Réponse à Hoshina Goro Taro

Lettres et traités de Nichiren Daishonin. ACEP - vol. 4, p. 47; SG* p.156.
Gosho Zenshu p. 1206 - Hosshina Goro Taro Dono Gohenji


5 décembre 1267 à Hoshina

 

Après le rêve que fit une nuit l'empereur Ming, de la dynastie des Han, d'un homme nimbé de lumière dorée [et après qu'il eut envoyé des émissaires dans la région occidentale], les deux sages Kashyapa Matanga et Zhu Falan, vinrent pour la première fois [en Chine] et arrivèrent aux portes de Changan. De ce jour jusqu'au règne de l'empereur Xuan-Zong, de la dynastie Tang, les enseignements bouddhiques venus d'Inde se répandirent à travers toute la Chine. A l'époque de la dynastie des Liang, le bouddhisme fut pour la première fois introduit au Japon par le roi Songmyong, du royaume coréen de Paekche. Cela se produisit sous le règne de l'empereur Kimmei, le trentième empereur de notre pays (note). Depuis lors, tous les sutras et les traités se sont largement répandus et diverses écoles bouddhiques sont apparues au Japon. Par conséquent, nous avons la chance, même en étant né à l'époque des Derniers jours du Dharma, et en vivant dans un pays à la périphérie du monde, de pouvoir écouter l'enseignement exposé au Pic du Vautour et de saisir, en faisant une coupe de nos mains, l'eau de la grande rivière du bouddhisme.

Toutefois, si nous étudions de plus près le bouddhisme, nous voyons qu'il y a des distinctions à établir entre Mahayana et Hinayana, enseignements provisoires et définitifs, ou entre divers enseignements en fonction de l'ordre dans lequel ils ont été exposés. Ceux qui se trompent sur ces points tomberont dans des conceptions erronées et même s'ils pratiquent le bouddhisme, leur offense est plus grave que les dix mauvaises actions ou les cinq forfaits. C'est pourquoi ceux qui préfèrent au monde profane la recherche de la Voie bouddhique devraient avant tout bien comprendre [ces critères d'évaluation]. Sinon, ils connaîtront le même sort que le moine Kugan et d'autres personnes ayant offensé le Dharma. Comme il est dit dans le Sutra du Nirvana : "Si l'on reste attaché à des conceptions erronées, après la mort, on tombe immanquablement dans l'enfer avici."

Question : Comment pouvons-nous savoir si nous commettons la faute d'avoir des conceptions erronées  ? Bien que de médiocres capacités, je crains le sort qui m'est réservé dans la vie prochaine et je suis bien résolu à rechercher le Dharma bouddhique. Par conséquent j'aimerais beaucoup être éclairé sur ce point. S'il s'avère que mes conceptions sont fausses, j'entreprendrai de me corriger et m'efforcerai d'acquérir une vision correcte.

Réponse : Cela ne peut être discerné ni par les yeux des simples mortels ni par une sagesse superficielle. Pour cela, il faut utiliser la vision des sutras et laisser parler avant tout la sagesse du Bouddha. Mais, très certainement, si ce point est clarifié, certains enrageront et d'autres nourriront de la rancune. Cela m'importe peu. L'important est seulement de respecter le voeu du Bouddha.

En règle générale, en ce monde, les gens ont tendance à accorder une grande valeur à ce qui est lointain et à mépriser ce qui est proche, mais c'est là le fait d'ignorants. Même l'enseignement de maîtres d'un lointain passé, s'il est erroné, doit être réfuté, et même un enseignement de date récente, s'il est en accord avec la vérité, ne doit pas être rejeté. Même si de nombreuses personnes les respectent, s'il s'agit d'enseignements erronés, comment pourrions-nous aujourd'hui continuer à les utiliser ?

J'ai entendu dire que les lettrés des dix écoles - trois dans le sud [de la Chine] et sept dans le nord - étaient d'une telle vertu et d'une telle autorité qu'ils furent respectés dans leur pays entier pendant plus de cinq cents années. Mais le Grand-maître* Zhiyi*, qui vécut sous le règne des empereurs des dynasties Chen et Shui, étudia leurs principes et les réfuta en les déclarant erronés.

En entendant cela, les gens lui vouèrent une grande haine, mais les empereurs de Chen et de Shui étant des dirigeants sages, invitèrent Zhiyi* à débattre en public [avec les maîtres de dix écoles] pour régler la question. Ainsi, ce qui était juste et ce qui était erroné fut clairement établi, et, en corrigeant les principes erronés acceptés par leur école depuis cinq cents ans, tous les moines se convertirent à l'enseignement du Grand-maître* Zhiyi*. Dans notre propre pays, le Grand-maître* Saicho*, [fondateur de l'école Tendai] sur le Mont Hiei, tint un débat avec les lettrés de la capitale du Sud [Nara] et de la capitale du Nord [Kyoto] et établit ce qui était correct et ce qui était erroné en bouddhisme. Dans les deux cas, [Zhiyi* aussi bien que Saicho*] leur démonstration s'appuya sur les sutras.

Mais de nos jours, les moines aussi bien que les laïcs, les nobles aussi bien que les gens du peuple, tous respectent les personnes, et non le Dharma. Ils laissent leur coeur être le maître et ne s'appuient pas sur les sutras. Par conséquent, ils adoptent les enseignements provisoires du Nembutsu et rejettent le Sutra merveilleux du Mahayana, ou utilisent les principes erronés du Shingon pour dénigrer le Dharma correct, l'enseignement du Véhicule unique. N'offensent-ils pas le Dharma du Mahayana  ? Si l'on doit en croire ce qui est écrit dans les sutras, comment pourraient-ils échapper aux souffrances de l'enfer  ? Ceux qui suivent leurs enseignements erronés partageront leur destinée.

Question : Vous prétendez que le Nembutsu et le Shingon devraient être rejetés comme des enseignements provisoires et des doctrines erronées, et que ceux qui les pratiquent sont des personnes aux vues erronées ou qui commettent des oppositions au Dharma. J'ai beaucoup de mal à le croire. Kukai* était une réincarnation de Kongosatta et un bodhisattva parvenu à la troisième* des dix étapes de développement*. Le Shingon est l'enseignements secret le plus profond. Pour leur part, le moine Shandao était une réincarnation du bouddha Amida, seigneur de la Terre Pure de l'Ouest, et le moine Honen, une réincarnation du bodhisattva Seishi. Comment pouvez-vous considérer des moines aussi respectables comme des personnes aux vues erronées ?

Réponse : Naturellement, de telles critiques ne sont pas de simples opinions personnelles ; elles doivent être clarifiées en s'appuyant sur les sutras. L'affirmation que le Shingon est, de tous les enseignements, le plus profond et le plus secret vient d'un passage du Sutra Soshitsuji* qui dit que ce sutra doit être considéré comme le roi des trois sutras du Shingon. Nulle part dans les sutras eux-mêmes nous ne lisons qu'il est le plus élevé de tous les enseignements du Bouddha.

En bouddhisme, il faut considérer comme suprême le sutra qui permet à tous les êtres humains, qu'ils soient bons ou mauvais, d'atteindre la bodhéité. Un critère aussi raisonnable peut certainement être compris par tous. En le prenant pour base, nous pouvons comparer les divers sutras et établir lequel d'entre eux est le plus élevé. Le Sutra du Lotus révèle que même les personnes des deux véhicules peuvent atteindre la bodhéité, mais les sutras du Shingon ne l'enseignent pas. Au contraire, ils nient catégoriquement ce principe. Le Sutra du Lotus enseigne que les femmes peuvent atteindre la bodhéité, mais pas la moindre mention de ce principe ne peut se trouver dans les sutras du Shingon. Dans le Sutra du Lotus, on lit bien que les personnes mauvaises peuvent parvenir à la bodhéité, mais rien de tel n'est écrit dans les sutras du Shingon. Comment peut-on prétendre alors que les sutras du Shingon sont supérieurs au Sutra du Lotus ?

De plus, si nous considérons les phénomènes extraordinaires se produisant au moment où est exposé un enseignement, six présages précédèrent l'exposition du Sutra du Lotus. Parmi eux : des fleurs se mirent à pleuvoir du ciel, la terre trembla et un rayon de lumière jaillit de la touffe de poils blancs entre les sourcils du Bouddha, éclairant aussi haut que le Ciel Akanishta et jusqu'aux abysses de l'enfer avici. La Tour aux Trésors sortit de la Terre et les émanations du Bouddha se rassemblèrent, en provenance des dix directions. De plus, les bodhisattvas sugirent de la Terre, conduits par Jogyo, chacun avec une suite plus nombreuse que les grains de sable de soixante mille rivières de la taille du Gange, aussi nombreuse que les grains de sable de cinquante mille, de quarante mille, de trente mille, d'une ou d'une demi-rivière de la taille du Gange. Devant des phénomènes merveilleux d'une telle ampleur, comment pourrait-on prétendre encore que les sutras du Shingon sont supérieurs au Sutra du Lotus  ? Je n'ai pas le temps de parler de tout cela en détail. Ce que j'écris là n'est qu'une goutte d'eau du grand océan.

J'ai ici un exemplaire d'un ouvrage en un volume intitulé Bodaishin Ron, que l'on dit écrit par le bodhisattva Nagarjuna. On y lit : "Seuls les enseignements du Shingon permettent d'atteindre la bodhéité sans changer d'apparence. C'est pourquoi le Shingon enseigne la manière d'accéder au samadhi*. Ce principe fait défaut à tous les autres sutras et n'est mentionné nulle part ailleurs." Comme cette affirmation éveillait mes doutes, j'ai fait des recherches dans les sutras. J'ai découvert que même si l'on trouve [dans les sutras du Shingon] les termes "atteindre la bodheité sans changer d'apparence" (sokushin jobutsu) aucun exemple de personne y étant parvenue n'en apportait la preuve. Et même si c'était le cas, puisque ce principe est également enseigné dans le Sutra du Lotus, il n'est pas juste de dire "ce principe fait défaut à tous les autres sutras et n'est nulle part ailleurs mentionné". C'est une grossière erreur.

En réalité, ce traité n'est pas l'oeuvre de Nagarjuna. Je reviendrai sur ce point en une autre occasion. Pourtant, même si c'était l'oeuvre du bodhisattva Nagarjuna, une erreur reste une erreur. Dans le Daichido Ron *, Nagarjuna établit une distinction de grande importance parmi les enseignements exposés de son vivant par Shakyamuni lorsqu'il écrit : "Les sutras Hannya* ne sont pas des enseignements ésotériques, parce qu'ils ne mentionnent pas la possibilité d'atteindre la bodhéité pour les personnes des deux véhicules. Le Sutra du Lotus est l'enseignement esotérique, car il enseigne ce principe." On y lit aussi : "Les sutras qui enseignent qu'il est possible pour les personnes des deux véhicules d'atteindre la bodhéité sont des enseignements ésotériques, et ceux qui ne l'enseignent pas sont des enseignements exotériques."

Si l'on croit véridique le passage du Bodaishin Ron, il contredit leDaichido Ron* de Nagarjuna et, d'un point de vue plus général encore, il s'oppose à la seule grande raison (note) de la venue de tous les bouddhas en ce monde. Nagarjuna, Vasubandhu et d'autres sont tous apparus en ce monde pour propager l'enseignement du Bouddha Shakyamuni. Nagarjuna fut l'un des 24 successeurs du Bouddha. Aurait-il pu réellement être l'auteur d'une interprétation aussi erronée ?

Les sutras du Shingon sont inférieurs même aux sutras Hannya*. Comment pourraient-ils donc soutenir la comparaison avec le Sutra du Lotus  ? Malgré cela, dans le Hizo Hoyaku Kukai* prétend que tous les sutras enseignés du vivant de Shakyamuni sont contenus dans l'enseignement du Shingon. Non seulement il relègue le Sutra du Lotus au troisième rang [par ordre d'importance] mais il le qualifie d'"enseignement puéril". Pourtant, lorsque je lis avec respect le Sutra du Lotus, je vois qu'il se définit lui-même comme le plus élevé de tous les enseignements du Bouddha, ainsi que comme le sutra suprême, "parmi tous ceux que j'[Shakyamuni] ai enseigné, que j'enseigne et que j'enseignerai."(réf.) Dans les dix métaphores du chapitre Yakuo* (XXIII), le Sutra du Lotus est comparé à l'océan, au soleil, au Mont Sumeru. Dans ce cas, peut-il y avoir quelque chose de plus profond que le grand océan, de plus éclatant que le soleil ou de plus haut que le Mont Sumeru  ? De telles comparaisons devraient permettre de comprendre. Sur quels arguments Kukai* peut-il fonder l'allégation que les sutras du Shingon sont supérieurs au Sutra du Lotus  ? De tels passages ne se trouvent nulle part dans le Sutra Vairocana*. Aveuglé par une interprétation personnelle, il s'est opposé aux intentions du Bouddha formulées depuis longtemps.

Le Grand-maître* Zhanlan* déclare  : "Je demande à ceux qui ont des yeux d'examiner cela en profondeur."(réf.) N'est-il pas sans yeux, celui qui prétend que le Sutra du Lotus est inférieur au Sutra Kegon*  ? On lit dans le Sutra du Nirvana  : "Si une personne s'oppose au Dharma correct du Bouddha, il faut lui couper la langue." Ah, comme il est terrible que la langue de ceux qui dénigrent et s'opposent au Dharma correct soit incapable d'articuler un mot, monde après monde, et que ceux qui sont attachés à des visions erronées restent sans yeux, vie après vie, et soient incapables de rien voir  ! De plus, comme il est dit : "Ceux qui refusent d'avoir foi en ce Sutra et au contraire s'y opposent, (...) après leur mort, tomberont dans l'enfer avici."(réf.) Si l'on doit en croire ce passage, inévitablement, Kukai* tombera dans la grande citadelle de l'enfer avici et en subira les tourments pendant d'innombrables kalpas. Si l'on en croit cet exemple, le sort de Shandao et de Honen ne devrait-il pas être semblable  ? Qui, parmi les personnes dotées de sagesse, voudra plonger dans le courant d'enseignements aussi erronés pour être consumé avec eux dans les flammes de l'enfer avici  ? En vérité, un pratiquant devrait craindre cela. Il s'agit là de personnes qui ont toutes des conceptions profondément erronées. A ce sujet, nous trouvons, parmi les paroles d'or du Bouddha, cette précieuse mise en garde : "Ce Roi-Démon du sixième Ciel et d'autres démons s'efforceront un jour de détruire mon Dharma correct. Ils seront comparables à des chasseurs déguisés en moines. Ils prendront l'apparence de personnes parvenues à l'étape de "vainqueur du courant", à l'étape "du dernier retour", aux étapes de "non-retour", d'arhat (note), de pratyekabuddha ou de bouddha, et tenteront de détruire mon Dharma correct."(réf.)

Shandao, Honen et d'autres, en faisant étalage de divers pouvoirs impressionnants, ont trompé les moines et les laïcs ignorants et comploté pour détruire le Dharma correct du Bouddha. Les écoles Shingon, en particulier, mettent en avant les bienfaits que l'on peut obtenir dans cette vie-ci. Prenant des animaux pour objets de culte, ils prient non seulement pour l'assouvissement des passions entre hommes et femmes, mais pour l'obtention de domaines et autres bien matériels. Et avec d'aussi médiocres résultats, ils prétendent avoir des pouvoirs extraordinaires. Toutefois, si c'est en s'appuyant sur des phénomènes de ce genre que les adeptes du Shingon prétendent fonder la supériorité de leur enseignement, ils ne sont même pas au niveau des brahmanes de l'Inde. L'ermite Agastya contint toute l'eau du Gange pendant douze ans dans son oreille (réf.). L'ermite Jinu but toute l'eau des quatre océans en un seul jour et le brahmane Uluka changea son corps en pierre et resta ainsi pendant huit cents ans. Comment les bienfaits obtenus par la pratique du Shingon pourraient-ils surpasser ces prodiges  ? L'ermite Kudon prit l'apparence de Taishaku et enseigna pendant douze ans, et Kukai* se transforma pour un instant en bouddha Vairochana. Décidez vous-même qui des deux avait les pouvoirs surnaturels les plus grands. Si vous prenez des transformations de ce genre pour de grands bienfaits, vous pourriez aussi bien croire aux enseignements brahmaniques.

Il faut pourtant savoir que, même en étant dotés de tels pouvoirs surnaturels, les brahmanes de l'Inde ne parvinrent pas à éviter les flammes de l'enfer avici, moins encore ceux qui ne possédaient que de médiocres pouvoirs de transformation. Et il va sans dire que ceux qui s'opposent au Mahayana peuvent encore moins échapper à ce destin. Les moines du Shingon sont les mauvais amis de tous les êtres vivants. Il ne faut pas s'approcher d'eux. Evitez-les, craignez leur contact. Le Bouddha déclare : "Les éléphants sauvages sont moins à craindre que les mauvais amis. Pourquoi  ? Parce qu'un éléphant sauvage peut seulement détruire votre corps, il ne peut pas détruire votre esprit. Alors qu'un mauvais ami peut détruire à la fois votre corps et votre esprit. Un éléphant sauvage ne peut détruire qu'un seul corps, alors qu'un mauvais ami peut détruire d'innombrables corps et d'innombrables esprits. Un éléphant sauvage peut détruire un corps impur et malodorant, mais un mauvais ami peut détruire un corps pur et un esprit pur. Un éléphant sauvage peut détruire le corps physique mais un mauvais ami peut détruire le Corps du Dharma*. Même si vous êtes tué par un éléphant sauvage, vous ne tomberez pas dans les trois mauvaises voies. Mais si vous êtes tué par un mauvais ami, vous tomberez inévitablement dans les mauvaises voies. Un éléphant sauvage n'est un danger que pour votre corps alors qu'un mauvais ami est un danger pour le Dharma bénéfique."(réf.) Ainsi, plus encore que des serpents venimeux ou des ogres maléfiques, il faut craindre de mauvais amis qui suivent Kukai*, Shandao, Honen et d'autres. Je termine ici cette brève clarification de l'erreur qui consiste à s'attacher à des conceptions erronées.

Le messager étant pressé, je n'ai écrit qu'une petite partie de ce que j'aimerais dire. Je vous écrirai de nouveau lorsque j'en aurai l'occasion, en citant plus en détail les sutras et les traités. Ayez la sagesse de ne pas montrer cette lettre à qui que ce soit. Si je suis toujours en vie d'ici là, je viendrai vous rendre visite à l'automne de l'année prochaine, comme vous me l'avez demandé, et je vous expliquerai cela de vive voix.

Avec mon profond respect,
Nichiren.

Le cinquième jour du douzième mois

ARRIERE-PLAN - De 1264 à 1267, Nichiren résida dans sa région natale, la province d'Awa, et se lança avec énergie dans des activités de propagation, se mêlant aux gens du peuple et dialoguant coeur à coeur avec eux. Ses efforts lui valurent d'opérer de nombreuses conversions et un nouveau groupement religieux commença à prendre forme.
Dans la province de Kazusa, au nord d'Awa, Nichiren convertit la totalité du clan de Sakuma Hyogo, le seigneur d'Okitsu, une localité de cette région. On dit que Hoshina Goro Taro était l'un des hommes au service de Sakuma Hyogo, qui s'était converti au bouddhisme de Nichiren en même temps que son seigneur au moment où Nichiren, de retour d'Izu, revint dans son village natal de Kominato, à l'automne de 1264. Ayant suscité la colère de Tojo Kagenobu, l'intendant de la région, fervent croyant du Nembutsu, Nichiren n'avait pas pu rentrer chez lui, même à l'annonce de la mort de son père en 1258. Toutefois, lorsqu'il apprit que sa mère, Myoren, était gravement malade, à un moment où les pressions gouvernementales se relâchaient un peu, il décida de rentrer à Kominato et de prendre soin de sa mère. Il dit, dans une lettre à la femme de Toki Jonin, en 1279 : "Lorsque moi, Nichiren, ai prié pour ma mère, non seulement elle guérit de sa maladie, mais encore, sa vie fut prolongée de quatre ans. " Le 15 août 1267, Myoren décéda.
Nichiren écrivit "Réponse à Hoshina Goro Taro" le 5 décembre 1267, alors qu'il était âgé de quarante-six ans. D'après ce gosho, le seul connu lui étant adressé, on peut déduire que Hoshina avait peut-être été auparavant un adepte du Shingon mais qu'il avait conservé une foi pure après s'être converti au bouddhisme de Nichiren. (Commentaire ACEP)

En anglais : Reply to Hoshina Goro Taro

- http : //www.sgilibrary.org/view.php?page=155&m=1&q=Reply%20to%20Hoshina%20Goro%20Taro
- commentaire : http : //nichiren.info/gosho/bk_ReplyHoshinaGoroTaro.htm

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