscrit, pali


Méditation

Terme générique qui recouvre un grand nombre de pratiques psycho-mentales et qui correspond au terme sanscrit de bhavana, la culture mentale. Etat de concentration exceptionnel où la disparition de la conscience éphémère de soi est considérée comme fusion avec la nature de bouddha.

La méditation bouddhique (shikan, zen, chan, dhyana) comporte généralement deux aspects :

A. recueillement (samatha) qui permet de pacifier l’esprit et l’amener à un état de calme nécessaire pour fixer l'esprit sur un seul objet : souffle, sons, mouvement, perceptions, etc. On l’appelle parfois concentration-paramita car elle fait partie des six perfections auxquelles tendent les méditants. La pacification de l’esprit est nécessaire à l’élaboration de la pensée juste* Dans la concentration-paramita, la conscience de celui qui médite et l'objet de méditation sont distincts ; on peut observer sa propre action visant à connaître l'objet soumis à la méditation.

B. introspection, intuition, lâcher-prise, laisser-advenir (vipassana). La qualité de la perception des phénomènes à laquelle aboutissent la vigilance et l’attention (smriti*) obtenues par samatha peut être ensuite intériorisée dans une concentration profonde avec une certaine fusion entre sujet et objet de méditation. Le méditant perçoit la huitième conscience.

C. méditation-samadhi* (littéralement "l'état de l'esprit qui se contient lui-même", la pensée sans penser). Concentration-extatique, fusion complète du sujet et de l'objet. Méditation profonde avec une certaine perte de perception environnementale et accession à la neuvième conscience. Perception des phénomènes dans leur ainsité et approche de la réalité ultime.
Certaines écoles ne voient pas de différence de nature entre vipassana et samadhi* mais seulement un degré d’intensité de concentration. On dénombre alors jusqu’à 108 samadhi* différents. Le Sutra du Lotus en cite une vingtaine.

D. méditation tendai ou shikan (littéralement arrêt ou calme (samatha) et examen ou vision lucide (vipassana). Technique méditative visant à atteindre la concentration mentale et l’intuition spirituelle qui fut développée par Zhiyi à partir des bhavanas bouddhiques de l'Inde. Il a ajouté à ces dernières les méditations sur ichinen sanzen. C'est une méditation assise qui, d’après la tradition, aurait été pratiquée par Shakyamuni et comporte les deux aspects samatha et vipassana (arrêt et examen). L'arrêt est celui des pensées triviales et conceptuelles et l'établissement de la paix mentale. Puis vient le vipassana, concentration-introspection. Zhiyi emploie les termes de jo (méditaion) et shikan (samatha / vipassana) quand il parle de méditation sur un objet. Il dénombre alors dix grandes catégories avec 25 exercices préparatoires. Cette méditation peut porter sur le corps du méditant, ses sensations, ses affects, son environnement, etc. Mais il emploie le terme samadhi* quand le but est de percevoir le "domaine de l'insondable", c'est-à-dire l'unité parfaite de la Triple explication (santai), ou ichinen sanzen dans l'esprit d'un être.

A l'époque de Nichiren, l'école Tendai utilisait comme technique de méditation aussi bien l'attention portée au souffle qu'aux sons : récitation de mantra (méditation mantraïque).

Voir également : méditations bouddhiques

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