Il
n’existe pas de Dharma du bouddha en dehors de ces douze liens
causaux qui sont le Sutra du Lotus. Le savoir est se connaître.
Ne pas le savoir revient à offenser le Dharma. C’est ce que
signifie “Si certains, sans y prêter foi, calomnient
ce Sutra, ils briseront alors l’ensemble des graines de
bodhéité de ce monde.”(réf.)
Il n’existe pas de bouddha, il n’y a pas de Sutra
du Lotus ailleurs et séparément de nous. [...]
Aussi, ceux qui ne croient pas dans le Sutra du Lotus
et l’offensent, tournent le dos à tous les bouddhas,
tournent le dos à toutes les divinités, se détournent
de leurs parents, s’opposent au souverain et au
maître. Ils s’opposent aux montagnes, s’opposent
aux océans. Ils s’opposent au soleil et
à la lune, s’opposent par conséquent
à toutes les choses.
[...] Lorsque l’on meurt, les cinq racines s’en vont également.
Même si la substance des cinq racines meurt, leur forme ne s’éteint
pas. Cependant, sans le cœur, comment un mort peut-il voir et entendre ? Cela ne correspond pas à ce que l’on sait et il en va de
même pour les offenseurs du Lotus. Notre
cœur est dans le Lotus. Or, offenser le Lotus,
perdre son cœur, c’est ne pas posséder les six racines.
Les écoles (fondées sur les sutras) antérieurs,
n’ayant pas la foi dans le Lotus et l’offensant
par le Hinayana et les enseignements
provisoires, sont des cadavres sans cœur.
Les douze liens
causaux (1256 )
Après
avoir puni Mononobe no Moriya
pour son opposition au bouddhisme, le prince Shotoku
entreprit de construire des temples et des pagodes au Japon. Depuis cette
époque, du souverain suprême aux masses innombrables, tous
ont vénéré les statues du Bouddha et ont attentivement
étudié les écrits bouddhiques.
[...] Ainsi, il est dit dans le Sutra
Ninno* : "De mauvais moines, dans l'espoir d'acquérir
gloire et profit, se présentent en grand nombre devant le souverain,
l'héritier présomptif ou les autres princes, pour prêcher
des doctrines qui mènent à l'opposition au Dharma
bouddhique et à la destruction du pays. Incapables de
distinguer le vrai du faux, les souverains écoutent et adoptent
de telles doctrines, créant des lois injustes et en désaccord
avec les préceptes bouddhiques.
De cette façon, ils provoquent la destruction du bouddhisme et
du pays."
[...] Ils seront comme des chats qui guettent une souris. Et ils répéteront
sans cesse : "J'ai atteint le stade d'arhat
! " Extérieurement, ils paraîtront sages et bons, mais
en eux-mêmes ils entretiendront avidité et jalousie. Ils
se récuseront en prenant des allures de brahmanes ayant fait vœu
de silence. Ce ne seront pas de véritables moines, ils n'en auront
que l'apparence. Consumés par leurs vues erronées, ils s'opposeront
au Dharma correct.
[...] Il [Honen] tourne le dos aux passages des trois
sutras de la Terre pure, sutras de sa propre école, qui contiennent
le serment d'Amida de sauver tous
les êtres humains, "sauf ceux qui commettent les cinq
forfaits ou calomnient le
Dharma correct". Dans le même temps, il se révèle
incapable de comprendre l'avertissement contenu dans le second volume
du Sutra du Lotus, le plus important sutra exposé durant
les cinq périodes d'enseignement
de la vie du Bouddha, qui dit : "Celui qui refuse d'avoir foi en ce
Sutra et, au lieu de cela, s'y oppose... Après
sa mort, il tombera dans l'enfer avici."(réf.)
[...] Le Sutra du Nirvana
affirme : "Si un moine, même un bon moine, voit quelqu'un
s'opposer au Dharma et n'y prête pas attention, s'abstenant
de le réprimander, de le chasser ou de le punir pour son offense,
alors ce moine est l'ennemi du bouddhisme. Mais s'il fait tout pour chasser
la personne qui s'oppose au Dharma, la réprimander
ou la punir, alors il est mon disciple et il comprend véritablement
mes enseignements." Je ne suis peut-être pas un "bon moine"
mais je ne veux surtout pas être accusé d'être l"ennemi
du bouddhisme".
[...] Depuis que j'étudie le bouddhisme, j'ai fréquemment
réfléchi à ce problème, et j'en conclus qu'écarter
ceux qui s'opposent au Dharma et respecter les moines
qui suivent la voie correcte est la meilleure façon d'assurer la
stabilité à l'intérieur du pays et la paix dans le
monde entier.
[...] Je n'ai certainement pas l'intention de supprimer les enfants du
Bouddha. La seule chose que je réprouve, c'est l'offense
le Dharma. Dans les enseignements des bouddhas précédant
Shakyamuni, les moines qui s'opposaient au Dharma étaient
passibles de mort. Mais, selon les sutras exposés depuis sa venue,
il suffit d'empêcher que des moines de ce genre reçoivent
des offrandes. Si, aujourd'hui,
l'ensemble des Quatre sortes
de croyants à l'intérieur des quatre
mers et des dix mille pays cessait simplement de faire des offrandes
aux mauvais moines pour, au contraire, se consacrer à ce qui est
correct, comment de nouveaux fléaux pourraient-ils survenir et
comment pourrions-nous être confrontés à des désastres ? "
[...] Le visiteur dit : "Puisque cela concerne à la fois cette
vie et celles à venir, qui pourrait se dispenser d'être prudent
en la matière ? Qui pourrait se permettre de ne pas tenir
compte de ce que vous dites ? Maintenant, en examinant les passages
des sutras que vous avez cités, et en voyant exactement les mots
du Bouddha, je comprends que l'opposition au Dharma est en vérité
une offense très grave, et que dénigrer le Dharma est bien une faute terrible.
[...] Quand nous examinons cette grande diversité de sutra, nous
remarquons qu'ils mettent tous l'accent sur la gravité
de l’offense au Dharma. Comme il est regrettable que tous
les hommes s'éloignent ainsi de la porte du Dharma correct pour
s'enfoncer si profondément dans la prison de ces dogmes malfaisants
! Comme il serait stupide qu'ils tombent, l'un après l'autre, dans
les traquenards de ces doctrines mauvaises et restent si longtemps prisonniers
des filets de ces enseignements erronés ! [...] Chunda demanda
à nouveau : 'Que signifie le terme icchantika ? '
Le Bouddha répondit : 'Chunda, imagine qu'il y ait des moines ou
des nonnes, des laïcs, hommes ou femmes, qui prononcent des paroles
irréfléchies et mauvaises et s'opposent au Dharma
correct, et que ces personnes continuent à commettre ces
fautes graves sans jamais montrer le moindre désir de s'amender
ni aucun signe de repentir sincère. Je dirai que de telles personnes
suivent la voie des icchantika.
[...] On lit dans le
Sutra du Nirvana : "Je confie maintenant le Dharma
correct, d'une excellence sans pareille, aux souverains, aux ministres,
aux hauts dignitaires, et aux Quatre
sortes de croyants. Si quelqu'un s'oppose au Dharma correct,
les hauts dignitaires et les Quatre sortes de croyants doivent le réprimander
et lui montrer ses fautes."
[...] D'après le Sutra du Lotus, ceux qui calomnient
les écrits du Mahayana
commettent une faute plus grave que les cinq
forfaits. C'est pourquoi ils tomberont dans la grande forteresse de
l'enfer avici
et ne pourront espérer en sortir avant d'innombrables kalpas.
Selon le Sutra du Nirvana,
il est autorisé de faire des dons à quelqu'un qui a commis
un des cinq forfaits, mais pas
à ceux qui s'opposent au Dharma, celui qui tue,
ne serait-ce qu'une fourmi, tombera dans l'une des trois mauvaises voies,
mais celui qui contribue à empêcher l'opposition
au Dharma atteindra l'état de non régression.
[...] En fait, les opposants au Dharma et leurs complices
sont si nombreux qu'on ne peut les compter. Ne sont-ils pas des destructeurs
du Bouddha ? Ne sont-ils pas des destructeurs du Dharma ? Ne sont-ils pas des destructeurs du Sangha ? [...] Le Sutra du Lotus et le Sutra
du Nirvana représentent le coeur même des doctrines
enseignées par Shakyamuni durant les cinq
périodes de sa vie. Les avertissements qu'ils contiennent sont
d'une extrême gravité. Qui pourrait ne pas en tenir compte ? Et pourtant, ceux qui oublient la voie correcte et calomnient
le Dharma accordent leur croyance au Senchaku Shu de Honen
et s'enfoncent de plus en plus dans l'aveuglement et l'ignorance.
Rissho Ankoku ron (Kamakura-Matsubagayatsu,
juillet 1260)
Je constate
que les pratiquants des écoles Hokke
et Shingon n’en sont pas
à un stade avancé, n’ont pas une foi solide, et récitent
les sutras sans en connaître le sens, uniquement pour en retirer
des profits et des honneurs. Le reliquat de leur faute, celle d’avoir
dénigré le vrai Dharma dans leurs vies passées, subsiste
toujours.
[...] La méthode à employer pour traiter les blasphémateurs
du vrai Dharma est également enseignée dans les sutras.
Le Sutra du Nirvana
déclare : "Le Bouddha a enseigné que vous devriez faire
des dons à tous, sauf à ceux… qui commettent la grave
faute de dénigrer le vrai Dharma (…) Tout le monde fera votre
éloge et vous admirera si vous faites l’aumône à
tous sauf aux icchantika, ceux
qui sont dépourvus de la nature de bouddha, et qui calomnient
le vrai Dharma."
Sainan Koki
Yurai - La cause des désastres (Kamakura,
février 1260)
De même
que le grand océan "rejette les cadavres", la pratique
du Sutra du Lotus permet de rejeter à tout jamais les
oppositions au Dharma et l'incroyance incorrigible des
icchantika.
La
même saveur salée (1261 ? )
En naissant
dans la famille d'un meurtrier, d'un voleur, d'une personne qui transgresse
les règles de bonne conduite ou qui offense le Dharma correct,
même si l'on n'a pas soi-même commis ces crimes, on partage,
en réalité, le karma de ceux qui en sont coupables.
[...] [Le Bouddha] fit ce voeu : "Viendra un temps où prévaudront
les cinq impuretés, où
les fausses doctrines seront prospères et où les opposants
au Dharma empliront le pays. A cette époque-là,
les innombrables divinités
tutélaires bienveillantes, ne pouvant plus goûter la
saveur du Dharma, verront leur force
et leur majesté s'amoindrir.
Les quatre sortes
de reconnaissance (Izu,
le 16 janvier 1262 à Kudo Yoshitaka)
Mais au Japon,
à notre époque, des maîtres exhortent à abandonner
la pratique du Sutra du Lotus pour se consacrer exclusivement
à l'invocation du nom du bouddha Amida.
Certains enseignent les préceptes du Hinayana,
et parlent avec mépris des grands moines du Mont Hiei tandis que d'autres font état d'une vérité
particulière (note)
qui leur aurait été transmise en dehors des sutras, dénigrant le Véritable Dharma du Sutra du Lotus. Ce sont
là des personnes qui font une grave erreur sur le temps. Elles
sont comparables au moine Agramati*, calomniant le bodhisattva
Kikon, et au Maître
de doctrine*
Gunaprabha qui agit de manière
méprisante envers le bodhisattva Maitreya,
et qui attirèrent ainsi les terribles souffrances de l'enfer avici.
[...] Mais, même si l'on comprend les capacités de ses auditeurs,
il faut enseigner exclusivement le Sutra du Lotus à ceux
qui s'opposent au Dharma, afin qu'ils puissent créer avec
lui un lien, même d'opposition.
A cet égard, il faut agir comme le bodhisattva Fukyo.
Si l'on s'adresse à des personnes à qui l'on reconnaît
la capacité de devenir des sages, il faut leur enseigner d'abord
le Hinayana, puis le Mahayana
provisoire*
et, pour finir, le Mahayana définitif*.
Mais si l'on s'adresse à des personnes ignorantes de moindres capacités,
il faut, avant tout, leur enseigner le Mahayana
définitif*.
Car, ainsi, qu'elles choisissent de croire ou de s'y opposer,
elles recevront de même la graine de l'Éveil. [...] Par contre,
dans les Trois périodes,
aux époques du Dharma correct, du Dharma formel et des Derniers
jours du Dharma, il ne faut jamais faire d'offrandes à
des personnes qui s'opposent au Sutra du Lotus, qu'elles
observent les préceptes, les transgressent ou les ignorent totalement.
Si des offrandes sont faites à ceux qui s'opposent au Sutra
du Lotus, inévitablement les Trois
calamités et les Sept désastres frapperont le pays et
ceux qui font ces dons tomberont dans la grande citadelle de l'enfer avici.
[...] Pour finir, tous s'opposent au Dharma bouddhique
et ceux que leur opposition au Dharma précipite
dans l'enfer avici
sont plus nombreux que toutes les particules de la terre réduite
en poussière, tandis que ceux qui parviennent à échapper
aux souffrances de la naissance et de
la mort sont moins nombreux que les grains de sable qui pourraient
tenir sur un ongle.
L'enseignement,
les capacités, le temps et le pays
(Izu,
10 février 1262 ? )
Ignorer la
suprématie [du Sutra du Lotus] et prétendre que
d'autres sutras le valent, c'est commettre la pire de toutes les offenses
au Dharma un crime majeur, de la plus grande gravité. Aucune comparaison
ne peut en donner une juste image. Les bouddhas, en dépit de tous
leurs pouvoirs magiques de transformation, ne finiraient jamais d'en décrire
les conséquences, et toute la sagesse des bodhisattvas serait incapable
d'en évaluer l'énormité. Ainsi, il est écrit
dans le chapitre Hiyu* (III)
du Sutra du Lotus : "Un kalpa
ne suffirait pas pour expier toute la gravité de cette faute."
Ce passage signifie que l'on pourrait s'efforcer de décrire pendant
tout un kalpa la faute d'une
personne s'opposant, ne serait-ce qu'une fois, au Sutra du Lotus,
sans jamais parvenir à en mesurer l'importance. [...] Ceux qui
ont commis une telle offense, pour cette raison, n'auront plus jamais
la possibilité d'entendre l'enseignement des bouddhas dans les
trois phases de la vie, et seront
privés des doctrines de l'Ainsi-Venu aussi nombreux que les grains
de sable du Gange. Des personnes de ce genre iront de l'obscurité
vers une obscurité plus grande encore.
[...] Il y est dit aussi : "Celui qui refuse d'avoir foi en ce Sutra
et au contraire s'y oppose détruit instantanément
les graines qui permettent de devenir bouddha en ce monde (...) Après
sa mort, il tombera dans l'enfer avici."(réf.)
[...] Quant aux capacités des personnes à l'intention desquelles
il est exposé, ce Sutra a la capacité de sauver
même celles qui ont commis les cinq
forfaits et qui s'opposent au Dharma.
[...] L'opinion que le Sutra du Lotus fut enseigné pour
le bien des personnes des deux véhicules
[auditeurs-shravakas et pratyekabuddhas],
et non pour les personnes dans l'état de bodhisattva,
et que les mots "je n'ai pas encore révélé la
vérité"(réf.)
ne concernent que ces personnes des deux
véhicules, était celle du Grand-maître Tokuichi,
un moine de l'école Hosso.
Cette opinion fut réfutée par le Grand-maître Saicho
qui écrivit : "De nos jours, un amateur d'aliments de saveur
inférieure a composé plusieurs volumes d'écrits
falsifiés, offensant le Dharma
et calomniant les personnes. Comment pourrait-il ne pas tomber en enfer ? "(réf.)
Questions et réponses
sur la pratique du Sutra du Lotus (Kamakura ? mars 1263 ? à Nichiji ? )
Mais nous lisons que l'immensité des bienfaits obtenus en récitant ne serait-ce qu'un seul mot du Sutra du
Lotus est telle que c'est la seule chose que la sagesse du Bouddha
ne puisse sonder. Comment, alors, de simples mortels comme nous, ayant
commis de si nombreuses offenses au Dharma,
seraient-ils en mesure d'évaluer de tels bienfaits ? [...] Avec mes faibles capacités, quand j'observe le monde de nos
jours, il me semble que, pour la plupart, les croyants laïques
aussi bien que les religieux sont coupables d'opposition au Dharma.
[...] Toutefois, quiconque s'oppose à cet enseignement
recevra immanquablement des rétributions négatives concrètes.
Sur
la récitation des chapitres Hoben et Juryo
(Kamakura - 1264, à
la femme de Hiki Daigaku Saburo Yoshimoto)
De plus, chacun
s'oppose au Dharma, faute plus grave
encore que les dix mauvaises
actions ou les cinq forfaits.
Rares sont ceux qui, en s'opposant au Sutra du Lotus,
le dénigrent ouvertement, mais très peu
ont véritablement foi en lui. Certains donnent l'apparence de croire,
mais, en réalité, leur foi en ce Sutra est bien
inférieure à celle qu'ils accordent au Nembutsuou
à d'autres enseignements. Et même ceux dont la foi est profonde
ne réfutent pas les ennemis du Sutra du Lotus.
Quelle que soit l'importance de nos bonnes actions, même si nous
lisons et copions mille ou dix mille fois l'intégralité
du Sutra du Lotus, ou même si nous maîtrisons la
méditation sur le principe
d' ichinen sanzen, si nous
nous abstenons de réfuter les ennemis du Sutra du Lotus,
cela suffit pour nous rendre impossible l'atteinte de l'Éveil.
[...] Il y a une cinquantaine d'années environ apparut Honen,
un homme qui s'opposa ouvertement au Dharma. Il abusa
tous les simples mortels en leur présentant un simple caillou comme
une pierre précieuse,
Encouragements
à une personne malade (13 décembre
1264,
à Nanjo Hyoe Shichiro, le père de Nanjo Tokimitsu)
Le sage répondit : "Au début, j'ai accordé ma confiance au bouddha Vairocana*,
et souhaité pratiquer assidument l'enseignement de l'école
bouddhique du Shingon ésotérique.
Mais, lorsque j'ai étudié les principes essentiels de cette
école, j'ai découvert qu'ils s'appuyaient sur des conceptions
qui constituent, en réalité, une offense au Dharma ! [...] Dans son ouvrage, il [Kukai*]
écrit : "Chacun des véhicules enseignés proclame
qu'il est le véhicule conduisant à la bodhéité,
mais, lorsqu'on les envisage du point de vue d'un stade plus avancé (note),
tous ne semblent plus que théories puériles." Il définit
également le Sutra du Lotus comme un ouvrage composé
de "mots sauvages et de phrases fleuries", et dénigre le Bouddha Shakyamuni en le disant égaré au stade de l'obscurité.
[...] Le commentaire du Grand-maître Kukai*
lui-même dit que celui qui calomnie
les personnes et dénigre le Dharma tombera dans les mauvaises voies. (réf.)
[...] Celui qui ne tient pas compte des avertissements de ce Sutra,
n'est-ce pas, concrètement, comme s'il coupait la langue des bouddhas
et trompait les personnes de mérite et les sages ? Cette offense
est vraiment effrayante. Ainsi, dans le deuxième volume, il est
dit : "Celui qui refuse d'avoir foi en ce Sutra et, au
contraire, s'y oppose, détruit immédiatement les
graines qui permettent de devenir bouddha en ce monde."(réf.)
Le sens de ce passage est que, si l'on s'oppose ne serait-ce qu'à
un vers ou une phrase de ce Sutra, on se rend coupable
d'un crime aussi grave que le meurtre de tous les bouddhas
des dix directions dans les trois
phases de la vie.
[...] Mais l'époque actuelle est une époque souillée.
Parce que l'esprit des gens est faussé et retors, et parce que
l'on ne trouve partout qu'enseignements
provisoires et offenses au Dharma, le Véritable Dharma ne peut
pas prévaloir. [...] Mais si, comme les sutras le conseillent,
cette personne n'a pas peur des autres et corrige elle-même ces
offenses au Dharma, et fait appel au souverain pour qu'il les punisse,
alors, elle est digne du nom de disciple du Bouddha et se comporte en
véritable moine.
[...] Mais l'époque de shakubuku
est une époque bien différente. C'est un temps où
l'on voit surgir, ici et là, comme autant d'orchidées ou
de chrysanthèmes, de très nombreux sutra et traités ; un temps où les diverses écoles sont renommées et
réunissent des adeptes nombreux, où le vrai et le faux se
côtoient, et où Mahayana
et Hinayana polémiquent
pour prouver leur propre supériorité. En pareille époque,
il faut mettre de côté toute autre préoccupation et
consacrer toute son énergie à réfuter l'opposition
au Dharma. [...] Quand il y a, dans le pays, des écoles
fondées sur des enseignements
provisoires, ou des gens qui s'opposent au Dharma,
alors, il est temps de mettre tout le reste de côté et de
s'employer à réfuter les oppositions au Dharma.
[...] Il faudrait seulement pratiquer shakubuku,
et si l'on en a la capacité, se servir de son influence et de son
autorité pour éliminer l'opposition au Dharma,
et de sa connaissance des enseignements pour réfuter les principes
erronés.
[...] La raison pour laquelle ils tiennent ce langage est que, si une
personne, sans se préoccuper de ce qu'en diront les autres, n'hésite
pas à propager les principes du bouddhisme exactement comme ils
sont énoncés dans les sutras, à une époque
où ceux qui s'opposent au Dharma seront nombreux,
les Trois sortes d'ennemis ne manqueront
pas d'apparaître et, dans bien des cas, de lui ôter la vie.
[...] Il est dit, dans le troisième volume du Sutra
du Nirvana : "Si même un bon moine voit quelqu'un
s'opposer au Dharma et n'y prête pas attention, s'abstenant
de le réprimander, de le chasser ou de le punir pour son offense,
alors ce moine est l'ennemi du bouddhisme. Mais s'il fait tout pour chasser
la personne qui s'oppose au Dharma, la réprimander
ou la punir, alors, il est mon disciple et il comprend véritablement
mes enseignements."
[...] Ayant donc décidé de ne pas encourir le reproche de
trahir le bouddhisme, même lorsque cela m'a attiré la haine
des autres, j'ai consacré ma vie au Bouddha Shakyamuni et au Sutra
du Lotus, éprouvant de la compassion pour tous les êtres
vivants et réfutant l'opposition au Dharma.
[...] D'innombrables moines, coupables d'avoir transgressé les
préceptes, éprouvaient un profond ressentiment à
l'encontre de ce dévot et l'attaquèrent, mais le roi Utoku,
décidé à protéger le Dharma correct, lutta
contre ces opposants.
[...] Mais si, à l'époque actuelle, une personne pratiquait
shoju, elle tomberait sans aucun
doute dans les mauvaises voies avec ceux qui s'opposent au Véritable
Dharma.
[...] Si un pratiquant du bouddhisme néglige de réprimander
des personnes mauvaises qui s'opposent au Dharma, et
s'absorbe totalement dans la méditation et la contemplation, sans
s'efforcer de faire la distinction entre les principes corrects et erronés,
les enseignements provisoires
et définitifs, tout en
présentant cette attitude comme un modèle de bienveillance,
alors il tombera en enfer en compagnie de ceux qui agissent mal.
[...] Tel sera précisément le sort d'une personne qui néglige
de corriger les adeptes du Shingon,
du Nembutsu, du Zen
et du Ritsu qui s'opposent
au Dharma, tout en se prétendant un modèle de bienveillance.
Conversation
entre un sage et un ignorant (1265
? à un samouraï ? )
Dans le cas
du Sutra du Lotus, de même que l'océan ne conserve
pas les cadavres, une personne qui s'oppose au Dharma et au Sutra
sera rejetée par le Sutra, même si c'est par ailleurs
une personne de grande bonté. Cela sera encore plus vrai d'une
personne mauvaise ajoutant à ses mauvaises actions le crime
d'opposition au Dharma ! Si elle respecte le Sutra du Lotus,
une personne qui n'a pas foi en d'autres
sutras est certaine d'atteindre la bodhéité.
Par contre, on peut avoir foi en d'autres sutras, si l'on s'oppose
au Sutra du Lotus, on tombera inéluctablement
dans la grande citadelle de l'enfer avici.
L'essentiel du chapitre
Yakuo (1265- ? peut-être
à la mère de Nanjo Tokimitsu)
Si la foi
d'une personne est pure, même si elle n'a aucune connaissance du
bouddhisme ou ne possède que des capacités médiocres,
elle doit être considérée comme une personne dont
les vues sont correctes. Tandis que, même s'il a quelque connaissance
du bouddhisme, celui qui n'a pas la foi est, en réalité,
semblable à ceux qui offensent
le Dharma et aux icchantika.
[...] Quatre sortes de personnes ont d'ordinaire de grandes difficultés
à atteindre la bodhéité. D'abord, celles chez qui
domine la tendance aux états d'auditeurs-shravakas
et de pratyekabuddhas ; en deuxième
lieu, les icchantika ; troisièmement, celles qui sont attachées
à la doctrine du rien (note) ; et, quatrièmement, celles qui offensent le Dharma correct. Mais,
grâce au Sutra du Lotus, toutes ces personnes sont capables
d'atteindre la bodhéité.
Le Daimoku du Sutra
du Lotus (1266
à une femme d'Amatsu)
Toutefois,
si nous étudions de plus près le bouddhisme, nous voyons
qu'il y a des distinctions à établir entre Mahayana
et Hinayana, enseignements
provisoires et définitifs,
ou entre divers enseignements en fonction de l'ordre dans lequel ils ont
été exposés. Ceux qui se trompent sur ces points
tomberont dans des conceptions erronées et même s'ils pratiquent
le bouddhisme, leur offense est plus grave que les dix
mauvaises actions ou les cinq
forfaits. C'est pourquoi ceux qui préfèrent au monde
profane la recherche de la Voie
bouddhique devraient avant tout bien comprendre [ces critères
d'évaluation]. Sinon, ils connaîtront le même sort
que le moine Kugan et d'autres personnes
ayant offensé le Dharma.
[...] Mais de nos jours, les moines aussi bien que les laïcs, les
nobles aussi bien que les gens du peuple, tous respectent les personnes,
et non le Dharma. Ils laissent leur coeur être le maître et
ne s'appuient pas sur les sutras. Par conséquent, ils adoptent
les enseignements provisoires
du Nembutsu et rejettent le Sutra
merveilleux du Mahayana, ou utilisent
les principes erronés du Shingon
pour dénigrer le Dharma correct, l'enseignement du Véhicule
unique. N'offensent-ils pas le Dharma du Mahayana ? Si l'on doit en croire ce qui est écrit dans les sutras, comment
pourraient-ils échapper aux souffrances de l'enfer ? [...] Sur quels arguments Kukai*
peut-il fonder l'allégation que les sutras du Shingon
sont supérieurs au Sutra du Lotus ? De tels passages
ne se trouvent nulle part dans le Sutra
Vairocana*. Aveuglé
par une interprétation personnelle, il s'est opposé
aux intentions du Bouddha formulées depuis longtemps.
Le Grand-maître Zhanlan déclare : "Je demande à ceux qui ont des yeux d'examiner cela en profondeur."(réf.)
N'est-il pas sans yeux, celui qui prétend que le Sutra
du Lotus est inférieur au Sutra
Kegon* ? On lit dans le Sutra du Nirvana : "Si une personne s'oppose au Dharma correct du Bouddha,
il faut lui couper la langue." Ah, comme il est terrible que la langue
de ceux qui dénigrent et s'opposent au Dharma correct
soit incapable d'articuler un mot, monde après monde, et que ceux
qui sont attachés à des visions erronées restent
sans yeux, vie après vie, et soient incapables de rien voir !
Réponse à
Hoshina Goro Taro (5
décembre 1267 à Hoshina )
Tous ces principes
[Sanron] furent totalement démontés par Saicho.
Non seulement les principes des Six écoles furent réfutés,
mais ils servirent à révéler que les autres participants
au débat étaient tous coupables d'opposition au
Dharma.
[...] Les moines bouddhistes réputés de notre temps semblent
en accord complet avec ceux qui s'opposent au Dharma.
En fait, ils ne comprennent même pas le véritable sens des
enseignements de leur propre école.
Genèse
du Rissho Ankoku Ron (Kamakura,
le 5 avril 1268, à Hokan-bo)
Tous ceux qui, dans tous les mondes des dix
directions, ont commis l'une ou l'autre des dix
mauvaises actions, des cinq
forfaits, qui ont commis la lourde offense de s'opposer
au Dharma correct ou d'autres crimes graves et qui ont été
chassés de ces mondes par les divers bouddhas, ont été
rassemblés ici, sur cette terre saha,
par le Bouddha Shakyamuni. Ces gens, ayant expié leurs crimes après
être tombés dans les trois
mauvaises voies et dans l'enfer avici, ont pu renaître
dans les mondes-états des
Hommes et du Ciel.
Mais, parce que certains vestiges de leurs crimes demeurent, ils sont
facilement enclins à dénigrer le Dharma correct et à
parler avec mépris de personnes de sagesse, commettant ainsi de
nouvelles offenses au Dharma.
[...] Le crime que représentent ces formes d'opposition
au Dharma est si grave qu'une personne qui s'en est rendue coupable
ne pourra jamais éviter de sombrer dans les mauvaises voies, même
si elle accomplissait les pratiques des plus de mille deux cents Honorés
pendant d'innombrables kalpas.
[...] En dépit de cela, les maîtres du Shingon
qui vécurent après Shubhakarasimha*
maintinrent tous que le Sutra
Vairocana* est
non seulement supérieur au divers autres sutras mais aussi au Sutra
du Lotus. D'autres prétendirent même que le Sutra
du Lotus est inférieur au Sutra
Kegon*.
Bien qu'il s'agisse là de conceptions divergentes, elles constituent
toutes la même grave opposition au Dharma.
[...] Les maîtres du Shingon
qui lui succédèrent allèrent encore plus loin, déclarant
que, même du point de vue doctrinal, le Sutra du Lotus
est inférieur pour ne rien dire de l'infériorité
due à l'absence des mudra
et des mantra
dharani*.
La gravité de leur opposition au Dharma n'en est
que plus lourde. Ils ne pourront sans doute pas retarder encore longtemps
la punition infligée par le roi Emma
et les souffrances de l'enfer.
[...] J'ai longuement étudié la question et j'ai conclu
que Shubhakarasimha*
avait été conduit devant Emma,
roi des enfers, pour deux fautes qu'il avait commises. Tout d'abord, le
Sutra
Vairocana* est
non seulement inférieur au Sutra du Lotus mais il n'est
même pas du niveau du Sutra
du Nirvana et des sutras
Kegon*
et Hannya*.
Pourtant, Shubhakarasimha*
prétendit qu'il était supérieur au Sutra du Lotus,
commettant ainsi la faute de dénigrer le Dharma.
[...] Ainsi, le Sutra
du Nirvana, enseigné par Shakyamuni aux derniers
instants de sa vie dans le bosquet de shala,
prédit l'apparition de personnes effrayantes qui commettront des
fautes plus graves que les dix mauvaises actions ou les cinq
forfaits, ceux que l'on appelle des icchantika
qui s'opposent au Dharma. Nous y lisons aussi que ces
personnes ne se trouveront nulle part ailleurs que parmi les sages qui
observent les deux cent cinquante
préceptes, ceux qui revêtent la triple
robe du moine bouddhiste et portent le bol
à aumônes.
[...] Pourtant, le Bouddha Shakyamuni fit sa venue dans notre monde Saha
paré du titre de Nonin [le
Persévérant]. On l'appelle ainsi parce qu'il ne réprimande
pas les simples mortels pour leurs offenses au Dharma, mais fait preuve
de patience à leur égard.
Le
savant maître Chan-wou-wei (Kamakura,
1270 à Joken-bo et Gijo-bo)
Puisqu'il
est dit dans le Sutra "encore et encore nous serons bannis
[en raison de notre fidélité au Sutra du Lotus]"(réf.)
c'est en endurant des persécutions répétées
que je peux effacer les graves offenses
que j'ai commises par le passé et, pour la première fois,
atteindre la bodhéité.
La lettre d'Echi
(Echi,
le 14 septembre 1271 à Toki Jonin)
Dans les
passages du Sutra du Lotus [cités plus haut], ce n'est
pas à l'égard du Bouddha lui-même que s'exprime l'hostilité.
Mais plutôt, comme l'explique Zhiyi
[c'est au Sutra du Lotus lui-même que s'opposent]
"les divers auditeurs-shravakas,
pratyekabuddhas et bodhisattvas
qui ne s'attachent qu'au bouddha à l'Éveil récent
(note)." (réf.)
Autrement dit, tous ceux qui ne manifestent aucun désir d'entendre
le Sutra du Lotus ou de croire en son enseignement, ou qui disent
qu'il ne convient pas à leurs capacités, même s'ils
ne le critiquent pas nommément, doivent être considérés
comme des personnes éprouvant rancune et hostilité
[à l'égard du Dharma].
[...] En Inde, après la disparition du Bouddha, le bodhisattva
Nagarjuna fut celui qui comprit
véritablement le rapport entre le Sutra du Lotus et les
autres sutras ; et la première personne à l'appréhender
correctement en Chine fut le Grand-maître
sage Zhiyi. Des hommes comme Shubhakarasimha*,
de l'école Shingon, Cheng-guan
de l'école Kegon, Jizang
de l'école Sanron et Cien
de l'école Hosso ont publiquement
professé la doctrine de l'école qu'ils avaient fondée
mais, dans leur coeur, ils étaient tous convertis à l'enseignement
de l'école de Zhiyi. Leurs
disciples ont ignoré ce fait [et par conséquent se sont
forgés des conceptions erronées]. Comment pourraient-ils
ne pas être coupables d'opposition au Dharma ?
La lettre de Teradomari
(Teradomari,
le 22 octobre 1271, à Toki Jonin)
Ce n'est
pas un hasard si le bodhisattva Fukyo
a été méprisé, lapidé et frappé
à coups de bâton. Il s'était probablement opposé
au Dharma correct dans ses
vies passées.
L'Allègement
de la Rétribution Karmique (octobre
1271, à Ota Saemon)
Le Grand-maître
Saicho établit
aussi, clairement, que les fondateurs des diverses autres écoles
bouddhiques en Chine, grâce à leur respect de la doctrine
du Grand-maître Zhiyi, ne commirent
pas l'erreur de s'opposer aux véritables enseignements
du bouddhisme.
[...] On lit dans le neuvième volume du Sutra
du Nirvana : "Hommes de foi sincère, il y a des gens
que l'on appelle icchantika,
[personnes d'une incroyance incorrigible]. Ils font semblant d'être
des arhats, vivent en des lieux
déserts et dénigrent les sutras du Mahayana.
En les voyant, les hommes ordinaires les prennent tous pour de véritables
arhats et parlent d'eux comme de
grands bodhisattvas."
[...] On lit dans le chapitre Yakuso*
(V) : "Ils [ceux qui ont entendu le Dharma]
connaîtront paix et sécurité en cette vie et des conditions
favorables dans la vie prochaine." [Dans le chapitre Darani*
(XXVI)] il est dit aussi [que ceux
qui s'opposent au Pratiquant du Sutra du Lotus] : "auront
la ête brisée en sept morceaux
comme les branches de l'arbre arjaka."
[...] Les enseignements que j'expose sont en parfait accord avec le Sutra
lui-même. Comme le dit le Sutra
du Nirvana, exposé dans le but d'enseigner la manière
de propager le Sutra du Lotus : "A l'époque troublée
des Derniers jours du Dharma, ceux
qui s'opposeront au Dharma correct occuperont toute la terre
dans les dix directions,
tandis que ceux qui soutiendront le Dharma correct occuperont aussi peu
d'espace que les grains de poussière qui peuvent tenir sur un ongle."
[...] Dans le Sutra du Nirvana,
le Bouddha prédit : "A l'époque des Derniers
jours du Dharma, ceux qui garderont le Dharma correct n'occuperont
pas plus d'espace que les grains de poussière qui tiendraient sur
un ongle, tandis que ceux qui s'opposeront au Dharma correct
seront assez nombreux pour occuper toutes les terres des dix
directions."
[...] Dans le Sutra Hometsujin,
on trouve ce passage : "Ceux qui s'opposent au Dharma correct
seront aussi nombreux que les grains de sable du Gange, mais ceux qui
y adhèrent ne seront guère plus nombreux qu'un ou deux galets."
D'ici cinq cents ou mille ans, il sera difficile de trouver même
une seule personne qui croie dans le Dharma correct. Ceux qui tomberont
dans les mauvaises voies
parce qu'ils auront commis des crimes occuperont aussi peu d'espace que
les grains de poussière qui tiennent sur un ongle, mais ceux qui
tomberont dans ces mêmes voies pour s'être opposés
au Dharma bouddhique seront assez nombreux pour peupler les dix
directions. Il y aura plus de moines que de croyants laïques,
plus de nonnes que de croyantes laïques qui tomberont dans les mauvaises
voies.
[...] "Certains moines enseignent le Dharma de diverses manières,
mais ils ne sont pas capables de pousser le rugissement du lion"
et de réfuter les personnes mauvaises qui dénigrent le Dharma.
Les moines de ce genre ne peuvent rien pour leur propre bien ni pour celui
des autres hommes. Il faut savoir qu'ils sont en réalité
des fainéants et des paresseux. Même s'ils observent rigoureusement
les préceptes et se comportent de manière irréprochable,
vous devez comprendre qu'ils sont incapables [de protéger le Dharma].
[...] Impressionnés par les Cinq révélations faites
par le Bouddha dans les chapitres Hoto* (XI)
et Daibadatta* (XII),
les innombrables bodhisattvas promirent au Bouddha de propager le Sutra
du Lotus, comme cela est décrit dans le chapitre Kanji*
(XIII). En brandissant ce passage du Sutra, clair comme un miroir,
j'exposerai [aux yeux de tous] l'offense au Dharma commise par les moines
du Zen, du Ritsu
et du Nembutsu ainsi que par leurs
disciples laïques.
[...] Quand une mère traite son enfant par le moxa
brûlant, son fils la déteste pendant un certain temps ; une
personne gravement malade à qui l'on donne un bon médicament
ne manquera pas de se plaindre de son goût amer. [L'hostilité
à l'égard du Sutra du Lotus est de la même
nature]. Il en était déjà ainsi du vivant du Bouddha.
A plus forte raison, cette opposition sera encore plus virulente
après sa mort, aux époques du Dharma formel et
des Derniers jours du Dharma, et dans un pays éloigné [le
Japon].
[...] Dans le chapitre Fukyo*
(XX), on lit : "Après avoir
expié ses fautes." Cela indique que le bodhisattva Fukyo
fut attaqué à coup de tuiles et de pierres parce qu'il avait
par le passé commis l'offense de s'opposer au Sutra
du Lotus.
[...] Mais on trouve aussi [dans le chapitre Darani*
(XXVI), la malédiction selon laquelle]
quiconque offense le Dharma aura la tête ête
brisée en sept morceaux.
[...] Guanding*
commente cela ainsi : "Ceux qui détruisent le Dharma
bouddhique ou l'obscurcissent sont des ennemis du Dharma. Si [sachant
qu'une personne s'oppose au Dharma] on reste amical à
son égard, sans avoir la bienveillance de la corriger, on est en
fait son ennemi. Mais celui qui la réprimande et la corrige comprend
et défend le Dharma, en véritable disciple du Bouddha. Il
libère de son erreur la personne qui offense le Dharma et agit
ainsi comme un parent à son égard. Réprimander l'offense
au Dharma, c'est être disciple du Bouddha. Mais ne pas chasser ceux
qui l'offensent, c'est être ennemi du Dharma bouddhique.
[...] Celui qui libère de son erreur la personne qui offense
le Dharma agit comme un parent à son égard."
[...] Question
: Quels yeux de grande sagesse vous permettent de percevoir que le Nembutsu,
le Zen et les autres
écoles de notre époque s'opposent au Sutra
du Lotus et sont constituées de mauvais
amis ? Réponse
: Il ne s'agit pas d'une interprétation personnelle ; je ne fais
que tenir le miroir des sutras et leurs commentaires afin que les opposants
au Dharma puissent y voir le reflet de leur hideux visage, et
percevoir leurs erreurs. Mais, aveugles comme ils le sont, ils n'y parviennent
pas.
[...]
Zhanlan commente : "Devant
ce merveilleux sutra qui surpasse tous ceux du passé, du présent
et de l'avenir, certains persistent à faire fausse route. Ils commettent
la faute grave d'opposition au Dharma et se condamnent
à l'enfer pour de nombreux kalpas."(réf.)
Je veux faire connaître la vérité à mes disciples.
Si les autres refusent de croire maintenant, ils créeront un
lien d'opposition au Dharma.
[...] Et moi, Nichiren, suis plus apte à juger des mérites
respectifs des sutras que Cheng-guan
de l'école Kegon, Jizang
de l'école Sanron, Cien
de l'école Hosso, et Kukai*
de l'école Shingon. Cela
parce que je suis rigoureusement les traces des maîtres Zhiyi
et Saicho. Par contre Cheng-guan
et les autres, qui n'ont pas totalement pris en compte les enseignements
de Zhiyi et Saicho,
n'ont pu éviter de commettre la faute d'opposition au Dharma.
[...] Il y a d'innombrables exemples de personnes ayant commis les cinq
forfaits et s'étant opposées au Dharma,
telles que le moine Sunakshatra
ou le roi Ajatashatru, mais Devadatta
est cité comme le représentant de tous les autres ; c'est
lui le pire opposant, et ce qui vaut pour lui vaut nécessairement
pour ceux dont les offenses sont moindres.
[...] Le moine Zhi-du*
écrit dans le Toshun : "Tout d'abord, dans la partie
traitant des "ignorants", on trouve un vers disant que les pratiquants
du Sutra du Lotus doivent endurer les maux infligés par
le corps, la bouche et l'esprit de leurs opposants. Cela
désigne les hommes mauvais dans le peuple. Ensuite, dans la partie
consacrée aux "moines de cette époque mauvaise",
on trouve un vers qui se réfère aux moines arrogants. Troisièmement,
dans la partie concernant les "moines vivant dans la forêt",
trois vers évoquent les moines qui se font passer pour des sages
et utilisent leur position pour regrouper autour d'eux toutes les autres
personnes mauvaises." [Dans le même texte], on lit encore :
"Le passage qui commence par "Sans cesse, ils iront parmi les
gens du peuple", décrit la manière dont ces gens enverront
des dénonciations au gouvernement, en s'opposant au Dharma
et en diffamant ses pratiquants."
[...] Et sans cesse ils répéteront : "J'ai atteint
le stade d'arhat ! " Ce ne
sont pas de véritables moines - ils n'en n'ont que l'apparence.
Dominés par leurs conceptions erronées, ils s'opposent
au Dharma correct."
[...] Et le moine Zhi-du*
fait dans le Toshun le commentaire suivant : "Ces gens enverront
des dénonciations au gouvernement, en s'opposant au Dharma
et en diffamant ses pratiquants."
[...] Ceux qui n'ont pas commis l'erreur de s'opposer au Sutra
du Lotus dans leurs existences passées et qui pratiquent
le Sutra du Lotus dans leur vie présente, s'ils sont accusés
à tort de crimes qu'ils n'ont pas commis, leurs persécuteurs
subiront immédiatement une rétribution négative.
[...] Le Sutra offre la réponse : "Le Bouddha dit à
Kasho : "Il peut y avoir
des personnes qui, après avoir entendu le Sutra
du Nirvana, prétendent toujours n'avoir aucun désir
d'atteindre l'Éveil, et s'opposent, au contraire, au Dharma correct.
Immédiatement, de telles personnes, la nuit, rêveront de
démons et leur coeur s'emplira de terreur. [...] Ces personnes
trembleront de peur et, à peine sorties de leur rêve, brûleront
du désir d'atteindre la bodhéité. Sachez que ces
personnes deviendront de grands bodhisattvas." [En d'autres termes,
] même ceux qui s'opposent au Dharma correct, s'ils
ne sont pas d'une malfaisance extrême, seront immédiatement
avertis par un rêve et changeront d'orientation.
[...] Depuis le passé sans commencement, je suis né d'innombrables
fois sous la forme d'un mauvais roi qui priva les pratiquants du Sutra
du Lotus de vêtements et de nourriture, confisquant leurs rizières
et leurs champs et s'opposant [au Dharma] presque autant
que les Japonais d'aujourd'hui qui détruisent partout les temples
consacrés au Sutra du Lotus. De plus, j'ai fait décapiter
d'innombrables pratiquants du Sutra du Lotus. J'ai déjà
payé le prix de certaines de ces graves offenses mais quelques-unes
ne sont peut-être pas encore expiées. Et, même si je
me suis acquitté de tout, [les effets négatifs] subsistent
encore. Je ne pourrai surmonter les souffrances de la naissance et de
la mort [et atteindre la bodhéité], avant de m'être
complètement libéré de ces graves offenses. Mes mérites
sont insignifiants, mais ces offenses sont graves.
[...] Le principe [de la rétribution karmique dans les dix
mondes-états ] s'exerce même dans l'état de bouddha.
Même si quelqu'un tue quantité de personnes, au Japon, en
Chine et dans tous les pays, s'il ne commet aucun des cinq
forfaits et ne s'oppose pas au Dharma, il ne tombera
pas dans l'enfer avici.
Mais il renaîtra dans les mauvaises
voies et en restera prisonnier pendant d'innombrables années.
[...] Dans le Guketsu,
Zhanlan commente ce passage ainsi
: "A propos des deux méthodes de propagation de l'enseignement
du Bouddha, il est écrit dans le Sutra
du Nirvana : "Portez des sabres et des bâtons"
et dans le troisième volume il est dit que les défenseurs
du Dharma correct n'ont pas besoin d'observer les cinq
préceptes ou de respecter les règles de la conduite
correcte... Et plus loin, il y est relaté que le roi Sen'yo
mit à mort ceux qui s'opposaient au Dharma. On
lit encore : "Le nouveau médecin, [sachant que le médicament
que les gens avaient utilisé était du poison] leur interdit
de le prendre en disant : "Quiconque prendra encore de ce médicament,
sera décapité."
(note) Tous ces passages décrivent
la méthode de shakubuku,
face à ceux qui s'opposent au Dharma. [...] Mais
à une époque où abondent les personnes aux vues erronées
et ceux qui s'opposent au Dharma, c'est shakubuku
qui s'impose, comme il est dit dans le chapitre Fukyo*
(XX).
[...] Dans le Sutra du Nirvana,
il est dit : "Si un bon moine voit quelqu'un s'opposer au
Dharma et n'en tient pas compte, ne lui en fait pas reproche,
ne le chasse ni ne le punit pour son offense, ce moine est un ennemi du
Dharma bouddhique. Mais s'il le chasse, le réprimande avec vigueur
ou le punit, alors il est mon disciple et comprend véritablement
mes enseignements."
[...] Comme le dit Guanding*,
"si l'on reste amical à l'égard d'une personne [qui
s'oppose au Dharma] sans avoir la bienveillance de la corriger,
on est, en réalité, son ennemi."
Traité pour
ouvrir les yeux (Sado,
février 1272 à Shijo Kingo)
Ceux qui doutent
du Sutra du Lotus et s'y opposent "détruisent
immédiatement la graine de la bodhéité en ce monde."(réf.)
Parce qu'ils se privent de la possibilité d'atteindre la bodhéité,
ils ne partagent pas l'héritage ultime de la foi.
L'héritage
du Dharma ultime de la vie (Sado,
février 1272, à Sairen-bo Nichiji)
[...] Puisque
Nichiren lui-même s'est opposé au Dharma
par le passé, il est devenu moine du Nembutsu
en cette vie, et, pendant plusieurs années, lui aussi s'est moqué
de ceux qui pratiquaient le Sutra du Lotus en disant : "Personne
n'a jamais atteint la bodhéité grâce à ce
sutra"(réf.)
ou "Pas une personne sur mille ne peut atteindre l'Éveil grâce
à ces enseignements."(réf.)
Prenant conscience de mes offenses au Dharma, je me sens comme
un fils ivre qui, dans son ébriété, a frappé
son père et sa mère sans même y prendre garde.
[...] Qui sait quelles offenses au Dharma,
j'ai pu commettre par le passé ? Je suis peut-être habité
par l'esprit du moine Agramati* ou par celui du brahmane Mahadeva (Gunaprabha ? ).
Je suis peut-être un descendant de ceux qui persécutèrent
le bodhisattva Fukyo ou un de ceux
qui oublièrent leur foi originelle dans le Sutra du Lotus.
Je suis peut-être même apparenté aux cinq
mille personnes outrecuidantes qui ne voulurent pas rester pour écouter
le Sutra.
[...] Les persécutions subies par Nichiren sont le résultat
d'un karma formé dans des
existences précédentes. On peut lire dans le chapitre Fukyo
(XX) : "après avoir expié
toutes ses fautes", ce qui indique que c'est en raison de son karma
passé que le bodhisattva Fukyo
fut insulté et battu par d'innombrables personnes opposées
au Dharma bouddhique. Il en va nécessairement de même
pour Nichiren qui, en cette vie, est né pauvre et de basse condition,
dans une famille de chandala.
[...] Mon exil actuel n'est dû à aucun crime. Il a pour seul
but de me permettre d'effacer en cette vie les lourdes offenses au Dharma
que j'ai commises par le passé et de me libérer des trois
voies mauvaises dans la vie prochaine.
[...] Et aujourd'hui, quand je révèle aux gens, dans mes
efforts pour les sauver, qu'ils offensent le Dharma, ils le nient obstinément
et, pour se disculper, se retranchent derrière l'incitation de
Honen à
fermer la porte au Sutra du Lotus.
[...] Le souverain et ses sujets qui se réjouissent de son exil
sont véritablement les plus pitoyables des êtres. Ces maîtres
opposés au Dharma correct, ulcérés de voir
leurs erreurs dénoncées, doivent jubiler pour le moment,
mais un jour leurs souffrances ne seront pas moindres que celles de Nichiren
et de ses disciples.
[...] Sans les gardiens de l'enfer
qui les tourmentent, ceux qui offensent le Dharma ne
pourraient jamais en sortir. Sans les autorités qui maintenant
persécutent Nichiren, il pourrait difficilement expier la faute
de s'être opposé au Dharma par le passé.
[...] Selon le Sutra du Nirvana
le Bouddha avait permis à tous les êtres de devenir bouddha
en leur enseignant le chapitre Juryo*
(XVI) du Sutra du Lotus. Mais, malheureusement,
lorsqu'il illumina les cent trente-six enfers souterrains, au lieu de
les trouver vides, il découvrit que ceux qui s'opposaient
au Dharma bouddhique, les icchantika,
y étaient toujours détenus par les gardiens de l'enfer.
Ils se sont multipliés jusqu'à devenir les Japonais d'aujourd'hui.
[...] Puisque Nichiren lui-même s'est opposé au Dharma
par le passé, il est devenu moine du Nembutsu
en cette vie, et, pendant plusieurs années, lui aussi s'est moqué
de ceux qui pratiquaient le Sutra du Lotus en disant : "Personne
n'a jamais atteint la bodhéité grâce à ce
sutra"(réf.)
ou "Pas une personne sur mille ne peut atteindre l'Éveil grâce
à ces enseignements."(réf.)
Prenant conscience de mes offenses au Dharma, je me sens comme un fils
ivre qui, dans son ébriété, a frappé son père
et sa mère sans même y prendre garde. Lorsqu'il recouvre
l'usage de ses sens, il le regrette amèrement mais en vain. Son
offense est extrêmement difficile à effacer. Son coeur est
profondément marqué par des offenses passées encore
plus graves.
[...] Sans les autorités qui maintenant persécutent Nichiren,
il pourrait difficilement expier la faute de s'être opposé
au Dharma par le passé. Nichiren est comparable au bodhisattva
Fukyo qui vécut autrefois
et les gens de cette époque sont comparables aux moines, nonnes
et laïcs qui méprisèrent et persécutèrent
Fukyo. Les gens sont différents
mais la causalité reste la même. Ceux qui tuent leurs parents
peuvent être différents, ils tomberont tous dans le même
enfer des souffrances incessantes.
Puisque Nichiren crée la même cause que Fukyo,
il est certain de devenir un bouddha à l'égal de Shakyamuni.
La Lettre de Sado (Sado,
20 mars 1272, à Toki
Jonin)
Il faut s'écarter
de ceux dont les principes sont erronés ou nuisibles, et se rapprocher
de ceux dont l'enseignement est correct et bienveillant. Même si
la vertu d'un maître est vantée par-delà les quatre
océans, même si sa sagesse semble aussi brillante que
le soleil et la lune, s'il s'oppose au Sutra du Lotus,
il faut admettre que son enseignement est nuisible et erroné, et
il ne faut pas l'approcher. Il est écrit dans un sutra : "Si
une personne s'oppose au Dharma, il ne faut pas rester
en sa compagnie. Être proche d'elle et vivre avec elle, c'est se
condamner à tomber dans l'enfer avici."(réf.)
[...] Pour finir, les maîtres pernicieux qui propagent des enseignements
erronés et nuisibles sont les religieux qui, à notre époque,
s'opposent au Sutra du Lotus. Il est dit dans le Sutra
du Nirvana : "Bodhisattva, ce ne sont pas les éléphants
sauvages qui sont le plus à craindre, ce sont les mauvais
amis ! Si vous mourez tués
par un éléphant sauvage, vous ne tomberez pas dans les trois
mauvaises voies. Mais si vous mourez en suivant un mauvais
ami, vous êtes assurés d'y tomber." Et dans le Sutra
du Lotus on lit : "En cette époque mauvaise, il y aura
des moines à la sagesse frelatée et au cœur plein de
ruse et de fausseté."(réf.)
[...] Quoi qu'il en soit, réfutez comme moi l'opposition
au Dharma des adeptes des diverses écoles et amenez-les
à rejeter ce qui est erroné et à croire en ce qui
est correct.
Réponse à
Sairen-bo (Sado,
le 13 avril 1272, à Sairenbo Nichijo)
Des actes
d'opposition au Dharma de ce genre ont maintenant attiré
sur moi les nombreuses et sévères persécutions que
je rencontre en cette vie. Parce que j'ai autrefois dénigré
le plus élevé des sutras, je suis maintenant méprisé
et l'on ne tient pas compte de ce que je dis. On lit dans le chapitre
Hiyu* (III)
que [parce qu'une personne s'est opposée au Sutra
du Lotus par le passé] les autres n'auront aucune
sympathie pour lui, même s'il fait des efforts sincères pour
gagner leur amitié.
Les
désirs mènent à l'éveil
(Sado,
le 2 mai 1272 ; à Shijo Kingo)
Gyobo
Bonji se lamenta sur son destin, tantôt levant les yeux au ciel,
tantot s'effondrant sur le sol. Le Bouddha, ému par sa sincérité,
sortit de terre et lui enseigna : "Il faut pratiquer en accord avec
le Dharma du Bouddha, jamais en s'opposant à ce Dharma.
Ceux qui pratiquent ainsi connaîtront la paix et la sécurité
dans cette vie et dans les vies futures."(réf.)
Lettre à Nichimyo
Shonin (Ichinosawa,
Sado, le 25 mai 1272 à Nichimyo, mère de Oto Gozen )
Plus de six
cents ans se sont écoulés depuis que le Shingon
fut introduit en Chine, et plus de quatre cents ans depuis qu'il s'est
répandu au Japon, et j'ai pris connaissance de l'ensemble des attaques
ou réfutations qu'il a suscitées de la part des maîtres
pendant cette période. Le Grand-maître Saicho
fut le seul à saisir les points essentiels de la doctrine de cette
école. C'est pourtant celle qui, de nos jours, au Japon, commet
les plus graves oppositions au Dharma. Elle tient ce
qui est inférieur pour supérieur, si bien que maintenant,
lorsqu'on lui demande de prier pour repousser l'invasion mongole, ce sont
précisément ses prières qui risquent d'attirer l'invasion
sur nous
(note).
[...] Depuis plus de cinquante ans, dans ce pays du Japon, tous, sages
comme insensés, ont respecté cette doctrine et ont eu foi
en elle, et personne ne l'a mise en doute. Moi seul, Nichiren, je me distingue
des autres en soulignant que le bouddha Amida,
dans son voeu originel, exprima le désir de sauver tout le monde
"à l'exception de ceux qui commettent les cinq
forfaits ou qui calomnient le véritable Dharma."
(note) Et je fais également remarquer
que, selon le Sutra du Lotus, "celui qui refuse d'avoir
foi en ce Sutra, et au contraire s'y oppose, détruit
immédiatement les graines qui permettent d'atteindre la bodhéité
en ce monde (...) Après sa mort, il tombera dans l'enfer avici."(réf.) Ces affirmations
révèlent que Shandao
et Honen s'opposent au véritable
Dharma, et que, par conséquent, ils ont sûrement
été abandonnés par le bouddha Amida
dont ils attendent la protection. Et puisqu'ils ont eux-mêmes déjà
rejeté tous les autres sutras et bouddha, ils ne peuvent aucunement
attendre de leur part le salut. Exactement comme il est dit dans le Sutra
du Lotus, il ne fait aucun doute qu'ils tomberont inéluctablement
dans l'enfer avici.
La voix pure et
portant loin (Sado,
septembre 1272, à Shijo Kingo)
Bouddha Shakyamuni
apparut en ce monde Saha et entreprit
de l'enseigner. Mais le Roi-Démon
du sixième Ciel, manifestation de l'obscurité
fondamentale, s'est emparé de nombreuses personnes, les poussant
à haïr le Bouddha et à s'opposer à son
enseignement.
[...] Ce sont des enseignements
provisoires [écoles Zen
et Nembutsu] enseignés
avant que le Bouddha ait entièrement révélé
la vérité. Ces principes rendent impossible l'atteinte de
la bodhéité, et créent au contraire le karma qui
fait tomber dans l'enfer avici.
Ceux qui les pratiquent commettent des actes d'opposition au Dharma.
Comment alors leurs prières pourraient-elles être exaucées ?
[...] Mais si l'on s'oppose au Sutra du Lotus en suivant les
enseignements erronés du Shingon,
du Zen et du Nembutsu,
même en accomplissant toutes sortes d'actions méritoires,
on ne respecte pas la volonté du Bouddha et l'on va même
à l'encontre du désir des divinités
bouddhiques.
Sur la prière
(Sado,
1272 à Sairen-bo)
[...] A l'aube
des Derniers jours du Dharma, les personnes mauvaises qui calomnieraient
le Dharma rempliraient la terre ; le Bouddha rejeta donc l'offre
solennelle, préférant faire appel aux bodhisattvas Surgis-de-Terre. Il leur confia Namu Myoho
Renge Kyo pour le salut de l'humanité toute entière.
Dans le chapitre Yujutsu*
(XV), le bodhisattva Maitreya
demande au Bouddha Shakyamuni : "Nous croyons qu'il n'est pas un seul
des enseignements du Bouddha qui soit mensonger, quels que soient ceux
à qui il s'adresse, et nous savons que sa sagesse pénètre
tout. Mais si, après votre mort, des bodhisattvas encore peu avancés
dans leur foi entendent dire que les bodhisattvas Surgis-de-Terre sont les disciples primordiaux du Bouddha, ils refuseront
de le croire et commettront peut-être la grave faute de calomnier
le Dharma du vénérable Bouddha ! [...] "L'enfant malade" mentionné dans le Sutra
du Nirvana représente ceux qui calomnient le Sutra
du Lotus à l'époque des Derniers jours du
Dharma. Et la phrase du Bouddha : "Et maintenant je laisse ce bon
remède ici" s'adresse spécifiquement à ceux
qui "pensent que ce remède n'a pas bon goût malgré
sa belle couleur et son parfum exquis".
Le véritable
objet de vénération (Sado,
avril 1273 à Toki Jonin)
Ceux qui
adhèrent au Hinayana rejettent
le Mahayana, et ceux qui adhèrent
aux enseignements provisoires
attaquent les enseignements justes, jusqu'à ce que le pays soit
empli de personnes qui offensent le Dharma.
[...] J'ai peut-être une chance sur dix mille de rester en vie jusqu'à
la fin de l'année, ou même jusqu'à la fin du mois.
Si quelqu'un en doute, qu'il demande des détails à mes disciples.
Quelle joie de pouvoir expier en une vie des offenses au Dharma
commises depuis le passé sans commencement !
Sur les prédictions
du Bouddha (Sado,
11 mai 1273 aux croyants)
Dans ce mauvais
pays, le dirigeant, ses ministres, et le peuple dans son ensemble, tous
calomnient le Dharma correct.
Ils se sont opposés au véritable enseignement
du Bouddha et révèrent des mauvais moines et des doctrines
erronées.
La Pratique telle
que le Bouddha l'Enseigne (mai
1273 à
plusieurs disciples)
Zhanlan
indique : "Seul l'enseignement
parfait*
permet de changer le lien d'opposition
en lien d'adhésion. Les trois autres formes
d'enseignement considèrent ces deux sortes de causalité
[lien d'opposition et lien d'adhésion] comme strictement séparées."(réf.)
Réponse au seigneur
Hakiri Saburo (Sado,
3 août 1273 à Hakiri Sanenaga)
Il y a de
graves fautes de toutes sortes : les dix
mauvaises actions, les quatre
transgressions majeures, les six
fautes principales, les huit
fautes majeures, les dix fautes
majeures, les cinq forfaits
condamnant à l'enfer avici, ainsi que l'opposition
au Dharma correct et l'incroyance
incorrigible.
[...] Quant à ceux qui
s'opposent au Sutra du Lotus, même si intérieurement
leur opposition n'est pas très sérieuse,
s'ils manifestent, même superficiellement, de l'hostilité,
ou s'ils dénigrent le Sutra, même
sous forme de plaisanterie, ou encore s'ils prennent à la légère,
non le Sutra lui-même mais ceux qui agissent en suivant
son enseignement, le Sutra prédit qu'ils tomberont dans
l'enfer avici
pendant d'innombrables kalpas de la
durée que je viens de décrire.
[...] Ceux qui insultèrent et frappèrent le bodhisattva
Fukyo lui manifestèrent d'abord
de l'hostilité mais, par la suite, ils se convertirent et eurent
foi dans le Sutra du Lotus. Ils témoignèrent alors
de leur admiration envers Fukyo et
le traitèrent avec le plus grand respect, l'honorant comme les
divinités célestes honorent
Taishaku, et l'admirant comme
nous admirons le soleil et la lune. Mais ce fut insuffisant pour effacer
la grande faute de leur opposition initiale, et ils furent
condamnés à séjourner pendant mille kalpas
dans l'enfer avici ; et pendant deux cents millions de kalpa
ils furent abandonnés par les Trois
trésors.
[...] Si l'on voulait comparer les cinq
forfaits et le crime d'opposition au Dharma à
des maladies, on pourrait comparer les cinq
forfaits à une insolation, qui se déclare sur le champ,
et l'opposition au Dharma, à la lèpre,
qui semble bénigne au départ mais qui devient de plus en
plus grave avec le temps. Ceux qui s'opposent au Dharma renaissent le
plus souvent dans l'enfer avici
ou, en de rares occasions, dans l'un des six mondes-états
les plus bas. S'ils renaissent sous forme humaine, ils sont pauvres, de
basse condition sociale, et atteints de lèpre blanche, entre autres
désagréments.
[...] Quand je m'observe, moi, Nichiren, dans le miroir limpide du Sutra
du Lotus, tout m'apparaît avec la plus grande clarté,
sans la moindre zone d'ombre. Il ne fait aucun doute que j'ai commis le
crime d'opposition au Dharma dans mes vies passées.
Si je n'efface pas cette faute en cette vie-ci, comment pourrai-je échapper
aux souffrances de l'enfer à l'avenir ?
[...] Je me suis demandé s'il me serait possible de rassembler
toutes les graves oppositions accumulées, d'époque
en époque, depuis le très lointain passé, pour les
effacer toutes ensemble dans ma vie présente, afin d'éviter
de très grandes souffrances à l'avenir. En y réfléchissant,
il m'est apparu que nous sommes actuellement dans l'époque [des
Derniers jours du Dharma] où
le pays tout entier est empli de personnes qui s'opposent au Dharma.
Pire encore, le souverain du pays est le premier à commettre ces
actes d'opposition au Dharma. Si en une telle époque je ne parviens
pas à effacer ces lourdes fautes, quand pourrai-je
le faire ?
[...] Si je décidais maintenant, moi, Nichiren, avec le peu d'importance
qu'on m'accorde, de parcourir le Japon en tous sens pour dénoncer
ces actes d'opposition au Dharma, il est certain que
les voix en nombre incalculable, celles des bouddhistes des quatre
congrégations adeptes des doctrines erronées, s'élèveraient
à l'unisson pour déverser immédiatement un flot d'insultes
sur moi. Le souverain du pays, allié des moines qui s'opposent
au Dharma, ne manquerait pas de me haïr, tenterait de me
faire décapiter ou me condamnerait à l'exil. Et si cela
se reproduisait encore et encore, les graves fautes que j'ai accumulées
depuis d'innombrables kalpas pourraient
être effacées en l'espace d'une seule vie.
[...] Le Grand-maître Guanding*
écrivit : "Ceux qui détruisent le Dharma bouddhique
ou l'obscurcissent sont des ennemis de ce Dharma. Se prétendre
l'ami d'une personne sans avoir la bienveillance de la corriger, c'est,
en réalité, être son ennemi."(réf.)
Et il ajoute : "Permettre à une personne qui s'oppose
au Dharma de corriger son erreur, c'est se comporter à son égard
comme un parent."(réf.)
Réfuter
l'opposition au Dharma bouddhique pour se libérer de ses
fautes passées (Sado,
1273 à Shijo Kingo)
Mais maintenant,
nous sommes entrés dans l'époque
des Derniers jours du Dharma et les remèdes proposés
par ces écoles ne guérissent plus les maladies des hommes.
De plus, tous les Japonais sont devenus des icchantika
qui commettent de graves offenses au Dharma.
Le Japon regorge de personnes dont le crime est pire que d'avoir tué
père ou mère, fomenté une rébellion ou fait
couler le sang du Bouddha.
Le don du mandala
du Dharma Merveilleux (Sado,
1273 à Sennichi-ama) ?
Le Bouddha
a affirmé : "Si une personne est incapable d'avoir foi en ce
Sutra et, au contraire, s'y oppose, elle détruira
immédiatement toutes les graines qui lui permettraient de devenir
bouddha en ce monde. [...] Quand sa vie arrivera à son terme, elle
tombera dans l'enfer avici."(réf.)
[L'école de] Zhiyi commente
cela en disant : "Ce Sutra du Lotus fait pousser les graines
de la bodhéité que possèdent tous les êtres
dans les six voies. Mais en
s'opposant au Sutra, on détruit les
graines de la bodhéité."(réf.)
Moi, Nichiren, je voudrais dire ceci : dans le Sutra du Lotus
se trouvent les graines de la bodhéité pour les êtres
dans chacun des dix mondes-états.
Mais s'opposer à ce Sutra équivaut
à brûler les graines de la bodhéité contenues
dans chacun des dix mondes-états.
Ceux qui le font tomberont inévitablement dans l'enfer avici. Et comment pourront-ils
en sortir de nouveau ? L'essence
du Dharma Merveilleux (Sado, 1273- ? à Sairen-bo)
Notre époque
correspond à la leur [celle des rois Sen'yo
et Utoku]. Si les gouvernants tenaient compte des propos de Nichiren,
ils seraient comparables à ces deux rois. Or, non seulement ils
refusent de m'entendre, mais ils s'allient avec les ennemis du Sutra
du Lotus, si bien que le pays entier attaque Nichiren. Tous, du souverain
aux personnes de la plus basse condition, commettent des offenses
au Dharma plus graves encore que les cinq
forfaits. Vous aussi, vous êtes au service du souverain. Même
si, au fond du cœur, vous êtes du côté de Nichiren,
physiquement vous devez obéir aux ordres de votre seigneur ; il
vous était donc extrêmement difficile de ne pas vous rendre
coupable du même crime [d'opposition au
Dharma]. Malgré cela, vous avez fait connaître cet
enseignement à votre seigneur et vous l'avez exhorté à
l'adopter. Voilà qui est vraiment admirable ! Même s'il n'a
pas immédiatement adhéré, vous n'êtes pas devenu
complice du même crime d'opposition au Dharma.
Faire connaître
cet enseignement à votre seigneur
(Minobu,
9e mois de 1274 à Shijo Kingo)
A notre époque
mauvaise et impure des Derniers jours du Dharma, tous s'opposent
au Dharma et commettent les cinq
forfaits. Chez des personnes de ce genre, il faut planter pour la
première fois la graine de la bodhéité grâce
à Namu Myoho Renge Kyo,
principe caché dans les profondeurs du chapitre Juryo*
(XVI) coeur
de l'enseignement essentiel*.
[...] Comment peuvent-ils [les adeptes du Zen],
sans terreur, s'opposer aux paroles du Bouddha "Il
faut suivre le Dharma et non la personne"(réf.)
et "Celui qui calomnie ce
Sutra détruit immédiatement toutes les graines
qui conduisent à la bodhéité en ce monde"(réf.) ? [...] Mais, là encore, demandez-leur [adeptes du Nembutsu] s'il
existe un enseignement qui offre une base littérale solide pour
cette pratique de l'invocation du nom du bouddha Amida.
Pour finir, demandez-leur de citer les passages de sutra ou de traités
qui autorisent les adeptes de l'école Nembutsu,
au Japon aussi bien qu'en Chine, à qualifier le Sutra du Lotus
de pratique incorrecte et à inciter les gens à le rejeter,
le fermer, l'ignorer et l'abandonner. S'ils sont incapables de produire
un passage qui justifie leurs dires, rappelez-leur que, comme il est écrit
dans le chapitre Hiyu* (III)
du Sutra du Lotus, la grave offense qu'ils commettent en calomniant
l'enseignement définitif
(jikkyo) et en restant attachés à des enseignements
provisoires leur vaudra de tomber dans la grande citadelle de l'enfer avici où ils souffriront,
vie après vie, pendant d'innombrables kalpas.
Montrez-leur l'effroyable gravité de leur crime lorsque, en suivant
la doctrine de leur école, ils trahissent l'enseignement même
que tous les bouddhas des trois phases
de la vie ont authentifié en disant : "Tout ce que vous
avez exposé est la vérité." (note)
[...] Les adeptes des autres écoles essaieront peut-être
de vous contredire en citant le passage du Daichido Ron* dans lequel il est dit : "Ceux qui dénigrent l'enseignement
des autres par attachement au leur, même s'ils observent les préceptes,
ne pourront manquer de tomber dans les voies
mauvaises." Demandez-leur alors s'ils savent dans quel but cette
phrase fut écrite [dans le Daichido Ron* de Nagarjuna] ? Nagarjuna aurait-il pu ignorer
la gravité du crime de calomnier
l'enseignement définitif
(jikkyo) par attachement à des enseignements
provisoires, alors qu'il déclara : "Les autres sutras ne
sont pas des enseignements implicites. Seul le Sutra du Lotus
est implicite" ? Il affirma aussi que le Sutra du Lotus
était le seul à planter la graine de la bodhéité,
le comparant à un grand médecin. Se pourrait-il que, par
la suite, il soit revenu sur cette affirmation en disant : "Ceux qui
dénigrent l'enseignement des autres par attachement au leur, même
s'ils observent les préceptes, ne pourront manquer de tomber dans
les voies mauvaises" ? Dans ce cas, il aurait totalement contredit
les paroles mêmes du Bouddha puisqu'on lit dans le Sutra du
Lotus : "En rejetant sincèrement les enseignements
provisoires, "(réf.)
et... "N'acceptez jamais même une seule
phrase des autres sutras." (réf.)
C'est difficilement concevable. Dites-leur : "Nagarjuna
fut un grand bodhisattva dont le Bouddha avait prédit l'apparition
dans le monde, et un maître dans la lignée directe des successeurs
de Shakyamuni. N'aurait-il pas plutôt écrit cette phrase
en prévoyant l'apparition de [moines tels que] Kukai*
et Tanluan qui calomnieraient le
Sutra du Lotus, l'enseignement qui convient à notre époque
des Derniers jours du Dharma ?
Enseignement,
pratique et preuve (Minobu,
1274 ? à Sammi-bo)
Puis le Bouddha
fit cette déclaration extraordinaire : "Il ne faudra pas propager
[le Dharma] dans les premiers mille ans qui suivront ma disparition, à
l'époque du Dharma correct ni pendant les mille ans de l'époque
du Dharma formel. Au début de l'époque des Derniers
jours du Dharma, le monde entier sera empli de moines qui s'opposeront
au Dharma. C'est pourquoi les divinités
célestes se mettront en colère, des comètes
traverseront le ciel et des séismes
secoueront la terre comme de grandes vagues.
Réponse à
Nii-ama (Minobu,
16 février 1275 à Nii-ama)
Le roi Virudhaka
qui tua des disciples du Bouddha, mourut brûlé lors d'une
beuverie à bord d'un bateau ; et Devadatta
qui avait offensé le Bouddha, tomba vivant dans
les flammes de l'enfer avici.
Shinkoku-o
(Minobu, février 1275)
Pourtant, leur foi dans le bouddhisme était si
forte qu’ils suivirent Zhiyi, en
dédaignant leurs propres position et réputation. Je ne saurais
donc dire si, oui ou non, ces maîtres étaient capables de
s’affranchir des illusions de
la vie et de la mort par la force de leur repentir (sange).
Ils ont dû tomber en enfer, car leur faute (hobo) d'avoir dénigré
le Véritable Dharma, était trop grave pour qu’ils
en soient acquittés, tout comme le firent les rois Ajatashatru
et Vimalamitra*
malgré leur repentir.
[...] Ou bien ils seront détruits par des envahisseursétrangers
comme le roi Udayana qui ne crut
pas le moine Pindolabharadvaja, ou encore le roi Krita
qui persécuta les moines bouddhistes en Inde. En ce qui concerne
les autres personnes, il n'y a aucune doute que pour leur dénigrement
du Vrai Dharma elles vont souffrir de graves maladies, comme la lèpre
blanche ou la lèpre noire.
Shinkoku-o
(Minobu, février 1275)
Les grands
événements ne sont pas annoncés par de petits présages.
Un grand mal est toujours suivi d'un grand bien. Puisque les plus grandes
oppositions au Dharma prévalent à travers tout
le pays, le Grand Dharma suprême se répandra sans aucun doute.
Grand
mal et grand bien (Minobu
février 1275 ? )
Ici, le palais
du shogun vient juste de brûler,
preuve que la bonne fortune du Japon est presque épuisée.
De plus, dans ce pays, des moines farouchement opposés
au Dharma prient avec ferveur pour vaincre Nichiren, et c'est
peut-être pourquoi les désastres frappent de plus en plus
fréquemment.
[...] Le nom qu'elle porte exprime la nature d'une chose. Le prétendu
sage Ryoka-bo (note)
qui s'oppose au Dharma est considéré comme leur maître
par tous les habitants de Kamakura,
du plus modeste au plus haut-placé. Un premier feu s'est déclaré
près de lui, transformant le temple Gokuraku-ji
[temple de la béatitude] en Jigoku-ji [temple de l'enfer].
[...] Sans parler de la vie prochaine [dans laquelle ceux qui s'opposent
au Dharma connaîtront des souffrances épouvantables] je prie
pour que Bonten, Taishaku,
les divinités Nitten, Gatten
et les quatre Rois du Ciel punissent
dans cette vie ceux qui s'opposent au Sutra du Lotus afin que
cela serve d'avertissement à tous. Que l'on décide ensuite
[d'après la justesse de mes prédictions] (note)
si Nichiren est le Pratiquant
du Sutra du Lotus ou non.
Le Palais royal
(Minobu,
12 avril 1275 à Shijo Kingo)
Le huitième
enfer - celui des souffrances incessantes - renferme trois sortes de personnes
: celles qui ont commis un ou plusieurs des cinq
forfaits, celles qui ont manqué à la piété
filiale, et celles qui se sont opposées au Dharma. Le passage que
je viens de citer précise que les personnes qui maudissent, insultent
ou calomnient le Pratiquant du
Sutra du Lotus à l'époque des Derniers jours, même
s'ils le font sous forme de plaisanterie, tomberont dans cet enfer.
[...] Les cinq
mille personnes outrecuidantes étaient dépourvues de
foi et, bien qu'ayant entendu le Sutra du Lotus, ne purent pas
le comprendre. Mais, comme elles ne s'y opposèrent pas, trois mois
plus tard, elles parvinrent à la bodhéité. Ce sont
ces personnes que le Sutra
du Nirvana désigne en ces termes : "qu'ils croient
ou non, tous renaîtront sur la Terre
de Bouddha éternelle." Lorsqu'il
s'agit du Sutra du Lotus, tant qu'une personne, après
l'avoir entendu, même sans croyance, ne s'y oppose pas, elle atteindra
la bodhéité, aussi mystérieux que cela puisse paraître.
[...] Dans notre propre pays,
quand le bouddhisme fut introduit sous le règne de l'empereur Kimmei,
Moriya s'opposa à cet enseignement.
[...] Il se trouve deux sortes
de personnes parmi celles qui s'opposent
au Sutra du Lotus. Les premières ont cultivé les
racines du bien dans leurs vies antérieures, et, dans cette vie-ci,
cherchent à créer un lien avec le bouddhisme, aspirent à
la bodhéité et sont capables d'y parvenir. C'est cette
catégorie de personnes dont la bouche peut être éventuellement
scellée ou la tête brisée. L'autre catégorie
est celle de personnes qui se sont opposées au Dharma dans leurs
vies antérieures, qui s'y opposent dans leur existence présente
et qui continuent, vie après vie, à créer un karma
les vouant à l'enfer avici. Ces personnes peuvent
bien prononcer des injures, elles n'auront pas les lèvres scellées.
Elles sont semblables au prisonnier déjà condamné
à mort qui attend son exécution. Tant qu'il attend la peine
capitale en prison, même s'il commet de nouvelles mauvaises actions,
il ne subira pas d'autres sanctions.
[...] Il est dit, dans le deuxième
volume du Sutra du Lotus : "Si une personne [calomniait
un sutra tel que celui-ci ou] en voyant certains lire, réciter,
copier et pratiquer ce sutra, les méprisait, les détestait,
les enviait ou éprouvait de la rancune à leur égard,
[la sanction encourue par cette personne écoutez, je vais maintenant
vous la dire : ] Quand sa vie parviendra à son terme, elle entrera
dans l'enfer avici, en restera prisonnière
pendant toute la durée d'un kalpa,
et à la fin de ce kalpa, mourra
de nouveau au même endroit. Elle continuera à répéter
ce cycle pendant d'innombrables kalpas."(réf.)
Lettre
à Horen (Minobu,
avril 1275 à Soya Kyoshin)
Les maîtres
de l'école Shingon et les
adeptes des écoles Kegon,
Hosso, Sanron,
Zen, Jodo
et Ritsu prétendent s'être
éveillés au Dharma. Ils croient s'être libérés
des souffrances de la naissance et
de la mort. Mais les fondateurs de leurs écoles n'ont pas réussi
à comprendre le véritable sens des sutras sur lesquels ils
appuient leur doctrine. Ils n'ont procédé que de façon
superficielle, en n'utilisant que les sutras de leur choix. Ce faisant
ils se sont opposés au Sutra du Lotus,
et leurs enseignements ne correspondent pas à la véritable
intention du Bouddha. Ils n'en ont pas eu conscience et, au fur et à
mesure qu'ils propageaient ces doctrines, les dirigeants du pays aussi
bien que le peuple ont commencé à avoir foi en elles.
[...] Les Japonais d'aujourd'hui s'opposent au Sutra du Lotus
et rejettent le Bouddha Shakyamuni. Cela leur vaudra, dans leur
vie future, de tomber dans la grande citadelle de l'enfer avici. Mais dans cette vie aussi,
ils connaîtront de grandes épreuves. Plus précisément,
des envahisseurs viendront de l'étranger et tous, du souverain
aux plus petites gens du peuple, connaîtront la même détresse.
[...] Par crainte aussi de l'intendant
local, il [le nyudo] ne s'est
pas immédiatement converti à la pratique du Sutra du
Lotus. Peut-être, de son point de vue, était-ce plus
raisonnable. Mais, du même coup, il est certain qu'il tombera dans
la grande citadelle de l'enfer avici. J'ai pensé, en
particulier, que même si je lui faisais parvenir un exemplaire du
Sutra du Lotus, par crainte des personnes de son entourage, il
ne consentirait pas à abandonner la pratique du Nembutsu.
Cela ne ferait rien de plus que verser un peu d'eau sur le feu, ou plutôt
la grande quantité d'eau de son opposition au Dharma
éteindrait sans nul doute la faible flamme de sa foi dans le Sutra
du Lotus. Et s'il tombait en enfer ce serait moi, Nichiren, qui serais
à blâmer
Lettre au nyudo
d'Ichinosawa (Minobu,
le 8mai 1275, à l'épouse du nyudo d'Ichinosawa, à
Sado)
Le peuple
tout entier en vint à s'opposer au Dharma bouddhique, et les royaumes
voisins entreprirent d'envahir le pays. Et tout cela, uniquement parce
que le roi Ajatashatru avait choisi
pour maître un homme mauvais du nom de Devadatta.
A l'Hiver Succède
Toujours le Printemps (Minobu,
mai 1275, à Myoichi-ama)
A Devadatta,
qui toute sa vie s'était opposé
au Dharma, il fut prédit qu'il deviendrait à l'avenir
l'Ainsi-Venu Roi du ciel.
[...] Question
: Si le Grand Dharma est enseigné à des personnes qui n'ont
pas la capacité de la comprendre, les insensés s'y opposeront
certainement et tomberont ainsi dans les mauvaises
voies. Ne devrait-on pas le reprocher à celui qui l'aura enseignée ? Réponse : Quelqu'un
construit pour les autres une route. Si certains s'y perdent, est-ce la
faute du constructeur de la route ? Un bon médecin donne un
médicament à un malade. Si le malade refuse de le prendre
et meurt, est-ce la faute du médecin ?
[...] Une personne qui propage le Sutra du Lotus est le père
et la mère de tous les habitants du Japon. Car, comme l'a dit le
Grand-maître Guanding*
: "Permettre à quelqu'un qui offense le Dharma de se libérer
du mal, c'est remplir à son égard la fonction de parent."
Par conséquent, moi, Nichiren, je suis le père et la mère
de l'actuel empereur, le maître et le seigneur des adeptes du Nembutsu,
du Zen et des moines du Shingon.
[...] Et, à l'inverse si les doctrines secrètes ne devaient
jamais être enseignées aux personnes mauvaises qui n'ont
aucun lien avec le Bouddha ni à celles qui s'opposent au Dharma,
pourquoi le moine Kakutoku aurait-il
transmis le Sutra du Nirvana
à d'innombrables moines ayant transgressé les préceptes ? Pourquoi le bodhisattva Fukyo se
serait-il adressé aux Quatre
congrégations qui dénigraient le Sutra et aurait-il
propagé parmi eux le Sutra du Lotus ? [...] Le Bouddha Shakyamuni lui-même tira une langue qui n'avait
jamais dit le moindre mensonge jusqu'à ce qu'elle atteigne le Ciel
Akanishtha. Il déclara que dans la cinquième
période de cinq cents ans [après sa disparition], au
moment où les enseignements bouddhiques seraient sur le point de
disparaître, le bodhisattva Jogyo
apparaîtrait avec les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo et les administrerait, comme un remède bénéfique
à des lépreux, aux icchantika
et à ceux qui s'opposent au Dharma.
[...] Avant qu'apparaissent dans le Sutra les mots "sans
ménager sa vie", sont décrits Trois sortes d'ennemis
qui dénigreront et attaqueront à coups de sabre et de bâton,
et mettront la vie des pratiquants en danger. Il faut lire les passages
du Sutra du Nirvana
qui parlent de faire son devoir "au risque de perdre la vie"
et qui disent plus loin : "Il y a des personnes appelées icchantika
qui se donnent l'apparence d'arhat,
vivent dans des lieux reculés, et dénigrent les sutras du
Mahayana. Ils passent pour de
véritables arhats aux yeux
de nombreux hommes ordinaires ou pour de grands bodhisattvas."
[...] Si les doctrines secrètes ne devaient jamais être enseignées
aux personnes mauvaises qui n'ont aucun lien avec le Bouddha ni à
celles qui s'opposent au Dharma, pourquoi le moine Kakutoku
aurait-il transmis le Sutra
du Nirvana à d'innombrables moines ayant transgressé
les préceptes ? [...] Il est dit dans le Sutra
Ninno* : "De mauvais moines, recherchant gloire et profit,
se présentent souvent devant le roi, le prince héritier
et les autres princes et prennent l'initiative d'exposer des enseignements
qui conduisent à l'offense au Dharma bouddhique et à la
ruine du pays. Le roi, incapable de distinguer le vrai du faux, écoute
ces doctrines et a foi en elles."
[...] Si l'on en croit les textes bouddhiques, pourtant, même ceux
qui ont commis les cinq forfaits
peuvent être sauvés, de même que les personnes qui
transgressent les lois de la piété filiale. Seuls les icchantika,
ceux qui s'opposent au Dharma et ceux
qui se donnent l'apparence de garder les préceptes tout en se croyant
supérieurs aux autres ne peuvent pas être pardonnés.
[...] Au cours des cinquante dernières années, tous les
habitants du pays, à l'intérieur des quatre mers, sans aucune
exception, sont devenus des disciples de Honen.
Et comme chacun est devenu disciple de Honen,
cela signifie que chaque habitant du Japon est une personne qui s'oppose
au Dharma.
[...] Les moines Shingon du To-ji,
ceux du Mont Hiei, du Honjo-ji
et des sept temples principaux de Nara, ainsi que les moines de l'école
Hokke qui ont oublié les
principes de leur propre école et s'opposent au Dharma.
[...] Par le passé, ceux qui s'opposaient
au Dharma encouraient la désapprobation de Bonten,
de Taishaku, des divinités
Nitten, Gatten
et les quatre Rois du Ciel et des
divinités de la terre
qui ont fait serment de protéger les pratiquants du Sutra du
Lotus. Toutefois, parce que personne ne les dénonçait
publiquement, ils étaient pardonnés, comme des enfants uniques
dont les parents tolèrent la mauvaise conduite, tantôt faisant
semblant de ne pas voir, tantôt se contentant de leur adresser de
légers reproches.
[...] Aussi longtemps que Nichiren, qui s'efforce de mettre à jour
la racine de ces grandes oppositions au Dharma, sera traité avec
hostilité, les divinités du ciel seront avares de leur lumière,
les divinités de la terre seront furieuses, et mauvais présages
et calamités se succéderont de plus belle.
[...] Il est dit dans le cinquantième volume du Sutra
Daijuku : "Il y aura peut-être divers rois de la caste
des kshatrya qui s'opposeront au Dharma, créant des difficultés
aux disciples shomon de l'Honoré
du monde. Peut-être les insulteront-ils et les rabaisseront-ils,
les attaqueront-ils et les blesseront-ils à coups de sabre ou de
bâton, les dépouillant de leur robe
et de leur bol à aumônes
et les privant de ce dont ils ont besoin pour vivre.
[...] Ceux qui commettent les plus graves oppositions au Dharma se trouvent
plutôt parmi les moines éminents, qui paraissent observer
les préceptes et passent pour des hommes de grande sagesse.
Le choix en fonction
du temps (Minobu,
10 juin 1275 ; adressé à Yui)
Le Grand-maître
Zhanlan clarifie un peu plus ce
passage en disant : "Ceux qui s'opposeront à nous [aux personnes
qui enseignent le Dharma] auront la ête
brisée en sept morceaux (réf.),
tandis que la bonne fortune de ceux
qui [leur] feront des offrandes
dépassera celle d'une personne dotée des dix
titres honorables."(réf.)
Autrement dit, faire un don au Pratiquant du Sutra du Lotus à
l'époque des Derniers jours du
Dharma procure de plus grands bienfaits que faire des offrandes au
Bouddha doté des Dix Titres honorables. Et cela signifie aussi
que ceux qui s'opposent au Pratiquant du Sutra du Lotus en cette
époque impure auront la tête
brisée en sept morceaux.
Lettre à Ko
no ama Gozen (Minobu le 16 juin 1275 à Ko-no ama Gozen)
Depuis l'époque
d'Ennin*
et Enchin, les moines de l'école
Tendai sont restés prisonniers
des mensonges de ces faux sages et se sont engagés sur une voie
totalement opposée à celle de l'école Tendai
originelle.
Le Sutra du Nirvana
affirme que, à l'époque des Derniers
jours du Dharma, les personnes que leur opposition au Dharma du Bouddha
précipitera dans l'enfer avici seront plus nombreuses
que les particules de poussière de la terre entière, tandis
que ceux qui pratiqueront le véritable Dharma seront moins nombreux
que les grains de poussière pouvant tenir sur un ongle.
La prière pour
la pluie des trois maîtres du Tripitaka (Minobu,
22 juin 1275 au nyudo Nishiyama)
Quel que soit
l'homme que vous épousiez, s'il s'oppose au Sutra du Lotus,
vous ne devez pas le suivre.
[...] En s'opposant aujourd'hui au Sutra du Lotus, les habitants
du Japon attirent la destruction sur eux-mêmes et sur le pays.
La suprématie
du Dharma (Minobu,
4 août 1275, à Oto, fille de Nichimyo)
Dans le deuxième
volume du Myoho Renge Kyo
(Sutra du Lotus) il est dit : "Celui qui refuse d'avoir foi
en ce Sutra et au contraire s'y oppose détruit immédiatement
les graines qui permettent de devenir bouddha en ce monde.
[...] On lit dans le Hosho Ron*
du bodhisattva Saramati
: "Ceux qui, par ignorance, sont incapables de croire dans le véritable
Dharma restent attachés à
des conceptions fausses et sont arrogants, rencontrent de tels obstacles
en rétribution de leurs oppositions
dans les vies précédentes. Ils s'attachent à des
doctrines incomplètes, cherchant à recevoir des dons et
à imposer le respect ; ils ne suivent que des principes faux,
s'écartent des bons amis, se
lient d'amitié avec des personnes qui s'opposent
au Dharma, et, se délectant dans l'attachement aux enseignements
du Hinayana, ils ne croient pas
au Mahayana. Ils s'opposent donc
au Dharma des bouddhas.
"Un homme sage ne devrait pas craindre les ennemis de sa famille,
les serpents, le feu, le poison, les coups de tonnerre d'Indra,
les attaques à coups d'épée et de bâton, ou
les bêtes sauvages, les tigres, les loups et les lions. Car tout
cela peut détruire sa vie mais n'a pas le pouvoir de le faire tomber
dans l'enfer avici,
[...] Ce que le sage craint, c'est l'opposition
au Mahayana. Voilà pourquoi le bodhisattva Vasubandhu
voulut se couper la langue (note),
le bodhisattva Ashvaghosha
supplia qu'on lui coupe la tête, et le Grand-maître* Jizang
fit un pont de son propre corps.
La question à
approfondir jour et nuit (Minobu,
28 août (1275 ? ) à Toki Jonin)
Dans votre
lettre, vous demandez de quelle manière la rétribution varie,
et quels sont les degrés d'opposition
au Dharma bouddhique. Au départ, le Sutra du Lotus
a été enseigné pour permettre à tous les hommes
d'atteindre la bodhéité. Pourtant, seuls ceux qui ont foi
en ce Sutra parviennent à l'Éveil.
Ceux qui s'y opposent tombent dans l'enfer avici. Ainsi, il est dit dans
le Sutra : "Celui qui refuse d'avoir foi en ce Sutra, et au contraire
s'y oppose, détruit immédiatement les graines qui permettent
d'atteindre la bodhéité en ce monde. Après sa mort,
il tombera dans l'enfer avici."(réf.)
[...] Il y a divers degrés d'opposition au Dharma. Même
parmi ceux qui croient dans les enseignements du Sutra du Lotus
et les pratiquent, rares sont ceux qui les respectent totalement, par
la pensée comme par l'action. Mais ceux qui ont commis des offenses
mineures envers le Dharma bouddhique ne recevront pas de graves rétributions.
La force de leur foi efface leurs fautes aussi aisément qu'une
inondation éteint un petit feu.
Shakyamuni déclare dans le Sutra
du Nirvana : "Si même un bon moine, voyant une personne
détruire le Dharma, la laisse faire sans la réprimander,
sans la chasser ni la punir pour son offense, il faut considérer
ce moine comme un traître au Dharma bouddhique. Mais s'il marque
sévèrement sa réprobation, chasse ou punit la personne
qui offense le Dharma, alors, il est mon disciple et un auditeur-shravaka"
C'est cette mise en garde qui me pousse à m'élever ouvertement
contre l'offense au Dharma, malgré les persécutions auxquelles
cela m'expose, par crainte de devenir un ennemi du Dharma bouddhique si
je ne le faisais pas.
[...] Toutefois, les oppositions au Dharma peuvent être graves ou
légères, et il est des cas où il est préférable
de les ignorer plutôt que de les dénoncer. Les adeptes des
écoles Shingon et Tendai
s'opposent au Sutra du Lotus et devraient être réfutés.
Mais sans une grande sagesse, il est très difficile de faire la
distinction entre leurs doctrines et celle que Nichiren propage. Il est
parfois préférable d'éviter d'intervenir, comme je
l'ai fait dans le Rissho Ankoku
ron.
[...] Que l'on reproche ou non à une personne son offense, il est
difficile d'empêcher quiconque de commettre une faute grave. Mais
si nous voyons et entendons une personne offenser le Dharma, et la laissons
faire sans rien dire, alors qu'elle pourrait être sauvée,
c'est comme si nous détruisions nos magnifiques capacités
de voir et d'entendre, et c'est agir avec le plus grand manque de bienveillance.
[...] Guanding*
écrivit : "Si vous vous liez d'amitié avec une
personne sans avoir la bienveillance de la corriger, vous êtes,
en fait, son ennemi."(réf.) Les conséquences
de cette faute sont extrêmement difficiles à effacer. Le
plus important est de toujours renforcer votre désir de sauver
les autres de leur propre tendance à offenser le Dharma. Quand
les fautes d'une personne sont mineures, elle a parfois besoin d'être
réprimandée, mais, dans certaines circonstances cela n'est
pas nécessaire, car elle sera peut-être capable de corriger
ses fautes elle-même. Quand c'est nécessaire, reprochez à
une personne d'agir en opposition au Dharma bouddhique, afin qu'elle puisse,
aussi bien que vous-même, échapper aux conséquences
de cette faute.
[...] Priez, dès maintenant, avec le grand désir de parvenir
à l'Éveil, et pour le bonheur dans votre vie future. Si vous doutez
ou vous opposez si peu que ce soit, vous tomberez à coup sur dans
l'enfer avici.
Même lorsqu'un bateau est de construction solide, s'il fait eau,
si peu que ce soit, ses passagers ne peuvent que sombrer tous ensemble.
Même si les murets entre les rizières sont résistants,
la plus petite fêlure suffit pour que l'eau s'en échappe.
Vous devez ôter l'eau - l'opposition au Dharma et le doute - du
bateau qu'est votre vie et consolider les remparts de votre foi.
[...] Si l'offense au Dharma commise par un croyant est bénigne,
pardonnez-lui et aidez-le à obtenir des bienfaits. Si cette offense
est grave, incitez-le à renforcer sa pratique pour qu'il puisse
expier.
[...] Il y a de nombreux exemples d'oppositions au Dharma parmi les disciples
et adeptes de Nichiren. Vous avez sans doute entendu parler du nyudo
d'Ichinosawa. Dans son coeur, il est disciple de Nichiren, mais en
apparence, il reste adepte de l'école Nembutsu.
Je m'inquiète donc beaucoup pour sa vie future, et je lui ai offert
les dix volumes du Sutra du Lotus (note).
[...] Vous êtes une femme vraiment exceptionnelle puisque vous m'avez
interrogé sur les rétributions qu'entraînent divers
degrés d'opposition au Dharma. Vous n'êtes en rien moins
méritante que la fille du Roi-Dragon
lorsqu'elle déclara : "Je révélerai les enseignements
Mahayana pour libérer tous
les êtres de leurs souffrances."(réf.)
Les Remparts de la
Foi (Minobu,
3 septembre 1275, à
Sennichi-ama)
Une invasion
serait déplorable - elle signifierait la ruine de notre pays -
mais, si elle ne se produit pas, les Japonais calomnieront
plus que jamais le Sutra du Lotus, et tomberont tous dans l'enfer avici. La nation sera peut-être
dévastée par la force supérieure des Mongols, mais
les offenses au Dharma bouddhique
cesseront presque entièrement. Une défaite serait comme
la guérison d'une maladie par le moxa
ou le traitement d'une douleur par l'acupuncture : tous deux sont pénibles
sur le moment, mais apportent ensuite un soulagement.
Sur Itai Doshin
(Minobu,
septembre 1275 à 1280, à Takahashi nyudo)
De retour
au Japon, ils [Shubhakarasimha*,
Vajrabodhi*
et Amoghavajra*]
propagèrent le Sutra du Lotus et les enseignements Shingon
en s'efforçant de masquer l'éclat de la pleine lune [le
Sutra du Lotus], le Véhicule
suprême qui surpasse tous les autres sutras du passé
et de l'avenir, pour faire briller une faible lueur de lucioles, les deux
mandalas du Shingon.
Pis encore, ils ont dénigré le Sutra du Lotus en
prétendant que sa doctrine était puérile et que le
bouddha du Sutra du Lotus était encore dans l'obscurité.
Toutefois, ces commentaires furent comme un poignard qui se retourna contre
leurs auteurs.
[...] Le Sutra du Nirvana
dit que "Il y a trois types de personnes dont la maladie est extrêmement
difficile à guérir. Ce sont : 1) Ceux qui s'opposent au bouddhisme
Mahayana ; 2) Ceux
qui commettent les cinq forfaits ; 3) Les icchantika. Ces trois
catégories de personnes souffrent des pires maladies connues."
Elles varient en gravité et nous ne savons rien de précis
sur elles, sinon que les plus graves sont dues à l'opposition au
Sutra du Lotus. Même Shennong, Huangdi,
Hua-To et Bian-Que
baissèrent les bras et Jisui,
Rusui, Jivaka
et Vimalakirti ne surent que dire.
De telles maladies ne peuvent être guéries que par le bon
remède, par le Sutra du Lotus du Bouddha Shakyamuni, comme
il est dit dans ce Sutra lui-même.
Dans le Sutra du Nirvana,
à propos du Sutra du Lotus, il est dit : "Même
si l'on s'opposeau Dharma correct, si l'on se repent et si l'on se convertit
au Dharma correct cet acte d'opposition sera effacé.
[...] Il [Zhanlan] écrit
plus loin : "Celui qui tombe par terre s'appuie sur le sol pour se
relever. De la même façon, un homme mauvais, destiné
à tomber en enfer, en s'opposant au Dharma correct, peut être
sauvé par lui."(réf.)
[...] Le roi Ajatashatru souffrit
d'une grave infection pour avoir commis les cinq
forfaits et s'être opposé au Sutra du Lotus.
Mais ses pustules disparurent instantanément lorsque la lumière
produite par la méditation du Bouddha, aussi bienveillante que
la lune
(note), éclaira son corps.
La Guérison
des maladies karmiques (Minobu,
3 novembre 1275, à Ota Jomyo)
Parce que
Devadatta blessa le Bouddha,
la terre s'entrouvrit et l'engloutit vivant. La gravité d'une offense
dépend de la qualité de celui qu'elle touche.
[...] Si vous doutez d'avoir offensé le Dharma dans le passé,
vous ne serez pas à même de supporter les souffrances mineures
de l'existence.
[...] Conformément à la description du sutra, notre
opposition passé au Dharma peut provoquer notre naissance
dans une famille pauvre ou aux conceptions erronées, ou entraîner
des persécutions par notre souverain. On entend par "famille
aux conceptions erronées" celle qui s'oppose au vrai
Dharma, et "les persécutions par le souverain"
signifie vivre sous le règne d'un mauvais roi. C'est à ces
deux souffrances que vous êtes confrontés actuellement. Afin
d'expier vos oppositions passées, vous subissez
l'opposition de vos parents qui ont des croyances erronées, et
devez vivre à l'époque d'un souverain qui persécute
le Pratiquant du Sutra du Lotus.
[...] Les persécutions que vous avez subies, peuvent finalement
être attribués au fait que le souverain de ce pays est devenu
un ennemi du Sutra du Lotus. Son opposition
a été suscitée par les moines hostiles au Dharma
qui suivent les préceptes
du Hinayana ou les doctrines du
Nembutsu ou du Shingon.
[...] Du vivant de Shakyamuni, le moine Sunakshatra
eut d'abord foi en l'enseignement du Bouddha. Mais par la suite, non content
de l'abandonner, il s'opposa de manière si perfide
au Dharma que le Bouddha lui-même ne put le sauver de l'enfer avici.
Lettre aux Frères
(Minobu,
16 décembre 1275 aux frères Ikegami)
Pushyamitra,
le roi de l’Inde, a fait brûler 84000 temples et stupas et
décapiter un nombre incalculable de prêtres bouddhistes,
tandis que l’empereur Wu-zong
de la dynastie Tang détruisait
plus de 4600 temples bouddhistes, ordonnant aux moines et aux nonnes de
retourner à la vie séculière. Néanmoins, quels
qu’aient été leurs méfaits, ils ne peuvent
être comparés aux calomniateurs du Vrai
Dharma au Japon.
Réponse
à Gonin (Minobu,
le 26 décembre
1275)
Et le Bouddha
ajouta : "Après ma disparition, dans les Derniers jours du
Dharma, alors que le pays regorgera de moines comparables à Devadatta,
un seul moine apparaîtra qui pratiquera le Véritable Dharma.
Les mauvais moines exileront ce moine qui pratique le Véritable
Dharma et le condamneront à mort. Ils violenteront l'épouse
du roi aussi bien que les femmes de basse condition, semant ainsi partout
dans le pays la graine de personnes qui s'opposeront au Dharma.
Pour cette raison, toutes sortes de fléaux frapperont le pays,
et, par la suite, un pays étranger l'envahira."
Sur les présages
(Minobu,
1275, à Shijo Kingo ? )
Mais le Bouddha
ne nous a-t-il pas mis en garde ? "Si connaissant cela [l'opposition
au Dharma], par crainte pour votre propre vie vous hésitez
encore et ne faites pas connaître [la vérité] aux
autres, vous serez non seulement mon ennemi mais l'ennemi mortel de tous
les êtres vivants, et vous
tomberez inévitablement dans la grande citadelle de l'enfer avici." (note) J'ai hésité
et me suis demandé que faire. Si je parlais de tout cela, qu'adviendrait-il
de moi ? Ma propre sécurité m'importait peu, mais si
mes parents, mes frères ou ne serait-ce qu'une personne sur mille
ou dix mille me suivait, eux aussi seraient inévitablement haïs
par le souverain comme par les personnes ordinaires. Et face à
tant de haine, sans une compréhension approfondie du bouddhisme,
ils auraient bien du mal à endurer de pareilles épreuves.
Après s'être imaginé qu'ils obtiendraient paix et
sécurité en pratiquant le Dharma du Bouddha, ils découvriraient,
en réalité, que la pratique de cet enseignement les mettait
en présence de grandes difficultés. Ils s'opposeraient
alors à ce Dharma, la prenant pour un enseignement erroné,
et cela les conduirait à tomber dans les mauvaises
voies.
Réponse
au nyudo Takahashi (Minobu,
1275 au nyudu Takahashi Rokuru Hyoe)
En étudiant
le texte du Sutra, je découvre que quiconque déclare qu'il
existe un sutra supérieur au Sutra du Lotus ne peut échapper
au crime d'opposition au Dharma. Par conséquent,
d'après le Sutra, une personne de ce genre [telle que Cheng-guan
et tous les autres] doit être considérée comme l'ennemi
du Bouddha. Et si, par peur, j'omets de souligner ce point, les distinctions
établies entre les divers sutras en fonction de leurs mérites
respectifs n'auront servi à rien.
[...] A ces persécutions qui se produisirent longtemps avant que
le Bouddha n'enseigne le Sutra du Lotus s'en ajoutèrent
d'autres plus tard, lorsqu'il exposa le Sutra lui-même.
[Ce furent les doutes
(note) qui s'élevèrent
lorsque Shakyamuni révéla que] pendant quarante et quelques
années, Shariputra, Maudgalyayana
et les grands bodhisattvas avaient été en fait de Grands
ennemis s'opposant à la propagation du Sutra du Lotus (note).
[...] Il [Saicho] se jura immédiatement
de réagir en se disant : "Si le peuple du Japon soutient ceux
qui s'opposent au Dharma correct, le pays va sûrement sombrer dans
le chaos ! " Il réfuta donc les six
écoles, et, ce faisant, provoqua la colère des Grands
Maîtres de ces écoles et des Sept
temples principaux [de Nara] qui s'agitèrent comme des frelons
en colère et se précipitèrent, comme un vol de corbeaux,
vers la capitale.
[...] Les théories d'Ennin*
et d'Enchin*
sont aussi difficiles à distinguer de la vérité qu'un
moine d'une nonne, ou un objet noir d'un objet bleu foncé. Ainsi,
même les sages s'y trompent, et les ignorants font cette confusion.
[De cet état de fait il résulte que] durant plus de quatre
siècles, sur le Mont Hiei,
dans les temples Onjo-ji et To-ji,
à Nara, dans les cinq provinces
entourant la capitale, dans les sept
marches, comme, à vrai dire, dans le Japon tout entier, tous
s'opposent au Dharma.
[...] Lire le Sutra du Nirvana
équivaut à lire le Sutra du Lotus car le Sutra
du Nirvana est comme un homme méritant, heureux de voir
que l'on respecte son souverain, même s'il est traité lui-même
avec dédain. Ainsi, l'esprit du Sutra
du Nirvana conduirait à mépriser et considérer
comme un ennemi quiconque tenterait de dénigrer le Sutra du
Lotus pour mieux faire l'éloge du Sutra
du Nirvana.
[...] Il [Zhiyi] déclara ouvertement que Fayun, du temple Guang-zhe-si,
pour avoir commis des offenses au Dharma
correct, était tombé en enfer. En entendant cela, les
maîtres bouddhistes du Nord et du Sud se levèrent comme des
frelons en colère et fondirent sur Zhiyi
comme une nuée de corbeaux.
[...] On aurait pu penser que Kukai*
fut celui qui commit la plus grande offense au Dharma, mais Ennin*
et Enchin*
enseignèrent des erreurs encore plus graves que celles de Kukai*.
[...] Ainsi, même si Kukai,
Ennin*
et Enchin*
avaient donné des cours sur le Sutra du Lotus, même
s'ils s'étaient repenti de leurs erreurs, ils auraient néanmoins
eu les pires difficultés à réparer leurs graves offenses.
[...] De la même manière, si une personne d'une incroyance
incorrigible, [icchantika],
ayant commis les cinq forfaits
et s'étant opposée au Dharma, tente de se rafraîchir
auprès de ce petit étang que représentent les sutras
Agama*,
Kegon*,
Kammuryoju et
Vairocana* , la fièvre
ardente provoquée par ses graves offenses ne se dissipera jamais.
Par contre, si cette personne s'allonge sur l'immense pic neigeux du Sutra
du Lotus, la fièvre intense qui la brûle, due à
ses cinq forfaits, à son
opposition au Dharma correct et à son incroyance incorrigible,
se dissipera instantanément.
[...] Parce que le Japon est un pays qui s'oppose au Dharma,
le ciel l'a abandonné. Et, parce que le ciel l'a abandonné,
les diverses divinités
bienveillantes qui, par le passé, avaient protégé
le pays, ont incendié leurs sanctuaires et sont reparties pour
la Terre de la lumière éternellement
paisible.
[...] Dans le Sutra Daijuku,
on lit : "Il y aura peut-être divers rois de la caste des kshatrya
qui s'opposeront au Dharma, créant des difficultés
aux auditeurs-shravakas de l'Honoré du monde. Peut-être les
insulteront-ils et les rabaisseront-ils, les attaqueront-ils et les blesseront-ils
à coups de sabre ou de bâton, les dépouillant de leur
robe et de leur bol à aumônes
et les privant de ce dont ils ont besoin pour vivre. Ou peut-être
ces souverains arrêteront-ils ou persécuteront-ils ceux qui
font des offrandes aux disciples.
[...] Par le passé le ministre et nyudo
Taira no Kiyomori s'empara du
pouvoir et, après le soulèvement de Jokyu,
la cour impériale cessa de gouverner et le siège de l'autorité
fut transféré vers l'est, à Kamakura. Mais il ne
s'agissait là que de troubles intérieurs. Le pays n'avait
pas encore eu à affronter la menace d'une invasion étrangère.
De plus, si à l'époque certains s'opposaient au Dharma,
d'autres préservaient encore l'enseignement correct de l'école
Tendai. [...] Lorsque certains
s'opposent au Dharma, si personne ne s'avance pour exposer
leur erreur, le gouvernement se maintiendra pendant un certain temps en
place et le pays ne connaîtra pas de désordres. [...] Mais
la situation aujourd'hui est bien plus grave. Ceux qui s'opposent
au Dharma emplissent le pays, et moi, Nichiren, je les attaque,
fermement décidé à défendre ce qui est juste
et correct.
[...] Il est dit dans le Sutra Konkomyo*
: "Viendra un temps où les ennemis des pays voisins penseront
: "Nous devons faire appel à nos quatre sortes de troupes (note)
et détruire ce pays." Dans le même sutra, on
lit encore : "Viendra un temps où les rois des pays voisins,
observant la situation et mobilisant leurs quatre sortes de troupes, s'apprêteront
à partir pour le pays [où habitent ceux qui s'opposent
au Dharma], dans l'intention de le soumettre.
[...] Aujourd'hui, au Japon, partout on entend déclarer : "Je
crois au Sutra du Lotus." "Moi aussi, je crois au Sutra
du Lotus." A entendre tous ces gens parler, on pourrait penser
qu'il n'y a pas une seule personne qui s'oppose au Dharma.
Mais le passage du Sutra que je viens de citer indique que, à l'époque
des Derniers jours du Dharma, ceux
qui s'opposeront au Dharma seront assez nombreux pour occuper toutes les
terres des dix directions,
tandis que ceux qui croiront dans le Dharma correct seront
aussi peu nombreux que les grains de sable pouvant tenir sur un ongle.
Ce que disent les gens d'aujourd'hui et ce que dit le Sutra est aussi
différent que le feu de l'eau. Les gens, de nos jours, au Japon,
disent que seul Nichiren s'oppose au Dharma. Mais le
Sutra dit qu'il y aura plus d'opposants au Dharma que
la terre entière ne peut en contenir.
[...] Gardant cet exemple à l'esprit, il faut comprendre que, de
la même manière, si certains lisent le Sutra
Kegon*,
le Sutra Kammuryoju,
le Sutra Vairocana* , ou d'autres
sutras encore, en pensant que le Sutra du Lotus leur est inférieur,
ils s'opposent au coeur même des sutras qu'ils
lisent ! Réfléchissez bien à cela : même ceux
qui lisent le Sutra du Lotus en donnant l'apparence d'y croire,
s'ils croient possible de parvenir à l'Éveil en pratiquant d'autres
sutras, ils ne lisent pas véritablement le Sutra du Lotus
!
[...] Le Grand-maître Jizang
écrivit un ouvrage en dix volumes, le Hokke
Genron, dans lequel il fit l'éloge du Sutra du Lotus.
Mais Zhanlan le critiqua en disant
: "Ce texte s'oppose manifestement au Dharma. Comment
pourrait-on le considérer véritablement comme un ouvrage
de propagation et d'éloge ? "(réf)
[...] En considérant
attentivement ces exemples, nous comprenons que, parmi ceux qui lisent
et vantent les mérites du Sutra du Lotus, nombreux sont
ceux qui tomberont dans l'enfer avici. Même Jizang et Cien s'opposaient en réalité au Véhicule
unique [du Sutra du Lotus]. Et n'est-ce pas encore plus
vrai de personnes comme Kukai*, Ennin* et Enchin*,
qui ont ouvertement affiché leur mépris envers le Sutra du Lotus ? [...]
On peut, comme Jizang, cesser d'enseigner,
disperser ses disciples, [devenir disciple de Zhiyi]
et même faire de son propre corps un pont [pour son maître].
Mais je crains que cela ne suffise pas pour effacer le crime de s'être
auparavant opposé au Sutra du Lotus.
[...] En lisant le Hokke Genron de Jizang, on constate que son
commentaire ne s'oppose pas directement au Sutra du Lotus.
Il dit simplement que, bien que le Sutra du Lotus et les autres
sutras du Mahayana exposent des
enseignements de profondeur différente, fondamentalement leur esprit
est identique. Est-ce la raison pour laquelle on accuse cet ouvrage
de s'opposer au Dharma ?
[...] Peut-être comprit-il [Shubhakarasimha*]
alors [au cours de son séjour en enfer] que cela [sa comparution
devant Yama] résultait de son opposition au Sutra du
Lotus. Il abandonna donc très vite les mudra,
les mantra dharani* et les méthodes de concentration du Shingon,
et récita le passage du Sutra du Lotus [dans lequel le
Bouddha déclare] : "Maintenant, ce monde des trois
plans est tout entier mon domaine."(réf.) Après quoi les chaînes qui le maintenaient prisonnier se
brisèrent et il put revenir à la vie.
[...] Si une personne d'une incroyance incorrigible, [icchantika],
ayant commis les cinq forfaits et s'étant opposée au Dharma, tente de
se rafraîchir auprès de ce petit étang que représentent
les sutras Agama*, Kegon*, Kammuryoju et Vairocana*, la fièvre
ardente provoquée par ses graves offenses ne se dissipera jamais.
Par contre, si cette personne s'allonge sur l'immense pic neigeux du Sutra
du Lotus, la fièvre intense qui la brûle, due à
ses cinq forfaits, à son opposition au Dharma correct et à son incroyance
incorrigible, se dissipera instantanément.
Traité
sur la dette de reconnaissance (Minobu,
le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)
Dans le Sutra
du Nirvana, Shakyamuni affirma : "Si un moine, même
vertueux, voit quelqu'un s'opposer au Dharma et ne s'en
soucie pas, négligeant de lui faire des reproches, de le chasser
ou de le punir pour son offense, alors ce moine trahit le bouddhisme.
Mais s'il réprimande durement celui qui s'oppose au Dharma,
le chasse ou le punit, alors il est mon disciple et quelqu'un qui comprend
véritablement mes enseignements." N'oubliez jamais cette exhortation
à ne pas laisser les autres s'opposer au bouddhisme.
[...] Le Grand-maître Huisi
écrivit : "Ils tomberont en enfer avec les personnes mauvaises."(réf.)
Rechercher l'Éveil sans rejeter l'opposition au Dharma
est aussi futile qu'essayer de trouver de l'eau au milieu des flammes,
ou du feu dans l'eau. Même celui qui a sincèrement foi dans
le Sutra du Lotus finira par tomber immanquablement en état
d'enfer s'il transgresse ses enseignements, tout comme une seule patte
de crabe suffit à gâcher mille pots de laque.
Mise en
Garde contre l'Offense au Dharma (Minobu,
août 1276, au nyud o Horen)
Si l'on veut
pratiquer correctement ce Sutra, il y a plusieurs degrés
d'opposition à éviter. Pour les résumer,
je citerai le cinquième volume du Hokke
Mongu Ki* : "A propos des diverses formes d'opposition au Dharma il est seulement
dit dans le Hokke Mongu
qu'il faut "enseigner aux sages mais non aux insensés." (note)
Un moine a classifié différentes
sortes d'attitudes dommageables de la manière suivante : "Je
ferai d'abord la liste des mauvaises causes et ensuite celle de leurs
effets. Il y a quatorze mauvaises causes : 1) l'orgueil, 2) la négligence,
3) les préjugés, basés sur l'égoïsme,
4) l'auto-satisfaction liée à une compréhension superficielle,
5) l'attachement aux désirs terrestres, 6) le manque d'esprit de
recherche, 7) le manque de croyance, 8) l'aversion, 9) le doute injustifié,
10) la calomnie, 11) le mépris, 12) la haine, 13) la jalousie,
14) la rancune." Puisque la mise en garde contre ces quatorze
formes d'opposition est valable pour les laïcs aussi bien
que pour les religieux, vous devriez craindre de les commettre.
[...] Certains ont peut-être eu la chance de naître sous forme
humaine, et même de renoncer à la vie profane pour se consacrer
à la recherche de la vérité. Mais, s'ils n'étudient
pas le Dharma bouddhique et ne réfutent pas ceux qui s'y
opposent, perdant leur temps dans l'oisiveté et les bavardages,
ils ne sont que des animaux déguisés en moines.
Les quatorze
oppositions (Minobu,
fin 1276, au nyudo Matsuno Rokuro Zaemon)
J'ai exposé
le Dharma pour éviter à tous les êtes de tomber dans
l'enfer avici
auquel les condamne leur opposition au Sutra du Lotus.
[...] Le grand océan du Dharma bouddhique peut accepter les eaux
souillées - ceux qui commettent les quatre
transgressions majeures - mais rejette les cadavres de ceux
qui offensent le Dharma correct. C'est pourquoi ceux qui s'efforcent
de pratiquer le bouddhisme, et qui se préoccupent de leur bonheur
à venir, ne devraient rien tant redouter que d'offenser
le Sutra du Lotus.
[...] C'est pourquoi les divinités bouddhiques Bonten,
Taishaku, les Quatre grands rois
du ciel et les autres divinités les ont punis, fidèles à
leur serment de protéger le Sutra du Lotus et de briser
en sept morceaux la tête de ceux qui s'y opposent.
[...] Celui qui ne tient pas compte des avertissements de ce Sutra,
n'est-ce pas, concrètement, comme s'il coupait la langue des bouddhas
et trompait les personnes de mérite et les sages ? Cette
offense est vraiment effrayante. Ainsi, dans le deuxième
volume, il est dit : "Celui qui refuse d'avoir foi en ce Sutra
et, au contraire, s'y oppose, détruit immédiatement
les graines qui permettent de devenir bouddha en ce monde."(réf.)
Le sens de ce passage est que, si l'on s'oppose ne serait-ce
qu'à un vers ou une phrase de ce Sutra, on se rend coupable
d'un crime aussi grave que le meurtre de tous les bouddhas
des dix directions dans les trois
phases de la vie.
Sur le comportement
du Bouddha (Minobu,
1276, à Konichi-ama)
Mais il savait
que les simples mortels, sans aucun désir de rechercher cet enseignement,
non seulement ne le croiraient pas mais s'y opposeraient.
Aussi, afin d'élargir graduellement leurs capacités, il
consacra d'abord plus de quarante années à enseigner les
sutras Kegon*,
Agama*,
Hodo*
et Hannya*,
pour ne révéler qu'à la fin le Sutra du Lotus.
[...] On pourrait encore objecter : "Plutôt que de s'entêter
à enseigner aux gens le Sutra du Lotus même lorsqu'il
ne convient pas à leurs capacités, ce qui les conduit
à s'y opposer et les précipite donc dans les mauvaises
voies, ne vaudrait-il pas mieux leur enseigner le Nembutsu,
pour lequel ils ont des affinités, et éveiller ainsi graduellement
leur esprit de recherche ? Si, étant incapable de procurer
des bienfaits aux autres, on les amène de surcroît à
commettre des oppositions qui les font tomber en enfer,
on n'agit pas comme un pratiquant du Sutra du Lotus, mais plutôt
comme une personne aux vues erronées.
[...] Ceux qui croient [au Sutra] deviennent immanquablement bouddha,
et ceux qui s'y opposent établissent avec lui
le "lien du tambour empoisonné".
Ils atteindront pareillement la bodhéité. Quoi qu'il en
soit, la graine de la bodhéité ne se trouve nulle part
ailleurs que dans le Sutra du Lotus. S'il était possible
d'atteindre la bodhéité grâce aux enseignements
provisoires, pourquoi le Bouddha aurait-il dit qu'il faut enseigner
avec persévérance le Sutra du Lotus, et que ceux
qui s'y opposent aussi bien que ceux qui ont foi en lui obtiendront
des bienfaits ?
[...] Ceux qui ont foi dans le Sutra du Lotus ne renaîtront
jamais dans aucune de ces terres pures, mais immédiatement sur
une Terre pure où le Sutra
du Lotus est enseigné. Ils prendront place dans l'Assemblée,
écouteront le Sutra du Lotus et deviendront bouddha. Pourtant,
il se trouve des gens pour inciter les autres à rejeter le Sutra
du Lotus en cette vie-ci, prétendant qu'il n'est pas adapté
à leurs capacités et qu'ils maîtriseront ses enseignements
après leur renaissance sur la Terre
pure de l'Ouest du bouddha Amida.
Il est cependant évident qu'ils ne saisiront jamais le sens du
Sutra du Lotus, même sur la Terre
pure du bouddha Amida, et qu'ils
ne renaîtront pas non plus dans aucune autre Terre
pure des dix directions.
En réalité, parce que la faute de s'opposer au Sutra
du Lotus est grave, ils tomberont pour longtemps en enfer.
[...] On rapporte, à tort ou à raison, que le moine Shandao,
qui pourtant s'opposait au Dharma, passa sa vie entière
sans jamais poser les yeux sur une femme.
[...] Quand ils rencontrent une personne qui pratique ce Sutra, ils la
toisent avec mépris et dédain, haine et jalousie, et leurs
lèvres se pincent en une moue désapprobatrice. Ils commettent
indiscutablement la faute d'opposition au Dharma. Comment
pourraient-ils renaître sur la Terre
pure et atteindre la bodhéité ? Il semblerait
plutôt que de telles personnes tomberont inévitablement dans
l'enfer avici.
[...] De plus, nombreux sont ceux qui haïssent et jalousent,
calomnient et méprisent le Sutra du Lotus. Il
est dit dans le Sutra : "Il y aura beaucoup d'hostilité dans
le monde, [envers le Sutra du Lotus] et il sera difficile de
croire."(réf.) Et aussi : "Puisque haines et jalousies abondent déjà du vivant
du Bouddha, cela ne sera-t-il pas pire encore dans le monde après
son trépas ! "(réf.)
Parvenir directement
à la bodhéité grâce au Sutra du Lotus (Minobu,
mars 1277 ? )
Car en décrivant
les cinq étapes de la pratique
à l'intention de ceux qui vivraient après la disparition
du Bouddha, le Sutra mentionne ceux qui [en entendant ce Sutra] "sans
s'y opposer, sans le dénigrer, éprouvent au contraire
un sentiment de joie."(réf.)
Si l'on assimile l'étape décrite ici à un niveau
aussi avancé que celui de soji-soku, ou à celui de la première
des cinq étapes de la pratique
les mots "sans s'y opposer, sans le dénigrer"
ne sont guère appropriés.
[...] Et puisque notre sagesse est insuffisante, il nous enseigne de lui
substituer la foi. Le seul mot "foi" est essentiel. L'absence
de foi est la cause qui conduit à devenir un icchantika
et à s'opposer au Dharma correct, tandis que la
foi est la cause qui mène à la sagesse et correspond à
l'étape de myoji-soku*.
Les Quatre Etapes de
la foi (Minobu ; 10 avril 1277 ? à Toki Jonin)
Il n'y a pas
de plus grande tromperie au monde que la statue du Bouddha Amida
enchâssée de nos jours au temple Zenko-ji
et que l'on fait passer pour l'objet de vénération primordial.
C'est parce qu'ils s'étaient opposés au
Bouddha Shakyamuni que les trois empereurs et le clan des Mononobe
périrent.
[ ...] Parce qu'ils s'opposèrent au Bouddha Shakyamuni,
les trois empereurs [Kimmei, Bidatsu
et Yomei] et leurs deux sujets [Mononobe
no Moriya et Nakatomi no Katsumi]
périrent et tombèrent dans les mauvaises
voies dans leurs vies suivantes.
Le guide suprême
du monde (Minobu,
le 25 juin 1277, à Shijo Kingo)
En particulier,
parmi les quarante-huit vœux mentionnés
par le moine Hozo dans le Sutra Muryoju, que Shandao
aussi bien que Honen révèrent,
le dix-huitième vœu est "Si je devais atteindre la bodhéité
(...) à la seule exception de ceux qui commettent les cinq
forfaits ou qui s'opposent au Dharma correct". Cela signifie
certainement que, même si le voeu originel du bouddha Amida
se réalise, et permet à une personne de renaître dans
la Terre pure, ceux qui s'opposent
au Dharma correct ne pourront pas renaître sur la terre
du bouddha Amida. Or, dans le deuxième
volume du Sutra du Lotus, on lit : "Ceux qui refusent d'avoir
foi en ce Sutra et au contraire s'y opposent (...) après
leur mort, tomberont dans l'enfer avici."
[...] A la lumière des sutras, il déclare simplement que,
parce que les enseignements erronés d'écoles telles que
Shingon, Zen
et Jodo, ainsi que les moines
qui s'opposent au Dharma, pullulent dans le pays, et parce que
chacun, du dirigeant à la multitude de ses sujets, leur accorde
sa confiance, les gens sont devenus les ennemis jurés du Sutra
du Lotus et de Shakyamuni, seigneur de la doctrine.
[...] Il est dit dans le Sutra
du Nirvana : "Si même un bon moine voit quelqu'un
s'opposer au Dharma sans en tenir compte, omettant de le lui
reprocher, de l'expulser ou de le punir pour son offense,
alors ce moine trahit le bouddhisme.
[...] Si sachant qu'une personne s'oppose au Dharma on
reste amical à son égard, sans avoir la bienveillance de
la corriger, on est en fait son ennemi. Mais celui qui réprimande
et corrige une telle personne comprend et défend le Dharma (...)
il libère de son erreur la personne qui offense le Dharma, et agit
ainsi comme un parent à son égard."(réf.)
[...] Parce que le roi Ajatashatru
prit pour guides Devadatta et
les Six maîtres non bouddhistes,
et parce qu'il s'opposa à Shakyamuni, seigneur
de la doctrine, tous les sujets du royaume de Maghada
devinrent des ennemis du bouddhisme, et les 580 000 membres du clan royal
furent hostiles aux disciples du Bouddha.
[...] Si, pour ma part, sachant mon seigneur en danger, dans cette vie-ci
comme dans la suivante, je m'abstenais de le lui dire, par crainte des
samouraïs de mon rang, ou du monde en général, ne serais-je
pas autant que vous coupable d'opposition au Dharma ? [...] Ces trois enseignements nuisibles se répandirent à
Kanto, trouvant, dans le clan au pouvoir, des appuis surprenants. Par
conséquent, les deux divinités du ciel, Bonten
et Taishaku, les divinités
Nitten, Gatten
et les quatre Rois du Ciel devinrent
furieux et réprimandèrent les dirigeants en provoquant des
troubles, au ciel, et des calamités, sur terre, d'une ampleur sans
précédent. Puis, voyant qu'il n'était tenu aucun
compte de leurs avertissements, ils ordonnèrent à un pays
voisin de punir ceux qui s'opposaient au Sutra du Lotus.
[...] Quant à l'ordre que vous me donnez de m'engager par écrit
[à renier ma foi dans le Sutra du Lotus], vous ne pouvez
imaginer à quel point il me peine. Si moi, Yorimoto, suivant la
tendance la plus répandue à notre époque, celle de
l'opposition au Dharma bouddhique, je faisais par écrit
un tel serment, vous seriez immédiatement exposé à
la punition du Sutra du Lotus.
Lettre de pétition
de Yorimoto (Minobu,
le 25 juin 1277, requête au seigneur Ema au nom de Shijo Kingo)
Cela peut
paraître admirable, mais, quand on y réfléchit à
la lumière du Sutra du Lotus, on réalise que ces
personnes en apparence pieuses se rendent coupables de fautes plus graves
que celles de malfaiteurs commettant chaque jour les dix
mauvaises actions. Les personnes mauvaises ne croient en aucun bouddha,
elle n'en trahissent donc aucun. Et, si elles devenaient vertueuses, peut-être
se consacreraient-elles au Sutra du Lotus. Or, les habitants
du Japon, de nos jours, semblent incapables d'accorder plus de respect
au Bouddha Shakyamuni qu'au bouddha Amida, d'avoir plus de croyance dans
le Sutra du Lotus que dans le Nembutsu.
Ce sont donc des personnes mauvaises qui n'ont de la vertu que l'apparence.
Et parmi les personnes mauvaises, ce sont les pires opposants
au Dharma, les icchantika
les plus effroyables de tout le Jambudvipa.
Le Bouddha Shakyamuni prédit, dans le deuxième volume du
Sutra du Lotus : "Après leur mort, ils tomberont dans
l'enfer avici."
Réponse à
Yasaburo (Minobu,
le 4 août 1277 à Saito Yasaburo )
Vous m'écrivez
aussi que Myosho-bo [votre adversaire dans ce débat] a affirmé
que ne pas croire au Sutra du Lotus ne constituait pas en soi
une opposition au Dharma, et que ceux qui ne croiraient
pas ne tomberaient pas nécessairement en enfer.
Mais à ce sujet il est dit, dans le 5e volume du Sutra du Lotus : "A l'égard de ce Sutra, ceux qui nourriraient des doutes et
ne parviendraient pas à croire tomberont immédiatement dans
les mauvaises voies."(réf.)
Voilà ce que vous devriez savoir. Lorsque l'on fait la distinction
entre le Sutra du Lotus et les enseignements
antérieurs, afin d'évaluer la profondeur et la supériorité
relative des uns et des autres, la comparaison, entre les enseignements
encore limités et ceux qui vont au-delà, peut se faire selon
trois niveaux de doctrine (note).
Ryosho-bo est un homme d'une grande érudition. S'il avait seulement
répondu : "J'ai le regret de vous le dire, mais c'est un passage
que je connais bien", et s'il avait, d'une façon ou d'une
autre, tenté de vous faire taire en prétendant avoir démonté
nos arguments, je me demande bien alors ce que vous auriez pu faire. Mais
quoi qu'il en soit, non seulement ses moines et lui ignoraient ce passage
de commentaires, mais son affirmation qu'il n'existait dans aucun des
soixante volumes
(note) est une punition du Ciel. Son
opposition au Dharma est apparue clairement lorsqu'il a rencontré
un messager du Sutra du Lotus. De plus, ce débat a certainement
été motivé par une raison précise.
Le troisième
enseignement (Minobu,
1er octobre 1277, à Toki Jonin)
Si maître
et disciple prient avec des esprits différents, leurs prières
seront aussi futiles que d'essayer d'allumer un feu sur de l'eau. Même
s'ils prient d'un même coeur, leurs prières ne seront pas
exaucées s'ils ont pendant longtemps calomnié
le véritable bouddhisme en adhérant à des enseignements
inférieurs. Finalement, tous deux iront à leur perte.
Les Huit Vents (Minobu,
1277 à Shijo Kingo)
Mais les autorités
n'ont pas tenu compte de ses remontrances. Au contraire, en s'alliant
à ces mauvais moines, elles ont détruit la loi profane aussi
bien que le Dharma bouddhique et sont devenues les ennemis farouches du
Sutra du Lotus. Et comme cette opposition au Dharma
se perpétue depuis longtemps, le pays est au bord de la ruine.
Lettre à Misawa
(Minobu, le
23 février 1278 à Misawa)
Même
ceux qui déclareraient [comme Shubhakarasimha*]
que le Sutra du Lotus et le Sutra
Vairocana* sont équivalents
sur le plan théorique ne pourraient échapper à la
punition du roi Yama. Comment donc, dans ces conditions, celui qui déclare
le Sutra Kegon*
inférieur au Sutra
Vairocana* et le Sutra
du Lotus lui-même inférieur au Sutra
Kegon*
pourrait-il ne pas être accusé d'opposition au Dharma ? Les personnes sont peut-être différentes, mais l'opposition
reste la même. Cela nous fait parfaitement comprendre pourquoi le
principal disciple de Kukai*,
l'administrateur des moines Kakinomoto
no Ki, se changea en démon bleu. Si Kukai
ne s'est pas repenti de ses erreurs et ne les a pas rectifiées,
il réside certainement toujours dans le royaume du mal.
Lettre à Shomitsu-bo
(Minobu,
1277 à Shomitsu-bo)
Ainsi, aucun
sutra, même enseigné par le Bouddha Shakyamuni lui-même,
ne pourrait plus contredire le Sutra du Lotus, puisque tous les
autres bouddhas ensemble avaient témoigné de sa véracité.
Voilà pourquoi les sutras qui suivent, comme le Sutra
Fugen et le Sutra
du Nirvana font l'éloge du Sutra du Lotus et
ne le critiquent jamais. Pourtant, des moines comme Shubhakarasimha*
de l'école Shingon et les
maîtres du Zen ont trahi cette
règle et dénigré le Sutra du Lotus.
L'enseignement pour
l'époque des Derniers Jours du Dharma
(Minobu,
le 1er avril 1278, à Nanjo Tokimitu)
Sous le règne
du trentième souverain, l'empereur Kimmei,
furent envoyés au Japon de l'État de Paekche
des sutras, des traités et des moines bouddhistes, ainsi qu'une
statue de Shakyamuni en bronze doré. Soga
no Iname était d'avis qu'il fallait vénérer cette
statue. Par contre, Mononobe no Okoshi,
et d'autres ministres, ainsi que les gens du peuple, se sont ligués
pour s'opposer à ce qu'on rende un culte au Bouddha,
disant que, s'il était vénéré, les divinités
du pays, folles de colère, feraient disparaître le Japon.
L'empereur ne savait toujours pas quelle décision adopter lorsque
les trois calamités et
les sept désastres frappèrent
avec une violence sans précédent, et une grande partie de
la population fut emportée par la maladie.
[...] Lorsque par la suite les trois
calamités et les sept
désastres se manifestèrent, ce fut essentiellement dû
à des confusions à l'intérieur du bouddhisme même.
Mais ces désastres n'affectaient qu'une personne ou deux, une province
ou deux, un clan ou deux, une ou deux régions. Ils étaient
dus, tantôt à la colère des divinités, tantot
à l'opposition au Dharma, tantôt à
l'infortune du peuple.
[...] Bien que n'étant moi-même qu'une personne ordinaire,
j'ai informé le souverain de la prédiction léguée
par le Bouddha dans son enseignement. Non seulement il n'a tenu aucun
compte de mes remontrances, mais il a intensifié les persécutions
à mon encontre. De sorte que sans que je puisse rien y changer,
ce pays est devenu un pays s'opposant au Dharma, et qui,
en se changeant en ennemi du Sutra du Lotus,
s'est aussi fait l'ennemi des bouddhas et des divinités des trois
phases de la vie dans les dix
directions.
[...] Mais, par le passé, les gouvernants du Japon ont eu foi dans
les sutras que ces adeptes révèrent, ils ont construit des
temples et offert à leurs écoles des champs et des rizières.
S'ils devaient admettre que j'ai raison d'affirmer que leurs enseignements
sont inférieurs, ils n'auraient plus rien à dire pour se
justifier et perdraient le soutien du souverain. Ainsi, ils enragent,
dénigrent le Sutra de l'enseignement
définitif (jikkyo) et harcèlent le Pratiquant
du Sutra du Lotus. Le souverain, à son tour, persécute
le Pratiquant du Sutra du Lotus, soit parce qu'il prête
foi aux calomnies, soit parce qu'il se range à l'avis de la majorité.
Le traitement de
la maladie (Minobu,
26 juin 1278 (ou 1282) à Toki Jonin)
Si l'on s'efforce
de remédier par le Hinayana
aux trois poisons et aux 84000
maladies provoquées par l'opposition à des sutras
du Mahayana tels que
les sutras Kegon*,
Hannya*
et Vairocana*, ces maladies
ne feront qu'empirer et ne seront jamais guéries. Elles ne peuvent
être traitées que par les enseignements du Mahayana.
De plus, si l'on s'efforce de guérir les trois
poisons et les 84000 maladies dues à l'opposition au
Sutra du Lotus
des pratiquants des divers sutras du Mahayana
par les sutras Kegon*,
Hannya*
et Vairocana*, ou par ceux
du Shingon et du Sanron,
ces maladies s'aggravent de plus en plus.
Les deux sortes
de maladies (Minobu, le 26 juin
1278, à Shijo Kingo)
Lorsque le
bouddhisme fut introduit au Japon, le Premier ministre Mononobe
no Moriya et d'autres qui s'opposaient à sa propagation
furent frappés par les épidémies, mais Soga
no Umako et d'autres qui adhéraient au bouddhisme tombèrent
également malades.
[...] Même parmi ceux qui adhèrent au Sutra du Lotus,
certains sont des maîtres Shingon
qui le lisent et le récitent en affirmant la supériorité
du Sutra Vairocana*. Des personnes
de ce genre s'opposent, en fait, au Sutra du Lotus.
Et le même principe vaut aussi bien pour tous ceux qui le pratiquent
en croyant à la supériorité de n'importe quelle autre
école.
[...] Tous les maîtres Shingon
au Japon sont possédés par les esprits maléfiques,
et, parce que les moines du Zen et
du Nembutsu s'opposent
tous à Nichiren, ces démons se déchaînent
partout dans le pays. De plus, les serviteurs de Bonten,
de Taishaku, des divinités
Nitten et Gatten
et des Jurasetsu ont, eux aussi, essaimé dans le Japon entier,
et chacun des deux camps lutte farouchement pour obtenir la défaite
de l'autre.
[...] Même parmi ceux qui adhèrent au Sutra du Lotus
et le respectent à la lettre, certains éprouvent du ressentiment
à l'égard du Pratiquant
du Sutra du Lotus, soit par avidité, colère ou
ignorance, soit pour des raisons profanes, ou en raison de l'un ou l'autre
de ses actes. Bien que de telles personnes croient au Sutra du Lotus,
elles n'obtiendront pas le bienfait de la foi,
mais recevront au contraire une rétribution négative. Cela
s'explique ainsi : si un fils désobéit à son père
et à sa mère, il agit de manière contraire à
la piété filiale, sauf s'ils complotaient une rébellion.
Même si un père vole à son fils une épouse
adorée, ou si une mère vole à sa fille son époux
chéri, si le fils ou la fille s'écartent, si peu que ce
soit, du chemin de la piété filiale, ils créeront
des causes qui leur vaudront d'être abandonnés par le Ciel
en cette vie, et de tomber dans l'enfer avici dans la vie suivante.
Encore plus grave est le fait de s'opposer à un bon dirigeant,
qui est supérieur à un père ou à une mère.
Et il est encore plus grave de s'opposer à un maître profane,
qui est cent mille milliards de fois supérieur à ses parents
ou à son souverain. Quelle n'est donc pas la gravité de
l'offense qui consiste à s'opposer à un maître bouddhiste
qui a abandonné le monde séculier ! Plus terrible
encore est le crime qui consiste à s'opposer à celui qui
propage le Sutra du Lotus !
[...] Je ne pense pas que le régime actuel puisse durer longtemps,
car il s'oppose au Sutra du Lotus. Pourtant,
probablement en raison de l'excellente administration du défunt
Gon no Tayu et de l'ancien gouverneur
de Musashi, il semble solide pour le moment. Mais, même dans
ces conditions, l'actuel gouvernement finira par s'effondrer s'il continue
à rester hostile au Sutra du Lotus.
Grandes lignes du
chapitre Zokurui et d'autres (Minobu,
juin 1278, à Dame Nichinyo)
Quelle que
soit la gravité des fautes que vous ayez pu commettre, parce que
vous ne vous êtes pas opposé au Sutra du Lotus
mais avez, au contraire, fait preuve, en m'accompagnant, de la plus grande
fidélité, il ne fait aucun doute que vous deviendrez bouddha.
L'octroi d'un nouveau
domaine (Minobu,
octobre 1278, à Shijo Kingo)
En cette vie-ci,
le nyudo, votre mari, n'avait pas
manifesté jusqu'à présent une foi particulièrement
forte dans le Sutra du Lotus. Mais, maintenant que l'influence
d'un karma créé par
le passé le contraint à souffrir d'une longue maladie, il
recherche le Dharma jour et nuit, sans relâche. Les offenses mineures
qu'il a pu commettre en cette vie, quelles qu'elles soient, ont sûrement
déjà été effacées, et, grâce
à sa dévotion méritoire au Sutra du Lotus,
le grand mal de son opposition [passée] au Dharma
sera également dissipé.
[...] Parmi toutes les maladies, les cinq
forfaits, l'incroyance incorrigible des icchantika
et l'opposition au Dharma sont des maladies graves qui
désolent particulièrement le Bouddha. De nos jours, tous
les Japonais, sans exception, sont affligés du plus sérieux
de ces maux, la grave maladie d'une grande opposition au Dharma.
[...] En cette vie-ci, le nyudo,
votre mari, n'avait pas manifesté jusqu'à présent
une foi particulièrement forte dans le Sutra du Lotus.
Mais, maintenant que l'influence d'un karma
créé par le passé le contraint à souffrir
d'une longue maladie, il recherche le Dharma jour et nuit, sans relâche.
Les offenses mineures qu'il a pu commettre en cette vie, quelles qu'elles
soient, ont sûrement déjà été effacées,
et, grâce à sa dévotion méritoire au Sutra
du Lotus, le grand mal de son opposition [passée]
au Dharma sera également dissipé.
Un remède bénéfique
pour tous les maux (Minobu,
1278 à Myoshin-ama)
Ils [les adeptes
d'Amida] s'égarent, quelque part au ciel, dans un état indéterminé
entre la mort et la vie, et, entraînés vers le bas par le
karma d'opposition au Dharma,
ils tombent dans la prison des trois
mauvaises voies. [...] Mais les gens de notre époque, qu'ils
soient de haute ou de basse condition, méprisent le Bouddha Shakyamuni,
leur père en ce monde présent, et préfèrent
vénérer Amida ou Vairocana,
des étrangers à qui rien ne les relie. Ce faisant, ne manquent-ils
pas à leur devoir de piété filiale ? Ne
s'opposent-ils pas au Dharma ? L'enseignement selon
l'esprit du Bouddha (Minobu,
le 2 mai 1279, à Niike Saemon-no-jo)
Il y eut autrefois
en Inde une femme jalouse (réf.)
dans une telle rage contre son mari qu'elle cassa tout dans la
maison. L'excès de sa fureur déformait complètement
ses traits ; ses yeux étincelaient comme le soleil et la lune,
et sa bouche semblait cracher du feu. Elle avait très exactement
l'apparence d'un démon bleu
ou d'un démon rouge.
Elle s'empara du cinquième volume du Sutra du Lotus que
son mari récitait depuis plusieurs années et le piétina
sauvagement des deux pieds. Plus tard, lorsqu'elle mourut, elle tomba
toute entière en enfer, à
l'exception de ses deux pieds. Les gardiens
de l'enfer eurent beau essayer de les faire descendre en les frappant
avec des barres de fer, ses pieds ne pénétrèrent
jamais en enfer grâce au bienfait d'avoir créé
un lien, même d'opposition, avec le Sutra du Lotus,
en le piétinant. Shofu-bo m'a frappé au visage avec le cinquième
volume du Sutra du Lotus parce qu'il me haïssait. Ainsi,
comment n'aurait-il pas lui aussi créé un lien d'opposition
avec ce Sutra ? [...] Le bienveillant Bouddha Shakyamuni est devenu le maître du
malfaisant Devadatta, et le sage
Manjushri, est devenu le maître
de la fille ignorante du Roi-dragon.
Nichiren, ne peut pas être inférieur à Manjushri,
ou au Bouddha Shakyamuni. Les hommes du Japon sont semblables à
Devadatta et les femmes, semblables
à la fille du Roi-Dragon.
Qu'ils suivent le Sutra du Lotus ou s'y opposent,
ils atteindront la bodhéité grâce à lui.
La persécution
par le sabre et le bâton (Minobu,
20 avril 1279 à Nanjo Tokimitsu)
Lorsque l'on
étudie le Sutra du Lotus, il y a trois points qu'il faut
comprendre. Le premier concerne ceux qui s'opposent au Dharma.
Les moines Agramati* et Kugan,
le savant maître Vimalamitra*
et le brahmane Daiman (Grand-Arrogance)
en sont des exemples. Ils n'avaient, pour vêtir leur corps, que
la triple robe, n'élevaient
qu'un seul bol à aumônes
à hauteur de leurs yeux, et observaient scrupuleusement les deux
cent cinquante préceptes.
Mais ils étaient en fait des ennemis du Mahayana
et, pour finir, tombèrent dans la grande citadelle de l'enfer avici.
[...] Ce n'est pas que j'affronte sans crainte les réactions du
monde. C'est seulement que je redoute plus encore les sévères
mises en garde du Sutra du Lotus. La situation est comparable
à celle de Sukenari et de Tokimune,
qui, bien que vivants à la cour du shogun,
assouvirent leur vengeance parce que c'était leur unique désir
et que la pensée de ne pas se venger de leur ennemi leur était
insupportable.
Voilà pour les personnes qui offensent
le Dharma (hobo).
Mais, même sans jamais s'opposer soi-même au Sutra
du Lotus tout au long d'une vie, on peut appartenir à
une famille dont les membres s'opposent au Dharma. On
aura beau alors le pratiquer sans cesse, jour et nuit, le fait d'être
né dans une famille s'opposant au Dharma conduit
inévitablement à renaître dans l'enfer avici.
[...] Qu'en est-il maintenant du pays où l'on s'oppose
au Dharma ? Les personnes vivant dans un pays dont les habitants
s'opposent au Dharma seront, toutes sans exception, condamnées
à tomber dans la grande citadelle de l'enfer avici.
[...] Parce que moi, Nichiren, j'ai constaté, depuis un certain
temps déjà, que le pays s'engageait dans une voie profondément
erronée ; parce que j'ai voulu éviter d'être complice
de la faute d'opposition au Dharma ; parce que je craignais les
avertissements du Bouddha, et parce que, connaissant mes devoirs, je désire
m'acquitter de ma dette de reconnaissance envers mon pays, j'ai annoncé
et fait connaître cela à tous, gouvernants et habitants.
[...] C'est pour cela que le roi Sen'yo
fit exécuter cinq cents maîtres brahmanes, que le moine Kakutoku
fit mettre à mort d'innombrables opposants au Dharma correct,
et que le grand roi Ashoka condamna
à mort 108000 non bouddhistes. Ces rois étaient considérés
comme les plus valeureux de tout le Jambudvipa,
et ce moine comme le plus sage parmi ceux observant les préceptes.
Le roi Sen'yo renaquit par la suite
sous la forme du Bouddha Shakyamuni ; le moine Kakutoku
sous celle du bouddha Kashyapa,
et le grand roi Ashoka fut reconnu
comme ayant atteint la Voie. [...] Le Japon d'aujourd'hui ressemble au
pays de ces grands personnages. C'est un pays où ceux qui observent
les préceptes aussi bien que ceux qui les violent ou les ignorent,
les souverains, les ministres aussi bien que les gens du peuple se retrouvent
pour ne faire plus qu'un dans l'opposition au Sutra du Lotus.
[...] Qu'il est tragique de naître dans un pays dont les habitants
s'opposent au véritable Dharma et s'exposent à
de si grandes souffrances ! Il nous est peut-être possible de ne
pas commettre nous-mêmes des oppositions au Dharma.
Mais comment éviter les rétributions négatives qu'entraîne
le fait d'appartenir à une famille ou de vivre dans un pays qui
s'y opposent ? Si vous voulez échapper aux
sanctions qu'encourent ceux dont certains parents s'opposent au
Dharma bouddhique, parlez de tout cela à vos parents ou
à vos frères. Peut-être vous détesteront-ils,
mais peut-être aussi accorderont-ils du crédit à vos
paroles. Si vous voulez aussi échapper aux conséquences
funestes dues au fait de vivre dans un pays dont les habitants
s'opposent au Dharma, vous devez présenter des remontrances
au souverain, même si cela peut vous valoir la condamnation à
mort ou l'exil.
[...] Ceux qui s'opposent à l'enseignement du Sutra
du Lotus sont aussi nombreux que tous les grains de poussière
de la terre ; et ceux qui croient, aussi peu nombreux que les grains de
poussière pouvant tenir sur un ongle. Ou encore, ceux qui
s'y opposent sont aussi nombreux que toutes les gouttes d'eau
d'un gigantesque océan, alors que ceux qui le défendent
représentent une goutte d'eau.
[...] Le Grand-maître Huisi
(Nan-yue) écrivit : "Si l'on voit un ennemi du Sutra du
Lotus s'y opposer sans lui en faire reproche, on
devient soi-même une personne qui s'oppose au Dharma
et on tombera dans l'enfer avici."(réf.)
Lettre à Akimoto
(Minobu, le 27 janvier 1280)
Quand j’observe
attentivement l’aspect du monde, je vois des hommes, affirmant avoir
foi en ce Sutra et tenant dans leurs mains les rouleaux du Sutra,
s’opposer pourtant à son cœur et ne
pouvant ainsi échapper aux mauvaises
voies.
[...] Grand-maître Saicho
écrivait : “Bien qu’ils louent le Sutra
de la fleur du Dharma, en retour, ils tuent le cœur de la
fleur du Dharma”. L’esprit
de cette phrase réside dans le fait que tout en gardant, lisant
et louant le Sutra de la fleur du Dharma, si on s’oppose
au cœur de la fleur du Dharma, on tue le vénéré
Shakyamuni et les bouddhas des
dix directions. [...] Pourquoi, même si l’on tuait tous
les êtres sensitifs
au sein d’un méga trichiliocosme,
ce crime n’atteindrait-il pas celui de tuer un seul bouddha ? Si l’on s’oppose au cœur du Sutra
de la fleur de lotus, c’est perdre alors la vie de tous les
bouddhas des dix directions.
Celui qui s’oppose à ce principe est appelé
offenseur du Dharma.
[...] Par exemple, même si en ce monde, les mauvaises actions et
lourdes fautes sont aussi hautes que le Mont Sumeru,
si l’on rencontre ce Sutra, ces lourdes fautes s’évanouiront
comme le gel et la rosée sous le soleil du Sutra de la fleur
du Dharma. Toutefois, si parmi les quatorze
offenses faites envers ce Sutra, on en commet ne serait-ce
qu’une ou deux, ces fautes s’effaceront difficilement. [...]
Pourquoi, même si l’on tuait tous les êtres
sensitifs au sein d’un
méga trichiliocosme, ce crime
n’atteindrait-il pas celui de tuer un seul bouddha ? Si l’on
s’oppose au cœur du Sutra de la fleur
de lotus, c’est perdre alors la vie de tous les bouddhas
des dix directions. Celui qui s’oppose à ce principe
est appelé offenseur du Dharma.
[...] De surcroît, ce pays étant la terre de l’offense
au Dharma, les divinités
bienfaisantes, chargées de le protéger, affamées
de la saveur du Dharma, ont quitté les temples pour remonter vers
les cieux. Leur place a été prise par des esprits maléfiques
qui guident à présent les hommes.
[...] Les bouddhas comme les divinités n’acceptent aucunement
l’offrande des offenseurs du Dharma. A plus forte raison, comment,
en tant qu’homme, pourrait-on la recevoir ?
[...] Ainsi, les divinités bienfaisantes, pleurant les offenses
au Dharma du pays, sont montées aux cieux. Les “personnes
au cœur souillé“ sont les hommes qui ne gardent pas
le Sutra de la fleur du Dharma. Le cinquième rouleau de
ce sutra indique ceci. L’offrande des offenseurs du Dharma est justement
le “plomb en fusion“.
[...] Jusqu’à présent, tant que l’envoyé
du Bouddha n’était pas apparu et n’avait pas propagé
correctement ce Sutra, le souverain n’était pas devenu énergiquement
son ennemi, respectant de manière égale tous les sutras.
Or, à présent, je propage ce Sutra en tant que serviteur
du Bouddha. Pour cette raison, du plus haut au plus bas de la hiérarchie,
tous les hommes de ce pays sont devenus des offenseurs du Dharma. Jusqu’à
présent, Hachiman avait fait en sorte qu’ils ne deviennent
pas l’ennemi du Sutra de la fleur du Dharma.
[...] Or, lorsqu’on voit les moines et les laïques de cette
religion, jusqu’à hier et aujourd’hui, paysans incultes
ne sachant distinguer le noir du blanc, se vêtir de robes brunes et devenir si orgueilleux qu’ils méprisent les hommes vertueux
et sages du Tendai et du Shingon,
ils n’observent pas la politesse, se croyant au-dessus des autres.
Ce sont des offenseurs inhumains au point d’être inférieurs
aux animaux.
[...] Quand bien même l'amoncellement de notre mauvais karma
et des diverses fautes commises en ce monde s'élèverait
aussi haut que le Mont Sumeru, si
nous avons foi en ce sutra, tout cela disparaîtra comme du givre
ou comme de la rosée sous le soleil du Sutra du Lotus.
Par contre, si l'on commet ne serait-ce qu'un ou deux des quatorze
actes d'opposition au Dharma tels qu'ils sont énoncés
dans ce sutra, c'est une offense presque impossible à expier. Tuer
un seul bouddha serait un crime infiniment plus grave que la destruction
de tous les êtres vivants de
l'univers, et violer l'esprit de ce sutra équivaut à commettre
la faute de détruire tous les bouddhas. La personne qui commet
l'une de ces quatorze offenses s'oppose au Dharma.
[...] De plus, parce que le pays est peuplé de gens qui s'opposent
au Dharma, les divinités
qui devraient les protéger, ayant soif du Dharma, abandonnent leurs
sanctuaires et regagnent les cieux. Les sanctuaires désertés
sont alors occupés par des démons
qui égarent les croyants.
[...] Jusqu'à ce que l'envoyé
du Bouddha apparaisse réellement pour prêcher le Sutra
du Lotus, les souverains du pays ne lui furent pas hostiles, car
ils révéraient également tous les sutras. Mais, maintenant
que je propage le Sutra du Lotus en tant qu'envoyé du
Bouddha, chacun, du souverain jusqu'au plus humble sujet, commet l'acte
d'opposition. Jusqu'à présent, Hachiman a tout
fait pour empêcher que l'hostilité envers le Sutra du
Lotus ne se répande parmi les Japonais, répugnant à
les abandonner autant que des parents contraints d'abandonner leur enfant
unique.
Niike Gosho
(Minobu,
février 1280 à Niike Saemon no jo)
Si un pays
s'oppose à ce Sutra, son peuple aura
beau offrir des prières sincères, il connaîtra inévitablement
les Sept Désastres. Il
est certain qu'il sera détruit et envahi par un pays étranger,
comme un bateau pris par la tempête au beau milieu de l'océan,
ou comme les plantes et les arbres se dessèchent en temps de grande
sécheresse.
Réponse à
la mère du seigneur d'Ueno (Minobu,
le 10e mois 1280 à la mère de Nanjo Tokimitsu)
Mais qu'est-ce
en réalité que l'opposition au Dharma correct ? Quand les non bouddhistes calomnient
le bouddhisme, quand les adeptes du Hinayana
attaquent le Mahayana, quand les
adeptes du Mahayana provisoire*
dénigrent le Mahayana définitif*,
ou quand le Mahayana définitif*
cherche à s'allier avec le Mahayana
provisoire - en définitive, chaque fois que ce qui est supérieur
est désigné comme inférieur - de tels actes sont
contraires au Dharma, et peuvent être appelés "opposition
au Dharma correct".
[...] Si respecté que soit Kukai*,
il ne pourra pas échapper à la grave accusation de s'opposer
à Shakyamuni, Taho
et à tous les autres bouddhas
des dix directions, émanations du Bouddha Shakyamuni !
[...] Lorsque les disciples de ces trois grands maîtres [du Shingon,
Kukai*,
Ennin*
et Enchin*]
s'opposent au Sutra du Lotus, est-ce donc l'esprit
de Nitten et de
Gatten qui les possède et les incite à s'y opposer ? Ou bien, si ce n'est pas le cas, et si c'est moi, Nichiren, qui ai tort,
que la divinité Nitten me
le montre ! Que ces disciples soient sommés de débattre
avec moi. Si je devais être vaincu dans ce débat, et si je
refusais quand même de changer d'opinion, alors, que ces divinités
m'ôtent la vie !
Le principe de l'atteinte
de la bodhéité sans changer d'apparence
(Minobu,
en 1280 ? , à Myoichinyo)
A considérer
la gravité des rétributions négatives encourues par
ceux qui s'opposent au Sutra du Lotus,
on peut imaginer l'immensité des bienfaits
obtenus par ceux qui se consacrent à sa pratique. Par exemple si
quelqu'un tuait ses parents, il aurait beau faire par ailleurs quantité
de bonnes actions, le ciel ne reconnaîtrait jamais ses efforts.
Mais si quelqu'un brisait un ennemi du Sutra du Lotus, quand
bien même il s'agirait de ses propres parents, ce crime grave deviendrait
la cause d'un grand bien.
Réponse à
Jibu-bo (Minobu,
le 22 août 1281, à Jibu-bo Nichii)
C'est comme un enfant qui met le feu à quelque
chose et le brûle même sans en avoir l'intention. Il en va
de même pour le Sutra du Lotus. Celui qui a foi en ce Sutra
deviendra bouddha, même s'il ne s'y attend pas le moins du monde.
En comprenant ce principe, il ne faut jamais dénigrer le Sutra
du Lotus. Toutefois, en tant que laïc, il est plus facile d'expier
les paroles d'opposition au Dharma, malgré la gravité
de ce crime.
[...] Dans votre lettre, vous mentionnez que c'est l'anniversaire de la
mort de votre père le nyudo
Matsuno Rokuro Zaemon. Et vous dites : "Puisqu'il avait de nombreux
enfants, des cérémonies à sa mémoire seront
conduites selon des rituels différents. Mais si elles ne s'appuient
pas exclusivement sur le Sutra du Lotus, de telles cérémonies
ne constitueront-elles pas une opposition au Dharma ? "
Le Bouddha Shakyamuni a prononcé cette parole d'or : "L'Honoré
du monde, après avoir longtemps enseigné, doit maintenant
révéler la vérité."(réf.)
Le bouddha Taho a porté
témoignage en disant : "Tous les enseignements du Myoho
Renge Kyo sont véridiques." Et tous les bouddhas
des dix directions ont témoigné de sa véracité
en tirant la langue jusqu'au Séjour
de Brahma.
Wou-long et Yi-long
(Minobu,
15 novembre 1281, à Ueno-ama Gozen, mère de Nanjo Tokimitsu)
Les passages
[du Sutra du Lotus] que j'ai cités plus haut indiquent
que les bienfaits qui résultent
d'avoir rencontré des dizaines de milliards de bouddha et de leur
avoir fait des offrandes sont
si grands que, même si l'on a suivi d'autres enseignements que le
Sutra du Lotus, et, comme rétribution pour cette
opposition, on est né pauvre et dans une famille misérable,
on devient quand même un croyant de ce Sutra en cette vie.
[...] Zhanlan
déclare : "Celui qui est tombé au sol a besoin
du sol pour se relever."(réf.)
Une personne se relève toujours précisément
là où elle est tombée. Ceux qui s'opposent
au Sutra du Lotus tomberont dans les trois
mauvaises voies, sur le sol des mondes-états
des Hommes ou du Ciel,
mais grâce au Sutra du Lotus, ils parviendront à
la bodhéité.
La
preuve du Sutra du Lotus (Minobu,
28 février 1282 à Nanjo Tokimitsu) |