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Extraits de gosho sur

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amis bouddhiques - zenchishiki - akushiki - ennemis bouddhiques
 

On lit dans le Sutra du Nirvana : "Si quelqu'un s'écarte des bons amis, refuse d'écouter le Dharma correct et se consacre aux enseignements erronés, sa rétribution sera de tomber dans l'enfer avici où il connaîtra d'indescriptibles tourments."
Rissho Ankoku ron (Kamakura, juillet 1260)

Et qui pourrait douter d'une déclaration aussi nette que celle du Bouddha lorsqu'il dit : "Rejetant sincèrement les enseignements provisoires, [j'enseignerai seulement la Voie suprême.]"(réf.) ? Pourtant, les gens tournent le dos à ces passages de sutra, et, concernant les principes bouddhiques, la plus grande confusion règne dans le monde. Pourquoi vous obstinez-vous à suivre les enseignements de mauvais amis  ? Le Grand-maître Zhiyi*, dans ses commentaires, affirma qu'accepter les doctrines de mauvais maîtres et leur prêter foi équivaut à boire du poison.
Questions et réponses sur la pratique du Sutra du Lotus (Kamakura  ? mars 1263   ? à Nichiji  ? )

Ceux qui avaient créé un lien avec les fils du bouddha Daitsu ont dû passer dans les voies mauvaises une durée égale à sanzen-jintengo, et ceux qui avaient reçu la graine de la bodhéité dans le lointain passé, ont été contraints d'y demeurer pendant une durée équivalente à gohyaku-jintengo. Et ce parce que, en suivant de très mauvais amis, ils ont abandonné le Sutra du Lotus pour retomber dans des enseignements provisoires tels que le Nembutsu.
Encouragements à une personne malade (13 décembre 1264, à Nanjo Hyoe Shichiro)

Un bon ami bouddhique est véritablement difficile à trouver ! (...) Voilà pourquoi le Bouddha nous a laissé ces paroles d'or : "Appuyez-vous sur le Dharma et non sur la personne"(réf.) , et pourquoi il est dit que ceux qui rencontrent le vrai Dharma sont moins nombreux que les grains de sable qui peuvent tenir sur un ongle.
Conversation entre un sage et un ignorant (1265 (  ? ) à un samouraï (  ? )

Amida est bien le nom d'un bouddha et l'invoquer peut sembler une pratique louable. Mais, parce que les femmes qui le font s'appuient sur des sutras qui dénient aux femmes la possibilité d'atteindre la bodhéité, c'est en fait comme si elles se bornaient à compter les richesses des autres. Et cela ne se produit que parce qu'elles sont abusées par de mauvais amis [akuchishiki]. Les femmes, dans le Japon entier, sont confrontées à un ennemi plus effroyable que les tigres et les loups, que les bandits de la montagne ou les pirates de la mer, que les ennemis de leurs parents ou les concubines de leurs maris. Leurs véritables ennemis sont les personnes qui, au lieu de leur apprendre à faire confiance au Sutra du Lotus, leur enseignent le Nembutsu ! Le Daimoku du Sutra du Lotus (1266 à une femme d'Amatsu)

Il faut pourtant savoir que, même en étant dotés de tels pouvoirs surnaturels, les brahmanes de l'Inde ne parvinrent pas à éviter les flammes de l'enfer avici, moins encore ceux qui ne possédaient que de médiocres pouvoirs de transformation. Et il va sans dire que ceux qui s'opposent au Mahayana peuvent encore moins échapper à ce destin. Les moines du Shingon sont les mauvais amis de tous les êtres vivants. Il ne faut pas s'approcher d'eux. Evitez-les, craignez leur contact. Le Bouddha déclare : "Les éléphants sauvages sont moins à craindre que les mauvais amis. Pourquoi  ? Parce qu'un éléphant sauvage peut seulement détruire votre corps, il ne peut pas détruire votre esprit. Alors qu'un mauvais ami peut détruire à la fois votre corps et votre esprit. Un éléphant sauvage ne peut détruire qu'un seul corps, alors qu'un mauvais ami peut détruire d'innombrables corps et d'innombrables esprits. Un éléphant sauvage peut détruire un corps impur et malodorant, mais un mauvais ami peut détruire un corps pur et un esprit pur. Un éléphant sauvage peut détruire le corps physique mais un mauvais ami peut détruire le Corps du Dharma*. Même si vous êtes tué par un éléphant sauvage, vous ne tomberez pas dans les trois mauvaises voies. Mais si vous êtes tué par un mauvais ami, vous tomberez inévitablement dans les mauvaises voies. Un éléphant sauvage n'est un danger que pour votre corps alors qu'un mauvais ami est un danger pour le Dharma bénéfique."(réf.)
Réponse à Hoshina Goro Taro (5 décembre 1267 à Hoshina)

Ces [soixante] grands bodhisattvas furent les maîtres de Shakyamuni. Ils sont mentionnés dans le Sutra Kegon* où on les appelle zenchishiki [bons amis bouddhiques]. Zenchishiki est le nom donné à une personne qui n'est ni notre maître, ni notre disciple.
[...] Quand le Bouddha enseigna le Sutra Kegon*, Hoe et d'innombrables grands bodhisattvas apparurent dans l'Assemblée. Maitreya et les autres se demandaient qui ils étaient, mais lorsque le Bouddha leur dit : "Ce sont mes amis bouddhiques", ils pensèrent que c'était possible. Plus tard, lorsque le Bouddha enseigna le Sutra Daijuku dans la Grande Chambre aux trésors, et le Sutra Daibon hannya au lac du Héron blanc, de grands bodhisattvas apparurent dans l'Assemblée et Maitreya et les autres supposèrent qu'ils étaient, eux aussi, de bons amis bouddhiques.
Mais ces nouveaux bodhisattvas qui venaient de surgir de terre, étaient plus âgés et d'allure plus noble que les bodhisattvas précédents.
[...]  Shariputra pratiqua la voie du bodhisattva pendant soixante kalpa, mais il l'abandonna [malgré l'étape élevé à lasquelle il était parvenu] parce qu'il ne put endurer les railleries d'un brahmane qui l'avait supplié de lui donner son oeil. Parmi ceux qui ont reçu les graines de la bodhéité dans la période de gohyaku jintengo* ou à l'époque du bouddha Daitsu [sanzen jintengo*], beaucoup par la suite ont négligé ces graines, parce qu'ils avaient suivi de mauvais amis bouddhiques.
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Il est dit dans le Sutra du Nirvana : "Bodhisattva, ce ne sont pas les éléphants sauvages qui sont le plus à craindre, ce sont les mauvais amis !
[...] Dans le Sutra du Lotus, il est dit  : "Un bon ami est la grande cause et le lien qui nous oriente et nous conduit sur la voie de la bodhéité. Il éveille en nous le désir de voir le Bouddha et de parvenir à l'Éveil parfait sans supérieur (myogaku)."(réf.)
Réponse à Sairen-bo (Sado, le 13 avril 1272, à Sairenbo Nichijo)

Dans le monde profane, même si nous n'éprouvons aucun goût pour une action particulière, si nous y sommes poussés par nos parents, notre souverain, nos maîtres, notre femme et nos enfants, ou par nos amis proches, il arrive que, par sens du devoir, en sacrifiant nos aspirations, notre réputation et notre profit personnel, et au risque même de notre vie, nous accomplissions quand même cette action. Mais nous agissons avec encore plus de passion quand c'est nous-mêmes qui avons librement choisi d'agir. Alors, aucune objection de la part de nos parents, de notre souverain ou de nos maîtres ne pourra entraver notre décision.
[...] Des étrangers, vivant dans un pays lointain comme la Chine, pour ne pas trahir la promesse faite à un ami, furent capables de sacrifier leur propre vie ou de suspendre au-dessus d'une tombe un sabre encore plus précieux à leurs yeux que la vie. Que dire alors de grands bodhisattvas originellement dotés d'une grande compassion et s'étant solennellement engagés à prendre sur eux-mêmes les souffrances des autres  ? Sur la prière (Sado, 1272 à Sairen-bo)

Le Grand-maître Guanding* écrivit  : "Ceux qui détruisent le Dharma bouddhique ou l'obscurcissent sont des ennemis de ce Dharma. Se prétendre l'ami d'une personne sans avoir la bienveillance de la corriger, c'est, en réalité, être son ennemi."(réf.) Et il ajoute  : "Permettre à une personne qui s'oppose au Dharma de corriger son erreur, c'est se comporter à son égard comme un parent."(réf.)
Réfuter l'opposition au Dharma bouddhique pour se libérer de ses fautes passées (Sado, 1273 à Shijo Kingo)

Ne pas croire au Sutra du Lotus revient à se jeter dans le feu ou dans l'eau. Ceux qu'égarent de mauvais amis tels que Honen, Kukai* et d'autres ennemis du Sutra du Lotus, et qui croient dans les sutras Amida ou Vairochana s'enfoncent toujours plus dans les flammes ou sombrent de plus en plus profondément dans l'eau.
Enfer et bodhéité (Minobu, le 11 juillet 1274 à la mère de Nanjo Tokimitsu
)

Ici, [Minobu] les fleurs de printemps s'épanouissent en été et les arbres, qui d'ordinaire donnent des fruits en automne, les produisent en hiver. La seule rencontre que l'on puisse faire est celle d'un bûcheron ramassant du bois et les seuls visiteurs que je reçoive sont des amis de longue date.
Réponse à Nii-ama (Minobu, 16 février 1275 à Nii-ama)

Alors, votre défunt père répondra : "Horen est plus que mon fils. Il est mon bon ami bouddhique." Et il se tournera vers le monde Saha en s'inclinant avec respect. Car votre attitude est celle de la véritable piété filiale.
Lettre à Horen (Minobu, avril 1275 à Soya Kyoshin)

De plus, en cette époque impure des Derniers jours du Dharma, les mauvais amis sont plus nombreux que toutes les particules de poussière de la terre, alors que les bons amis sont plus rares que les grains de poussière pouvant tenir sur un ongle.
[...] Le meilleur moyen pour parvenir à l'Éveil est donc de rencontrer un zenchishiki. Jusqu'où peut-on aller en ne s'appuyant que sur sa propre sagesse  ? Si l'on possède assez de sagesse pour distinguer le chaud du froid, on peut comprendre l'importance d'un bon ami bouddhique.
Rien n'est plus difficile que de rencontrer un bon ami bouddhique. Le Bouddha comparait cela à la difficulté, pour une tortue borgne, de trouver un morceau de bois flottant percé d'un creux assez large pour qu'elle y loge son abdomen, ou à la difficulté de faire passer un fil lancé du Ciel de Brahma dans le chas d'une aiguille plantée en terre.
[...] Shariputra fut le bon ami bouddhique d'un forgeron et l'instruisit pendant une période de quatre-vingt-dix jours, mais il ne réussit à en faire qu'un icchantika
La prière pour la pluie des trois maîtres du Tripitaka
(
Minobu, 22 juin 1275 au nyudo Nishiyama)

Il est dit dans le Sutra du Nirvana  : "Si vous êtes tué par un éléphant sauvage, vous ne tomberez pas dans les trois mauvaises voies, mais, si de mauvais amis sont cause de votre mort, vous tomberez inévitablement dans ces trois mauvaises voies." Si une personne permet aux autres de s'éveiller à un tel enseignement et d'avoir foi en lui, il est leur père et leur mère, ainsi qu'un bon ami bouddhique. C'est une personne de sagesse.
La question à approfondir jour et nuit (Minobu, 28  août 1275  ? , à Toki Jonin)

Puisqu'il en est ainsi, les croyants du Sutra du Lotus devraient craindre ceux qui freinent leur pratique [amis néfastes] plus que les bandits, les voleurs, les assassins de la nuit, les tigres, les loups ou les lions - plus encore qu'une invasion mongole. Notre monde est le domaine du Roi-Démon du sixième Ciel. Ses habitants sont liés à ce Roi-Démon depuis le passé sans commencement. [...] Pour masquer la nature de bouddha qui est la véritable nature humaine, il incite les hommes à boire le vin de l'avarice, de la colère et de la stupidité, et ne leur donne à manger que des mets empoisonnés qui les laissent prostrés sur le sol des trois mauvaises voies. Quand, par hasard, un être humain a l'esprit de recherche, ce démon se sent impuissant à faire tomber ce croyant du Sutra du Lotus dans le mal, alors il essaie de l'abuser progressivement en l'attirant par ruse vers le Sutra Kegon*, qui ressemble au Sutra du Lotus.
Lettre aux Frères  (Minobu, 16 décembre 1275 aux frères Ikegami)

Plus de quatre-vingt mille rois, y compris Rama, Batsuda, Birushin, Nagosa, Katei, Bishakya, Gakko, Komyo, Nikko, Ai et Jitanin, accédèrent tous au trône en assassinant leur père. Parce qu'ils ne parvinrent pas à rencontrer de bons amis bouddhiques, ils ne purent pas expier leurs crimes et tombèrent dans l'enfer avici.
[...] Le roi [Ajatashatru] connut des souffrances épouvantables. Il éprouvait la même douleur que s'il avait été précipité dans un grand feu ou plongé dans de l'eau bouillante. Ses six ministres proposèrent de faire appel aux six maîtres non bouddhistes pour le guérir de ses pustules. C'est tout à fait comparable aux habitants du Japon, de nos jours, qui considèrent les maîtres Zen et Ritsu, les moines du Nembutsu et du Shingon comme de bons amis bouddhiques et leur demandent de prier pour vaincre l'empire mongol et pour leur bonheur dans la vie prochaine.
Lettre à Konichi-bo (Minobu, mars 1276 à la veuve Konichi, mère de Yashiro)

Le régent Hojo Tokimune a été mon ami le plus précieux. Hei no Saemon est pour moi ce que fut Devadatta pour Shakyamuni. [...] En tous lieux, l'esprit des hommes reste toujours aussi changeant. La rumeur me parvint que les moines du Ritsu et du Nembutsu, sur l'île de Sado, parmi lesquels YuiAmidabutsu, Shoyu-bo, Insho-bo et Jido-bo, et des centaines de leurs disciples s'étaient réunis pour décider de mon sort. L'un d'eux aurait déclaré : "Le moine Nichiren, ennemi déclaré du bouddha Amida et mauvais ami du peuple tout entier, a été envoyé dans cette province.
[...] Devadatta contribua plus qu'aucun autre à prouver la validité des enseignements de Shakyamuni. A notre époque aussi, ce ne sont pas nos amis mais nos ennemis qui nous aident à nous développer et à nous perfectionner. C'est une évidence. Comment le gouvernement de Kamakura aurait-il pu prospérer et établir sa domination sur tout le Japon si Wada Yoshimori et l'ex-empereur Go-Toba ne s'étaient opposés à lui  ? En ce sens, ses opposants furent les meilleurs amis de ce gouvernement. Pour moi, mes meilleurs amis, ceux qui m'aident à devenir bouddha, sont Hei no Saemon et le régent Hojo Tokimune, aussi bien que Tojo Kagenobu et les moines Ryokan, Doryu et DoAmidabutsu. Je leur suis reconnaissant quand je pense que, sans eux, je n'aurais pu prouver que je suis le Pratiquant du Sutra du Lotus.
Sur le comportement du Bouddha (Minobu, 1276, à Konichi-ama)

Mais la plupart des personnes aux stades de myoji-soku* ou de kangyo-soku*, à quelques exceptions près, oublieront ces bienfaits [dans leurs vies futures]. Toutefois, même les personnes qui ont oublié ces bienfaits si elles rencontrent un bon ami bouddhique, verront refleurir les racines du bien plantées dans leurs vies antérieures. Mais si elles rencontrent un mauvais ami, elles perdront leur véritable esprit de recherche."(réf.) C'est probablement ce qui est arrivé à deux hommes éminents d'un passé relativement récent, les grands maîtres Ennin* et Enchin* de l'école Tendai. Ils se sont opposés aux enseignements de Zhiyi* et de Saicho, qui étaient pourtant leurs bons amis bouddhiques, et leur ont préféré de mauvais amis comme Shubhakarasimha* et Amoghavajra*. Et de nombreux maîtres de notre époque se sont laissés tromper par l'introduction de l'ouvrage de Genshin Ojo yoshu (L'Essentiel pour renaître dans la Terre pure), qui les a conduits à perdre le véritable esprit de recherche. Ils se sont détournés du Sutra du Lotus pour aller vers les enseignements provisoires liés au culte d'Amida. Ils font partie de ceux qui "préfèrent ce qui est petit à ce qui est grand." A en juger par les exemples du passé, ils tomberont probablement dans les trois mauvaises voies pour y souffrir à l'avenir pendant d'innombrables kalpas. Ce sont des personnes de ce genre que décrit le passage d'un écrit de Zhiyi* : "La rencontre d'un mauvais ami leur fait perdre leur véritable esprit de recherche."
Les Quatre Etapes de la foi (10 avril 1277 à Toki Jonin).

Ainsi, ne vous y trompez pas. Si vous abandonnez votre foi dans le Sutra du Lotus maintenant, vous serez seulement l'objet de railleries [de la part de vos ennemis]. En se prétendant vos amis, ils essaieront de vous faire vous renier, bien décidés à rire de vous plus tard et à vous ridiculiser devant les autres. Laissez-les dire puis répondez : "Les conseils que vous me prodiguez ainsi devant une grande assemblée, pourquoi ne vous les donnez-vous pas d'abord à vous-mêmes  ? " Et cela dit, quittez rapidement les lieux.
La protection de Bonten et de Taishaku (15 mai 1277 au Mont Minobu ; adressé à Nanjo Tokimitsu)

Comme une lanterne dans l'obscurité, comme un bras solide sur un chemin accidenté, le Gohonzon vous protégera, Dame Nichinyo, où que vous alliez. Par conséquent, gardez-vous de ceux qui calomnient le Dharma comme vous éviteriez de recevoir une courtisane dans votre maison. Tel est le sens de "quitter les mauvais amis et rechercher les bons."(réf.)
Le Véritable Aspect du Gohonzon (Minobu, 23 août 1277, à Dame Nichinyo)

Vous avez donc eu un nombre incalculable de parents dans vos existences passées, sans avoir jamais encore rencontré le Sutra du Lotus. Si vous désobéissez maintenant aux paroles d'un père ou d'une mère, personnes que l'on rencontre aisément, pour suivre un ami du Sutra du Lotus, personne que l'on rencontre rarement, vous pourrez non seulement atteindre la bodhéité mais aussi conduire à l'Éveil le père ou la mère à qui vous avez désobéi.
Les Trois Obstacles et les Quatre Démons (Minobu, le 20 novembre 1277 à Hyoe no Sakan Munenaga)

Pendant des années, par conséquent, j'ai pensé que, si je devais reculer, si peu que ce soit, par crainte de manquer de vêtements ou de nourriture, pour éviter les reproches d'un père, d'une mère, d'un frère, d'un maître, d'amis, ou encore les menaces du gouvernement et de mon entourage, il valait mieux ne rien dire.
Lettre à Misawa (Minobu, le 23 février 1278 à Misawa)

Pourtant, les femmes du Japon, sans avoir conscience de leur ignorance, considèrent Nichiren, qui vient à leur secours, comme leur ennemi. Et, bien à tort, elles prennent les adeptes du Nembutsu et les moines du Zen, du Ritsu et du Shingon, qui sont en réalité leurs plus grands ennemis, pour de bons amis et des maîtres bouddhiques. En considérant Nichiren, qui s'efforce de les secourir, comme leur pire ennemi, ces femmes se sont liguées pour me calomnier auprès du gouvernement, et ont obtenu par le passé de me faire exiler d'abord dans la province d'Izu, puis encore, sur l'île de Sado.
Le sutra permettant véritablement d'honorer sa dette (Minobu, le 28  juillet 1278, à Sennichi-ama)

Lorsque, d'abord seul, moi, Nichiren, j'ai commencé à réciter daimoku, ceux qui m'ont vu, rencontré ou entendu se sont bouché les oreilles, m'ont lancé des regards furieux, ont pincé les lèvres, serré les poings et grincé des dents. Même mes parents, frères, maîtres et amis sont devenus mes ennemis.
Lettre au nyudo Nakaoki (Minobu, le 30 novembre 1279 au nyudo Nakaoki et à son épouse)

Lorsqu'il [Shijo Kingo] vint me voir, le dixième mois de l'année passée, je lui ai dit combien votre maladie me peinait. Il m'a répondu que vous ne vous en préoccupiez sans doute pas outre mesure parce que votre maladie n'était pas encore grave, mais qu'elle deviendrait probablement très sérieuse d'ici le premier ou le deuxième mois de cette année. Ces paroles m'attristèrent profondément. Il me dit également que le seigneur Toki dépendait de vous comme d'un bâton sur lequel s'appuyer ou d'un solide pilier. Il se souciait beaucoup de vous. C'est un homme qui ne s'avoue jamais vaincu et qui attache un grand prix à ses amis.
Sur la possibilitéde prolonger sa vie (Minobu, 1279 à Myojo, femme de Toki Jonin )

En pareil lieu, où des amis de longue date ne viennent plus jamais me rendre visite, où même mes propres disciples m'ont abandonné, vous m'avez envoyé ces récipients. Je les remplis de neige en imaginant qu'ils sont pleins de riz. Je les remplis d'une eau que je bois en m'imaginant boire de la soupe. Je vous laisse imaginer les effets de votre bonté.
Lettre à Akimoto (Minobu, le 27 janvier 1280, adressé à Akimoto Taro Hyoe-no jo)

Avec quelle rapidité les jours s'enfuient ! En les voyant ainsi passer, nous comprenons la brièveté des moments qu'il nous reste à vivre. Les amis avec qui nous goûtions, par les matinées de printemps, la joie d'admirer les cerisiers en fleur, ne sont plus. Ils ont été emportés comme des pétales par les vents de l'impermanence, ne laissant derrière eux que leurs noms. Même si les fleurs se sont éparpillées, au printemps prochain, les cerisiers refleuriront. Mais quand et dans quel monde renaîtront les êtres disparus  ? Nous n'en savons rien. Les compagnons avec qui nous écrivions, par les soirées d'automne, des poèmes inspirés par la lune, ont disparu, comme la lune, derrière les nuages de l'impermanence. Leur image demeure en nous mais elle reste muette. La lune s'est couchée derrière les montagnes à l'ouest et pourtant nous composerons à nouveau des poèmes avec elle à l'automne prochain. Mais où sont nos compagnons disparus  ? Lettre à Niike (Minobu, février 1280 à Niike Saemon no jo)

Ainsi, puisque votre défunt père a récité Namu Myoho Renge Kyo de son vivant, il a atteint la bodhéité sans changer d'apparence, comme une pierre ordinaire se change en joyau. La façon dont vous avez agi est la plus noble forme de pitié filiale. Car il est dit dans un passage du Sutra du Lotus : "Ces deux fils qui sont les miens ont accompli l'œuvre du Bouddha." Et aussi  : "Ces deux fils ont été mes mes bons amis bouddhiques."(réf.) (note)
Chevaux blancs et cygnes blancs (Minobu le 14 août.1280, à la dame d'Utsubusa)

Exilé à Sado, enfoui sous les neiges de cette île de la mer septentrionale et exposé aux vents violents venus des monts du nord, ma survie même paraissait peu probable. Abandonné par des amis de longue date, mes chances de revoir un jour mon pays natal semblaient aussi faibles que la possibilité, pour un rocher si lourd que mille bras ont peine à le soulever, de remonter à la surface du fond de l'océan. N'étant qu'un simple mortel, j'avais la nostalgie de mon village natal et de ses habitants. Que vous, un laïc à qui le service de son seigneur laisse si peu de temps, ayez foi dans le Sutra du Lotus est déjà un fait rare. De plus, franchissant les montagnes, traversant les rivières et l'étendue bleue de l'océan, vous êtes venu de très loin me rendre visite.
Réponse au seigneur Shijo Kingo (Minobu, le 8 octobre 1280 à Shijo Kingo)

 

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