Question : Pour ce qui est d’un bref instant,  trente brefs instants couvrent 
      un jour et une nuit. L’instant dont il est question dans “pendant 
      un bref instant l’écouter”(réf.) désigne-t-il cette durée   ?  Je réponds : C’est comme il l’a été dit auparavant. Dans 
        le deuxième fascicule du Maka 
          Sikan de Zhiyi* il est écrit  : “Ne rejetez pas même pendant un 
        bref instant”. Dans la “Décision de propager ”,  
        il est précisé  : “Il n’est pas permis de 
        rejeter ne serait-ce qu’un instant. C’est pourquoi il est 
        dit un bref instant. C’est pourquoi un instant représente 
        un moment immédiat”.  
        Dialogue avec les écoles du Zen (1255) 
      Zhiyi* et Zhanlan*,  
        ces deux saints,  l’ont commentée 
        dans le Hokke Gengi  et le Hokke Mongu*,  
        disant  : “Le cœur est semblable à une lueur illusoire. 
        Il n’a qu’un nom qu’on appelle cœur. Si par hasard 
        on dit qu’il existe,  on n’en voit ni la couleur,  ni la nature. 
        Si par hasard,  on dit qu’il n’existe pas,  les pensées 
        naissent. Ne pouvant être considéré en terme d’être 
        ou de non-être,  il est appelé cœur et se trouve qualifié 
        de merveilleux (myo). La merveille suit le cœur  : nommée alors dharma (ho). Le dharma du cœur 
        ne relève pas de la cause,  ni de l’effet. Si on l’observe 
        en fonction du principe,  on distingue alors la cause et l’effet. 
        On appelle cela fleur de lotus (renge). Un cœur,  par son changement 
        né de l’observation,  enseigne d’autres cœurs. 
        On nomme cela sutra (kyo)”. 
        Le Hokke Gengi Shakusen indique : “Si l’on dit qu’il existe,  alors,  aucune pensée 
        d'ichinen sanzen n’existe. 
        A fortiori,  comment pourrait-il y avoir d’image des dix monde-états-états  ? Si on dit qu’il n’existe 
        pas,  alors trois mille pensées se manifestent. A fortiori,  la pensée 
        d’un monde-état. C’est parce que l’on ne peut 
        pas le considérer à travers l’être ou le non-être        que le cœur d’une pensée,  à l’évidence,  
        est la Voie du milieu. C’est 
      pourquoi,  il faut le savoir,  le cœur est merveilleux (myo)”.  
      Les douze liens 
      causaux (1256 ) 
      Zhiyi, le Grand-maître du Tendai, était le Yakuo 
        bosatsu (Roi des remèdes).   Il élucida « le discours et l'introspection » (setsu ni kan ni). (note)  Zhiyi développa quatre critères (quatre clés)* (shiju shaku)  :   selon les causes et conditions*  (innen jaku), selon les enseignements,*  (yakkyo shaku) selon l’originel et l’éphémère* (honjaku shaku) et selon la contemplation du cœur (kanjin shaku)*.   Ceux qui ignorent qu'il y a quatre critères, n’en voyant  qu’un, utilisent uniquement le critère  et l’éphémère ou pronent seulement celui de la contemplation du cœur. 
        [...] Dans l’idée de Zhiyi, les dix ainsi impliquent les dix mondes-états. Ces dix   mondes proviennent d'ichinen (une pensée), les êtres des dix ainsi également. Ces dix ainsi   sont contenus dans le Sutra du Lotus. 
        [...] Dans le premier fascicule du Sens caché de la fleur du 
      Dharma* de Zhiyi,   nous lisons : « Les êtres, par l’intermédiaire de leurs pratiques mineures,   prennent refuge dans l’immense Véhicule unique ».  
      La       doctrine d’Ichinen Sanzen, 1258 
      Dans le Maka 
        Shikan du Grand-maître*  Zhiyi* on peut lire : "Celui qui connaît la véritable marche 
        du monde,  connaît le Dharma bouddhique." Dans le Maka 
        Shikan Bugyoden Guketsu le Grand-maître* Zhanlan déclare  : "Des enseignements universels,  comme la bienséance 
      et la musique,  se propagent d’abord,  ouvrant la voie au Bouddha" 
      [...] En examinant 
        de manière plus approfondie les textes bouddhiques,  je trouve,  
        dans le Maka Shikan du Grand-maître* Zhiyi*  : "Moi,  le Bouddha,  ai envoyé les Trois 
        sages en Chine afin d’éclairer le pays" et,  dans 
        le Maka Shikan Bugyoden Guketsu du Grand-maître* Zhanlan* on peut lire  : "Le Bouddha,  afin de propager le bouddhisme en 
        Chine,  y envoya trois bodhisattvas pour enseigner au peuple les Cinq vertus,  
        et ainsi le préparer au bouddhisme." Si on considère 
        ces passages,  on peut supposer que les cinq vertus,  qui existaient en 
        Chine avant l’introduction du bouddhisme dans ce pays,  équivalent 
        aux cinq préceptes du bouddhisme. 
        [...] Le Sutra Konkomyo* déclare : "Même les innocents sont touchés"  ; et dans le Sutra du Lotus,  chapitre III, Parabole  : "Un malheur inattendu lui arrivera." Dans le Maka Shikan le Grand-maître* Zhiyi* dit  : "Le karma positif d’une personne peu avancée 
        dans la pratique du bouddhisme est peu important ; par conséquent,  
        même si son aspiration à la bodhéité est mûre,  
        elle ne peut échapper aux nombreux malheurs engendrés par 
        le karma négatif qu’elle a créé par le passé."  
      Sainan 
          Koki Yurai - La cause des désastres (Kamakura, 
      février 1260) 
     On interrompt la pratique qui consiste à 
          retranscrire le Sutra du Lotus,  pratique qui se poursuit depuis 
          plus de quatre cents ans au Mont Hiei,  
          et on la remplace par la transcription des trois 
          sutras de la Terre pure ; ou encore les conférences annuelles daishiko sur le Grand-maître Zhiyi* sont remplacées par des conférences sur les enseignements 
          de Shandao. En fait,  les opposants 
          au Dharma et leurs complices sont si nombreux qu'on ne peut les compter.  
          Rissho Ankoku ron (Kamakura-Matsubagayatsu, 
      juillet 1260)  
      Toutes les rivières coulent vers l'océan,  mais 
            a-t-on jamais vu l'océan,  trop plein,  repousser leurs eaux  ? Les rivières des difficultés se jettent dans l'océan 
            du Sutra du Lotus,  et assaillent son Pratiquant. L'océan 
            ne rejette pas plus les rivières que le Pratiquant du Sutra 
            du Lotus ne repousse les souffrances. Sans le flot des rivières,  
            il n'y aurait pas d'océan. Sans épreuves,  il n'y aurait 
            pas non plus de Pratiquant du Sutra du Lotus. "Toutes 
            les rivières se jettent dans l'océan,  et les bûches 
            attisent le feu",  nous dit Zhiyi*. (réf.) 
            Un vaisseau pour 
          traverser l'océan des souffrances (Kamakura, 
      28 avril 1261, à Shiiji Shiro) 
      Ainsi,  
        comprendre que le Sutra du Lotus est le roi et le plus élevé 
        de tous les sutras,  c'est avoir une compréhension correcte de 
        l'enseignement. Pourtant Fa-yun,  
        du temple Guangzhe-si,  et Hui-guan,  
        du temple Daochang-si,  ont 
        prétendu que le Sutra 
          du Nirvana était supérieur au Sutra du Lotus. Cheng-guan du Mont Qingliang et Kukai* du Mont Koya proclamèrent 
        que le Sutra Kegon* et le Sutra Vairocana étaient supérieurs au Sutra du Lotus. Jizang,          du temple Jia-xiang-si,  
        et le moine Kui-ji,  du temple Cien-si,  
        ont avancé que les deux sutras Hannya* et  Jimmitsu étaient supérieurs au Sutra 
          du Lotus. Seul le Grand-maître* Sage 
            du Mont Tiantai   établit,  non seulement que parmi tous les sutras le Sutra 
              du Lotus est l'enseignement suprême,  mais affirma que tous 
              ceux qui prétendaient certains sutras supérieurs devraient 
            être contredits. Il déclara que ceux qui continueraient 
            à soutenir de telles assertions fausses verraient leur langue 
              pourrir dans leur bouche en cette vie-ci et,  après leur mort,  
              tomberaient dans l'enfer avici. Il 
              est possible de dire,  de ceux qui parviennent à distinguer ce 
              qui est juste et ce qui est faux qu'ils ont une compréhension 
              correcte de l'enseignement. 
              L'enseignement, 
            les capacités, le temps et le pays (Izu, 
      10 février 1262  ? )  
      Le Grand-maître* Zhiyi* conclut que ce furent des déclarations de ce genre qui suscitèrent 
          les mots  : "Ne serait-ce pas un démon ayant pris la 
          forme du Bouddha  ? "(réf.)  Si nous nous appuyons seulement sur les commentaires des divers 
          maîtres sans tenir compte des déclarations du Bouddha lui-même,  
          comment pouvons-nous appeler notre croyance bouddhisme  ? Cela serait 
      de la plus grande absurdité !  
[...] Zhiyi* a établi  : "Ce qui est profond et en accord avec les 
          sutras,  il faut le croire et le mettre en pratique,  mais n'accordez 
          aucune foi à ce qui n'offre ni preuve littérale ni preuve 
          théorique."(réf.) Et il dit aussi  : "Toute affirmation qui n'est pas fondée 
          sur une preuve littérale doit être dénoncée 
          comme fausse."(réf.)  
[...] Zhiyi* déclare  : "Après que l'Ainsi-Venu atteignît 
          l'Éveil,  pendant quarante ans et plus,  il ne révéla pas 
          la vérité. Avec le Sutra du Lotus,  pour la première 
          fois,  il révéla la vérité."(réf.) 
[...] Zhiyi* a déclaré : "Ni le Sutra 
          Kegon* ni le Sutra Daibon ne pouvaient guérir [les maux de ces personnes des deux 
          véhicules. Seul le Sutra du Lotus pouvait planter 
          des racines de bonté chez ceux qui n'avaient plus rien à 
          apprendre (note) et leur rendre accessible la Voie du Bouddha. C'est la raison pour laquelle 
          on appelle ce sutra Myo,  mystique. Les icchantika [personnes d'une incroyance incorrigible] ont néanmoins une conscience,  
          il leur est donc possible d'atteindre la bodhéité. Mais 
          les personnes des deux véhicules ont annihilé la conscience,  si bien qu'elles ne peuvent plus 
          faire naître dans leur coeur l'aspiration à l'Éveil. Pourtant,  
          le Sutra du Lotus peut les guérir et c'est pourquoi 
          on l'appelle Myo."(réf.) 
[...] Zhiyi* établit que l'atteinte de la bodhéité par les 
          personnes des deux véhicules est la preuve que tous les êtres humains sans exception peuvent 
        devenir bouddha. 
           [...] Le Grand-maître* Zhiyi*,  
          dans ses commentaires,  affirma qu'accepter les doctrines de mauvais 
          maîtres et leur prêter foi équivaut à boire 
          du poison. 
          [...] Comme l'a dit 
          le Grand-maître* Zhiyi*,  
          "Même du vivant du Bouddha,  le Dharma fut révélée 
          par des personnes. Comment,  par conséquent,  à l'époque 
          des Derniers jours du Dharma,  
          pourrait-on affirmer que le Dharma est digne de respect mais que la 
          personne [qui s'y consacre] est méprisable  ? "(réf.) 
          Questions et 
      réponses sur la pratique du Sutra du Lotus (Kamakura ? mars 1263 ? à Nichiji ?)  
       
      Et pourtant,  les bienfaits obtenus 
        par cette cinquantième personne sont cent,  mille,  dix mille,  cent mille fois supérieurs à 
        ceux que peuvent obtenir,  en étudiant d'autres sutras,  des personnes 
        naturellement dotées d'excellentes capacités et d'une 
        sagesse supérieure,  comme Shariputra, Maudgalyayana, Manjushri,  
        capables de réciter par cœur l'intégralité 
        du texte des divers sutras. 
        Cela nous est dit dans le Sutra du Lotus même, ainsi que dans les soixante volumes de commentaires (note) de Zhiyi* et de Zhanlan*. 
         
        [...] Cela revient au même que réciter Namu 
        Ichijo Myoden. Mais il est préférable de réciter 
        seulement Namu 
          Myoho Renge Kyo comme le firent le bodhisattva Vasubandhu et le Grand-maître* Zhiyi*  (note). J'ai de bonnes raisons de parler ainsi.  
        Sur la récitation 
                des chapitres Hoben et Juryo (Kamakura 
          - 1264, à la femme de Hiki Daigaku Saburo Yoshimoto) 
       Les mots écrits 
        sont une face différente de la vie du Bouddha. Aussi,  ceux qui 
        lisent le Sutra du Lotus ne doivent pas penser qu’ils ont 
        sous les yeux uniquement des graphismes,  car ces idéogrammes sont 
        l'esprit même du Bouddha. Pour cette raison, Zhiyi*,  
        dans son commentaire [Hokke gengi] 
        dit : "Lorsque,  accédant à la prière réitérée 
        de ses auditeurs,  le Bouddha prêcha,  il exposa l'essence même 
        de sa doctrine. L'essence de la doctrine est le coeur du Bouddha et le 
        coeur du Bouddha est la Sagesse de l'Éveillé. La Sagesse de l'Éveillé 
        est incommensurablement profonde. C'est pourquoi il avait récusé 
          trois fois les quatre demandes. "Ce fut donc pour ses auditeurs un moment difficile 
        à comprendre. En comparaison,  les autres sutras,  eux,  étaient 
        faciles". Dans ce commentaire, Zhiyi* utilise l’expression "cœur du Bouddha" pour montrer 
        que bien que possédant un aspect physique,  le Sutra incarne le 
        "dharma de l'esprit",  la spiritualité du Bouddha. 
        [...] Puisque le Sutra du Lotus est la manifestation 
        de l'aspect spirituel du Bouddha,  lorsqu'on introduit cette spiritualité-là 
        dans une représentation peinte possédant trente et un aspects,  
        alors elle devient égale au Bouddha. C'est ce qu'on entend par 
        "atteinte de bodhéité 
      des végétaux" (somoku jobutsu). C’est aussi pour cette raison que Zhiyi* disait  : "Toute chose possédant une couleur ou une odeur 
        manifeste la Voie du milieu" 
        [Maka Shikan]. Et Zhanlan* ajoute  : "Même si tous admettent que les choses possédant 
          une couleur ou une odeur sont des manifestations de la Voie du milieu,  
          ils sont néanmoins choqués et émettent des doutes 
          lorsque,  pour la première fois,  ils entendent dire que les êtres 
            non-sensitifs possèdent la nature de bouddha. Cheng-guan de l'école Kegon s'appropria 
        le principe d'ichinen sanzen de Zhiyi* et prétendit qu'il était implicite dans le Sutra 
        Kegon* tout comme dans le Sutra du Lotus,  mais que le Sutra 
        Kegon* était un enseignement 
        soudain (tonkyo) destiné à ceux qui y étaient 
        déjà prédisposés par un enseignement 
        antérieur,  alors que le Sutra du Lotus était 
        un enseignement graduel (zenkyo),  car il fut enseigné plus tard ; il affirma que le Sutra 
        Kegon* était le tronc et le Sutra du Lotus des branches et des 
        feuilles [Kegongyo].  
            L’ouverture 
      des yeux des images sculptées ou peintes (Kamakura 1264)  
      Le Grand-maître* Zhiyi* déclare  : "Ce qui s'accorde avec les sutras doit être 
        accepté et suivi. Mais n'accordez pas foi à ce qui,  par 
      la lettre ou par l'esprit,  n'est pas conforme aux sutra."(réf.)  
[...] Si nous étudions 
        le commentaire du Grand-maître* Zhiyi*,  
        nous lisons : "Les autres sutras nous disent que les bodhisattvas 
        peuvent devenir bouddha,  mais que les personnes des deux 
        véhicules ne le pourront jamais. Les personnes bonnes peuvent 
        devenir bouddha,  nous disent-ils,  mais rien n'indique que les personnes 
        mauvaises puissent y parvenir. Et,  selon eux,  les hommes peuvent devenir 
        bouddha,  mais les femmes sont condamnées comme des émissaires 
        de l'enfer. Les personnes dans les états d'humanité ou du ciel peuvent atteindre la bodhéité,  mais nulle part on 
        ne lit que les créatures non humaines le peuvent aussi. Pourtant,  
        dans ce Sutra,  il est dit que "tous ces êtres peuvent 
        parvenir à la bodhéité."(réf.) 
      [...] Le fait est que le Sutra Vairocana* comprend chacune des quatre sortes 
        d'enseignement,  et expose cette sorte de préceptes qui n'apportent 
        plus de bienfait lorsque la forme corporelle est arrivée à 
        sa fin. C'est un enseignement provisoire,  désigné par des 
        maîtres chinois (note) comme entrant dans la catégorie  Hodo*,  
        un groupe de sutras qui,  selon la classification de Zhiyi*,  
        furent enseignés dans la troisième période. Quelle 
      honte que de le placer au-dessus du Sutra du Lotus  ! 
      [...] 2 Si,  parce 
        que l'on ne parvient pas à comprendre ce principe,  on pratique shoju ou shakubuku au moment qui ne convient pas,  non seulement on sera incapable d'atteindre 
        la bodhéité,  mais on tombera dans les mauvaises 
        voies. Ce fait est clairement établi dans le Sutra du Lotus et le Sutra du Nirvana,  
        et se trouve nettement affirmé dans les commentaires de Zhiyi* et de Zhanlan*. 
        Il s'agit là d'un principe important de la pratique bouddhique.       
        [...] 2 Les six mille 
        feuilles (note) de commentaires par Zhiyi* et Zhanlan*,  
        comme des guirlandes de joyaux,  et plusieurs rouleaux de commentaires 
        de Dao-Sui et Xing-man,  
        aussi précieux que leur pesant d'or,  ne vont pas au-delà 
        de cet enseignement. 
         En 
        toute chose,  les noms sont de grande importance,  précisément 
        parce qu'ils véhiculent ainsi un sens général. C'est 
        ce qu'impliquait le Grand-maître* Zhiyi* lorsqu'il disait que les noms désignent la nature essentielle d'une 
        chose,  alors que les phrases décrivent de quelle manière 
        elle diffère des autres choses,  (réf.)  ou en disant que la nature fondamentale d'une chose apparaît dans 
      le nom qu'on lui donne. 
      Le Grand-maître* Zhiyi* écrivit le Hokke Gengi,  
      le Hokke Mongu* et le Maka Shikan,  
        soit trente volumes de commentaires sur le Sutra du Lotus. Zhanlan*,  
        pour sa part,  écrivit les trente volumes du Hokke 
          gengi shakusen, Hokke 
            Mongu Ki*  
        et Maka Shikan Bugyoden Guketsu,  annotations sur les ouvrages de Zhiyi*. 
        Ensemble,  ces écrits constituent ce que l'on appelle "les 
      soixante volumes (note)  de l'école Tendai". Dans le Hokke 
      Gengi,  Zhiyi* définit les cinq principes 
        majeurs du nom,  de l'essence,  de la qualité,  de la fonction,  
      et de l'enseignement,  et,  dans cette perspective,  expliqua le pouvoir 
      et l'efficacité des cinq caractères Myoho Renge Kyo. 
      Dans le Hokke 
      Mongu*, Zhiyi* donne une explication de tous les mots et phrases du Sutra du Lotus,  
        depuis les premiers mots "Ainsi 
          ai-je entendu",  jusqu'aux derniers "...ils s'inclinèrent 
        et partirent." Il les explique du point de vue des quatre catégories,  
      nommément,  causes et circonstances,  enseignements reliés, enseignements théoriques*, essentiel* et introspection (kanjin). Ensuite,  
      dans le Maka Shikan,  
      il définit la méditation sur le domaine de l'insondable,  
      plus précisément sur les trois 
        mille mondes présents en un seul instant-pensée,  en 
      se fondant sur sa compréhension profonde du Sutra du Lotus. 
      C'est une pratique qui découle de l'Éveil 
        primordial du Bouddha,  et représente un principe de vérité 
      inhérent chez tout être. Je ne rentrerai pas dans les détails 
      ici. 
        Conversation 
        entre un sage et un ignorant (1265 
      ? à un samouraï ? )  
      C'est pourquoi,  
          dans son commentaire sur le Sutra du Lotus, Zhiyi*,  
          le Grand-maître*  de sagesse qui avait mémorisé 
          tous les enseignements sacrés exposés par le Bouddha de son vivant,  déclare  : "Les 
          autres sutras prédisent que seuls les bodhisattvas parviendront 
          à l'Éveil,  mais pas les personnes des deux 
          véhicules. Ils annoncent que seules les personnes bonnes 
          atteindront la bodhéité mais pas les personnes mauvaises... 
          Ce Sutra [du lotus],  lui,  prédit que tous les êtres 
      vivants parviendront à la bodhéité." (réf.) Je n'irai pas plus loin dans l'explication des dix vertus de l'océan. 
      L'essentiel du chapitre 
          Yakuo (1265-  ? peut-être 
      à la mère de Nanjo Tokimitsu) 
      Le Bouddha Shakyamuni,  en présence du bouddha Taho et des autres bouddhas des 
          dix directions,  enseigna le Sutra du Lotus pendant huit 
          ans,  en un lieu appelé le Pic 
          du Vautour,  au nord-est de Rajagriha,  
          la capitale du royaume de Magadha. 
      Le Grand-maître* Zhiyi* était présent et l'entendit prêcher.  
      [...] Quelque mille cinq cents ans après 
          la mort du Bouddha,  apparut en ce pays un messager du Bouddha,  le Grand-maître* Zhiyi*,  
          qui déclara que les femmes ne pourraient jamais atteindre la 
          bodhéité par un autre enseignement que le Sutra du 
            Lotus. A 3.000 ri à l'est 
          de la Chine se trouve un pays qu'on appelle le Japon. Quelque deux cents 
      ans après sa mort,  le Grand-maître* Zhiyi* renaquit dans ce pays sous le nom de Grand-maître* Saicho*.  
      [...] Zhiyi* dit  : "Même les icchantika ont un coeur,  ils peuvent donc atteindre la bodhéité. 
          Mais les personnes des deux véhicules ont annihilé leur conscience et ne peuvent donc pas faire surgir 
          le coeur qui aspire à la bodhéité. Pourtant,  le Sutra du Lotus peut les guérir,  c'est pourquoi on l'appelle 
          Myo."(réf.) Zhanlan* commente  : "La seule raison pour laquelle on appelle les autres 
          sutras Dai [grands] et non Myo [mystiques] est qu'il est facile de guérir 
          ceux qui ont un coeur,  mais difficile de guérir ceux qui n'en 
          ont pas. Parce que le Sutra du Lotus peut guérir ce 
      que l'on croit incurable,  on l'appelle mystique,  Myo."(réf.) 
      [...] Le Grand-maître* Zhiyi*,  
          qui entendit l'enseignement du Bouddha sur le Pic 
          du Vautour (note) et qui par la suite connut l'Éveil dans un lieu de méditation 
          en Chine,  déclara sans équivoque  : "Les autres 
          sutras ne promettent la bodhéité qu'aux hommes,  pas aux 
          femmes. Seul ce Sutra prédit que les uns comme les autres atteindront 
          la bodhéité."(réf.)  
        Le Daimoku du Sutra 
          du Lotus (1266 
          à une femme d'Amatsu) 
      J'ai entendu 
      dire que les lettrés des dix 
        écoles - trois dans le sud [de la Chine] et sept dans le 
      nord - étaient d'une telle vertu et d'une telle autorité 
      qu'ils furent respectés dans leur pays entier pendant plus de 
      cinq cents années. Mais le Grand-maître* Zhiyi*,  
      qui vécut sous le règne des empereurs des dynasties Chen  et Shui,  étudia leurs principes et les réfuta en les déclarant 
        erronés. En entendant 
      cela,  les gens lui vouèrent une grande haine,  mais les empereurs 
      de Chen  et de Shui étant des dirigeants 
        sages,  invitèrent Zhiyi* à débattre 
          en public [avec les maîtres de dix écoles] pour régler 
          la question. Ainsi,  ce qui était juste et ce qui était 
          erroné fut clairement établi,  et,  en corrigeant les principes 
          erronés acceptés par leur école depuis cinq cents 
          ans,  tous les moines se convertirent à l'enseignement du Grand-maître* Zhiyi*. 
          Dans notre propre pays,  le Grand-maître* Saicho*,  
          [fondateur de l'école Tendai] 
          sur le Mont Hiei,  tint un débat 
          avec les lettrés de la capitale du Sud [Nara] et de la capitale 
          du Nord [Kyoto] et établit ce qui était correct et ce 
          qui était erroné en bouddhisme. Dans les deux cas,  [Zhiyi* aussi bien que Saicho*] 
          leur démonstration s'appuya sur les sutras. 
          Réponse à 
          Hoshina Goro Taro (5 
      décembre 1267 à Hoshina)  
      Et le Grand-maître* Zhiyi* prédit  : "Deux cents ans ou plus après mon trépas,  
          une personne naîtra dans un pays de l'est qui propagera mon Dharma 
      correct." 
      Genèse 
          du Rissho Ankoku Ron (Kamakura, 
      le 5 avril 1268, à Hokan-bo) 
      Le Grand-maître*   Zhiyi* déclare dans son Hokke Mongu* : "L’on peut évaluer la taille du dragon à la 
        force de la pluie  ; l’on peut estimer la profondeur de l’étang 
        à l’abondance des fleurs de lotus."(réf.) Nous devrions de même comprendre le sérieux des événementsà 
        venir en observant les présages inhabituels. La débâcle 
        nationale paraît imminente,  aussi vous ai-je écris à 
        plusieurs reprises. Personne ne m’écoute  ; je persiste toutefois 
      à vous mettre en garde. 
      Yadoya nyudo 
      Sai-gojo (septembre 1268 au nyudo Yadoya) 
    J’aimerai 
        commencer la Nouvelle année par la lecture du Maka 
        Shikan du Grand-maître* Zhiyi*,  
        fascicule 5,  qui invite à «la sérénité 
        en cette vie et la renaissance en un monde meilleur». Ayez l’amabilité 
        de me le prêter,  même si le livre est en mauvais état. 
        Je peux le faire réparer ici. Pardonnez-moi de vous importuner 
        par mon besoin incessant d’un nombre important d’ouvrages. C’est 
        avec gratitude que j’ai recueilli les 5 ligatures de pièces envoyées de votre part pour les lectures daishiko à la mémoire du Grand-maître*. Cela fait 3 ou 4 ans que 
        nous avons commencé ces séries de lectures en l’honneur 
        de Zhiyi* et celle de cette année a été des plus fructueuses.  
        Réponse 
          au seigneur Ota Kingo (1269 ou 1270 à Ota Kingo (Jomyo)  
     
    Ce n'est pas du tout la première fois que s'élèvent 
          des doutes de ce genre. A l'époque des dynasties Chen  et Shui,  
          apparut un simple moine du nom de Zhiyi*,  
          qui devint par la suite le maître des empereurs des deux dynasties 
          et reçut le titre honorifique de Grand-maître* Sage Tiantai  
          dashi. Bien avant d'avoir obtenu ces honneurs,  il réfuta,  
          non seulement les théories de divers moines lettrés et 
          maîtres ayant vécu pendant plus de cinq cents ans auparavant 
          en Chine,  mais aussi la doctrine de maîtres apparus pendant mille 
          ans en Inde. Cela eut pour effet de faire s'élever contre lui 
          une nuée de sages du sud et du nord [de la Chine] et de faire 
          briller les personnes de mérite,  à l'est et à l'ouest,  
          comme une constellation. Les critiques se mirent à pleuvoir sur 
          lui,  et ses principes furent malmenés comme par une tempête. 
          Mais,  finalement, Zhiyi* parvint à réfuter les préjugés et les principes 
          erronés des lettrés et des maîtres,  et à 
    établir l'enseignement correct de l'école Tendai. 
    [...] Ceux qui critiquaient Zhiyi* et Saicho disaient  : "Les fondateurs de notre école appartenaient 
          aux Quatre rangs de saints,  étaient 
          des sages vertueux des temps anciens alors que vous n'êtes qu'un simple mortel ignorant de la fin de l'époque 
          du Dharma formel." La question,  toutefois,  n'est pas de savoir 
          si une personne vit à l'époque du Dharma 
          correct,  du Dharma formel ou des Derniers 
          jours du Dharma,  mais si elle s'appuie ou non sur le texte 
          du Sutra véridique. Une fois de plus,  la question n'est pas de 
          savoir quelle est la personne qui enseigne mais si l'enseignement est 
          oui ou non vérifiable. 
          [...] Mais,  en utilisant les sutras comme un clair miroir 
          et en conservant comme outil de divination les principes de Zhiyi* et de Saicho*,  
          j'ai réfuté ces enseignements pendant ces dix-sept dernières 
          années,  depuis la cinquième année de l'ère Kencho (1253) (note) jusqu'à maintenant,  
          la septième année de l'ère Bun'ei (1270). 
          [...] Mais Shubhakarasimha*,  
          ayant lu le Sutra du Lotus,  entreprit de voler ce profond principe 
          formulé par le Grand-maître* Zhiyi* et l'incorpora dans sa propre interprétation du Sutra Vairocana*.  
    Le savant maître 
          Chan-wou-wei (Kamakura, 1270 à 
    Joken-bo et Gijo-bo)  
    Le Grand-maître* Zhiyi* a dit  : "Ils ignorent totalement la lune dans le ciel et ne font 
          qu'admirer son reflet dans l'étang"(réf.),  
          comparant ceux qui sont attachés aux enseignements 
          antérieurs au Sutra du Lotus et à l'enseignement 
          théorique* du Sutra du Lotus à des personnes qui ne verraient pas 
          la lune dans le ciel et n'auraient conscience que de son reflet dans 
      un étang. 
      Le coeur du chapitre 
          Juryo (17 
      avril 1271 ou 1272)  
    Le Sutra du Lotus parle du " véritabl aspect de tous les phénomènes (shoho 
          jisso)."(réf.)  Zhiyi* a dit  : "C'est par la voix que s'accomplit l'oeuvre du Bouddha."(réf.) Les sourds ne peuvent pas entendre le tonnerre et les aveugles ne peuvent 
      pas voir la lumière du soleil et de la lune. 
      La naissance de 
          Tsukimaro (8 
          mai 1271 à Shijo Kingo) 
     
    [Toutefois] 
          dans les passages du Sutra du Lotus [cités plus haut],  
          ce n'est pas à l'égard du Bouddha lui-même que s'exprime 
          l'hostilité. Mais plutôt,  comme l'explique Zhiyi* [c'est au Sutra du Lotus lui-même que s'opposent] 
          "les divers auditeurs-shravakas, pratyekabuddhas et bodhisattvas 
      qui ne s'attachent qu'au bouddha à l'Éveil récent (note)." (réf.)  
       [...] Il est fait mention, dans le dix-huitième volume du Sutra 
          du Nirvana du "trésor qui, en acquittant la rançon, 
          sauve la vie." Le Grand-maître* Zhiyi* [après avoir étudié et médité sur 
          ce passage] conclut dans son commentaire que "la vie" désigne 
          le Sutra du Lotus et "le trésor", les trois 
          [des quatre] premiers enseignements 
          exposés dans le Sutra 
          du Nirvana.  
          [...] Le Grand-maître* Zhiyi*,  
          dans son Shi'nenjo,  cite un passage du Sutra du Lotus  : "Bien qu'ils puissent proposer divers chemins..." et déclare 
          que les quatre saveurs [des sutras Kegon*,  Agama*, Hodo* et Hannya*] 
          peuvent aussi être considérées comme un trésor. 
          S'il en est ainsi,  aussi bien les sutras enseignés après 
          le Sutra du Lotus [comme le Sutra 
          du Nirvana] que les sutras 
          antérieurs au Sutra du Lotus peuvent tous être 
          considérés comme un trésor offert en échange 
          de la vie du Sutra du Lotus. 
          [...] Parmi ces 
          divers enseignements,  celui de l'école Shingon est particulièrement erroné. [Ses fondateurs] Shubhakarasimha* et Vajrabodhi* ont affirmé  : "Le concept d'ichinen 
          sanzen est le plus essentiel des principes énoncés 
          par Zhiyi* et le coeur même de tous les enseignements exposés par 
          le Bouddha Shakyamuni de son vivant. Mais indépendamment du principe 
          d'ichinen sanzen qui constitue la base des enseignements exotériques aussi bien qu'ésotériques,  
          les mudra et les mantra 
          dharani*,  
          forment la partie essentielle des enseignements bouddhiques."  
          [...] En Inde,  
          après la disparition du Bouddha,  le bodhisattva Nagarjuna fut celui qui comprit véritablement le rapport entre le Sutra 
          du Lotus et les autres sutras ; et la première personne à 
          l'appréhender correctement en Chine fut le Grand-maître*  sage Zhiyi*. 
          Des hommes comme Shubhakarasimha*,  
          de l'école Shingon, Cheng-guan de l'école Kegon, Jizang de l'école Sanron et Ci-en de l'école Hosso ont publiquement 
          professé la doctrine de l'école qu'ils avaient fondée 
          mais,  dans leur coeur,  ils étaient tous convertis à l'enseignement 
          de l'école de Zhiyi*. 
      La lettre de 
          Teradomari (Teradomari, 
      le 22 octobre 1271, à Toki Jonin)  
    Le Grand-maître* Zhiyi*  l'a déclaré]  : "Vasubandhu et Nagarjuna avaient clairement 
          perçu la vérité dans leur coeur,  mais ils ne l'enseignèrent 
          pas. A sa place,  ils exposèrent les enseignements 
          du Mahayana provisoire*,  
          qui étaient adaptés à leur époque."(réf.)  Zhiyi* et Saicho*  en donnèrent une indication générale,  mais 
          laissèrent aux générations futures la tâche 
    de la propager. 
    L'aspiration 
          à la Terre de Bouddha (Sado, 
    le 23 novembre 1271 à Toki Jonin) 
    La nature de bouddha chez le non-sensitif étonne l’oreille et trouble le cœur”. 
        Cette couleur,  quelle est-elle,  parmi les cinq couleurs  ? Ces dernières 
        - le bleu,  le jaune,  le rouge,  le blanc et le noir - sont traduites par 
        “une couleur”. “Une” exprime la nature des dharmas. 
        C’est en ce sens que Zhanlan traduit par “la couleur et l’odeur permettent la voie du milieu”. 
        Le Grand-maître* Zhiyi* traduit lui aussi par “qui ne soit dans la voie de la médianeté”. 
        Le “Un” de “Une couleur,  une odeur” n’est 
        pas le chiffre “un” par rapport à “deux” 
        ou “trois”. Ce “un” désigne la nature des dharmas de la voie du milieu. En fait,  
        il ne peut pas ne pas comporter dix 
        mondes-états,  trois mille,  le sujet 
      et environnement.  
       [...] Ce grand mandala est établi en agitant la doctrine d'ichinen 
        sanzen (Une pensée trois mille). Il s’agit d’une 
        doctrine que les faux érudits de notre époque ne peuvent 
        pas connaître même en rêve. Zhiyi*, Zhanlan*, Saicho* la connaissaient intérieurement mais ne l’ont pas propagé. 
        Ils clamaient “une couleur,  un parfum” et murmuraient que 
        cela trouble les oreilles et stupéfie les cœurs. Ils nommaient maka shikan parfait et soudain ce 
        qu’ils auraient dû appeler Myohorenge. Ainsi,  l’Éveil 
        des végétaux est l’Éveil des morts. Peu de personnes 
        connaissent cette doctrine. C’est une doctrine sur laquelle l’on 
        se méprend parce que l’on ignore Myohorenge.  
      Transmission 
          orale sur l’éveil des végétaux (20 février 
      1272 à Sairenbo)  
    Zhiyi* écrivit  : "Comprenez bien que les interactions des êtres sensitifs et de 
          leur environnement manifestent toutes la loi de la simultanéité 
          de la cause et de l'effet."(réf.) "Les êtres sensitifs et leur environnement" désignent 
          ici la réalité de la vie et de la mort. La loi de simultanéité 
          de la cause et de l'effet est clairement en jeu dans tout ce qui vit 
      et meurt. 
[...] Zhiyi* dit encore,  dans le Maka Shikan : "L'apparition de toute chose est la manifestation de sa nature 
          intrinsèque,  et sa disparition,  le retour de cette nature à 
          l'état de latence."(réf.) 
          [...] Dans le cinquième 
        volume du Maka Shikan, Zhiyi* dit : "Il y a des gens qui pratiquent ce que l'on appelle le Zen,  
        mais maîtres comme disciples sont aveugles [à la vérité] 
        et boiteux [pour ce qui est de la pratique],  et ensemble maîtres 
        aussi bien que disciples tomberont en enfer." On lit dans le septième 
        volume : "[J'ai établi dix critères pour comprendre 
        et propager le Dharma.] Mais neuf de ces critères n'ont rien à 
        voir avec la pratique des moines ordinaires de notre époque qui 
        placent les écrits avant toute chose,  ni avec celle des maîtres Zen qui donnent la priorité 
        à la méditation. Certains maîtres Zen se consacrent entièrement à la méditation,  qui est 
        l'un des dix éléments de mon enseignement. Mais leur méditation 
        est superficielle et fausse,  et ils négligent totalement les neuf 
        autres éléments. Je n'affirme pas cela sans preuves. Les 
        hommes vertueux des époques à venir qui auront des yeux 
        pour voir comprendront la vérité de mes propos." 
        L'héritage 
      du Dharma ultime de la vie (février 1272, à Sairen-bo Nichiji)  
    Le principe d'ichinen 
      sanzen ne se trouve que dans l'enseignement 
        essentiel* du Sutra du Lotus,  caché dans les profondeurs du chapitre Juryo*  (XVI). Les bodhisattvas Nagarjuna et Vasubandhu en avaient connaissance 
      mais ne le révélèrent pas. Seul le Grand-maître Zhiyi l'adopta et le conserva sans cesse à l'esprit. 
        [...] Comme le dit Zhiyi,  
          "ils ignorent tout de la lune dans le ciel,  et ne regardent que la 
          lune dans l'étang."(réf.) 
        [...] Zhiyi* déclara : "Ce sera bien pire dans l'avenir*  parce 
            que le Sutra du Lotus est très difficile à enseigner. La nature humaine est difficile à réformer"(réf.) 
          [...] Zhiyi* note  : "Sad est un mot sanskrit que l'on traduit par myo, merveilleux, parfait." 
          [...] Mais des schismes se créèrent au sein de 
            la doctrine orthodoxe,  aboutissant à ce que l'on appela les trois 
              écoles du Sud et les sept écoles du Nord,  qui poussèrent 
            ici et là comme des orchidées ou des chrysanthèmes. 
            Sous les dynasties Chen  et Shui,  cependant,  le Grand-maître* Zhiyi* triompha de ces diverses écoles pour rendre au bouddhisme son but 
              originel,  celui de sauver tous les êtres vivants. 
          [...] Lorsque plus tard Xuanzang et Cien, fondateurs de l'école 
              Hosso en Chine, étudièrent en détail les oeuvres 
              de Zhiyi*, 
              ils découvrirent que les conceptions de leur propre école 
            étaient erronées. Sans la rejeter ouvertement, il semble 
              bien qu'ils se soient convertis aux enseignements de Zhiyi. Dès 
                l'origine,  les écoles Kegon et Shingon furent toutes deux des 
                écoles provisoires basées sur des sutras provisoires. Mais Shubhakarasimha* et Vajrabodhi*,  
                qui introduisirent les enseignements ésotériques en Chine,  
                s'approprièrent le principe d'ichinen 
                  sanzen de Zhiyi*,  
                    pour en faire le coeur des enseignements de leur école,  tout en 
                    y ajoutant la pratique de mudra et 
                    de mantra dharani* et prétendirent que leurs enseignements surpassaient ceux de Zhiyi. 
                    De sorte que ceux qui étudiaient le bouddhisme,  ignorant les faits 
                    réels,  en vinrent à croire que le principe d'ichinen 
                      sanzen se trouvait déjà 
                        dans le Sutra Vairocana* tel 
                        qu'il était parvenu d'Inde. De même,  à l'époque 
                        de Cheng-guan,  patriarche de 
                        l'école Kegon,  le principe 
                        d'ichinen sanzen de Zhiyi fut subrepticement incorporé et utilisé pour interpréter 
        le passage du Sutra Kegon* qui dit : "L'esprit est semblable à un peintre habile."  
                          [...] Zhiyi* déclara  : "Dans le Sutra Konkomyo*,  
        il est indiqué que "tous les bons enseignements qui existent 
      en ce monde découlent de ce Sutra.  
      [...]  Avoir une profonde connaissance 
        de ce monde est en soi le bouddhisme."(réf.) On lit dans le Maka Shikan : "Moi,  le Bouddha,  j'ai envoyé Trois 
      sages*  pour instruire le peuple de Chine." 
        [...] Le Grand-maître Saicho établit aussi,  clairement,  
        que les fondateurs des diverses autres écoles bouddhiques en Chine,  
        grâce à leur respect de la doctrine du Grand-maître Zhiyi,  
        ne commirent pas l'erreur de s'opposer aux véritables enseignements 
        du bouddhisme. 
        [...] Les maîtres 
        des Trois écoles bouddhiques 
        du Sud et des Sept écoles du Nord,  en Chine,  de même que 
        les innombrables autres érudits de Chine,  considéraient 
        tous Zhiyi* avec ressentiment et animosité. Ainsi, Tokuichi dit : "Eh bien, Zhiyi*,  
          de qui es-tu le disciple ? Avec une langue de moins de trois pouces,  
          tu t'opposes aux enseignements prononcés par la longue et large langue du Bouddha."(réf.) 
        [...] A l'époque 
        du Dharma formel,  seul le Grand-maître Zhiyi* comprit et exposa le sens du Sutra du Lotus et des autres sutras. 
        Cela lui valut d'être haï par les autres maîtres bouddhistes de Chine du Nord aussi bien que du Sud,  mais les deux souverains sages*,  assistèrent en personne 
        à un débat au cours duquel il établit le bien-fondé 
        de ses vues. Ainsi,  à l'époque,  il vainquit tous ses opposants.  
        [...] Ma capacité 
        à comprendre le Sutra du Lotus est infime,  comparée 
        à celle de Zhiyi* et de Saicho*. 
        Mais par ma persévérance face aux persécutions et 
        par la profondeur de mon désir d'aider les autres,  je crois que 
        je les dépasse.  
        [...] "Encore 
        et encore nous serons bannis",  est-il écrit dans le Sutra. 
        Mais si Nichiren n'avait pas été banni maintes et maintes 
        fois pour la cause du Sutra du Lotus,  qu'auraient pu signifier 
        les mots "encore et encore"  ? Si Zhiyi* et Saicho* eux-mêmes n'ont pas concrétisé cette prédiction 
        d'être bannis "encore et encore",  comment les autres l'auraient-ils 
        pu ? 
        [...] Ainsi,  le bodhisattva Vasubandhu,  
        se référant aux graines de l'Éveil plantées par le Sutra du Lotus,  les appelle "les graines sans pareilles". (réf.) Et ces graines de l'Éveil sont le principe d'ichinen 
        sanzen tel qu'il est défini par le Grand-maître* Zhiyi*. La graine 
            de l'Éveil de tous les bouddhas mentionnés dans le Sutra 
              Kegon*,  
            dans les divers autres sutras du Mahayana,  
            et dans le Sutra Vairocana*,  est 
            l'unique principe d'ichinen 
              sanzen. Et le Grand-maître* Zhiyi* fut la seule personne capable de percevoir la vérité de 
      ce principe. 
      [...] 2 Zhiyi* commente ainsi l'étonnement de l'Assemblée : "Lorsqu'ils 
        virent d'aussi nombreuses émanations,  il devint évident 
        pour eux que le Bouddha Shakyamuni avait dû atteindre l'Éveil dans 
        un passé illimité." 
        [...] 2 Zhiyi* dit à ce propos  : "Depuis l'époque où,  
        juste après son Éveil,  Shakyamuni enseigna le Sutra 
        Kegon*,  
        jusqu'au rassemblement au Pic du Vautour,  
        des bodhisattvas étaient constamment venus des dix 
        directions pour rejoindre l'Assemblée. Ils étaient en 
        nombre illimité,  mais Maitreya,  
        avec la sagesse et le pouvoir propres à celui qui devait succéder 
        au Bouddha,  les avait vus et les connaissait tous. Pourtant,  parmi cette 
        multitude de nouveaux arrivants,  il ne reconnaissait personne - et ceci 
        en dépit du fait qu'il avait voyagé dans les dix 
        directions,  servi divers bouddhas,  et qu'il était bien connu 
        parmi la multitude."(réf.) 
        [...] 2 Le Grand-maître* Zhiyi* dit : "Ce qui est en accord avec les sutras doit être accepté 
        et pris en considération. Mais ne prêtez aucune foi à 
        ce qui s'en écarte dans la lettre ou dans l'esprit."(réf.) 
        [...] 2 Zhiyi* déclare  : "Dans la période du Dharma formel, les trois écoles du Sud et des sept 
        écoles du Nord de la Chine sont les ennemies du Sutra du 
        Lotus."(réf.) 
        [...] 2 On lit dans 
        le premier volume du Maka Shikan : "Rien n'égale en clarté et en sérénité 
        la méditation shikan." 
        [...] 2 On lit dans 
        le septième volume du Maka Shikan  : "Par le 
        passé,  le maître Zen [Bodhidharma] 
        de Ye et de Lo fut connu dans toute la Chine. Lorsqu'il arrivait en un 
        lieu,  de toutes parts,  les gens se rassemblaient comme une nuée 
        autour de lui,  et lorsqu'il se déplaçait ailleurs,  les foules 
        le suivaient [le long des routes] comme un troupeau. Mais quel profit 
        tirèrent-ils de tout ce tapage et ce tumulte  ? Tous éprouvèrent 
        des regrets sur leur lit de mort." (note) 
         [...] 2 Zhiyi* dit : "Les maux et les douleurs dont je souffre à présent 
        sont tous dus à des causes passées,  et les actions méritoires 
        que j'ai accomplies dans ma vie présente auront leur récompense 
        à l'avenir."(réf.) 
        [...] 2 Zhiyi* écrit dans le Hokke Mongu*  : "Question  : Il est clairement dit dans le Sutra 
        du Nirvana qu'il faut soutenir le roi,  lui obéir en portant 
        arc et flèches pour l'aider à vaincre les personnes mauvaises."  
        [...] 2 Zhiyi* a déclaré que la pratique devait être "celle 
        qui convient au temps".  
        [...] 2 De la même 
        manière, Jizang de l'école Sanron,  dans son Hokke 
          Genron en dix volumes,  plaça le Sutra du Lotus dans la quatrième des cinq 
            périodes d'enseignement,  déclarant qu'il ouvrait la 
        voie de bodhisattva aux personnes des deux 
          véhicules. Mais par la suite,  il se convertit aux enseignements 
        de Zhiyi*. 
        Il cessa de donner des cours et renvoya ses disciples pour servir le Grand-maître* Zhiyi* pendant sept ans,  en le portant [chaque fois que c'était nécessaire] 
        sur son propre dos. 
         [...] 2 Et moi,  Nichiren,  suis plus apte à juger des mérites 
          respectifs des sutras que Cheng-guan de l'école Kegon, Jizang de l'école Sanron, Cien de l'école Hosso,  et Kukai* de l'école Shingon. Cela 
        parce que je suis rigoureusement les traces des maîtres Zhiyi* et Saicho*.  
        [...] 2 A l'époque 
          de Zhiyi* et de Saicho*,  
          les trois sortes d'ennemis [dont il était question plus tôt] 
          n'étaient pas encore apparus. [Mais il faut se rappeler que],  lorsque 
          le Bouddha Shakyamuni et le bouddha Taho s'assirent côte à côte dans la Tour 
            aux Trésors,  comme le soleil et la lune,  et que les bouddhas,  
        émanations de Shakyamuni,  en provenance des dix 
            directions,  vinrent s'aligner sous les arbres comme autant d'étoiles,  
          il fut dit que,  après le millénaire du Dharma 
            correct et le millénaire du Dharma 
              formel,  au début des Derniers 
                jours du Dharma,  
          le Sutra du Lotus susciterait trois 
        sortes d'ennemis. 
        [...] 2 Les savants-maîtres* de notre époque trouvent probablement les doutes que vous formulez 
          tout à fait justifiés. De sorte que,  malgré tous 
          mes efforts pour convaincre mes propres disciples,  ils ne semblent pas 
          avoir encore surmonté leurs doutes. Ils se comportent comme des icchantika. J'ai donc cité 
        ces explications de Zhiyi*, Zhanlan* et d'autres afin de faire taire leurs critiques non fondées. 
        [...] 2 Et,  [comme nous l'avons vu], Zhiyi* a déclaré qu'il fallait utiliser la méthode "qui 
      convient au temps". Sinon,  c'est comme repiquer du riz à la 
      fin de l'automne. 
      [...] 2 Le Grand-maître* Zhiyi* [fut lui aussi attaqué par] les trois 
        écoles du Sud et des sept écoles du Nord ; plus tard 
      au Japon, Tokuichi,  moine de l'école Hosso,  lui reprocha "d'avoir 
      utilisé sa langue de trois pouces pour détruire le corps 
      de cinq shaku" du Bouddha. (réf.) 
      Traité pour 
        ouvrir les yeux (Sado, 
      février 1272 à Shijo Kingo) 
    Zhiyi* et Saicho* ont subi des persécutions et suscité haine et jalousie,  
          rien que pour avoir propagé "Une pensée - trois mille" 
          (ichinen sanzen) théorique 
      de l'enseignement provisoire.  
      [...] L'enseignement 
          que Nichiren propage maintenant peut paraître limité,  mais 
          il est en fait extrêmement profond. Il est plus profond encore 
          que les doctrines de Zhiyi* et de Saicho*. 
          Les 
          désirs mènent à l'Éveil (Sado, 
      le 2 mai 1272 ; à Shijo Kingo) 
    Lorsque les gens 
          confondent totalement les enseignements du Hinayana et du Mahayana,  les enseignements 
          provisoires et définitifs,  
          les doctrines ésotériques et exotériques,  aussi 
          incapables de faire la différence entre eux que de distinguer 
          les pierres précieuses des cailloux,  ou le lait de vache du lait 
          d'ânesse (note),  
          il faut faire une nette distinction entre eux,  à l'instar des 
      Grands-maîtres Zhiyi* et Saicho*. 
      La Lettre de Sado (Sado, 20 
          mars 1272,  à Toki 
      Jonin) 
    Vous posez,  
          dans votre lettre,  la question : "Que représente la Tour 
          aux Trésors,  sortant de terre,  dans laquelle est assis le 
          bouddha Taho  ? " L'apparition 
          de ce stupa orné de joyaux,  est de grande importance. Dans le 
          huitième volume du Hokke 
          Mongu*,  
          le Grand-maître* Zhiyi* expliqua l'apparition de la Tour aux 
          Trésors. Il établit qu'elle avait deux fonctions distinctes : confirmer les chapitres précédents 
          et préparer la révélation qui suit. Ainsi,  la Tour 
          aux Trésors apparut afin d'authentifier l'enseignement 
      théorique* et d'annoncer l'enseignement essentiel*. 
      La Tour aux Trésors (Sado, 
      mars 1272 à Abutsu-bo) 
    Kukai* écrivit aussi : "Les maîtres bouddhistes de Chine se 
        sont querellés pour voler le ghee."(réf.) Il voulait dire par là que le Grand-maître* Zhiyi et d'autres avaient volé le ghee,  
        le meilleur de l'enseignement Shingon,  
        pour en faire le ghee,  le meilleur 
      du Sutra du Lotus. Voilà le point fondamental. Le Grand-maître* Zhiyi* utilisa cette comparaison du Sutra du Lotus au beurre clarifié 
        (ghee) en s'appuyant sur un passage 
        du Sutra du Nirvana,  
        et il déclara que parmi tous les sutras,  c'est le Sutra du 
        Lotus qui mérite d'être comparé au ghee. 
        L'enseignement Shingon fut introduit 
        d'Inde en Chine deux cents ans ou plus après l'époque de Zhiyi*. 
        Comment alors Zhiyi* aurait-il pu voler le ghee de l'enseignement Shingon pour en faire le ghee du Sutra du Lotus  ?  
        [...] Si l'on tient 
        le Grand-maître* Zhiyi* pour un voleur,  comment,  dans ce cas,  interpréter le passage du Sutra du Nirvana  ? Et si,  tenant ce passage du Sutra 
        du Nirvana pour véridique,  nous pensons que les écrits 
        de Kukai* sont mensongers,  qu'arrivera-t-il aux personnes qui ont foi en ces enseignements 
        erronés  ? Après avoir comparé les écrits 
        du Grand-maître* Kukai* et les déclarations du Bouddha concernant le Dharma,  j'exhorte 
        simplement à croire en l'enseignement correct. 
      Sur la prière (Sado, 
      1272 à Sairen-bo) 
    Zhanlan* déclare  : "Quand, finalement, dans le Maka Shikan Zhiyi* révéla comment percevoir la véritable nature de 
          la vie, il utilisa aussi l'expression "trois 
      mille mondes" pour la faire comprendre. (réf.) 
      [...] Voilà pourquoi Guanding* déclare dans son introduction  : "Le Maka Shikan révèle l'enseignement que Zhiyi* lui-même pratiqua dans les profondeurs de son être. Il avait 
          de bonnes raisons pour parler ainsi. Je souhaite que ceux qui liront 
          le Maka Shikan,  en essayant de le comprendre,  ne laisseront 
          pas distraire leur esprit par d'autres influences." 
          [...] Le Grand 
          Sage [Zhiyi*] 
          propagea son enseignement pendant trente ans. Pendant les vingt-neuf 
          premières années,  il exposa les doctrines contenues dans 
          le Hokke Gengi,  le Hokke 
          Mongu* et divers autres ouvrages. Il révéla les "cinq 
          périodes et les huit 
          enseignements" ainsi que les cent Mondes-états et les 
          mille Modalités d'expression de la vie. Il réfuta les 
          doctrines erronées des cinq siècles précédents 
          et éclaircit encore des points laissés en partie inexpliqués 
          par les grands penseurs de l'Inde. Guanding* déclare  : "Même les Grands- maîtres de l'Inde 
          ne lui étaient pas comparables ; quant aux maîtres de Chine,  
          mieux vaut ne pas en parler. Ces louanges n'ont rien d'excessif - la 
          doctrine qu'il enseigna fut réellement à ce point excellente."(réf.) 
Comme il est regrettable que les successeurs de Zhiyi* aient permis à ces voleurs que sont les fondateurs des écoles Kegon et Shingon de s'emparer du joyau sans prix d'ichinen 
          sanzen pour ensuite,  
      avec tant d'inconscience,  épouser leurs doctrines! Guanding* le savait bien lorsqu'il déclarait avec inquiétude  : "Si ce principe devait se perdre,  quelle tragédie pour l'avenir  ! " 
      [...] Question - Si les êtres non-sensitifs sont dotés des Dix modalités,  
      faut-il en conclure que les plantes et les arbres ont un esprit et peuvent 
      atteindre la bodhéité comme les êtres sensibles ? Réponse - C'est difficile à croire et à comprendre. Zhiyi* a donné deux raisons à cela  : l'une est liée au 
      type d'enseignement du Bouddha et l'autre à la nature de son Éveil. 
      [...] Les textes 
          bouddhiques et non bouddhiques admettent l'utilisation d'images sculptées 
          dans le bois,  ou peintes,  comme objets 
          de vénération,  mais Zhiyi* et ses disciples furent les premiers à clarifier le principe 
          qui sous-tend cet usage. Si un morceau de bois ou de papier n'était 
          pas doté à la fois d'une nature non-matérielle 
          et d'une nature matérielle,  ou s'il était privé 
          de la "cause latente" [nyoze in] qui peut lui permettre de 
          manifester une caractéristique spirituelle,  il serait vain d'en 
          faire un objet de vénération. 
          [...] De même,  
          bien que divers sutras se réfèrent en maints endroits 
          aux six voies et aux quatre 
          nobles mondes,  c'est seulement dans le clair miroir du Sutra 
          du Lotus et dans le Maka Shikan de Zhiyi* que l'on peut découvrir les trois mille conditions dans sa propre 
          vie - les dix mondes-états,  
          leur inclusion mutuelle,  les 
          mille modalités. 
          [...] Le bodhisattva Ashvaghosha fut le onzième 
          successeur du Bouddha,  dont l'apparition avait été 
          prédite dans les sutras. Le bodhisattva Vasubandhu fut l'un des plus grands bodhisattvas à avoir jamais vécu 
          et l'auteur de mille traités. Comment,  alors,  pouvez-vous croire 
          le Grand-maître* Zhiyi,          ce simple moine vivant loin du lieu de naissance du bouddhisme,  qui 
          interpréta les sutras mais n'écrivit pas un seul traité 
           ? 
          [...] Aucun texte,  des Grands-maîtres bouddhistes de la Chine du Nord 
          et du Sud ou des moines des sept 
          temples du Japon n'expose ce principe. Ce n'est qu'une déviation 
          doctrinale propre à Zhiyi* que Saicho* fit l'erreur de transmettre. C'est pourquoi le maître officiel 
          chinois Qing-liang affirmait 
           : "La théorie de Zhiyi* est fausse." Le moine Huai-yun déclara  : "En rangeant les doctrines hinayana dans les enseignements tripitaka (zogyo) [destinés aux auditeurs et les pratyakabuddha], Zhiyi* a confondu Hinayana et Mahayana." 
          Ryoko (note)) le critiqua 
          en disant  : "Zhiyi* est le seul à ne pas avoir compris le véritable sens du Sutra Kegon*." Tokuichi lui fit reproche en 
          disant  : "Eh bien, Zhiyi*,  
          de qui êtes-vous le disciple  ? Avec une langue de moins de 
          trois pouces,  vous dénigrez les enseignements donnés par 
          l'immense langue du Bouddha  ! " 
          [...] Le Grand-maître* Guanding* dit de Zhiyi* : "Même les érudits de l'Inde ne lui étaient 
          pas comparables. Quant aux maîtres de Chine,  mieux vaut ne pas 
          en parler. Ces louanges n'ont rien d'excessif - la doctrine qu'il enseigna 
          fut réellement à ce point excellente." 
          [...] Plus de 
          mille huit cents ans ont passé dans les trois pays depuis l'accession 
          du Bouddha au parinirvana et 
          seulement trois personnes ont perçu le Dharma correct. Ce sont 
          le Bouddha Shakyamuni en Inde,  le Grand-maître* Zhiyi* en Chine et le Grand-maître* Saicho* au Japon. Tous trois sont les sages du bouddhisme orthodoxe. 
          [...] Les traducteurs 
          des versions nouvelles des sutras découvrirent le principe d'ichinen 
          sanzen enseigné par Zhiyi* lorsqu'ils rentrèrent en Chine. En traduisant du sanskrit en 
          chinois,  certains incorporèrent le principe de Zhiyi* dans leurs traductions,  et d'autres prétendirent que les originaux 
          qu'ils avaient ramenés d'Inde le contenaient déjà. 
          Certains érudits de l'école de Zhiyi* furent simplement heureux que d'autres écoles exposent les mêmes 
          doctrines qu'eux,  tandis que d'autres vantèrent le bouddhisme 
          venu de loin [d'Inde] et dénigrèrent celui qui était 
          proche d'eux [en Chine],  ou bien encore rejetèrent leurs doctrines 
          anciennes pour en adopter de nouvelles. Ces érudits succombèrent 
        à leur nature démoniaque et à leur ignorance.  
          [...] Zhiyi* donna trois raisons pour lesquelles Shakyamuni arrêta ces bodhisattvas 
          et trois autres pour lesquelles il fit appel aux bodhisattvas Surgis 
          de Terre. Essentiellement,  les bodhisattvas 
          de l'enseignement théorique et les bodhisattvas venus des 
          autres mondes n'étaient pas qualifiés pour hériter 
          de Namu Myoho Renge Kyo,  le cœur 
          du chapitre Juryo*  (XVI). A l'aube des Derniers 
          jours du Dharma,  
          les personnes mauvaises qui calomnieraient le Dharma rempliraient la terre ; le Bouddha rejeta donc l'offre solennelle,  
          préférant faire appel aux bodhisattvas Surgis 
          de Terre. Il leur confia Namu Myoho Renge Kyo pour le salut de l'humanité 
          toute entière. Les bodhisattvas de l'enseignement provisoire 
          n'étaient pas non plus aptes parce qu'ils n'étaient pas 
          les disciples primordiaux du Bouddha. Le Grand-maître* Zhiyi* déclare dans son Hokke Mongu* : "Le Bouddha a dit aux bodhisattvas Surgis 
          de Terre : "Vous êtes mes véritables disciples,  
          destinés à propager le Dharma auquel je me suis éveillé." Zhanlan* déclare,  dans le Hokke 
          Mongu Ki*  : "Quand les fils propagent les enseignements de leur père,  
          ils peuvent sauver tous les êtres." 
          [...] A la fin 
          du second millénaire,  le bodhisattva Kannon renaquit sous la forme de Huisi et le bodhisattva Yakuo se manifesta 
          sous celle de Zhiyi*.  Ils mirent en lumière l'enseignement 
          théorique* et laissèrent dans l'ombre l'enseignement 
          essentiel*. Zhiyi* révéla pleinement le principe des cent états et 
          des mille modalités d'expression de la vie et celui des trois 
          mille domaines d'existence.  
          [...] doublon Le Grand-maître* Zhiyi* dit  : "Parce que les deux enseignements,  théorique* et essentiel*,  
          contredisent totalement les sutras précédents,  il est 
      extrêmement difficile d'y croire et de les comprendre."(réf.) 
      [...] Le Grand-maître* Zhiyi* commente : "En leur coeur, Vasubandhu et Nagarjuna perçurent 
          clairement la vérité mais ne l'enseignèrent pas ; au lieu de cela,  ils exposèrent les enseignements du Mahayana 
          provisoire*,  
          qui convenaient à leur époque. Mais les maîtres 
          bouddhistes qui leur succédèrent n'eurent qu'une compréhension 
          faussée des choses,  s'attachant obstinément à leurs 
          points de vue personnels. Ils finirent par lutter entre eux,  chacun 
          défendant une petite parcelle des enseignements et s'éloignant 
          ainsi totalement de la Véritable 
          voie du Bouddha."(réf.)   
          [...] Car,  dans le même 
          chapitre,  on trouve ce passage  : "Les bouddhas apparaissent en 
          ce monde pour ouvrir à tous les êtres la porte de la sagesse 
          de bouddha." Zhiyi* commente ce passage de la manière suivante  : "Si les gens 
          ne possédaient pas en germe la sagesse de bouddha,  comment le 
          Bouddha pourrait-il dire qu'il veut la développer  ? Il faut 
          comprendre que la sagesse de bouddha est latente en tous les êtres 
          humains."(réf.)   
          [...] C'est pourquoi Zhiyi* affirme  : "Parce que les enseignements théorique* et essentiel* du Sutra du Lotus contredisent tous les sutras 
          antérieurs,  il est extrêmement difficile d'y croire 
          et de les comprendre - non moins difficile que de faire face à 
          un ennemi bien armé." 
          [...] Le Grand-maître* Zhiyi* fait remarquer  : "Sad est un mot sanskrit que l'on traduit par 
          Myo."(réf.) 
          [...] Le Grand-maître* Zhiyi* déclare dans son Hokke Mongu* : "Le Bouddha a dit aux bodhisattvas Surgis 
          de Terre : "Vous êtes mes véritables disciples,  
          destinés à propager le Dharma auquel je me suis éveillé." 
          [...] Zhiyi dit  : "La Grande assemblée fut témoin du fait que 
          seuls les bodhisattvas Surgis de Terre firent ce serment"(réf.). 
          [...] Zhiyi* dit : "C'est par ce paragraphe que débute la troisième 
          partie du chapitre où le Bouddha transmet l'essence de ses enseignements 
          aux bodhisattvas Surgis de Terre."(réf.) 
          [...] [Zhiyi* dit que] les cinq premières démonstrations de ces dix 
          grands pouvoirs supranaturels étaient destinées à 
          ceux qui vivaient à la même époque que Shakyamuni, 
          et les cinq dernières aux générations après 
          sa mort. 
          [...] [Zhiyi* prédit  : "Dans la cinquième 
          période de cinq cents ans, la Voie 
          mystique se répandra et bénéficiera à 
          l'humanité pendant longtemps dans l'avenir."(réf.) 
          [...] Zhiyi* déclare  : "En voyant la pluie faire rage,  on devine la taille 
          du dragon qui l'a provoquée,  et en voyant des fleurs de lotus 
          épanouies,  on devine la profondeur de l'étang sur lequel 
          elles ont poussé."(réf.) 
        Le 
        véritable objet de vénération (Sado,  
      avril 1273 à Toki Jonin) 
    Le bienfait du Sutra du Lotus ne peut être 
            compris et partagé que par les bouddhas. C'est une sorte d'Éveil que même la sagesse des émanations du Bouddha Shakyamuni 
            dans l'univers entier a grand peine à concevoir. C'est pourquoi,  
            comme vous le savez,  le Grand-maître* Zhiyi* a défini le mot Myo [de Namu 
            Myoho Renge Kyo] comme ce qui est mystérieux. Le Sutra prône une grande diversité de pratiques,  mais seuls Zhiyi*, Zhanlan* et Saicho* ont su en comprendre le sens profond. Le Grand-maître Saicho*,  
      en particulier,  fut la réincarnation de Zhiyi*.  
      [...] L'enseignement du chapitre Juryo*  (XVI)  revêt pour moi, Nichiren, une signification particulière. Zhiyi* et Saicho* le comprirent presque entièrement mais ne le révélèrent 
      pas explicitement, et c'est également vrai de Nagarjuna et Vasubandhu. Le Jigage indique : "N'ayant à l'esprit qu'un seul désir, 
      celui de voir le Bouddha, il ne donne pas sa vie à contre coeur." 
      Moi, Nichiren, j'ai fait surgir la bodhéité du plus profond de ma vie en vivant selon cette phrase. C'est ainsi 
      que j'ai révélé les Trois 
        grands Dharmas cachés, en concrétisant le principe 
      d'ichinen sanzen contenu dans le chapitre Juryo*  (XVI). C'est une vérité précieuse 
      que nous devons garder !Le 
      Grand-maître*  du Mont Hiei [Saicho*],  
      se rendit en Chine pour y apprendre le sens profond de cette phrase 
      du Sutra. "Seul" dans "n'ayant à l'esprit qu'un 
      seul désir" désigne l'unique voie pure*  et "l'esprit" 
      indique tous les phénomènes. Le Grand-maître* Zhiyi* expliqua le caractère chinois "coeur" [ou "esprit"] 
      en disant qu'il consiste en quatre traits de pinceau représentant 
      la lune et trois étoiles et qu'il implique que le coeur des 
      hommes ordinaires est fondamentalement pur. Mon interprétation 
      de ce passage est que "Seul" correspond à Myo,  "l'esprit",  
      à Ho,  "désir" à Ren,  "Voir" 
      à Ge et "Bouddha" à Kyo. Pour propager ces cinq caractères de Myoho 
        Renge Kyo,  il faut être prêt à donner sa vie. "N'ayant 
      à l'esprit qu'un seul désir,  celui de voir le Bouddha" 
      implique aussi voir le Bouddha dans son propre coeur,  penser uniquement 
      à voir le Bouddha,  et réaliser que voir son propre coeur 
      équivaut à voir le Bouddha. J'ai atteint la bodhéité,  
      les Trois Corps en vivant cette 
      phrase. En enseignant cela,  je dépasse sans doute Zhiyi* et Saicho*, Nagarjuna et Mahakashyapa. 
      Lettre à Gijo-bo (Sado, mai 1273, à Gijo-bo)   
    Nichiren 
          est le seul à avoir jamais enseigné une telle doctrine. Zhiyi*, Zhanlan* et Saicho* la connaissaient dans leur coeur mais ils ne la proclamèrent 
          pas à voix haute. Il y avait des raisons à leur silence : le Bouddha ne leur avait pas confié cette mission,  le temps n'était 
          pas encore venu et ils n'avaient pas été les disciples 
      du Bouddha dans le passé illimité.  
    [...] Zhiyi* définit ainsi l'Ainsi-Venu  : "Tatagatha est le titre que 
          l'on donne aux bouddhas des 
          dix directions et des trois phases de la vie,  aux deux bouddhas (note),  aux trois bouddhas (note) et à tous les bouddhas,  
      fondamental et transitoires."(réf.)  
      [...] Zhiyi* déclare : " Le principe profond de “l'aspect réel” 
          est le Dharma originel Myoho Renge Kyo."  
        La 
          véritable réalité de la vie (Sado - Ichinosawa, 
      mai 1273 à Sairen-bo) 
    Shakyamuni rencontra les Neuf 
            grandes épreuves parce qu'il enseigna le Sutra du Lotus. 
            Dans un lointain passé,  le bodhisattva Fukyo fut attaqué à coups de bâton et de pierres. Zhu 
            Daosheng fut exilé dans une montagne du Su-thou,  le moine Fadao eut le visage marqué 
            au fer rouge,  et Aryasinha fut décapité. Le Grand-maître* Zhiyi* fut en butte à l'hostilité des trois 
            écoles du Sud et des sept écoles du Nord. Quant 
            au Grand-maître Saicho*,  
            il fut dénigré par les six 
            écoles de l'ancienne capitale Nara. 
            Le Bouddha,  ces bodhisattvas et grands sains étaient tous des 
            adeptes du Sutra du Lotus,  et malgré cela,  ils subirent 
      de grandes persécutions. 
      [...] C'est à juste titre 
            que Zhiyi* déclara : "La propagation du Sutra du Lotus est shakubuku,  la réfutation 
            des enseignements provisoires."(réf.)  
            [...] Le véritable 
            Maître,  le Bouddha Shakyamuni,  pratiqua shakubuku pendant les huit dernières années de sa vie,  le Grand-maître* Zhiyi* pendant plus de trente ans,  et le Grand-maître* Saicho* pendant plus de vingt ans. Nichiren réfute les enseignements 
            provisoires depuis plus de vingt ans,  et les grandes persécutions 
            qu'il a subies pendant cette période sont innombrables. Je 
            ne sais pas si elles sont égales aux neuf 
            grandes persécutions subies par le Bouddha,  mais il est 
            certain que ni Zhiyi* ni Saicho* ne rencontrèrent jamais des persécutions aussi graves 
            que celles subies par Nichiren pour la cause du Sutra du Lotus. 
            Ils ne suscitèrent que jalousie et calomnies,  alors que j'ai 
            été à deux reprises exilé par le Régent,  
            cette fois dans une province lointaine. 
            [...] Mes disciples ont également 
            été exilés et jetés en prison,  tandis 
            que les croyants laïcs qui me suivent ont été expulsés 
            et leurs biens confisqués. Comment les persécutions 
            endurées par Nagarjuna, Zhiyi* ou Saicho* pourraient-elles être comparables  ? Comprenez donc que 
            la personne qui pratique le Sutra du Lotus,  exactement comme 
            le Bouddha l'enseigne,  sera immanquablement attaquée par les trois grands ennemis. Shakyamuni lui-même, Zhiyi* et Saicho* furent les trois seuls à pratiquer en parfait accord avec l'enseignement 
            du Bouddha,  en plus de deux mille ans. Maintenant,  à l'époque 
            des Derniers jours du Dharma,  
            les seuls pratiquants de 
            cette sorte sont Nichiren et ses disciples. Si nous ne pouvons être 
            considérés comme des pratiquants fidèles aux 
            enseignements du Bouddha,  alors Shakyamuni, Zhiyi* et Saicho* ne peuvent pas l'être non plus. Pourrait-on appeler pratiquants 
            du Sutra du Lotus Devadatta, Kokalika, Sunakshatra, Kukai*, Ennin*, Enchin, Shandao, Honen, Ryokan et leurs semblables  ? Le Bouddha Shakyamuni, Zhiyi*, Saicho,  ou Nichiren et ses disciples 
            pourraient-ils être des adeptes des écoles Nembutsu, Shingon, Zen, Ritsu ou autres  ?  
            La Pratique telle 
          que le Bouddha l'Enseigne (mai 
          1273 à 
      plusieurs de ses disciples) 
    Zhu 
          Daosheng fut banni sur les montagnes de Su-thou,  le moine Fa-zu fut assassiné,  le Maître 
          du tripitaka, Fadao,  eut le 
          visage marqué au fer rouge et le Maître 
          du Dharma Hui-yuan fut réprimandé 
          et inculpé. Le Grand-maître* Zhiyi* dut affronter en débat les dix 
          maîtres de la Chine du Sud et du Nord,  et le Grand-maître* Saicho* réfuta les conceptions erronées des six 
      écoles de Nara. 
      [...] Quelque 
          cinq cents ans après le début 
          de l'époque du Dharma formel,  le Grand-maître* Zhiyi* apparut en Chine et réfuta les principes erronés des écoles 
          du Nord et du Sud afin d'établir l'enseignement correct. Sur 
          le plan de l'étude doctrinale,  il élabora le principe 
          des cinq périodes,  et 
          sur le plan des pratiques de méditation-samadhi,  
          il forgea le concept d'ichinen 
          sanzen. La Chine tout entière fit son éloge,  en l'appelant 
          Petit Shakyamuni. Pourtant,  parmi les trois 
          sortes de discipline,  il enseigna la méditation (note) et la sagesse-prajna parfaites,  
      mais pas les préceptes de l'enseignement parfait*. 
      [...] Ensuite,  mille huit cents ans après la mort du Bouddha,  le Grand-maître* Saicho* apparut au Japon et réfuta les doctrines erronées des six écoles bouddhiques 
          répandues pendant deux cents ans ou plus,  depuis l'époque 
          de l'empereur Kimmei. De plus,  
          il énonça les préceptes menant à l'Éveil 
          immédiat et parfait [que Zhiyi* n'avait pas révélés]. Ce furent les préceptes 
          d'ordination selon l'enseignement 
          parfait* conférés au kaidan du Mont Hiei. 
          [...] [A propos 
          de l'avenir],  le Bouddha déclara  : "Au cours de la 
          dernière des cinq périodes          de cinq cents ans,  après mon parinirvana,  
          propagez largement ce Sutra [du lotus] et ne laissez jamais son flot 
          tarir."(réf.) Et le Grand-maître* Zhiyi* fit cette prédiction  : "Dans la cinquième 
        période de cinq cents ans,  le Dharma Merveilleux se répandra et apportera des bienfaits à l'humanité pour longtemps dans l'avenir."(réf.) 
          [...] Un brahmane d'Inde dit un jour  : "Cent ans après ma mort,  le Bouddha 
          apparaîtra en ce monde." Et un lettré confucéen fit cette prédiction  : "D'ici mille ans,  le bouddhisme 
          sera introduit en Chine."(note) Même de telles prédictions,  émanant de personnes 
          ordinaires,  coïncident avec la vérité comme les deux 
          moitiés d'un même sceau. Comment,  dans ce cas,  les 
          affirmations de Saicho* et de Zhiyi* [considérés comme les bouddhas de l'époque du Dharma 
          formel],  ou les claires prédictions sorties de la bouche d'or 
          des bouddhas Shakyamuni et Taho pourraient-elles être fausses ? 
          [...] Autrement dit,  sans briser les entraves karmiques qui ont été les nôtres,  il nous est toujours possible 
          d'atteindre la bodhéité. C'est pourquoi Zhiyi* écrivit  : "Les autres sutras ne promettent la bodhéité 
          qu'aux personnes bonnes mais pas aux personnes mauvaises... Seul le Sutra du Lotus prédit que tous parviendront à 
          la bodhéité."(réf.) Et Zhanlan* indique  : "Seul l'enseignement 
          parfait* permet de changer le lien d'opposition en lien d'adhésion. Les 
          trois autres formes d'enseignement considèrent ces deux sortes de causalité [lien d'opposition 
          et lien d'adhésion] comme strictement séparées."(réf.) 
      Réponse au seigneur 
          Hakiri Saburo (Sado, 
      3 août 1273 à Hakiri Sanenaga)  
     Le bodhisattva Yakuo apparut sous la forme du Grand-maître* Zhiyi*,  
          le bodhisattva Kanzeon prit celle 
          du Grand-maître* Huisi,  
          et le bodhisattva Maitreya prit 
          l'apparence de Fudaichi. De 
          plus,  les disciples Mahakashyapa et Ananda propagèrent les 
          enseignements du Bouddha après sa disparition,  le premier pendant 
          vingt ans et le second pendant quarante ans. Pourtant,  durant tout ce 
          temps,  les héritiers légitimes du Bouddha,  ceux à 
          qui il confia les enseignements de Myoho Renge Kyo,  n'apparurent toujours 
      pas. 
      [...] Le Bouddha Shakyamuni a précisément désigné 
          la cinquième période 
          de cinq cents ans après sa disparition,  et non les deux mille 
          ans des époques du Dharma correct et du Dharma formel,  comme l'époque 
          où se propagerait le Sutra du Lotus. Le Grand-maître*  Zhiyi* a déclaré  : "Dans la cinquième période 
          de cinq cents ans,  le Dharma Merveilleux se répandra et apportera des bienfaits à 
          l'humanité pour longtemps à l'avenir", (réf.)  indiquant ainsi que la propagation ne se ferait qu'à 
          une époque ultérieure.  
          [...] Ainsi les six présages décrits dans le chapitre Jo*  (I) du Sutra du Lotus sont des présages plus importants 
          que tous ceux qui étaient jusqu'alors apparus du vivant du Bouddha 
      Shakyamuni. Et les grands présages décrits dans le chapitre Yujutsu*  (XV) sont encore beaucoup plus considérables. C'est pourquoi Zhiyi* déclara  : "L'intensité de la pluie permet d'imaginer 
      la taille du dragon [qui l'a fait tomber] et la vue de la fleur de lotus 
      permet de deviner la profondeur de l'étang [sur lequel elle pousse."(réf.)  Quant à Zhanlan*,  
      il écrivit  : "Les sages savent lire les présages 
      et comprendre ce qu'ils annoncent,  comme les serpents savent reconnaître 
      la trace des serpents."(réf.) 
      Réfuter l'opposition 
        au Dharma bouddhique pour se libérer de ses fautes passées (Sado, 1273 
      à Shijo Kingo) 
    Le Grand-maître* Zhanlan* commente cela de la manière suivante  : "La véritable ainsité se révèle 
      immanquablement dans tous les phénomènes,  et tous les phénomènes 
      possèdent immanquablement les dix 
        modalités d'expression de la vie. Les dix 
          modalités (nyoze) sont immanquablement en jeu dans les dix 
            mondes-états et les dix 
              mondes-états comprennent,  immanquablement,  à la fois 
      le sujet et son environnement." Zhiyi fait ce commentaire  : "Tous les phénomènes comportant 
        les dix modalités,  les dix 
        mondes-états et les trois 
      mille mondes sont les ainsités du Sutra du Lotus."(réf.) Le Grand-maître* Huisi déclare  : "Question. Qu'appelle-t-on Miao Fa Lian Hua 
      Jing (Myo Ho Renge Kyo) ? Réponse. 
      Miao (Myo) indique que tous les êtres vivants sont myo ou merveilleux. 
      Fa (Ho) indique que tous les êtres vivants sont ho, dharmas."(réf.) Et Zhiyi* dit encore  : "Le Dharma qui régit tous les êtres 
      vivants est myo [mystique ou merveilleuse]."(réf.) 
      [...] Le Grand-maître* Zhiyi*,  
        dans son Maka Shikan,  
        déclare : "L'ignorance et l'illusion ne sont pas,  par essence,  
        différentes de l'Éveil. Mais en raison de l'obscurité,  c'est 
        l'ignorance qui se manifeste plutôt que l'Éveil." Le Grand-maître* Zhanlan* commente cela de la manière suivante  : "l'Éveil ne constitue 
        pas une entité séparée,  elle fait intégralement 
        partie de l'obscurité fondamentale ; et l'obscurité fondamentale 
        n'est pas une entité distincte,  elle fait entièrement partie 
        de l'Éveil." 
        [...] Question. 
        Le Grand-maître* Zhiyi* a expliqué que le terme Myoho Renge est utilisé selon deux 
        sens différents,  l'un désignant l'essence de Myoho Renge 
        et l'autre n'étant qu'une image. En quoi consistent ces deux sortes 
        de renge,  ou lotus  ? Réponse. 
      Le sens de renge,  le lotus,  utilisé comme image,  est parfaitement 
      expliqué en trois points [dans les commentaires de Zhiyi*] 
      par les trois métaphores du bourgeon du lotus qui contient la graine ; de la fleur de lotus qui,  en s'épanouissant,  révèle 
      la graine contenue en elle ; et de la fleur de lotus qui tombe pour donner 
      un fruit. Il suffit donc de s'y reporter. Par rapport au lotus correspondant 
      à l'essence de Myoho Renge,  on trouve dans le 7e volume du Hokke 
        Gengi l'explication suivante : "renge" n'est pas un symbole ; c'est le nom réel de l'ainsité. 
      Par exemple,  au début du kalpa 
        de continuité,  rien dans le monde ne possédait encore 
      de nom. Le sage observa les principes qui gouvernaient toutes choses et 
      attribua à chacune le nom qui convenait." Dans le même 
      texte,  on lit aussi : "Maintenant,  le mot renge n'est pas utilisé 
      dans un quelconque sens symbolique. Il désigne l'enseignement exposé 
      dans le Sutra du Lotus. Cet enseignement est pur et sans souillures,  
      et il élucide la complexité des relations de cause et d'effet. 
      C'est pourquoi on l'appelle renge ou lotus. Ce n'est pas une métaphore,  
      une image,  mais le nom désignant la véritable ainsité révélée par la méditation du Sutra du 
        Lotus." 
        [...] Ce passage 
        de commentaires dans le Hokke Gengi du Grand-maître* Zhiyi* signifie que le principe suprême [qu'est le Dharma Merveilleux] n'avait pas de nom à l'origine. Quand le sage,  
        observant les principes et assignant un nom à toute chose,  s'éveilla 
        à ce Dharma Merveilleux unique 
        possédant simultanément la cause et l'effet [renge],  il 
        l'appela Myoho Renge. Ce Dharma unique qu'est Myoho Renge régit 
        tous les phénomènes dans les dix 
        mondes-états et les trois mille conditions de vie,  sans en 
        omettre aucun. Quiconque pratique ce Dharma crée une cause dont 
        il obtient simultanément l'effet,  la bodhéité.  
        [...] La plante qu'est le lotus a ceci de semblable 
        au principe de Myoho Renge qu'elle contient simultanément la cause 
        [le bourgeon] et l'effet [la graine]. Par conséquent la plante 
        en est venue à porter le même nom que le principe. Le lotus 
        qui pousse dans l'eau est une plante à deux variétés,  
        l'une rose et l'autre blanche. Au sens figuré,  on utilise le lotus 
        comme une métaphore. Elle nous aide à clarifier le difficile 
        concept de Myoho Renge. C'est le sens du commentaire du Grand-maître* Zhiyi* quand il dit que grâce à cette image,  le Dharma Merveilleux,  
        difficile à saisir,  devient plus facile à comprendre. 
        [...] Question. 
        Comment savons-nous que,  dans ce passage,  le lotus désigne l'essence 
        du Dharma  ? Réponse. 
      Parce que Zhiyi* et Zhanlan* le citent pour expliquer l'essence du Sutra du Lotus. Et dans 
      son commentaire,  le Grand-maître Saicho* écrit lui aussi  : "Question  : Quelle est l'essence 
      du Sutra du Lotus  ? Réponse. C'est "le véritable 
        aspect tous les phénomènes."(réf.) Ce commentaire 
      élucide la question. (Les maîtres de l'époque ont 
      conservé ce commentaire secret et n'ont pas révélé 
      le nom de l'essence,  mais ce passage fait clairement allusion à 
      Myoho Renge.) 
      [...] On lit dans le Sutra : "...tout ce 
        qui caractérise le monde est éternel."(réf.)  
        Ces passages sont les preuves littérales avancées par les lettrés de notre temps. Mais 
        pour ma part,  je trouve plus probant le passage du chapitre Hoben*  (II) sur le véritable aspect de tous 
        les phénomènes,  et le passage en quatre strophes du 
        chapitre Jinriki*  (XXI) mentionnant "tous les principes 
        maîtrisés par l'Ainsi-venu."(réf.) Ce dernier passage est également cité dans le commentaire 
        du Grand-maître* Zhiyi* formulant cinq principes majeurs pour comprendre le Sutra du Lotus. Par conséquent,  ce 
        passage précis [du chapitre Jinriki* (XXI)] me semble la preuve irréfutable que 
        c'est bien l'essence du Dharma Merveilleux qui est désignée. 
        [...] Question. 
        Mais qu' est-ce qui permet d'affirmer que Myoho Renge Kyo,  inclus dans 
        le titre de chaque chapitre,  désigne le lotus en tant qu'essence 
        réelle du Dharma Merveilleux  ? Puisque le Grand-maître* Zhiyi*,  
        en commentant le titre du Sutra du Lotus,  l'interprète 
        comme une image,  ne devrions-nous pas plutôt penser que le lotus 
      est utilisé comme métaphore  ? Réponse. 
      Le renge,  lotus,  dans le titre du Sutra est expliqué à 
      la fois comme essence réelle et comme métaphore. Vous parlez 
      de l'interprétation,  donnée par Zhiyi*,  
      du lotus comme d'une métaphore. C'est l'explication que l'on trouve 
      dans le premier volume du Hokke Gengi où il commente les six métaphores des enseignements essentiel* et  théorique*. 
      Mais dans le septième volume du même ouvrage,  il interprète 
      le lotus comme l'essence réelle du Dharma Merveilleux. Ainsi,  la doctrine de Zhiyi* est sans faille car on y trouve les deux interprétations,  l'explication 
      du lotus dans le titre du Sutra à la fois comme essence 
      réelle et comme métaphore.  
      [...] Quand le Grand-maître* Huisi commenta les cinq caractères Myo Ho Ren Ge Kyo,  il dit : "Myo 
        [merveilleux ou mystique] désigne une propriété de 
        tous les êtres vivants. Ho indique que tous les êtres vivants 
        sont ho ou l'essence réelle du Dharma. Renge est une plante,  le 
        lotus,  employée ici par le Bouddha au sens figuré." 
        Ne dirait-on pas que Zhiyi* aussi bien que Huisi ont considéré 
        le lotus comme une image ? Réponse. 
      L'interprétation de Huisi est la même que celle de Zhiyi*. 
      Les sutras n'établissent pas de façon tout à fait 
      claire que les deux interprétations sont possibles,  autrement dit 
      que l'on peut considérer le lotus à la fois comme une essence 
      réelle et comme une image. Mais Huisi et Zhiyi* ont pu distinguer ces deux aspects en s'appuyant sur les traités 
      de Vasubandhu et de Nagarjuna.  
      [...] Zhiyi* commente ce passage du Hokke Ron de la manière suivante  : "Pour expliquer le sens de ce 
        traité,  on pourrait dire que l'Ainsi-venu,  afin de permettre aux 
        simples mortels de saisir l'aspect pur et merveilleux du Corps 
        du Dharma*,  
        leur montre le lotus qui fleurit,  illustrant ainsi le principe mystique 
        de la véritable cause. Et quand l'Ainsi-venu se mêle à 
        la multitude des auditeurs-shravakas et s'assied sur un lotus,  il leur révèle le lotus résultant 
      du principe mystique du véritable effet."(réf.)  De nouveau,  
      lorsque Zhiyi* veut donner une explication détaillée de cette double interprétation 
      du lotus,  à la fois comme essence réelle et comme métaphore,  
      outre le passage du Hokke Ron mentionné plus haut,  il cite le Sutra 
        Daijuku,  dans lequel on lit : "Je m'incline maintenant avec 
      respect devant le lotus du Bouddha." Il écrit : "D'après 
      le Sutra Daijuku,  le lotus représente à la fois 
      la cause et l'effet de la pratique religieuse. Quand les bodhisattvas 
      vont s'asseoir sur le lotus,  c'est le lotus de la cause. Mais le lotus 
      du Bouddha,  devant lequel on s'incline avec respect,  est le lotus de l'effet. 
      Ou,  comme il est dit dans le Hokke 
        Ron,  c'est le lotus résultant du principe mystique du 
      véritable effet. Autrement dit,  les bodhisattvas,  grâce à 
      leur pratique du Dharma du lotus,  obtiennent comme résultat le 
      lotus du domaine de l'environnement. 
      [...] Et ailleurs,  
        il [Zhiyi*] 
        dit  : "Si ce n'était par le lotus,  comment pourrait-on 
        illustrer les divers enseignements décrits plus haut  ? On 
        emploie l'expression Myoho Renge parce qu'elle désigne à 
        la fois le Dharma et l'image."(réf.)  
        [...] Zhiyi* dit : "Même les successeurs du Bouddha des enseignements 
        provisoires ne connaissent personne ayant reçu directement 
        l'enseignement de ce Bouddha  ; et ceux qui ont reçu son enseignement 
        ne connaissent personne ayant reçu directement l'enseignement du 
        Bouddha qui a révélé sa véritable identité."(réf.) Le Grand-maître* Saicho* explique  : "C'est une voie directe mais ce n'est pas la Grande 
        Voie directe."(réf.) Il dit encore  : "Parce qu'ils ignorent encore la Grande Voie 
        directe qui conduit à l'Éveil."(réf.)  
        [...] Un passage (note) du chapitre Yujutsu*  (XV) mentionne une période de cinquante kalpa mineurs qui,  en raison des pouvoirs supranaturels du Bouddha,  
        ne parut pas plus longue qu'une demi-journée aux membres de l'Assemblée ; à ce propos le Grand-maître* Zhiyi* fait le commentaire suivant : "Ce laps de temps en apparence très 
        court,  les éveillés le perçurent comme la longue 
        période de cinquante kalpa mineurs ; mais à ceux qui étaient encore dans l'illusion,  cette 
      longue période parut aussi courte qu'une demi journée."(réf.) 
      [...] Dans son 
        commentaire, Zhiyi* introduit les termes "personnes éveillées" et 
        "personnes dans l'illusion". Selon lui,  les membres de l'Assemblée 
        ayant reçu l'enseignement du Bouddha sous une forme transitoire 
        étaient dans l'illusion,  et croyaient donc que le temps écoulé 
        n'excédait pas une demi-journée,  alors que c'était 
        une impression fausse. Tandis que les bodhisattvas Surgis 
        de Terre,  étant,  pour leur part,  des "éveillés",  
        considéraient ce laps de temps comme une durée de cinquante kalpa mineurs,  ce qui était 
        une juste compréhension des faits. 
        [...] [L'école 
        de] Zhiyi* commente cela en disant  : "Ce Sutra du Lotus fait pousser 
        les graines de la bodhéité que possèdent tous les 
        êtres dans les six voies. 
        Mais en s'opposant au Sutra,  on détruit les graines de 
        la bodhéité."(réf.) Moi,  Nichiren,  je voudrais dire ceci  : dans le Sutra du 
        Lotus se trouvent les graines de la bodhéité pour 
        les êtres dans chacun des dix 
        mondes-états. Mais s'opposer à ce Sutra équivaut 
        à brûler les graines de la bodhéité contenues 
        dans chacun des dix mondes-états. 
        Ceux qui le font tomberont inévitablement dans l'enfer avici. 
        Et comment pourront-ils en sortir de nouveau  ? 
        [...] Question. 
        Les Grands-maîtres Huisi, Zhiyi* et Saicho* ont utilisé le Sutra du Lotus pour répandre largement 
        le Corps du Dharma*, 
        le Corps de Sagesse* et le Corps de Manifestation* du Véhicule unique, mais pourquoi n'ont-ils pas récité Namu Myoho Renge Kyo  ? Est-ce 
        parce qu'ils ignoraient le lotus de l'essence réelle ou parce qu'ils 
      ne s'y sont jamais éveillés  ? Réponse. 
      Le Grand-maître* Huisi fut,  dit-on,  une incarnation du bodhisattva Kannon,  
      et le Grand-maître* Zhiyi*,  
      une incarnation du bodhisattva Yakuo. 
      S'il en est ainsi,  ils étaient présents au Pic 
        du Vautour lorsque le Bouddha exposa le chapitre Juryo*  (XVI) de l'enseignement 
          essentiel*,  
      et ils s'éveillèrent donc alors au lotus de l'essence réelle. 
      Mais lorsqu'ils réapparurent en ce monde [respectivement sous la 
      forme de Huisi et de Zhiyi*],  
      ils savaient que le temps propice n'était pas encore venu de répandre 
      le Dharma Merveilleux. Par conséquent,  
      aux termes "Dharma Merveilleux" 
      [Myoho],  ils substituèrent les termes "concentration et intuition" 
      [shikan],  et s'engagèrent plutôt dans la pratique d'ichinen 
        sanzen par la Triple contemplation 
          de l'unité. Mais ces Grands-maîtres récitèrent Namu Myoho Renge Kyo en privé,  
      et ils étaient intérieurement convaincus que ces mots exprimaient 
      la vérité.  
      [...] Les cinq 
        caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo sont le Grand Dharma pur qui doit 
        se répandre largement à l'époque des Derniers 
        jours du Dharma. 
        Il fut transmis aux grands bodhisattvas Surgis 
        de Terre aussi nombreux que les particules de mille mondes réduits 
        en poussière, afin qu'ils le répandent largement. C'est 
        pourquoi Huisi, Zhiyi et Saicho*, 
        bien que connaissant parfaitement la vérité au fond de leur 
        coeur, ont laissé la tâche de la propagation au guide et 
        au maître de l'époque des Derniers 
        jours du Dharma, 
        en s'abstenant de l'accomplir eux-mêmes. 
        L'ainsité 
        du Dharma Merveilleux (Sado, 1273 
        ? à Sairen-bo) 
     
     Zhiyi fait ce commentaire  : "Tous les phénomènes comportant 
      les dix modalités,  les dix 
        mondes-états et les trois 
          mille mondes sont les ainsités du Sutra du Lotus."(réf.)  
          [...] Dans leur 
        cœur,  ils avaient compris le sens du Sutra du Lotus,  mais 
        ils ne l'exposèrent pas précisément. Une transmission 
        orale existe à ce sujet. Zhiyi* et Saicho* enseignèrent bien le Sutra du Lotus mais ils ne révélèrent 
        pas l'objet de vénération [gohonzon] de l'enseignement essentiel*,  
        les quatre bodhisattva,  
        le Grand sanctuaire et les sept 
        caractères Na Mu Myo Ho Ren Ge Kyo. 
      [...] Le moine Tokuichi, dont on vantait la grande 
        vertu, s'adressa au Grand-maître* Zhiyi* en ces termes insultants : "Eh bien, Zhiyi*, 
        de qui es-tu donc le disciple  ? Avec une langue de moins de trois 
        pouces, tu dénigres les enseignements prononcés par la longue 
        et large langue du Bouddha  
        ! " Tokuichi dit encore : 
        « Il [Zhiyi*] 
      doit être assurément un pervers et un fou."  
      [...] Le 
      Grand-maître* Zhiyi* eut confiance en Shakyamuni,  suivit fidèlement son enseignement,  
      défendit les principes de l'école Hokke et les propagea à travers toute la Chine. Nous autres,  qui avons 
      hérité de la doctrine de Zhiyi*,  
      représentons l'école Hokke du Mont Hiei et travaillons à 
      répandre ses enseignements partout au Japon." Du vivant 
      du Bouddha,  ainsi que pendant les deux mille ans des époques du Dharma correct et du Dharma 
        formel [qui suivirent sa disparition],  il n'y eut que trois pratiquants du Sutra du Lotus. Le Bouddha Shakyamuni lui-même, Zhiyi* et Saicho*.  
        [...] Si l'on s'en 
        tient à la prédiction du Sutra ["haines et jalousies 
        seront pires encore après son trépas"], Zhiyi* et Saicho* n'ont pas accompli la prophétie du Bouddha. Cela veut dire que 
        le Pratiquant du Sutra du Lotus doit apparaître au début 
        de l'époque des Derniers jours 
        du Dharma,  
        en parfait accord avec la prédiction du Bouddha. 
        [...] Toutes ces 
        épreuves ont été pour moi plus graves que celles 
        du Bouddha de son vivant. Ce sont des difficultés telles que Zhiyi* et Saicho* n'en ont jamais rencontrées. 
        Le pratiquant 
          du Sutra du Lotus rencontrera des persécutions (Sado, 14 
      janvier 1274 à Toki Jonin, Shijo Kingo, Kawanobe et Yamato Ajari) 
    Question. — Quelles sont les lois ésotériques  qu'au cours de plus de deux  mille ans qui se sont écoulés depuis la mort de l'Ainsi-Venu, Nagarjuna, Vasubandhu, Zhiyi, Saicho,  ont laissées de côté ? Réponse. — L'objet fondamental de la vénération (gohonzon), l'estrade d'ordination (kaidan) (note)  et les cinq  caractères du titre (daimoku), qui relèvent de  la doctrine de l'état originel (honnu). 
        [...] Zhiyi dit : «Dès l'origine
        
        c'est en suivant ce Bouddha que nous avons fait naître en nous l'esprit d'Éveil. C'est en suivant ce Bouddha que  nous atteindrons la terre d'où l'on  ne rétrograde pas. De même que tous les  fleuves doivent aller emplir la mer, les liens bouddhiques nous conduisent vers une vie d'assistance (note)  » (réf.) 
[...] Selon Zhiyi faisant allusion (note)  aux temps actuels : « La dernière période de cinq cents ans recevra pleinement les bienfaits de la Voie merveilleuse». 
[...] Zhiyi a dit : «L'araignée tend-elle sa toile, une chose, heureuse va arriver. Le corbeau croasse-t-il, un visiteur va venir. Il en est ainsi pour les petites choses, à plus forte raison pour les  grandes. 
Traité sur l'essentiel du Lotus (Minobu, le 29 juin 1274, à Toki Jonin)  
    Quand Zhiyi* parlait de "Tirer de l'indigo un bleu encore plus profond"(réf.),  
          il voulait dire que ce qui est teint avec de l'indigo devient plus bleu 
          que l'indigo lui-même. Pour nous,  le Sutra du Lotus est 
          l'indigo et l'intensité croissante de notre pratique est d'"un 
      bleu encore plus profond." 
      Enfer 
          et bodhéité (Minobu, le 11 juillet 1274 à 
      la mère de Nanjo Tokimitsu) 
    C'est pourquoi le Grand-maître* Zhiyi* dit, à propos du passage [du chapitre Yakuo* (XXIII)] du Sutra, dans le Hokke 
          Mongu* : "Ce ne sont pas seulement ceux qui vivent à l'époque 
          du Bouddha qui obtiendront de grands bienfaits. Dans la cinquième 
          période de cinq cents ans, la Voie mystique se propagera 
          [et contribuera au bien-être de l'humanité] pour longtemps 
      dans l'avenir."(réf.)   
      [...] La possibilité 
          pour les personnes des deux véhicules d'atteindre la bodhéité a été révélée 
          pour la première fois dans le Sutra du Lotus. Le Grand-maître*  Zhiyi* a affirmé cela et comment un maître aussi éclairé 
          pourrait-il avoir fabriqué des théories mensongères 
          n'étant fondées ni sur les mots ni sur le sens des sutras,  
          comme l'ont fait Kukai* et Ennin*  ? Le Sutra du Lotus prédit que Devadatta atteindra la bodhéité dans une terre appelée Voie 
          céleste [tendo],  mais quel autre sutra affirme qu'une personne 
          aussi mauvaise peut obtenir le suprême bienfait  ? Même 
          en laissant de côté cette question,  quel autre sutra enseigne 
          l'implication réciproque des dix mondes-états,  
          ou la possibilité pour les végétaux de manifester 
          l'état de Bouddha  ? Zhiyi* a expliqué [ce principe de l'Éveil des végétaux]  (note) en disant  : "Tout ce qui est doté de couleur et de 
          parfum est une manifestation de la Voie 
          du milieu."  
          [...] Le Grand-maître* Zhiyi* est l'un des maîtres qui ont permis à le flambeau du bouddhisme 
          de continuer à briller à travers l'Inde,  la Chine et le 
          Japon. Et il est un grand sage qui parvint à l'Éveil au monastère 
          Puxien  ; il est aussi la réincarnation d'un bodhisattva (note) et parvint à l'Éveil 
          par sa propre sagesse. Comment aurait-il pu formuler une interprétation 
          personnelle qui ne soit pas fondée sur les sutras ou les traités ? 
          [...] C'est seulement en observant ce précepte que 
          les bouddhas des trois phases de 
          la vie ont obtenu le Corps du Dharma*,  
          le Corps de Manifestation* et le Corps 
          de Sagesse*,  
          et sont devenus des bouddhas dans le passé 
          infini et dans l'avenir sans limites. A ce propos,  le Grand-maître* Zhiyi* écrivit  : "Le Bouddha conserva ce précepte secret 
          et ne le révéla dans aucun autre sutra que le Sutra 
          du Lotus."(réf.)  De nos jours,  ceux qui vivent à l'époque des Derniers 
          jours du Dharma et se consacrent à la pratique de Myoho Renge Kyo telle qu'elle 
          est enseignée dans le Sutra,  qu'ils soient sages ou 
          ignorants,  moines ou laïcs,  de la plus haute ou de la plus basse 
      condition,  ne peuvent manquer d'atteindre la bodhéité. 
          Enseignement, 
          pratique et preuve (Minobu, 1274 
      ? à Sammi-bo)  
    Une personne a deux épaules,  
          la gauche et la droite,  sur lesquelles se trouvent deux divinités 
          appelées,  l'une, Domyo,  
          et l'autre, Dosho. Ce sont deux 
          divinités que Bonten, Taishaku, Nitten et Gatten ont envoyées à chaque personne pour la protéger. 
          Depuis le moment où elle entre dans la matrice de sa mère 
          jusqu'au dernier instant de sa vie,  elles accompagnent cette personne 
          comme son ombre ou comme ses yeux. Si elle commet des fautes ou de bonnes 
          actions,  Domyo et Dosho rapportent tout aux divinités du ciel,  
          sans omettre le plus infime détail,  fut-il aussi minuscule qu'une 
          goutte de rosée ou un grain de poussière. C'est dit dans 
          le Sutra 
          Kegon*,  
          et cité par le Grand-maître* Zhiyi* dans le 8e volume de son Maka 
      Shikan. 
      L'unité 
      de mari et femme (Minobu,  le 27 janvier 1275,  à Nichigen-nyo) 
    Bonten, Taishaku,  le Nitten et Gatten ayant confié les 
      hommes à ces deux divinités,  celles-ci les accompagnent 
      comme leur ombre et comme leurs yeux,  dès leur conception dans 
      le ventre maternel,  jusqu’à la fin de leur vie. Qu’ils 
      commettent mauvaises actions ou actes méritoires,  elles le disent 
      aux cieux dans les détails sans laisser échapper la moindre 
      goutte ou la moindre poussière. Elles apparaissent 
      dans les phrases du Sutra Kegon*,  
      et sont citées par le Grand-maître*  Zhiyi* dans le 8e volume de son Maka 
        Shikan. Toutefois,  elles abandonnent les personnes à la 
      foi faible,  même s’il s’agit d’une femme gardant 
      le Sutra de la Fleur du Dharma. 
      Réponse 
          à l’épouse de Messire Shijo Kingo ( Minobu, 
      le 27 janvier 1275, à Nichigen-nyo)  
     Des maîtres tels que Jizang (Grand-maître*  Jiaxiang) de l’école Sanron, Chokan,  
        (Cheng-guan) de l'école Kegon et Jion (Kui-ji dit Cien) de l’école Hosso n’avaient pas conscience de la profondeur et de la supériorité 
        comparative des enseignements bouddhiques,  que ce soit pour les textes 
        internes ou externes au bouddhisme. Pourtant,  leur foi dans le bouddhisme 
        était si forte qu’ils suivirent Zhiyi*,  
        en dédaignant leurs propres position et réputation. Je ne 
        saurais donc dire si,  oui ou non,  ces maîtres étaient capables 
        de s’affranchir des illusions 
      de la vie et de la mort par la force de leur repentir (sange). 
      [...] A son arrivée en Chine, Shubhakarasimha*, après avoir consulté les trente fascicules qui constituent 
        les trois œuvres principales du Grand-maître* Zhiyi*,  
        tel le Maka Shikan,  
        resta bouche bée d’admiration et se dit : "Le Sutra Vairocana* ne parvient pas au niveau du Sutra du Lotus. Il est donc impossible 
        d’en répandre les enseignements en Chine.  
        [...] Les maîtres des trois 
        écoles du Nord et sept écoles du Sud ont médit 
        du Grand-maître* Zhiyi*,  
        mais comme les deux souverains des dynasties Chen (557 - 589) et Shui (581 - 618) le vénéraient,  le peuple ne l'accabla pas de 
        sa haine. Au Japon,  le Grand-maître* Saicho* jouissait de la profonde confiance de trois empereurs Kammu, Heizei et Saga,  
        si bien que ses pires ennemis ne pouvaient rien contre lui.  
      Souverains de notre 
          pays (Minobu, 
      février, 1275) 
    Le Grand-maître*  Zhiyi* commente  : "On reçoit grâce à la force de 
        la foi et on garde grâce à la force de l'invocation". 
        Il déclare encore  : "Ce sutra est difficile à 
        garder. Celui qui le garde,  ne serait-ce qu'un moment,  me réjouira 
      et réjouira tous les bouddhas". 
      La difficulté 
          de garder la foi (Minobu, mars 1275, 
      à Shijo Kingo)  
    Le Grand-maître* Zhiyi* écrivit : "Ce sutra Myoho 
          Renge Kyo*,  
          devant lequel je m'incline - dans le seul casier qui le contient,  avec 
          ses huit rouleaux,  ses vingt-huit chapitres et chacun de ses 69 384 
          caractères - est le véritable Bouddha qui enseigne le 
      Dharma bénéfique à tous les êtres vivants."  
      [...] C'est pourquoi le Grand-maître* Zhiyi* écrivit qu'il fallait utiliser la méthode "en fonction 
          du temps"(réf.).  
          Lettre à Horen (Minobu, 
      avril 1275 à Soya Kyoshin)  
    Le Bouddha répondit : "Imaginons qu'un couple ait sept 
            enfants et que l'un d'eux tombe malade. Même si le père 
            et la mère portent un amour égal à tous leurs 
            enfants,  c'est pour celui qui est malade qu'ils s'inquiéteront 
            le plus."(réf.) Zhiyi* a cité ce passage dans le Maka 
            Shikan. Le Bouddha considère tous les hommes comme 
      ses enfants. 
      A l'Hiver Succède 
          Toujours le Printemps (Minobu, mai 1275, 
      à Myoichi-Ama)  
    Il existe 
          par ailleurs deux périodes où le Sutra du Lotus se propage  : ce sont l’époque du Bouddha et la fin 
          du Dharma. L’ascèse également montre deux significations  : du vivant de l’Éveillé,  c’était l’unique 
          l'enseignement parfait*,  
          alors que le temps présent,  fin du Dharma (mappo) après 
          le parinirvana du Bouddha,  est 
          le temps où uniquement la doctrine 
          primordiale doit être propagée (note). 
          Cela fait désormais plus de deux cents ans que le temps de la 
      propagation de la doctrine éphémère est révolu. Seuls Zhiyi* et Saicho* étaient capables de la propager.  
      Le Grand-maître* Zhiyi* disait  : “la dernière période      de cinq cents ans sera largement humectée par la voie merveilleuse”. (réf.) 
      Réponse à 
      Dame Myoichi (Minobu, mai 1275 à Myoichi)  
    Entre la 
          fin du quatrième centenaire et le début du cinquième 
          centenaire après l'introduction,  sous la dynastie des 
          Han postérieurs,  du bouddhisme en Chine,  sous les dynasties Chen  et Shui,  vécut un jeune moine modeste du nom de Zhiyi* qui fut connu par la suite sous le nom de Grand-maître*  Sage du Tiantai. Il réfuta les enseignements erronés des 
          écoles du Sud et du Nord,  et établit clairement que,  parmi 
          les enseignements sacrés exposés par Shakyamuni de son 
          vivant,  le Sutra du Lotus est le plus élevé,  
          que le Sutra du Nirvana occupe la deuxième place et le Sutra 
          Kegon*,  
          la troisième. Voilà ce qui se produisit au cours de la 
          première période de cinq cents ans de l'époque 
          du Dharma formel,  celle que le Sutra 
          Daijuku appelle l'ère de la lecture,  de la récitation 
          et de l'écoute.  
    [...] Au cours de ces périodes,  le Sutra du Lotus devait se 
          propager à deux reprises  : pendant les huit dernières 
          années de la vie de Shakyamuni lorsqu'il enseigna le Sutra 
          du Lotus et,  après sa disparition,  dans les premiers cinq 
          cents ans de l'époque des Derniers 
          jours du Dharma. Zhiyi*, Zhanlan* et Saicho* n'ont pas vécu en ce monde au temps de Shakyamuni,  lorsqu'il 
          enseigna le Sutra du Lotus ; et ils ne naquirent pas non plus 
          assez longtemps après sa disparition pour vivre à l'époque 
          des Derniers jours du Dharma. 
          Ils regrettèrent d'être nés dans la période 
          intermédiaire entre ces deux époques,  et leurs écrits 
          montrent qu'ils auraient aimé connaître les Derniers 
          jours du Dharma. 
          [...] Le coeur 
          de cet enseignement de l'école Hosso réside dans l'affirmation que le bouddhisme doit tenir compte 
          des capacités de ceux à qui il s'adresse. Si les gens 
          ont la capacité de comprendre la doctrine du Véhicule 
          unique,  la doctrine des trois 
          véhicules ne doit être qu'un moyen de les instruire 
          et la doctrine du Véhicule unique est la seule voie véritable 
          qui puisse les conduire à l'Éveil. Autrement dit à ce 
          genre de personnes,  le Sutra du Lotus doit être enseigné. 
          Mais s'ils ont la capacité de comprendre la doctrine des trois 
          véhicules,  celle du Véhicule unique n'est qu'un moyen 
          de les instruire et la doctrine des trois 
          véhicules est la seule voie véritable qui puisse les 
          conduire à l'Éveil. A ce genre de personnes,  les sutras  Jimmitsu* et Shrimala devraient 
          être enseignés. Selon les tenants de l'école Hosso,  
          c'est là un principe que le sage Zhiyi* n'a 
          pas compris. 
          [...] Sous les 
          règnes du fils héritier de Tang 
          Taizhong,  l'empereur Tang Gaozhong,  et de sa belle-mère,  
          l'impératrice Wu,  vécut un moine du nom de Fa-zang. 
          Voyant l'école Tiantai  attaquée par l'école Hosso,  
          il se fit le champion du Sutra 
          Kegon* que Zhiyi* avait précédemment réfuté et relégué 
          à une place inférieure,  et déclara que,  parmi les 
          enseignements exposés par Shakyamuni de son vivant,  la première 
          place revenait au Sutra 
          Kegon*,  
          la deuxième,  au Sutra du Lotus,  et la troisième 
          au Sutra du Nirvana. 
          [...] Ainsi,  toutes 
          ces écoles citées plus haut, Hosso, Kegon et Shingon,  
          se sont attaquées à l'école Tendai et aux enseignements du Sutra du Lotus. Mais,  peut-être 
          parce les adeptes de l'école Tendai n'avaient pas la sagesse de leur maître,  tout en sachant que ces 
          autres doctrines n'étaient pas fondées,  aucun d'eux ne 
          proposa de les réfuter dans un débat public,  comme Zhiyi* l'avait fait.  
          [...] Ce fut 
          comme ce qui s'était passé en Chine,  lorsque les maîtres 
          des écoles bouddhiques du Sud et du Nord,  après avoir 
          été vaincus dans un débat,  au palais de la dynastie Chen,  par le Grand-maître* Zhiyi*,  
          devinrent ses disciples. Mais des trois 
          disciplines Zhiyi* n'avait utilisé que la méditation parfaite et la sagesse 
          parfaite. Le Grand-maître* Saicho* fit plus. Il réfuta les principes spécifiques du Hinayana pour la réception des préceptes [que Zhiyi* avait omis de contester],  et conféra,  à huit maîtres 
          de ces six écoles  (note),  l'ordination 
          spécifique du Mahayana telle qu'elle est décrite dans le Sutra 
          Bonmo. 
          autres doctrines n'étaient pas fondées,  aucun d'eux ne 
          proposa de les réfuter dans un débat public,  comme Zhiyi* l'avait fait.  
          [...] Par conséquent 
          si nous voulons comparer leurs mérites,  nous pouvons dire que 
          le Grand-maître* Saicho*,  
          par l'ampleur de la tâche qu'il accomplit,  surpassa Nagarjuna et Vasubandhu,  et fut plus 
          sage encore que Zhiyi* et Zhanlan*. 
          S'il en est ainsi,  comment,  à notre époque au Japon,  les 
          moines des temples To-ji,  Onjo-ji ou des sept grands temples et les 
          adeptes des huit écoles et du Shingon, Zen ou Ritsu,  peuvent-ils transgresser 
          les préceptes parfaits du Grand-maître* Saicho*  ? Les moines des neuf régions de Chine devinrent les disciples 
          de Zhiyi*,  et adoptèrent les principes 
          de méditation parfaite et de sagesse parfaite qu'il enseignait. 
          [...] Si nous 
          nous intéressons maintenant à l'époque du Dharma 
          formel qui suivit,  nous voyons que le Grand-maître* Zhiyi* apparut en Chine vers le milieu de cette période et écrivit 
          le Hokke Gengi,  le Hokke 
          Mongu* et le Maka Shikan en trente volumes,  ouvrages dans lesquels il étudia en profondeur 
          le Sutra du Lotus. A la fin de l'époque du Dharma formel,  
          le Grand-maître* Saicho* apparut au Japon. Non seulement il propagea dans notre pays la sagesse 
          parfaite et la méditation parfaite enseignées par le Grand-maître* Zhiyi*,  
          mais il fit également construire au Mont Hiei le grand kaidan pour l'ordination selon les préceptes 
        qui mènent à l'Éveil parfait et immédiat. 
          [...] Vers le 
      milieu des mille ans de l'époque du Dharma formel,  le Grand-maître* Zhiyi* apparut. Dans les dix volumes ou mille feuilles du Hokke 
        Gengi,  il définit en détail le sens du Titre,  
      les cinq caractères Myoho Renge Kyo. Dans son Hokke 
        Mongu* en dix volumes,  il commenta chaque mot et chaque phrase du Sutra depuis les premiers mots "Ainsi 
          ai-je entendu..." jusqu'aux tout derniers "Ils s'inclinèrent 
          et prirent congé". Il les interpréta en fonction 
          de quatre critères,  c'est-à-dire 
          en étudiant les causes et les circonstances,  les enseignements 
          corollaires,  les enseignements 
          théoriques* et essentiel* et l'observation du coeur,  y consacrant à nouveau mille feuilles. Dans les 
      vingt volumes que constituent ses deux ouvrages Hokke 
        Gengi et Hokke Mongu*, Zhiyi* a comparé tous les autres sutras à des rivières 
          et le Sutra du Lotus au grand océan. Il a démontré 
          que l'eau de tous les enseignements bouddhiques de tous les mondes des dix directions,  sans qu'une 
          seule goutte en soit perdue,  coule dans cette mer immense de Myoho Renge 
          Kyo. De plus,  il étudia toutes les doctrines des grands maîtres 
          de l'Inde sans omettre un seul point,  ainsi que les doctrines des Dix 
          Maîtres du Sud et du Nord de la Chine,  en réfutant ce qu'il 
          y avait à réfuter et en se servant de ce qui était 
          utilisable. En plus des ouvrages mentionnés plus haut,  il écrivit 
          encore le Maka Shikan en dix volumes,  ouvrage dans lequel,  résumant tous les enseignements 
          sur la méditation donnés par Shakyamuni de son vivant,  
          il formula le principe d'ichinen,  
          et appréhenda toutes les entités vivantes et leur environnement 
          dans les dix mondes-états par le concept de sanzen [trois 
            mille mondes]. Par ses qualités,  cet écrit de Zhiyi* surpasse ceux de tous les Maîtres 
              de doctrine* qui vécurent en Inde pendant les mille ans de l'époque 
          du Dharma correct,  dans un passé 
          lointain,  et il est supérieur aussi,  dans un passé plus 
          proche,  aux commentaires des maîtres qui vécurent en Chine 
          dans les cinq cents années qui précédèrent. C'est pourquoi 
      le Grand-maître* Ji-zang,  
      de l'école Sanron dans 
      une de ses lettres,  exhorta des centaines de maîtres et de bienfaiteurs 
      des écoles du Sud et du Nord de la Chine à assister aux 
      cours du Grand-maître* Zhiyi* sur les sutras. "Ce qui ne se produit qu'une fois tous les mille 
      ans,  ce qui ne se produit qu'une fois tous les cinq cents ans se produit 
      concrètement aujourd'hui",  (note)  écrivit-il dans cette 
      exhortation. Par le passé Huisi,  
      avec sa forme supérieure de sagesse, Zhiyi*,  
      avec sa philosophie clairvoyante,  ont reçu et pratiqué 
      le Sutra du Lotus par la pensée,  la parole et l'action,  
      et,  aujourd'hui,  ils sont apparus à nouveau comme deux maîtres 
      honorés. 
      [...] Le maître 
      des préceptes Daoxuan  du Mont Zhong-nan a fait l'éloge du Grand-maître* Zhiyi* en disant : "Sa connaissance profonde du Sutra du Lotus est comme le soleil de midi éclairant les plus sombres vallées ; il expose les principes du Mahayana avec autant de liberté qu'un grand vent balayant le ciel. Même 
        si les plus grands lettrés se réunissaient par milliers 
        pour s'efforcer de transcrire ses cours merveilleux,  ils ne pourraient 
        pas entièrement les comprendre... Ses principes sont aussi clairs 
        qu'un index pointé vers la lune... et tous ses mots découlent 
        essentiellement de la vérité suprême."(réf.) Le Grand-maître* Fa-zang,  
        de l'école Kegon,  fait l'éloge 
        de Zhiyi* en disant  : "Huisi et Zhiyi* se sont intuitivement éveillés à la vérité 
        et sont déjà parvenus à la première*  des dix étapes de 
          sécurité* dans la pratique 
        des bodhisattvas. Ils se souviennent du Dharma tel qu'il leur fut enseigné 
        au Pic du Vautour et l'exposent 
      de la même manière aujourd'hui."(réf.) Un récit 
      a été fait de la manière dont Amoghavajra*,  
        de l'école Shingon,  et 
        son disciple Hanguang,  abandonnèrent 
        l'enseignement de l'école Shingon pour devenir des disciples du Grand-maître* Zhiyi*.  
        [...] Mais 
          même en Chine rares sont ceux qui reconnaissent la grandeur de 
          l'enseignement de Zhiyi*. 
          Ils sont comparables aux habitants de l'état de Lu qui ignoraient 
          la grandeur de Confucius."(réf.) 
          [...] S'il était 
      resté en Inde des traités aussi importants que les trente 
      volumes de Zhiyi*,  
      pourquoi des moines indiens auraient-ils eu besoin de venir chercher 
      les commentaires de Zhiyi* en Chine  ? Devant de telles évidences comment pouvez-vous 
      nier que,  pendant l'époque du Dharma formel,  le véritable 
      enseignement du Sutra du Lotus fut révélé 
      et que sa vaste propagation a eu lieu dans le Jambudvipa  ? Réponse  : Le Grand-maître* Zhiyi* exposa et propagea en Chine une méditation parfaite et une sagesse 
      parfaite qui dépassent l'enseignement donné par Shakyamuni 
      de son vivant et celui de tous les maîtres apparus au cours des 
      mille quatre cents ans écoulés depuis la disparition du 
      Bouddha,  c'est-à-dire les mille ans de l'époque du Dharma 
        correct et les premiers quatre cents ans de l'époque du Dharma 
      formel. Et son influence s'exerça non seulement en Chine mais 
      même jusqu'en Inde. 
      [...] Quoi que 
      vous en pensiez,  l'époque du Grand-maître* Zhiyi* correspond essentiellement à celle que le Sutra Daijuku appelle l'ère de la lecture,  de la récitation et de l'écoute. (note)  Le temps 
      n'était pas encore venu d'accomplir kosen-rufu ou de proclamer et propager largement le Sutra du Lotus. Question 
      : Le Grand-maître* Saicho* naquit au Japon et vécut sous le règne de l'empereur Kammu. 
      Il réfuta les enseignements erronés acceptés au 
      Japon pendant quelque deux cents ans,  depuis le règne de l'empereur Kimmei. Il restaura les principes 
      de la sagesse et de la méditation parfaites enseignés 
      par le Grand-maître* Zhiyi*,  
      et,  de plus,  déclara sans valeur les trois sanctuaires pour l'ordination 
        selon les préceptes du Hinayana,  
      introduits au Japon par le moine Ganjin,  
      faisant construire à leur place,  sur le Mont Hiei,  le kaidan pour l'ordination selon les préceptes 
      du Mahayana menant à 
      l'Éveil parfait et immédiat. Au cours des mille huit cents ans 
      écoulés depuis la disparition du Bouddha,  ce fut l'événement 
      le plus extraordinaire qui se soit produit,  en Inde,  en Chine,  au Japon,  
      aussi bien que dans le monde entier. Je ne sais si son Éveil intérieur 
      fut inférieur ou supérieur à celui de Nagarjuna ou de Zhiyi*. 
      Mais je suis convaincu que le fait d'avoir exhorté tous les bouddhistes 
      à croire en un seul enseignement,  celui du Sutra du Lotus l'amène à surpasser Nagarjuna et Vasubandhu et dénote 
      une sagesse encore plus grande que celle de Huisi et de Zhiyi*. 
      [...] Le Grand-maître* Zhiyi*,  
          en suivant fidèlement Shakyamuni,  a contribué à 
          la propagation de l'école Hokke en Chine. Nous,  la famille du Mont Hiei,  
          en succédant à Zhiyi*,  
          contribuons à la propagation de l'école Hokke au Japon." 
          [...] Mais même 
          s'il y a peu de chances de rencontrer une personne capable de tels exploits 
          il serait beaucoup plus rare encore de trouver,  à l'époque 
          des Derniers jours du Dharma une personne capable d'enseigner le Sutra du Lotus comme l'a 
          enseigné le Bouddha. Et pourtant le Grand-maître* Zhiyi et le Grand-maître* Saicho* furent précisément des personnes de ce genre,  qui transmirent 
          la pratique telle que le Bouddha l'enseigna. 
          [...] Sur le 
          moment,  l'empereur fut stupéfait et,  le vingt-neuvième 
          jour du même mois,  il dépêcha [Wake no] Hiroyo et 
          [Otomo no] Kunimichi (note)    auprès 
          des maîtres des sept temples et des six 
          écoles pour les interroger longuement. Tous,  l'un après 
          l'autre,  envoyèrent une lettre reconnaissant qu'ils avaient été 
          vaincus lors du débat et convaincus par les arguments de Saicho*. 
          Dans ces lettres,  ils disaient  : "En analysant de plus près 
          le Hokke Gengi et les 
          autres commentaires de Zhiyi*,  
          nous avons constaté qu'ils résument l'ensemble des enseignements 
          exposés par Shakyamuni de son vivant.  
          [...] En Chine 
          par le passé, Jizang rassembla 
          une centaine d'autres moines qui,  ensemble,  reconnurent au Grand-maître* Zhiyi* la qualité de véritable sage. 
          Plus tard,  au Japon,  deux cents et quelques moines des sept 
          temples de Nara ont conféré au Grand-maître* Saicho* le titre de sage. Ainsi,  au cours des deux mille et quelques années 
          écoulées depuis la disparition du Bouddha,  ces deux sages 
          sont apparus dans les deux pays,  l'un en Chine et l'autre au Japon. 
          De plus, Saicho* fit construire au Mont Hiei le Grand 
          Kaidan pour l'ordination selon les préceptes qui mènent 
          à l'Éveil parfait et immédiat,  préceptes que le 
          Grand-maître* Zhiyi* lui-même n'avait pas enseignés.  
           [...] Il 
          y eut aussi un Grand Dharma qui ne fut pas totalement transmis à 
          la postérité par Nagarjuna et Vasubandhuet d'autres,  
          mais qui fut propagé par le Grand-maître* Zhiyi*. 
          Comme je l'ai démontré,  il appartint au Grand-maître* Saicho* d'établir le kaidan pour l'ordination selon les préceptes 
          qui mènent à l'Éveil parfait et immédiat,  alors 
          que le Grand-maître* Zhiyi* ne l'avait pas fait. Aussi étonnant 
          que cela puisse paraître,  le Bouddha exprima totalement,  dans 
          le texte du Sutra du Lotus,  le Dharma 
          correct le plus profond et le plus secret,  Dharma qui,  après 
          sa disparition,  ne fut jamais propagé par Mahakashyapa, Ananda, Ashvaghosha, Nagarjuna, Asanga ou Vasubandhu,  ni même 
          par Zhiyi* ou Saicho*.  
          [...] Quand le 
          Grand-maître* Zhiyi* réfuta publiquement les maîtres des autres écoles 
          du Sud et du Nord,  ces enseignements du Shingon n'avaient pas encore été introduits en Chine ;  
           [...] 2 C'est l'ouvrage que Kumarajiva traduisit en chinois et que le Grand-maître* Zhiyi* utilisa. 
          [...] 2 Mais je ne trouve pas un seul mot ou passage dans les sutras indiquant 
      que le Sutra du Lotus,  comparé aux sutras Kegon* ou Vairocana* est un enseignement 
      puéril  ; que,  par rapport au Sutra 
        Rokuharamitsu, Zhiyi* agit comme un voleur,  ou que le Sutra 
          Shugo décrit Shakyamuni "à l'étape de l'obscurité"(note). Ce sont là des affirmations totalement absurdes et pourtant,  
      depuis trois ou quatre cents ans,  au Japon,  un certain nombre de personnes 
      sensées les ayant acceptées,  on en est maintenant venu 
      à penser qu'elles sont raisonnables et fondées. J'aimerais 
      souligner quelques erreurs de Kukai* particulièrement flagrantes afin que l'on comprenne qu'il en 
      va de même pour le reste. Ce fut 
      sous les dynasties de Chen (557 - 589) et Shui (581 - 618) que le Grand-maître* Zhiyi* compara le Sutra du Lotus au ghee.  
      [...] 2 Il aurait fallu que le Sutra Rokuharamitsu qui range 
      l'enseignement des dharani dans 
      la cinquième catégorie,  la plus élevée,  
      le comparant au beurre clarifié ait été déjà 
      transmis aux époques de Chen  et Shui pour que le Grand-maître* Zhiyi* puisse "voler le beurre clarifié de l'enseignement Shingon". Au Japon,  
      le moine Tokuichi offre un exemple 
      similaire. Il critiqua sévèrement le Grand-maître* Zhiyi* pour avoir rejeté la classification des enseignements en trois 
        périodes énoncée dans le Sutra Jimmitsu*,  
      en disant que Zhiyi* s'était servi d'une langue de trois pouces (sun) pour détruire 
      le corps [du Bouddha] de cinq pieds (shaku).  
      [...] 2 De plus,  
          comparer le Sutra du Lotus au beurre clarifié n'est 
          en rien une invention personnelle de Zhiyi*. 
          Le Bouddha lui-même,  dans le Sutra 
          du Nirvana,  a comparé le Sutra du Lotus au 
          beurre clarifié et,  par la suite,  le bodhisattva Vasubandhu compara de même le Sutra du Lotus et le Sutra 
          du Nirvana au beurre clarifié. (réf.) 
          [...] 2 Le Grand-maître* Saicho* a dit  : "Ceux qui adressent des éloges au Grand-maître* Zhiyi* recevront des bienfaits qui s'accumuleront aussi haut que le Mont Sumeru,  
          tandis que ceux qui le calomnient commettent un crime qui les précipitera 
      dans l'enfer avici."(réf.)  
      [...] Zhiyi* dit (réf.) qu'il faut utiliser l'une ou l'autre méthode 
          "en fonction du temps." Et Guanding* dit (réf.)  
          : "Il faut savoir choisir entre les méthodes de shoju et de shakubuku et ne pas utiliser 
          exclusivement l'une ou l'autre." 
           [...] Je vais vous citer 
          les quelques passages de commentaires. Zhiyi* a déclaré  : "Dans la cinquième 
          période de cinq cents ans,  la Voie 
          mystique se propagera pour longtemps dans l'avenir."(réf.) Zhanlan* a dit  : "Le début des Derniers 
          jours du Dharma ne sera pas sans bienfaits inapparents (myoyaku)."(réf.)  
          [...] Zhiyi* écrivit  : "Il 
          est vain de comparer le  Chu Ron* avec les enseignements du Sutra 
          du Lotus."(réf.) Et ailleurs 
          encore  : "Vasubandhu et Nagarjuna perçurent 
          clairement la vérité dans leur coeur mais ne l'enseignèrent 
          pas. Exposant plutôt les enseignements 
          du Mahayana provisoire*,  
          ils agirent en fonction du temps."(réf.) Zhanlan* fit remarquer  : "Pour réfuter les conceptions erronées 
          et pour établir la vérité le  Chu Ron* n'est 
      en rien comparable au Sutra du Lotus. (réf.) 
      [...] 2 Le Grand-maître* Zhiyi* a dit  : "Ce qui est en accord avec les sutras,  il faut le croire 
          et le mettre en pratique,  mais n'accordez aucune foi à ce qui 
          n'offre ni preuve littérale ni preuve théorique."(réf.)  
          Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 
      ; adressé à Yui) 
    La Chine 
          souffrit d'une grande sécheresse sous la dynastie Chen,  mais le Grand-maître* Zhiyi* récita le Sutra du Lotus et,  sans délai,  la pluie 
          se mit à tomber. Le souverain et ses ministres inclinèrent 
          la tête,  et les personnes ordinaires joignirent leurs mains en 
          signe de respect. De plus,  la pluie ne fut pas torrentielle,  ni accompagnée 
          de vent ; ce fut une douce averse. Le souverain Chen s'assit,  admiratif,  devant le Grand-maître*,  allant jusqu'à 
      en oublier de retourner dans son palais. Il s'inclina alors trois fois.  
      La prière pour 
          la pluie des trois maîtres du Tripitaka (Minobu, 
      22 juin 1275 au nyudo Nishiyama)  
     
    Renforcez 
            votre foi,  plus que jamais. Quiconque enseigne les vérités 
            du bouddhisme aux autres encourt inévitablement la haine des 
            laïcs,  hommes et femmes,  ainsi que celle des religieux et religieuses. 
            Peu importe ce qu'ils disent. L'essentiel est de confier votre vie 
            aux enseignements d'or du Sutra du Lotus,  du Bouddha Shakyamuni,  
            de Zhiyi*, Zhanlan*, Saicho*,  
            et Guanding*. 
            C'est la manière correcte de pratiquer,  en accord avec les 
            enseignements du Bouddha. Il est écrit dans le Sutra du 
            Lotus  : "Si quelqu'un enseigne le Sutra,  ne serait-ce 
            qu'un moment,  dans l'époque effrayante à venir,  il aura 
            le soutien de tous les cieux."(réf.) Ce passage indique qu'à l'époque des Derniers 
            jours du Dharma,  
            lorsque domineront les personnes mauvaises en proie aux trois 
            poisons,  ceux qui adhéreront à l'enseignement correct,  
            même pour peu de temps,  seront aidés et soutenus par 
      les cieux. 
      Les Remparts de 
          la Foi  (Minobu, 
          3 septembre 1275,  à 
      Sennichi-ama)  
    Le Grand-maître* Jizang du temple Jiaxiang était parmi les plus éminents maîtres 
        bouddhistes de Chine. Fondateur de l'école Sanron,  
        il vivait à Huei,  dans l'état de Wu. Convaincu de posséder 
        un savoir sans égal,  il était très arrogant. Il lança 
        un défi au Grand-maître* Zhiyi* pour déterminer le sens de la phrase du Sutra du Lotus : "De tous les innombrables sutras que j'ai enseignés par le 
        passé,  que j'enseigne maintenant,  ou que j'enseignerai à 
        l'avenir,  le Sutra du Lotus est le plus difficile à croire 
        et le plus difficile à comprendre." Au cours du débat, Jizang fut totalement vaincu,  et 
        renonça dès lors à ses croyances erronées. 
        Afin d'expier la grave faute commise envers le Dharma correct et ceux 
        qui la pratiquaient,  il rassembla plus de cent maîtres éminents 
        et supplia Zhiyi* de les instruire. Jizang fit un 
        pont de son corps pour permettre au Grand-maître* Zhiyi* de passer et le porta sur son dos (note). 
        De plus,  il servit Zhiyi* pendant sept ans,  coupant du bois pour le feu et lui apportant de l'eau. 
        Il cessa de donner lui-même des cours,  dispersa ses disciples et,  
        afin de se guérir de son arrogance,  il s'interdit de réciter 
        le Sutra du Lotus (note). 
        Après la mort de Zhiyi*, Jizang fut reçu par l'empereur 
        de la dynastie Shui  pour lui présenter 
      ses respects.  
      [...]    Zhiyi* expliqua plus en détails cette citation en disant que "ce 
        Sutra permet aux personnes des deux véhicules d'atteindre l'Éveil de la même manière qu'un bon médecin 
        peut changer le poison en remède." Ainsi,  dans le Daichido Ron*  il est dit : "Aucun autre sutra n'est ésotérique 
        mais le Sutra du Lotus est ésotérique." Dans 
        le Maka Shikan,  on 
        lit : "Puisque le Sutra du Lotus a la capacité de 
      guérir la maladie,  on l'appelle aussi myo [mystique]." 
      La Guérison 
          des Maladies Karmiques (Minobu, 
      3 novembre 1275, à Ota Jomyo) 
    Quand le Grand-maître* Zhiyi* commença à méditer sur le Sutra du Lotus,  
            ses parents décédés lui apparurent,  s'assirent 
            sur ses genoux et tentèrent d'entraver sa pratique du bouddhisme. 
            C'était l'oeuvre du Démon 
            du sixième Ciel qui s'était incarné en ses 
      parents pour lui faire obstacle. 
      [...] Le Maka 
            Shikan,  chef-d'oeuvre du Grand-maître* Zhiyi*,  
            contient l'essence de tous les sutras bouddhiques. Dans les cinq cents 
            ans qui suivirent l'introduction du bouddhisme en Chine,  il y eut sept grands maîtres au 
            nord du fleuve Yangzi,  et trois 
            au sud. Leur sagesse était aussi resplendissante que le soleil 
            et la lune,  et leur vertu était vantée en tous lieux. 
            Ils étaient cependant incapables de discerner quels sutras 
            étaient profonds ou superficiels,  inférieurs ou supérieurs,  
            et l'ordre dans lequel ils avaient été enseignés. 
            Ce fut le Grand-maître* Zhiyi* qui non seulement clarifia les enseignements du Bouddha mais aussi 
            découvrit ichinen 
            sanzen,  le joyau qui exauce les 
            voeux,  dans les profondeurs de Myoho Renge Kyo,  et en fit don 
            à tous les hommes des Trois Pays [l'Inde,  la Chine et le Japon]. 
            Cet enseignement prit sa source en Chine. Même les grands érudits 
      de l'Inde ne purent formuler un tel concept.  
      [...] D'après 
            le Grand-maître* Zhiyi*,  
            "si quelqu'un se lie d'amitié avec une personne mauvaise,  
            il perdra l'esprit."(réf.)  "Esprit" désigne ici le coeur qui croit au Sutra du Lotus,  tandis que "perdre" signifie abandonner  sa foi dans le Sutra du Lotus et suivre d'autres sutras. 
            Le Sutra du Lotus dit  : "mais quand il leur donne 
            le médicament,  ils refusent de le perdre." (réf.) Le Grand-maître* Zhiyi* affirma  : "Ceux qui avaient perdu l'esprit ne voulurent 
            pas prendre l'excellent médicament qui leur était offert. 
      Perdus dans les souffrances,  ils s'enfuirent vers d'autres pays."(réf.) 
      Lettre aux Frères (Minobu, 16 décembre 1275 aux 
        frères Ikegami) 
    On respecte le Bouddha pour sa capacité 
          à connaître le passé et à discerner le futur. 
          Il perçoit les trois phases de la vie avec une sagesse inégalée. Sans être 
          bouddha,  des sages et des personnes 
          de mérite tels que Nagarjuna, Vasubandhu, Zhiyi* et Saicho*,  
          malgré une sagesse inférieure à celle du Bouddha,  
          eurent une perception d'ensemble des trois 
      phases,  et leurs noms pour cela passèrent à la postérité. 
      Emissaires mongols (Minobu, 
      1275, au nyudo Nishiyama)  
    Parmi eux,  le présage des tremblements 
          de terre indique que la terre a tremblé de six manières 
          différentes. Commentant ce phénomène,  le Grand-maître Zhiyi* déclare dans le troisième volume (réf.) de son Hokke Mongu* : "[L'un 
          de ces six présages est que] l'est se surélève 
          et l'ouest descend. L'est correspond à la couleur verte et à 
          l'organe du foie. Et le foie lui-même est lié aux yeux. 
          L'ouest correspond à la couleur blanche et à l'organe 
          des poumons,  et les poumons sont liés au nez. Par conséquent,  
          le fait que l'est se surélève et que l'ouest descende 
          annonce l'apparition des bienfaits des yeux,  et,  simultanément,  
          la diminution des désirs liés à l'odorat. Inversement,  
          quand les bienfaits liés à l'odorat apparaissent,  les 
          désirs liés à la vision disparaissent. De la même 
          manière,  l'ascension ou la chute des autres points cardinaux 
          indique l'apparition des bienfaits et la diminution des désirs 
      liés à l'organe qui leur correspond." 
      [...] Cela signifie 
          que des présages avaient bien précédé l'enseignement 
          de tous les autres sutras,  mais qu'aucun n'avait jamais été 
          aussi extraordinaire que [les phénomènes décrits] 
          dans le Sutra du Lotus. A cet égard,  le Grand-maître* Zhiyi* fit le commentaire suivant  : "Les gens disent qu'une araignée 
          qui tisse sa toile est un heureux présage,  et que la pie qui 
          chante annonce une visite. Si même des incidents courants sont 
          révélés par des présages,  comment se pourrait-il 
          que rien n'augure de l'imminence d'événements importants  ? Dans ce qui est proche,  il y a l'annonce de ce qui est lointain."(réf.)  
          Sur les présages (Minobu, 1275, à Shijo Kingo 
      ?)  
     Apportez aussi avec vous 
        les volumes 1 et 2 du Maka Shikan,  
        [Grand Arret et Examen] de Zhiyi*. 
        J'apprécierais aussi le Toshun commentaire sur le Hokke 
        Mongu* de Zhiyi par Zhi-du* et le Fusho Ki commentaire 
        de Zhanlan* sur le Hokke Mongu si vous 
        pouvez vous les procurer. Empruntez l'exemplaire du Shuyo 
        Shu* que possède Kanchi-bo,  le disciple d'Enchi-bo. 
        Moines 
          du temple Seicho-ji  (Minobu, 
      le 11 janvier 1276 aux moines du temple Seicho-ji) 
    Le Grand-maître* Zhiyi* déclare  : "Le fils du ciel ne prononce pas un seul 
          mot en vain."(réf.)  et "Les 
          paroles du roi du Dharma sont 
      exemptes de tout mensonge."(réf.) 
      La bonne fortune 
          en cette vie (Minobu, 
      le 19 janvier 1276, à Nanjo Tokimitsu)   
    Sous le 
          règne du quarante-quatrième souverain,  l'impératrice 
          Gensho,  un religieux 
          venu d'Inde [Shubhakarasimha*] introduisit le Sutra Vairocana*  ; et,  à l'époque du quarante-cinquième souverain,  
          l'empereur Shomu,  le moine Ganjin,  
          venu de Chine,  introduisit l'école Ritsu au Japon. Il apportait aussi avec lui des exemplaires du Hokke 
          Gengi,  du Hokke Mongu*,  
          du Maka Shikan,  du 
          Jomyo Sho,  et d'autres ouvrages de l'enseignement de Zhiyi*. 
      Mais il ne propagea pas l'enseignement des écoles Shingon et Hokke.  
      [...] En Inde,  au cours des mille ans qui 
          suivirent la disparition du Bouddha,  il y eut de grands érudits 
          tels que Mahakashyapa, Ananda, Ashvaghosha, Nagarjuna, Asanga et Vasubandhu,  
          qui entreprirent de propager le bouddhisme dans les cinq 
          régions de l'Inde. Et,  dans les premiers siècles qui 
          suivirent l'introduction du bouddhisme en Chine,  des hommes tels que Kashyapa Matanga et Chu Fa-lan,  
          les Savants-maîtres* Kumarajiva, Huisi, Zhiyi* et Zhanlan* écrivirent des commentaires et firent connaître l'enseignement 
          des sutras. Mais aucun d'eux ne conseilla jamais d'invoquer le Titre 
          du Sutra du Lotus de la même manière que l'on 
          invoque le nom du bouddha Amida. 
          Ils se contentèrent de le réciter eux-mêmes,  ou,  
          lorsqu'ils donnèrent des cours sur le Sutra du Lotus,  
          celui qui professait seul récitait [cette invocation,  le daimoku]. 
          [...] On appelle 
          juste celui qui suit la doctrine d'un bon maître. Et on appelle 
          sage celui qui parvient à la vérité par lui-même,  
          sans l'aide d'un maître. En Inde,  en Chine et au Japon,  depuis 
          la disparition du Bouddha,  il y eut deux sages  : Zhiyi* et Saicho*. 
          Ces deux hommes méritent pleinement le titre de sages. On peut 
          également les appeler des justes,  car le Grand-maître* Zhiyi* pratiqua les principes enseignés par Huisi ; en ce sens,  il fut un juste. Mais il appréhenda aussi,  par lui-même,  
          sur le lieu de méditation,  le Véhicule 
          suprême qui mène à la bodhéité ; en ce sens,  il fut un sage. 
          [...] Shakyamuni,  
          seigneur du Dharma,  est le plus grand sage en ce monde 
          Saha. Zhiyi* et Saicho* furent tous deux des sages,  en même temps que des justes. Ashvaghosha, Nagarjuna, Asanga, Vasubandhu, Lao-Zi et Confucius furent à 
          la fois des sages et des justes,  soit des enseignements du Hinayana,  
          soit du Mahayana 
          provisoire* ou des enseignements non bouddhiques ; toutefois,  aucun d'eux ne fut 
        un sage ou un juste du Sutra du Lotus. 
          [...] Lorsque je pense 
          à cela,  j'ai l'impression d'être l'égal des sages Zhiyi* et Saicho,  et d'être supérieur 
          à Lao-Zi et Confucius. 
      Lettre à 
          Myomitsu Shonin (Minobu, 
      le 5ème jour du 3ème mois intercalaire 1276 à Myomitsu) 
    Ces principes,  
          les cinq sortes de vision et les Trois 
          Corps,  ne sont exposés nulle part en dehors du Sutra 
          du Lotus. C'est pourquoi le Grand-maître* Zhiyi* écrivit  : "Le Bouddha,  à travers les trois 
          phases de la vie,  est doté des Trois Corps. Mais dans les divers sutras,  cela reste secret et n'est pas 
      transmis."(réf.)   
      [...] C'est le 
          pouvoir du Sutra du Lotus qui insuffle une "âme" (note) à ces images peintes ou sculptées. Telle fut la réalisation 
          du Grand-maître* Zhiyi*. 
          Pour les êtres vivants,  ce principe se résume en "l'atteinte 
          de la bodhéité sans changer d'apparence"  ; et par rapport aux images peintes et aux sculptures en bois,  c'est ce 
          qu'on appelle "la bodhéité des plantes et des arbres". 
          [...] Cependant,  
          quelque deux cents ans ou plus après l'époque de Zhiyi* Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra* ont fondé l'école que l'on appelle Shingon en s'appuyant sur le Sutra Vairocana*. Et 
          bien que ce principe n'apparaisse nulle part dans le Sutra Vairocana*,  ils 
          volèrent le principe d'ichinen 
          sanzen dans le Sutra du Lotus,  et les commentaires 
          qu'en avait fait Zhiyi*,  
          pour en faire le coeur de l'école Shingon.  
      La consécration 
          d'une statue du bouddha (Minobu, le 15 
      juillet 1276 à Shijo Kingo)  
    Désireux de résoudre 
      ce problème,  j'ai fait un voeu. Celui de ne pas croire les affirmations 
      de ces huit ou dix écoles,  et de faire plutôt comme le 
      Grand-maître* Zhiyi*  : de prendre pour seul maître les sutras eux-mêmes,  et de 
      déterminer ainsi,  parmi les sutras enseignés par le Bouddha 
      de son vivant,  lesquels sont supérieurs et lesquels sont inférieurs. 
      [Armé de cette résolution, ] j'ai entrepris de lire tous 
      les sutras. 
        [...] Seul le Sutra 
          du Nirvana contient des passages ressemblant au Sutra 
            du Lotus. C'est ce qui incita les maîtres 
              bouddhistes précédant Zhiyi*,  
          aussi bien en Chine du nord qu'en Chine du sud,  à déclarer 
          à tort que le Sutra du Lotus était inférieur 
          au Sutra du Nirvana. 
          Mais si nous examinons le texte même du Sutra 
            du Nirvana,  nous voyons que,  comme dans le cas du Sutra 
              Muryogi,  le Sutra 
                du Nirvana est comparé aux sutras des périodes Kegon, Agon,  Hodo et Hannya,  exposés par le Bouddha pendant les 
          premières quarante et quelques années de son enseignement. 
        [...] On peut admettre que certains,  
              autrefois,  se soient trompés sur le sens de ces passages,  mais 
              maintenant que de Grands Maîtres comme Zhiyi*, Zhanlan* et Saicho* en ont clarifié la signification,  tous ceux qui ont des yeux 
              devraient pouvoir le comprendre. Pourtant,  alors que Ennin* et Enchin,  de l'école Tendai,  
              ont été eux-mêmes incapables d'en donner une interprétation 
              correcte,  comment les tenants des autres écoles pourraient-ils 
              ne pas se tromper sur ce point ? 
          [...] Venons-en maintenant aux 
              premiers cinq cents ans de l'époque 
              du Dharma formel,  soit mille cinq cents ans après la mort du 
              Bouddha. En ce temps-là vécut en Chine un homme sage,  
              que l'on appela d'abord Zhiyi*,  
              et plus tard,  le sage Grand-maître* Zhiyi*. 
              Résolu à propager le véritable sens du Sutra 
                du Lotus,  il étudia attentivement les enseignements de ses 
              prédécesseurs. Avant lui,  des milliers et des milliers 
              de sages avaient défendu des opinions diverses concernant les 
              enseignements exposés par le Bouddha de son vivant,  mais,  dans 
              l'ensemble,  ils s'étaient regroupés en dix écoles 
              ou traditions,  les trois écoles [de la Chine] du Sud et les sept écoles [de la Chine] du Nord. 
          [...] Peu de temps après 
              la mort de Fayun,  dans les dernières 
              années de la dynastie 
                Liang,  et au début de la dynastie Chen,  un jeune moine apparut,  connu sous le nom de Maître 
                  du Dharma Zhiyi*. 
                  C'était un disciple du Grand-maître* Huisi. 
                  Peut-être parce qu'il désirait éclaircir certains 
                  points lui semblant étranges dans la doctrine de son maître,  
                  il se rendit dans les lieux où étaient conservés 
                  les textes et les étudia sans relâche. 
                 [...] Zhiyi* se demanda que faire. Il sentit qu'il ne pouvait continuer à 
              se taire. Il déclara ouvertement que Fayun,  du temple Guangzhe-si,  
                pour avoir commis des offenses au 
                  Dharma correct,  était tombé en enfer. En entendant 
                cela,  les maîtres bouddhistes du Nord et du Sud se levèrent 
                comme des frelons en colère et fondirent sur Zhiyi* comme une nuée de corbeaux. Certains voulaient lui 
                  briser la tête,  d'autres l'exiler à l'étranger. 
                  En apprenant cela,  le souverain de la dynastie Chen [557 - 589] convoqua plusieurs 
                    maîtres bouddhistes du Nord et du Sud et leur ordonna de débattre 
                    avec Zhiyi* en sa présence. De nombreux moines vinrent,  tels que Huiyong,  
                    disciple de Fayun,  et Fasui,  
                    Huikuang et Huiheng,  au total 
                    plus de cent,  tous  préfets  des 
          moines (sozu), administrateurs 
          des moines (sojo),  ou d'un rang encore plus élevé. Ils firent 
                    assaut de médisance à l'égard de Zhiyi*,  
                    fronçant les sourcils,  lui jetant des regards furieux et frappant 
                    dans leurs mains avec colère. Zhiyi*,  
                      tout en restant modestement assis,  bien en dessous des autres,  ne manifesta 
                      aucune émotion et ne fit aucun écart de langage. Au contraire,  
                      avec calme et dignité,  il prit note de chacune des accusations 
                      portées contre lui par les divers moines et parvint à 
                      les réfuter l'une après l'autre. Puis il entreprit de 
                      contre-attaquer,  en disant : "Selon les enseignements de Fayun,  
                      le Sutra Kegon* mérite la première place,  le Sutra 
                        du Nirvana,  la deuxième,  et le Sutra du Lotus,  
                      la troisième. Dans quel sutra en trouve-t-on la preuve  ? Je vous en prie,  citez un passage où cela apparaisse de manière 
                      claire et certaine  ! " [Pris de court, ] les autres moines baissèrent 
                      la tête et blêmirent,  incapables de répondre un seul 
                      mot. Il continua à les 
                        presser de questions en disant : "Dans le Sutra 
                          Muryogi,  le Bouddha mentionne qu'il a "jusqu'alors exposé 
                        les douze catégories de sutras Hodo*,  le Daichido Ron*  et 
                        le Sutra Kegon*,  
                        qui émane de la méditation (du Bouddha) de l'impression 
                        sur l'océan." Ainsi,  le Bouddha lui-même cite le Sutra 
                          Kegon* et dénie sa valeur en disant,  à propos des sutras exposés 
                        avant le Sutra Muryogi,  
                        "Je n'ai pas encore révélé la vérité".(réf.)  
                    [...] C'est de cette manière 
              que le Grand-maître* Zhiyi* les admonesta. On aurait dit la lumière éclatante du soleil 
              et de la lune frappant les yeux des asuras,  
              ou l'épée du roi de Han,  posée sur le cou de ses 
              barons,  si bien que ses opposants fermèrent les yeux et baissèrent 
              la tête. Par son comportement, Zhiyi* ressemblait au roi des animaux,  à un lion dont le rugissement 
              fait fuir les renards et les lapins,  à un faucon ou à 
              un aigle fondant sur des pigeons ou des faisans. Ainsi,  le fait que le Sutra 
                du Lotus était supérieur aux sutras Kegon* et Nirvana fut largement admis,  non seulement dans toute la Chine mais aussi dans 
                les cinq régions de l'Inde. 
                Les traités de l'Inde concernant le bouddhisme du Mahayana aussi bien que du Hinayana étaient 
                inférieurs à la doctrine de Zhiyi*,  
                et les habitants de ce pays firent son éloge,  en disant qu'il 
                était le Bouddha Shakyamuni venu en ce monde une deuxième 
                fois et que le bouddhisme allait désormais renaître. Puis le Grand-maître* Zhiyi* mourut et les dynasties Chen  et Shui disparurent,  remplacées par la dynastie 
                  Tang. Le Grand-maître* Guanding* [successeur de Zhiyi] mourut à 
                  son tour si bien que le bouddhisme de Zhiyi*,  
                  de moins en moins étudié,  fut bien près de disparaître. 
                  [...] Cet enseignement est aussi 
          différent de celui de l'école de Zhiyi* que le feu de l'eau. Xuanzang apporta avec lui des ouvrages tels que le Sutra 
            Jimmitsu*,  
          le Yuga Ron et le Yuishiki 
            Ron que Zhiyi* ne connaissait pas et proclama que,  bien que le Sutra du Lotus soit supérieur aux autres sutras,  il était inférieur 
          au Sutra Jimmitsu*. 
          Puisque c'était un texte que Zhiyi* n'avait jamais vu,  ses adeptes des époques ultérieures,  
          qui manquaient de sagesse et de connaissances,  eurent tendance à 
          croire cette allégation. En résumé,  
            les maîtres du nord et du sud [de la Chine,  tels que Fayun qui 
            précéda Zhiyi*] 
            donnaient la première place au Sutra 
              Kegon*,  
            la deuxième au Sutra 
              du Nirvana et la troisième au Sutra du Lotus. 
            Le Grand-maître* Zhiyi* avait établi que le Sutra du Lotus était le sutra 
            le plus élevé,  que le Sutra 
              du Nirvana venait ensuite et,  en troisième lieu,  le Sutra Kegon*. 
            La nouvelle école Kegon,  
            elle,  plaçait le Sutra 
              Kegon* en premier,  le Sutra du Lotus en deuxième et le Sutra 
                du Nirvana en troisième. 
            [...] Mais,  [dans l'école 
              de Zhiyi*] 
              apparut un moine appelé le Grand-maître* Zhanlan*. 
              Bien que né deux cents ans après le Grand-maître* Zhiyi*,  
              il était d'une sagesse exceptionnelle et comprenait avec clarté 
              les enseignements. Il perçut ainsi que l'essentiel des commentaires 
              de Zhiyi* consistait à établir la supériorité du Sutra 
                du Lotus sur le Sutra Jimmitsu* et sur l'école Hosso - introduits 
              en Chine après la mort de Zhiyi* -,  ainsi que sa supériorité sur l'école Kegon et sur l'école Shingon basée sur son Sutra Vairocana*,  deux 
              écoles établies précédemment en Chine. Jusque-là,  soit 
                parce que les disciples de Zhiyi* n'étaient pas assez sages pour discerner le vrai du faux,  soit 
                parce qu'ils redoutaient les autres ou les autorités,  aucun n'avait 
                osé dire quoi que ce soit. La compréhension correcte de 
                ces enseignements était visiblement sur le point de se perdre,  
                et les erreurs et les hérésies communément admises 
                étaient plus graves encore que celles des écoles du Nord 
                et du Sud [en Chine] aux époques antérieures aux dynasties Chen  et Shui. Zhanlan* compila donc en trente volumes ses commentaires [sur l'oeuvre de Zhiyi*],  
                  connus sous le nom de Guketsu, Shakusen et Shoki. 
                  Ces trente volumes,  non seulement servirent à éliminer 
                  les répétitions dans l'oeuvre de Zhiyi* et à élucider les points obscurs,  mais ils réfutèrent 
                  d'un trait les écoles Hosso, Kegon et Shingon que n'avait pu réfuter Zhiyi* parce qu'elles n'existaient pas de son vivant. 
      [...] Il [Saicho] découvrit alors un commentaire du Maître du Dharma Fazang,  
        de l'école Kegon,  sur le Kishin Ron dans lequel il trouva 
        des citations d'ouvrages du Grand-maître* Zhiyi*. 
        Ces ouvrages lui parurent d'un très grand intérêt,  
        mais Saicho* ne savait même pas s'ils avaient été introduits 
        au Japon. Lorsqu'il demanda où 
          les trouver,  on lui répondit qu'un moine du nom de Ganjin,  
          du temple Long-xing-si au Yang-Zhou en Chine,  avait étudié 
          les enseignements de Zhiyi* et qu'il avait été le disciple du maître des préceptes Daoxian. Il vint au Japon à 
          la fin de l'ère Tempyo-Shoho 
          (753) et s'employa à transmettre les règles de vie monastique 
          du Hinayana. Il avait apporté 
          avec lui divers ouvrages de Zhiyi* mais n'avait pas essayé de les faire connaître. Tout cela 
          [répondit-on à Saicho*, ] 
          s'était produit au cours du règne du quarante-cinquième 
Shomu. 
          [...] Ces représentants 
          des écoles Kegon, Sanron, Hosso et autres exposèrent 
          la doctrine des fondateurs de leur école respective [telle qu'elle 
          leur avait été enseignée]. Mais Saicho* prit des notes sur chaque point énoncé et en fit la critique 
          à la lumière du Sutra du Lotus,  des ouvrages 
          de Zhiyi* et d'autres sutras et traités. Ses opposants furent incapables 
          de répondre un seul mot,  comme si leur bouche n'était 
          plus que le prolongement de leur nez. 
        [...] Les deux dignitaires Wake 
              no Hiroyo et Matsuna (note)  [présents au débat],  
              déclarèrent  : "Grâce à Huisi,  
              le Dharma Merveilleux du Pic du Vautour a été dévoilée et Zhiyi* a révélé le merveilleux Éveil du Mont Dasu (note). 
                Mais nous regrettons que jusqu'à présent le Véhicule 
                  unique du Sutra du Lotus ait été dissimulé 
                par les enseignements provisoires et que le principe de l'unification des trois 
                  vérités n'ait pas encore été rendu manifeste." 
              [...] [C'est encore plus évident 
              si nous considérons que] après la mort de Shubhakarasimha* et de Vajrabodhi,  le Savant-maître* [de l'école Shingon] Amoghavajra* se rendit en Inde où il rencontra le bodhisattva Nagabodhi. 
              Nagabodhi lui apprit qu'il n'existait pas en Inde de commentaires ou 
              de traités énonçant clairement la volonté 
              du Bouddha,  mais qu'il se trouvait en Chine un traité,  oeuvre 
              d'un nommé Zhiyi*,  
              qui permettait à tous de distinguer clairement les enseignements 
              corrects de ceux qui ne l'étaient pas,  et de saisir la différence 
              entre doctrines complètes et incomplètes. Sa voix,  lorsqu'il 
              lui dit cela,  était pleine d'admiration et il lui demanda instamment 
              qu'un exemplaire de cet ouvrage fut envoyé en Inde. 
          [...] Il apparaît donc 
              que le Bouddha Shakyamuni,  ainsi que les Grands-maîtres Zhiyi*, Zhanlan* et Saicho* sont unanimes pour considérer le Sutra du Lotus comme 
              le plus élevé de tous les sutras y compris le Sutra Vairocana*. De 
              plus,  si l'on étudie attentivement le Daichido Ron* ,  il devient évident que son auteur,  le bodhisattva Nagarjuna,  considéré 
            comme le fondateur de l'école Shingon,  
            était du même avis. Mais malheureusement,  le Bodaishin 
                Ron,  ouvrage d'Amoghavajra*,  
              est pétri d'erreurs et a égaré tous ceux qui l'ont 
              lu,  provoquant la confusion qui règne actuellement.  
              [...] "Le Grand-maître* Zhiyi* est un voleur. Il s'est approprié le beurre clarifié du Shingon en affirmant que le Sutra 
          du Lotus était le ghee [de tous les enseignements bouddhiques]." Voilà ce qu'écrivait Kukai*. 
            En entendant de tels propos,  les gens,  même ceux qui avaient cru 
            auparavant que le Sutra du Lotus était le plus élevé 
            des sutras,  se mirent à le considérer comme sans valeur. 
            [...] Le plus secret des écrits 
          de Saicho* est un ouvrage intitulé Ebyo Shu. Dans sa préface,  
          on lit : "L'école Shingon,  
          récemment introduite [au Japon],  déforme délibérément 
          ses enseignements pour les plier à ses buts (note),  tandis que l'école Kegon,  introduite plus tôt,  
          tente de dissimuler qu'elle a été influencée par 
          les principes de Zhiyi*. 
          L'école Sanron,  si attachée 
          au concept de vacuité,  a oublié 
          l'humiliation de Jizang et cache 
          le fait qu'il fut finalement acquis aux principes de Zhiyi*. 
          L'école Hosso,  qui s'accroche 
          au concept d'être,  nie le fait que son maître Zhizhou se soit converti aux enseignements de l'école de Zhiyi*,  
          et que Liang-pi ait utilisé les commentaires de ce dernier (note) dans son explication du Sutra 
            Ninno*. A présent,  avec la plus grande attention,  j'ai 
          écrit cet ouvrage intitulé Ebyo Shu en un volume 
          pour le léguer aux sages des temps futurs qui partageront mes 
          convictions." Fait sous le 
            règne du 52e souverain du Japon,  dans la septième année 
            de l'ère Konin (816)."  Plus loin,  dans le corps 
              du même ouvrage,  il écrit  : "Un moine éminent 
              de l'Inde,  ayant entendu dire que les enseignements d'un moine nommé Zhiyi*,  
              de la dynastie Tang,  permettaient,  
              mieux que tout autre,  de distinguer les principes corrects des principes 
              erronés,  exprima le grand désir de les étudier." Il poursuit  : "Cela 
                n'indique-t-il pas que le bouddhisme a disparu en Inde,  son pays d'origine,  
                et qu'il faut le rechercher dans les pays voisins  ? Mais,  même 
                en Chine,  ceux qui reconnaissent la grandeur des enseignements de Zhiyi* sont peu nombreux. Les gens y ressemblent aux habitants de Lu. Lu n'avait jamais été conscient de la grandeur de Confucius."(note) (réf.) [...]  Et si les enseignements Shingon,  
      originaires de l'Inde,  étaient équivalents ou supérieurs 
      à ceux de l'école Tendai,  
      pourquoi l'éminent moine en Inde aurait-il posé à Amoghavajra* des questions sur Zhiyi* et affirmé que le Dharma correct avait disparu d'Inde ? 
        [...] Après avoir cité 
          ce passage du Sutra du Lotus, Saicho* note un passage du Hokke Gengi de Zhiyi*,  
              qui,  interprétant ce même passage,  en donne l'explication 
              suivante : "Il faut savoir que les sutras sur lesquels s'appuient 
              les autres écoles ne sont pas les plus élevés. 
              Par conséquent,  ceux qui croient dans ces sutras ne sont pas 
              non plus les meilleurs. Mais,  puisque l'école Tiantai  croit dans le sutra le plus élevé,  ceux 
              qui croient dans le Sutra du Lotus sont les premiers parmi 
              la multitude. Ce sont là les mots mêmes du Bouddha. Comment 
              pourrait-il s'agir là d'une simple glorification de soi-même  ? " 
          [...] Plus loin,  dans l'ouvrage précédemment cité [Hokke 
              Shuku], Saicho* déclare : "Des explications détaillées concernant 
              les textes sur lesquels les autres écoles basent leurs enseignements 
              sont données dans un autre ouvrage." Dans cet autre écrit 
              auquel il se réfère,  le Ebyo Shu,  on lit : "[Le 
              fondateur de notre école, ] le Grand-maître* Zhiyi* enseigna le Sutra du Lotus,  et les commentaires qu'il en fait 
              le placent très au-dessus de tous les autres maîtres ; dans 
              toute la Chine,  il n'a pas son pareil. Il est clair qu'il est l'envoyé 
            du Bouddha.  
          [...] A la lumière des enseignements du Sutra du Lotus et 
              des commentaires de Zhiyi*, Zhanlan* et Saicho*,  
              dans le Japon d'aujourd'hui,  il n'y a pas un seul pratiquant du Sutra 
                du Lotus  !  
            [...] En Chine,  au temps de l'empereur Chen,  le Grand-maître* Zhiyi* remporta la victoire au cours d'un débat l'opposant aux maîtres 
              des écoles du Nord et du 
              Sud,  et il fut honoré du titre de Grand-maître de son vivant. Ainsi, Saicho* dit de lui qu'il fut "très au-dessus de tous les autres 
              maîtres ; dans toute la Chine,  il n'eut pas son pareil". Au Japon,  le Grand-maître* Saicho* remporta un débat l'opposant aux maîtres des six 
                écoles et devint le fondateur et le premier patriarche de 
                l'école japonaise du Tendai. En Inde,  en Chine et au Japon,  seules ces trois personnes - Shakyamuni, Zhiyi* et Saicho* - furent ce que le Sutra de lotus appelle "les premiers 
                parmi la multitude des êtres vivants". 
            [...] Ainsi,  dans le Hokke 
              Shuku, Saicho* écrit : "Shakyamuni enseigna que "le superficiel est 
              facile [à saisir] mais le profond,  difficile". Abandonner 
              le superficiel pour rechercher ce qui est profond [demande du courage],  
              c'est l'esprit de "rechercher le Bouddha". Le Grand-maître* Zhiyi*,  
              en suivant fidèlement le Bouddha Shakyamuni,  a contribué 
              à la propagation de l'école Tiantai  en Chine. [Nous, ] la famille du Mont Hiei,  
              en succédant à Zhiyi*,  
              contribuons à la propagation de l'école Hokke au Japon." 
          [...] En effet, Jizang était une personne qui détruisait le Sutra du Lotus. 
              Aussi,  lorsque,  après avoir été vaincu par le Grand-maître* Zhiyi* [au cours d'un débat],  il se mit à son service, Jizang n'enseigna plus le Sutra du Lotus. Il déclara : "Je 
              ne peux plus l'enseigner. Si je le faisais,  je retomberais inévitablement 
              dans les mauvaises voies." Et,  pendant sept années,  il fit 
              de son propre corps un pont (note).  
      [...] Jizang,  
        à un moment donné,  alla voir le Grand-maître* Zhiyi* et le supplia de l'autoriser à entendre son enseignement. Devant 
        plus d'une centaine de disciples sages,  il se jeta à terre et,  
        le corps totalement couvert de sueur,  en larmes et les yeux injectés 
        de sang,  il déclara que,  désormais,  il n'enseignerait 
        plus jamais le Sutra du Lotus. "Car,  dit-il,  si je devais 
        continuer à me présenter à mes disciples en donnant 
        des cours sur le Sutra du Lotus,  ils pourraient avoir l'illusion 
        que j'ai compris le sens profond de ce Sutra,  alors que ce n'est pas 
        le cas." Jizang était plus renommé et plus âgé que Zhiyi* et,  néanmoins,  en présence des autres,  il décida 
          de porter Zhiyi* sur son dos pour lui faire traverser les rivières. Lorsque Zhiyi* devait monter en chaire pour enseigner, Jizang le prenait sur son dos pour l'aider à s'y hisser. A la mort de Zhiyi*,  
          quand l'empereur de la dynastie Shui  
          [Yang (569-618)] fit appeler Jizang,  
          on dit qu'il pleura et trépigna comme un petit enfant qui vient 
          de perdre sa mère. 
           [...] En Inde,  il y eut des brahmanes capables de se verser toute l'eau du Gange dans l'oreille et de l'y 
          conserver pendant douze ans ; de boire d'un seul trait l'océan 
          tout entier,  d'attraper de la main le soleil et la lune,  et de changer 
          en boeufs ou en moutons les disciples du Bouddha Shakyamuni. Mais ces 
          pouvoirs n'eurent d'autre effet que de les rendre plus arrogants et 
          d'alourdir leur karma de souffrance 
            à travers vies et morts. C'est d'eux que parle Zhiyi* lorsqu'il dit  : "Ils ne recherchent que la gloire et le profit,  
          et ne font qu'accroître les illusions de la pensée et du désir."(réf.) 
         [...] Fayun,  
              du temple de Guang-zhe-si,  
                était capable de faire tomber la pluie ou de faire éclore 
                les fleurs instantanément. Mais Zhanlan* écrit à son sujet  : "Bien qu'il fut capable 
                de susciter des phénomènes de ce genre,  sa compréhension 
                n'est pas en accord avec la vérité du Sutra du Lotus."(réf.) Lorsque le Grand-maître* Zhiyi* récita le Sutra du Lotus,  une pluie légère 
                se mit [instantanément] à tomber,  et le Grand-maître* Saicho* fit tomber une pluie d'amrita trois jours après [l'avoir enseigné]. Pourtant,  ils ne 
                considérèrent pas ces phénomènes comme la 
                preuve que leur compréhension de la vérité coïncidait 
                avec celle du Bouddha. 
            [...] Le Grand-maître* Zhiyi*,  
              présent au Pic du Vautour  (note)  lorsque le Sutra du Lotus fut enseigné et qui l'entendit en personne,  écrivit  : "Le mot "ainsi" [nyoze] désigne un principe essentiel 
              entendu de la bouche même du Bouddha."(réf.) Et le Grand-maître* Guanding* écrit  : "Celui qui transcrit [Guanding] commente [l'explication 
              du titre du Sutra du Lotus donnée par Zhiyi*] 
              en disant "Ainsi [son explication du titre dans] la préface 
              révèle le sens profond du Sutra tout entier et indique 
              que c'est là [dans le titre] le coeur de l'ouvrage." (réf.) 
          [...] Quelque mille cinq 
              cents ans ou plus après la mort du Bouddha,  à l'est de 
              l'Inde,  dans le pays qu'on appelle la Chine,  le Grand-maître* Zhiyi* apparut,  sous les dynasties Chen  et Shui. Il affirma que,  parmi les enseignements 
                sacrés exposés par le Bouddha,  on trouvait des enseignements 
                du Mahayana et du Hinayana,  
                des enseignements exotériques et ésotériques,  
                des enseignements provisoireset définitifs. Il expliqua 
                que Mahakashyapa et Ananda avaient propagé exclusivement les enseignements du Hinayana  ; Ashvaghosha, Nagarjuna, Asanga et Vasubandhu,  
                les enseignements du Mahayana 
                  provisoire*. 
                Mais,  pour ce qui est de l'enseignement du Mahayana 
                  définitif* du Sutra du Lotus,  ils n'avaient fait que l'effleurer rapidement,  
                en dissimulant sa signification profonde,  ou en n'en donnant qu'une 
                explication superficielle,  sans mentionner les différences entre 
                les enseignements du début,  du milieu et de la fin de la vie 
                du Bouddha. Tantôt ils avaient décrit l'enseignement 
                  théorique* mais pas l'enseignement essentiel*,  
                tantôt ils avaient bien distingué entre les enseignements  théorique* et  essentiel*,  
            mais pas défini kanjin. 
            [...] Au Japon,  le Grand-maître* Saicho* apparut mille huit cents ans après la disparition du Bouddha. 
              Après avoir étudié les commentaires de Zhiyi*,  
              il commença à critiquer les six 
                écoles bouddhistes qui étaient apparues au Japon depuis 
              plus de deux cent soixante ans,  depuis l'époque de l'empereur Kimmei. Il fut calomnié 
              à son tour,  ses détracteurs disant que l'un des brahmanes contemporains du Bouddha ou l'un des taoïstes de Chine venaient de renaître au Japon. 
          [...] Les adversaires [de Saicho*] 
              ont continué à le rabaisser en disant : "A l'époque 
              du Bouddha,  il y eut deux sanctuaires pour l'ordination,  celui du Bouddha 
              et celui de Devadatta,  et de 
              nombreuses personnes trouvèrent la mort dans le conflit qui s'ensuivit. 
              Cet homme peut bien défier les autres écoles,  mais il 
              affirme qu'il doit établir un sanctuaire pour l'ordination afin 
              de conférer les préceptes menant à l'Éveil parfait          et immédiat que son maître lui-même,  le Grand-maître* Zhiyi*,  
              n'a pas réussi à construire.  
          [...] Ainsi,  même si l'état 
              d'Éveil auquel ils parvinrent fut le même,  du point de vue de 
              la propagation du bouddhisme, Ashvaghosha et Nagarjuna furent supérieurs 
            à Mahakashyapa et Ananda  ; Zhiyi* fut supérieur à Ashvaghosha et Nagarjuna,  et Saicho* surpassa Zhiyi*. 
              De nos jours,  la sagesse des personnes ordinaires devient superficielle 
              alors que le bouddhisme devient plus profond. Par exemple,  une maladie 
              bénigne peut être soignée par un remède ordinaire,  
              mais une maladie grave exige un traitement d'une efficacité exceptionnelle. 
              Lorsque l'on est faible,  on a besoin d'alliés puissants.  
      [...] Question : Existe-t-il alors un Dharma correct qui n'ait encore jamais été 
        propagée même par Zhiyi* et Saicho* ? Réponse : Oui. Question : De quelle sorte d'enseignement s'agit-il ? Réponse  : Il se compose de trois éléments. Le Bouddha l'a 
          légué à tous ceux qui vivraient à l'époque 
          des Derniers jours du Dharma. 
          C'est le Dharma correct qui n'a jamais été propagée 
          par Mahakashyapa ou Ananda, Ashvaghosha ou Nagarjuna, Zhiyi* ou Saicho*. 
          Traité 
          sur la dette de reconnaissance (Minobu, 
      le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo) 
    Le chapitre Hoben*  (II),  
            dans le premier volume du Sutra du Lotus,  dit : "La sagesse 
            de tous les bouddhas est infiniment profonde et incommensurable."(réf.) Zhiyi* commente : "Infiniment profonde indique la réalité 
            atteinte par le Bouddha,  qui est aussi vaste que le lit large et insondable 
            d'une rivière. Parce que le fond de la rivière est infiniment 
      profond,  les eaux de la sagesse du Bouddha sont incommensurables."(réf.) 
      [...] Le Sutra 
            du Lotus nous enseigne encore : "Vie après vie,  ils 
            sont toujours nés ensemble avec leurs maîtres dans les 
            terres de bouddha de l'Univers entier"(réf.) Et  : "Si quelqu'un recherche celui qui enseigne le Dharma,  il 
            atteindra rapidement la voie du bodhisattva. 
            S'il suit son maître et étudie avec lui,  il pourra voir 
            autant de bouddhas qu'il y a de grains de sable dans le Gange."(réf.) Zhiyi* commente cela ainsi  : "Celui qui,  pour la première 
            fois,  a recherché l'Éveil en suivant ce Bouddha,  le suivra 
            à nouveau et atteindra un niveau 
            de foi d'où il ne pourra pas régresser."(réf.) 
            Mise 
          en Garde contre l'Offense au Dharma (Minobu, août 1276, 
      au nyudo Horen) 
    Ces événements 
          doivent être compris en fonction de l'époque et des circonstances 
          dans lesquelles ils se produisirent. Zhiyi* a écrit que la pratique doit "être en accord avec 
          l'époque."(réf.) Son disciple Guanding* interpréta cela en disant  : "Vous devriez choisir judicieusement 
          entre les méthodes de shoju et de shakubuku selon l'époque 
          et ne jamais adhérer exclusivement à l'une ou à 
          l'autre."(réf.) Le Sutra du Lotus exprime une vérité unique,  
          mais sa pratique et sa propagation varie selon les dispositions des 
      hommes et l'époque. 
      [...] Maintenant,  
          au commencement de l'époque des Derniers jours du Dharma,  moi,  Nichiren,  suis le premier à entreprendre 
          la propagation des cinq caractères de Myoho 
          Renge Kyo dans le monde entier. Ces cinq caractères sont 
          le coeur du Sutra du Lotus et la source de l'Éveil de tous les bouddhas. Plus de deux mille deux cent vingt ans se 
          sont écoulés depuis l'entrée dans le nirvana du Bouddha Shakyamuni,  mais personne n'a jamais entrepris cette mission,  
          pas même les plus grands de ses disciples Mahakashyapa, Ananda, Ashvaghosha, Nagarjuna, Huisi ou Zhiyi*, Zhanlan* ou Saicho*  ! formez vos rangs,  mes disciples,  et suivez-moi  ! 
          [...] Maintenant,  rien ne me rend plus heureux que d'être 
          né à l'époque des Derniers 
          jours du Dharma,  
          et d'être en butte à des persécutions pour avoir 
          propagé le Dharma des cinq caractères de Myoho Renge Kyo. 
          Pendant plus de deux mille deux cents ans depuis la mort du Bouddha 
          Shakyamuni,  personne,  pas même le grand sage Zhiyi*,  
          n'a vécu cette phrase du Sutra : "En ce monde,  il 
          y aura beaucoup de haine et il sera difficile de croire."(réf.)  
          Sur le comportement 
          du Bouddha (Minobu, 
      1276, à Konichi-ama)  
    Zhiyi* indique  : "La vie à chaque instant est dotée 
          des dix mondes-états."(réf.)  Guanding* affirme  : "Le Bouddha considérait cette doctrine comme 
          la raison ultime [de sa venue en ce monde]. Comment pourrait-elle être 
          facile à comprendre  ? "(réf.) Zhanlan* ajoute  : "C'est la révélation ultime de la vérité 
          finale et suprême."(réf.) Il est dit dans le Sutra du Lotus  : "[Et tout ce 
          que le Bouddha enseigne pour l'avoir compris] ne s'écarte en 
          rien de l'aspect réel."(réf. Zhiyi* interprète cela en disant  : "Ce qui concerne le travail 
          et la vie quotidienne n'est en rien différent de la réalité 
          ultime."(réf.) 
          Le 
          kalpa de déclin (Minobu, peu après 1276, à 
      un membre du clan du défunt nyudo Takahashi Rokuro Hyoe)   
    Par contre,  
        l'affirmation que le Sutra du Lotus est supérieur aux 
        divers autres sutras ne s'appuie pas sur les propos des Maîtres 
        de doctrine* mais sur le texte du Sutra lui-même. Ceci est comparable à 
        un souverain affirmant sa supériorité sur ses sujets,  ou 
        à un guerrier rappelant à un homme de basse condition qu'il 
        ne fait pas partie de la classe des samouraïs. 
        Quel mal y a-t-il à cela  ? Le Sutra du Lotus est 
        le sutra qui correspond à la véritable intention du Bouddha. 
      C'est le point central que saisirent Zhiyi* et Zhanlan*. 
      [...] Question : on lit,  dans les commentaires du Grand-maître* Zhiyi*  : "[Si les personnes des deux véhicules peuvent parvenir à l'Éveil grâce au Sutra du Lotus],  
        les bodhisattvas peuvent atteindre la bodhéité grâce 
        à divers sutras antérieurs."(réf.) Ce passage semble indiquer que le Sutra du Lotus ne s'adressait 
        qu'aux personnes des deux véhicules et non aux bodhisattvas,  puisque les bodhisattvas étaient déjà 
        assurés de parvenir à l'Éveil grâce aux sutras 
        antérieurs. Dans ce cas,  faut-il comprendre que les paroles 
        du Bouddha "Je n'ai pas encore révélé la vérité"(réf.),  
        et "En rejetant sincèrement les enseignements 
        provisoires,  [je n'exposerai que la Voie 
        suprême]"(réf.),  
        ainsi que tout ce qui est dit dans les huit volumes du Sutra du Lotus,  
        est entièrement destiné aux personnes des deux 
        véhicules et ne convient pas à un seul bodhisattva  ? Est-ce vrai ? Réponse : cette théorie,  selon laquelle le Sutra du Lotus serait 
        destiné aux personnes des deux 
        véhicules et non aux bodhisattvas,  fut exposée en Chine 
        avant l'apparition de Zhiyi* par [dix maîtres éminents] les représentants des trois 
        écoles du Sud et des sept écoles du Nord. Mais Zhiyi* réfuta définitivement cette idée,  de sorte qu'elle 
        n'a plus cours aujourd'hui. Si vous dites qu'aucun bodhisattva ne tire 
        de bienfait du Sutra du Lotus,  alors comment expliquez-vous 
        le passage  : "Quand les bodhisattvas entendent ce Dharma,  ils 
        se libèrent des filets du doute"  ? (réf.) 
        [...] Le Bouddha déclare, 
        dans le chapitre Yakuo* (XXIII) : "Dans la cinquième 
        période de cinq cents ans après mon trépas, faites 
        largement connaître ce Sutra et ne laissez jamais son flot tarir."(réf.)  Le Grand-maître* Zhiyi* commente cela en ces termes  : "Dans la cinquième période 
        de cinq cents ans, le Dharma Merveilleux doit se répandre et apporter des bienfaits à toute l'humanité 
        pour très longtemps dans l'avenir."(réf.) 
        [...] De même,  l'empereur de 
        la dynastie Chen,  qui écarta les trois écoles 
        du Sud et des sept écoles du Nord,  et s'appuya sur le Maître 
        du Dharma Zhiyi*,  
        et l'empereur Kammu,  qui préféra 
        le Maître du Dharma Saicho* aux moines éminents des six écoles,  
        sont,  de nos jours encore,  respectés pour leur sagesse. Le Maître 
        du Dharma Zhiyi* fut par la suite honoré du titre de Grand-maître*  Tiantai, et le Maître 
        du Dharma Saicho* reçut par la suite le nom de Grand-maître* Dengyo. 
        [...] A pareille 
        objection,  répondez : "Dans le Sutra du Lotus il est 
        dit que,  indépendamment des capacités des gens,  à 
        l'époque des Derniers jours du 
        Dharma il faut enseigner à tout prix le Sutra du Lotus." 
        Puis demandez à votre contradicteur comment il interprète 
        cette exhortation. Appellera-t-il le Bouddha Shakyamuni,  le bodhisattva Fukyo, Zhiyi*, Zhanlan* et Saicho* "des personnes aux vues 
        erronées" ou des non bouddhistes ? 
        [...] Il enseigna que même s'ils devaient tomber 
      en enfer [pour s'être opposés au Sutra du Lotus],  
      ceux dont les oreilles ont entendu le Sutra du Lotus ont reçu 
      la graine de la bodhéité qui leur permettra immanquablement 
      de devenir bouddha. C'est pourquoi Zhiyi* et Zhanlan* ont affirmé dans leurs commentaires qu'il fallait à tout 
      prix enseigner le Sutra du Lotus. De même qu'une personne 
      qui trébuche et tombe à terre prend ensuite appui sur la 
      terre pour se relever,  si [pour s'être opposées au Sutra 
        du Lotus] des personnes tombent en enfer,  elles se relèveront 
      rapidement et atteindront la bodhéité. 
      Parvenir directement 
        à la bodhéité grâce au Sutra du Lotus (Minobu, 
      mars 1277 ? à Myoho-ama) 
    Les deux 
          grands sages Zhiyi* et Zhanlan* ont donné une définition de ces deux premiers niveaux 
          dans la foi et dans la pratique et les ont interprétés 
          de trois manières différentes. La première les 
          assimile au stade de soji-soku,  
          aux dix étapes de la foi et 
          à l'étape d'un roi-faisant-tourner-la-roue-de-fer (note). 
          La deuxième les fait correspondre à la première 
          des cinq étapes de la pratique,  
          considérées comme stade de kangyo-soku*, stade où l'on ne s'est 
          pas encore détaché des illusions 
          de la pensée et du désir. La troisième les 
      considère comme équivalentes au stade myoji-soku*.  
[...] Zhiyi* fait ce commentaire : "Une personne parvenue au stade de soji-soku*  n'oubliera 
          pas les bienfaits obtenus [quand elle renaîtra dans une autre 
          existence]. Mais la plupart des personnes aux stades de myoji-soku* ou de kangyo-soku*,  
          à quelques exceptions près,  oublieront ces bienfaits [dans 
          leurs vies futures.] Toutefois,  même les personnes qui ont oublié 
          ces bienfaits,  si elles rencontrent un bon 
          ami bouddhique,  verront refleurir les racines du bien plantées 
          dans leurs vies antérieures. Mais si elles rencontrent un mauvais 
      ami,  elles perdront leur véritable esprit de recherche."(réf.) 
      [...] Ce sont des personnes de 
          ce genre [Ennin* et Enchin] que décrit le passage d'un écrit de Zhiyi* : "La rencontre d'un mauvais 
          ami leur fait perdre leur véritable esprit de recherche." 
          [...] Un nourrisson ne sait pas ce qui donne son goût au lait qu'il 
          boit,  mais,  lorsqu'il tête,  naturellement,  son corps s'en nourrit. 
          Quelqu'un a-t-il jamais cherché à connaître la composition 
          des merveilleux remèdes de Jivaka avant de les prendre  ? L'eau n'a pas de conscience,  elle n'en a 
          pas moins le pouvoir d'éteindre le feu. Le feu consume ce qu'il 
          rencontre mais pouvons-nous dire qu'il le fait intentionnellement  ? Je ne fais que répéter ici les explications que donnaient 
          déjà Nagarjuna et Zhiyi*. 
          Les 
          Quatre  Etapes de la foi (Minobu ; 10 avril 1277 (  ? ) 
      à Toki Jonin) 
     C'est seulement lorsqu'une personne 
          a affronté de grandes épreuves que l'on peut estimer qu'elle 
          a maîtrisé le Sutra du Lotus. On pourrait croire 
          que les Grands-Maîtres Zhiyi* et Saicho* ont été des pratiquants du Sutra du Lotus,  mais 
          ils n'ont pas subi des persécutions aussi sévères 
          que le Bouddha de son vivant. Ils n'ont rencontré que de petites 
          oppositions,  [Zhiyi*] 
          de la part des trois écoles 
          du Sud et des sept écoles du Nord,  et [Saicho*] 
          de la part des sept temples principaux 
          de Nara. Ni l'un ni l'autre n'ont subi l'hostilité du gouvernement,  
          n'ont été attaqués par des gens du peuple à 
          coups de sabre ou calomniés par le pays entier. [D'après 
          le Sutra du Lotus] ceux qui croient au Sutra du Lotus après la disparition du Bouddha connaîtront des persécutions 
          plus grandes encore que celles que le Bouddha a subies de son vivant. 
          Pourtant personne [ni Zhiyi* ni Saicho*] 
          n'a connu de persécutions comparables et,  moins encore,  des persécutions 
      plus graves ou plus nombreuses. 
      La protection 
          de Bonten et de Taishaku (Minobu, 
      15 mai 1277 à Nanjo Tokimitsu) 
    Il [Kukai] a aussi affirmé 
           : "Le Grand-maître* Zhiyi*,  
          de l'école Hokke,  et 
          d'autres n'ont eu de cesse de voler le ghee." 
          Le Grand-maître* Cien,  
          fondateur de l'école Hosso,  
          a déclaré  : "Le Sutra du Lotus n'est qu'un 
          moyen tandis que le Sutra 
          Jimmitsu* est véridique ; les êtres 
          sensitifs,  qui,  par nature,  ne sont pas prédestinés 
          à l'illumination,  ne pourront jamais,  de toute éternité,  
          atteindre la bodhéité (voir Hosso 
      shu)." 
      Lettre de pétition 
          de Yorimoto (Minobu, 
      le 25 juin 1277, requête au seigneur Ema au nom de Shijo Kingo)   
    Après la mort du Bouddha, pendant les deux mille ans des époques 
          du Dharma correct et du Dharma 
          formel, le terme "gohonzon de l'enseignement essentiel*" 
          ne fut jamais mentionné, et l'objet lui-même pouvait donc 
          d'autant moins être concrétisé. Personne n'avait 
          non plus la capacité de l'inscrire. Zhiyi*, Zhanlan* et Saicho* le perçurent dans leur coeur mais, pour une raison ou une autre, 
          ne le divulguèrent jamais, de même que Yen-houei comprit 
          le vrai sens de l'enseignement de Confucius mais le garda secret. Pourtant, le Sutra lui-même, aussi bien 
          que les commentaires de Zhiyi* et de Zhalan établissent clairement que le Gohonzon apparaîtra 
          dans la dernière période de cinq 
          cents ans de l'époque des Derniers 
          jours du Dharma, 
          un peu plus de deux mille ans après la mort du Bouddha. Actuellement, 
          nous sommes entrés depuis plus de deux cents ans dans l'époque 
          des Derniers jours du Dharma. 
          Comme il est prodigieux que Nichiren ait, le premier, inscrit ce grand mandala, levant ainsi l'étendard 
          de la propagation du Sutra du Lotus, alors même que de 
          Grands-maîtres comme Nagarjuna, Vasubandhu, Zhiyi* et Zhanlan* furent incapables de le faire  ! Ce mandala n'est en rien une invention 
          de Nichiren. C'est l'objet de vénération qui dépeint 
          parfaitement le vénérable Shakyamuni et tous les autres 
          bouddhas dans la Tour aux Trésors, 
          aussi fidèlement que l'estampe correspond à la planche 
      à graver. 
      [...] Le Sutra 
          définit ce principe par la phrase  : "Tous les phénomènes 
          révèlent la véritable réalité"(réf.)  (shoho jisso). Zhanlan* déclare  : "L'aspect réel est immanquablement 
          présent dans tous les phénomènes ; dans tous les 
          phénomènes sont immanquablement en jeu les dix 
          modalités d'expression de la vie (nyoze). Ces dix modalités 
          opèrent immanquablement dans les dix 
          mondes-états et les dix 
          mondes-états caractérisent immanquablement à 
          la fois le sujet et son environnement."(réf.)  Zhiyi* déclare  : "Le principe profond de l'"aspect réel" 
          est le Dharma originel de Myoho Renge Kyo." Le Grand-maître*  Saicho* écrivit  : "La réalité d'ichinen 
          sanzen est le Bouddha qui a obtenu l'Éveil par lui-même et ce Bouddha n'est doté d'aucun attribut 
          extraordinaire."(réf.) Par conséquent,  ce Gohonzon est le mandala suprême 
          sans précédent,  car pendant plus de deux mille deux cent 
          vingt ans après la mort du Bouddha,  il ne fut jamais révélé. 
          [...] Un classique chinois relate l'histoire de 
          l'empereur des Han [Guangwudi] 
          qui crut si aveuglément le rapport de son aide de camp qu'il 
          trouva réellement la rivière gelée. Un autre récit 
          relate comment Liguang,  désireux 
          de venger son père,  perça d'une flèche un rocher 
          enfoui dans l'herbe. Les commentaires de Zhiyi* et de Zhanlan* indiquent très clairement que la foi est la base de toute chose. 
          Parce que l'empereur des Han ne douta 
          pas un seul instant du rapport de son subordonné,  la rivière 
          gela. Et Liguang parvint à 
          percer un rocher de sa flèche tant il était persuadé 
          qu'il s'agissait là du tigre qui avait tué son père. 
          La foi bouddhique est encore plus puissante. 
          Le Véritable 
          Aspect du Gohonzon (Minobu, 
      23 août 1277, à Dame Nichinyo) 
    Parce que les êtres vivants ont des natures différentes 
          (...) j'enseigne différentes doctrines. Cela,  [l'oeuvre du Bouddha] 
      je ne l'ai jamais négligé un seul instant (note)." Zhiyi* et Zhanlan* ont commenté ce passage. 
      [...] Quant à 
          l'enseignement dont je parle : après la mort de l'Ainsi-venu,  
          en Inde,  pendant plus de mille cinq cents ans,  elle était connue 
          par les vingt-quatre successeurs du 
          Bouddha - parmi lesquels Nagarjuna et Vasubandhu - mais ils ne 
          l'ont pas révélée. En Chine,  pendant plus de mille 
          ans,  la plupart des gens l'ignoraient ; seuls Zhiyi* même pour le Grand-maître* Saicho*. 
          [...] L'enseignement de Nichiren représente le troisième. Le 
          premier et le deuxième ont déjà été 
          évoqués,  même si cela a toujours été 
          en termes aussi vagues que la description d'un rêve. Mais le troisième 
          n'a jamais été clairement énoncé. Zhiyi*,  
          Zhalan et Saicho* y ont fait allusion,  mais sans le révéler pleinement. 
          Ils ont laissé ce soin à notre époque,  celle des Derniers jours du Dharma. 
          [...] De plus,  il 
          existe des différences selon les époques,  celles du Dharma 
          correct,  du Dharma formel et 
          des Derniers jours du Dharma  ; et il y a encore une différence si l'on pratique shoju ou shakubuku. Il faut également 
          conserver en mémoire l'expression employée par Zhiyi*" 
          [aussi insolite qu'] un tigre sur la place du marché". (réf.) 
          Le troisième 
          enseignement (Minobu, 
      1er octobre 1277, à Toki Jonin)  
    Myoho 
          Renge Kyo est non seulement le coeur de tous les enseignements 
          sacrés exposés par Shakyamuni de son vivant, mais 
          aussi le coeur et le corps du Sutra du Lotus, l'enseignement 
          suprême. Pourtant, si merveilleux que soit cet enseignement, 
          pendant les plus de deux mille deux cent vingt ans qui se sont écoulés 
          depuis la disparition du Bouddha, personne ne l'a propagé. Les vingt-quatre successeurs du Bouddha 
          ne l'ont pas propagé en Inde, pas plus que Zhiyi* et Zhanlan* en Chine. Au Japon, ni le prince Shotoku ni le Grand-maître* Saicho* ne l'ont propagé. Par conséquent, quand je l'expose, les 
          gens refusent de le croire pensant qu'il s'agit d'un enseignement faux. 
          C'est bien compréhensible. Par exemple, si un simple soldat avait 
          prétendu avoir séduit Wang 
          Zhao-gun, personne ne l'aurait cru. Puisque Zhiyi* et Saicho*, 
          d'un rang aussi élevé que celui de ministre et d'aristocrate, 
          n'ont pas propagé Namu 
          Myoho Renge Kyo, le coeur du Sutra, comment, se 
          demandent les gens, un moine d'une position aussi basse que la mienne 
      pourrait-il le faire  ? Vous l'ignorez 
          peut-être mais il faut bien savoir que les corbeaux,  les oiseaux 
          les plus méprisés qui soient,  peuvent annoncer des événements 
          heureux ou malheureux qui se produiront dans l'année,  alors que 
          les aigles et les vautours en sont incapables. Un serpent est bien moins 
          imposant qu'un dragon ou un éléphant,  mais il peut pressentir 
          une inondation sept jours à l'avance. Même si Nagarjuna et Zhiyi* avaient ignoré l'enseignement que je propage,  s'il est clairement 
          énoncé dans des passages du Sutra,  comment est-il 
          possible d'en douter  ?  
          "Ainsi ai-je 
          entendu" (Minobu, 28 novembre 
      1277, à Soya Kyoshin)  
    Cent ans ou plus après l'introduction du Sutra du Lotus en Chine,  le Grand-maître* Zhiyi* établit,  dans le domaines des études doctrinales,  la classification 
          des cinq périodes et 
          des quatre enseignements. Il réfuta les interprétations doctrinales avancées 
          par les lettrés pendant les plus de cinq 
          cents années précédentes,  et,  par sa pratique 
          de la méditation-samadhi,  
          s'éveilla à la vérité d'ichinen 
          sanzen,  comprenant pour la première fois le principe du Sutra 
      du Lotus. L'école Sanron,  
          créée avant la naissance du Grand-maître* Zhiyi*,  
          et l'école Hosso,  créée 
          après sa mort,  enseignèrent toutes deux un principe des 
          huit mondes-états  (note)  mais ne mentionnèrent 
          jamais dix mondes-états. 
          Par conséquent,  ces deux écoles ne pouvaient en aucune 
          manière établir le principe d'ichinen 
          sanzen. L'école Kegon eut ses débuts dans l'enseignement des différents maîtres 
          de la Chine du Nord et du Sud avant la venue de Zhiyi*. 
          Ces maîtres ont déclaré que le Sutra 
          Kegon* était supérieur au Sutra du Lotus,  mais,  à 
          l'époque,  ils ne se désignaient pas eux-mêmes comme 
          l'école Kegon.Cette école,  dans ses interprétations 
          doctrinales,  établit les cinq 
          enseignements,  et,  pour sa pratique de la méditation,  énonce 
          les principes des dix mystères et des six formes,  Tous ces enseignements 
          semblent extrêmement impressionnants,  et l'on pourrait penser 
          qu'avec eux Cheng-guan aurait pu réfuter les enseignements de Zhiyi*. 
          Mais,  en fait, Cheng-guan se borna à emprunter le principe d'ichinen 
          sanzen énoncé 
          par Zhiyi*,  
          et à le définir comme la véritable intention contenue 
          dans le passage du Sutra Kegon* qui dit : "L'esprit est comparable à un peintre de talent." 
          Par conséquent,  nous pourrions dire que l'école Kegon fut en réalité vaincue par Zhiyi*,  
          ou peut-être qu'elle fut coupable de voler le principe d'ichinen 
          sanzen. Cheng-guan,  sans aucun doute,  observait très 
          rigoureusement les préceptes. 
          Il ne transgressa jamais,  si peu que ce soit,  aucune des règles 
          du Mahayana ou du Hinayana.  
          [...] J'ai éprouvé 
          la plus grande méfiance à l'égard du raisonnement 
          qui sous-tend l'argumentation de Shubhakarasimha*. 
          Ce Savant-maître* Shubhakarasimha* déclare que le Sutra du Lotus et le Sutra Vairocana* sont 
          égaux en principe,  mais que ce dernier est supérieur du 
          point de vue de la pratique. Il prend le principe d'ichinen 
          sanzen,  que le Grand-maître* Zhiyi* fut le premier à formuler,  et prétend le trouver dans 
          le Sutra Vairocana*,  et,  
          à partir de là,  déclare arbitrairement que les 
          deux sutras sont identiques.  
          [...] Or ce principe 
          d'ichinen sanzen,  pour la 
          première fois défini par le Grand-maître* Zhiyi*,  
          est le père et la mère des bouddhas. Pourtant,  à 
          peu près cent ans plus tard, Shubhakarasimha* vola ce principe,  et affirma dans ses écrits que le Sutra Vairocana* et le Sutra du Lotus étaient égaux du point de vue 
          théorique et qu'ils avaient en commun un principe,  celui d'ichinen 
          sanzen. Une personne 
          dotée de sagesse ou d'intelligence devrait-elle prêter 
          foi à une déclaration de ce genre ? 
          [...] Ceux qui 
          prétendent supérieur [au Sutra du Lotus] un texte qui 
          ne dit rien de la possibilité,  pour les personnes des deux 
          véhicules,  d'atteindre la bodhéité,  uniquement 
          parce qu'il comporte des mudra et des mantra dharani*,  
          sont nécessairement des voleurs,  du point de vue des principes,  
          et des hérétiques,  du point de vue de la pratique - des 
          gens qui considèrent comme supérieur ce qui est inférieur. 
          Parce qu'il commit cette erreur, Shubhakarasimha* fut puni par Yama,  le roi des enfers. 
          Par la suite,  il s'en repentit,  révéra le Grand-maître* Zhiyi* et eut foi dans le Sutra du Lotus ; et,  de cette manière,  
          il évita le royaume du mal. 
          Lettre à 
          Shomitsu-bo (Minobu, 
      1277 à Shomitsu-bo) 
    Après la disparition du Bouddha,  de Grands-maîtres et lettrés 
          [du bouddhisme] comme Mahakashyapa, Ananda, Nagarjuna, Vasubandhu, Zhiyi*, Zhanlan*, Saicho* et Gishin*,  
          connaissaient cette doctrine,  mais l'ont gardée en leur coeur 
          et ne l'ont pas propagée de manière explicite. Car le 
          Bouddha leur avait interdit de le faire en disant qu'après sa 
          disparition,  ce Grand Dharma ne devra pas être divulgué 
          jusqu'au début de l'époque des Derniers 
      jours du Dharma. 
      Lettre à Misawa (Minobu, 
      le 23 février 1278 à Misawa)  
    Celui qui,  en dépit de ces dissemblances,  confond honmon avec shakumon,  n'a pas plus de bon sens qu'une personne incapable de distinguer 
          le feu de l'eau. Le Bouddha a clairement établi cette séparation 
          mais,  au cours de plus de deux mille ans écoulés depuis 
          sa disparition,  personne,  dans les Trois pays,  ou ailleurs dans le monde,  
          n'a parfaitement compris la différence. Seuls les Grands-maîtres Zhiyi* en Chine et Saicho* au Japon ont plus ou moins tenu compte de cette distinction. Mais le 
          précepte de l'Éveil parfait 
          sans supérieur [par la pratique] du Sutra du Lotus [qui se trouve dans l'enseignement 
          essentiel* et non dans l'enseignement théorique*] 
          n'était pas encore révélé. Zhiyi* et Saicho* le connaissaient dans leur coeur mais ne le dévoilèrent 
          pas pour trois raisons : d'abord le temps propice n'était pas 
          encore venu ; ensuite,  les gens n'avaient pas la capacité de le 
          comprendre ; enfin,  ni l'un ni l'autre n'avaient reçu la mission 
      de le transmettre. 
      Le Grand-maître* Zhiyi*,  
          dans le Maka Shikan,  
          décrivit la méditation sur les dix 
            objets et les dix méditations,  
          mais personne après lui ne les a pratiquées. A l'époque 
          de Zhanlan* et de Saicho*,  
          certaines personnes les ont un peu pratiquées mais sans rencontrer 
          de grandes difficultés parce qu'elles n'ont pas suscité 
          d'adversaires puissants. Les trois 
            obstacles et les quatre démons mentionnés dans le Maka Shikan ne viennent pas faire obstacle à la pratique 
          des enseignements provisoires. 
          Mais maintenant tous,  sans exception,  apparaissent pour me barrer la 
          route. Ils sont encore plus redoutables que les trois 
            obstacles et les quatre démons auxquels Zhiyi*, Saicho* et d'autres furent confrontés. Il 
          y a deux manières de percevoir le principe d'ichinen 
          sanzen. L'une est théorique 
          et l'autre concrète. Ichinen 
          sanzen,  comme l'enseignaient Zhiyi* et Saicho*,  
          était un principe théorique,  mais ichinen 
          sanzen comme je l'enseigne 
          maintenant est un principe concret. Parce que la voie que je pratique 
          est supérieure,  les difficultés qui l'accompagnent sont 
          plus grandes. Ichinen 
          sanzen,  dans la pratique 
          de Zhiyi* et de Saicho*,  
          se rattache à l'enseignement 
          théorique* tandis qu'ichinen sanzen,  
          dans la pratique de Nichiren,  fait partie de l'enseignement 
          essentiel*. 
          Le traitement 
          de la maladie (Minobu, 
      26 juin 1278 (ou 1282) à Toki Jonin)  
    Dans le huitième 
          volume du Hokke Mongu Ki*, Zhanlan* stipule qu'en n'expliquant que le Titre,  le Hokke 
          Gengi de Zhiyi* traite en fait du Sutra tout entier. Il voulait dire par là que,  
          même si le texte était omis,  l'ensemble du Sutra était 
          contenu dans son seul titre. Toute chose a un point essentiel,  et le 
          cœur du Sutra du Lotus,  c'est son titre : Namu Myoho Renge 
          Kyo. En vérité,  si vous récitez ce titre matin 
      et soir,  vous lisez correctement l'ensemble du Sutra du Lotus. 
      [...] Réciter 
          deux fois daimoku revient à 
          lire deux fois le Sutra tout entier ; réciter cent fois daimoku équivaut à lire cent fois le Sutra  ; et réciter 
          mille fois daimoku équivaut 
          à lire mille fois le Sutra. Donc,  réciter continuellement daimoku revient à lire 
          continuellement le Sutra du Lotus. Les soixante volumes (note) de Zhiyi* offrent exactement la même interprétation. Ce Dharma si 
          facile à recevoir et si facile à pratiquer a été 
          enseigné pour le bien de toute l'humanité à l'époque 
          mauvaise des Derniers jours du Dharma 
          La phrase 
          unique et essentielle (Minobu, 
      le 3 juillet 1278, à Myoho-ama) 
    Le Grand-maître*  Zhiyi*,  
          [...]  fit remarquer  : "Les 
          autres sutras prédisent que les hommes peuvent parvenir à 
          la bodhéité mais pas les femmes. Seul ce Sutra prédit 
      que tous les êtres humains atteindront la bodhéité."(réf.)  
      Le sutra permettant 
          véritablement d'honorer sa dette (Minobu, 
      le 28 juillet 1278 à Sennichi-ama)  
    Plus les 
          racines sont profondes,  plus luxuriantes sont les branches. Plus la 
          source est lointaine,  plus le courant est long. Tous les sutras autres 
          que le Sutra du Lotus ont des racines peu profondes et leur 
          cours n'est pas long. Par contre,  le Sutra du Lotus a des racines 
          profondes et une source lointaine. C'est pourquoi le Grand-maître* Zhiyi* affirma qu'il se perpétuerait jusqu'à l'époque 
          mauvaise des Derniers jours du Dharma,  
      et s'y propagerait encore. 
      [...] Le bodhisattva Nagarjuna, Zhiyi* et Saicho furent persécutés 
          en raison de leur foi bouddhique,  mais aucune des persécutions 
          qu'ils subirent ne furent aussi graves que celles que décrit 
          le Sutra. C'est parce qu'ils naquirent avant l'époque où 
          le Sutra du Lotus devait se propager. 
          [...] Nous sommes 
          maintenant déjà entrés dans "la dernière 
          période de cinq cents ans",  c'est-à-dire au début 
          de l'époque des Derniers jours 
          du Dharma. 
          C'est un moment comparable au soleil le quinzième jour du cinquième 
          mois [du calendrier lunaire],  ou à la lune des moissons,  le quinzième 
          jour du huitième mois. Zhiyi* et Saicho* sont nés trop tôt pour connaître ce moment et ceux 
          qui naîtront après regretteront d'avoir vécu trop 
          tard. 
          Plus la 
          source est lointaine, plus le courant est long (Minobu, 
      le 15 septembre 1278, à Shijo Kingo) 
    L'ouvrage 
        du Grand-maître*  Zhiyi*,  
        intitulé Hokke Sanmai Sengi déclare : "Bâtissez 
        un autel respectable dans le temple et enchâssez y le Sutra 
        du Lotus. Il n’est pas besoin d’y présenter des 
        figures de bouddhas ni aucun autre sutra,  ni d’enchâsser les 
      cendres du Bouddha Shakyamuni. Seul le Sutra du Lotus est nécessaire." 
      Questions 
          - réponses concernant l’objet de vénération (Minobu, 
           septembre 1278 à 
      Joken-bo) 
    Question  : L'ouvrage de Zhiyi*,  
      intitulé Maka Shikan décrit le pratiquant marchant autour d’une statue du Bouddha Amida comme objet de vénération lorsqu’il pratique 
      la deuxième des quatre méditations (shishu-sanmai,  chaturdhyana). 
      La traduction d'Amoghavajra* du Manuel Rituel au moyen de la Sagesse et du Discernement du Sutra 
        du Lotus déclare : "Le Bouddha Shakyamuni et le 
      Bouddha Taho sont les objets de vénération." 
      Pourquoi rejetez vous leurs opinions et maintenez vous que le Titre du Sutra du Lotus est l’objet de vénération ? Réponse : Cela n’est absolument pas fondé sur ma réflexion 
      personnelle. C’est fondé sur les enseignements du Sutra 
        du Lotus,  mentionnés plus haut,  et sur l’interprétation 
      de Zhiyi*. 
      Quant au point douteux selon lequel le bouddha Amida est l’objet de vénération lorsqu'on on pratique les quatre niveaux de méditation d’après le Maka Shikan,  c’est parce que le 
      bouddha Amida est regardé 
      comme l’objet de vénération seulement quand on pratique 
      la joza-sanmai",  "la méditation 
      active continuelle pendant une période de 90 jours",  pendant 
      laquelle le pratiquant marche autour de la statue du bouddha Amida en invocant son nom (nembutsu) 
      et en se le remémorant (jogyo-sanmai),  
      et "la méditation sur la réalité" (higyo-hiza-sanmai) 
      dans une posture non spécifiée pour une période de 
      temps non spécifiée. Ce sont trois des quatre niveaux de méditation concentrée (samadhi) de l’école Tendai. 
      [...] Comme on peut l’observer d’après l’interprétation 
        des sutras mentionnés ci-dessus,  cela n’est pas basé 
        sur mon opinion personnelle et arbitraire. Le Bouddha Shakyamuni et le 
        Grand-maître* Zhiyi* tenaient le Sutra du Lotus comme leur objet de culte. Bien que 
        je sois apparu dans ce monde après eux,  moi aussi,  j’ai choisi 
        le Sutra du Lotus comme objet de culte.        
         [...] Les Japonais peuvent bien 
        lire avec leurs lèvres que le Sutra du Lotus est le premier,  
        mais,  dans leur esprit,  il occupe la seconde ou la troisième place 
        et ils l’exprimeront ainsi par les mots et par leurs corps. Personne 
        ne mentionnera le Sutra du Lotus comme le sutra suprême 
        et ne le traitera comme tel par les paroles,  le corps et la pensée. 
        Seul le Grand-maître* Zhiyi* le fit. 
        [...] Cela fait 
        environ 2 200 ans depuis que le Bouddha Shakyamuni a prêché,  
        mais pas une seule personne dans ce monde n’a diffusé ce Gohonzon et les enseignements 
        du Bouddha Shakyamuni. Le Grand-maître* Zhiyi*,  
        de Chine,  et le Grand-maître* Saicho*,  
        du Japon,  sont au courant de ce Gohonzon,  
        mais il n’ont fait aucun effort pour le diffuser. 
        Questions 
          - réponses concernant l’objet de vénération (Minobu, 
           septembre 1278 à 
      Joken-bo) 
    Et dans 
          le Maka Shikan de Zhiyi* il est dit  : "Les désirs terrestres conduisent à 
          la bodhéité (bonno soku bodai)  ; les souffrances 
          de la naissance et de la mort conduisent au nirvana (shoji soku 
      nehan)." 
      L'octroi d'un nouveau 
          domaine (Minobu, 
      octobre 1278, à Shijo Kingo) 
    Il fallut au Bouddha un peu plus de quarante ans pour réaliser 
          la tâche qu'il avait à accomplir en ce monde ; il fallut 
          à Zhiyi* environ trente ans et à Saicho* quelque vingt ans. J'ai souvent mentionné les indescriptibles 
          persécutions qu'ils subirent pendant ces années. Pour 
          moi,  il a fallu vingt-sept ans,  et les persécutions dont j'ai 
          été l'objet pendant cette période sont bien connues 
      de vous. 
      [...] Dans les 
          deux mille ans et plus qui s'écoulèrent "après 
          sa mort",  personne,  pas même Nagarjuna, Vasubandhu, Zhiyi* ou Saicho*,  
          ne subit aucune des persécutions,  encore plus grandes,  qui étaient 
          prédites. Ils furent indéniablement des pratiquants du Sutra du Lotus,  mais puisque tel est le cas,  d'où 
          vient qu'aucun d'eux ne versa la moindre goutte de sang,  à l'instar 
          du Bouddha,  ou n'endura des épreuves encore plus grandes  ? Les prédictions du Sutra pourraient-elles être 
          fausses et les paroles du Bouddha,  de grands mensonges ? 
          [...] Je ne sais pas si ces 
          épreuves égalent ou surpassent celles du Bouddha. Ce que Nagarjuna, Vasubandhu, Zhiyi* et Saicho eurent à subir 
          n'est rien comparé à cela. Sans la venue de Nichiren dans 
          les Derniers jours du Dharma,  
          le Bouddha aurait été un grand menteur et les témoignages 
          apportés par Taho et tous 
          les autres bouddhas auraient été faux. Dans les 2230 et 
          quelques années écoulées depuis la mort du Bouddha 
          Shakyamuni,  Nichiren est la seule personne,  dans le monde entier,  à 
          accomplir sa prophétie. 
          Sur les persécutions 
          subies par le Bouddha (Minobu, 
      le 1 février ou 1er octobre 1279 Shijo Kingo) 
    Même si les croyants des enseignements 
          provisoires répètent à l'envi que l'on peut 
          atteindre l'Éveil grâce aux enseignements 
          antérieurs au Sutra du Lotus,  il est aussi facile 
          de réfuter leurs affirmations que de briser mille poteries avec 
          un seul marteau. [Zhiyi* déclare  : ] "La pratique du Sutra du Lotus est shakubuku,  
          la réfutation des enseignements 
          provisoires."(réf.) Le Sutra du Lotus est,  en vérité,  de tous les 
      enseignements le plus profond et le plus ésotérique. 
      [...] [Nous savons 
          que] le bodhisattva Fukyo fut attaqué 
          à coups de cannes,  comme il est dit dans le Sutra : "Ils 
          le frapperont à coups de cannes et de bâtons,  et lui jetteront 
          des pierres et des tuiles." Mais il ne connut pas la persécution 
          par le sabre. Zhiyi*, Zhanlan*, Saicho* et d'autres n'ont pas connu cela,  [en accord avec la phrase : ] "Il 
          sera épargné par le sabre et le bâton."(réf.) 
          La persécution 
          par le sabre et le bâton (Minobu, 
      20 avril 1279 à Nanjo Tokimitsu)   
    Les quatre 
          rangs de saints aux époques du Dharma 
          correct et du Dharma formel ne 
          l'ont pas même mentionné,  parce que c'est le bodhisattva Jogyo qui doit apparaître 
          pour l'établir,  dans la première période de cinq 
          cents ans de l'époque des Derniers 
          jours du Dharma. Nagarjuna et Vasubandhu le connaissaient dans leur coeur mais ne le révélèrent 
          pas aux autres. Le Grand-maître* Zhiyi* en avait connaissance,  mais,  parce qu'il était un bodhisattva 
          des enseignements théoriques,  il ne l'enseigna qu'en partie,  
      sans en révéler la véritable signification.  
      [...] Le moment est maintenant venu. C'est pourquoi le Grand-maître* Zhiyi*,  
          qui aurait souhaité vivre à cette époque des Derniers 
          jours du Dharma,  
          disait dans le Hokke Mongu* : "Au cours de la cinquième 
          période de cinq cents ans,  le Dharma Merveilleux se répandra et apportera ses bienfaits pour longtemps 
          à l'avenir."(réf.)   
          [...] D'un point 
          de vue profane,  moi,  Nichiren,  je suis l'être le plus misérable 
          du Japon,  mais à la lumière du bouddhisme,  je suis la 
          personne la plus fortunée du monde. Cela est dû au temps. 
          Et,  en le comprenant,  je suis empli d'une telle joie que et ne peux 
          retenir mes larmes. Il m'est impossible de m'acquitter de ma dette de 
          reconnaissance envers Shakyamuni. Même les vingt-quatre 
          successeurs de Shakyamuni me semblent avoir moins de chance que 
          moi,  et les bienfaits obtenus par Zhiyi* et Saicho* me paraissent inférieurs aux miens. Car maintenant,  le temps 
          est venu d'établir l'objet de vénération représentant 
          les quatre bodhisattvas. 
          Sur l'établissement 
          des Quatre Bodhisattvas (Minobu, 
      17 mai 1279 à Toki Jonin)  
    L'autre 
          point de vue consiste à penser que,  même si le Sutra 
          du Lotus diffère des autres sutras puisqu'il dépasse 
          les enseignements provisoires,  ce qui n'est pas le cas des autres,  
          tous représentent l'enseignement 
          parfait*. 
          C'est une interprétation qui se fonde sur l'enseignement 
          théorique*. 
          Mais selon l'enseignement essentiel*,  
          les divers autres sutras correspondent aux cinq saveurs,  alors que le Sutra du Lotus est le souverain des cinq saveurs. Zhiyi* et Zhanlan* abordèrent ce point dans leurs écrits,  mais ils ne l'expliquèrent 
          pas clairement. C'est pourquoi seuls quelques maîtres en furent 
      conscients. 
      Le roi Rinda (Minobu, 
      le 17 août 1279 à Soya Doso, fils de Soya Kyoshin) 
    Le nom de 
          toute chose est important. C'est pourquoi le Grand-maître* Zhiyi* plaçait la "désignation" en tête des cinq 
          principes majeurs. M'être moi-même donné le nom 
      de Nichiren (Soleil-Lotus) signifie que j'ai atteint l'Éveil par moi-même. 
      Lettre 
          à Jakunichi-bo (Minobu, 
      16 septembre 1279, à Jakunichi-bo Nikke) 
    Plus 
            de mille cinq cents ans après la mort du Bouddha,  vivait en 
            Chine un certain Shen-Shen. Il était prédit que cet 
            homme mourrait à l'âge de cinquante ans,  mais en suivant 
            les préceptes du Grand-Maître Zhiyi*,  
            il put prolonger sa vie de quinze ans,  et vécut jusqu'à 
      soixante-cinq ans.  
       Où qu'il se trouve,  dans les montagnes,  ou sur 
          la mer,  dans le ciel ou dans les villes,  l'homme ne peut échapper 
          à la mort. Toutefois,  un passage tiré d'un des sutras 
          explique que l'on peut transformer même un karma fixe. Selon l'interprétation de Zhiyi*,  
          ce passage signifie que l'on peut prolonger la durée de sa vie.(réf.) 
          Sur la possibilité 
          de prolonger sa vie (Minobu, 
      1279 à Myojo, femme de Toki Jonin)  
    Le Grand-maître* Jizang écrivit le Hokke genron*  en dix volumes,  et aurait dû pour cela tomber dans l'enfer avici. Mais il abandonna ses interprétations 
          personnelles du Sutra du Lotus et servit le Grand-maître* Zhiyi*,  
      si bien qu'il échappa ainsi aux souffrances de l'enfer. 
      Lettre à 
          Akimoto (Minobu, 
      le 27 janvier 1280, à Akimo to)  
    Nombreux 
            sont ceux qui ont exposé les différents enseignements 
            de Shakyamuni,  mais jusqu'à présent personne,  pas même Zhiyi* ou Saicho*,  
            n'a enseigné le plus important de tous. Il devait en être 
            ainsi,  car cet enseignement n'apparaît et ne se répand 
      qu'avec l'avènement du bodhisattva Jogyo pendant les premiers cinq cents ans des Derniers jours du Dharma.  
      Lettre à Niike (Minobu, 
      février 1280 à Niike Saemon no jo) 
    Voilà le sens de ce passage du Sutra du Lotus et des 
          commentaires de Zhiyi* et de Zhanlan* : recevoir et garder,  protéger et croire,  ne serait-ce qu'une 
          strophe du Sutra du Lotus,  est encore plus bénéfique 
          que de faire des dons à tous les êtres vivants,  des offrandes aux arhats,  ou même d'offrir 
          à tous les bouddhas assez des Sept 
            sortes de trésors pour emplir la totalité d'un système 
      majeur de mondes. 
      [...] Au cours 
          des plus de 2200 ans écoulés depuis la disparition du 
          Bouddha,  personne n'a encore totalement exposé et propagé 
          l'enseignement du Sutra du Lotus,  exactement tel qu'il est 
          énoncé dans le Sutra. Cela ne veut pas dire que Zhiyi* et Saicho* en ignoraient la véritable signification. Mais parce que le temps 
          propice n'était pas encore venu,  et parce que les capacités 
          des gens n'étaient pas adéquates,  ils sont morts sans 
          avoir tout élucidé par écrit.  
        [...] Zhiyi* a affirmé "... la personne est de moins d'importance que 
      le Dharma qui est suprême."  
      La bonne fortune 
          inégalée (Minobu, 
      1l mai 1280, au seigneur Nishiyama) 
    Après 
          la disparition du Bouddha,  trois personnes seulement ont véritablement 
          lu ce passage du Sutra du Lotus. Le bodhisattva Nagarjuna,  
          en Inde,  dit dans son Daichido Ron*   : "Le Sutra du Lotus est comme un grand 
          médecin qui change le poison 
          en remède". (note) C'est de cette manière qu'il expliqua le sens du passage "le 
          plus difficile à croire,  le plus difficile à comprendre". 
          En Chine,  le Grand-maître* Zhiyi* interpréta cette phrase en la replaçant dans son contexte 
           : "De tous ceux que j'ai enseignés,  que j'enseigne et que 
          j'enseignerai le Sutra du Lotus est le plus difficile à 
      croire et le plus difficile à comprendre."(réf.) 
      Comparaison 
          du Sutra du Lotus avec les autres sutras (Minobu, 
      le 26 mai 1280 à Toki Jonin) 
    Le mot Namu exprime 
          un sentiment de respect et de vénération. C'est pourquoi 
          le vénérable Ananda plaça namu au-dessus des deux caractères de nyoze [dans 
          la phrase nyoze gamon,  "Ainsi 
          ai-je entendu"] qu'il écrivit au début de tous 
          les sutras. Le Grand-maître* Huisi employa les mots Namu 
          Myoho Renge Kyo,  et le Grand-maître* Zhiyi* les mots keishu Namu Myoho Renge 
      Kyo. 
      [...] 
      Le très sage Grand-maître* Zhiyi* commenta les cinq caractères de Myoho Renge Kyo dans les mille 
      pages de son Hokke 
        Gengi  en dix volumes. Le point central de cet ouvrage 
      est le suivant  : les quatre-vingt,  soixante,  ou quarante volumes du Sutra 
        Kegon*  ; les quelques centaines de volumes des sutras Agama*  ; les nombreux volumes du Sutra 
          Dajuku hodo ; les quarante ou six cents volumes du Sutra 
            Daibon hannya ; les quarante ou trente-six volumes du Sutra 
              du Nirvana,  ainsi que les innombrables sutras en Inde,  dans 
      les palais des Rois-dragons,  
      dans les cieux et dans les mondes des dix 
        directions,  aussi nombreux que tous les grains de poussière 
      de la terre - tous ces sutras sont les serviteurs et les seconds du 
      seul caractère Kyo (sutra) de Myoho Renge Kyo. De plus,  le Grand-maître* Zhanlan* écrivit des commentaires en dix volumes intitulés Hokke 
      gengi shakusen. Dans cet ouvrage,  il déclara que tous 
      les sutras introduits en Chine après l'époque de Zhiyi* - y compris les sutras portant l'appellation de "nouvelles 
        traductions" - étaient tous des serviteurs et des seconds 
      du Sutra du Lotus.    
        Chevaux blancs et 
          cygnes blancs (Minobu, 
      14 août.1280, à la dame d'Utsubusa)  
    Sans préjuger 
          de ma sagesse,  parce que ma fidélité au Sutra du Lotus m'a valu de subir persécutions et blessures,  je surpasse même 
          le Grand-maître*  Zhiyi* de Chine et le Grand-maître* Saicho* du Japon. C'est le temps [l'époque des Derniers 
          jours du Dharma] 
          qui l'a voulu ainsi. Si je suis bien le Pratiquant du Sutra du Lotus,  alors Shakyamuni,  qui enseigna la doctrine 
          au Pic du Vautour,  le bouddha Taho,  du Monde du trésor 
          de pureté,  les bouddhas des dix 
          directions, émanations de Shakyamuni,  les grands 
          bodhisattvas de l'enseignement essentiel et de l'enseignement 
          théorique, Bonten, Taishaku,  les rois 
          dragons et les dix Filles-démones,  
      tous sont très certainement présents en ce lieu.  
      Réponse au 
          seigneur Shijo Kingo (Minobu, 
      le 8 octobre 1280 à Shijo Kingo)  
    Le Hokke Mongu,  
      dans son neuvième chapitre,  interprète ce passage de la 
      manière suivante  : "Hi  : «caché»,  signifie 
      la vérité selon laquelle un 
        Corps est égal aux Trois Corps. Mitsu  : «mystère» 
      signifie la vérité selon laquelle les Trois Corps sont égaux au Corps unique. Aussi,  moi [Zhiyi*] 
      j’appelle hi ce qui n’a pas été révélé 
      depuis l’éternité,  et j’appelle mitsu ce que 
      le Bouddha seul est capable de savoir. Le Bouddha dans les trois 
        phases de la vie est égal aux Trois Corps - et cette vérité,  il l’a gardée 
      cachée et ne l’a révélée dans aucune 
      autre écriture." 
        [...] Le Titre Sacré (Daimoku) 
          est de deux sortes  : le Titre Sacré des périodes du Dharma 
            correct et du Dharma formel,  
          et celui des Derniers jours du Dharma. Vasubundhu et Nagarjuna avaient l’habitude de réciter le Texte Sacré,  
          mais leur récitation du mantra n’allait pas plus loin qu’une 
          pratique personnelle ascétique. A la période du Dharma 
            formel, Huisi, Zhiyi* et les autres récitaient aussi le Titre sacré,  mais cela 
          également était simplement fait comme une pratique ascétique 
          personnelle,  et n’était pas enseigné pour le bénéfice 
          des autres. C’était le Titre Sacré compris comme 
          un concept à méditer.  
            Trois 
              grands Dharmas cachés (Minobu, le 27 ? avril 1281 
      à Ota Kingo) 
    Ensuite,  
          à l'époque du Dharma formel,  sous les dynasties Chen  et Shui,  apparut un novice du nom de Zhiyi* qui fut appelé plus tard le Grand-maître* du Tiantai. Il formula de nombreux enseignements mais le point le plus important,  
          en définitive,  fut qu'il établit un ordre de supériorité 
          relative entre le Sutra du Lotus,  le Sutra 
          du Nirvana et le Sutra 
    Kegon*. Ce moine, Zhiyi*, 
          déclara que les maîtres bouddhistes inversaient totalement 
          l'ordre de priorité. Le souverain de la dynastie Chen, 
          pour clarifier ce point, convoqua un groupe de plus de cent personnes 
          parmi lesquelles les maîtres les plus éminents des dix 
          écoles de la Chine du Nord et du Sud : l'administrateur des moines Huiheng, le supérieur 
          des moines Huiguang,  Hua-rong, 
        le Maître du Dharma Fasui et d'autres, pour débattre avec le Grand-maître* Zhiyi*. 
          [...] Essentiellement,  
      cette école enseigne que pour certaines personnes les trois 
        véhicules ne sont qu'un moyen provisoire et le Véhicule 
          unique représente l'enseignement 
            véritable et définitif,  
      tandis que pour d'autres le Véhicule unique est un moyen provisoire 
      et les trois véhicules constituent l'enseignement véritable et définitif (note). 
      Cette école enseigne aussi que les cinq 
        natures sont totalement distinctes les unes des autres et que certains 
      êtres sont naturellement prédestinés à certains 
      états de vie ou sont dépourvus par nature de la graine 
      de la bodhéité et ne pourront jamais atteindre l'Éveil. De tels 
      principes étaient aussi différents de ceux de l'école 
      de Zhiyi* que le feu de l'eau. Mais à cette époque-là,  les 
      Grands-maîtres Zhiyi* et Guanding* n'étaient plus de ce monde et leurs successeurs n'étaient 
      pas de taille à réfuter les principes erronés. 
      L'école Tendai semblait 
      donc déjà vaincue. Plus tard,  
      sous le règne de l'impératrice Zetian,  
      l'école Kegon fut fondée 
      en Chine. On abandonna la traduction du Sutra 
        Kegon* en soixante volumes (note),  
      que le Grand-maître* Zhiyi* avait critiquée,  et désormais l'école s'appuya 
      sur une nouvelle traduction du Sutra 
        Kegon en 80 volumes,  introduite par le Maître 
        du tripitaka Jih-chao. 
          [...] Par la suite,  
          le Grand-maître* Zhanlan* réfuta les principes introduits par les écoles Hosso, Kegon et Shingon,  
          ce que n'avait évidemment pas pu faire le Grand-maître* Zhiyi. 
          Mais ces réfutations ne furent pas prononcées au cours 
          de débats publics,  comme ce fut le cas avec le Grand-maître* Zhiyi*. 
          Ainsi,  le Sutra du Lotus devint comparable à une pièce 
          de tissu de soie précieuse portée par une nuit obscure,  
          tandis que les mudra et les mantra 
          dharani*,  
          dont il n'est nulle part question dans le Sutra du Lotus,  s'étalaient,  
          bien visibles aux yeux de tous. C'est pourquoi chacun s'accorda à 
          reconnaître la supériorité de l'école Shingon. 
          [...] Le grand 
      maitre Zhiyi* déclara  : "Dans le Sutra du Lotus même,  
      on lit que "parmi tous les sutras,  celui-ci tient la place la plus 
      élevée."(réf.) Le Bouddha 
      Shakyamuni dit aussi  : "Parmi tous les sutras que j'ai enseigné,  
      que j'enseigne et que j'enseignerai,  le Sutra du Lotus est 
      le plus difficile à croire et le plus difficile à comprendre."(réf.) 
      Le corps et 
              l'esprit des simples mortels (Minobu,à un disciple) 
     
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