L'exil
de Sado
(Banissement à Sado) Lettres
et traités de Nichiren Daishonin. ACEP - vol. 5, p. 141; SG* p. 203 |
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Le douzième jour du neuvième mois, j'ai encouru la colère des autorités gouvernementales et je dois partir pour la province de Sado le dixième jour du dixième mois de cette année. Mon but premier, en étudiant, était de maîtriser les enseignements bouddhiques, afin de pouvoir atteindre la bodhéité et ainsi de sauver les personnes à qui je suis redevable. J'ai toujours su que, sur la voie qui mène à la bodhéité, il est inévitable de rencontrer de grandes épreuves, exigeant d'être prêt à sacrifier sa vie ; c'est seulement alors que l'on peut devenir bouddha. Et déjà, exactement comme il est dit dans le Sutra, j'ai été insulté et rabaissé, attaqué à coups de sabre et de bâton, de cailloux et de tuiles, et exilé à plusieurs reprises (note). C'est pourquoi je suis convaincu de lire le Sutra du Lotus avec tout mon être. Ma foi n'en est que plus forte, et j'ai confiance en mon existence future. Si je devais mourir, je sauverais certainement aussi chacun d'entre vous. En Inde, un homme qu'on appelait le vénérable Aryasimha fut décapité par le roi Dammira, et le bodhisattva Aryadeva fut assassiné par un brahmane. En Chine, une personne du nom de Zhu Daosheng fut exilée au Mont Su-thou, et le Savant-maître* Fadao fut marqué au visage et exilé au sud du fleuve Yangzi. Tous ces hommes furent persécutés pour avoir défendu les mérites du Sutra du Lotus et la cause du Dharma bouddhique (note). Moi, Nichiren, je suis le fils d'une famille de chandala du littoral, vivant à Tojo, dans la province d'Awa, région reculée de l'est du Japon. Perdre ce corps - qui autrement se dégradera sans servir à rien - pour la cause du Sutra du Lotus, ce sera comme recevoir de l'or en échange de vulgaires cailloux. Aucun de vous ne devrait se désoler pour moi. S'il vous plaît, transmettez ce que j'ai dit au moine Dozen-bo. J'ai pensé également écrire à la nonne du manoir (note), mais, en raison de ma situation présente, elle ne souhaite peut-être pas que je lui rappelle mon existence. Toutefois, si l'occasion s'en présente, je vous serai reconnaissant de lui rapporter ce que j'ai dit. Nichiren ARRIERE-PLAN.
- Nichiren Daishonin écrivit cette lettre dans le dixième
mois de 1271, à Echi, dans la province de Sagami, immédiatement
avant son exil sur l'île de Sado. Elle fut envoyée à
une personne de sa connaissance au temple Sei-cho-ji dans la province
d'Awa, peut-être à un moine nommé Enjo-bo afin qu'il
la montre également à d'autres moines et croyants laïques.
Un autre titre de ce gosho est "Lettre à un ami du Seicho-ji". En anglais : Banishment to Sado |
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