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Mont Sacré du Vautour - Pic du Vautour - Gridhrakuta
 

Depuis cette époque, du souverain suprême aux masses innombrables, tous ont vénéré les statues du Bouddha et ont attentivement étudié les écrits bouddhiques. Il en a résulté que dans les monastères du Mont Hiei et de Nara, la capitale du Sud, dans les grands temples Onjo-ji et To-ji, dans tout le pays à l'intérieur des quatre mers, dans les cinq provinces autour de la capitale (note) et dans les sept marches, les écrits bouddhiques ont été classés, comme des étoiles dans le ciel, et le pays s'est couvert d'une nuée de temples. Ceux qui se réclament de Shariputra observent la lune du haut du Pic du Vautour (note) tandis que ceux qui adhèrent aux traditions d'Haklenayasha transmettent les enseignements du Mont Kukkutapada. Comment, alors, quelqu'un peut-il dire que les doctrines de Shakyamuni sont méprisées ou que les Trois trésors du bouddhisme sont négligés  ?
Rissho Ankoku ron (Kamakura-Matsubagayatsu, juillet 1260)

Il y a bien longtemps, lorsque le Bouddha enseigna les principes du Hinayana au Parc des Daims, il ouvrit la porte d'une ville illusoire (note). Mais, par la suite, lorsque les tapis furent déroulés pour l'enseignement du Sutra du Lotus au Pic du Vautour, ces doctrines antérieures cessèrent de procurer des bienfaits.
[...] Nous lisons, dans le quatrième volume du Sutra du Lotus : "Yakuo, je te dirai ceci. Parmi tous les sutras que j'ai exposés, le Sutra du Lotus occupe la première place."(réf.) Ce passage rappelle que, à l'Assemblée du Pic du Vautour, le Bouddha s'adressa au bodhisattva Yakuo et lui dit que, depuis le Sutra Kegon* jusqu'au Sutra du Nirvana, il y avait eu des sutras aussi nombreux que les grains de sable du Gange, mais que, parmi tous ces sutras, celui qu'il exposait maintenant, le Sutra du Lotus, tenait la première place. Mais, apparemment, le Grand-maître* Kukai lut le mot "troisième" à la place du mot "première".
[...] Quand le Bouddha Shakyamuni, dans les nuages, au-dessus de la montagne sacrée du Pic du Vautour, résuma l'essentiel de son enseignement pour le transmettre aux bodhisattvas Surgis de Terre, en quoi consistait-il à votre avis  ? En rien de plus que ces cinq caractères, le Dharma essentiel.
Conversation entre un sage et un ignorant (1265 ? à un samouraï ? )

Pendant quarante et quelques années, en exposant les enseignements antérieurs au Sutra du Lotus, le Bouddha reconnut que les bodhisattvas pouvaient atteindre la voie qui mène à la bodhéité, tout comme les simples mortels de grandes capacités, les personnes de bien et les hommes. Mais il dénia cette possibilité aux personnes des deux véhicules, aux personnes mauvaises et aux femmes. En certaines occasions, pourtant, il sembla bien en reconnaître la possibilité, mais un doute subsistait en ce domaine. Cependant, au terme de quarante-deux années d'enseignement, au début de cette période de huit ans pendant laquelle il allait enseigner le Sutra du Lotus, sur le Pic du Vautour, à Rajagriha, dans le royaume du Magadha, il enseigna tout d'abord le Sutra Muryogi. Et dans ce sutra, nous lisons  : "Pendant plus de quarante années je n'ai toujours pas révélé la vérité."
L'essentiel du chapitre Yakuo (1265-  ? peut-être à la mère de Nanjo Tokimitsu)

Le Grand-maître* Zhiyi*, qui entendit l'enseignement du Bouddha sur le Pic du Vautour (note) et qui par la suite connut l'Éveil dans un lieu de méditation en Chine, déclara sans équivoque  : "Les autres sutras ne promettent la bodhéité qu'aux hommes, pas aux femmes.
[...] Le Bouddha Shakyamuni, en présence du bouddha Taho et des autres bouddhas des dix directions, enseigna le Sutra du Lotus pendant huit ans, en un lieu appelé le Pic du Vautour, au nord-est de Rajagriha, la capitale du royaume de Magadha. Le Grand-maître* Zhiyi* était présent et l'entendit prêcher. "Pendant plus de cinquante années d'enseignement, dit le Bouddha, j'ai exposé diverses doctrines sacrées, ayant toutes pour but de procurer des bienfaits aux êtres vivants. Dans les sutras des quarante-deux premières années, j'ai enseigné qu'il n'était pas possible aux femmes d'atteindre la bodhéité. Mais maintenant, dans le Sutra du Lotus, je déclare que les femmes peuvent devenir bouddha." Au nord-est du Pic du Vautour, à une distance de quelque 108 000 ri, par-delà les montagnes et les mers, se trouve un pays qu'on appelle Mahachina. Nous l'appelons la Chine.
Le Daimoku du Sutra du Lotus (1266 à une femme d'Amatsu)

Depuis lors, tous les sutras et les traités se sont largement répandus et diverses écoles bouddhiques sont apparues au Japon. Par conséquent, nous avons la chance, même en étant né à l'époque des Derniers jours du Dharma, et en vivant dans un pays à la périphérie du monde, de pouvoir écouter l'enseignement exposé au Pic du Vautour et de saisir, en faisant une coupe de nos mains, l'eau de la grande rivière du bouddhisme.
Réponse à Hoshina Goro Taro (5 décembre 1267 à Hoshina)

Mais Maudgalyayana ne parvint pas à faire accéder sa mère à la bodhéité. Car lui-même n'était pas encore pratiquant du Sutra du Lotus et ne pouvait donc pas aider sa mère à devenir bouddha. Par la suite, pendant huit ans, dans l'Assemblée au Pic du Vautour, en croyant au Sutra du Lotus et en récitant Namu Myoho Renge Kyo, il devint un bouddha appelé Tamalapatra (Parfum de Santal) (réf.). Et à ce moment-là, sa mère aussi devint bouddha.
[...] Moi, Nichiren, en me libérant de telles entraves karmiques, je suis certain, à l'avenir, d'atteindre la Terre pure du Pic du Vautour. Par conséquent, même si de graves persécutions s'abattent sur moi, comme une pluie ou comme une nuée, parce que je sais qu'elles sont dues à ma foi dans le Sutra du Lotus, elles ne provoquent pas chez moi la moindre souffrance. Les disciples et les adeptes laïques de Nichiren sont les véritables pratiquants du Sutra du Lotus.
Urabon - L'origine de la cérémonie pour les défunts (juillet 1271 à Shijo Kingo)

Vous m'avez accompagné, faisant voeu de donner votre vie en tant que pratiquant du Sutra du Lotus. Votre attitude surpasse de très loin le geste de Hong Yen qui s'ouvrit le ventre et y mit le foie de son seigneur mort, le duc Yi, pour lui épargner la honte et le déshonneur. Lorsque j'arriverai au Pic du Vautour, je proclamerai avant toute chose que Shijo Kingo, aussi bien que Nichiren, était résolu à mourir pour le Sutra du Lotus.
La Persécution de Tatsunokuchi (Echi, 21 septembre 1271 à Shijo Kingo)

Laissons de côté pour l'instant la deuxième partie du Sutra, la révélation (note). Dans la partie suivante, celle de la transmission, avec les trois déclarations du chapitre Hoto* (XI), le Bouddha confie la tâche de la propagation à l'Assemblée réunie au Pic du Vautour, présente à la Cérémonie dans les Airs. Quant au voeu [de propager le Dharma] formulé dans le chapitre Kanji* (XIII) par vingt mille, quatre-vingt mille, quatre-vingts myriades de millions de nayuta de grands bodhisattvas, un homme comme moi, d'une sagesse superficielle, a du mal à le comprendre.
La lettre de Teradomari (Teradomari, le 22 octobre 1271, à Toki Jonin)

Ananda était le second fils du roi Dronodana et Rahula le petit-fils du roi Shuddhodana. Tous deux étaient issus de familles nobles mais, parce qu'ils étaient parvenus au stade d'arhat, il leur était impossible de parvenir à l'Éveil. Pourtant, au cours des huit années où devant la Grande assemblée du Pic du Vautour, le Sutra du Lotus fut enseigné, il fut révélé qu'Ananda deviendrait le bouddha Roi des Souverains Pouvoirs - Sagesse de Monts et d'Océan* et que Rahula deviendrait le bouddha Foulant les Fleurs des Sept Matières Précieuses*(réf.). Malgré la sagesse de ces hommes et le haut rang de leurs familles, sans cette révélation du Sutra du Lotus, qui leur aurait rendu hommage ?
[...] A l'âge de soixante-douze ans, le Bouddha Shakyamuni exposa le Sutra Muryogi* au Pic du Vautour dans le royaume du Magadha. Se référant alors à tous les sutras enseignés précédemment pendant plus de quarante ans et à tous les enseignements qui en découlent, il déclara : "En quarante ans et plus la vérité n'a pas encore été révélée."(réf.)."
[...] 2 Et les grands bodhisattvas à leur tour réagirent, selon les mots du Sutra, "comme les branches d'un arbuste sous le souffle d'un vent fort." Comme les herbes kusha qui plient par grand vent, ou comme des rivières et des ruisseaux entraînés vers le grand océan, ils eurent le désir de suivre le Bouddha. Mais le Bouddha n'avait entrepris d'enseigner [le Sutra du Lotus] au Pic du Vautour que depuis peu de temps, et ses propos semblaient à ses auditeurs-shravakas comme sortis d'un rêve et irréels.
[...] 2 Parmi ces innombrables grands bodhisattvas se trouvaient quatre grands sages appelés Jogyo, Muhengyo, Jyogyo et Anryugyo. Les autres bodhisattvas, présents dans les Airs ou assis au Pic du Vautour, n'auraient pas eu l'audace de les regarder en face ni de prétendre les égaler même en pensée. Devant ces quatre personnages, même les quatre bodhisattva du Sutra Kegon*, les quatre bodhisattva du Sutra Vairocana* (note) ou les seize grands bodhisattvas du Sutra Kongocho* (note) étaient comme des hommes éblouis s'efforçant de fixer le soleil, ou comme de simples pêcheurs en présence de l'empereur. Ils ressemblaient au sage Taigong et aux trois autres des quatre sages de la Chine antique, que leurs qualités plaçaient très au-dessus de la multitude.
[...] 2 Zhiyi* dit à ce propos  : "Depuis l'époque où, juste après son Éveil, Shakyamuni enseigna le Sutra Kegon*, jusqu'au rassemblement au Pic du Vautour, des bodhisattvas étaient constamment venus des dix directions pour rejoindre l'Assemblée. Ils étaient en nombre illimité, mais Maitreya, avec la sagesse et le pouvoir propres à celui qui devait succéder au Bouddha, les avait vus et les connaissait tous. Pourtant, parmi cette multitude de nouveaux arrivants, il ne reconnaissait personne - et ceci en dépit du fait qu'il avait voyagé dans les dix directions, servi divers bouddhas, et qu'il était bien connu parmi la multitude."(réf.)
[...] 2 Le sens de ces passages et commentaires est parfaitement clair. En effet, depuis l'Éveil de Shakyamuni jusqu'à l'Assemblée du Pic du Vautour, dans toutes les terres des dix directions, personne n'avait jamais vu ou entendu parler d'êtres semblables à ces bodhisattvas Surgis de Terre.
[...] 2 Pour juger des mérites respectifs des enseignements du Bouddha, nul n'a besoin de traverser les mers pour aller dans la lointaine Chine, de voyager pendant trois ans jusqu'au Pic du Vautour, de visiter le palais du Roi-dragon comme le fit Nagarjuna, de rencontrer le bodhisattva Maitreya à l'instar d'Asanga, ou d'être présent aux deux lieux et trois assemblées [où Shakyamuni enseigna le Sutra du Lotus.]
Au cours de nombreuses vies et durant d'innombrables kalpas, ils ont quitté des femmes et des enfants qu'ils aimaient. L'ont-ils fait sans l'avoir voulu ou parce qu'ils ont choisi de suivre la Voie du Bouddha  ? Puisque la séparation est de toute façon inévitable, mieux vaut rester fidèle à sa foi dans le Sutra du Lotus, aller jusqu'au Pic du Vautour et y conduire les siens.
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Depuis le commencement de notre kalpa, parmi tous ceux qui ont encouru la disgrâce de leurs parents ou de leur souverain et qui ont été bannis sur des îles lointaines, personne n'a jamais ressenti une joie pareille à la nôtre. Ainsi, l'endroit où nous résidons et pratiquons l'enseignement du Véhicule unique, quel qu'il soit, devient la cité de la lumière éternellement paisible. Sans avoir à se déplacer d'un seul pas, nos disciples et nos bienfaiteurs laïcs peuvent apercevoir le Pic du Vautour en Inde, et en un jour ou en une nuit, atteindre la Terre de la lumière éternellement paisible existant depuis toujours, et revenir. Je ne peux exprimer la joie que me procure cette pensée !
Réponse à Sairen-bo (Sado, le 13 avril 1272, à Sairenbo Nichijo)

Le Bouddha parvint à survivre à toutes ces épreuves et, à l'âge de soixante-douze ans, quarante-deux ans après avoir commencé à enseigner, sur une montagne appelée Gridhrakuta [le Pic du Vautour], au nord-est de la ville de Rajagriha, en Inde centrale, il entreprit d'exposer le Sutra du Lotus. Il le fit pendant huit ans. Puis, en bordure de la rivière Ajitavati, dans la ville de Kushinagara, en Inde de l'Est, au milieu de la nuit, le 15e jour du 2e mois, dans sa quatre-vingtième année, il accéda au nirvana.
[...] Lors de l'Assemblée du Pic du Vautour, la fille du Roi-Dragon atteignit la bodhéité sans changer d'apparence. Les sutras du Hinayana rejetaient les femmes sur qui planaient les épais nuages des cinq entraves, et qui étaient ligotées par les cordes indestructibles des trois obéissances ; et les sutras du Mahayana, exposés au cours des plus de quarante premières années d'enseignement du Bouddha, les disaient inaptes à la pratique religieuse pendant de nombreux kalpas. Même le principe de "l'atteinte de la bodheité dès que l'on en conçoit pour la première fois le désir"(réf.), restait purement théorique et n'était pas concrètement prouvé.
[...] Mais pendant les huit années où il enseigna au Pic du Vautour, le Bouddha exposa l'effet de l'Éveil, ce que l'on appelle le Véhicule unique du Bouddha. Il rendit ainsi possible à tous les bodhisattvas de parvenir à l'étape de l'Éveil myogaku, Éveil égal à celui du Bouddha Shakyamuni. Ce fut comme si, arrivés au sommet du Mont Sumeru, ils avaient pu voir dans les Quatre directions.
Pendant plus de quarante années ils ont conservé ce doute, qui ne s'est dissipé qu'avec le début de l'enseignement du Sutra du Lotus.
[...] Mais ensuite, au cours des huit années pendant lesquelles l'enseignement fut exposé au Pic du Vautour, la Tour aux Trésors apparut et s'éleva dans les Airs, avec les deux bouddhas siégeant côte à côte à l'intérieur, comme le soleil et la lune apparaissant ensemble. Les divers autres bouddhas se sont mis en rang sur le sol comme autant de grandes montagnes rassemblées ; les bodhisattvas Surgis de Terre, aussi nombreux que les particules de mille mondes réduits en poussière se sont disposés dans les Airs, comme autant d'étoiles, et le Bouddha révéla alors les bienfaits dont jouissent les divers bouddhas, bienfaits qui sont le fruit de leur Éveil
Sur la prière (Sado, 1272 à Sairen-bo)

Ces passages reflètent comme un clair miroir la volonté du Bouddha. Ils indiquent que le Bouddha n'apparut pas pour le bien de ceux qui l'entourèrent pendant les huit ans où il enseigna le Sutra du Lotus au Pic du Vautour, mais pour le bien de ceux qui viendraient après lui. Il vint en ce monde spécifiquement pour des gens comme nous, qui vivons au début des Derniers jours du Dharma, et non pour ceux qui vécurent aux jours du Dharma correct ou du Dharma formel.
[...] Plus de deux mille deux cent vingt ans se sont écoulés depuis la mort du Bouddha, mais jamais les idées contenues au coeur de ce traité n'ont été exprimées auparavant. Malgré les nombreuses persécutions que cela me vaut de la part des autorités, je les expose maintenant, au début du cinquième demi-millénaire, le temps étant mûr pour leur propagation. J'espère que tous ceux qui liront ce texte resteront fermes dans leur foi afin que maître et disciples puissent faire ensemble l'ascension du Pic du Vautour et aillent rendre hommage à Shakyamuni, Taho et à tous les autres bouddhas de l'univers.
Le véritable objet de vénération (Sado, avril 1273 à Toki Jonin)

Même si l'on menaçait de nous couper la tête avec une scie, de nous empaler sur une lance, de nous mettre aux fers et de nous transpercer les pieds avec une vrille, aussi longtemps que nous serons en vie, nous devrons continuer à réciter Namu Myoho Renge Kyo, Namu Myoho Renge Kyo. Si nous récitons cette phrase jusqu'au moment ultime de notre mort, immédiatement, Shakyamuni, Taho, tous les autres bouddhas de l'univers viendront à notre rescousse, tenant ainsi fidèlement la promesse faite lors de la cérémonie du Pic du Vautour. Nous prenant par la main et nous portant sur leurs épaules, ils nous mèneront au Pic du Vautour.
La Pratique telle que le Bouddha l'Enseigne (mai 1273 à plusieurs de ses disciples)

C'est en ces termes que nous est annoncée la véritable essence de ces bodhisattvas. Quant à la fille du Roi-Dragon, elle offre une preuve tangible en apparaissant, à l'Assemblée du Pic du Vautour, "assise sur une fleur de lotus à mille pétales, aussi large que la roue d'un chariot."(réf.).
[...] En examinant le passage du chapitre Yujutsu* (XV), nous voyons qu'il y est dit que les bodhisattvas Surgis de Terre ont fait l'éloge de l'Ainsi-venu pendant une période de cinquante kalpa mineurs, mais que les membres de l'Assemblée du Pic du Vautour, ayant reçu l'enseignement du Bouddha sous une forme provisoire, eurent l'impression que cela ne durait qu'une demi-journée.
[...] Il est certain que, une fois l'enseignement essentiel* du chapitre Juryo* (XVI) révélé, tous les participants à l'Assemblée du Pic du Vautour se sont éveillés au lotus de l'essence réelle. Les personnes des deux véhicules, les icchantika, et les groupes prédestinés, ainsi que les femmes et les personnes mauvaises, tous se sont éveillés au lotus de l'essence réelle, au Dharma du Bouddha fondamental.
[...] Cela signifie que du vivant du Bouddha les femmes, les personnes d'une incroyance incorrigible, ceux que l'on disait par nature prédestinés, et les personnes des deux véhicules, tous se sont éveillés, au Pic du Vautour, au lotus de l'essence réelle du Dharma Merveilleux.
[...] Le Grand-maître* Huisi fut, dit-on, une incarnation du bodhisattva Kannon, et le Grand-maître* Zhiyi*, une incarnation du bodhisattva Yakuo. S'il en est ainsi, ils étaient présents au Pic du Vautour lorsque le Bouddha exposa le chapitre Juryo* (XVI) de l'enseignement essentiel*, et ils s'éveillèrent donc alors au lotus de l'essence réelle. Mais lorsqu'ils réapparurent en ce monde [respectivement sous la forme de Huisi et de Zhiyi*], ils savaient que le temps propice n'était pas encore venu de répandre le Dharma Merveilleux.
L'ainsité du Dharma Merveilleux (Sado, 1273 ? à Sairen-bo)

Comme il est merveilleux que vous soyez malgré tout devenu le disciple d'un tel homme  ! Un lien semblable au nôtre est sûrement motivé par une raison profonde. Faites tous les efforts possibles pour approfondir votre foi, et pour atteindre la Terre pure du Pic du Vautour. [...] Si Nichiren meurt avant vous, je viendrai à votre rencontre. Si vous deviez mourir avant moi, je ne manquerai pas de parler de vous au roi Yama. Tout ce que je vous dis est vrai. Selon le Sutra du Lotus, Nichiren est le guide sur la voie difficile de l'Éveil. Consacrez-vous de tout coeur à la foi, afin d'atteindre le Pic du Vautour.
Les Sabres du Bien et du Mal (Sado, 21 février 1274, à Hojo Yagenta)

Ainsi, vous êtes sans doute l'envoyé des divinités célestes Bonten et Taishaku. Je vais vous confier mon sceau pour authentifier la promesse que vous renaîtrez sur la Terre pure du Pic du Vautour. Emportez-le dans votre vie prochaine au Pic du Vautour et [quand vous y serez parvenu], appelez "Nichiren, Nichiren  ! " Je viendrai aussitôt à votre rencontre.
Lettre à Endo Saemon-no-jo (Sado, 12 avril 1274 à Endo Saemon-no-jo)

Si l'on se reporte au temps où ils se trouvaient au Pic du Vautour, ils étaient de grands bodhisattvas qui avaient entièrement éliminé les Trois poisons. Si l'on parle de leur nature fondamentale, ils étaient d'anciens bodhisattva qui «en dedans cachaient [une conduite de bodhisattva], au dehors apparaissaient [comme des auditeurs-shravakas (note).
Traité sur l'essentiel du Lotus (Minobu, le 29 juin 1274, à Toki Jonin)

Depuis le décès du seigneur Ueno, j'aimerais apprendre qu'il vous a rendu visite, mais je sais bien que c'est impossible. Sauf en rêve, vous ne pouvez voir son visage. S'il apparaissait, ce ne pourrait être qu'un mirage. Pourtant, ne craignez rien : votre défunt mari se trouve sans aucun doute sur la Terre pure du Pic du Vautour, d'où il écoute et regarde ce monde Saha jour et nuit. Vous, son épouse, et vos enfants, avec les yeux de simples mortels, ne pouvez pas le voir  ; vous ne pouvez pas non plus l'entendre  ; soyez cependant certaine que vous serez finalement réunis au Pic du Vautour.
Enfer et bodhéité (Minobu, le 11 juillet 1274 à la mère de Nanjo Tokimitsu)

Ceux qui pratiquent le bouddhisme, mais en adoptent des conceptions dénaturées détruisent le plus élevé des sutras. Prenez garde à ne pas vous laisser distraire par d'autres pensées ; avec une détermination absolue, vous devriez aspirer à atteindre la Terre pure du Pic du Vautour. Il est dit dans le Sutra Roku haramitsu qu'il faut devenir maître de son coeur, et non laisser son coeur devenir le maître. Je vous expliquerai cela plus en détail lorsque je vous verrai.
Réponse au nyudo Soya (Minobu, mars 1275, à Soya Kyoshin)

Les honorés, au nombre de mille deux cents et plus, qui écoutèrent les sutras Vairocana* et Kongocho* - tous à un moment donné, dans une vie antérieure, avaient entendu la partie Jigage du Sutra du Lotus. Mais parce que leur foi était faible, une période d'une longueur incalculable - sanzen jintengo* et gohyaku jintengo* - s'écoula sans qu'ils puissent atteindre l'Éveil. Lorsqu'ils rencontrèrent le Bouddha Shakyamuni, toutefois, les bienfaits du Sutra du Lotus qui leur étaient déjà acquis ont commencé à jouer en leur faveur, et ils parvinrent à l'Éveil grâce aux sutras antérieurs au Sutra du Lotus, sans avoir besoin d'attendre l'enseignement donné à l'Assemblée du Pic du Vautour. Ainsi, c'est en prenant le Jigage pour maître que tous les bouddhas des dix directions ont atteint la bodhéité. Le Jigage est comme le père et la mère de toutes les personnes du monde entier.
Lettre à Horen (Minobu, avril 1275 à Soya Kyoshin)

Mais lorsque Shakyamuni enseigna le Sutra du Lotus à l'Assemblée réunie au Pic du Vautour, le roi Ajatashatru, le plus mauvais fils du monde, était présent, invité à s'asseoir parmi les auditeurs-shravakas. A Devadatta, qui toute sa vie s'était opposé au Dharma, il fut prédit qu'il deviendrait à l'avenir l'Ainsi-Venu Roi du ciel, et à la fille du Roi-Dragon le Bouddha promit que, malgré les cinq entraves, elle deviendrait bouddha, sans changer d'apparence.
[...] Ainsi, l'ordination spécifique selon les préceptes conduisant à l'Éveil complet et immédiat conféré dans ce kaidan d'Enryaku-ji fut non seulement la plus importante cérémonie au Japon mais une grande cérémonie d'ordination en accord avec les préceptes enseignés au Pic du Vautour comme il n'y en avait jamais eu en Inde, en Chine ou en quelque lieu du monde que ce soit, au cours des mille huit cents années ou plus écoulées depuis la disparition du Bouddha. Cette cérémonie fut pour la première fois instaurée au Japon.
[...] Le Grand-maître* Fa-zang, de l'école Kegon, fait l'éloge de Zhiyi* en disant : "Huisi et Zhiyi* se sont intuitivement éveillés à la vérité et sont déjà parvenus à la première* des dix étapes de sécurité* dans la pratique des bodhisattvas. Ils se souviennent du Dharma tel qu'il leur fut enseigné au Pic du Vautour et l'exposent de la même manière aujourd'hui."(réf.)
[...] 2 Si le Bouddha Shakyamuni de la Terre pure du Pic du Vautour, le bouddha Taho du monde du Trésor de pureté, les bouddhas des dix directions, émanations du Bouddha Shakyamuni, les bodhisattvas Surgis de Terre, Bonten, Taishaku, les divinités Nitten, Gatten et les quatre Rois du Ciel, ne m'accordent pas, de manière visible ou invisible, leur aide et leur protection, ils ne connaîtront plus un seul jour, plus une seule heure de paix ou de sécurité.
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

Je ne peux pas vous voir en personne, mais je suis certain que votre coeur est présent ici avec moi. Si vous éprouvez un jour le désir de voir Nichiren, le matin, regardez le soleil lorsqu'il se lève et le soir, la lune lorsqu'elle apparaît. Invariablement, vous verrez mon reflet sur le soleil et sur la lune. Dans la prochaine vie, sur la Terre pure du Pic du Vautour, nous nous retrouverons.
Lettre à Ko-no ama Gozen (Minobu le 16 juin 1275 à Ko-no ama Gozen)

Au moment où cela se produira, tous les simples mortels considéreront ce bodhisattva comme leur ennemi. Ils seront devant lui comme des singes devant un chien, ou comme des démons emplis de malveillance devant des êtres humains. Il sera traité comme le bodhisattva Fukyo du temps passé qui fut non seulement insulté et haï par tous mais attaqué à coups de canne et de bâton, de pierres et de tuiles, ou comme le moine Kakutoku qui faillit être mis à mort. Alors Mahakashyapa, Ananda et d'autres, se cacheront au Pic du Vautour ou disparaîtront dans le Gange. Maitreya, Manjushri, et d'autres se réfugieront dans la cour intérieure du ciel Tushita ou se retireront sur le Mont des Parfums ; le bodhisattva Kanzeon s'en retournera vers les régions de l'Ouest, et le bodhisattva Fugen vers les régions de l'Est. Certains auront beau pratiquer les divers sutras, personne ne les défendra ni ne les protégera, et ces sutras n'auront donc plus le pouvoir de procurer des bienfaits.
Réponse au nyudo Takahashi (Minobu, 1275 au nyudo Takahashi Rokuru Hyoe)

Lorsqu'il eut douze ans, le garçon ne devint pas moine. Nouant ses cheveux, il réussit à s'enfuir de Tsukushi et, en demandant sa route, parvint jusqu'à la ville de Kamakura. Là, il se rendit au sanctuaire d'Hachiman. Il s'agenouilla, inclina très respectueusement la tête et dit : "Grand Bodhisattva Hachiman, vous êtes le 16e souverain du Japon, et votre véritable identité est celle du Bouddha Shakyamuni, Maître de la doctrine, qui enseigna le Sutra du Lotus sur la Terre pure du Pic du Vautour. C'est pour exaucer les vœux des simples mortels que vous vous manifestez sous la forme d'Hachiman. J'aimerais moi aussi maintenant vous adresser une prière en vous demandant d'exaucer mon vœu. Je voudrais savoir si mon père est vivant ou mort."
L'histoire d'Ohashi no Taro (Minobu, le 24e jour du 3e mois intercalaire de 1276 à Nanjo Tokimitsu)

Les deux dignitaires Wake no Hiroyo et Matsuna (note) [présents au débat], déclarèrent  : "Grâce à Huisi, le Dharma Merveilleux du Pic du Vautour a été dévoilée et Zhiyi* a révélé le merveilleux Éveil du Mont Dasu (note). Mais nous regrettons que jusqu'à présent le Véhicule unique du Sutra du Lotus ait été dissimulé par les enseignements provisoires et que le principe de l'unification des trois vérités n'ait pas encore été rendu manifeste."
[...] "Cela n'était certainement pas dû à la vertueuse observance des préceptes d'un ignorant tel que moi, mais plutôt à la force de la croyance d'un souverain semblable à un roi faisant tourner la roue d'or. Néanmoins, ceux qui se rendent aux sanctuaires des dieux devraient désormais réciter ce Hannya Shinkyo Hikken. Car j'étais présent au Pic du Vautour lorsque le Bouddha exposa ce sutra, et je l'entendis moi-même enseigner ses principes profonds. Comment pourrais-je dès lors me méprendre sur son véritable sens  ? "
[...] Plus loin, le texte dit : "J'étais présent au Pic du Vautour lorsque le Bouddha exposa ce sutra, et je l'entendis moi-même enseigner ses principes profonds." Il s'agit certainement d'un grand mensonge ayant pour but d'amener les gens à croire ses propres écrits. Se pourrait-il que, au Pic du Vautour, le Bouddha ait qualifié le Sutra du Lotus de "théorie puérile", et affirmé que le Sutra Vairocana* représentait la vérité, ou qu'Ananda et Manjushri se soient trompés en affirmant au contraire que c'est dans le Sutra du Lotus que se trouve la vérité  ?
[...] Le Grand-maître* Zhiyi*, présent au Pic du Vautour (note) lorsque le Sutra du Lotus fut enseigné et qui l'entendit en personne, écrivit  : "Le mot "ainsi" [nyoze] désigne un principe essentiel entendu de la bouche même du Bouddha."(réf.) Et le Grand-maître* Guanding* écrit  : "Celui qui transcrit [Guanding] commente [l'explication du titre du Sutra du Lotus donnée par Zhiyi*] en disant "Ainsi [son explication du titre dans] la préface révèle le sens profond du Sutra tout entier et indique que c'est là [dans le titre] le coeur de l'ouvrage." (réf.)
Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)

Quand le Bouddha Shakyamuni enseigna le Sutra du Lotus, le bouddha Taho, et de nombreux autres bouddhas et bodhisattva apparurent, brillant comme autant de soleils, de lunes, d'étoiles et de miroirs. En présence des innombrables bouddhas et dieux de l'Inde, de la Chine et du Japon, le vénérable Bouddha demanda à chacun d'eux de faire le serment d'assurer au Pratiquant du Sutra du Lotus une protection constante. Et chacune d'entre vous, divinités bouddhiques, avez prêté ce serment. Je ne devrais pas avoir besoin de vous le rappeler. Pourquoi n'êtes-vous pas ici, maintenant que le moment est venu d'honorer votre promesse solennelle  ? " Pour finir j'ai crié : "Si je dois être exécuté ce soir et accéder à la Terre pure du Pic du Vautour, je rapporterai immédiatement au Bouddha Shakyamuni que Tensho Daijin* et Hachiman ont trahi la promesse qu'ils lui avaient faite. Si cela vous semble insupportable, vous feriez mieux d'agir sans tarder  ! " Puis, ayant dit ce que j'avais à dire, je suis remonté à cheval.
Sur le comportement du Bouddha (Minobu, 1276, à Konichi-ama)

En tant que laïc, le plus important est de réciter Namu Myoho Renge Kyo de tout coeur et de faire des offrandes au Moine. Et, comme il est dit dans le Sutra, il faut propager le Dharma au mieux de ses capacités. Si vous cédez au découragement parce que les souffrances que vous endurez en cette vie-ci vous semblent déjà très grandes, vous devriez réciter Namu Myoho Renge Kyo en pensant que les souffrances d'une vie future pourraient être plus grandes encore. Et quand vous êtes heureux, vous devriez penser que la joie en cette vie-ci n'est qu'un instant dans un rêve, alors que la joie ressentie sur la Terre pure du Pic du Vautour est le véritable bonheur (note).
Les quatorze oppositions (Minobu, fin 1276, au nyudo Matsuno Rokuro Zaemon)

Si le maître et le disciple n'ont pas le même esprit, ils ne pourront rien accomplir. Je reviendrai sur ce point. Il faut toujours se consulter l'un l'autre pour surmonter les souffrances de la vie et de la mort et atteindre la Terre pure du Pic du Vautour où l'on pourra, en parfait accord, parler d'un même coeur.
Sur les Fleurs et les Graines (Minobu, avril 1278, à Joken-bo et Gijo-bo)

Comment alors le blé que vous, Tokimitsu, m'avez offert pourrait-il ne pas se métamorphoser en caractères du Sutra du Lotus  ? Ces caractères du Sutra du Lotus se changeront en Bouddha Shakyamuni puis en une paire d'ailes qui permettront à votre père défunt [Nanjo Hyoe Shichiro] de s'envoler vers la Terre pure du Pic du Vautour. Ils reviendront vers vous pour vous protéger et vous guider.
Réponse à Tokimitsu (Minobu, le 8 juillet 1278, à Nanjo Tokimitsu)

Si je cherche un exemple dans le passé, je mérite d'être comparé au bodhisattva Fukyo. Si j'observe le présent, j'ai concrétisé la prédiction : "Il sera attaqué à coups de sabre et de bâton, de tuiles et de pierres."(réf.) A l'avenir je parviendrai sans aucun doute à la lumière éternelle de la Terre de Bouddha, et ceux qui m'auront soutenu résideront immanquablement avec moi dans la Terre pure du Pic du Vautour.
Plus la source est lointaine, plus le courant est long (Minobu, le 15 septembre 1278, à Shijo Kingo)

Il est possible de se languir d'une personne en particulier, mais, sans l'espoir de conquérir son amour et sans qu'aucune promesse ait été échangée, on finit par perdre un jour le désir de l'attendre. De la même manière, nous négligeons de nous mettre en route vers la Terre pure du Pic du Vautour, pourtant plus resplendissante que les palais des nobles et des ministres, et, qui plus est, extrêmement facile à atteindre. Nous ne cherchons pas à voir la douce et bienveillante image du Bouddha qui a déclaré "Je suis votre père"(réf.), quand il est bien certain que nous devrions nous présenter devant lui. N'est-ce pas à pleurer jusqu'à ce que nos manches soient trempées de larmes et nos coeurs consumés de regrets ?
Questions - réponses concernant l’objet de vénération (Minobu,  septembre 1278 à Joken-bo)

C'est exactement de la même manière que l'on devient bouddha. Nous vivons sur la Terre impure Saha, mais notre esprit réside au Pic du Vautour. Voir physiquement le visage d'un autre n'est pas en soi le plus important. Ce qui compte, chez une personne, c'est le cœur. Rencontrons-nous un jour au Pic du Vautour, où réside le Bouddha Shakyamuni.
Le tambour à la porte du Tonnerre (Minobu, 19e jour du 10 mois (intercalaire) 1278, à Sennichi-ama)

Un souverain inique, le roi Virudhaka, tua plus de cinq cents femmes appartenant au clan du Bouddha. Alors, le Bouddha envoya son disciple Ananda au Pic du Vautour pour y cueillir une fleur de lotus bleu. Lorsque le Bouddha toucha le corps de ces femmes avec cette fleur, elles revinrent à la vie, et, une semaine plus tard, elle renaquirent dans le Ciel Trayastrimsha. Parce que la fleur à laquelle on donne le nom de lotus possède de telles vertus mystiques, c'est à elle que le Bouddha a comparé au Dharma Merveilleux.
[...] Les offenses mineures qu'il a pu commettre en cette vie, quelles qu'elles soient, ont sûrement déjà été effacées, et, grâce à sa dévotion méritoire au Sutra du Lotus, le grand mal de son opposition [passée] au Dharma sera également dissipé. S'il devait se rendre maintenant au Pic du Vautour, il éprouverait une sensation aussi délicieuse que devant un soleil inondant de lumière les dix directions ; et il se réjouirait en s'étonnant qu'une mort précoce mène à autant de joie.
Un remède bénéfique pour tous les maux (Minobu, 1278 à Myoshin-ama)

Vous avez eu la bonté de me faire parvenir trois kokou de riz blanc. Je les ai immédiatement placés devant l'autel du Véhicule unique, le Sutra du Lotus, et j'ai récité une fois Namu Myoho Renge Kyo. Je l'ai fait pour que votre fils aîné puisse, en s'appuyant sur le passage "à coup sûr et sans aucun doute" (note) être escorté jusqu'à la Terre pure du Pic du Vautour.
Enseignement correspondant à l'esprit du Bouddha (Minobu, le 2 mai 1279, à Niike Saemon-no-jo)

Le Grand-maître* Zhiyi* en avait connaissance, mais, parce qu'il était un bodhisattva des enseignements théoriques, il ne l'enseigna qu'en partie, sans en révéler la véritable signification. Ce fut comme le chant d'un coucou que l'on entend faiblement en rêve mais qui s'interrompt brusquement au réveil. Les autres maîtres bouddhistes n'y firent jamais la moindre allusion. Car, au Pic du Vautour le Bouddha Shakyamuni interdit sévèrement à ces fondateurs de doctrine et à ces maîtres, bodhisattvas de l'enseignement théorique, de révéler, même de manière indirecte, l'objet de vénération qui représente le Bouddha Shakyamuni ayant atteint l'Éveil dans le passé illimité et les quatre bodhisattva Surgis de Terre conduits par Jogyo l'accompagnant depuis lors. Il le leur interdit pendant les deux mille ans des époques du Dharma correct et du Dharma formel, tant que ne serait pas venue l'époque des Derniers jours du Dharma.
[...] La manière dont est mort le moine Nichigyo est véritablement regrettable. Ici, sur le Mont Minobu, j'ai lu le Sutra du Lotus et récité Namu Myoho Renge Kyo pour lui, en priant sincèrement pour que Shakyamuni, Taho et tous les bouddhas des dix directions le reçoivent dans la Terre pure sur le Pic du Vautour. Je n'ai pas encore totalement retrouvé la santé, je serai donc bref.
Sur l'établissement des Quatre Bodhisattvas (Minobu, 17 mai 1279 à Toki Jonin)

Ce lieu où je réside maintenant est le plateau de Minobu, dans une région comprenant trois villages, Iino, Mimaki et Hakiri, dans la province de Kai, plus précisément au nord-ouest du village d'Hakiri. Au nord, le sommet du Mont Minobu perce les cieux ; au Sud, les crêtes du Mont Takatori déchirent les nuages ; à l'Est le Mont Tenshi monte jusqu'au soleil ; et, à l'Ouest, une chaîne de montagnes abruptes s'étend jusqu'au sommet du Mont Shirane. Le cri perçant des singes résonne dans l'air, et la terre s'emplit du cri strident des cigales. C'est comme si le Pic du Vautour, en Inde, s'était transporté ici, ou comme si j'avais sous les yeux le Mont Tiantai en Chine. Je ne suis ni le Bouddha Shakyamuni, ni le Grand-maître* Zhiyi*, mais parce que je lis sans cesse le Sutra du Lotus, jour et nuit, et que je parle du Maka Shikan matin et soir, ce lieu ressemble à la Terre pure du Pic du Vautour et ne diffère en rien du Mont Tiantai.
[...] Dans la situation de femme qui est la vôtre, et en cette époque impure des Derniers jours du Dharma, vous avez fait des dons au Sutra du Lotus. Le roi Bonten veillera sur vous avec sa vision divine, Taishaku joindra les mains en signe de respect à votre égard, les divinités de la terre se réjouiront de l'honneur de soutenir vos pieds, et le Bouddha Shakyamuni étendra la main, depuis le Pic du Vautour, pour caresser votre tête.
Réponse à l'épouse du seigneur Matsuno (Minobu, le 20 juin 1279, à l'épouse du seigneur Matsuno

Je crois que, en rétribution du bienfait qu'entraîne l'érection de ce sotoba, vos parents défunts doivent illuminer la Terre pure avec autant d'éclat que le soleil ou la lune dans les cieux. De plus, vous-mêmes, leur fils dévoué et sa femme, vivrez jusqu'à l'âge de cent vingt ans (note), et, après la mort, vous serez avec vos parents au Pic du Vautour. Vous devriez considérer cela comme aussi certain que la lune se reflète dans une eau claire, ou qu'un son est produit par un coup frappé sur un tambourin.
Lettre au nyudo Nakaoki (Minobu, le 30 novembre 1279 au nyudo Nakaoki et à son épouse)

En voici la description. Il y a sept régions au Japon et cette montagne se trouve dans la région que l'on appelle le Tokaido, qui se divise en quinze provinces. L'une d'elles est la province de Kai, comportant trois districts, les villages d'Iino, Mimaki et Hakiri. La chaîne montagneuse dont je parle se trouve dans le district d'Hakiri et s'étend, au nord-ouest, sur plus de vingt lieues. Au nord, s'élève le Mont Minobu, au sud, le Mont Takatori, à l'ouest, le Mont Shichimen et à l'est, le Mont Tenshi, comme des planches se dressant pour enfermer le ciel des quatre côtés. Autour de ces montagnes coulent quatre cours d'eau  : du nord au sud, la rivière Fuji  ; d'ouest en est, la rivière Haya  ; derrière cette région et devant, la rivière Hakiri et son confluent, comportant une cascade, que l'on appelle la rivière Minobu. On pourrait croire que le Pic du Vautour est venu du centre de l'Inde ou que le Mont Tiantai a quitté la Chine pour s'installer ici.
Lettre à Akimoto (Minobu, le 27 janvier 1280, à Akimo to)

Dans un lointain passé, les divinités, bodhisattva et auditeurs-shravakas, en présence de Shakyamuni, firent solennellement serment, si un pays était hostile au Sutra du Lotus, de susciter grêle et gelées en été pour conduire le pays à la famine, ou d'envoyer des parasites dévorer les récoltes ; de provoquer sécheresse ou inondations pour ruiner les champs et les fermes ; de créer des typhons qui emporteraient les hommes ; ou de se transformer en démons pour les tourmenter. Le bodhisattva Hachiman était parmi ceux qui firent ce serment. Ne craint-il pas de violer l'engagement qu'il a pris au Pic du Vautour  ? S'il violait sa promesse, il serait certainement condamné à l'enfer avici, perspective effroyable et terrible.
[...] Jusqu'à ce que l'envoyé du Bouddha apparaisse réellement pour prêcher le Sutra du Lotus, les souverains du pays ne lui furent pas hostiles, car ils révéraient également tous les sutras. Mais, maintenant que je propage le Sutra du Lotus en tant qu'envoyé du Bouddha, chacun, du souverain jusqu'au plus humble sujet, commet l'acte d'opposition. Jusqu'à présent, Hachiman a tout fait pour empêcher que l'hostilité envers le Sutra du Lotus ne se répande parmi les Japonais, répugnant à les abandonner autant que des parents contraints d'abandonner leur enfant unique. Mais maintenant, de peur de violer le serment fait au Pic du Vautour, il a rasé son temple pour remonter au ciel.
[...] Quoi qu'il arrive, gardez toujours une foi inébranlable dans le Sutra du Lotus. Alors, aux derniers instants de votre vie, vous serez accueilli par mille bouddhas qui vous emmèneront sans tarder au paradis du Pic du Vautour, où vous vivrez dans le véritable bonheur du Dharma. Si votre foi faiblit, et si vous n'obtenez pas la bodhéité en cette vie*, ne m'en faites pas reproche. Car si vous me le reprochiez, vous seriez comme le patient qui refuse de prendre le remède que son médecin lui prescrit, qui prend un mauvais médicament à la place et qui, sans jamais penser que l'erreur lui est imputable, lorsqu'il ne guérit pas, en rejette la responsabilité sur le médecin
Niike Gosho (Minobu, février 1280 à Niike Saemon no jo)

Certains se demandent peut-être où se trouve désormais l'esprit du défunt Abutsu-bo. Mais en cherchant le reflet de son image dans le clair miroir du Sutra du Lotus, moi, Nichiren, je le vois dans l'Assemblée du Pic du Vautour, assis et tourné vers l'est (note), à l'intérieur de la Tour aux Trésors du bouddha Taho.
[...] La lune se couche mais, le lendemain, se relève. Les nuages se dissipent mais pour se reformer de nouveau. Même le ciel et la terre partagent avec vous ce regret : votre mari est parti pour ne plus revenir. Hâtez-vous  ! Avec le Sutra du Lotus pour guide et pour provisions de route, partez vers la Terre pure du Pic du Vautour où vous pourrez le retrouver.
Le trésor d'un enfant dévoué à ses parents (Minobu, été 1280 à Sennichi-ama)

Vous dites encore : "Même si, malheureusement, il ne reste plus de son corps que des os blanchis dans le jardin de rosée (note) du Jambudvipa, et même s'il n'est plus que poussière indissociable de la terre, je suis persuadée que, sur le Pic du Vautour, son esprit connaît l'épanouissement de l'Éveil." Et vous terminez par : "Avec tout mon respect, la femme disciple du clan de Nakatomi, 3e année de l'ère Koan [1280]."
Chevaux blancs et cygnes blancs (Minobu, 14 août.1280, à la dame d'Utsubusa)

J'ai bien reçu le riz que vous m'avez envoyé de Tono'oka (note). J'en ai fait don aux moines pour la cérémonie d'urabon, le septième mois de cette année. Les moines présents à l'Assemblée réunie au Pic du Vautour, le Bouddha et les divinités, tous ont dû se réjouir de ce don. Les mots ne peuvent décrire [ma gratitude pour] vos dons sincères et répétés, et vos fréquentes visites.
Sans préjuger de ma sagesse, parce que ma fidélité au Sutra du Lotus m'a valu de subir persécutions et blessures, je surpasse même le Grand-maître* Zhiyi* de Chine et le Grand-maître* Saicho* du Japon. C'est le temps [l'époque des Derniers jours du Dharma] qui l'a voulu ainsi. Si je suis bien le Pratiquant du Sutra du Lotus, alors Shakyamuni, qui enseigna la doctrine au Pic du Vautour, le bouddha Taho, du Monde du trésor de pureté, les bouddhas des dix directions, émanations de Shakyamuni, les grands bodhisattvas de l'enseignement essentiel et de l'enseignement théorique, Bonten, Taishaku, les rois dragons et les dix Filles-démones, tous sont très certainement présents en ce lieu. Là où il y a de l'eau vivent les poissons.
Réponse au seigneur Shijo Kingo (Minobu, le 8 octobre 1280 à Shijo Kingo)

Ces mots du Sutra Muryogi "Au cours des plus de quarante ans écoulés..", sont le sabre et la corde du roi Fudo ou l'arc et les flèches du roi Aizen. Quand le défunt Nanjo Goro a traversé la montagne de la mort et la rivière aux Trois Passages, il fut escorté par des soldats qui repoussèrent les bandits de la montagne des désirs terrestres et les pirates de l'océan des mauvaises actions passées, lui permettant ainsi d'arriver sain et sauf au Pic du Vautour. Ces soldats correspondaient aux mots  : "Au cours des plus de quarante ans écoulés, je n'ai pas encore révélé la vérité."(réf.)
[...] En ce Sutra si extraordinaire, le défunt Shichiro Goro avait foi et c'est ce qui lui permit d'atteindre la bodhéité. Aujourd'hui, le 49e jour après son trépas, tous les bouddhas se sont très certainement rassemblés autour de lui sur la Terre pure du Pic du Vautour. Ils l'ont pris dans la paume de leur main pour l'y faire asseoir, lui ont caressé les cheveux ou l'ont serré dans leurs bras, se réjouissant et lui prodiguant mille marques d'affection. Ils l'ont accueilli avec autant de plaisir qu'on en ressent à la vue de la lune qui se lève ou d'un bourgeon qui vient tout juste de fleurir.
Réponse à la mère du seigneur d'Ueno (Minobu, octobre 1280 à la mère de Nanjo Tokimitsu)

Car en réalité, Hachiman n'est autre que le Bouddha Shakyamuni. Si je l'affirme, c'est que, dans la province d'Osumi, une inscription sur une pierre l'indique (note). Cette pierre est maintenant cassée en deux. Sur l'un des deux morceaux, on lit les deux caractères Hachi Man. Et sur l'autre  : "Autrefois, j'ai enseigné le Sutra du Lotus au Pic du Vautour et maintenant je suis le grand bodhisattva qui se manifeste et réside dans ce sanctuaire." C'est une première preuve que le bodhisattva Hachiman est bien le Bouddha Shakyamuni.
Sur le Bodhisattva Hachiman (Minobu, décembre 1280, à Nichigen-nyo, l'épouse de Shijo Kingo)

En prenant le Bouddha Shakyamuni pour guide, vous pouvez aller le rejoindre sur la Terre pure du Pic du Vautour. Il est dit dans le Sutra : "Parmi ceux qui entendent ce Sutra, pas un seul ne manquera d'atteindre la bodhéité."(réf.) Cela veut dire que, même si une flèche en visant le sol, le manquait, même si le soleil et la lune tombaient sur la terre, même s'il n'y avait plus ni flux ni reflux de la mer, même si les fleurs ne donnaient plus de fruits en été, il serait impossible qu'une femme qui récite Namu Myoho Renge Kyo ne puisse pas retrouver son enfant aimé.
Le don de saké clair (Minobu, le 13 janvier 1281à Ueno-ama Gozen)

A ce moment, un édit impérial et un décret du shogun seront octroyés ; un endroit très élevé – semblable au Pic du Vautour – sera trouvé, et là l’Estrade d’Ordination sera implantée. Nous n’avons qu’à attendre le bon moment pour que cela se produise. Cela marquera l’avènement du Dharma véritable établie par le Bouddha parmi les hommes. A cette Estrade d’Ordination viendront, non seulement tous les habitants des trois pays – Inde, Chine et Japon – pour se repentir de leurs fautes et être sauvés, mais même Bonten et Taishaku et les autres dieux viendront et se rassembleront autour.
[...] Ils [les moines du Enrakyu-ji] devraient s’interroger et réfléchir sérieusement sur ce qui concerne la doctrine enseignée aujourd’hui au Enrakyu-ji, et comprendre clairement le principe exact de ce problème. Moi, Nichiren, j’ai reçu la transmission orale et directe de cette doctrine il y a plus de deux mille ans, personnellement de la bouche du Maître, le Grand Éveillé, le Vénérable Shakya, quand j’étais présent, en la personne du bodhisattva Jogyo, le premier des bodhisattvas auxquels il [le Bouddha] a ordonné de surgir de la Terre. L’oeuvre que j’accomplis maintenant ne consiste en rien d’autre qu’à réaliser la mission qui m’a alors été confiée sur le Pic du Vautour.
Trois grands Dharmas cachés (Minobu, le 27 ? avril 1281 à Ota Kingo)

Pourtant, le Bouddha Shakyamuni enseigne que celui qui fait, ne serait-ce qu'un seul jour, des offrandes au Pratiquant du Sutra du Lotus à l'époque des Dernier Jours du Dharma, obtiendra une bonne fortune incomparablement plus grande que s'il avait offert d'innombrables trésors au Bouddha pendant cent mille kalpas. Comme vous faites preuve d'une merveilleuse sincérité, vous qui soutenez le Pratiquant du Sutra du Lotus depuis des années  ! Selon les mots mêmes du Bouddha, vous êtes assuré de renaître sur la Terre pure du Pic du Vautour. Quelle grande bonne fortune est la votre  !
[...] Je me trouve ici en pleine montagne, loin de toute habitation. Il n'y a pas le moindre village à l'horizon. Mais, bien que je vive dans une masure abandonnée, au plus profond de ma chair de simple mortel, je conserve le Dharma secret et ultime, hérité du Bouddha Shakyamuni au Pic du Vautour. Mon coeur est là où tous les bouddhas entrent dans le nirvana ; ma langue, là où ils font tourner la roue du Dharma, là où ils naissent en ce monde ; et ma bouche, là où ils atteignent l'Éveil. Puisque cette montagne abrite le merveilleux Pratiquant du Sutra du Lotus, comment pourrait-elle être moins sacrée que la Terre pure du Pic du Vautour ? Parce que le Dharma est suprême, la personne est digne de respect ; parce que la personne est digne de respect, la terre est sacrée.
[...] Ainsi, le Pic du Vautour en Inde se trouve maintenant ici, au Mont Minobu. Cela fait longtemps que je ne vous y ai pas vu. Venez donc me rendre visite dès que possible. Je vous attends avec une grande impatience.
La personne et le Dharma (Minobu, 11 septembre 1281 à Nanjo Tokimitsu)

Pourtant aujourd'hui, vous, une femme, née en ce monde mauvais de l'époque des Derniers jours du Dharma, vous avez subi les insultes, les coups et les attaques des barbares ignorants et insensés qui habitent ces îles du Japon, et vous avez tout enduré pour propager le Sutra du Lotus. Très certainement, du haut du Pic du Vautour, le Bouddha doit trouver qu'il existe entre vous et la nonne Mahaprajapati un écart aussi grand qu'entre un nuage et de la boue. Personne ne mérite plus que vous le nom de "bouddha dont la vue emplit de joie tous les êtres vivants"(réf.) ; aujourd'hui, Myoho-ama Gozen, c'est à vous que ce nom appartient.
Réponse à Myoho Bikuni Gozen (Minobu, 1281, à Myoho ama)

 

 

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