A.B.C.D.E.F.G.H.I.J.K.L.M.N.O.P.Q.R.S.T.U.V.W.X.Y.Z

 

Abhidharma I : Recueil de textes portant sur l'éthique, la psychologie et l'épistémologie et destinés à servir de support à la méditation bouddhique. Il ne s'agit pas des enseignements du Bouddha mais de points de vue de ses disciples et d'éminents érudits. L'Abhidharma apparaît après la division du bouddhisme en Mahayana et Theravada.

Abhidharma II. abréviation d'Abhidharma kosa sastra (Le trésor de la scolastique). Oeuvre attribuée à Vasubandhu. Ouvrage de référence reconnu par la majorité des écoles du bouddhisme en Extrême-Orient parce qu'elle comporte non seulement un examen complet des doctrines sarvastivada, mais donne également les interprétations de nombreuses autres écoles.

abhijna. Connaissance directe obtenue par la méditation et une vie vertueuse. Voir les six connaissances directes (ou pouvoirs mystiques) du Bouddha.

acarya ou acharya, acariya. Titre honorifique signifiant "maître". A l'origine, ce titre s'appliquait uniquement à Shakyamuni. En Chine, il désignait d'abord les maîtres indiens du Mahayana. Au Japon, ajari était un degré dans la hiérarchie religieuse. On considérait comme ajari celui qui avait prouvé sa filiation spirituelle avec le fondateur du bouddhisme et pouvait enseigner par son exemple. Toutefois, l'enseignement de la doctrine n'était pas obligatoire. Cette tache incombait aux gurus, maîtres spirituels spécialisés dans l'étude des textes canoniques.

actes méritoires voir cinq actes méritoires

actes de bien voir dix bonnes actions

actes mentaux ou actes psychiques : L'activité de l'esprit, le fait que diverses pensées se succèdent et occupent l'esprit. Le bouddhisme les compare à un singe qui saute de branche en branche. Le but de la méditation est de prendre conscience de cette activité puis de la contrôler.

actions [dix mauvaises] voir dix actions

Acyuta shravaka (Ashuda, Azhoutuo). Littéralement : inébranlable, constant, impérissable. Bhiksu qui apparaît dans le Sutra des Sens Infinis. Il pourrait être le même personnage qui apparaît dans le Sutra du Lotus sous le nom de Chunda (le forgeron).

adhimukti : Littéralement, inclination, tendance à… confiance respectueuse dans la sérénité; "croire et comprendre". Voir dix étapes de la foi.

âge de conflits ou ère de conflits ou âge mauvais ou corrompu ou âge dégénéré, de décadence (tojo kengo, 闘諍堅固). Dernière des cinq périodes de cinq cents ans après la mort de Shakyamuni, qui sont décrites dans le Sutra Daijuku. Il correspond au début des Derniers jours du Dharma. Selon ce sutra, dans cette période régnera un conflit incessant parmi les partisans des diverses doctrines bouddhiques, et le Dharma pur sera perdu. Il est dit que, dans cette période des Derniers jours du Dharma, les écoles bouddhiques rivales se querelleront sans cesse entre elles et les enseignements corrects de Shakyamuni s'obscurciront. Ce qu'en dit Nichiren.

agrégats voir cinq agrégats

ahimsa (non-violence, ahinsa). Principe fondamental des religions et des philosophies indiennes et l'un des cinq préceptes de base. S'appuyant sur ce principe, les bouddhistes et les jaïns se sont opposés aux brahmanes et à leur massacre rituel des animaux domestiques.

ainsi [dix ainsités] voir ju nyoze

"Ainsi ai-je entendu". Formule par laquelle commencent les sutras qui, d'après la tradition, ont été récités par Ananda lors du premier concile.

ainsité (ou telleité), tathata. Nature authentique, non conditionnée, de toute chose ; réalité ultime ; ce qu'est réellement tout phénomène (tout dharma) mais qu'il est impossible de définir ou d'exprimer. La notion d'ainsité sous-entend le principe de l'immanence des phénomènes. Les choses peuvent être sans avoir été créées par une force transcendante extérieure (être ainsi, être telles quelles).

Ainsi-Venu (Tathagata). Une des façons d'appeler le Bouddha. Tathagata pose un problème de traduction puisqu'il signifie "ainsi-venu" et "ainsi parti".

Airs voir Cérémonie dans les Airs

Ajatashatru (Ajatasattu, Ajase-o, 阿闍世王, Ziadushi). Roi du Magadha à l'époque de Shakyamuni. Alors qu'il n'était encore que prince, il se lia d'amitié avec Devadatta qui l'incita à tuer son père, Bimbisara, pour régner à sa place. Une fois monté sur le trône, il déclara la guerre au roi Prasenajit de Koshala à propos du domaine de Kashi, mais, par la suite, fit la paix avec lui et épousa sa fille, faisant peu à peu du Magadha le plus puissant royaume de l'Inde. Plus tard, il se convertit au bouddhisme et c'est grâce à son soutien que se tint le premier concile destiné à compiler les enseignements de Shakyamuni.
Selon le Sutra Daihatsunehan, le roi Bimbisara, voyant qu'il n'avait pas d'héritier de sa femme Vaidehi, alla consulter un devin qui lui révéla qu'un ermite, vivant à l'époque dans les montagnes, se réincarnerait en son fils après sa mort. Bimbisara était si impatient d'avoir un héritier qu'il fit tuer l'ermite et, peu après, Vaidehi fut enceinte, mais le devin prédit que l'enfant serait un ennemi du roi. La version chinoise du nom Ajatashatru, Mishoon, signifie "ennemi avant la naissance". Prenant peur, le roi précipita l'enfant du haut d'une tour, mais celui-ci survécut avec seulement un doigt cassé, ce qui lui valut le surnom "Doigt cassé". On dit que c'est alors qu'il était encore tout jeune que Devadatta le persuada de se rebeller contre son père, en lui révélant l'histoire de sa naissance. Ajatashatru fit emprisonner son père avec l'interdiction de lui donner à manger. Mais la reine déjoua le stratagème en s'enduisant le corps de farine et de miel, lors de ses visites au vieux roi. Lorsque la reine fut emprisonnée à son tour, le couple fut soutenu grâce aux pouvoirs surnaturels de Maudgalyayana. Après la mort de Bimbisara, Ajatashatru en vint à regretter amèrement sa conduite. Tourmenté par la culpabilité qu'il ressentait à l'égard de la mort de son père, son corps se couvrit de boutons purulents le quinzième jour du second mois de l'année de ses cinquante ans. On s'attendait à ce qu'il meure le septième jour du troisième mois. Sur les conseils de son ministre et médecin, Jivaka, il fit rechercher Shakyamuni qui lui enseigna les principes du Sutra du Nirvana, lui permettant ainsi d'effacer son mauvais karma et de prolonger son existence.

Ajita I. (Invincible). Titre donné au bodhisattva Maitreya.

Akchayamati ou Aksayamati (Intention-Inépuisable, Mujinni, Wujinyi, Inexhaustible Mind bodhisattva). Bodhisattva qui pose une question au Bouddha dans le chapitre XXV du Sutra du Lotus.

alaya, alaya-vijnana (conscience-alaya ou conscience universelle, Aussi appelée le réceptacle-alaya des perceptions ou dépôt du karma. C'est ''le réservoir qui contient tous les germes de conscience". Il s'agit de la huitième des neuf consciences. Située à un niveau plus profond que la conscience ordinaire ; on l'appelle ainsi parce que tout le karma créé au cours de la vie présente et des vies passées y est emmagasiné. Ce réceptacle-alaya est considéré comme ce qui passe par le cycle de la naissance et de la mort et forme le cadre d'une existence individuelle. Tous les actes et toutes les expériences de la vie qui passent par les sept premiers niveaux de conscience sont accumulés en tant que karma dans ce tréfonds-alaya qui, à son tour, influence le fonctionnement des autres consciences. L'école Rien-que-conscience, qui ne postule l'existence que de huit consciences, soutient que tous les phénomènes proviennent de la conscience-alaya et qu'elle constitue donc l'unique et seule réalité.

allègement des rétributions karmiques Principe propre à l'enseignement essentiel. Conformément au principe de la production conditionnée, tout ce qui se passe dans le présent prend sa source dans le passé. Le karma est vu comme un faisceau de causes qui ne disparaît pas au moment de la mort mais se réincarne dès que les circonstances le permettent. Les souffrances sont un effet de causes passées et, la plupart du temps, inconscientes. La pratique bouddhique, en éveillant la huitième conscience, ouvre un regard différend sur soi. A partir du moment où l'erreur de jugement, l'obscurité fondamentale, est clairement perçue, le pratiquant est en mesure de décider d'inverser l'enchaînement causal. Il utilise à cette fin l'énergie psychique dégagée par la pratique du mantra (daimoku). Le résultat de ce travail sur soi se répercute non seulement sur l'état psychique et physique de l'individu mais également sur son environnement, en vertu des principes de non-dualité du corps/esprit (shikishin-funi) et sujet/environnement (esho-funi). De plus, les "mérites" accumulés par les bouddhas sont tels que le simple contact avec leur enseignement provoque des changements profonds, par imprégnation en quelque sorte. Ce travail s'effectue au niveau de la neuvième conscience et le pratiquant débutant ne s'en aperçoit que par des effets positifs dans sa vie quotidienne. La loi de causalité ne disparaît pas mais chacun est en mesure de faire face à son destin au lieu de le fuir..

aloès [bois d'] (jinkoh). Bois précieux qui produit un parfum subtil. Très prisé en Orient, il sert à fabriquer un encens qui "ouvre l'esprit à la spiritualité". Le bois d'aloès vient d'un arbre qui a été infecté par une bactérie et vieilli naturellement sur une longue période. On utilise la partie la plus riche en sève de l'arbre, qui produit un parfum appelé "le parfum du bois noyé".

amala-vijnana [conscience], (neuvième conscience, conscience fondamentale pure, amarashiki, 阿摩羅識) La plus profonde des neuf consciences ; amala signifie "pur" ou "immaculé - et vijnana, "discernement". Les huit consciences énoncées dans la doctrine de l'école Rien-que-conscience consistent dans les six consciences (discernement par les yeux, les oreilles, le nez, la langue, le corps et le mental), la conscience-mana et la conscience-alaya. A celles-ci, l'école She-lun (Shoron), l'école Tiantai (Tendai) et l'école Hua-yan (Kegon*) ajoutent une neuvième conscience, définie comme la base de toutes les fonctions vitales. Alors que la conscience-alaya contient des impuretés karmiques, la conscience-amala est pure, exempte de toute souillure et correspond à l'état de bouddha. De nombreuses polémiques se sont développées autour de cette notion. Le courant nichirénien suit l'approche de Zhiyi qui avait déjà introiduit dans l'analyse des 10 ainsités la notion de hon matsu ku kyo to : cohérence du début jusqu’à la fin. La formule  “Le tout est plus que la somme de ses parties” est alors à prendre au sens philosophique selon quoi un corps humain est plus qu’un sac rempli d’organes humains. Il en est de même pour les huit consciences qui sont comme les organes et la 9ème est l’ensemble cohérent du tout. Ainsi la 9ème conscience est une "complétude", dans le même sens que l’on parle de l’Eveil "complet", parfait, sans supérieur. Complet = la somme des 8 consciences ; parfait = ayant accompli toutes les paramitas ; sans supérieur = ne pouvant être comparé ni situé par rapport à tout le reste. Ce qu'en dit Nichiren.

Ambapali Courtisane de Vaishali qui entendit personnellement l'enseignement de Shakyamuni et, par la suite, fit don de son verger, un bosquet de manguiers, au Sangha. Son fils unique, Vimala Kondanna, était déja un disciple du Bouddha. A la fin de sa vie, Shakyamuni aurait quitté Rajagriha et se serait mis en route pour son dernier voyage en direction du nord. Ayant traversé le Gange, il se serait arrêté à Vaishali dans le verger d'Ambapali. Ayant alors entendu le Bouddha enseigner le Dharma, elle l'invita joyeusement à venir dîner chez elle avec ses disciples. Voir le Sutta Mahaparinibbana. Ce qu'en dit Nichiren.

ambroisie voir amrita

âme voir atman

Amida 阿弥陀, Amida ou Muryoko, 無量光, ou Muryoju, 無量寿 (Lumière-Infinie, Amituo, Amitabha, Amitayas). Contrairement au Bouddha Shakyamuni, Amida n'est pas un personnage historique. Son nom apparaît dans plusieurs sutras du Mahayana d'après lesquels lorsqu'il était bodhisattva, le futur Amida prononça 48 vœux solennels, s'engageant à secourir tous les êtres souffrants. On connaît particulièrement le 18ème vœu qui dit : "Si ceux qui avaient foi en moi ne renaissent pas dans mon pays de la Terre pure, je ne recevrai pas l'Éveil". Contrairement à l'interprétation qu'en donne le croyant laïque, dans le texte du Sutra Muryoju*, ceux qui ont commis les sept fautes capitales ou une offense au Véritable Dharma sont toutefois exclus de ce vœu.
Inconnu du bouddhisme primitif, son culte est depuis longtemps le plus populaire en Extrême-Orient. Les conditions qui ont présidé à la naissance de la dévotion dont il fait l’objet sont pour le moins obscures. Les influences indiennes semblent peu nombreuses. Il y a eu probablement rencontre avec des cultes locaux des régions occidentales de la Route de la Soie. Toute une littérature s’est créée sur les vies antérieures d'Amida, ses qualités, etc. La promesse d'une renaissance dans un monde meilleur satisfaisait la piété populaire et la simplicité de la pratique convenait aux exigences spirituelles de la cour impériale japonaise, plus portée à une pratique extérieure qu'à une recherche de l'Éveil.
Nichiren critique ceux dont la dévotion va vers Amida en les comparant à des enfants qui se tromperaient de parents. Pour lui, la foi accordée à un bouddha qui n’est pas le vrai bouddha ne peut être que néfaste. L’ampleur du mouvement amidiste, sa facilité, le déni du monde, les croyances paradisiaques, tout cela lui semble éminemment suspect. Peut-être décèle-t-il dans cette tendance, les influences non bouddhiques et non indiennes qui ont marqué la naissance de cette foi. Dans le monastère où il avait effectué son noviciat, on pratiquait la récitation votive du nom d’Amida (nembutsu) et il dit avoir conçu des doutes très tôt quant à l’efficacité de cette pratique. Il a même eu le sentiment qu’il s’agissait de quelque chose de funeste. Dans la Lettre à Shanwuwei, il affirme la supériorité du Bouddha Shakyamuni qui, seul, possède les vertus de Souverain, Maître et Parent. Shakyamuni est l'Honoré de ce monde Saha, alors qu'Amida règne sur un monde autre que le nôtre, un monde qui n'a pas d'existence historique. Shakyamuni a dispensé un enseignement avec lequel nous avons un profond lien karmique (l'humanité progresse par la compréhension des enseignements bouddhiques). Il se comporte donc comme un père nous ouvrant les yeux pour nous éveiller à la sagesse du bouddha que nous, simples mortels, possédons tous de manière inhérente. Pour Nichiren, le bouddha Amida dont il est question dans le Sutra du Lotus (chapitre VII et chapitre XXIII) n'est pas le bouddha Amida mentionné dans le Sutra Kammuryoju.

Amidakyo voir Sutra Amida (Sukhavativyuha)

amidisme (Nembutsu). Un des courants du bouddhisme les plus répandus en Extrême-Orient ; né en Chine autour des Ve - VIe siècles et basé sur le culte du bouddha Amida. Le but de l'adepte est la renaissance dans la "Terre Pure" d'Amida, sorte de paradis où il pourra jouir d'une vie de félicité sans fin. Ce paradis peut être atteint uniquement grâce à l'aide d'Amida qui a juré de transporter dans son paradis tous les êtres qui croiront en son pouvoir salvifique et demanderont son aide en répétant le nembutsu, mantra avec son nom. L'amidisme prône un comportement altruiste et moral mais reconnaît à Amida le pouvoir de sauver même le pêcheur le plus endurci. C'est la notion du salut grâce à une force extérieure (tariki, la force de l'autre) qu'a combattu Nichiren pour qui l'Éveil bouddhique ne pouvait être obtenu que par un travail sur soi (jiriki, force intérieure). De plus, Nichiren conteste quelque pouvoir salvifique à un bouddha qui n'a pas de réalité historique (n'appartient pas au monde Saha) et dont l'enseignement n'a pas de lien karmique avec les êtres des dix-mondes-états. L'amidisme pénètre au Japon vers le XIIIe siècle où il connaît une grande popularité et se subdivise assez rapidement en Jodo shu, Jodo Shinshu, Ji-shu. Ce qu'en dit Nichiren.
Grand mandala de la Terre pure

ami de bien ou ami du bien ou ami spirituel (zenchishiki, 善知識, kalyanamitra). Personne qui transmet l'enseignement correct et conduit vers la pratique bouddhique. Au sens plus large, il peut s'agir d'un événement ou d'un texte qui remplit la même fonction. A l'opposé, le akushiki (ami néfaste) est celui qui fait obstacle à l'atteinte de la bodhéité.

ami néfaste ou ami du mal, mauvais ami bouddhique. Ami ou maître qui détourne de la pratique correcte du bouddhisme. Le Sutra du Nirvana dit : "Les bodhisattvas-mahasattvas ne craignent pas les éléphants fous. [...] Puisqu'un éléphant fou peut seulement détruire votre corps ; il ne peut pas détruire votre esprit. Mais un mauvais ami peut détruire le corps et l'esprit. [...] Même si vous êtes tués par un éléphant fou, vous ne tomberez pas dans les trois mauvaises voies. Mais si vous êtes détruits par un ami mauvais, vous êtes sûr d'y tomber." Ce qu'en dit Nichiren.

amour-empathie voir maitri

amrita, amata (ambroisie, élixir). Littéralement, non-mort. Dans le mythologie indienne, nectar d'immortalité. Là où les êtres célestes voient l'amrita les êtres humains, dans leur ignorance, ne voient que de l'eau. On disait que l'amrita délivrait des souffrances et rendait immortel. En Chine, on disait qu'elle tombait en pluie du ciel lorsque le monde était en paix. Ce qu'en dit Nichiren.

anagamin (le "sans-retour", anagon ou fugen, 阿那含・不還). Celui qui, grâce à la pratique bouddhique, est assuré de vivre dans ce monde sa dernière incarnation. Notion theravada car dans le Mahayana, les bodhisattvas s'incarnent afin de sauver les autres. Ce qu'en dit Nichiren.

anagarika. (moine en robe blanche). Pratiquant du bouddhisme qui n'a pas prononcé de voeux religieux. Au temps de Shakyamuni les habits blancs étaient généralement portés par des laïcs alors que les moines avaient des robes de couleur foncée. Dans le Theravada, c'est un futur moine qui attend une ordination comme shramanera. Voir avadatavasana.

Ananda (Ananda, Anan, Anan, Enantuo, 阿難). Son nom signifierait "allégresse" mais aussi "sans tache". Il serait né le jour où Shakyamuni atteignit l'Éveil. Certaines sources le donnent comme frère cadet de Devadatta, d'autres en font le fils d’Amitodana, un autre oncle paternel de Shakyamuni. Ananda fut le disciple de ce dernier et le servit fidèlement pendant vingt-cinq ans. Il est l’un des dix grands disciples et le premier pour la qualité de son écoute et la mémorisation des enseignements qu’il entendait en accompagnant le Bouddha. Le Sutra du Nirvana le met en scène et le voit recueillir les derniers enseignements de son maître. Il s’inquiète de savoir qui sera son guide après le trépas du Bouddha et celui-ci lui répond, ce qui est notre part commune du legs : "Tu seras ta propre lumière, Ananda". Il fait partie du dernier des trois groupes des auditeurs-shravakas du Sutra du Lotus qui comprirent les enseignements du Bouddha en entendant parler des liens qu'ils avaient avec Shakyamuni, dans le lointain passé de sanzen jintengo, tels que les décrit le chapitre Kejoyu* (VII). Le chapitre Ninki* (IX) prédit qu'il atteindra l'Éveil à l'avenir sous le nom de bouddha Roi des Souverains Pouvoirs, Sagesse de Monts et d'Océan (Sengaie Jizaitsno, Sagaravaradhara buddhivikriditabhijna). Ananda prit une part importante, aux côtés de Mahakashyapa, dans la première compilation des enseignements et succéda à ce dernier à la tête du Sangha. Selon la légende, lors du premier concile à Rajagriha (477 avant notre ère), il récita la totalité des sutras et prononça pour la première fois à cette occasion la célèbre formule qui caractérise les sutras "Ainsi ai-je entendu..." (evam maya scrutama). Voir le Sutta Mahaparinibbana qui lui est adressé.

anapanasati (ānāpānasati, āna-apāna-sati, ānāpānasmṛti, attention sur le souffle). Pratique theravada en 16 étapes où l'attention est portée sur la respiration. Lire le Sutta Anapassati

anapana-samadhi ou anapana-smriti* (samadhi* du compter-du-souffle, susoku-kan, 数息観i). Pratique méditative qui prépare l'entrée dans le samadhi* en comptant chaque souffle ; anapana signifie souffle, smriti* désigne la mémoire active (mindfulness).

anasrava (sans écoulement, sans infections). Ce ou celui qui n'est plus soumis aux flux des passions engendré par la souillure des six organes de sens. La sagesse sans écoulement (sagesse-anasrava) est une sagesse que les pensées douloureuses, nées des passions, ne viennent pas troubler. C'est le but de la 11e étape des 52 étapes du bodhisattva.Voir les quatre sagesses anasrava.

Anathapindada "Bienfaiteur des Nécessiteux" Autre nom de Sudatta

anatman, anatta, mugan, non-soi.. Concept bouddhique opposé à la croyance brahmanique en l'existence d'une entité fixe définissant la personnalité, atma (atta), proche du concept occidental d'âme. Pour le bouddhisme, il n'y a qu'une simple agrégation de phénomènes conditionnés (voir shunyata). Ce qu'en dit Nichiren.

Anavatapta I. ( Lac de glace, Qui-ne-se-réchauffe-pas, Sans-Chaleur, Anokuchi ou Anokudatchi ou Munetchi, 阿耨池 - 阿耨達池 - 無熱池 - 阿那婆達多, ou Shoryo-chi 清涼池). Selon la cosmologique bouddhiste antique, lac au centre du monde. Selon le Kusha Ron*, il se trouve au nord des Montagnes neigeuses (Himalaya) et au sud de la Montagne des Parfums (Kosui-sen). On croyait que ses eaux claires et gelées avaient la capacité de soulager toutes les souffrances et de satisfaire tous les désirs. Le lac serait entouré d'or, d'argent, et de pierres précieuses et habité par un ou plusieurs rois-dragons appelés Anavatapta. Quatre fleuves mythiques y prennent leur source. Ils ont parfois été identifiés avec le Gange (Est), l'Indus (Sud), l'Oxus, actuellement Amou-Daria (Ouest), et le Fleuve jaune (Nord). Ce qu'en dit Nichiren

Anavatapta II. (Anabadatta, Anokudatsu-ryuo). Dragon du Lac Anavatapta. Il fait partie des huit rois-dragons qui ont assisté à l'enseignement du Sutra du Lotus. Après être devenu un bodhisattva, Anavatapta fut libéré du mal des autres dragons qui sont tourmentés par la chaleur ardente et attaqués par des garudas.

Angulimala, Angulimāla, Angulimalya (Okutsumara, 央掘摩羅). Meurtrier notoire qui devint un fidèle de Shakyamuni. Angulimala signifie "collier de doigts", nom qui lui aurait été donné parce qu'il portait un collier fait avec les doigts de ses victimes. Selon le Sutra Angulimala, il aurait étudié tout d'abord à Shravasti avec un maître brahmane. Mais parce qu'il avait refusé les avances de la jeune et belle femme de son maître, celle-ci médit de lui auprès de son mari qui, furieux, décida de s'en débarrasser sans se salir lui-même les mains. Il aurait donc déclaré à Angulimala qu'il pourrait parachever sa pratique religieuse s'il tuait cent personnes (d'autres sources disent un millier) et leur coupait les doigts. Pris entre son propre sens moral et son devoir d'obéissance à son maître, Angulimala devint fou. Il avait déjà tué 99 personnes et s'apprêtait à faire de même avec sa propre mère qui aurait été la centième, lorsqu'il rencontra Shakyamuni qui lui parla et le convertit au bouddhisme. Angulimala est particulièrement vénéré dans les prisons.

anicca voir impermanence

animalité ou monde des animaux (chikusho-kai, 畜生界, tiryag, tiryanc). Troisième des dix mondes-états et l'une des trois voies mauvaises. Etat où l'on est sous l'emprise des désirs instinctifs et où l'on perd toute notion de raison ou de moralité. La condition animale est caractérisée par la lutte incessante pour la survie où le fort se nourrit du plus faible. Certaines formes du bouddhisme considèrent qu'un homme qui se comporte de façon particulièrement bestiale pourra renaître en tant qu'animal. Cette croyance est à l'origine d'un respect exagéré des animaux, des singes et des chiens en particulier. Le bouddhisme de Nichiren met l'accent sur l'attitude de l'homme qui cherche à dominer le faible et, inversement, flatte celui qui est fort. Voir le tableau des 10 mondes. Ce qu'en dit Nichiren : animal / animalité.

animés [être] voir êtres

animisme. Religion dont les fondements reposent, entre autres, sur la relation entre l'homme et la nature. Selon la doctrine animiste, tout objet de la nature renferme un esprit invisible qui le gouverne.

Aniruddha, Anuruddha (Anuruda, Anaritsu, 阿那律, Anouloutuo). I. Cousin de Shakyamuni et l'un de ses dix principaux disciples. Aniruddha avait la réputation d'être "le premier pour sa clairvoyance divine". Le mot pali anuruddha signifie "Qui ne rencontre aucun obstacle", ou "Celui qui, tous ses souhaits étant exaucés, est sans désir". Il se serait un jour endormi au cours d'un sermon du Bouddha et aurait été sévèrement réprimandé. Bien décidé à ne pas répéter cette faute, il fit le voeu de ne plus jamais dormir. Cela provoqua sa cécité, mais lui valut d'acquérir ensuite des pouvoirs de discernement exceptionnels. Le chapitre VIII du Sutra du Lotus prédit qu'il deviendra à l'avenir un bouddha du nom de Samantaprabhasa (Clarté-Universelle, Fumyo). A distinguer, éventuellement, de Aniruddha, bodhisattva dont l'histoire est développée dans le Hokke Mongu de Zhiyi.

anitya voir impermanence

annihilation de la conscience et réduction du corps en cendres. Doctrine theravada selon laquelle on pouvait atteindre le nirvana seulement par la mortification du corps et de l'esprit. t.

annonce ou octroi de la prédiction (juki ou kibetsu ou wagarana, 授記・記別・和伽羅, vyakarana, veyuakarana) Dans les sutras, paroles par lesquelles le Bouddha annonce à un disciple qu'il réalisera un jour l'Éveil complet sans supérieur, avec, la plupart du temps, la précision de leur nom futur résumant leur qualité principale. En savoir plus sur les personnes qui reçurent la prédiction. D'après la tradition, cette vyakarana se fait en posant la main sur le sommet de la tête du bodhisattva et réponse aux voeux qu'il prononce (pranidhana). Vyakarana signifie littéralement "analyse grammaticale"  : mise en évidence du signifié à partir du signifiant, ici du nom octroyé. Le nom reçu du Bouddha décrit l'avenir spirituel du bodhisattva. Actuellement, un nouveau nom est octroyé à celui qui reçoit les préceptes monastiques, afin de marquer la rupture avec le passé que représente le nom donné à l'enfant par ses parents.

Annonce conférée aux apprentis et à ceux qui n’ont plus à apprendre voir Prédiction octroyée aux apprentis et à ceux qui n’ont plus à apprendre

anokutara voir anuttara

Anuttara (Vainqueur insurpassable, Sans-égal, Mujoji). Un des dix titres honorifiques du Bouddha. Très souvent associé au titre Samyak Sambuddha (Sage parfait). Le Bouddha maîtrise parfaitement la triple vérité et possède une prajna insurpassable.

anuttara (anokutara ou mujo, 阿耨多羅・無上). En dehors des catégories hiérarchiques. Insurpassable, suprême, excellent, sans supérieur. Adjectif qui entre dans la composition de nombreux termes bouddhiques : anuttara-samyak-sambodhi (阿耨多羅三藐三菩提・無上正等正覚]) est l'Éveil parfait sans supérieur, anuttara-dharma-chakra est la Roue du Dharma insurpassable.

apprentis et ceux qui n’ont plus à apprendre. Auditeurs-shravakas du Bouddha de différents niveaux : ceux qui étudient (gaku) et ceux qui, étant devenus arhats , n'ont plus rien à apprendre (mugaku). Le chapitre IX du Sutra du Lotus leur est consacré.

appuis du Dharma voir quatre appuis du Dharma

arbre [de] bodhi(Ficus religiosa, pippal ou figuier des pagodes, appelé également arbre sacré, bodaiju, 菩提樹, bodhi-druma, ashvattha). Grand arbre dont les feuilles, à consistance de cuir, brillantes, sont larges à la base et effilées. Il existe dans la nature des sujets qui ont plus de 2000 ans. D'après la tradition, les bouddhas atteignent l'Éveil sous un arbre bodhi.

arbre shala voir bosquet de shala

Arhat (Vénérable, Digne personnage, Digne d'offrandes, Digne de respect, Ogu). L'un des dix titres honorifiques de Shakyamuni. C'est, à l'origine, une référence aux moines bhiksus. En leur faisant des offrandes, les laïcs participaient à leur recherche spirituelle. En faisant des offrandes au Bouddha les fidèles pratiquent l'une des vertus principales des bodhisattvas, le don.

arhat, (arhant, arahant, arahat, arakan, 阿羅漢, ogu, luóhàn) Celui qui a complètement détruit les passions (klesha). Terme désignant celui qui est parvenu au plus haut des quatre étapes (shi ka) qu'un auditeur-shravaka aspire à atteindre en pratiquant les enseignements du Theravada. En Chine, il fut traduit de différentes manières : "celui qui n'a plus rien à apprendre" (mugaku), ce qui indique qu'un arhat atteint la perfection dans sa pratique ; "destructeur des ennemis" (setsuzoku), métaphore qui désigne les illusions de la pensée et du désir ; "celui qui ne renaît pas" (fusho), parce qu'un arhat s'est libéré du cycle des renaissances dans les six voies ; et par "digne de recevoir des offrandes" (ogu), ce dernier étant aussi l'un des dix titres honorifiques du Bouddha. A l'origine, arhat était un terme synonyme de bouddha et représentait l’idéal theravada. On considère généralement comme arhat les personnes qui sont passées par les étapes de "vainqueurs du courant", "du dernier retour", "de non-retour". En ordre de progrès croissant, le "vainqueur du courant" (srotaapanna) est entré dans le courant des sages et a éliminé les illusions de la pensée dans le monde des trois plans. Ceux qui en sont au stade du dernier retour (sakridagamin) ont éliminé six des neuf illusions du monde des désirs, et, en raison des illusions qui demeurent, renaîtront au Ciel, puis une fois encore dans le monde des hommes avant d'accéder au nirvana. Ceux qui sont parvenus au stade de non-retour (anagamin) ont éliminé les trois dernières illusions du monde des désirs et ne renaîtront plus dans le monde des désirs mais seulement dans le monde de la forme ou dans le monde du sans forme. Un arhat a éliminé toutes les illusions de la pensée et du désir ainsi que de la transmigration à travers les six voies. Le Mahayana a substitué à cette image celle du bodhisattva qui est prêt à renoncer à la délivrance pour sauver les êtres. Lire le commentaire sur l'état d'arahant dans le Sutta Upanisa. Ce qu'en dit Nichiren.

ariya voir noble

arjaka (ari-ju, 阿梨樹). Ocimum gratissimum, plante aromatique pouvant atteindre 3m et utilisée dans les cérémonies bouddhiques. La tradition dit que, lorsqu'une branche de cet arbre tombe à terre, elle se brise en sept morceaux. Dans le chapitre Dharani, lorsque les dix déesses-rakshasis (jurasetsunyo) s'engagent à protéger ceux qui pratiquent le Sutra, elles s'expriment ainsi : "Quiconque résiste à notre charme / Et trouble un prédicateur du Dharma / Que sa tête éclate en sept morceaux/ Comme les branches de l'arbre arjaka." Ce qu'en dit Nichiren.

arrêt et examen (shi-kan, 止観, shamatha vipashyana / samatha vipassana), littéralement "grand arrêt et examen-introspection" (pratique de la concentration de l'esprit). Technique méditative développée par Zhiyi dans le Maka Shikan à partir des bhavanas bouddhiques de l'Inde. Il ajoute à ces dernières les méditations sur ichinen sanzen. Ce système a pour but de percevoir le "domaine de l'insondable", c'est-à-dire la triple contemplation de l'unité (isshin sangan) ou ichinen sanzen dans l'esprit d'un être. "Concentration" signifie diriger son esprit sur un objet sans en être distrait, et "intuition", voir toute chose comme elle est, en pénétrant la réalité ultime de tous les phénomènes. Lire le Makashikan. Voir méditation tendai.

arrogance (mana, man, 慢). Un des trois poisons. Sentiment d'être supérieur aux autres, ce qui obscurcit le jugement et freine l'Éveil. Le bouddhisme distingue sept, huit ou neuf types d'arrogance. Un certain nombre de figures représentant l'arrogance apparaissent dans les sutras, tels les cinq mille personnes arrogantes dans le Sutra du Lotus et le brahmane Grand-Arrogance. Des expressions telles que "la bannière de l'arrogance" y sont également fréquentes. Voir également les sept arrogances, les huit sortes d'arrogance et neuf sortes d'arrogance. Ce qu'en dit Nichiren.

artifice [avec artifice (usa) et sans artifice (musa)]. Opposition entre "ce qui est fabriqué" et ce qui est "tel quel" (non-soumis à la production

arupya-dhatu . Monde du sans-forme. Le plus élevé des trois plans.

arya voir noble

arya-ashtanga-marga voir Octuple noble chemin

Asama (Sans-égal, ashama, 阿娑摩). Un des titres honorifiques du Bouddha.

asamkhya voir asogi (incalculable)

asamskrita voir inconditionné

asana. La posture : le corps droit, le regard dirigé vers le bout du nez, les jambes croisées, le pied gauche sur la cuisse droite, le pied droit sur la cuisse gauche. La paume de la main gauche au-dessous du dos de la main droite.

asava voir infections

ascète (sadhu : littéralement "celui ayant atteint son but", saint homme, sage). En Inde, celui qui a renoncé à la société pour se consacrer à la vie spirituelle.

ascétisme (yogacara; shugyo, 修行 et tapas, kugyo, kuxing). Courant philosophique qui prône une discipline de vie, un ensemble d'exercices physiques et moraux pratiqués en vue d'un perfectionnement spirituel. En Inde il est indissociable de l'enseignement des Vedas. Selon les époques et les écoles il prend des formes plus ou moins mortifères. Shakyamuni s'est exercé au jeune et aux ascèses le plus sévères, telle que la maîtrise totale du souffle où l'ascète devait remplacer la respiration nasale par la respiration par les oreilles. Shakyamuni a finalement condamné les pratiques extrêmes qui étaient une négation de la vie et pouvaient même induire des désordres psychiques. Le bouddhisme du Sutra du Lotus prône le respect et la maîtrise du corps. Voir dhuta..

Ashoka (Aiku-o, 阿育王 ; a privatif, et shoka : douleur), 273-232 ( ? ) avant notre ère. Fils de Bindusara de la dynastie Maurya. En -268, il monte sur le trône de ce qui est alors le plus important empire de l'Inde. La capitale est Pataliputra (aujourd'hui Patna). Son début de règne est très autoritaire et belliqueux. Il attaque le royaume de Kalinga et remporte une victoire rapide mais terriblement sanglante. La vision de milliers de soldats morts va profondément le bouleverser. Il se convertit au bouddhisme et jure de ne plus mener de guerre. A partir de ce moment, il gouverne selon l’éthique bouddhique
Nous connaissons ce roi par les édits qu’il fit graver en langue commune sur des dizaines de stupas. Trois thèmes reviennent constamment : l’interdiction de tuer les êtres vivants, l’obéissance et le respect dus aux parents, aux religieux, aux ascètes, et enfin le bonheur dans ce monde et dans l’autre.
Ashoka a eu une influence considérable sur le développement du bouddhisme en Asie. En savoir plus. Ce qu'en dit Nichiren.

ashura voir asura

Ashvajit, Assaji (Asetsuji 阿説示). Un des cinq premiers ascètes convertis par Shakyamuni. Alors qu'il demandait l'aumône à Rajagriha, il rencontra Shariputra qui, très impressionné par sa contenance et son intégrité, se décida à suivre les enseignements de Shakyamuni.

ashvashirsha voir démons à tête de cheval

aspect de la pure ainsité (jisso shinnyo *, 實相眞如). Concept élaboré par Zhiyi pour qui la réalité apparaît sous une triple évidence harmonieuse (enzoku santai) : évidence de la vacuité, kutai, évidence de la temporalité ketai, et évidence du milieu chutai. Plusieurs concepts caractéristiques de la pensée indienne sous-tendent cette vision de l'univers. L'observation de l'univers met en évidence l'impermanence de tous les phénomènes. La vie, telle que nous la percevons est indissolublement liée au temps et au changement incessant. Il en découle la notion de la non-existence d'une nature propre (entité immuable). Et à l'inverse est mise en évidence la production conditionnée, enchaînement de causes créant des effets qui sont eux-mêmes des causes de nouveaux effets. Par ailleurs, alors que l'Occident cherche l'absolu dans une transcendance, un Dieu créateur, l'Orient, refuse toute idée d'un commencement absolu, d'une création du monde. S'il y a un Dieu, qui l'a créé ? S'il s'est créé tout seul cela signifie que l'univers aussi peut se créer tout seul. C'est le principe de l'immanence. Les querelles de la scolastiques occidentale qui cherchent à définir transcendance et immanence et à les opposer sont étrangères au Mahayana : les choses existent "par elles-mêmes". Mais en même temps elles n'existent pas "en elles-mêmes" mais seulement dans une relation interdépendante. Dire d'un fait qu'il est "tathata", "ainsi" c'est affirmer qu'il n'a pas été créé par un être transcendant. Le Dharma est "ainsi", le véritable aspect des phénomènes (shoho jisso) est "ainsi", le principe de causalité est "ainsi". Le Bouddha est l'Ainsi-Venu, nul ne l'a envoyé. La pure ou parfaite ainsité (nyonyo, 如如, tathata) est le monde tel qu'il est vécu par les bouddhas qui, tout en étant dans le monde, le perçoivent comme a-temporel et en dehors des catégories duelles : bien/mal, vie/mort, etc. Ce qu'en dit Nichiren.

aspect réel ou aspect véritable de tous les phénomènes (dharmas) ou aspect réel des choses (shoho jisso 諸法実相, reality of all existence). Principe énoncé dans le chapitre II du Sutra du Lotus. La réalité nous est perceptible par les dix modalités d'expression de la vie (dix nyoze) : l'apparence (so), la nature (sho), l'entièreté (tai), l'énergie potentielle (riki), l'action (sa), la cause latente (in) interne, la condition (en), l'effet (ka), la  rétribution  (ho), la cohérence* de 1'origine jusqu'à la fin (hon maku kyo to). Ces modalités s'appliquent à tous les phénomènes, et il n'y a pas de phénomènes en dehors de ces catégories. Elles s'appliquent à tous les êtres dans les dix mondes-états. Il s'ensuit qu'il n'existe aucune différence de nature entre un bouddha et une personne ordinaire. C'est la base théorique du principe de l'atteinte de la bodhéité par tous les êtres. Nichiren applique "tous les phénomènes" aux êtres pris dans leur environnement et définit l'aspect réel comme étant Myohorengekyo, Dharma contenu dans le Sutra du Lotus. Tous les phénomènes sont des manifestations de ce Dharma : l'Ultime réalité et les phénomènes sont inséparables (non-duels) et le véritable aspect des multiples dharmas (shoho jisso) est alors égal et inchangeant. La perception ordinaire ne permet pas de voir dans les multiples phénomènes leur aspect réel. La contemplation de celui-ci, grâce à la purification des sens et de la pensée, est 1'un des objets du bouddhisme : "Seul un bouddha avec un autre bouddha peut comprendre" et partager cette réalité. Ce qu'en dit Nichiren.

aspiration à l'Éveil voir bodhicitta

asrava voir infections

Assemblée voir Grande-assemblée

asura (ashura, 阿修羅, axiuluo). Dans les Vedas, asura désigne "celui qui n'est pas dieu" ou qui est "hostile aux dieux". Les asuras sont des démons, rivaux et ennemis d'Indra et des devas avec lesquels ils sont constamment en guerre. Les asuras vivent dans les océans, les typhons, les turbulences atmosphériques alors que les devas habitent dans les palais célestes sereins. Asura signifie littéralement "privé d'ambroisie céleste". Ils ne connaissent pas la paix, vivent sans bonheur et sans joie. Leur orgueil les pousse à lutter sans cesse pour dominer les autres. Ils apparaissent sous diverses formes : nagas (esprits des eaux), yaksas (esprits de la terre), daityas (génies), danava (géants), dasyus (sauvages), kalakanjas (esprits stellaires), kalejas (démons du temps), khalins (massacreurs), nivata-kavacas (guerriers aux armures invincibles), pisacas (mangeurs de chair), raksasas (ombres de la nuit) et une multitude d'autres formes. Pour que le monde fonctionne correctement, il doit suivre des lois naturelles (dharmas). Ces lois ne règlent pas seulement les événements cosmiques ou astronomiques, elles ont des correspondances à tous les niveaux de l'existant, y compris, bien entendu, les sociétés humaines. Le rôle des asuras est de dérégler le fonctionnement harmonieux du monde. L'harmonie étant perturbée, l'intervention des devas devient nécessaire. Sur un plan individuel, les asuras sont les forces qui nous éloignent de l'état de bouddha. Ils représentent les puissants instincts, les attachements, les pulsions obscures et destructrices et même les vertus dans la mesure où celles-ci ligotent dans une situation vécue comme satisfaisante. Le bouddhisme les désigne comme l'une des huit catégories d'êtres inférieurs. Ils représentent le 4ème monde-état, celui de l'agressivité née de l'orgueil. Voir le tableau des 10 mondes. Ce qu'en dit Nichiren.

atimuktaka (adaimokutaka). Plante à fleurs rouges et dont les graines servent à fabriquer des huiles odorantes. L'atimuktaka atteint plus de dix mètres de hauteur. Voir le chapitre XVII du Sutra du Lotus.

Atman Dans le brahmanisme et l'hindouisme, le principe essentiel, le souffle vital à partir duquel s'organise tout être vivant.

atman, atta. Soi ou moi-substance. Faute de mieux on traduit atman par "âme" et l'inexistence d'une âme en soi, anatman par "non-existence d'un ego", "non-existence d'un moi" ou encore par "non-substantialité du moi". Pour le bouddhisme, le sentiment du "je suis" (asmita) est non seulement illusoire mais le fait de considérer l'ensemble des agrégats comme un soi et de s'y attacher est la cause essentielle de la souffrance. Au moment de quitter la vie, l'animal, tout comme l'être humain attaché au sentiment du moi, éprouve un fort désir de la continuité de ce moi. C'est ce désir qui le conduit à la renaissance dans les six voies et au cycle sans fin des souffrances. La plupart des écoles mahayana nient l'existence en soi de tous les phénomènes alors que les écoles theravada nient seulement l'existence d'un soi individuel. Voir la non-substantialité (ku), le non-soi et le Brahmajala Sutta.

attachement Le terme recouvre deux notions sanskites trishna, tanha (soif des désirs passionnels, volonté de vivre, ai), et upadana aliénation). . L'attachement aux désirs s'inscrit dans les Quatre nobles vérités exposées par Shakyamuni comme explication et remède à la souffrance. Celle-ci est due à notre voile d'ignorance qui nous fait voir la vie d'une façon erronée. Cette "obscurité fondamentale" (maya, mumyo) provoque l'attachement à nos désirs. L'insatisfaction qui en découle alimente en permanence la souffrance. Le bouddhisme propose de combattre l'ignorance en accédant à la compréhension de ses mécanismes. Alors que le bouddhisme theravada extrémiste propose l'éradication des désirs, le Mahayana préfère voir la "délivrance" dans la sublimation des désirs. Une vision claire de l'interdépendance de tous les phénomènes et de leur non-substantialité mène au non-attachement, tout en augmentant la joie de vivre. Ce qu'en dit Nichiren.

attention voir établissement de l'attention

atteinte de la bodhéité (jobutsu, 成仏). Voir Éveil. Parmi les différents principes exposés dans le Sutra du Lotus on trouve : 1) l'atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence ou atteinte de la bodhéité dès ce corps (sokushin jobutsu) ; 2) atteindre de la bodhéité au cours de cette vie (issho jobutsu) ; 3) l'Éveil des deux véhicules (nijo sabutsu) ; 4) l'Éveil des femmes (nyonin jobutsu) ; 5) l'Éveil des êtres malfaisants (akunin jobutsu). 6) l'Éveil des plantes. Ce qu'en dit Nichiren.

atteinte de la bodhéité au cours de cette vie (issho jobutsu, 一生成仏), c'est-à-dire au cours d'une seule existence. Ce concept contraste avec celui selon lequel le chemin vers l'Éveil requiert de pratiquer durant d'innombrables kalpas (ryakko shugyo). Le sens de ce principe est essentiellement le même que celui qui affirme que chacun peut atteindre l'état de bouddha sous sa forme présente (sokushin jobutsu). Selon l'enseignement de Nichiren, on peut parvenir à l'Éveil en cette vie, en ayant foi et en pratiquant devant le Gohonzon pendant toute sa vie. Ce qu'en dit Nichiren.

atteinte de la bodhéité dans un passé sans commencement (kuon jitsujo, 久遠実成). Atteinte de la bodhéité par Shakyamuni dans un passé sans commencement, tel que cela est relaté dans le chapitre XVI du Sutra du Lotus, Longévité de l'Ainsi-Venu. Par cette révélation Shakyamuni modifie radicalement la croyance de ses disciples qui pensaient qu'il était devenu bouddha après être parti du palais des Shakya au lieu de la méditation non loin de la ville de Gaya. Les implications de l'atemporalité de l'Éveil fondent tout le nouveau courant des écoles bouddhiques basées sur le Sutra du Lotus.

atteinte de la bodhéité par les deux véhicules (nijo jobutsu, 二乗作仏). Dans les premiers chapitres du Sutra du Lotus, Shakyamuni prédit aux auditeurs-shravakas et aux pratyekabuddhas qu'ils atteindront l'Éveil dans un avenir plus ou moins proche. Cette prophétie contredit les enseignements provisoires du Mahayana qui reprochent à ces bouddhistes des deux véhicules de ne rechercher que leur salut personnel, sans s'efforcer de sauver les autres, et affirment que de telles personnes sont à tout jamais incapables d'atteindre la bodhéité (nijo fusabutsu). Ce qu'en dit Nichiren

atteinte de la bodhéité par les êtres malfaisants (akunin jobutsu, 悪人成仏). Même ceux qui, tels les icchantika, combattent et calomnient le bouddhisme, peuvent atteindre l'état de bouddha par un "lien d'opposition", par la relation créée avec le Sutra du Lotus en s'opposant à lui. Ce concept est illustré dans le Sutra par Devadatta et ceux qui dénigrèrent et attaquèrent le bodhisattva Fukyo. Ce qu'en dit Nichiren

atteinte de la bodhéité par les femmes (nyonin jobutsu, 女人成仏). Dans le Sutra du Lotus, la fille du Roi-Dragon, Yashodhara, Mahaprajapati et d'autres, entendent le Bouddha prédire qu'elles atteindront l'Éveil. Les enseignements provisoires niaient la possibilité pour les femmes de parvenir à l'Éveil et insistaient sur le fait qu'elles devaient tout d'abord renaître sous une forme masculine avant de pouvoir l'atteindre. Au contraire, le Sutra du Lotus expose le principe de l'ainsité de tous les phénomènes et révèle que, puisque tout provient d'une même essence, hommes et femmes sont dotés de la même potentialité à atteindre l'état de bouddha. Ce qu'en dit Nichiren

atteinte de la bodhéité par les plantes (somoku-jobutsu, 草木成仏) ou Éveil des êtres non-sensitifs. Éveil de l'herbe, des arbres, des rochers, de la terre, ou de tout ce qui ne possède ni émotion ni conscience. Ce principe est un corollaire du principe d'ichinen sanzen énoncé par Zhiyi à partir du Sutra du Lotus. L'un des concepts sur lesquels s'appuie ce principe est ce que l'on appelle en japonais kokudo seken, le domaine de l'environnement ou monde non sensible, objectif. Ichinen sanzen implique qu'un être vivant et son environnement non vivant, ou les êtres sensitifs et non-sensitifs, sont deux manifestations d'une même entité de vie et possèdent tous les deux la potentialité d'arriver à la bodhéité. Dans le Kongobei Ron, Zhanlan réfute les arguments du Kegon* qui affirme que les êtres non-sensitifs ne possèdent pas la nature de bouddha. Il écrit : "Une plante, un arbre, un caillou, un grain de poussière, tout possède la nature innée de bouddha ainsi que les autres causes et conditions nécessaires pour atteindre la bodhéité." Les Vedas professaient une doctrine assez proche en considérant toute chose comme une vibration. Les objets émettent des "sons" (ondes) qui sont de même nature que les sons émis par la voix humaine et qui constituent des mantras.
Selon Nichikan il y a deux façons dont les êtres non-sensitifs peuvent atteindre l'état de bouddha. La première est grâce à l'influence des êtres sensitifs. Quand un de ces êtres atteint la bodhéité, son environnement atteint le même état simultanément selon le principe de non-dualité de sujet et de son environnement (esho funi). Dans ce cas, l'état de bouddha est révélé aux êtres non-sensitifs tels qu'ils sont. Cela s'appelle "atteindre la bodhéité sans changer d'état initial" (fukaihon'i no jobutsu). La seconde façon est de devenir un objet de vénération. Quand la vie du bouddha est insufflée à du papier ou à du bois, ce matériau devient une entité capable de manifester, de lui-même, la nature de bouddha. Cela s'appelle "l'Éveil des représentations peintes ou en bois" (mokue nizo no jobutsu). C'est le principe qui sous-tend l'inscription du Gohonzon comme objet de vénération.

atteinte de la bodhéité par une relation d'opposition voir gyakuen

atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence ou atteinte de la bodhéité dès ce corps (sokushin jobutsu, 即身成仏 ou 即身成佛) Atteindre cet état "tel que l'on est", sans rejeter son identité présente. C'est ce que l'on appelle aussi atteindre la bodhéité en tant que simple mortel (bompu). Ce principe fut formulé par l'école Tiantai sur la base du Sutra du Lotus. Selon beaucoup d'enseignements précédant ce sutra, un être ne peut atteindre l'Éveil qu'en renonçant à son identité de simple mortel (bompu). Au contraire, le Sutra du Lotus énonce qu'il est possible de l'atteindre immédiatement, sous sa forme de personne ordinaire. Ce principe est souvent illustré par l'exemple de la fille du Roi-Dragon qui, dans le chapitre Devadatta, atteint l'état de bouddha instantanément sans quitter sa forme originelle. Ce concept s'oppose à la théorie selon laquelle, pour atteindre l'Éveil, il faut passer par diverses transformations (kaiten no jobutsu) telles que celle d'une femme devant renaître en homme, ou une personne malfaisante en une personne bienfaisante. Nichiren enseigne que chacun peut trouver l'Éveil sous sa présente forme en plaçant sa foi dans le Gohonzon. Dans la Réponse à la veuve du Seigneur Ueno (Jigoku soku Jyakko Gosho), Nichiren explicite ce principe de la façon suivante : "Dans le quatrième volume du Sutra du Lotus, il est dit : celui qui pratique ce Sutra possède le Corps du Bouddha". Ce qu'en dit Nichiren

attention juste (smriti) voir mémoire active

auditeurs-shravakas (shomon, shravaka). Littéralement, "ceux qui entendent la voix".
I. Le terme shravaka, était à l'origine utilisé chez les bouddhistes pour désigner aussi bien les moines que les nonnes qui entendirent le Bouddha exposer ses enseignements. Plus tard, le terme en vint à désigner les moines et nonnes du Theravada qui entendirent l'enseignement des Quatre nobles vérités et eurent pour but d'atteindre l'état d'arhat et éventuellement le nirvana sans reliquat (muyo nehan) dans lequel le corps aussi bien que l'esprit (les sources de la souffrance) disparaissent.
II. Etres du septième des dix mondes-états, ceux qui écoutent l’enseignement du Bouddha. Non seulement l’entendent-ils mais ils mènent une profonde réflexion dessus. Dans les dix mondes, ils représentent la première classe bouddhique d’êtres. En effet, les six premiers mondes (enfer, esprits affamés, animaux, asuras, hommes, Ciel) sont décrits également dans d'autres philosophies et forment le samsara. Les auditeurs-shravakas qui sont donc le premier degré d’êtres décrits par l'enseignement bouddhique constituent le premier des trois véhicules, ainsi appelés car ils désignent trois sortes d’êtres qui sont liés à l’Éveil (auditeurs-shravakas, pratyekabuddhas, bodhisattvas). Si les shravakas représentant une sorte de disciple idéal selon le Theravada, les sutras du Mahayana leur reprochent leur étroitesse de vue et la recherche unique de leur propre délivrance. Il arrive que dans les sutras mahayana, les shravakas soient un peu raillés. Dans le Mahayana préparatoire, ces shravakas ne peuvent parvenirà la bodhéité et seul le Sutra du Lotus prédit l’Éveil à Shariputra, qui est l’auditeur-shravaka par excellence. Voir le tableau des 10 mondes. Ce que Nichiren dit de l'atteinte de la bodhéité par les auditeurs-shravakas.

auditeurs [quatre grands]

autre rive (higan, 彼岸). Métaphore qui désigne l'Éveil ou le nirvana et est employée par opposition à "cette rive", le monde des souffrances et des illusions. Le terme sanskrit "paramita" n'ayant pas d'équivalent en chinois, fut traduit par "atteinte de l'autre rive" et l'image fut ensuite conservée et développée.

avadata-vasana (adepte en blanc, byakue, baiyi, 白衣, orange white clad ones). Disciple laïc qui pratique les voeux de bodhisattva mais n'a pas été ordonné et n'est même pas novice.

avaivartikaou avivartya, avivartika ou avinivartaniya (abibatchi, abibacchi, futai, 阿毘跋致, non-régression). Littéralement "un qui ne revient plus" ; celui qui est assuré d'aller sans régresser vers l'Éveil parfait. Niveau d'Éveil conservé dans les existences ultérieures. Dans le Theravada c'est le niveau auquel parvient l'arhat. Le 17e ou 11e degré des 52 étapes du bodhisattva. L'assurance de ne pas reculer. La recherche de la bodhéité s'appuie sur des expériences vécues qui chassent le doute. Désormais le bodhisattva n'est plus tenté d'abandonner sa recherche. Pour le Mahayana c'est généralement la première des dix terres du bodhisattva (étapes 41 à 50, développement) que ce dernier parcourt sans jamais revenir en arrière. Voir trois niveaux de non-régression. Ce qu'en dit Nichiren.

Avalokiteshvara (Bodhisattva Considérant-les-Voix-du-Monde ou Contemplateur-des-Sons-du Monde, ou Celui-qui-considère-les-Appels, Kanzeon bosatsu, plus tard Kannon, 観自在菩`・観世音菩`, Guanshiyin pusa ou Guanyin, Regarder of the Cries of the World, Observing the Sounds of the World, World Voice Perceiver). Bodhisattva de la compassion. Une des figures les plus populaires du bouddhisme. Son nom d'origine, Avalokita signifie "qui abaisse son regard". Certains savants pensent qu'on lui a adjoint isvara "seigneur", d'autres penchent pour svara : bruit, son, soulignant le rôle d'émissaire qu'il remplit auprès du Bouddha. Au Japon, avec le développement de l'école Jodo, Kannon/Kanzeon devient un bodhisattva féminin au service du bouddha Amida qui vit sur la Terre pure. Le fait le plus important est que c'est un bodhisattva syncrétique qui peut représenter tous les autres bodhisattvas et qu'il incarne la compassion ultime. Au Tibet, le Dalaï lama est considéré comme sa réincarnation. Nichiren en parle comme des "yeux du Sutra du Lotus".

avarahakha [mantra]. Les cinq caractères a, va, ra, ha et kha désignent respectivement les cinq éléments constitutifs de l'univers (la terre, l'eau, le feu, le vent et l'espace). L'école du Shingon ésotérique enseigne que c'est l'une des vérités secrètes révélées par le bouddha Vairocana. Ce mot était utilisé comme un mantra-dharani (parole secrète) et était censé exprimer la nature, la sagesse, l'apparence et la pratique du Bouddha.

Avatamsaka voir Guirlande de fleurs (Kegon)

avatar (avatara). Concept hindouiste réfuté par la majorité des courants bouddhistes. Littéralement, il signifie "descente", incarnations divine. Un dieu s'incarne dans une existence humaine pour sauvegarder l'humanité des périls qui la menacent. Les avataras les plus connus sont ceux du dieu Vishnu. Le bouddhisme a substitué à cette notion celle de manifestation provisoire (gonge, 権化), désignant la forme que peut prendre un bouddha ou un bodhisattva pour conduire les êtres à l'Éveil, tel Avalokiteshvara qui prend 33 formes différentes dans le chapitre XXV du Sutra du Lotus.

avici ou avichi voir enfer des souffrances sans rémission

avidité (état) voir esprits affamés

avidité (poison) voir raga

avidya voir obscurité fondamentale (mumyo)

avivartya voir avivartika

Ayasma : littéralement "source sacrée" ou "homme âgé" = l'Ancien. Titre donné aux moines d'un certain rang et pour parler à la 3ème personne d'un moine de rang supérieur. Entre moines de même rang on pouvait s'appeller Avuso, Ami. Ce terme n'est jamais utilisé pour le Bouddha. L'équivalent pour les nones est Ayya.

 

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