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Extraits de gosho sur |
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bouddhéité - bodhéité
- état de bouddha - Éveil |
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Si
vous souhaitez vous libérer des souffrances de la naissance
et de la mort endurées de toute éternité et parvenir
absolument à l'Éveil en cette
vie, vous devez vous éveiller au principe mystique inhérent
à toute vie. Ce principe est Namu
Myoho Renge Kyo. Il n’existe
pas de Dharma du bouddha en dehors de ces douze liens
causaux qui sont
le Sutra du Lotus. Le savoir est se connaître. Ne pas le
savoir revient à offenser
le Dharma. C’est ce que signifie “si certains sans y prêter
foi, calomnient ce Sutra, ils
briseront alors l’ensemble des graines de bodhéité
de ce monde”(réf.).
Il n’existe pas de bouddha, il n’y a pas de Sutra du Lotus
ailleurs et séparément de nous. Ne recherchez
jamais aucun des enseignements de Shakyamuni, ni les bouddhas et bodhisattvas
de l'univers, en dehors de vous-même. Votre maîtrise du bouddhisme
n'atténuera pas, si peu que ce soit, vos souffrances de simple
mortel tant que vous n'aurez pas perçu la nature fondamentale de
votre propre vie. Si vous cherchez la bodhéité
en dehors de vous-même, toutes vos pratiques et bonnes
actions n'auront aucun sens. Ainsi, un pauvre ne gagnera pas un sou s'il
se contente de compter jour et nuit la fortune de son voisin. C'est pourquoi
Zhanlan*
dit : "Si l'on n'observe pas la nature de son propre cœur, on
ne peut effacer son mauvais karma."
Cela signifie que la pratique de ceux qui n'observent pas leur cœur
devient une austérité pénible et sans fin. Le Sutra Ninno* dit : "Toute personne qui détruit
les graines de la bodhéité aura à
souffrir du manque de piété filiale de ses enfants et ne
connaîtra pas la paix parmi ses proches ; tandis qu’aucun dieu
ne viendra l’aider ; les maladies et les démons le hanteront
jour après jour, et une succession de désastres s’abattra
sur lui sans répit." Un simple
mortel est un bouddha, et un bouddha est un simple mortel. C'est exactement
le sens d'ichinen
sanzen et celui de la phrase "le temps est sans limite
ni borne depuis que j'ai en fait atteint la bodhéité."
En vertu de
toutes ces caractéristiques, on compare le Sutra du Lotus
à l'océan. De même que l'océan "devient
de plus en plus profond", le Sutra du Lotus permet à
tous, aux simples mortels ignorants aussi bien qu'aux sages ayant acquis
une grande compréhension, d'accéder graduellement
à la bodhéité. Les simples
mortels, à l'époque des Derniers
jours du Dharma, tout en recevant les bienfaits des Trois
trésors, négligent complètement la reconnaissance.
Comment, dans ces conditions, pourraient-ils atteindre la bodhéité ? Les sutras Shinjikan,
Bommo et d'autres encore
affirment que ceux qui étudient le bouddhisme et reçoivent
les préceptes menant à l'Éveil
parfait et immédiat doivent nécessairement s'acquitter
de leur dette de reconnaissance. "Avec
le Sutra du Lotus, pour la première fois, il révéla
la vérité. (réf.)
Autrement dit, pendant quarante ans et plus après la venue
de l'Ainsi-Venu en ce monde il ne révéla pas le véritable
enseignement. Dans le Sutra du Lotus, il révéla
pour la première fois la Véritable
voie qui conduit à l'atteinte de la bodhéité. L'éminent moine Annen
déclara : "Dans mon pays, le Japon, tous croient dans
le Mahayana."(réf.)
Dans le Ichijo Yoketsu, Genshin*
affirme : "Les habitants du Japon tout entier ont en commun
la capacité de parvenir à la bodhéité
grâce à l'enseignement
parfait*
du Sutra du Lotus." Ce fut alors
qu'il était âgé de soixante-douze ans que le Bouddha
enseigna, en introduction au Sutra du Lotus, le Sutra
Muryogi dans lequel il déclara : "Par le passé
je suis resté assis en méditation
sous l'arbre bodhi pendant six ans,
et je suis parvenu à la bodhéité suprême.
En observant tous les phénomènes avec l'œil du Bouddha,
j'ai compris que je ne pouvais pas enseigner tel quel l'Éveil auquel j'étais
parvenu. Pourquoi cela ? Parce que je savais que les gens diffèrent
par leur nature et leurs désirs. Et, parce qu'ils diffèrent
par leur nature et leurs désirs, j'ai exposé le Dharma de
diverses manières. En exposant le Dharma de diverses manières,
j'ai eu recours à plusieurs moyens
efficaces. Mais, en quarante ans et plus, je n'ai pas encore révélé
la vérité."(réf.) Le Sutra
du Lotus, dans lequel le Bouddha "rejeta honnêtement tous
les enseignements provisoires",
dit qu'il est possible de "gagner l'accès à
la bodhéité par la foi. (réf.)
Et il est écrit dans le Sutra
du Nirvana que le Bouddha enseigna au terme de sa vie dans le
bosquet de shala : "Bien
que les causes pour obtenir l'Éveil soient
innombrables, si l'on enseigne la foi bouddhique
[shinjin], cela les inclut toutes." Ainsi la foi [shin] est l'élément
fondamental pour entrer dans la voie du Bouddha. En bouddhisme,
il faut considérer comme suprême le sutra qui permet à
tous les êtres humains, qu'ils soient bons ou mauvais, d'atteindre
la bodhéité. Un critère aussi raisonnable
peut certainement être compris par tous. En le prenant pour base,
nous pouvons comparer les divers sutras et établir lequel d'entre
eux est le plus élevé. Mais Maudgalyayana
ne parvint pas à faire accéder sa mère
à la bodhéité. Car lui-même
n'était pas encore pratiquant du Sutra du Lotus et ne
pouvait donc pas aider sa mère à devenir bouddha. Par la
suite, pendant huit ans, dans l'Assemblée au Pic
du Vautour, en croyant au Sutra du Lotus et en récitant
Namu Myoho Renge Kyo, il devint
un bouddha appelé Tamalapatra (Parfum de Santal). (réf.)
Et à ce moment-là, sa mère aussi devint bouddha. Mon but premier,
en étudiant, était de maîtriser les enseignements
bouddhiques, afin de pouvoir atteindre la bodhéité
et ainsi de sauver les personnes à qui je suis redevable. J'ai
toujours su que, sur la voie qui mène à la bodhéité,
il est inévitable de rencontrer de grandes épreuves, exigeant
d'être prêt à sacrifier sa vie ; c'est seulement alors
que l'on peut devenir bouddha. Dans le chapitre
Yujutsu*
(XV), une multitude de bodhisattvas, encore
jamais vus durant les quarante et quelques années d'enseignement
du Bouddha, apparaît soudain, et le Bouddha déclare : "Je
les ai instruits et j'ai éveillé en eux pour la première
fois l'aspiration à la bodhéité." Si mes disciples
ont pu recevoir et garder le Sutra du Lotus, c'est en vertu des
liens solides qu'ils ont créés avec cet enseignement dans
leurs existences passées. Il est alors certain qu'à l'avenir,
ils atteindront la bodhéité. Un mot, une
phrase de l'enseignement correct mettent infailliblement sur la voie de
l'Éveil, s'ils correspondent au temps
et à la capacité des gens. Alors que, même en étudiant
mille sutra et dix mille doctrines, il est impossible d'atteindre
la bodhéité si ces enseignements ne conviennent
ni au temps ni aux capacités des gens. Si la prédiction
que nous atteindrons la bodhéité était
également un mensonge, la langue de tous les bouddhas tomberait
de leur bouche, la Tour du bouddha
Taho s'effondrerait en miettes, le
siège sur lequel les deux bouddhas [Shakyamuni et Taho] sont assis
côte à côte se changerait en un lit de métal
brûlant au coeur de l'enfer avici,
et les trois terres - de Transition,
de la Rétribution concrète et de la Lumière éternellement
paisible - deviendraient les trois mauvais états d'enfer,
d'avidité et d'animalité.
Comment cela serait-il possible ? "Ah, cela ne fait aucun doute,
nous parviendrons au but ! Oui, nous sommes absolument certains de l'atteindre
! " Avec cette pensée constamment en tête, même
en exil, nous avons d'innombrables raisons de ressentir une joie sans
limite dans notre corps comme dans notre esprit ! Pratiquer
seulement les sept caractères Na Mu Myo Ho Ren Ge Kyopeut sembler limité ; mais, puisque ce Dharma
est le maître de tous les bouddhas des trois
phases de la vie [passé, présent, futur], puisqu'il
instruit tous les bodhisattvas de l'univers, et puisqu'il est le guide
qui permet à tous les êtres humains d'atteindre la
bodhéité, sa pratique est d'une profondeur sans
égale. La pratique
qu'il faut accomplir pour maîtriser le Dharma correct et pour atteindre
la bodhéité est fonction du temps. S'il n'y avait
pas de papier au Japon, il faudrait s'arracher la peau. Si le Sutra
du Lotus n'avait pas encore été introduit dans ce pays,
et si la seule personne à le connaître était un démon,
il faudrait lui sacrifier son corps. Si nulle part il n'y avait d'huile,
il faudrait brûler ses propres coudes. Mais à quoi servirait
de s'arracher la peau lorsque l'on trouve en abondance dans le pays du
très bon papier ? C'est grâce
au Sutra du Lotus que les bouddhas sont parvenus à
la bodhéité. Et ne pas enseigner ce sutra aux
autres, c'est commettre la faute de détruire la graine qui leur
permettrait de devenir bouddha. Il est dit
dans le Sutra : "Devadatta
deviendra un Tathagata du nom de
Devaraja." (réf.)
Cela indique que le monde de l'enfer contient également le monde
de la bodhéité. Le Sutra dit aussi : "Il y a dix filles-démones,
dont la première s'appelle Lamba... [Le Bouddha leur dit : ] "Vous
obtiendrez une bonne fortune inestimable
rien qu'en protégeant ceux qui gardent le Titre
du Sutra du Lotus."(réf.) Ainsi, le
monde des esprits affamés contient
la totalité des dix mondes-états.
Quand le Sutra dit (réf.)
: La fille du Roi-Dragon... atteignit
la bodhéité, il indique que le monde de l'animalité
comporte les dix mondes-états.
Quand le Sutra dit (réf.) : "Balin
et les autres rois des asuras obtiendront
l'Éveil en entendant juste une phrase ou un vers du Sutra" ; il démontre que le monde de l'orgueil possède en puissance
les dix mondes-états.
On lit aussi dans le Sutra : "Tous ceux qui honorent
le Bouddha... s'engagent dans la voie qui mène à
la bodhéité."(réf.)
Cela signifie que le monde des
Hommes contient les dix mondes-états.
D'après le Sutra, les divinités
célestes, conduites par Bonten,
ont déclaré : "Nous obtiendrons l'Éveil."(réf.)
Ainsi, il est clair que le monde du Ciel
contient les dix mondes-états.
On lit toujours dans le Sutra : "Dans l'une de ses
vies futures, Shariputra deviendra
un bouddha du nom de Padmaprabha."(réf.)
Ainsi, le monde des auditeurs-shravakas
contient les dix mondes-états.
Le Sutra dit : "Les moines et les nonnes qui aspirent
à devenir pratyekabuddha
s'inclinent en joignant leurs mains, désireux d'entendre l'enseignement
qui conduit à la vérité parfaite."(réf.)
Ainsi, le monde de la bodhéité pour soi
possède les dix mondes-états.
Le Sutra décrit une multitude de bodhisattvas
qui surgissent de Terre et déclarèrent : "Nous désirons,
nous aussi, recevoir le Grand Dharma pur." Ainsi, le monde de bodhisattva
contient les dix mondes-états.
Enfin le Sutra dit : "Hommes de foi sincère, tous
les sutras exposés par l'Ainsi-Venu
n'ont d'autre but que de sauver les hommes de toutes leurs souffrances.
Ou j'ai parlé de moi, ou j'ai parlé des autres." Ainsi,
le monde de la bodhéité contient les dix
mondes-états. Ceux qui tombent
dans les voies mauvaises en raison
de leur pratique erronée du bouddhisme sont plus nombreux que les
particules de poussière qui composent la terre, alors que ceux
qui atteignent la bodhéité en pratiquant
les enseignements corrects sont
plus rares que les grains de poussière pouvant tenir sur un ongle.
Le Jigage
indique : "N'ayant à l'esprit qu'un seul désir, celui
de voir le Bouddha, il ne donne pas sa vie à contrecoeur."
Moi, Nichiren, j'ai fait surgir la bodhéité
du plus profond de ma vie en vivant selon cette phrase. C'est ainsi que
j'ai révélé les Trois
grands Dharmas cachés, en concrétisant le principe d'ichinen
sanzen contenu dans le chapitre Juryo*
(XVI). Quand les
centaines de milliers d'êtres habitant sous les cieux et les différentes
écoles bouddhiques se convertiront à la méthode universelle
pour atteindre la bodhéité en adhérant
au Véhicule Unique du Sutra
du Lotus et réciteront ensemble Namu
Myoho Renge Kyo, les vents furieux ne feront plus ployer les branches
et le ruissellement de la pluie ne dénudera plus le sol. Jour après
jour, les divinités du Ciel
regardent le Japon avec colère tandis que les divinités
de là terre tremblent d'une rage continuelle. Pourtant, chacun,
de nos jours, est persuadé de n'avoir pas commis la moindre faute
et personne ne doute de renaître dans un autre monde [la Terre
pure] et d'atteindre la bodhéité. Ce passage
de commentaires dans le Hokke Gengi
du Grand-maître Zhiyi*
signifie que le principe suprême [qu'est le Dharma Merveilleux]
n'avait pas de nom à l'origine. Quand le sage, observant les principes
et assignant un nom à toute chose, s'éveilla à ce
Dharma Merveilleux unique possédant simultanément la cause
et l'effet [renge], il l'appela Myoho Renge. Ce Dharma unique qu'est Myoho
Renge régit tous les phénomènes dans les dix
mondes-états et les trois
mille conditions de vie, sans en omettre aucun. Quiconque pratique
ce Dharma crée une cause dont il obtient simultanément
l'effet, la bodhéité. Le sage, en prenant ce Dharma
pour maître, est parvenu à l'Éveil. Il a créé
la cause fondamentale (honnin-myo)] et obtenu simultanément l'effet
fondamental [honga myo], la bodhéité,
en devenant l'Ainsi-venu de l'Éveil parfait,
aux vertus pleinement réalisées. Les
vies et morts sont les manifestations constantes de la vie éternelle
qui se poursuit à travers les trois
phases de l'existence. Il n'y a aucune raison ni de s'en plaindre,
ni de s'en étonner. So [l'aspect apparent] équivaut à
hatchi so [les huit époques
de l'existence d'un bouddha]. Et les huit
époques de l'existence d'un bouddha elles-mêmes sont
soumises à la loi de la naissance et de la mort. S'éveiller
à cette vérité, c'est cela atteindre la bodhéité
par la pratique du Sutra du Lotus. Ceux qui avaient
la capacité de parvenir à la bodhéité
grâce aux enseignements du Mahayana
provisoire*
ou définitif (jitsudaijo)
ont depuis longtemps disparu. A notre époque mauvaise et impure
des Derniers jours du Dharma, tous
s'opposent au Dharma et commettent les cinq
forfaits. Chez des personnes de ce genre, il faut planter pour la
première fois la graine de la bodhéité
grâce à Namu Myoho Renge
Kyo, principe caché dans les profondeurs du chapitre Juryo*
(XVI) coeur de l'enseignement
essentiel*.
Nombreux sont ceux qui entendent parler de ce Sutra
et y adhèrent, mais peu conservent leur foi en face des grands
obstacles. Recevoir est facile, mais garder est difficile. Pourtant, c'est
en persévérant qu'on atteint la bodhéité.
Ceux qui adoptent la foi dans ce Sutra
devraient donc être prêts à affronter des difficultés.
Le Sutra
du Lotus offre à tous les êtres vivants le moyen secret
d'atteindre la bodhéité. Il mène
jusqu'à l'état de bouddha, une personne dans le monde-état
d'enfer, dans le monde-état
d'avidité, ou dans chacun des
neufs mondes-états de
vie, ouvrant ainsi à tous les êtres vivants la voie
de la bodhéité. [...] Parmi les simples mortels
dans les Six voies et ceux qui ont emprunté les quatre
formes de naissance, on compte aussi bien des hommes que des femmes.
Et ces hommes et ces femmes furent tous, dans des vies antérieures,
nos parents plus ou moins proches. Tant qu'un seul d'entre eux ne peut
pas atteindre la bodhéité, nous-mêmes
ne pouvons pas devenir bouddha. Je n'ai jamais
vu ni entendu dire que l'hiver retourne à l'automne. Je n'ai jamais
entendu dire non plus que des croyants du Sutra du Lotus soient
restés de simples mortels. Une phrase du sutra dit : "De tous
ceux qui entendent le Dharma, il n'en est pas un seul qui ne parviendra
pas à la bodhéité." Si, depuis
d'innombrables kalpas, les êtres
humains ne cessent de transmigrer dans les six
voies sans jamais atteindre la bodhéité,
c'est parce qu'ils sont avares de leur propre vie et ne la consacrent
pas au Sutra du Lotus. Le Grand-maître
Zhanlan*
fit remarquer : "Que les enseignements soient correctement compris
ou non dépend des personnes qui les transmettent. Cela n'est pas
déterminé par les propos originels du Sage."(réf.)
Ce passage indique que, même si les gens d'aujourd'hui prient
pour leur vie prochaine en respectant fidèlement un sutra, si ce
sutra est un sutra erroné, ils ne pourront jamais atteindre
la bodhéité, mais la faute n'en est pas imputable
au Bouddha. Dans le deuxième volume du Myoho Renge Kyo (Sutra du Lotus) il est dit : "Celui qui refuse d'avoir foi en ce Sutra et au contraire s'y oppose détruit immédiatement les graines qui permettent de devenir bouddha en ce monde. (réf.) En général,
un fils a pour devoir d'obéir à ses parents ; mais, sur le
chemin de la bodhéité, ne pas suivre ses
parents peut, en définitive, être pour eux source de bonne
fortune. [...] Ce qui veut dire que, pour entrer dans la voie
bouddhique, on quitte sa maison, même contre le souhait de ses
parents, afin d'atteindre la bodhéité.
Alors, on peut réellement s'acquitter de sa dette de reconnaissance
envers eux. Il n'y a donc
pas d'autre moyen d'atteindre la bodhéité
que de pratiquer le Sutra du Lotus, car c'est le seul écrit
qui dévoile la vérité du passé comme de l'avenir. Pourquoi nous
lamenter, quand nous savons de façon certaine que nous atteindrons
la bodhéité ? A quoi sert, en définitive,
de naître impératrice, ou de renaître dans un monde
céleste ? Vous emprunterez plutôt la même
voie que la fille du Roi-Dragon et
serez au même rang que la nonne Mahaprajapati.
Il est dit
dans le Sutra du Lotus : "Tous ceux qui entendront
parler de ce Dharma, sans une seule exception, parviendront à
la bodhéité."(réf.)
Tous les sutras
exposés avant le Sutra du Lotus sont des enseignements
provisoires, qui ne peuvent conduire à l'Éveil parce qu'ils
séparent sagesse et réalité. A l'inverse, le Sutra
du Lotus lie les deux. Il expose le but de la venue des bouddhas
en ce monde : ouvrir la porte de la sagesse du Bouddha, la révéler,
la faire connaître à tous les êtres et les y faire
entrer. Tout le monde peut atteindre la bodhéité
en s'éveillant à cette sagesse du Bouddha. [...] Par-dessus
tout, ne suivez personne d'autre que votre maître initial et persévérez
jusqu'à atteindre la bodhéité.
Shakyamuni est le maître originel de tous les êtres humains,
ainsi que leur souverain et leur parent. En atteignant
la bodhéité, on apparaît sous la forme d'un
bouddha du Corps manifesté,
comme le Bouddha Shakyamuni. Par le passé,
le bodhisattva Fukyo affirma que
tous les êtres avaient l'état de bouddha et atteindraient
immanquablement la bodhéité s'ils adhéraient
au Sutra du Lotus. Il déclara
que mépriser quiconque équivalait à mépriser
le Bouddha. Ceux qui pratiquent
le Sutra du Lotus sont assurés de devenir bouddha.
C'est pourquoi le Roi-Démon
du Sixième Ciel, seigneur du monde des trois
plans, les jalouse. Selon le Sutra, ce Roi-démon poursuit
les pratiquants de sa haine et s'attache à leur nuire d'une manière
invisible. Tous les savants
bouddhistes, de nos jours encore, s'accordent sur ce point : du vivant
du Bouddha comme après sa disparition, la pratique du Sutra
du Lotus requiert les trois sortes
de discipline. Qu'une seule des trois soit négligée
et il devient impossible d'atteindre la bodhéité. Le Bouddha
a donc clairement défini que, dépassant ces trois sortes
de sutra, le Sutra du Lotus est
la seule école qui permette immanquablement d'atteindre
la bodhéité. Toutes les autres écoles ont
été fondées après la disparition du Bouddha,
tantôt par des bodhisattvas, tantôt par des maîtres.
Devons-nous maintenant désobéir aux injonctions du Bouddha
pour suivre des écoles établies par des bodhisattvas et
des maîtres ? Devons-nous ignorer les textes des bodhisattvas
et des maîtres pour suivre l'école établie par le
Bouddha ? [...] Le Japon est donc un pays où les personnes de haute comme
de basse condition, qu'elles appartiennent à l'aristocratie ou
au peuple, qu'elles observent les préceptes ou les brisent, les
hommes aussi bien que les femmes, tous pourront atteindre la bodhéité
grâce au Sutra du Lotus. Le Bouddha
Shakyamuni, le bouddha Taho et tous
les bouddhas des dix directions,
qui sont des émanations de Shakyamuni, affirment que parmi ceux
qui pratiquent le Sutra du Lotus pas un seul ne manquera d'atteindre
la bodhéité (réf.),
et que tous avanceront jusqu'au bout sur la voie du Bouddha. Ne cherchez
jamais ce Gohonzon en dehors de
vous-même. Il n'existe que dans notre chair, en nous, êtres
ordinaires, qui gardons le Sutra du Lotus et récitons
Namu Myoho Renge Kyo. Le corps
est le palais de la neuvième
conscience, réalité inchangeable qui régit toutes
les fonctions de la vie. Etre "doté des dix
mondes-états" signifie que tous les dix mondes-états,
sans exception, sont contenus dans le seul état de bouddha. Voilà
pourquoi on appelle le Gohonzon
mandala.
Mandala est un mot sanscrit qui
signifie "possession parfaite" ou "monceau de bienfaits".
Le Gohonzon n'existe que dans
la seule foi. Comme il est dit dans
le Sutra : "C'est seulement par la foi que l'on peut accéder
à la bodhéité."(réf.) Mais sachez
que les divinités ne
protégeront jamais une personne irascible, quelle que soit l'estime
qu'elles lui accordent. Si vous étiez tué, vous atteindriez
la bodhéité après votre mort, mais vos
ennemis seraient ravis, alors que, pour notre part, nous le déplorerions.
Ce serait en vérité bien regrettable. Il y a indéniablement
quelque chose d'extraordinaire dans le flux et le reflux des marées,
dans le lever et le coucher de la lune, et dans la façon dont se
succèdent l'été, l'automne, l'hiver et le printemps.
Il en va de même lorsqu'une personne ordinaire atteint la
bodhéité. A ce moment là, inévitablement
les trois obstacles et les quatre
démons apparaissent, et le sage se réjouit tandis que
l'insensé s'enfuit. Le Bouddha
Shakyamuni déclare dans le Sutra
du Nirvana que quand bien même ceux qui étudient
le bouddhisme seraient plus nombreux que les grains de poussière
de la terre entière, le nombre de ceux qui atteindraient
la bodhéité n'excéderait pas la quantité
de grains de poussière qui peuvent tenir sur un
ongle. En lisant cela, je me suis demandé pourquoi c'était
d'une telle difficulté. Mais, en y réfléchissant,
j'ai trouvé la réponse la plus plausible. Même lorsque
l'on étudie le bouddhisme, il reste difficile de le pratiquer correctement,
soit en raison de sa propre ignorance, soit parce que, même si l'on
est sage soi-même, on ne sait pas que les conceptions du
maître que l'on suit sont erronées. De plus, même
lorsque l'on rencontre le bon maître et le Sutra de l'enseignement
définitif (jikkyo), étant ainsi conduit au Dharma correct,
au moment où l'on décide d'atteindre la bodhéité
et de se libérer des souffrances de la naissance
et de la mort, les trois obstacles
et les quatre démons apparaissent, aussi inévitablement
que l'ombre suit le corps ou que les nuages accompagnent la pluie. Si
vous parvenez à surmonter les six premiers obstacles mais vous
laissez vaincre par le septième, vous ne pourrez pas devenir bouddha. Les bienfaits que moi, Nichiren, obtiens en propageant le Sutra du Lotus rejailliront
sur Dozen-bo. Que c'est magnifique ! On dit que si un maître a un
bon disciple, tous deux atteindront la bodhéité,
mais que si un maître forme un mauvais disciple, tous deux tomberont
en enfer. Si vous croyez
au Sutra du Lotus, vous atteindrez certainement
la bodhéité. Puisque le Sutra du Lotus
définit notre vie comme la vie du Bouddha, notre esprit comme la
sagesse du Bouddha, et nos actions comme le comportement du Bouddha, tous
ceux qui reçoivent et gardent, ne serait-ce qu'une phrase ou un
vers de ce sutra, seront dotés de ces trois
propriétés. Namu
Myoho Renge Kyo n'est qu'une simple phrase, mais qui contient l'essence
du Sutra tout entier. Vous demandez si l'on peut atteindre la bodhéité
rien qu'en récitant Namu Myoho Renge Kyo et c'est la question primordiale.
Namu Myoho Renge Kyo est le cœur-même
de l'ensemble du Sutra et la substance de ses huit volumes. Il est non
moins certain que vous atteindrez la bodhéité.
Quelle que soit la gravité des fautes que vous ayez pu commettre,
parce que vous ne vous êtes pas opposé au Sutra du Lotus
mais avez, au contraire, fait preuve, en m'accompagnant, de la plus grande
fidélité, il ne fait aucun doute que vous deviendrez bouddha. Mais les soldats
à Tsukushi sont maintenant
confrontés à un effroyable destin et s'ils sont tués
à la bataille, ils seront condamnés à tomber en enfer.
Même si nous devions, nous aussi, rencontrer des épreuves
aussi sévères, nous atteindrons la bodhéité
à l'avenir. Nos épreuves actuelles sont comme la cautérisation
par le moxa, une douleur minime qui
guérit d'un mal plus grave. Peut-être
est-ce parce que, ayant établi des liens profonds avec le Sutra
du Lotus par le passé, la graine qui peut conduire
à la bodhéité est maintenant parvenue à
maturité puisque, occupé comme vous l'êtes par les
tâches d'un laïc dans la société, vous avez pu
vous soustraire à vos obligations publiques et prendre le temps
de penser à moi. En réalité, le vénérable
Maudgalyayana n'avait pas
encore atteint la bodhéité. Et s'il n'était
pas lui-même bouddha, comment aurait-il pu soulager les souffrances
de ses parents ? A plus forte raison, comment aurait-il pu sauver
les autres ? [...] Plus tard, cependant, en suivant l'enseignement
du Sutra du Lotus qui préconise de "rejeter sincèrement
les enseignements
provisoires", (réf.)
le vénérable Maudgalyayana
s'écarta immédiatement des deux
cent cinquante préceptes du Hinayana
et récita Namu Myoho Renge Kyo.
Par la suite, Maudgalyayana
atteignit la bodhéité et reçut
le nom de Tamaraba Sendanko (Bouddha répandant le parfum du bois
de santal Tamalapattra). Et à ce moment-là, son père
et sa mère atteignirent également la
bodhéité. Car, comme il est dit, dans le Sutra
du Lotus : "Alors nos vœux seront exaucés et les
aspirations de la multitude des autres seront également satisfaites."
(réf.)
Maudgalyayana
hérita son corps de ses parents. Par conséquent, quand son
corps (et son esprit) parvinrent à la bodhéité,
le corps de ses parents y parvint également. Il n'est
pas plus facile d'atteindre la bodhéité
que d'entrer à la cour pour une personne de basse condition, ou,
pour une carpe, de remonter la Porte du Dragon. Ainsi, pour atteindre
la bodhéité, Shariputra
pratiqua les austérités de bodhisattva pendant soixante
kalpa, mais il finit par céder
devant les obstacles et retomba dans les voies des
deux véhicules. Le principe de l'ensemencement,
de la maturation et de la récolte de la graine est le cœur
même et l'âme du Sutra du Lotus. Tous les bouddhas
des trois
phases de la vie et des dix
directions sont immanquablement parvenus à la bodhéité
grâce aux graines que sont les cinq caractères Myo Ho Ren Ge Kyo. Dans le second
volume du Sutra du Lotus, le Bouddha dit à Shariputra : "C'est par la foi et non par votre propre intelligence que vous pouvez
atteindre la bodhéité."(réf.)
Cela explique pourquoi Shariputra,
dont l'intelligence était sans égale, ne fut capable d'atteindre
la bodhéité qu'en adhérant et en croyant
fermement à ce Sutra. Son érudition à elle seule
ne pouvait le conduire à l'Éveil. C'est pourquoi
le bodhisattva Nagarjuna écrivit
dans son Daichido Ron*
que ceux qui ne sont pas bouddhas ne peuvent accéder à
la bodhéité que par la foi. Le vénérable
Maudgalyayana
sauva sa mère du monde de l'avidité,
mais il ne put la conduire que jusqu'aux mondes des Hommes
et du Ciel, sans pouvoir la mettre
sur la voie qui mène à la bodhéité. C'est pourquoi
le bodhisattva Nagarjuna écrivit
dans son Daichido Ron*
que ceux qui ne sont pas bouddhas ne peuvent accéder à
la bodhéité que par la foi. En prenant
le Bouddha Shakyamuni pour guide, vous pouvez aller le rejoindre sur la
Terre pure du Pic
du Vautour. Il est dit dans le Sutra : "Parmi ceux qui
entendent ce Sutra, pas un seul ne manquera d'atteindre la bodhéité."(réf.)
Ceux qui offrent
au bouddha des fleurs au printemps, des feuilles pourpres en automne,
de l'eau pure en été et de la neige en hiver sont tous assurés
d'atteindre la bodhéité. [...] De nombreuses
personnes, de haut rang et de basse condition, vous ont fait des remontrances
ou vous ont menacé, mais vous avez refusé d'abandonner votre
foi. Maintenant qu'il semble certain que vous atteindrez la bodhéité,
le Roi-Démon du sixième
Ciel et les tenants des enseignements non bouddhiques essaient d'utiliser
cette maladie pour vous effrayer. Mais rappelez-vous que la vie en ce
monde est limitée. Ne vous laissez jamais troubler ! Cette école
[Hosso] enseigne aussi que les cinq natures
sont totalement distinctes les unes des autres et que certains êtres
sont naturellement prédestinés à certains états
de vie ou sont dépourvus par nature de la graine de la
bodhéité et ne pourront jamais atteindre l'Éveil.
De tels principes étaient aussi différents de ceux de l'école
de Zhiyi*
que le feu de l'eau. Pourtant,
même les hommes ordinaires peuvent atteindre la bodhéité
s'ils ont un seul désir : celui d'avoir une foi
fervente. Au sens le plus profond, une foi fervente correspond à
la volonté de comprendre et de vivre l'esprit, et non la lettre
des sutras. |
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Voir également : -étapes de la bodhéité -bodhéité dès cette vie -bodhéité des deux véhicules -bodhéité des êtres malafaisants -bodhéité des femmes -bodhéité des plantes -bodhéité sans changer d'apparence |
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