L'unité
de mari et femme ou Réponse à l’épouse de Messire Shijo Kingo Shijo Kingo Dono Nyobo Gohenji Lettres
et traités de Nichiren Daishonin. ACEP - vol. 3, p. 276; SG* p.
866. Minobu, le 27 janvier 1275, à Nichigen-nyo |
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Parmi les enseignements mensongers, arrachant les yeux et abusant l'esprit de tous les Japonais, en définitive, il n'en existe pas de plus erroné que celui que professent les maîtres du Shingon. Mais, pour l'instant, laissons cela de côté. Les dix métaphores semblent illustrer les mérites relatifs du Sutra du Lotus et des autres sutras, mais telle n'était pas la véritable intention du Bouddha lorsqu'il les énonça. Son but était de comparer les pratiquants des autres sutras avec le Pratiquant du Sutra du Lotus, et de montrer que, tandis que le Pratiquant du Sutra du Lotus est comparable au soleil ou à la lune, les pratiquants des autres sutras sont comme des étoiles ou des torches. Comment savons-nous cela ? La huitième métaphore (note) est suivie d'un passage d'une importance primordiale. On y lit : "Celui qui parviendra à accepter ce Sutra, et à y croire, sera ainsi également - il sera au premier rang, dans la multitude des êtres vivants."(réf.) Ce passage de vingt-deux caractères est le coeur du Sutra tout entier, l'oeil de tous les êtres vivants. Il signifie que le pratiquant du Sutra du Lotus est comme le soleil, la lune, le roi Bonten ou le Bouddha, tandis que les pratiquants du Sutra Vairocana* sont comme les étoiles, les cours d'eau et les rivières, ou le commun des mortels. Pour cette raison, quiconque, en ce monde, adhère au Sutra du Lotus, homme ou femme, moine ou nonne, est certainement considéré par le Bouddha comme le seigneur de tous les êtres vivants ; Bonten et Taishaku tiennent sans doute cette personne en grande estime. Quand je pense à cela, ma joie est si grande que je ne peux la décrire. De plus, en réfléchissant à ce passage du Sutra jour et nuit, en le lisant matin et soir, je réalise que le Pratiquant dont il est question n'est pas n'importe quel pratiquant du Sutra du Lotus. Parce que, dans la phrase "celui qui parviendra à accepter ce Sutra et à le croire", "celui" est le seul élément de désignation, j'avais pensé qu'il pouvait s'agir de n'importe qui, en ce monde, parmi les moines, les nonnes, les croyants et les croyantes laïques qui croient au Sutra du Lotus. Mais cela n'est pas le cas. Car, dans le passage qui suit, lorsque le Bouddha de nouveau mentionne cette personne, il dit : "s'il se trouve une femme..." Quand moi, Nichiren, je lis les sutras autres que le Sutra du Lotus, je n'ai pas le moindre désir de devenir une femme. Un sutra condamne les femmes comme des émissaires de l'enfer. Un autre les décrit comme de grands serpents. Un autre encore les compare à des arbres courbés et tordus. Et il y a même un sutra qui les décrit comme des personnes ayant brûlé les graines de la bodhéité. Les écrits bouddhiques ne sont pas les seuls à tenir ce langage ; les écrits non bouddhiques également dénigrent les femmes. Un certain Rong Qiqi, par exemple, fait l'éloge de trois plaisirs, l'un d'eux étant celui de ne pas être né femme en ce monde. On accepte généralement l'idée que le désastre [en Chine] eut pour origine trois femmes. C'est seulement dans le Sutra du Lotus que nous lisons qu'une femme qui pratique ce Sutra, non seulement surpasse toutes les autres femmes, mais dépasse également tous les hommes. Même si chacun la calomnie, en définitive, pour une femme, il n'y a pas de plus grand bonheur que d'être aimée par l'homme qu'elle aime le plus. Laissez les autres vous haïr à leur guise. De quoi pourriez-vous vous plaindre si vous êtes chérie par le Bouddha Shakyamuni, par le bouddha Taho et par tous les autres bouddhas des dix directions, aussi bien que par Bonten, Taishaku, les divinités Nitten, Gatten et les autres ? Aussi longtemps que vous méritez les éloges du Sutra du Lotus, quel motif de mécontentement pourriez-vous avoir ? Vous dites que vous atteignez maintenant l'âge néfaste de trente-trois ans, et que, pour cette raison, vous envoyez des offrandes. J'en ai fait part au Bouddha Shakyamuni, au Sutra du Lotus et à Nitten. Une personne a deux épaules, la gauche et la droite, sur lesquelles se trouvent deux divinités appelées, l'une, Domyo, et l'autre, Dosho. Ce sont deux divinités que Bonten, Taishaku, Nitten et Gatten ont envoyées à chaque personne pour la protéger. Depuis le moment où elle entre dans la matrice de sa mère jusqu'au dernier instant de sa vie, elles accompagnent cette personne comme son ombre ou comme ses yeux. Si elle commet des fautes ou de bonnes actions, Domyo et Dosho rapportent tout aux divinités du Ciel, sans omettre le plus infime détail, fut-il aussi minuscule qu'une goutte de rosée ou un grain de poussière. C'est dit dans le Sutra Kegon*, et cité par le Grand-maître* Zhiyi* dans le 8e volume de son Maka Shikan. Il est dit, néanmoins, que si la foi d'une personne est faible, même s'il s'agit d'une femme qui pratique le Sutra du Lotus, elle sera abandonnée. Par exemple, si un général est hésitant, ses soldats prendront peur. Si le bois d'un arc est faible, la corde sera lâche. Si le vent est doux, les vagues ne s'élèveront pas haut. Tout cela obéit aux règles de la nature. Mais, pour sa part, Saemon [Shijo Kingo] est un croyant du Sutra du Lotus, qui n'a pas son égal parmi tous les croyants laïques du Japon. Parce que vous êtes mariée à un homme tel que lui, vous êtes aussi la première de toutes les femmes du Japon. Parce que vous consacrez votre vie au Sutra du Lotus, le Bouddha vous considère sans doute comme l'égale de la fille du Roi-Dragon elle-même. Le caractère chinois qui désigne la femme implique la dépendance. La glycine dépend du pin sur lequel elle pousse, et la femme dépend de l'homme. Prenez Saemon pour maître, et laissez-le vous guider dans la foi du Sutra du Lotus. La malchance de votre trente-troisième année se changera en bonne chance de votre trente-troisième année. C'est ce que signifie le passage "les sept difficultés disparaissent et les sept bienfaits apparaissent immédiatement."(réf.) Vous rajeunirez et votre bonne fortune grandira. Respectueusement, Le vingt-septième jour du premier mois. ARRIERE-PLAN. - Dans le premier mois
de 1275, Nichigen-nyo, la femme de Shijo Kingo, informa Nichiren Daishonin
qu'elle venait d'avoir trente-trois ans, un âge que l'on considérait
comme critique pour les femmes, et elle lui envoya des dons. Cette lettre,
datée du vingt-septième jour du même mois, est la
réponse de Nichiren Daishonin. Pour dissiper les craintes de
Nichigen-nyo, il lui affirme qu'une femme qui pratique le Sutra du Lotus
a des mérites exceptionnels et que, si sa foi est forte, elle
sera, sans aucun doute, protégée par les bouddhas et les
divinités bouddhiques. En anglais : The Unity of Husband and Wife - http : //www.sgilibrary.org/view.php?page=463&m=1&q=Unity%20of%20Husband%20and%20Wife |
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