DICTIONNAIRE des TERMES BOUDDHIQUES

français, japonais, chinois, sanscrit, pali

Dix étapes de la sécurité ou de stabilation

ju-ju, 十住

De la onzième à la vingtième des cinquante-deux étapes de la pratique de bodhisattva mentionnées dans le sutra Bosatsu Yoraku Hongo.

11) La production mentale (hosshin, 發心住, cittotpada). C'est faire naître l'aspiration à la bodhéité à la sagesse sans écoulement (anasrava), c’est à dire la sagesse que les pensées adventices ne viennent pas troubler. A ce stade, on éveille en soi l'aspiration à la bodhéité, et l'on s'engage sérieusement dans la recherche de la sagesse. Dans l'enseignement parfait, c'est aussi l'étape que l'on associe à celle de la non-régression.

12) La terre ordonnée (ichi, 治地, adhara bhumi), adhara désigne le principe absolu. Le bodhisattva contemple alors les dharmas à la lumière de cette nouvelle sagesse et ce monde lui semble plus ordonné, plus harmonieux. C'est contempler la non-substantialité des choses.

13) L’ascèse (shugyo, 修行, yogacara). La vision juste du monde ne peut être obtenue tant que le bodhisattva n'a pas opéré un changement radical dans son psychisme. Il les acquiert par des exercices psychiques inspirés du yoga : bhavana (discipline mentale), samadhi*, (concentration), etc. Dans les enseignements d'avant le Sutra du Lotus ces ascèses devaient être pratiquées vie après vie afin de permettre l'Éveil. Le Lotus propose une autre solution.

14) La noble renaissance (shoki, 生貴, janmakirti). La nouvelle perception des phénomènes amène le bodhisattva à mieux percevoir son propre devenir. C'est comprendre clairement que, parce que les phénomènes existent seulement en relation avec d'autres phénomènes, ils ne possèdent aucune substance immuable et éternelle.

15) La perfection des moyens (gusoku hoben, 方便具足, upaya sampanna). Pour faire progresser les autres sur la voie de l’Éveil, le bodhisattva déploie une grande habileté dans l’usage des moyens C'est diriger toutes ses bonnes actions vers le développement de sa perception de la non-substantialité des choses

16) La justesse de l’esprit (shoshin, 正, abhisampanna). Acquisition d'une connaissance précise et juste de la vacuité. C'est perfectionner la sagesse qui fait percevoir la non-substantialité des choses.

17) La non-régression (futai, 不退, avaivartika). Assurance de ne pas reculer. La recherche de la bodhéité s'appuie sur des expériences vécues qui chassent le doute. Désormais le bodhisattva n'est plus tenté d'abandonner sa recherche. D'autres listes mettent cette étape comme 11ème.

18) L’innocence enfantine (doshin, 童眞, kumara). Contemplation des choses avec les racines purifiées. C'est ne jamais conserver des opinions erronées ou perdre l'aspiration à l'Éveil.

19) L'héritage du Dharma (hooji, 法王子, dharma rajaputra). Comme un prince sait qu’il deviendra roi, le bodhisattva est assuré de l’Éveil. C'est comprendre profondément les enseignements du Bouddha jusqu'au point où l'on est certain d'atteindre l'état de bouddha dans le futur.

20) La consécration (kanjo, 灌頂, abhiseka). Rite de bénédiction qui confère la maîtrise de la vacuité. C'est obtenir obtenir la sagesse de percevoir que, puisque toute chose est sans substance, rien ne peut, en fait, réellement naître ou mourir. A l'origine, c'était un rite indien de consécration des futurs monarques auxquels on versait sur la tête l'eau des 4 océans. Les bouddhismes ésotériques ont emprunté cette coutume pour conférer une "royauté spirituelle".

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