Réfuter l'opposition au Dharma bouddhique
pour se libérer de ses fautes passées

(Réprimander les oppositions à la Loi et éradiquer les fautes)

Lettres et traités de Nichiren Daishonin. ACEP - vol. 6, p. 59; SG* p. 438.
Gosho Zenshu p. 1125 - Kashaku Hobo metsuzai sho; Teihon 1: 783

Sado, 1273 à Shijo Kingo

 

J'ai ai lu attentivement le contenu de votre lettre. C'est ma fidélité au Sutra du Lotus qui m'a valu d'être exilé, comme auparavant sur la péninsule d'Izu. C'est pourquoi au fond du cœur, j'ai ressenti une immense joie, même si une telle affirmation peut passer pour vantardise de ma part.

Si, depuis le passé illimité, ma foi dans le Sutra du Lotus, à tort ou à raison, m'avait valu des punitions, comment aurais-je pu renaître en cette vie sous la forme d'un simple mortel  ? [C'est pourquoi, quand j'ai été condamné au bannissement], bien que j'aie ressenti un moment d'abattement, j'ai compris que c'était pour avoir défendu le Sutra du Lotus. Et je me suis alors réjoui à l'idée de pouvoir effacer ainsi, si peu que ce soit, les fautes que j'avais commises dans des vies antérieures. Il y a de graves fautes de toutes sortes : les dix mauvaises actions, les quatre transgressions majeures, les six fautes principales, les huit fautes majeures, les dix fautes majeures, les cinq forfaits condamnant à l'enfer avici, ainsi que l'opposition à le Dharma correct et l'incroyance incorrigible. Il se pourrait que l'accumulation de toutes ces fautes, depuis le passé illimité, dépasse encore le plus haut sommet de montagne, et creuse un abîme encore plus profond que le grand océan. Un seul des cinq forfaits condamne déjà ceux qui le commettent à demeurer dans l'enfer avici pendant toute la durée d'un kalpa. Un kalpa correspond au temps nécessaire pour que la durée de la vie humaine passe de quatre-vingt mille ans à dix ans, en diminuant d'une année tous les cent ans, puis au temps qu'il faut, en augmentant d'une année tous les cent ans, pour que la longévité humaine aille de dix ans à quatre-vingt mille ans. Voilà ce que l'on appelle un kalpa. C'est la durée des terribles souffrances que subissent, sans un instant de répit, ceux qui, pour avoir tué l'un de leurs parents, sont tombés dans l'enfer avici.

Quant à ceux qui s'opposent au Sutra du Lotus, même si intérieurement leur opposition n'est pas très sérieuse, s'ils manifestent, même superficiellement, de l'hostilité, ou s'ils dénigrent le Sutra, même sous forme de plaisanterie, ou encore s'ils prennent à la légère, non le Sutra lui-même mais ceux qui agissent en suivant son enseignement, le Sutra prédit qu'ils tomberont dans l'enfer avici pendant d'innombrables kalpas de la durée que je viens de décrire.

Ceux qui insultèrent et frappèrent le bodhisattva Fukyo lui manifestèrent d'abord de l'hostilité mais, par la suite, ils se convertirent et eurent foi dans le Sutra du Lotus. Ils témoignèrent alors de leur admiration envers Fukyo et le traitèrent avec le plus grand respect, l'honorant comme les divinités célestes honorent Taishaku, et l'admirant comme nous admirons le soleil et la lune. Mais ce fut insuffisant pour effacer la grande faute de leur opposition initiale, et ils furent condamnés à séjourner pendant mille kalpas dans l'enfer avici ; et pendant deux cents millions de kalpa ils furent abandonnés par les Trois trésors.

Si l'on voulait comparer les cinq forfaits et le crime d'opposition au Dharma à des maladies, on pourrait comparer les cinq forfaits à une insolation, qui se déclare sur le champ, et l'opposition au Dharma, à la lèpre, qui semble bénigne au départ mais qui devient de plus en plus grave avec le temps. Ceux qui s'opposent au Dharma renaissent le plus souvent dans l'enfer avici ou, en de rares occasions, dans l'un des six mondes-états les plus bas. S'ils renaissent sous forme humaine, ils sont pauvres, de basse condition sociale, et atteints de lèpre blanche, entre autres désagréments.

Quand je m'observe, moi, Nichiren, dans le miroir limpide du Sutra du Lotus, tout m'apparaît avec la plus grande clarté, sans la moindre zone d'ombre. Il ne fait aucun doute que j'ai commis le crime d'opposition au Dharma dans mes vies passées. Si je n'efface pas cette faute en cette vie-ci, comment pourrai-je échapper aux souffrances de l'enfer à l'avenir ?

Je me suis demandé s'il me serait possible de rassembler toutes les graves oppositions accumulées, d'époque en époque, depuis le très lointain passé, pour les effacer toutes ensemble dans ma vie présente, afin d'éviter de très grandes souffrances à l'avenir. En y réfléchissant, il m'est apparu que nous sommes actuellement dans l'époque [des Derniers jours du Dharma] où le pays tout entier est empli de personnes qui s'opposent au Dharma. Pire encore, le souverain du pays est le premier à commettre ces actes d'opposition au Dharma. Si en une telle époque je ne parviens pas à effacer ces lourdes fautes, quand pourrai-je le faire ?

Si je décidais maintenant, moi, Nichiren, avec le peu d'importance qu'on m'accorde, de parcourir le Japon en tous sens pour dénoncer ces actes d'opposition au Dharma, il est certain que les voix en nombre incalculable, celles des bouddhistes des quatre congrégations adeptes des doctrines erronées, s'élèveraient à l'unisson pour déverser immédiatement un flot d'insultes sur moi. Le souverain du pays, allié des moines qui s'opposent au Dharma, ne manquerait pas de me haïr, tenterait de me faire décapiter ou me condamnerait à l'exil. Et si cela se reproduisait encore et encore, les graves fautes que j'ai accumulées depuis d'innombrables kalpas pourraient être effacées en l'espace d'une seule vie. Tel est bien le grand plan que j'ai conçu et il se réalise à présent dans les moindres détails. J'ai été condamné à l'exil. Cela renforce ma certitude que mes vœux seront exaucés.

Mais je ne suis qu'un simple mortel et, tout en ayant choisi de m'engager dans cette direction, il m'est arrivé d'éprouver des regrets. Et si j'ai pu moi-même être assailli par de telles pensées, comment une femme comme votre épouse, ignorant les raisons profondes de la situation, n'y serait-elle pas exposée  ! J'imagine à quel point des personnes qui ne comprennent pas pleinement les enseignements bouddhiques peuvent regretter d'avoir choisi de suivre Nichiren. Pourtant, contrairement à ce que l'on aurait pu croire, j'ai appris que votre foi à tous deux était encore plus forte et résolue que celle de Nichiren, ce qui, véritablement, n'est pas ordinaire. Le Maître du Dharma, Shakyamuni lui-même, aurait-il pris possession de vos deux cœurs  ? Cela me touche tant que j'ai du mal à retenir des larmes d'émotion.

Le Grand-maître* Zhanlan* écrivit dans le septième volume de son commentaire, le Hokke Mongu Ki*  : "A l'époque des Derniers jours du Dharma, si une personne entend l'enseignement bouddhique, même brièvement, et a foi dans le Dharma c'est que cette personne aura, dans une vie antérieure, planté la graine [du Sutra du Lotus]."(réf.) Et il écrit aussi, dans le deuxième volume du Maka Shikan Bugyoden Guketsu  : "Ce n'est pas chose ordinaire que de naître à la fin de l'époque du Dharma formel et de pouvoir lire les paroles du Sutra véridique. C'est bien rare si l'on n'a pas, dans une vie passée, créé un lien avec leDharma Merveilleux."(réf.)

Pendant les quarante et quelques premières années de son enseignement, Shakyamuni garda secrets les cinq caractères de Myoho Renge Kyo. Et même dans les quatorze premiers chapitres du Sutra du Lotus qui constituent l'enseignement théorique*, il ne les révéla toujours pas. C'est seulement dans le chapitre Juryo* (XVI) qu'il utilisa clairement les deux caractères de Renge [représentant les cinq caractères Myo Ho Ren Ge Kyo] pour désigner le Véritable effet et la Véritable cause (note).

Le Bouddha ne confia pas ces cinq caractères à Manjushri, à Fugen, à Maitreya, à Yakuo* ou aux autres membres de ce groupe. Il préféra faire venir de la grande Terre de la lumière paisible les bodhisattvas Jogyo, Muhengyo, Jyogyo, Anryugyo et leur suite, afin de leur transmettre ces cinq caractères.

La cérémonie qui se déroula alors n'eut rien d'ordinaire. Le bouddha Taho, habitant le monde du Trésor de Pureté, fit son apparition, assis dans une tour émergeant de la terre, ornée de sept sortes de joyaux. Le Bouddha Shakyamuni purifia quatre cents milliards nayuta de mondes, en plus de ce système de mondes majeur, y planta des rangées d'arbres au trésor d'une hauteur de cinq cents yojana à une portée de flèche les uns des autres, plaça un trône de lion de cinq yojana de haut sous chacun des arbres au trésor, et assit sur ces trônes tous les bouddhas des dix directions, ses émanations.

Après quoi, le Bouddha Shakyamuni ôta sa robe couverte de poussière, ouvrit la Tour aux Trésors et s'assit à côté du bouddha Taho. Ce fut comme si le soleil et la lune apparaissaient côte à côte dans un ciel bleu, ou comme si Taishaku et le Roi né par le sommet du crâne prenaient place ensemble dans le Palais de la Bonne Loi. Manjushri et les bodhisattvas de ce monde, aussi bien que Kannon et les bodhisattvas des autres mondes, se rassemblèrent dans l'espace ouvert des dix directions comme autant d'étoiles peuplant le ciel.

A ce moment se rassemblèrent là, en ce monde Saha, de grands bodhisattvas comme Sagesse du Dharma, Forêt de Mérites, Bannière de Diamants, Dépôt de Diamants et d'autres, aussi nombreux que les particules de poussière des mondes des dix directions, qui s'étaient déjà réunis dans les Sept Lieux et les Huit Assemblées décrits dans le Sutra Kegon* (note) en tant que disciples de Vairocana, le bouddha qui trône sur le piédestal en forme de lotus soutenant tous les mondes des dix directions, étaient également présents les bouddhas et bodhisattva regroupés en ordre aussi serré que des nuages dans la Grande Salle aux trésors (note) où furent enseignés les sutras Hodo* (Sutra du grand Dharani)  ; Subhuti, Taishaku et les mille bouddhas réunis pour entendre les sutras Hannya*  ; les quatre bouddha et quatre bodhisattvas qui figurent parmi les Neuf honorés assis sur le lotus à huit pétales, mentionnés dans le Sutra Vairocana* ; les trente-sept honorés du Sutra Kongocho* ; et les bouddhas et bodhisattva venus de tous les mondes des dix directions et réunis dans la cité de Kushinagara pour écouter le Sutra du Nirvana. Tous furent reconnus par Manjushri, Maitreya et leur suite, qui conversèrent avec eux, ce qui indique que les grands bodhisattvas Manjushri, et Maitreya ne trouvaient rien d'inhabituel à leur présence dans l'assemblée.

Mais après l'apparition des quatre bodhisattvas Surgis-de-Terre, le bodhisattva Manjushri, - qui formula l'enseignement dont le Bouddha Shakyamuni fut le neuvième héritier, et qui fut la mère de tous les bouddhas dans les trois phases de l'existence (note) - aussi bien que le bodhisattva Maitreya, qui succéderait au Bouddha Shakyamuni dans sa prochaine existence, semblaient tous deux parfaitement insignifiants auprès de ces quatre bodhisattvas. On aurait dit de frustes bûcherons se mêlant à de hauts dignitaires, ou des gorilles et des singes prenant place à côté de lions.

Shakyamuni fit appel à ces quatre bodhisattvas pour leur confier les cinq caractères de Myoho Renge Kyo. Cette transmission ne se passa pas non plus de manière ordinaire car le Bouddha fit d'abord usage de ses dix pouvoirs supranaturels. Shakyamuni tira sa longue et large langue jusqu'au sommet du monde de la forme, et tous les autres bouddhas firent de même, de sorte que des langues de bouddha s'élevèrent dans les Airs couvrant plus de quatre cents milliards nayuta de mondes, comme cent, mille, dix mille, cent mille arcs-en-ciel rougeoyants emplissant le ciel. Ce fut en vérité une vision bien stupéfiante !

Ainsi, le Bouddha fit la démonstration mystique de ses dix pouvoirs supranaturels et, dans ce que l'on appelle la transmission essentielle, il révéla le coeur même du Sutra du Lotus pour le transmettre aux quatre bodhisattvas. Il les exhorta à en faire don, après sa disparition, à tous les simples mortels des dix directions. Puis il manifesta encore un autre de ses pouvoirs supranaturels et confia ce sutra, le Sutra du Lotus, et les autres enseignements sacrés qu'il avait exposés de son vivant, à Manjushri et aux autres bodhisattvas, à ceux de notre monde comme à ceux des autres mondes, aux personnes des deux véhicules, aux êtres célestes et aux êtres humains, aux rois-dragons de cette terre, et à d'autres encore.

Ces cinq caractères Myoho Renge Kyo ne furent même pas confiés à Mahakashyapa, à ou à d'autres disciples qui avaient pourtant toujours suivi le Bouddha aussi fidèlement que son ombre. Mais en laissant de côté cela, pourquoi le Bouddha refusa-t-il de les transmettre à des bodhisattvas comme Manjushri, et Maitreya  ? Même si leurs capacités ne correspondaient pas à la tâche, on comprend mal pourquoi il les aurait rejetés. Il y a vraiment là de quoi s'étonner. Mais le fait est que le Bouddha écarta les bodhisattvas des autres mondes parce que leur lien avec ce monde-ci était faible ; qu'il écarta les bodhisattvas qui, bien que nés en ce monde Saha, n'avaient avec ce monde qu'un lien récent ; ou encore certains bodhisattvas qui étaient ses disciples en cette vie-ci, mais qui ne l'étaient pas quand il avait pour la première fois aspiré à l'Éveil. Parmi les auditeurs-shravakas des quelque quarante années d'enseignements précédant le Sutra du Lotus, ou de l'enseignement théorique* - les quatorze premiers chapitres du Sutra du Lotus - pas un seul n'avait été son disciple depuis le début. [Le Sutra nous apprend que] seuls ces quatre bodhisattvas avaient été les disciples de Shakyamuni, Maître du Dharma, depuis le passé illimité de gohyaku-jintengo. Dès l'instant où, pour la première fois, s'était éveillé son désir de parvenir à la bodhéité, ils n'avaient jamais suivi aucun autre bouddha, et n'avaient donc pas besoin d'entendre les enseignements théorique* et essentiel*.

C'est pourquoi Zhiyi* écrivit  : [La grande assemblée] fut témoin que seuls les bodhisattvas Surgis-de-Terre prirent cet engagement."(réf.) Et il rappelle aussi [que Shakyamuni dit]  : "Ce sont eux mes disciples, ceux qui sont destinés à propager mon Dharma."(réf.) Zhanlan* indique  : "Les fils répandront le Dharma du père."(réf.) Et Daoxian déclare  : "Parce que c'est le Dharma qui révèle l'atteinte de la bodhéité dans un passé illimité, il est transmis à ses disciples de ce passé illimité."(réf.) C'est ainsi que les cinq caractères Myoho Renge Kyo ont été confiés aux quatre bodhisattvas Surgis-de-Terre.

Mais après la disparition du Bouddha, au cours des mille ans de l'époque du Dharma correct, des mille ans de l'époque du Dharma formel, et des deux cent vingt et quelques années écoulées depuis le début de l'époque des Derniers jours du Dharma, nulle part en Inde, en Chine, au Japon ou dans n'importe quel autre lieu du monde, et pas une seule fois jusqu'à ce jour, ces Quatre bodhisattva ne sont apparus. Pourquoi ?

Le bodhisattva Manjushri, à qui le Dharma [de Myoho Renge Kyo] ne fut pas spécifiquement confiée, demeura en ce monde quatre cent cinquante ans après la disparition du Bouddha, pour y propager les sutras du Mahayana ; et, même par la suite, il lui arriva de descendre du Mont Kozan ou du Mont Choryo, et de s'incarner en un moine éminent afin de propager les enseignements bouddhiques (note). Le bodhisattva Yakuo* apparut sous la forme du Grand-maître* Zhiyi*, le bodhisattva Kanzeon prit celle du Grand-maître* Huisi, et le bodhisattva Maitreya prit l'apparence de Fudaichi. De plus, les disciples Mahakashyapa et Ananda propagèrent les enseignements du Bouddha après sa disparition, le premier pendant vingt ans et le second pendant quarante ans. Pourtant, durant tout ce temps, les héritiers légitimes du Bouddha, ceux à qui il confia les enseignements de Myoho Renge Kyo, n'apparurent toujours pas.

Pendant cette période de plus de vingt-deux siècles, des rois vertueux et des souverains sages ont pris pour objets de vénération suprême des images peintes ou sculptées du Maître du Dharma Shakyamuni. Mais le bouddha qu'ils ont fait représenter est celui des enseignements du Hinayana et du Mahayana  ; des sutras Kegon*, Nirvana et Kammuryoju ; de l'enseignement théorique* du Sutra du Lotus et du Sutra Fugen ; le bouddha du Sutra Vairocana* et des autres sutras du Shingon, les bouddhas Shakyamuni et Taho du chapitre Hoto* (XI). Mais jamais le Shakyamuni du chapitre Juryo* (XVI) n'a été représenté nulle part, dans aucun temple de montagne, ni aucun monastère. Il est bien difficile de comprendre pourquoi. Le Bouddha Shakyamuni a précisément désigné la cinquième période de cinq cents ans après sa disparition, et non les deux mille ans des époques du Dharma correct et du Dharma formel, comme l'époque où se propagerait le Sutra du Lotus. Le Grand-maître* Zhiyi* a déclaré  : "Dans la cinquième période de cinq cents ans, le Dharma Merveilleux se répandra et apportera des bienfaits à l'humanité pour longtemps à l'avenir", (réf.) indiquant ainsi que la propagation ne se ferait qu'à une époque ultérieure. Le Grand-maître* Saicho* écrivit  : "Les époques du Dharma correct et du Dharma formel sont presque terminées et celle des Derniers jours du Dharma est maintenant très proche."(réf.) Ainsi, il établissait lui-même à son grand regret que, à la fin de l'époque du Dharma formel le moment n'était pas encore venu de propager l'enseignement du Sutra du Lotus.

Devons-nous en conclure que les innombrables grands bodhisattvas Surgis-de-Terre ont l'intention de ne rien dire et de ne rien faire, en reniant l'engagement pris à l'égard de Shakyamuni, de Taho et des autres bouddhas des dix directions lorsque leur fut confié l'enseignement ?

En fait, même les sages mentionnés dans les écrits non bouddhiques connaissent la nécessité d'attendre le moment propice. Le coucou ne fait jamais entendre son chant avant les mois d'avril ou mai. De même, nous lisons dans le Sutra que ces grands bodhisattvas, pour apparaître, doivent attendre l'époque des Derniers jours du Dharma.

Comment peut-on affirmer cela  ? Parce que les écrits bouddhiques comme non bouddhiques s'accordent sur ce point que les événements à venir sont précédés par des présages. On dit que lorsqu'une araignée tisse sa toile, un événement heureux ne tardera pas à se produire, et que le jacassement d'une pie est l'annonce d'une visite (réf.). Si même de petits événements sont annoncés par des présages, à plus forte raison des événements de grande importance  ! Ainsi les six présages décrits dans le chapitre Jo* (I) du Sutra du Lotus sont des présages plus importants que tous ceux qui étaient jusqu'alors apparus du vivant du Bouddha Shakyamuni. Et les grands présages décrits dans le chapitre Yujutsu* (XV) sont encore beaucoup plus considérables.

C'est pourquoi Zhiyi* déclara : "L'intensité de la pluie permet d'imaginer la taille du dragon [qui l'a fait tomber] et la vue de la fleur de lotus permet de deviner la profondeur de l'étang [sur lequel elle pousse."(réf.) Quant à Zhanlan*, il écrivit  : "Les sages savent lire les présages et comprendre ce qu'ils annoncent, comme les serpents savent reconnaître la trace des serpents."(réf.)

Puisque, de nos jours, je comprends le sens des présages, il faut bien que je sois moi aussi, dans une faible mesure, un sage. Le grand tremblement de terre qui eut lieu dans la première année de l'ère Shoka [1257] le 23e jour du 8e mois, au moment où l'on passe de l'heure du Chien à l'heure du Sanglier [21 h], ainsi que la grande comète apparue dans la première année de l'ère Bun'ei [1264], le 4e jour du 7e mois - voilà des présages majeurs, d'une importance sans précédent au cours des plus de vingt-deux siècles écoulés depuis la disparition du Bouddha. Je me demande s'il faut voir là le présage que ces grands bodhisattvas vont bientôt apparaître en ce monde pour y apporter le Grand Dharma.

On ne peut pas trouver des vagues de dix pieds dans un étang ne mesurant qu'un pied de large, et le braiment d'un âne ne peut pas se confondre avec le bruit du vent. Le chaos du gouvernement au Japon et la grande détresse du peuple ne suffisent pas à expliquer des présages d'une telle ampleur. Qui sait si ce ne sont pas là de grands signes indiquant que, même si le Sutra du Lotus semble avoir disparu, il ne peut en réalité jamais disparaître ?

Au cours des plus de deux mille ans [écoulés depuis la disparition du Bouddha], il y eut de mauvais rois honnis par la multitude de leurs sujets, et des traîtres haïs de tous. Mais Nichiren, bien qu'innocent de toute faute, a été honni et maltraité sans répit depuis plus de vingt ans, attaqué à coups de sabre et de bâton, de pierres et de morceaux de tuiles par des personnes de haute comme de basse condition. Voilà qui n'est pas ordinaire !

Je me trouve dans la situation du bodhisattva Fukyo qui, à l'époque des Derniers jours du Dharma du bouddha Ionno, fut injurié et rabaissé pendant de nombreuses années. Le Bouddha Shakyamuni le donna d'ailleurs en exemple, et prédit que des événements semblables se produiraient après sa disparition, à l'époque des Derniers jours du Dharma. Pourtant, ni tout près de nous au Japon ni dans la Chine lointaine, je n'ai encore jamais entendu dire que sa fidélité au Sutra du Lotus ait valu à quiconque un sort comparable.

Parce qu'ils me haïssent, les gens ne se demandent pas pour quelle raison je subis ces souffrances. Si je le dis moi-même, on pensera peut-être que j'exagère ma propre importance. Mais si je ne le dis pas, je commets la faute de rendre les paroles du Bouddha mensongères. Les sages accordent plus de poids au Dharma qu'à leur propre vie. Voilà pourquoi je parle ainsi.

Moi, Nichiren, je ressemble au bodhisattva Fukyo. Un homme qui tue son père et sa mère peut être roi ou roturier, mais même si la position sociale des deux meurtriers est très différente, le crime reste le même, et il les précipitera tous deux dans l'enfer avici. Le bodhisattva Fukyo et Nichiren ne sont pas du même niveau, mais par nos actions, nous créons la même cause. Par conséquent, si le bodhisattva Fukyo atteint la bodhéité, comment Nichiren pourrait-il ne pas obtenir le fruit de la bodhéité  ?

Le bodhisattva Fukyo fut honni par des moines arrogants qui observaient scrupuleusement les deux cent cinquante préceptes. Moi, Nichiren, j'ai été calomnié et insulté par Ryokan qui passe pour le moine le plus rigoureux dans l'observance des préceptes. Les moines qui avaient tout d'abord calomnié Fukyo se convertirent ensuite à son enseignement. Ils durent néanmoins subir les souffrances de l'enfer avici pendant mille kalpas. Ryokan, quant à lui, n'a encore jamais manifesté le moindre désir de rechercher mon enseignement. Je ne peux donc évaluer la durée des souffrances qui seront les siennes. Peut-être est-il destiné à souffrir en enfer pendant d'innombrables kalpas. Comme c'est regrettable  ! Comme c'est regrettable !

Question : à propos du grand tremblement de terre de l'ère Shoka [1257], le 16e jour du 7e mois de la 1re année de l'ère Bun'o [1260], vous avez fait parvenir au nyudo du Saimyo-ji, par l'intermédiaire du défunt seigneur Yadoya, un traité de remontrances intitulé Rissho Ankoku ron. Dans ce traité, vous expliquez que, parce qu'il s'attache au Senchaku Shu de Honen, le peuple japonais détruit le Dharma bouddhique et que, pour cette raison, le ciel et la terre se sont mis en colère. Et vous prédisez que, inévitablement, le pays connaîtra des dissensions internes et une invasion étrangère. Or vous considérez maintenant ce tremblement de terre comme un présage favorable annonçant la propagation du Sutra du Lotus. N'y a-t-il pas contradiction entre ce que vous écriviez alors et ce que vous dites maintenant ?

Réponse : votre question est très pertinente. Il est dit dans le quatrième volume du Sutra du Lotus : "Puisque haines et jalousies [envers ce sutra] abondent déjà du vivant du Bouddha, ne seront-elles pas pires encore dans le monde après son trépas  ! "(réf.) Et dans le septième volume, évoquant de nouveau l'époque d'"après sa disparition", quand la situation sera "pire encore", le Bouddha déclare : "Dans la cinquième période de cinq cents ans après ma disparition, propagez largement [le Sutra du Lotus] à travers tout le Jambudvipa."(réf.) Ces écrits indiquent donc que le moment où les haines se déchaîneront, après la mort du Bouddha, se situe dans la cinquième période de cinq cents ans, au moment où Myoho Renge Kyo se propagera. Et, immédiatement après le passage ci-dessus, le Bouddha avertit des dangers représentés par "le démon, les suppots du démon, les divinités célestes, les dragons, les yaksha et les kumbandha."

A peine le supérieur Xing-man eut-il posé les yeux sur le Grand-maître* Saicho* qu'il s'exclama : "Les ouvrages sacrés ne disparaîtront jamais, maintenant que j'ai rencontré cet homme  ! Tous les principes que j'ai appris, je les transmettrai à cet acarya venu du Japon." La situation est la même aujourd'hui. Maintenant, au début de l'époque des Derniers jours du Dharma, le moment est venu de propager les cinq caractères de Myoho Renge Kyo afin que chacun, partout au Japon puisse recevoir la graine des enseignements du Bouddha. Quand une femme du peuple conçoit un enfant avec le souverain, les autres femmes la jalousent et deviennent furieuses. Et quand un joyau de la couronne royale est offert à une personne de basse origine, inévitablement, de grands troubles s'ensuivent. C'est pourquoi nous lisons dans le Sutra  : "A cette époque, il y aura beaucoup d'hostilité dans le monde et il sera difficile de croire [en ce sutra]."(réf.)

Il est dit dans le Sutra du Nirvana  : "Si un sage est persécuté, le pays qu'il habite sera attaqué par des pays étrangers." On trouve, dans le sutra Ninno* un passage similaire. Si l'on m'attaque moi, Nichiren, de grandes calamités se produiront ; elles tomberont du ciel comme un déluge de pluie, elles jailliront de terre comme un geyser, elles s'abattront comme d'immenses vagues déferlant des quatre directions. Si la horde des moines, comme un troupeau de sauterelles, véritable fléau pour ce pays, et si les ministres qui les soutiennent continuent à calomnier et à accuser Nichiren encore et encore, la gravité de ces désastres ne fera qu'augmenter.

Le démon asura qui voulut décocher une flèche au dieu Taishaku vit sa flèche rebondir et c'est l'œil de celui qui l'avait lancée qu'elle revint crever. Quand les oiseaux garudas* s'efforcèrent de cracher des flammes sur le Roi-dragon Anavatapta, ils furent consumés par les flammes qui émanaient de leurs propres corps. Le pratiquant du Sutra du Lotus est-il inférieur à Taishaku ou au Roi-dragon Anavatapta ?

Le Grand-maître* Guanding* écrivit  : "Ceux qui détruisent le Dharma bouddhique ou l'obscurcissent sont des ennemis de ce Dharma. Se prétendre l'ami d'une personne sans avoir la bienveillance de la corriger, c'est, en réalité, être son ennemi."(réf.) Et il ajoute  : "Permettre à une personne qui s'oppose au Dharma de corriger son erreur, c'est se comporter à son égard comme un parent."(réf.)

Tous les habitants du Japon se sont laissé tromper par Honen les exhortant à "écarter, fermer, ignorer et abandonner" [tous les sutras autres que les sutras de son école] ou par "la transmission spéciale en dehors des sutras, cette invention de l'école Zen. Tous ceux qui les croient, sans exception, se condamnent à tomber dans la grande citadelle des souffrances incessantes. J'en suis convaincu. Voilà pourquoi, depuis plus de vingt ans, je ne cesse de proclamer cela et de lutter contre ces conceptions erronées, sans craindre ni le souverain ni les gens du peuple. Mes actions ne sont en rien inférieures à celle des ministres Guan Longfeng et Bi Gan, dans l'Antiquité. Peut-être pourrait-on me comparer à Kannon aux mille bras, ce bodhisattva dont la grande bienveillance sauve immédiatement tous les êtres prisonniers de l'enfer avici.

Quand plusieurs enfants se trouvent à l'intérieur d'une maison en flammes, leurs parents voudraient bien les sauver tous en même temps. Mais, n'ayant que deux bras, il leur faut décider qui ils sauveront en premier. Le véritable enseignement du Bouddha est comparable à des parents dotés de mille, dix mille, cent mille bras. Les sutras antérieurs au Sutra du Lotus sont comparables à des parents qui n'ont qu'un ou deux bras. Mais le Sutra du Lotus qui "guide tous les êtres vivants, leur permettant à tous d'entrer sur la voie du Bouddha"(réf.) est un véritable bodhisattva doté de bras innombrables.

Selon le Sutra du Lotus et les commentaires de Guanding*, Nichiren a la bienveillance d'un père et d'une mère pour tous les habitants du Japon. Le ciel est haut mais son oreille est assez fine pour tout entendre. La terre est épaisse mais son oeil est assez perçant pour tout voir. Ainsi, le ciel et la terre savent très certainement ce qu'il en est. Pourtant, moi qui suis comme un père et une mère pour tout le peuple japonais, je suis haï, calomnié et exilé. Les abus sans précédent dont s'est rendu coupable le gouvernement, au cours des deux ou trois dernières années, défient la raison.

Vous évoquez dans votre lettre la piété filiale et les sentiments que vous éprouvez pour votre mère défunte. En vous lisant, j'ai eu bien du mal à retenir mes larmes.

Il y a longtemps [en Chine] vivaient cinq jeunes gens, parmi lesquels Yuan-zhong (réf.). Ils étaient originaires de diverses régions et portaient des noms de famille différents, mais ils se jurèrent d'être frères. Ils ne trahirent jamais leur serment, et, avec le temps, constituèrent un trésor de trois mille pièces d'or. Tous étaient orphelins et regrettaient d'être sans parents. Un jour, rencontrant une femme âgée sur la route, ils décidèrent de l'honorer comme leur propre mère. Vingt-quatre ans s'écoulèrent ainsi, sans qu'ils contrarient jamais le moindre de ses désirs. Brusquement, la mère tomba malade et devint incapable de parler. Les cinq fils, en implorant le Ciel, s'écrièrent : "Nos efforts pour nous occuper de notre mère ne sont pas récompensés ; elle est atteinte d'une maladie qui la prive de la parole. Que le Ciel, reconnaissant la sincérité de notre piété filiale, lui rende la faculté de parler  ! " La mère, alors, retrouva la parole et dit à ses cinq fils : "J'étais autrefois la fille d'un homme appelé Yang Meng, dans le district de Tai-yuan. J'ai épousé un habitant de la même région nommé Zhang Wen-qian, mais mon mari mourut. J'avais à l'époque un fils nommé Wu-yi. Il avait sept ans lorsqu'un soulèvement éclata dans la région où nous vivions, et il disparut sans que je puisse jamais savoir ce qu'il était devenu. A vous, mes cinq fils, qui avez pris grand soin de moi pendant vingt-quatre ans, je ne l'avais encore jamais dit. Mon fils Wu-yi avait sur la poitrine des marques ressemblant aux sept étoiles de la Grande Ourse, ainsi qu'un grain de beauté sur la plante du pied droit." Et, ayant dit cela, elle mourut. En route vers le cimetière pour l'enterrer, les cinq fils croisèrent le gouverneur de la province. Il se trouva que ce dernier avait laissé tomber un sac contenant d'importants documents. Il fit arrêter et ligoter les cinq jeunes gens, en les accusant de l'avoir volé. Au cours d'un interrogatoire, le gouverneur leur demandai : "Qui êtes-vous  ? " Les cinq jeunes hommes lui répondirent alors tout ce qu'ils venaient d'apprendre de leur mère.

En entendant cela, le gouverneur faillit tomber de son siège, leva les yeux au ciel, puis s'inclina jusqu'à terre, en larmes. Il fit libérer les cinq jeunes gens, les fit asseoir auprès de lui et leur dit : "Je suis Wu-yi, et la personne dont vous avez pris soin est ma mère  ! Au cours des vingt-quatre dernières années, j'ai eu de nombreuses occasions de réjouissances, mais je pensais sans cesse à ma mère bien-aimée, et ma joie n'a jamais été complète  ! " Par la suite, il présenta les cinq hommes au souverain du pays, et chacun d'eux fut nommé à la tête d'une province.

Ainsi, même des personnes sans lien de parenté furent récompensées pour avoir toutes ensemble accordé à une femme le même respect qu'à leur propre mère. A plus forte raison de véritables frères et sœurs se vouant un amour réciproque et prenant soin de leurs père et mère  ! Comment le Ciel pourrait-il ne pas les approuver? Jozo et Jogen guidèrent leur père, dont les croyances étaient erronées, vers le Sutra du Lotus [qui lui permit d'atteindre la bodhéité]. Devadatta fut l'ennemi du Bouddha, et les sutras exposés pendant quarante et quelques années par le Bouddha l'abandonnèrent à sa destinée. Le moment de sa mort fut terrifiant : la terre s'ouvrit sous ses pieds et il fut précipité dans l'enfer avici. Mais le Sutra du Lotus le fit revenir et il lui fut prédit qu'il deviendrait un bouddha appelé "Roi du Ciel". Le roi Ajatashatru tua son père, mais peu avant que le Bouddha n'accède au nirvana, en entendant l'enseignement du Sutra du Lotus, il put échapper aux grandes souffrances de l'enfer avici.

On pourrait comparer l'île de Sado et les gens de cette province à un lieu peuplé de bêtes sauvages. Elle est pleine de disciples de Honen qui haïssent Nichiren cent, mille, dix mille ou cent mille fois plus que les gens de Kamakura. Je ne sais jamais de manière certaine si je serai encore vivant demain. Mais grâce à votre foi sincère et à votre soutien, j'ai survécu jusqu'à présent. Par conséquent, j'imagine que puisque Shakyamuni, Taho, les autres bouddhas des dix directions ainsi que les grands bodhisattvas respectent tous le Sutra du Lotus et lui font des offrandes, ces bouddhas et bodhisattva informent vos parents chaque jour et chaque nuit [de l'aide que vous apportez à Nichiren, le Pratiquant du Sutra du Lotus]. Votre actuelle faveur auprès de votre seigneur est sans doute due elle aussi à la protection bienveillante de vos parents. Ne considérez pas vos frères et sœurs simplement comme des frères et sœurs, mais traitez-les plutôt comme vos propres enfants. On dit que certains [parmi les animaux], comme les petits de la chouette, mangent leur propre mère, ou que d'autres, comme le féroce hakei, n'attendent que l'occasion de dévorer leur père. Le devoir de votre propre fils Shiro (note) est de soutenir ses parents, mais s'il est une personne mauvaise, que pourrez-vous faire  ? En revanche, même un étranger, si vous lui ouvrez votre cœur, sera capable de donner sa vie pour vous. Si vous traitez vos frères cadets comme vos propres fils, ils deviendront peut-être vos meilleurs alliés tout au long de votre vie, et du même coup, cela impressionnera les autres favorablement à votre égard. Et si, pareillement, vous traitez vos sœurs cadettes comme vos propres filles, comment pourraient-elles ne pas vous manifester en retour un véritable dévouement filial  ?

En arrivant ici en exil, je pensais que personne ne viendrait jamais me rendre visite. Mais il n'y a pas moins de sept ou huit personnes qui m'accompagnent, et, sans votre aide et votre soutien, comment aurions-nous pu nous nourrir  ? Je suis convaincu que s'il en est ainsi, c'est parce que les paroles du Sutra du Lotus ont pénétré dans votre corps pour vous pousser à nous venir en aide. Si troublée que puisse être l'époque à venir, je prie pour que le Sutra du Lotus et les dix Filles-démones vous protègent tous ; je prie avec autant de force que s'il s'agissait de faire du feu avec du bois humide, ou de tirer de l'eau d'une terre aride. Ma lettre devient trop longue, je l'arrêterai donc ici.

Nichiren

ARRIERE-PLAN. - Nichiren Daishonin écrivit ce gosho à l'île de Sado en 1273 pour son fidèle disciple, le samouraï Shijo Kingo, qui vivait à Kamakura. Cela faisait plus d'un an que Nichiren Daishonin avait été banni sur cette île perdue. En ces temps-là, le bannissement était, de toutes les punitions, la plus terrible après la peine de mort, et les conditions pénibles de l'exil faisaient perdre la raison et la vie à ceux qui les subissaient. Mais dans cette lettre Nichiren Daishonin dit que, en dépit des difficultés de l'exil, il éprouve une émotion débordante et que cette émotion n'est autre que de la joie. Il a été banni précisément pour avoir dénoncé les erreurs des ennemis du Sutra du Lotus. Nichiren Daishonin explique qu'il a rencontré cette grande épreuve en raison de sa fidélité au Sutra et qu'il est certain d'extirper de sa vie le mauvais karma accumulé depuis le passé lointain. Tel est le principe de "se libérer de ses fautes passées en réfutant l'opposition à la Loi" qui sert de titre à ce gosho. (Commentaire ACEP)


En anglais : Rebuking Slander of the Law and Eradicating Sins

- http : //www.sgilibrary.org/view.php?page=435&m=1&q=Rebuking%20Slander
- commentaires : http : //nichiren.info/gosho/bk_RebukingSlander.htm

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