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Extraits de gosho sur

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DICTIONNAIRE
 
 
le simple mortel, bompu
 
 

Ne recherchez jamais aucun des enseignements de Shakyamuni, ni les bouddhas et bodhisattvas de l'univers, en dehors de vous-même. Votre maîtrise du bouddhisme n'atténuera pas si peu que ce soit, vos souffrances de simple mortel tant que vous n'aurez pas perçu la nature fondamentale de votre propre vie. Si vous cherchez la bodhéité en dehors de vous-même, toutes vos pratiques et bonnes actions n'auront aucun sens.
[...] Il n'y a pas de différence entre un bouddha et un simple mortel. Dans l'illusion, on est simple mortel, mais, une fois éveillé, on est bouddha.
[...] Ainsi le Sutra Jomyo révèle que l'Éveil du Bouddha se trouve dans la vie humaine, montrant que de simples mortels peuvent devenir bouddha et que les souffrances de la naissance et de la mort peuvent se changer en nirvana. Il y est dit encore que, si le cœur des hommes est impur, leur terre est impure, mais si leur cœur est pur, leur terre l'est également.
Sur l'atteinte de la bodhéité (Kamakura 1255, à Toki Jonin)

Le degré moyen est constitué par le meurtre d'une personne, depuis un simple mortel jusqu'à un anagamin. Un tel meurtre aura pour conséquence d'entraîner celui qui le commet dans les voies de l'enfer, des esprits faméliques ou des animaux où il subira inévitablement les souffrances propres au degré moyen.
Rissho Ankoku ron (Kamakura, juillet 1260)

Un simple mortel est un bouddha, et un bouddha est un simple mortel. C'est exactement le sens d'ichinen sanzen et celui de la phrase "le temps est sans limite ni borne depuis que j'ai en fait atteint la bodhéité."
L'exil d'Izu (juin 1261 à Funamori Yasaburo)

Les sutras Shinjikan, Bommo et d'autres encore affirment que ceux qui étudient le bouddhisme et reçoivent les préceptes menant à l'Éveil parfait et immédiat doivent nécessairement s'acquitter de leur dette de reconnaissance. Je ne suis qu'un simple mortel ignorant, fait de chair et de sang. Je ne suis délivré d'aucune des trois catégories d'illusions. Pourtant, parce que je suis resté fidèle au Sutra du Lotus, j'ai été insulté, calomnié, battu et banni.
Les quatre sortes de reconnaissance (Izu, le 16 janvier 1262 à Kudo Yoshitaka)

Il est dit dans le neuvième volume du Sutra du Nirvana : "... Parmi les simples mortels, il doit être prêt à donner sa vie, exposer sans défaillance l'enseignement secret (zuitai, himitsu) de l'Ainsi-Venu contenu dans les sutras du Mahayana."
[...] Le contenu de l'ensemble de ces sutras, préceptes et traités, se divise en différentes catégories qu'il faut soigneusement distinguer les unes des autres : hinayana et mahayana, sutras provisoires et définitifs, enseignements exotérique et ésotérique. Ces appellations n'ont pas leur origine chez des maîtres ou lettrés bouddhistes [d'une époque ultérieure] mais dans l'enseignement du Bouddha lui-même. Par conséquent, tous les simples mortels du monde entier sans exception devraient les connaître et ceux qui n'en tiennent pas compte ne peuvent pas être considérés comme des bouddhistes.
L'enseignement, les capacités, le temps et le pays (Izu, 10 février 1262 (  ? )

Mais nous lisons que l'immensité des bienfaits obtenus en récitant ne serait-ce qu'un seul mot du Sutra du Lotus est telle que c'est la seule chose que la sagesse du Bouddha ne puisse sonder. Comment, alors, de simples mortels comme nous, ayant commis de si nombreuses offenses au Dharmai, seraient-ils en mesure d'évaluer de tels bienfaits  ? Sur la récitation des chapitres Hoben et Juryo (Kamakura, 1264, à la femme de Hiki Daigaku Saburo Yoshimoto)

Ils agirent ainsi pour ne pas trahir leur promesse ou ne pas être coupables de mensonges. Il est donc encore moins concevable que des auditeurs-shravakas, des bodhisattvas ou des bouddhas puissent mentir ! Par le passé, alors que le Bouddha n'était encore qu'un simple mortel pratiquant les enseignements des sutras du Hinayana, il observa les cinq préceptes. Le quatrième d'entre eux est l'interdiction du mensonge. Il respecta rigoureusement ce précepte, sans jamais le transgresser, même si cela mettait ses biens ou sa vie en danger.
L'essentiel du chapitre Yakuo (1265-  ? peut-être à la mère de Nanjo Tokimitsu)

Il est extrêmement difficile de naître sous forme humaine, et extrêmement rare de rencontrer le Véritable Dharma. Si vous désirez vous libérer rapidement des croyances erronées pour adhérer à ce qui est correct, quitter le statut de simple mortel et atteindre la bodhéité, vous devriez abandonner les enseignements Nembutsu, Shingon, Zen et Ritsu, et adopter ce texte merveilleux du Véhicule unique. Si vous le faites, vous pourrez, sans aucun doute, secouer la poussière et les souillures de l'illusion et de l'impureté, et vous manifester comme la pure concrétisation de la bodhéité.
Conversation entre un sage et un ignorant (1265  ? à un samouraï   ? )

Ceux qui critiquaient Zhiyi* et Saicho disaient : "Les fondateurs de notre école appartenaient aux quatre rangs de saints, étaient des sages vertueux des temps anciens alors que vous n'êtes qu'un simple mortel ignorant de la fin de l'époque du Dharma formel." La question, toutefois, n'est pas de savoir si une personne vit à l'époque du Dharma correct, du Dharma formel ou des Derniers jours du Dharma, mais si elle s'appuie ou non sur le texte du Sutra véridique. Une fois de plus, la question n'est pas de savoir quelle est la personne qui enseigne mais si l'enseignement est oui ou non vérifiable.
[...] C'est un fait que les sutras du Hinayana et les enseignements provisoires du Nembutsu et du Shingon ne permettent pas à de simples mortels d'exaucer leur voeu de bodhéité.
[...] Le Bouddha Shakyamuni se comporte de la même manière à notre égard, nous ouvrant les yeux pour nous éveiller à la sagesse du bouddha que nous, simples mortels, possédons tous de manière inhérente. Jamais aucun autre bouddha ne nous a ainsi ouvert les yeux.
[...] Même ces disciples du Bouddha dans l'état d'auditeurs-shravakas, ayant éliminé les désirs, en conservaient des vestiges. Pourrait-il en être autrement lorsqu'il s'agit de simples mortels  ? Pourtant, le Bouddha Shakyamuni fit sa venue dans notre monde saha paré du titre de Nonin [le Persévérant]. On l'appelle ainsi parce qu'il ne réprimande pas les simples mortels pour leurs offenses au Dharma, mais fait preuve de patience à leur égard. [...] Nous aussi, simples mortels, sommes nés dans ce monde Saha. Par conséquent, en aucun cas, nous ne devons nous écarter de l'enseignement du Bouddha Shakyamuni.
[...] Ceux qui étudient pourraient pourtant lire, dans le Sutra du Lotus : "Je [Shakyamuni] suis le seul à pouvoir sauver les simples mortels" et comprendre qu'ils ne devraient pas s'éloigner de la main bienveillante du Bouddha Shakyamuni. C'est pourquoi tous les simples mortels dans ce monde qui veulent échapper aux souffrances de la vie et de la mort et souhaitent adresser des prières à un objet de vénération devraient d'abord faire sculpter en bois ou peindre des images de Shakyamuni et s'en servir comme objet de vénération
Le savant maître Chan-wou-wei (Kamakura, 1270à Joken-bo et Gijo-bo)

Le grand bodhisattva Hachiman, divinité qui règne sur ce pays, est né le 8ème jour du 4e mois. Le Bouddha Shakyamuni, guide de ce monde Saha, est, lui aussi, né le 8ème jour du 4e. Votre fillette est née le huitième jour du mois, bien qu'en un mois différent. Elle pourrait bien être la réincarnation de Shakyamuni ou d'Hachiman. Simple mortel que je suis, moi, Nichiren, ne puis l'affirmer avec certitude, mais je suis certain que tout cela est lié au gohifu (note) que je vous ai donné. Quelle joie cela doit être pour vous, les parents ! La naissance de Tsukimaro (8 mai 1271 à Shijo Kingo)

Les divers sutras du Hinayana condamnent le mal et font l'éloge du bien. Mais le Sutra Vimalakirti condamne les vertus des personnes des deux véhicules et fait l'éloge des défauts d'un simple mortel. On pourrait presque croire qu'il ne s'agit plus d'un écrit bouddhique mais des enseignements d'une école erronée. En fait, ce sutra veut clairement indiquer qu'il est impossible aux personnes des deux véhicules de devenir bouddha.
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Yu et Chong-Hua étaient tous deux de modeste origine. Mais ils furent d'une piété filiale exemplaire et les deux rois Yao et Shun les firent appeler et leur léguèrent le trône. Ainsi des enfants du peuple, en un jour, devinrent rois. De même qu'une personne du peuple peut devenir roi, un simple mortel peut devenir bouddha en un instant. C'est le coeur du principe de ichinen sanzen.
Lettre à Nichimyo Shonin ( Sado, le 25 mai 1272 à Nichimyo)

Le bodhisattva Fukyo était une personne de shozuiki et Nichiren est un simple mortel de myoji-soku*, qui sont toutes deux les premières étapes de la pratique.
Sur les prédictions du Bouddha (Sado, 11 mai 1273 aux croyants)

Les deux bouddhas Shakyamuni et Taho ne sont que des fonctions du bouddha fondamental, tandis que Myoho Renge Kyo est le bouddha fondamental. C'est ce que le Sutra appelle "le secret de l'Ainsi-Venu et son mystérieux pouvoir". (réf.) "Le secret" désigne la réalité des Trois Corps du Bouddha et "son mystérieux pouvoir", leurs fonctions. La réalité est le bouddha fondamental et la fonction, un bouddha transitoire. Un simple mortel est la réalité des Trois Corps, ou le bouddha fondamental. Le Bouddha est la fonction des Trois Corps, c'est-à-dire un bouddha transitoire. On a cru que Shakyamuni était un être doté des trois vertus de souverain, maître et parent pour notre bien à nous, simples mortels, mais au contraire, c'est le simple mortel qui le dote de ces trois vertus.
Zhiyi* définit ainsi l'Ainsi-Venu  : "Tatagatha est le titre que l'on donne aux bouddhas des dix directions et des trois phases de la vie, aux deux bouddhas (note), aux trois bouddhas (note) et à tous les bouddhas, fondamental et transitoires."(réf.) Ici, ce que l'on appelle "bouddha fondamental" est un simple mortel tandis que le terme de "bouddha transitoires" s'applique au Bouddha. Il y a pourtant une différence très nette entre un bouddha et un simple mortel car un simple mortel est dans l'illusion alors qu'un bouddha est éveillé. Un simple mortel ne parvient pas à saisir qu'il possède lui-même à la fois la réalité et la fonction des Trois Corps du Bouddha.
[...] La réalité (shoho jisso) est un autre nom pour Myoho Renge Kyo ; par conséquent, Myoho Renge Kyo est manifeste dans tous les phénomènes. L'enfer se reconnaît à ses caractéristiques infernales ; c'est la réalité de l'état d'enfer. Si, à leur place, apparaissent les caractéristiques du monde-état des asprits affamés, ce n'est plus le monde-état d'enfer. Un bouddha présente la réalité d'un bouddha et un simple mortel, celle d'un simple mortel. Tous les phénomènes sont en eux-mêmes des manifestations de Myoho Renge Kyo.
[...] Leur but ultime, en se réunissant, était de nous permettre à nous, simples mortels, d'atteindre la bodhéité. Même si je n'étais pas dans l'assistance, si l'on se réfère aux phrases du Sutra, c'est d'une clarté limpide. D'ailleurs, je me trouvais peut-être à cette cérémonie, mais, comme je ne suis qu'un simple mortel, il n'est pas en mon pouvoir de connaître le passé.
La véritable réalité de la vie (Sado, mai 1273 à Sairen-bo)

Car notre époque est celle des conflits, celle où le Dharma pur a disparu, où le maître n'est qu'un simple mortel et ses disciples des incroyants en proie aux trois poisons. C'est pourquoi les hommes rejettent le bon maître et lui préfèrent les mauvais moines.
La Pratique telle que le Bouddha l'Enseigne (mai 1273 à plusieurs de ses disciples)

Moi, Nichiren, je ne suis qu'un simple mortel et, comme tel, il m'est difficile de croire en l'enseignement du Bouddha. Mais, ce que je viens de dire, j'en suis aussi certain que de la chaleur du feu ou de la fraîcheur de l'eau lorsque j'y mets la main.
Réponse au seigneur Hakiri Saburo (Sado, 3 août 1273 à Hakiri Sanenaga)

C'est ma fidélité au Sutra du Lotus qui m'a valu d'être exilé, comme auparavant sur la péninsule d'Izu. C'est pourquoi au fond du cœur, j'ai ressenti une immense joie, même si une telle affirmation peut passer pour vantardise de ma part. Si, depuis le passé illimité, ma foi dans le Sutra du Lotus, à tort ou à raison, m'avait valu des punitions, comment aurais-je pu renaître en cette vie sous la forme d'un simple mortel  ?
[...] Mais je ne suis qu'un simple mortel et, tout en ayant choisi de m'engager dans cette direction, il m'est arrivé d'éprouver des regrets. Et si j'ai pu moi-même être assailli par de telles pensées, comment une femme comme votre épouse, ignorant les raisons profondes de la situation, n'y serait-elle pas exposée !
Réfuter l'opposition au Dharma bouddhique pour se libérer de ses fautes passées (Sado, 1273 à Shijo Kingo)

Ni la Terre pure, ni l'enfer n'existent en dehors de nous-même ; ils se trouvent dans notre propre coeur. On appelle bouddha celui qui s'éveille à cette vérité, celui qui l'ignore, simple mortel. Le Sutra du Lotus nous éveille à cette réalité et celui qui croit dans le Sutra du Lotus découvrira que l'enfer même peut se changer en Terre de Bouddha. [...] Mais il est naturel d'éprouver du chagrin lorsqu'on est simple mortel. Même les sages ressentent parfois de la tristesse. Lorsque le Bouddha Shakyamuni disparut, ses principaux disciples, qui étaient pourtant éveillés à la réalité de la vie, manifestèrent leur chagrin.
Enfer et bodhéité (Minobu, le 11 juillet 1274 à la mère de Nanjo Tokimitsu)

Le Roi-Démon du sixième Ciel et son armée de dix régiments ont mené une bataille contre le Pratiquant du Sutra du Lotus sur la mer de la vie et de la mort, en ce monde souillé de Saha, où résident à la fois les sages et les simples mortels. Comme je me battais pour les vaincre, ils essayèrent de me forcer à abandonner ma vie en tant que Pratiquant du Sutra du Lotus. Le Démon du sixième Ciel et son armée de dix régiments ont mené une bataille contre le Pratiquant du Sutra du Lotus sur la mer de la vie et de la mort, en ce monde souillé de Saha, où résident à la fois les sages et les simples mortels. Comme je me battais pour les vaincre, ils essayèrent de me forcer à abandonner ma vie en tant que Pratiquant du Sutra du Lotus.
Ben Dono et Ama Gozen (Sado, le 19ème jour du  ?ème mois de1274).

L'époque du bodhisattva Fukyo était celle du Dharma formel, alors que nous vivons à l'époque mauvaise et impure des Derniers jours du Dharma. Le bodhisattva Fukyo était un pratiquant à l'étape de shozuiki, alors que moi, Nichiren, je suis un simple mortel à l'étape de myoji-soku*. Il plantait les graines de la bodhéité avec un enseignement en vingt-quatre caractères, alors que je plante la graine avec un enseignement de cinq caractères seulement. L'époque est différente mais le principe qui permet de parvenir à l'Éveil est exactement le même.
Enseignement, pratique et preuve (Minobu, 1274   ? à Sammi-bo)

Zhanlan* dit que les bienfaits obtenus en faisant des offrandes au Pratiquant du Sutra du Lotus à l'époque des Derniers jours sont plus grands que ceux qui découlent des offrandes à un bouddha doté des Dix titres honorables. C'est l'un des vingt points (note) cités par le Grand-maître Zhanlan* comme preuve de la supériorité du Sutra du Lotus sur tous les autres sutras. Bien qu'exposés par le Bouddha lui-même, les deux principes (note) évoqués ci-dessus semblent difficiles à croire. Comment des dons faits à un simple mortel pourraient-ils procurer de plus grands bienfaits que des offrandes à un bouddha  ? [...] Quant aux caractères du Sutra du Lotus, un aveugle ne les voit pas du tout. Les yeux d'un simple mortel les voient de couleur noire. Les personnes des deux véhicules y perçoivent la non-substantialité. Les bodhisattvas les voient de différentes couleurs, tandis que ceux dont les graines de la bodhéité sont arrivées à maturité les reconnaissent comme des bouddhas.
Lettre à Horen (Minobu, avril 1275 à Soya Kyoshin)

Il y a deux sortes de pratiquants du Sutra du Lotus. Le saint s'arrache la peau et s'en sert pour recopier les caractères d'un sutra. Si un simple mortel offre le seul kimono qu'il possède au pratiquant du Sutra du Lotus, le Bouddha l'accepte et lui accorde autant de prix qu'au don de sa propre peau.
L'Offrande d'un Kimono d'Eté (Minobu, 25 mai 1275, à Sakiji Nyobo)

Sachant cela, votre mari a certainement senti qu'un événement merveilleux se préparait et que ce moine serait un jour hautement respecté. Quand je fus exilé, il dut se demander comment le Sutra du Lotus et les Jurasetsu avaient pu tolérer cela. Quelle joie n'aurait-il pas éprouvée s'il avait été encore en vie lorsque Nichiren fut gracié ! Comme il serait heureux de voir mes prédictions réalisées maintenant que l'empire mongol a attaqué le Japon et que le pays est en crise ! Tels sont les sentiments d'un simple mortel. Ceux qui croient dans le Sutra du Lotus sont dans une situation comparable à l'hiver qui ne manque jamais de se changer en printemps. Je n'ai jamais vu ni entendu dire que l'hiver retourne à l'automne. Je n'ai jamais entendu dire non plus que des croyants du Sutra du Lotus soient restés de simples mortels. Une phrase du sutra dit : "De tous ceux qui entendent le Dharma, il n'en est pas un seul qui ne parviendra pas à la bodhéité."
[...] Cela revenait sûrement à donner sa vie pour le Sutra du Lotus. Sessen Doji offrit la sienne rien que pour une demi-stance d'un enseignement bouddhique et le bodhisattva Yakuo* se brûla les coudes afin d'en faire offrande au Bouddha. Ils étaient tous deux des saints, et ils enduraient ces austérités avec autant de facilité que l'eau éteint le feu. Mais votre mari était un simple mortel, il se trouvait donc à la merci des souffrances, comme du papier jeté au feu. Aussi recevra-t-il certainement des bienfaits aussi grands que les leurs.
A l'Hiver Succède Toujours le Printemps (Minobu, mai 1275, à Myoichi-ama)

Mahadeva, bien que simple mortel, prétendit être parvenu au stade d'arhat et le savant-maître Vimalamitra* se proclama le plus grand sage des cinq régions de l'Inde. Toutes ces personnes, pour avoir commis la faute d'arrogance, sont tombées dans l'enfer avici.
[...] Lorsque, après avoir obtenu l'Éveil, Shakyamuni se prépara à prononcer sa première prédication, les grands bodhisattvas, tels Hoe, Kudokurin, Kongodo, Kongozo, Manjushri, Fugen, Maitreya et Gedatsugatsu ainsi que Bonten, Taishaku, les quatre Rois du Ciel et d'innombrables simples mortels de capacité supérieure se rassemblèrent pour l'entendre (note).
[...] Par contre, si de simples mortels, vivant à l'époque mauvaise des Derniers jours du Dharma, n'observant même pas les préceptes et passant pour des icchantika sont convaincus, comme l'enseigne le Sutra, que le Sutra du Lotus, qui surpasse tous les sutras enseignés avant, en même temps et après lui, est la seule voie qui conduise à la bodhéité, de telles personnes, même sans une once de compréhension, sont cent fois, mille fois, dix milliards de fois supérieures à tous ces grands sages. C'est ce que signifie ce passage du Sutra.
[...] Un sage devrait agir ainsi lorsqu'il enseigne le bouddhisme. Parmi les simples mortels, il doit, prêt à donner sa vie, exposer sans défaillance l'enseignement secret (zuitai, himitsu) de l'Ainsi-Venu contenu dans les sutras du Mahayana, c'est-à-dire révéler que tous les simples mortels possèdent l'état de Bouddha
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 à Yui)

Tant que Maudgalyayana resta un simple mortel, il n'en eut pas conscience et n' avait donc aucune raison d'en souffrir. Mais lorsque, une fois devenu disciple du Bouddha, il parvint au stade d'arhat et acquit la vision divine, il aperçut sa mère dans le monde des esprits faméliques*.
[...] En ce qui vous concerne, n'étant qu'un simple mortel, vous n'avez d'autre vision que celle des simples mortels ; vous ne pouvez pas voir dans quel monde se trouvent vos parents mais vous vous demandez si la souffrance n'est pas leur sort également.
La consécration d'une statue du bouddha (Minobu, le 15 juillet 1276 à Shijo Kingo)

Ainsi, ce texte nous enseigne que, plus tard, après la mort du Bouddha, apparaîtront inévitablement des persécutions et des difficultés plus grandes et plus redoutables encore que celles qui se produisirent de son vivant. Si de telles épreuves, même pour le Bouddha, furent difficiles à endurer, comment un simple mortel pourrait-il supporter des persécutions encore plus graves  ? Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)

A ce sujet, il est dit, dans le huitième volume du Guketsu : "Si un simple mortel n'essaie pas de sortir du cycle des souffrances de la vie et de la mort et ne désire pas devenir bouddha, les démons le protégeront comme des parents." Cela signifie que, même si quelqu'un pratique en espérant planter les racines du bien, s'il pratique le Nembutsu, le Shingon, le Zen, le Ritsu ou tout enseignement différent du Sutra du Lotus, il n'aura que le démon pour parent.
[...] Dans son traité le Jujushin Ron, Kukai* affirme que le Sutra du Lotus est inférieur au Sutra Kegon*. Dans le Hizo Hoyaku, il prétend que le Bouddha Shakyamuni, auteur du chapitre Juryo* (XVI), n'est qu'un simple mortel et dans le Kemmitsu-nikyo ron, il traite le Grand-maître Zhiyi* de voleur.
Sur le comportement du Bouddha. (Minobu, 1276, à Konichi-ama)

Et vous demandez s'il y a une différence entre les bienfaits obtenus par la récitation de daimoku lorsque c'est un sage qui le récite ou un simple mortel (bompu) comme vous. La réponse est qu'il n'y en a aucune. L'or reste le même dans les mains d'un sage ou dans celles d'un insensé, et le feu ne change pas de nature, qu'il soit allumé par un fou ou par une personne sensée.
[...] On lit dans le Kongobei Ron [de Zhanlan*] : "La vie de l'enfer et son environnement se trouvent également dans l'état de bouddha. [Inversement, ] la vie d'un bouddha et sa Terre parfaite ne se trouvent pas ailleurs que dans l'ichinen [instant pensée] d'un simple mortel." A la lumière de ces citations, efforcez-vous de bien comprendre le sens des Quatorze oppositions.
Les quatorze oppositions (Minobu, fin 1276, au nyudo Matsuno Rokuro Zaemon)

Il est dans la nature des simples mortels de ne pas savoir ce qui leur adviendra dans le futur. Ceux qui le savent précisément sont appelés des saints et des sages.
Mise en garde contre l'attachement à son domaine (Minobu, juillet 1277, à Shijo Kingo)

Shariputra, Maudgalyayana, Mahakashyapa étaient de grands arhats ayant acquis les trois formes de clairvoyance et les six pouvoirs mystiques. De plus, ils étaient des bodhisattvas qui, en écoutant le Sutra du Lotus, étaient parvenus à la première* des dix étapes de développement* et à la première étape de stabilisation, où l'on perçoit que rien ne naît ni ne s'éteint. Pourtant, même eux se sentirent incapables d'endurer les grandes persécutions qui attendent celui qui propage le Sutra du Lotus dans ce monde Saha à l'époque des Derniers jours du Dharma, et reculèrent devant cette tâche. A plus forte raison, comment un simple mortel n'ayant pas encore éliminé les Trois catégories d'illusions, à l'époque des Derniers jours du Dharma, pourrait-il devenir pratiquant de ce Sutra  ? Mise en garde contre l'attachement à son domaine (Minobu, juillet 1277, à Shijo Kingo)

Aucun autre sutra, en dehors du Sutra du Lotus, n'expose cette conclusion ultime, par conséquent ceux qui croient en ces sutras sont [comparables à de] simples mortels parvenus à l'étape de ri-soku*. Les bouddhas et les bodhisattvas qui apparaissent dans ces sutras ne sont même pas égaux à de simples mortels parvenus à l'étape de myoji-soku* qui débutent dans la pratique du Sutra du Lotus. A plus forte raison, comment pourraient-ils atteindre l'étape de kangyo-soku* alors qu'ils ne récitent pas daimoku  ? Ainsi ai-je entendu (Minobu, 28 novembre 1277, à Soya Kyoshin)

Le Grand-maître Kukai*, au Japon, a déclaré : "... Le bouddha du chapitre Juryo* (XVI), coeur du Sutra du Lotus, est un bouddha du point de vue des enseignements exotériques ; mais, du point de vue des enseignements ésotériques, il n'est rien de plus qu'un simple mortel, prisonnier des illusions et des désirs, et entravés par eux."
Lettre à Shomitsu-bo (Minobu, 1277 à Shomitsu-bo)

Le septième obstacle est celui qu'on appelle le Démon du sixième Ciel. Quand un simple mortel à l'époque des Derniers jours du Dharma est sur le point d'atteindre la bodhéité, s'étant éveillé à la véritable signification de tous les enseignements du Bouddha et ayant compris le sens profond du Maka Shikan, le Démon du sixième Ciel est grandement surpris et se dit : "C'est insupportable ! Si cette personne continue à vivre dans mon domaine, non seulement elle quittera elle-même les souffrances de la naissance et de la mort mais elle guidera aussi les autres [vers l'Éveil ].
[...] Un simple mortel comme Nichiren ne pourrait supporter un seul jour, ni même un instant, aucune des persécutions subies par l'Honoré du monde, le Bouddha Shakyamuni, et supporterait moins encore les multiples persécutions auxquelles il fut en butte pendant plus de cinquante ans. Je me demandais : "Comment pourrais-je supporter des persécutions dont il est prédit qu'elles seront dix milliards de fois plus graves à l'époque des Derniers jours du Dharma  ? Lettre à Misawa (Minobu, le 23 février 1278 à Misawa)

Un bouddha n'apparaît en ce monde qu'au terme d'innombrables kalpas. Pourtant, il est encore plus difficile de rencontrer le Sutra du Lotus que de rencontrer un bouddha. Et même si l'on rencontrait le Sutra du Lotus, il est encore plus rare pour un simple mortel, à l'époque des Derniers jours du Dharma, de rencontrer le véritable Pratiquant du Sutra. Car le Pratiquant du Sutra du Lotus, qui l'enseigne à l'époque des Derniers jours du Dharma, dépasse encore les bouddhas et bodhisattva apparaissant dans les sutras des périodes Kegon, Agon, Hodo et Hannya, et les plus de mille deux cents Honorés du Sutra Vairocana* - qui n'ont pas enseigné le Sutra du Lotus.
Grandes lignes du chapitre Zokurui et d'autres (Minobu, le 6e mois de 1278, à Dame Nichinyo)

Comme il est donc extraordinaire que, sans m'avoir encore jamais rencontré, vous m'envoyiez si souvent des messagers ! Il est dit, dans le quatrième volume du Sutra du Lotus, que le Bouddha Shakyamuni prendra la forme d'un simple mortel pour faire des dons au pratiquant du Sutra du Lotus. Le Bouddha Shakyamuni est-il entré dans votre corps, ou est-ce la manifestation de vos mérites accumulés par le passé  ? La tortue borgne et le bois de santal flottant (Minobu le 26 mars 1279 à la femme de Matsuno Rokuro Zaemon Nyudo)

Notre temps correspond aux cinq cents premières années de l'époque des Derniers jours du Dharma. Le texte du Sutra établit clairement que c'est à ce moment-là que le bodhisattva Jogyo fera son apparition et confiera les cinq caractères Myo Ho Ren Ge Kyo à tous les simples mortels au Japon.
Cette personne, en oeuvrant dans le monde (Minobu, le 3 cécembre 1279 à Ikegami Munenaka)

De plus, la personne qui persévère et qui, malgré les persécutions, adhère au Sutra du début jusqu'à la fin est l'Envoyé du Bouddha. Mon esprit n'est peut-être pas celui d'un Envoyé du Bouddha car mon corps est celui d'un simple mortel. Toutefois, puisque j'ai suscité la haine des Trois grands ennemis et puisque j'ai été exilé à deux reprises, je suis semblable à un Envoyé du Bouddha.

Il est dit dans le Sutra Shrimala : "Le Bouddha permet aux simples mortels qui n'ont pratiqué que des enseignements non bouddhiques de créer de bonnes causes qui les conduiront vers les mondes des hommes et du Ciel ; à ceux qui recherchent la voie de l'étude, le Bouddha enseigne le véhicule qui mène à cet état ; à ceux qui recherchent la voie de l'Éveil personnel, il révèle le véhicule qui mène à cet état ; et à ceux qui recherchent la voie du Mahayana, il enseigne cette voie."
Comparaison du Sutra du Lotus avec les autres Sutra (Minobu, le 26 mai 1280 à Toki Jonin )

La Source des Joyaux est appelée ainsi parce qu'en elle, les cailloux se transforment en pierres précieuses. De même, ces cinq caractères peuvent changer un simple mortel en bouddha.
Chevaux blancs et cygnes blancs (Minobu, le 14 août 1280, à la dame d'Utsubusa)

N'étant qu'un simple mortel, j'avais la nostalgie de mon village natal et de ses habitants.
Réponse au seigneur Shijo Kingo (Minobu, le 8 octobre 1280 à Shijo Kingo)

On lit dans le Hokke shuku du Grand-maître Saicho : "Sachez que, parmi les sutras sur lesquels s'appuient les autres écoles, aucun ne contient le principe de l'atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence. Même si certains d'entre eux semblent y faire vaguement allusion, cela ne concerne que des personnes parvenues à la huitième des dix étapes de développement* ou au-dessus. Ces sutras ne reconnaissent pas la possibilité d'atteindre la bodhéité sous la forme d'un simple mortel (bompu). Seule l'école Tendai-Hokke énonce clairement ce principe de l'atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence."
Le principe de l'atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence (Minobu, 1280   ? , à Myoichinyo)

Mais, bien que je vive dans une masure abandonnée, au plus profond de ma chair de simple mortel, je conserve le Dharma secret et ultime, hérité du Bouddha Shakyamuni au Pic du Vautour. Mon coeur est là où tous les bouddhas entrent dans le nirvana ; ma langue, là où ils font tourner la Roue du Dharma, là où ils naissent en ce monde ; et ma bouche, là où ils atteignent l'Éveil.
La personne et le Dharma (Minobu, 11 septembre 1281 à Nanjo Tokimitsu)

Ainsi, lorsqu'un simple mortel, à l'époque des Derniers jours du Dharma, croit en ne serait-ce qu'un ou deux mots du Sutra du Lotus, c'est comme s'il possédait la même langue que tous les bouddhas des dix directions. Je me demande quel bon karma j'ai pu créer par le passé pour naître sous la forme d'une telle personne et cela me remplit de joie.
[...] Pour revenir à vous, Ueno Shichiro Jiro, vous êtes un simple mortel, à l'époque des Derniers jours du Dharma, et vous êtes né dans une famille de samuuraïs  ; on pourrait vous considérer comme un homme mauvais, et pourtant votre coeur est celui d'un homme bon
La preuve du Sutra du Lotus (Minobu, 28 février 1282 à Nanjo Tokimitsu)

Les divers sutras exposés avant le Sutra du Lotus traitent du corps et de l'esprit des simples mortels.
[...] Les simples mortels de l'époque des Derniers jours du Dharma s'imaginent que ce qu'ils lisent dans ces divers sutras correspond à l'esprit du Bouddha. Mais ce n'est finalement qu'un reflet de leur propre esprit.
[...] La forme que prend l'enseignement du Sutra du Lotus se modifie cependant en fonction des capacités des gens, du temps, du pays, et des personnes qui le propagent. Or même des bodhisattvas parvenus à l'étape de togaku semblent ignorer ce fait. Comment alors de simples mortels de l'époque des Derniers jours du Dharma pourraient-ils le comprendre ! Le corps et l'esprit des simples mortels (Minobu, à un disciple).

 

Voir également : atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence

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