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Extraits de gosho sur |
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le simple mortel, bompu
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Ne
recherchez jamais aucun des enseignements de Shakyamuni, ni les bouddhas
et bodhisattvas de l'univers, en dehors de vous-même. Votre maîtrise
du bouddhisme n'atténuera pas si peu que ce soit, vos souffrances
de simple mortel tant que vous n'aurez pas perçu
la nature fondamentale de votre propre vie. Si vous cherchez la bodhéité
en dehors de vous-même, toutes vos pratiques et bonnes actions n'auront
aucun sens. Le degré
moyen est constitué par le meurtre d'une personne, depuis un simple
mortel jusqu'à un anagamin.
Un tel meurtre aura pour conséquence d'entraîner celui qui
le commet dans les voies de l'enfer, des esprits faméliques ou
des animaux où il subira inévitablement les souffrances
propres au degré moyen. Un simple
mortel est un bouddha, et un bouddha est un simple mortel. C'est exactement
le sens d'ichinen
sanzen et celui de la phrase "le temps est sans limite
ni borne depuis que j'ai en fait atteint la bodhéité." Les sutras
Shinjikan, Bommo
et d'autres encore affirment que ceux qui étudient le bouddhisme
et reçoivent les préceptes menant à l'Éveil
parfait et immédiat doivent nécessairement s'acquitter
de leur dette de reconnaissance. Je ne suis qu'un simple mortel
ignorant, fait de chair et de sang. Je ne suis délivré d'aucune
des trois catégories d'illusions.
Pourtant, parce que je suis resté fidèle au Sutra du
Lotus, j'ai été insulté, calomnié, battu
et banni. Il est dit
dans le neuvième volume du Sutra
du Nirvana : "... Parmi les simples mortels,
il doit être prêt à donner sa vie, exposer sans défaillance
l'enseignement secret (zuitai,
himitsu) de l'Ainsi-Venu contenu
dans les sutras du Mahayana."
Mais nous lisons que l'immensité des bienfaits obtenus en récitant ne serait-ce qu'un seul mot du Sutra du Lotus est telle que c'est la seule chose que la sagesse du Bouddha ne puisse sonder. Comment, alors, de simples mortels comme nous, ayant commis de si nombreuses offenses au Dharmai, seraient-ils en mesure d'évaluer de tels bienfaits ? Sur la récitation des chapitres Hoben et Juryo (Kamakura, 1264, à la femme de Hiki Daigaku Saburo Yoshimoto) Ils agirent
ainsi pour ne pas trahir leur promesse ou ne pas être coupables
de mensonges. Il est donc encore moins concevable que des auditeurs-shravakas,
des bodhisattvas ou des bouddhas puissent mentir ! Par le passé,
alors que le Bouddha n'était encore qu'un simple mortel pratiquant
les enseignements des sutras du Hinayana,
il observa les cinq préceptes.
Le quatrième d'entre eux est l'interdiction du mensonge. Il respecta
rigoureusement ce précepte, sans jamais le transgresser, même
si cela mettait ses biens ou sa vie en danger. Il est extrêmement
difficile de naître sous forme humaine, et extrêmement rare
de rencontrer le Véritable Dharma. Si vous désirez vous
libérer rapidement des croyances erronées pour adhérer
à ce qui est correct, quitter le statut de simple mortel et atteindre la bodhéité, vous devriez abandonner
les enseignements Nembutsu, Shingon,
Zen et Ritsu,
et adopter ce texte merveilleux du Véhicule
unique. Si vous le faites, vous pourrez, sans aucun doute, secouer
la poussière et les souillures de l'illusion et de l'impureté,
et vous manifester comme la pure concrétisation de la bodhéité. Ceux qui critiquaient Zhiyi*
et Saicho
disaient : "Les fondateurs de notre école appartenaient aux
quatre rangs de saints, étaient
des sages vertueux des temps anciens alors que vous n'êtes qu'un
simple mortel ignorant de la fin de l'époque du
Dharma
formel." La question, toutefois, n'est pas de savoir si
une personne vit à l'époque du Dharma correct, du Dharma
formel ou des Derniers
jours du Dharma, mais si elle s'appuie ou non sur le texte
du Sutra véridique. Une fois de plus, la question n'est pas de
savoir quelle est la personne qui enseigne mais si l'enseignement est
oui ou non vérifiable. Le grand bodhisattva Hachiman, divinité qui règne sur ce pays, est né le 8ème jour du 4e mois. Le Bouddha Shakyamuni, guide de ce monde Saha, est, lui aussi, né le 8ème jour du 4e. Votre fillette est née le huitième jour du mois, bien qu'en un mois différent. Elle pourrait bien être la réincarnation de Shakyamuni ou d'Hachiman. Simple mortel que je suis, moi, Nichiren, ne puis l'affirmer avec certitude, mais je suis certain que tout cela est lié au gohifu (note) que je vous ai donné. Quelle joie cela doit être pour vous, les parents ! La naissance de Tsukimaro (8 mai 1271 à Shijo Kingo) Les divers
sutras du Hinayana condamnent
le mal et font l'éloge du bien. Mais le Sutra
Vimalakirti condamne les vertus des personnes des deux
véhicules et fait l'éloge des défauts d'un simple
mortel. On pourrait presque croire qu'il ne s'agit plus d'un
écrit bouddhique mais des enseignements d'une école erronée.
En fait, ce sutra veut clairement indiquer qu'il est impossible aux personnes
des deux véhicules de devenir
bouddha. Yu et Chong-Hua
étaient tous deux de modeste origine. Mais ils furent d'une piété
filiale exemplaire et les deux rois Yao et Shun les firent appeler et
leur léguèrent le trône. Ainsi des enfants du peuple,
en un jour, devinrent rois. De même qu'une personne du peuple peut
devenir roi, un simple mortel peut devenir bouddha en un instant. C'est
le coeur du principe de ichinen
sanzen. Le bodhisattva
Fukyo était une personne de
shozuiki et Nichiren est un simple
mortel de myoji-soku*,
qui sont toutes deux les premières étapes de la pratique. Les deux bouddhas
Shakyamuni et Taho ne sont que des
fonctions du bouddha fondamental, tandis que Myoho Renge Kyo est le bouddha
fondamental. C'est ce que le Sutra appelle "le secret de l'Ainsi-Venu
et son mystérieux pouvoir". (réf.)
"Le secret" désigne la réalité des Trois
Corps du Bouddha et "son mystérieux pouvoir", leurs
fonctions. La réalité est le bouddha fondamental et la fonction,
un bouddha transitoire. Un simple mortel est la réalité
des Trois Corps, ou le bouddha fondamental.
Le Bouddha est la fonction des Trois
Corps, c'est-à-dire un bouddha transitoire. On a cru que Shakyamuni
était un être doté des trois
vertus de souverain, maître et parent pour notre bien à
nous, simples mortels, mais au contraire, c'est le simple
mortel qui le dote de ces trois
vertus. Car notre
époque est celle des conflits, celle où le Dharma pur a
disparu, où le maître n'est qu'un simple mortel
et ses disciples des incroyants en proie aux trois
poisons. C'est pourquoi les hommes rejettent le bon maître et
lui préfèrent les mauvais moines. Moi, Nichiren,
je ne suis qu'un simple mortel et, comme tel, il m'est
difficile de croire en l'enseignement du Bouddha. Mais, ce que je viens
de dire, j'en suis aussi certain que de la chaleur du feu ou de la fraîcheur
de l'eau lorsque j'y mets la main. C'est ma fidélité
au Sutra du Lotus qui m'a valu d'être exilé, comme
auparavant sur la péninsule d'Izu. C'est pourquoi au fond du cœur,
j'ai ressenti une immense joie, même si une telle affirmation peut
passer pour vantardise de ma part. Si, depuis le passé
illimité, ma foi dans le Sutra du Lotus, à
tort ou à raison, m'avait valu des punitions, comment aurais-je
pu renaître en cette vie sous la forme d'un simple mortel ? Ni la Terre
pure, ni l'enfer n'existent en dehors de nous-même ; ils se trouvent
dans notre propre coeur. On appelle bouddha celui qui s'éveille
à cette vérité, celui qui l'ignore, simple
mortel. Le Sutra du Lotus nous éveille à
cette réalité et celui qui croit dans le Sutra du Lotus
découvrira que l'enfer même peut se changer en Terre
de Bouddha. [...] Mais il est naturel d'éprouver du chagrin
lorsqu'on est simple mortel. Même les sages ressentent
parfois de la tristesse. Lorsque le Bouddha Shakyamuni disparut, ses principaux
disciples, qui étaient pourtant éveillés à
la réalité de la vie, manifestèrent leur chagrin. Le Roi-Démon
du sixième Ciel et son armée de dix régiments
ont mené une bataille contre le Pratiquant
du Sutra du Lotus sur la mer de la vie
et de la mort, en ce monde souillé de Saha,
où résident à la fois les sages et les simples mortels.
Comme je me battais pour les vaincre, ils essayèrent de me forcer
à abandonner ma vie en tant que Pratiquant du Sutra du Lotus.
Le Démon du sixième
Ciel et son armée de dix régiments ont mené une
bataille contre le Pratiquant du Sutra
du Lotus sur la mer de la vie
et de la mort, en ce monde souillé de Saha,
où résident à la fois les sages et les simples mortels.
Comme je me battais pour les vaincre, ils essayèrent de me forcer
à abandonner ma vie en tant que Pratiquant du Sutra du Lotus.
L'époque
du bodhisattva Fukyo était
celle du Dharma formel, alors que nous
vivons à l'époque mauvaise et impure des Derniers
jours du Dharma. Le bodhisattva Fukyo
était un pratiquant
à l'étape de shozuiki,
alors que moi, Nichiren, je suis un simple mortel à
l'étape de myoji-soku*.
Il plantait les graines de la bodhéité avec un enseignement
en vingt-quatre caractères, alors que je plante la graine avec
un enseignement de cinq caractères seulement. L'époque est
différente mais le principe qui permet de parvenir à l'Éveil est exactement le même. Zhanlan*
dit que les bienfaits obtenus en faisant des offrandes au Pratiquant du
Sutra du Lotus à l'époque des Derniers
jours sont plus grands que ceux qui découlent des offrandes
à un bouddha doté des Dix titres honorables. C'est l'un
des vingt points (note)
cités par le Grand-maître Zhanlan*
comme preuve de la supériorité du Sutra du Lotus sur
tous les autres sutras. Bien qu'exposés par le Bouddha lui-même,
les deux principes (note)
évoqués ci-dessus semblent difficiles à croire. Comment
des dons faits à un simple mortel pourraient-ils procurer de plus
grands bienfaits que des offrandes
à un bouddha ? [...] Quant aux caractères du Sutra du Lotus, un aveugle
ne les voit pas du tout. Les yeux d'un simple mortel les voient de couleur
noire. Les personnes des deux véhicules
y perçoivent la non-substantialité.
Les bodhisattvas les voient de différentes couleurs, tandis que
ceux dont les graines de la bodhéité sont arrivées
à maturité les reconnaissent comme des bouddhas. Il
y a deux sortes de pratiquants du Sutra du Lotus. Le saint s'arrache
la peau et s'en sert pour recopier les caractères d'un sutra. Si
un simple mortel offre le seul kimono qu'il possède
au pratiquant du Sutra du Lotus, le Bouddha l'accepte et lui
accorde autant de prix qu'au don de sa propre peau. Sachant cela,
votre mari a certainement senti qu'un événement merveilleux
se préparait et que ce moine serait un jour hautement respecté.
Quand je fus exilé, il dut se demander comment le Sutra du
Lotus et les Jurasetsu avaient
pu tolérer cela. Quelle joie n'aurait-il pas éprouvée
s'il avait été encore en vie lorsque Nichiren fut gracié
! Comme il serait heureux de voir mes prédictions réalisées
maintenant que l'empire mongol a attaqué le Japon et que le pays
est en crise ! Tels sont les sentiments d'un simple mortel.
Ceux qui croient dans le Sutra du Lotus sont dans une situation
comparable à l'hiver qui ne manque jamais de se changer en printemps.
Je n'ai jamais vu ni entendu dire que l'hiver retourne à l'automne.
Je n'ai jamais entendu dire non plus que des croyants du Sutra du
Lotus soient restés de simples mortels. Une
phrase du sutra dit : "De tous ceux qui entendent le Dharma, il n'en
est pas un seul qui ne parviendra pas à la bodhéité." Mahadeva,
bien que simple mortel, prétendit être parvenu
au stade d'arhat et le savant-maître Vimalamitra*
se proclama le plus grand sage des cinq régions de l'Inde. Toutes
ces personnes, pour avoir commis la faute d'arrogance, sont tombées
dans l'enfer avici. Tant que Maudgalyayana
resta un simple mortel, il n'en eut pas conscience et
n' avait donc aucune raison d'en souffrir. Mais lorsque, une fois devenu
disciple du Bouddha, il parvint au stade d'arhat
et acquit la vision divine, il aperçut
sa mère dans le monde des esprits
faméliques*.
Ainsi, ce texte nous enseigne que, plus tard, après la mort du Bouddha, apparaîtront inévitablement des persécutions et des difficultés plus grandes et plus redoutables encore que celles qui se produisirent de son vivant. Si de telles épreuves, même pour le Bouddha, furent difficiles à endurer, comment un simple mortel pourrait-il supporter des persécutions encore plus graves ? Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo) A ce sujet,
il est dit, dans le huitième volume du Guketsu : "Si un simple mortel n'essaie pas de sortir du cycle
des souffrances de la vie
et de la mort et ne désire pas devenir bouddha, les démons
le protégeront comme des parents." Cela signifie que, même
si quelqu'un pratique en espérant planter les racines du bien,
s'il pratique le Nembutsu, le
Shingon, le Zen,
le Ritsu ou tout enseignement différent
du Sutra du Lotus, il n'aura que le démon
pour parent. Et vous demandez
s'il y a une différence entre les bienfaits
obtenus par la récitation de daimoku
lorsque c'est un sage qui le récite ou un simple mortel
(bompu) comme vous. La réponse est qu'il n'y en a aucune. L'or
reste le même dans les mains d'un sage ou dans celles d'un insensé,
et le feu ne change pas de nature, qu'il soit allumé par un fou
ou par une personne sensée. Il est dans
la nature des simples mortels de ne pas savoir ce qui leur adviendra dans
le futur. Ceux qui le savent précisément sont appelés
des saints et des sages. Shariputra, Maudgalyayana, Mahakashyapa étaient de grands arhats ayant acquis les trois formes de clairvoyance et les six pouvoirs mystiques. De plus, ils étaient des bodhisattvas qui, en écoutant le Sutra du Lotus, étaient parvenus à la première* des dix étapes de développement* et à la première étape de stabilisation, où l'on perçoit que rien ne naît ni ne s'éteint. Pourtant, même eux se sentirent incapables d'endurer les grandes persécutions qui attendent celui qui propage le Sutra du Lotus dans ce monde Saha à l'époque des Derniers jours du Dharma, et reculèrent devant cette tâche. A plus forte raison, comment un simple mortel n'ayant pas encore éliminé les Trois catégories d'illusions, à l'époque des Derniers jours du Dharma, pourrait-il devenir pratiquant de ce Sutra ? Mise en garde contre l'attachement à son domaine (Minobu, juillet 1277, à Shijo Kingo) Aucun autre sutra, en dehors du Sutra du Lotus, n'expose cette conclusion ultime, par conséquent ceux qui croient en ces sutras sont [comparables à de] simples mortels parvenus à l'étape de ri-soku*. Les bouddhas et les bodhisattvas qui apparaissent dans ces sutras ne sont même pas égaux à de simples mortels parvenus à l'étape de myoji-soku* qui débutent dans la pratique du Sutra du Lotus. A plus forte raison, comment pourraient-ils atteindre l'étape de kangyo-soku* alors qu'ils ne récitent pas daimoku ? Ainsi ai-je entendu (Minobu, 28 novembre 1277, à Soya Kyoshin) Le Grand-maître
Kukai*,
au Japon, a déclaré : "... Le bouddha du chapitre Juryo*
(XVI), coeur du Sutra du Lotus, est un
bouddha du point de vue des enseignements exotériques ; mais, du
point de vue des enseignements ésotériques, il n'est rien
de plus qu'un simple mortel, prisonnier des illusions et des désirs,
et entravés par eux." Le septième
obstacle est celui qu'on appelle le Démon
du sixième Ciel. Quand un simple mortel à
l'époque des Derniers jours du
Dharma est sur le point d'atteindre la bodhéité, s'étant
éveillé à la véritable signification de tous
les enseignements du Bouddha et ayant compris le sens profond du Maka
Shikan, le Démon
du sixième Ciel est grandement surpris et se dit : "C'est
insupportable ! Si cette personne continue à vivre dans mon domaine,
non seulement elle quittera elle-même les souffrances de la naissance
et de la mort mais elle guidera aussi les autres [vers l'Éveil ]. Un bouddha
n'apparaît en ce monde qu'au terme d'innombrables
kalpas. Pourtant, il est encore plus difficile de rencontrer le Sutra
du Lotus que de rencontrer un bouddha. Et même si l'on rencontrait
le Sutra du Lotus, il est encore plus rare pour un simple
mortel, à l'époque des Derniers
jours du Dharma, de rencontrer le véritable Pratiquant du Sutra.
Car le Pratiquant du Sutra du Lotus, qui l'enseigne à
l'époque des Derniers jours du
Dharma, dépasse encore les bouddhas et bodhisattva apparaissant
dans les sutras des périodes
Kegon, Agon, Hodo et Hannya, et les plus de mille deux
cents Honorés du Sutra
Vairocana* - qui n'ont
pas enseigné le Sutra du Lotus. Comme il est donc extraordinaire que, sans m'avoir encore jamais rencontré, vous m'envoyiez si souvent des messagers ! Il est dit, dans le quatrième volume du Sutra du Lotus, que le Bouddha Shakyamuni prendra la forme d'un simple mortel pour faire des dons au pratiquant du Sutra du Lotus. Le Bouddha Shakyamuni est-il entré dans votre corps, ou est-ce la manifestation de vos mérites accumulés par le passé ? La tortue borgne et le bois de santal flottant (Minobu le 26 mars 1279 à la femme de Matsuno Rokuro Zaemon Nyudo) Notre temps correspond aux cinq
cents premières années de l'époque des Derniers
jours du Dharma. Le texte du Sutra établit clairement
que c'est à ce moment-là que le bodhisattva Jogyo
fera son apparition et confiera
les cinq caractères Myo Ho Ren Ge Kyo à tous les simples mortels au Japon. De plus, la personne qui persévère et qui, malgré les persécutions, adhère au Sutra du début jusqu'à la fin est l'Envoyé du Bouddha. Mon esprit n'est peut-être pas celui d'un Envoyé du Bouddha car mon corps est celui d'un simple mortel. Toutefois, puisque j'ai suscité la haine des Trois grands ennemis et puisque j'ai été exilé à deux reprises, je suis semblable à un Envoyé du Bouddha. Il est dit
dans le Sutra Shrimala
: "Le Bouddha permet aux simples mortels qui n'ont pratiqué
que des enseignements non bouddhiques de créer de bonnes causes
qui les conduiront vers les mondes des
hommes et du Ciel ; à ceux
qui recherchent la voie de l'étude,
le Bouddha enseigne le véhicule qui mène à cet état ; à ceux qui recherchent la voie
de l'Éveil personnel, il révèle le véhicule qui
mène à cet état ; et à ceux qui recherchent
la voie du Mahayana, il enseigne
cette voie." La Source des Joyaux est appelée ainsi parce
qu'en elle, les cailloux se transforment en pierres précieuses.
De même, ces cinq caractères peuvent changer un simple
mortel en bouddha. N'étant
qu'un simple mortel, j'avais la nostalgie de mon village natal et de ses
habitants. On lit dans
le Hokke shuku du Grand-maître
Saicho : "Sachez que, parmi
les sutras sur lesquels s'appuient les autres écoles, aucun ne
contient le principe de l'atteinte de la bodhéité sans
changer d'apparence. Même si certains d'entre eux semblent y faire
vaguement allusion, cela ne concerne que des personnes parvenues à
la huitième des dix étapes
de développement*
ou au-dessus. Ces sutras ne reconnaissent pas la possibilité d'atteindre
la bodhéité sous la forme d'un simple mortel (bompu).
Seule l'école Tendai-Hokke
énonce clairement ce principe de l'atteinte de la bodhéité
sans changer d'apparence." Mais, bien
que je vive dans une masure abandonnée, au plus profond de ma chair
de simple mortel, je conserve le Dharma secret et ultime,
hérité du Bouddha Shakyamuni au Pic
du Vautour. Mon coeur est là où tous les bouddhas entrent
dans le nirvana ; ma langue, là
où ils font tourner la Roue du Dharma, là où ils naissent en ce monde ; et ma bouche,
là où ils atteignent l'Éveil.
Ainsi, lorsqu'un
simple mortel, à l'époque des Derniers
jours du Dharma, croit en ne serait-ce qu'un ou deux mots du Sutra
du Lotus, c'est comme s'il possédait la même langue
que tous les bouddhas des dix
directions. Je me demande quel bon karma
j'ai pu créer par le passé pour naître sous la forme
d'une telle personne et cela me remplit de joie. Les divers
sutras exposés avant le Sutra
du Lotus traitent du corps et de l'esprit des simples
mortels.
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Voir également : atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence | |||