| En général,  on peut considérer qu’il existe 
        trois formes d’enseignements répandus en ce monde. La première 
        est le confucianisme. Il en existe 
        ici vingt-sept sortes. La deuxième est le taoïsme. 
        Ici,  il y a vingt-cinq courants. La troisième est les douze 
        procédés d’écritures bouddhiques. L’école 
        du Tendai,  elle,  énonce quatre enseignements et huit 
        enseignements. Est-ce que vous les classez en dehors des enseignements  ? Dans le Dharma des médecins,  ceux qui sont extérieurs à 
        la voie fondamentale sont appelés “médecins des livres 
        extérieurs”. Dans le langage humain,  celui qui ne succède 
        pas à son nom est appelé “famille extérieure”.Dialogue avec les écoles du Zen (1255)
 En ce qui concerne la triple contemplation de l'unité (isshin sangan), les autres écoles se   contentent de « ainsi est »  (nyo ze), ce qui constitue une erreur. Il manque, en effet,  deux significations. C'est parce que ces écoles ne connaissent pas les   doctrines de Zhiyi et de Huisi. Dans mon école, comme le commente le Tendai, l'examen des trois permutations* des dix ainsi   augmente les mérites (kudokus). [...] Si on applique la triple contemplation de l'unité, ichinen sanzen, au Sutra du Lotus,  on s’éveille au fait que son propre   corps est l’Ainsi-Venu de l’Éveil  originel. A cet instant, les nuages de   l’ignorance se dissipent, dévoilant la lune de la nature du Dharma ; les rêves   illusoires s’évaporent, remplacés par la pleine lune de l’Éveil  originel. Alors,   le corps physique des parents procréateurs, bien qu'entravé par les mauvaises passions,    devient l’Ainsi-Venu existant à l’origine et présent en permanence. C’est ce   que l’on nomme devenir bouddha dès ce corps (sokushin 
          jobutsu), identité des désirs terrestres et   de la bodhéité (bonno soku bodai), identité des vies/morts et du nirvana (shoji soku nehan). A ce moment, les   mondes des dharmas, éclairés, apparaissent. Chacun d’entre eux,  montre le   principe unique de la Voie du milieu (chutai), selon lequel l’Éveillé et les êtres son Un. Ce principe est commenté dans le Tendai par l’expression : « Même   une couleur, même une senteur relèvent de la Voie du milieu ».
 [...] Les commentaires du Tendai disent :   « Myoho-renge-kyo est la corbeille profonde de la nature essentielle, attestation   obtenue par les ainsi-venus des trois phases ».
 La       doctrine d’Ichinen Sanzen, 1258
  Tout d'abord,  il existe deux sortes d'enseignements de la Voie 
          sacrée [le Mahayana et le Hinayana]. De ce point 
          de vue,  on peut considérer que les enseignements du Mahayana ésotérique [Shingon] 
          et les enseignements du Mahayana 
          définitif* [ceux du Sutra du Lotus],  font partie de la Voie sacrée. 
          Dans ce cas,  les écoles actuelles - Shingon, Zen, Tendai, Kegon, Sanron, Hosso, Jiron et Shoron - sont incluses toutes 
      les huit dans la Voie sacrée."[...] Il y eut un grand sage, Honen,  
          qui,  dès son enfance,  entra au monastère du Mont Hiei. A l'âge de dix-sept ans,  il avait déjà 
          étudié l'ensemble des soixante volumes des écritures 
          du Tendai (note)  et connaissait suffisamment chacune des huit 
          écoles pour maîtriser l'essentiel de leur enseignement. 
          De plus,  il avait lu sept fois la totalité des sutras et traités,  
          et approfondi toutes les exégèses et les biographies. 
          Sa sagesse avait l'éclat du soleil et de la lune,  et sa vertu 
          dépassait celle des maîtres d'autrefois.
 Rissho Ankoku ron (Kamakura-Matsubagayatsu, 
      juillet 1260)
 Sous le 
        règne de l'empereur Kammu,  
        le Grand-maître* Saicho* apparut. Il révéla le véritable sens du Sutra 
          du Lotus en réfutant les enseignements du Hinayana et du Mahayana provisoire*. 
        A dater de ce jour,  les opinions divergentes cessèrent de prévaloir 
        et,  dans le pays entier,  chacun accorda pleinement foi au Sutra 
          du Lotus. Même les lettrés des Six 
            Écoles du bouddhisme ancien qui étudiaient 
        des enseignements du Mahayana comme du Hinayana,  tels que 
        les sutras Kegon, * Hannya,  Jimmitsu* et  Agama* considéraient le Sutra du Lotus comme l'enseignement 
        suprême. C'était vrai pour les lettrés des écoles Tendai et Shingon et encore plus vrai pour les laïcs sans connaissance approfondie 
        du bouddhisme. L'enseignement, 
          les capacités, le temps et le pays (Izu, 
            10 février 1262  ? )
 Pour ce qui est de notre pays,  le Japon,  voilà 
          plus de quatre cents ans que la doctrine des deux écoles, Tendai et Shingon,  s'y est propagée. 
          Pendant cette période,  on a généralement admis 
          que les capacités des quatre catégories de bouddhistes,  
          moines,  nonnes,  hommes et femmes laïques,  convenaient parfaitement 
      au Sutra du Lotus. Encouragements 
          à une personne malade (décembre 
      1264, à Nanjo Hyoe Shichiro)
 Les savants-maîtres* du Tendai d’aujourd’hui        pensent également être les seuls à avoir maîtrisé 
        la doctrine d'ichinen 
        sanzen. Mais ils considèrent que le Sutra du Lotus est égal au Sutra 
        Kegon* ou au Sutra Vairocana*. 
        Lorsqu’ils développent leurs théories,  ils ne vont 
        pas au-delà de la vision de Cheng Guan. Ils sont comme Shubhakarasimha* et Amoghavajra*. 
        En conséquence,  si la cérémonie de l’ouverture 
        des yeux d’une image sculptée ou peinte est dirigée 
        par un maître shingon,  cette 
        image ne peut pas devenir le véritable Bouddha,  mais un bouddha 
      provisoire.L’ouverture 
      des yeux des images sculptées ou peintes (Kamakura 1264)
  Dans notre pays,  sous le règne 
        du quarante-cinquième souverain,  l'empereur Shomu,  
        le moine chinois Ganjin introduisit 
        au Japon les enseignements de l'école Ritsu en même temps que ceux de l'école Tendai,  
        et il établit au temple Todai-ji une salle pour y conférer les préceptes. Depuis cette époque 
        jusqu'à nos jours,  pendant de longues années,  les préceptes 
        ont été révérés et ils sont chaque 
      jour un peu plus respectés.[...] 2 Le Grand-maître* Zhiyi* écrivit le Hokke Gengi,  
        le Hokke Mongu* et le Maka Shikan,  
        soit trente volumes de commentaires sur le Sutra du Lotus. Zhanlan*,  
        pour sa part,  écrivit les trente volumes du Hokke 
        gengi shakusen, Hokke 
        Mongu Ki*  
        et Maka Shikan Bugyoden Guketsu,  annotations sur les ouvrages de Zhiyi*. 
        Ensemble,  ces écrits constituent ce que l'on appelle "les 
        soixante volumes (note)  de l'école Tendai".
 Conversation 
          entre un sage et un ignorant (1265 
      ? à un samouraï ? )
 Sous le règne 
          de l'empereur Kimmei,  trentième 
          souverain de forme humaine,  le bouddhisme fut pour la première 
          fois introduit au Japon en provenance du royaume de Paekche. 
          A partir de cette époque et jusqu'au règne de l'empereur Kammu,  soit une période 
          d'environ 260 ans durant laquelle se succédèrent plus 
          de vingt souverains,  tous les divers écrits bouddhiques furent 
          introduits au Japon ainsi que les six 
          écoles du bouddhisme. A cette époque là,  cependant,  
      les écoles Tendai et Shingon n'existaient pas encore.[...] Dans la quatrième année de l'ère Enryaku [785], Saicho* fonda un temple au Mont Hiei afin 
          d'assurer une paix perpétuelle au ciel et sur terre. L'empereur Kammu honora ce nouveau bâtiment 
          en le désignant comme un lieu de culte où des prières 
      devaient être offertes à l'étoile qui guide le souverain. Il n'accorda 
        plus aucun crédit aux enseignements des six 
          écoles et adhéra totalement aux doctrines parfaites 
        de l'école Tendai.
 Genèse 
          du Rissho Ankoku Ron (Kamakura, 
              le 5 avril 1268, à Hokan-bo)
 A l'époque des dynasties Chen  et Shui,  
          apparut un simple moine du nom de Zhiyi*,  
          qui devint par la suite le maître des empereurs des deux dynasties 
          et reçut le titre honorifique de Grand-maître* Sage Tiantai  
          dashi. Bien avant d'avoir obtenu ces honneurs,  il réfuta,  
          non seulement les théories de divers moines lettrés et 
          maîtres ayant vécu pendant plus de cinq cents ans auparavant 
          en Chine,  mais aussi la doctrine de maîtres apparus pendant mille 
          ans en Inde. Cela eut pour effet de faire s'élever contre lui 
          une nuée de sages du sud et du nord [de la Chine] et de faire 
          briller les personnes de mérite,  à l'est et à l'ouest,  
          comme une constellation. Les critiques se mirent à pleuvoir sur 
          lui,  et ses principes furent malmenés comme par une tempête. 
          Mais,  finalement, Zhiyi* parvint à réfuter les préjugés et les principes 
          erronés des lettrés et des maîtres,  et à 
      établir l'enseignement correct de l'école Tendai.[...] Les Maîtres 
          de doctrine* surpassent les simples maîtres et les sutras du Mahayana 
          définitif*  est supérieur aux sutras du Mahayana 
          provisoire*. 
          Par conséquent le Sutra Vairocana* de l'école Shingon ne 
          peut pas égaler le Sutra 
          Kegon*,  
          et moins encore le Sutra 
          du Nirvana et le Sutra 
          du Lotus. Pourtant,  lorsque le Savant-maître* Shubhakarasimha* évalua les qualités relatives des sutras Kegon*, Lotus, Vairocana*,  
          etc.,  il avança une interprétation erronée en disant 
          que,  d'un point de vue théorique,  tous ces sutras sont de même 
          valeur,  mais que,  d'un point de vue pratique,  le Sutra Vairocana* est supérieur aux autres. Depuis lors,  les tenants de cette école 
          n'ont cessé de prétendre avec arrogance que le Sutra 
          du Lotus ne soutient pas la comparaison avec le Sutra Kegon*,  
          et moins encore avec les sutras 
          de l'école Shingon ou que,  parce qu'il ne contient ni mudra ni mantra dharani* ,  le Sutra 
          du Lotus n'est même pas comparable au Sutra Vairocana*. 
          Ou ils soulignent le fait que de nombreux maîtres et patriarches 
          de l'école Tendai ont 
          reconnu la supériorité de l'école Shingon,  
      et que c'est une opinion généralement admise que l'école Shingon est supérieure aux autres.
 [...] Même les maîtres des écoles Tendai et Shingon,  
          perdant de vue les principes sur lesquels se fondent leur propre école,  
          établissant quels enseignements doivent être adoptés 
          ou rejetés,  en sont venus à professer des opinions semblables 
          à celles d'autres écoles comme le Zen ou le Nembutsu. Parce que les 
          croyants laïques de leurs communautés prêtent foi 
          à des enseignements erronés,  ils ont eux-mêmes pensé 
          qu'il était préférable de soutenir ces écoles 
          et leurs principes falsifiés,  en déclarant que les enseignements 
          des écoles Tendai et Shingon sont les mêmes que ceux des écoles Nembutsu et Zen. De cette manière,  
          ils se joignent aux autres dans leurs efforts pour me contredire. Mais 
          même si leurs intrigues semblent avoir pour but de réfuter 
          Nichiren,  en réalité,  ce sont les enseignements de leurs 
          propres écoles, Tendai et Shingon,  
          qu'ils détruisent. C'est une conduite véritablement honteuse 
          que la leur !
 Le savant maître 
          Chan-wou-wei (Kamakura, 1270 à 
          Joken-bo et Gijo-bo)
 On lit 
          dans le troisième (réf.) volume du Hokke 
          Gengi de Zhiyi*  : "Le Sutra du Nirvana est le trésor qui,  acquittant la rançon,  sauve la vie 
          [du Sutra du Lotus]. C'est comme taper dans la main pour confirmer 
          qu'un accord a été conclu (note)." 
          Le Hokke Gengi Shakusen explique cela en disant  : "L'école Tendai utilise cette comparaison pour indiquer que le [contenu du] Sutra 
          du Nirvana doit être considéré comme un 
          trésor et le Sutra du Lotus comme la vie [que ce trésor 
      permet de sauver].[...] Pourtant, 
          les lettrés bouddhistes de notre époque estiment que c'est 
          une interprétation propre à la seule doctrine de l'école Tendai, et qu'aucune autre 
          école ne la partage. J'ai réfléchi à cela 
          et voici ce que j'ai à en dire : les huit ou dix 
          écoles dont nous parlons sont toutes nées après 
          la disparition de Shakyamuni, et ont été fondées 
          par les maîtres [de diverses époques]. Nous ne devrions 
          jamais évaluer les sutras exposés par Shakyamuni de son 
          vivant en fonction des doctrines d'écoles fondées après 
          la disparition du Bouddha. Les commentaires du Grand-maître* Zhiyi*, 
          par contre, sont totalement en accord avec les enseignements des divers 
          sutras. Il n'est pas juste de les rejeter en prétextant qu'ils 
          ne sont que la doctrine d'une école particulière.
 La lettre de 
          Teradomari (Teradomari, 
      le 22 octobre 1271, à Toki Jonin)
 Pour en venir 
        à notre propre pays,  le Japon,  les enseignements du Kegon et des autres écoles comprises dans les six 
        écoles de Nara furent introduits avant le Tendai et le Shingon. Les écoles Kegon, Sanron, Hosso et les autres écoles 
        de Nara polémiquaient et débattaient entre elles,  aussi 
        antinomiques que l'eau et le feu. Quand le Grand-maître* Saicho* apparut au Japon,  il ne se contenta pas d'exposer les erreurs des six 
        écoles de Nara mais établit clairement que l'école Shingon avait volé les principes 
        du Sutra du Lotus exposés par Zhiyi* pour en faire l'essentiel de sa propre doctrine. Le Grand-maître Saicho exhorta les maîtres des autres écoles à renoncer à 
        leurs conceptions et interprétations arbitraires pour n'examiner 
        les choses qu'à la seule lumière des écrits eux-mêmes. 
        En conséquence,  il parvint à vaincre en débat huit 
        moines éminents des six écoles de Nara,  puis douze moines,  puis quatorze,  puis plus de trois cents,  parmi 
        lesquels Kukai*  (note). 
        Il n'y eut bientôt plus une seule personne dans tout le Japon qui 
        ne reconnut pas la supériorité de l'école Tendai,  
        et les grands temples de Nara,  le 
        temple du Shingon To-ji à Kyoto,  et d'autres temples de toutes les provinces furent rattachés 
      au temple principal de l'école Tendai au Mont Hiei.[...] Par la suite,  
        cependant,  les conditions du monde se détériorèrent 
        et la sagesse des hommes devint de plus en plus superficielle. Ils n'étudiaient 
        ni ne comprenaient plus les principes profonds de l'école Tendai,  
        et les autres écoles s'attachèrent de plus en plus étroitement 
        à leurs idées préconçues. Finalement,  les six écoles de Nara et l'école Shingon se retournèrent 
        contre l'école Tendai 
        et l'attaquèrent. Cette dernière,  s'affaiblissant toujours 
        plus,  se retrouva en position d'infériorité. Pour aggraver 
        la situation,  de nouvelles écoles insensées telles que le Zen et le Jodo apparurent et s'attaquèrent elles aussi à l'école Tendai, un nombre croissant d'adeptes 
        laïques*  se convertissant à leurs doctrines erronées. 
        Au bout du compte,  même les moines considérés comme 
        les maîtres les plus éminents de l'école Tendai s'avouèrent vaincus et prêtèrent leur soutien aux 
        écoles erronées. Non seulement l'école Tendai,  
        mais aussi l'école Shingon et les six écoles de Nara 
        furent contraintes de céder leurs terres et leurs domaines aux 
        nouvelles écoles erronées,  et le Dharma correct ne fut plus 
        propagée.
 [...] 2 De même 
        que les nuages obscurcissent la lune,  des ministres calomniateurs peuvent 
        dissimuler la véritable vertu d'un homme. Une pierre jaune,  si 
        on en fait l'éloge,  peut être prise pour une pierre précieuse,  
        et des ministres flatteurs peuvent parfois passer pour des hommes vertueux. 
        Dans l'âge impur où nous vivons,  ceux qui étudient 
        le bouddhisme sont troublés par les calomnies de ce genre de personnes,  
        et ils n'apprécient pas à sa juste valeur le joyau que représente 
        le chapitre Juryo*  (XVI). Même parmi les adeptes de l'école Tendai,  certains se sont à 
        ce point égarés qu'ils sont incapables de faire la différence 
        entre de l'or [le Sutra du Lotus] et de simples cailloux [les sutras antérieurs].
 [...] 2 Cependant,  
        les écoles bouddhiques,  à l'exception de l'école Tendai, se sont trompées 
        pour ce qui est du véritable 
        objet de vénération. Les écoles Kusha, Jojitsu et Ritsu prennent comme objet de vénération le Bouddha Shakyamuni 
        qui élimina les illusions en pratiquant trente-quatre sortes de purifications 
        spirituelles.
 [...] 2 Seule l'école Tendai,  
        basée sur le Sutra du Lotus,  allie l'amour et la rigueur. 
        Le Sutra est un père pour tous les hommes vertueux,  les 
        sages,  ceux qui étudient et ceux qui n'ont plus rien à étudier,  
        ainsi que ceux qui ont éveillé en eux-mêmes l'esprit 
        du bodhisattva."
 [...] 2 Pareillement,  les maîtres des écoles Kegon, Hosso, Shingon et autres,  jaloux des enseignements orthodoxes de l'école Tendai,  
        déforment sans scrupules les phrases du Sutra véridique 
        pour les rendre compatibles avec les enseignements provisoires.
 [...] 2 De nos jours,  
        les adeptes du Nembutsu s'adressent 
        aux "souverains,  hauts dignitaires,  brahmanes et grands bienfaiteurs 
        du bouddhisme" qui soutiennent l'école Tendai en disant  : "Les principes du Sutra du Lotus sont si profonds 
        qu'ils sont à peine compréhensibles. Le Dharma qu'il enseigne 
        est extrêmement profonde ; nos capacités sont extrêmement 
        superficielles." Tout comme il est dit dans le Maka Shikan "Ils objectent qu'il [ce Sutra] est du domaine exclusif des sages,  
        bien au-delà de leurs propres capacités de compréhension 
        et de sagesse."
 [...] 2 De plus,  
        les moines éminents des écoles Tendai et Shingon,  bien que représentants 
        attitrés de leurs écoles respectives,  sont en réalité 
        assez ignorants de leurs enseignements. Parce qu'ils sont profondément 
        avides,  et par crainte des nobles et des guerriers,  ils soutiennent les 
        assertions des adeptes [du Nembutsu et du Zen] et chantent leurs louanges.
 [...] 2 Actuellement 
        les moines éminents de l'école Tendai admettent [hypocritement] que "les doctrines du Sutra du Lotus sont si profondes qu'elles sont presque incompréhensibles". 
        Il en résulte qu'au Japon aujourd'hui le Sutra du Lotus n'existe plus que de nom - il n'y a pas une seule personne qui le pratique 
        vraiment et atteigne l'Éveil.
 [...] 2 Seul le principe du Tendai, ichinen sanzen,  est le chemin 
        qui mène à la bodhéité. Et,  même ce 
        principe d'ichinen sanzen,  
        ni notre sagesse ni notre intelligence ne nous permettent de le saisir 
        pleinement. Pourtant,  parmi tous les sutras enseignés par le Bouddha 
        de son vivant,  seul le Sutra du Lotus contient ce joyau,  le principe 
        d'ichinen sanzen.
 [...] 2 Les maîtres 
        des écoles Tendai et Shingon flattent les tenants du Nembutsu et du Zen ou les redoutent comme un 
        chien agite la queue devant son maître ou comme une souris a peur 
        d'un chat. Ils entrent au service de l'empereur et du shogun et exposent des enseignements qui causent la destruction du Dharma bouddhique 
        et la ruine du pays. Ces maîtres des écoles Tendai et Shingon tomberont dans l'état d'avidité en cette vie-ci,  et connaîtront l'enfer avici dans les vies suivantes.
 [...] 2 Moi,  Nichiren,  je suis le souverain,  le maître,  
        le père et la mère de tous les habitants du Japon. Mais 
        les adeptes de l'école Tendai [qui ne réfutent pas les écoles erronées] sont tous 
        de Grands ennemis du peuple. Comme 
        le disait Guanding* : "Celui qui libère de son erreur la personne qui offense le Dharma agit comme un parent à son égard."
 [...] 2 Il n'y a pas de plus grande honte que d'être complimenté 
        par des insensés. Maintenant que les autorités m'ont condamné 
        à l'exil,  les moines des écoles Tendai et Shingon se réjouissent sans doute. Ce sont des hommes cruels et monstrueux.
 Traité pour 
          ouvrir les yeux (Sado, 
      février 1272 à Shijo Kingo)
 Les brahmanes et d'autres non 
          bouddhistes refusèrent d'admettre ce lien de causalité 
          en prétendant que c'était là l'oeuvre de la nature. 
          Et aujourd'hui,  quand je révèle aux gens,  dans mes efforts 
          pour les sauver,  qu'ils offensent le Dharma,  ils le nient obstinément et,  pour se disculper,  se 
          retranchent derrière l'incitation de Honen à fermer la porte 
          au Sutra du Lotus. De la part de croyants du Nembutsu,  
          cela n'a rien d'étonnant,  mais même les moines du Tendai et du Shingon les soutiennent 
      activement.[...] Les seizième 
          et dix-septième jours du premier mois de cette année,  
          des centaines de moines et de croyants du Nembutsu et d'autres écoles vinrent 
          débattre avec Nichiren. Représentant l'école du Nembutsu,  Insho-bo déclara : "Le saint Honen ne nous a 
          pas dit de rejeter le Sutra du Lotus. Il a seulement écrit 
          que chacun devrait réciter le Nembutsu et que ses grands bienfaits permettraient d'accéder à 
          la Terre pure. Même les moines 
          du Tendai exilés sur 
          cette île,  ceux des temples Onjo-ji et Enryaku-ji,  révèrent Honen comme un saint et vantent 
          l'excellence de son enseignement. Comment avez-vous l'audace d'essayer 
          de les réfuter  ? " Les moines locaux sont encore plus 
          ignorants que ceux de Kamakura. 
        Ils sont absolument pitoyables.
 La Lettre de Sado (Sado, 20 
          mars 1272,  à Toki 
      Jonin)
 Zhiyi* et Saicho* ont subi des persécutions et suscité haine et jalousie,  
          rien que pour avoir propagé "Une pensée - trois mille" 
          (ichinen sanzen) théorique 
          de l'enseignement provisoire. 
          Au Japon,  cet enseignement fut propagé et transmis successivement 
          par Saicho*, Gishin*, Encho*, Ennin* et d'autres. Parmi les nombreux disciples du Grand-maître* Ryogen*,  
          dix-huitième patriarche de l'école Tendai,  
          les quatre principaux furent Kaku'un, Genshin*, Soga et Zenyu. 
          A l'époque,  cette école dispensait deux sortes d'enseignement 
           : le révérend Kaku'un transmettait la doctrine,  et 
          le moine Genshin* se consacrait aux pratiques de méditation. 
          La doctrine est comparable à la lune,  et la pratique au soleil. 
          Les études doctrinales sont superficielles,  alors que les pratiques 
          de méditation sont profondes. Les enseignements exposés 
          par Kaku'un étaient donc 
          étendus mais superficiels,  alors que les enseignements de Genshin* étaient limités mais profonds.Les 
          désirs mènent à l'Éveil (Sado, 
      le 2 mai 1272 ; à Shijo Kingo)
 L'école Shingon s'appuie sur les sutras Vairocana*, Kongocho* et Soshitsuji*. 
          On les appelle les trois sutras 
          de Vairocana. Ils furent introduits par les Savants-maîtres* Shubhakarasimha* et Vajrabodhi* sous le règne de l'empereur Xuan-Zong. 
          Ce dernier éprouvait le plus grand respect pour ces sutras,  et 
          les considérait comme supérieurs aux enseignements des 
          écoles Tendai et Kegon. 
          A ses yeux,  ils dépassaient aussi les enseignements Hosso et Sanron. Si bien que chacun,  
          en Chine,  en vint à croire le Sutra Vairocana* supérieur 
          au Sutra du Lotus. 
          Et au Japon aussi,  jusqu'à notre époque,  les gens ont 
          cru l'école Tendai inférieure 
          à l'école Shingon. 
          Les moines éminents (note) du To-ji et de l'école Tendai qui pratiquent les enseignements Shingon,  
          sont coupables d'une extrême arrogance ; c'est le comble de la 
      présomption que d'agir comme ils le font ! Si l'on 
        met côte à côte le Sutra Vairocana* et le Sutra du Lotus,  et si on les étudie sans partialité 
        ni préjugé,  on voit que le Sutra Vairocana est 
        comme une luciole,  et le Sutra du Lotus comme la pleine lune ; que les enseignements de l'école Shingon sont comme une multitude de petites étoiles tandis que ceux de 
        l'école Tendai sont 
        comme un brillant soleil. La voix pure et 
          portant loin (Sado, 
      septembre 1272, à Shijo Kingo)
 Question - Des trois sortes de prières fondées sur les enseignements 
        des écoles Kegon, Hosso et Sanron,  sur les doctrines des 
        trois écoles du Hinayana,  
        de l'école Shingon ou de 
        l'école Tendai,  quelle 
      est la plus efficace  ? Réponse - Toutes s'appuient sur des enseignements du Bouddha et peuvent,  en ce 
        sens,  être considérées comme des prières. Mais 
        les véritables prières sont sans nul doute celles qui s'appuient 
        sur le Sutra du Lotus.      [...] Mais,  depuis 
        plus de vingt ans,  les éminents maîtres du Tendai et du Shingon ont à plusieurs 
        reprises prié pour des affaires importantes de l'Etat,  sans avoir 
        guère obtenu de résultats. Les prières de ces moines 
        semblent avoir été encore moins efficaces que les efforts 
        de personnes s'appuyant sur des enseignements non bouddhiques.
 [...] Parlons d'abord 
        du premier temple du Mont Hiei. Il 
        fut fondé par le Grand-maître* Saicho* sous le règne de l'empereur Kammu,  
        deux cent et quelques années après l'introduction du bouddhisme 
        dans ce pays. Déjà auparavant,  le prince Shotoku avait vu dans Kyoto,  la future capitale,  un lieu parfait pour y établir 
        la résidence royale. Mais ce ne fut qu'après l'introduction 
        de l'école Tendai au Japon 
        que la capitale y fut véritablement installée. Dans les Annales du prince Jogu (Shotoku),  
        on lit : "Deux cents ans ou plus après mon trépas,  le 
        Dharma bouddhique se répandra à travers le Japon tout entier."(réf.) Par la suite,  
        à l'ère Enryaku,  le Grand-maître* Saicho* fonda le temple du Mont Hiei,  et l'empereur Kammu établit Heian-kyo [la 
        capitale de la Paix]. De cette manière,  la prédiction du 
        prince Shotoku fut réalisée.
 [...] Au nombre 
      de ces cérémonies il y eut  :  La prière 
        du Seul-Caractère-de-la-Roue-d'or [ichiji konrin] (conduite par 
        un Supérieur du Tendai,  
        l'Administrateur des moines Jien,  assisté de douze 
        moines,  à la demande du Régent impérial Motomichi).
 Sur la prière (Sado, 
        1272 à Sairen-bo)
  Le passage concernant "les moines habitant 
          la forêt et vivant retirés" désigne les [moines 
          des] temples Kencho-ji, Jufuku-ji, Gokuraku-ji, Kennin-ji, Tofuku-ji et les autres temples 
          des écoles Zen, Ritsu,  
          et Nembutsu au Japon. Ces temples 
          démoniaques sont apparus dans le monde pour détruire les 
          temples bouddhiques du Mont Hiei et les autres temples de l'école Hokke-Tendai. 
          "Vêtus de haillons" et "qui,  en apparence,  respectent 
          les préceptes [de la vie monastique]" désigne de 
          nos jours "ceux qui observent les préceptes",  avec 
      leurs surplis faits de cinq,  sept ou neuf pièces d'étoffe (note). Réponse au seigneur 
          Hakiri Saburo (Sado, 
      3 août 1273 à Hakiri Sanenaga)
  Et il a donc suffi qu'apparaisse une succession 
          de savants-maîtres* qui,  tels des médecins,  ont dispensé les remèdes 
          appropriés pour ces maladies. Ces maîtres étaient 
          issus des écoles Kusha, Jojitsu, Ritsu, Hosso, Sanron, Shingon, Kegon, Tendai, Jodo et Zen. Chacune de ces écoles prescrit son propre médicament. Par exemple,  l'école Kegon énonce le principe des six formes et les dix mystères,  
          l'école Sanron,  la Voie 
          du milieu des huit négations,  
          l'école Hosso insiste sur 
          la perception que tous les phénomènes ne sont "Rien-que-Conscience",  l'école Ritsu préconise les deux cent 
          cinquante préceptes,  l'école Jodo,  
          l'invocation du nom du bouddha Amida,  
          l'école Zen,  la méditation 
          sur son propre état de bouddha,  l'école Shingon,  
          la méditation sur les 
          cinq éléments et l'école Tendai a formulé la théorie d'ichinen 
          sanzen. Mais maintenant,  nous sommes entrés dans l'époque 
          des Derniers jours du Dharma et les remèdes proposés par ces écoles ne guérissent 
      plus les maladies des hommes.Le don du mandala 
          du Dharma Merveilleux (Sado, 
      1273 à Sennichi-ama)
 L'obscurité 
        fondamentale est un état illusoire qu'il faut éliminer,  
        tandis que l'Éveil est l'état que l'on s'efforce de manifester. 
        Comment peut-on dire alors qu'elles constituent une seule et même 
        réalité  ? Pour pleinement clarifier ce point,  il faut 
        bien comprendre les passages cités précédemment. 
        La comparaison avec un rêve,  que l'on trouve dans le 95e volume 
        du Daichido Ron* ,  et 
        l'exemple,  donné par l'école Tendai,  
        du morceau de cristal,  cités plus haut,  sont deux explications 
      très intéressantes.[...] On appelle "essence 
        réelle du Dharma" le principe de la nature réelle des 
        phénomènes,  tandis que les images et paraboles représentent 
        l'essence réelle du Dharma Merveilleux telle qu'elle se manifeste dans les phénomènes concrets. 
        Les manifestations équivalent à la véritable réalité,  
        et la véritable essence réelle équivaut à 
        ses manifestations. Ainsi,  le Dharma et ses métaphores ne font 
        qu'un. Les passages des traités ainsi que leurs commentaires par 
        l'école Tendai voient 
        tous dans le lotus à la fois le Dharma lui-même et l'image 
        la désignant."
 [...] À 
        notre époque,  toutefois,  certains adeptes de l'école Tendai prétendent qu'il n'y a aucune différence entre les enseignements  théorique* et essentiel*,  
        et,  interprétant les passages mentionnés plus haut,  affirment 
        que des personnes instruites et converties par le Bouddha dans l'une de 
        ses manifestations provisoires doivent être considérées 
        comme "éveillées". C'est une grossière 
        erreur d'interprétation !
 L'ainsité 
          du Dharma Merveilleux (Sado, 1273 
      ? à Sairen-bo)
  L’école Zen fut introduite 
        au Japon,  lors du règne de l’impératrice Kogyoku,  
        le 36e souverain ; l’école Hosso fut introduite sous le règne de l’empereur Temmu,  le 34e 
        souverain ; le Sutra Vairocana* sous 
        l’empereur Gensho,  le 44e souverain,  et l’école Kegon,  lors du règne du 45e 
        empereur Shomu. Les écoles Ritsu et de Tendai-Hokke ont été introduites au Japon par le Vénérable Jianzhen (Ganjin) sous le 46e empereur Koken. Ganjin ne propagea,  en fait,  que 
      la doctrine Ritsu,  excluant le Tendai-Hokke.[...] Le Grand-maître* Saicho* apprit l’existence de l’école bouddhique Shingon en Chine. Il s’y rendit en 804 (la 23e année de la ère 
        Enryaku) pour étudier et transmettre quatre écoles bouddhiques. 
        Il étudia les écoles mahayana Tiantai, Zhenyan, Chan et Ly-zong. 
        Après quoi,  il s’en retourna au Japon,  pour n’y propager 
        que les doctrines mahayana Hokke et Ritsu,  sans mentionner le Zen. 
        En effet, Saicho* ne reconnu pas l’indépendance de cette dernière école,  
        tout comme pour celle du Shingon,  
        se contentant de permettre aux moines des sept 
        grands temples de Nara d’accomplir le rite ésotérique 
        nommé "cérémonie 
        d'ondoiement". Ne connaissant pas la véritable intention 
        du Grand-maître*,  le peuple supposa alors 
        qu’il n’avait approfondi que l’école de Tendai-Hokke,  
        en délaissant la doctrine de l’ésotérisme du Shingon.
 [...] Il fut ainsi 
        permis au Shingon de se développer 
        sur le Mont Hiei et il devint coutumier 
        par la suite que les administrateurs généraux 
        (dai-sojo) du Tendai étudient 
        simultanément les doctrines du Lotus et du Shingon. 
        Néanmoins,  puisque la Hokkeshu était comparée à la lune et le Shingon au soleil,  le peuple présumait que les enseignements du Shingon étaient supérieurs. En tous les cas,  les principaux prêtres 
        du Mont Hiei étudiaient aussi 
        bien le bouddhisme Tendai que 
        celui du Shingon,  comme tout les 
        autres prêtres de la montagne.
 [...] C’est le Grand-maître* Enchin qui fonda l’ésotérisme Tendai du temple Miidera tel que nous le 
      connaissons aujourd’hui. Les quatre 
        personnes que je viens de citer sont appelées les quatre Grands-maîtres 
        du bouddhisme Shingon au Japon. 
        D’un point de vu général,  huit courants existent au 
        sein de l’ésotérisme japonais,  parmi lesquels cinq,  
        appartenant à To-ji,  ont été 
      fondés par le Grand-maître* Kukai* et les trois autres de l’école Tendai sont dus au Grand-maître* Ennin*.
 [...] Lors de l’incident 
        de Jokyu,  la Maison impériale 
        convoqua à nouveau les Grands-prêtres,  tels que l’administrateur 
        général (dai-sojo) des moines, Jien de l’école Tendai,  
        le Prince Omuro du temple Ninna-ji et le Grand-prêtre d’Onjo-ji,  
        afin qu’ils effectuent un rituel comprenant toutes les sortes de 
      grands dharmas secrets connus au Japon.
 [...] Au Japon,  des prêtres tels que Kukai*, Ennin* et Enchin,  sans parler des autres 
        prêtres shingon,  transmirent la doctrine erronée du bouddhisme shingon,  
        propagé par Shubhakarasimha* et d’autres,  sans savoir que ceux-ci étaient des diffamateurs        du Véritable Dharma. Pendant un temps,  les bouddhistes shingon du Japon se querellèrent avec ceux de l'école Tendai-Hokke. 
        Celle-ci a peu à peu décliné jusqu’à 
        ce que le bouddhisme shingon domine entièrement le Mont Hiei,  
        au moment où Myoun devenait 
        le 55e Grand-patriarche (zasu) du temple Enryaku-ji,  
        durant le règne du 81e souverain,  l’empereur Antoku.
 Souverains de notre 
          pays (Minobu, 
      février, 1275)
 Honen,  
          au Japon,  donne l'interprétation suivante. Selon lui,  le Sutra 
          du Lotus,  le Sutra 
          Kegon*,  
          le Sutra Vairocana* et divers 
          autres sutras du Hinayana,  ainsi 
          que les enseignements des écoles Tendai, Shingon et Ritsu qui se sont répandus au Japon aujourd'hui,  représentent 
          le Dharma pur des deux mille ans des périodes du Dharma 
          correct et du Dharma formel mentionnés dans le Sutra 
          Daijuku. Mais,  dès que le monde sera entré dans 
          l'époque des Derniers jours 
          du Dharma,  
          ces enseignements perdront toute validité. Même si certains 
          continuent à les pratiquer,  aucun d'eux ne parviendra à 
      échapper aux souffrances de la vie et de la mort. [...] Ceux qui 
          sont décidés à trouver la Voie devraient se souvenir 
          de ces exemples et s'en réjouir. Lorsqu'on se préoccupe 
          de sa vie prochaine,  il vaut mieux être une personne ordinaire 
          à l'époque des Derniers 
          jours du Dharma que grand roi au cours des deux mille ans des époques du Dharma 
          correct et du Dharma formel. Pourquoi les gens n'en sont-ils pas 
          convaincus  ? Il vaut mieux être un lépreux qui récite Namu Myoho Renge Kyo que le Grand-patriarche de l'école Tendai  ! Comme l'empereur Liang Wu Di (502 
          - 557) en prit l'engagement solennel (note) : "Je préférerais être Devadatta 
          et tomber dans l'enfer avici que 
          le sage non bouddhiste Udraka Ramaputra."
 [...] Ainsi,  toutes 
          ces écoles citées plus haut, Hosso, Kegon et Shingon,  
          se sont attaquées à l'école Tendai et aux enseignements du Sutra du Lotus. Mais,  peut-être 
          parce les adeptes de l'école Tendai n'avaient pas la sagesse de leur maître,  tout en sachant que ces 
          autres doctrines n'étaient pas fondées,  aucun d'eux ne 
          proposa de les réfuter dans un débat public,  comme Zhiyi* l'avait fait.
 [...] Sous le 
          règne du même empereur,  le moine Ganjin vint de Chine,  apportant avec lui l'enseignement des écoles Tendai et Ritsu. Il propagea l'enseignement 
          de l'école Ritsu et fit 
          construire le sanctuaire du Hinayana au Todai-ji,  mais mourut sans 
          avoir mentionné une seule fois le nom de l'école 
          Hokke.
 [...] Le Grand-maître* [Saicho*] 
          savait parfaitement laquelle des deux écoles nouvellement introduites 
          de Chine au Japon, Tendai ou Shingon,  était supérieure 
          à l'autre. Mais il ne le démontra pas au cours d'un débat 
          public comme il l'avait fait pour établir la supériorité 
          du Tendai sur les six 
          écoles plus anciennes. Pour cette raison peut-être,  
          après la disparition du Grand-maître* Saicho*,  
          les moines du To-ji,  des sept temples 
          de Nara,  du Onjo-ji aussi bien 
          que des autres temples du Japon tout entier proclamèrent l'école Shingon supérieure à 
          l'école Tendai, et tous,  
          des personnes du plus haut rang jusqu'à celles dont la condition 
          était la plus modeste,  en furent persuadés. Ainsi le 
          véritable esprit de l'école Tendai-Hokke ne fleurit véritablement que du vivant du Grand-maître* Saicho*. Saicho* vécut à la fin de l'époque du Dharma formel,  dans 
          la période qui correspond à ce que le Sutra 
          Daijuku appelle l'ère 
          de la construction des temples et des stupas. Le temps n'était 
          pas encore arrivé où "parmi les adeptes de mes enseignements,  
          il y aura des conflits et des disputes et le Dharma pur sera obscurci 
          et perdu".
 [...] Il [Amoghavajra] vola les préceptes du Mahayana de l'école Tendai,  et,  
          appuyé par un décret de l'empereur Tai-Zong,  
          les instaura dans les cinq temples du Mont Wu-tai. Il déclara 
          aussi que,  pour classifier les enseignements,  l'école Shingon devrait emprunter elle-aussi la classification utilisée par l'école Tendai. De manière générale,  
          il multiplia les falsifications. Les traductions des sutras ou des traités 
          faits par d'autres sont peut-être utilisables mais celles de Amoghavajra* ne sont absolument pas fiables.
 [...] Ainsi,  l'école Hosso fut un temps florissante 
          au Japon. Mais le Grand-maître* Saicho* l'a réfutée en faisant remarquer que,  si la langue de Kumarajiva n'avait pas brûlé,  
          celle de Xuanzang et celle de Cien avaient été 
          réduites en cendres avec le reste de leur corps. Impressionné 
          par cet argument,  l'empereur Kammu se convertit à l'école Tendai-Hokke.
 [...] Sur le 
          moment,  l'empereur fut stupéfait et,  le vingt-neuvième 
          jour du même mois,  il dépêcha [Wake no] Hiroyo et 
          [Otomo no] Kunimichi (note)    auprès 
          des maîtres des sept temples et des six 
          écoles pour les interroger longuement. Tous,  l'un après 
          l'autre,  envoyèrent une lettre reconnaissant qu'ils avaient été 
          vaincus lors du débat et convaincus par les arguments de Saicho*. 
          Dans ces lettres,  ils disaient  : "En analysant de plus près 
          le Hokke Gengi et les 
          autres commentaires de Zhiyi*,  
          nous avons constaté qu'ils résument l'ensemble des enseignements 
          exposés par Shakyamuni de son vivant. La finalité des 
          enseignements du Bouddha y est totalement expliquée,  sans qu'un 
          seul point reste obscur. Cela indique que cette école [Tendai] 
          est supérieure à toutes les autres écoles,  car 
          elle offre une voie unique [que tout le monde peut emprunter]. Les principes 
          qu'elle enseigne sont profonds et mystiques,  et nous,  qui sommes les 
          disciples des sept grands temples et des six écoles,  n'avons 
          jamais rien vu ni entendu de pareil.
 [...] 2 A plusieurs 
          reprises le Shingon évita 
          la confrontation avec ses puissants ennemis,  et réussit à 
          supplanter et mettre en danger le Grand Dharma du Sutra du Lotus. 
          De plus, Ennin*,  
          disciple du Grand-maître* Saicho*,  
          alla jusqu'à adopter l'enseignement de cette école [Shingon],  
          et à l'introduire au Mont Hiei,  
          obscurcissant ainsi les principes du Tendai et livrant l'école tout entière à l'influence du Shingon. Mais qui pouvait s'opposer 
          ouvertement à un personnage aussi écouté que Ennin* ?
 [...] 2 Au Japon,  
          deux cents ans environ après l'entrée dans l'époque 
          des Derniers jours du Dharma,  
          sous le règne de l'empereur retiré Go-Toba,  
          vécut un homme du nom de Honen. 
          S'adressant aux moines aussi bien qu'aux laïcs,  il déclara 
           : "Les enseignements bouddhiques varient en fonction des capacités 
          des hommes à diverses époques. Le Sutra 
          du Lotus,  le Sutra Vairocana*,  les doctrines 
          des huit ou neuf écoles telles Tendai ou Shingon,  tous les enseignements 
          exposés par le Bouddha de son vivant, mahayana et hinayana,  exotériques 
          et ésotériques, provisoires ou définitifs,  aussi 
          bien que les écoles qui s'appuient sur eux,  furent tous conçus 
          pour les personnes de capacités et de sagesse supérieures 
          qui vécurent pendant les deux mille ans des époques du Dharma correct et du Dharma 
          formel.
 [...] 2 Mais le 
          défunt maître Genshin*,  
          à qui aucun sage des écoles Tendai ou Shingon n'est supérieur 
          à l'époque des Derniers 
          jours du Dharma,  
          dit de même. Il affirme,  dans son ouvrage intitulé Ojo yoshu  (L'Essentiel pour  renaître dans la Terre pure),  que les enseignements du bouddhisme,  exotériques 
          aussi bien qu'ésotériques,  ne sont pas de nature à 
          délivrer des souffrances de la vie 
          et de la mort.
 [...] 2 Un tel 
          principe ne peut même pas soutenir la comparaison avec le remplacement 
          des trois véhicules par le Véhicule unique de l'état de Bouddha,  notion énoncée dans les sutras Kegon* et Hannya* et n'est pas même aussi profond que l'enseignement 
          spécifique (bekkyo) et l'enseignement 
          parfait* qui précédèrent le Sutra du Lotus comme 
          l'a clarifié l'école Tendai. 
          Pour ce qui est de sa signification essentielle un tel principe correspond 
          tout au plus aux deux types d'enseignement les moins élevés,  
      les enseignements tripitaka (zogyo) et commun  (tsugyo). Shubhakarasimha* comprit sans doute que s'il exposait,  tels quels,  les enseignements 
          énoncés dans ces sutras,  il serait ridiculisé par 
          les adeptes des écoles Kegon et Hosso et deviendrait la risée 
          de l'école Tendai. Mais,  
          comme il avait pris la peine de les apporter d'Inde,  il aurait sans 
          doute trouvé regrettable de ne pas les enseigner.
 [...] 2 Quand le 
          Grand-maître* Zhiyi* réfuta publiquement les maîtres des autres écoles 
          du Sud et du Nord,  ces enseignements du Shingon n'avaient pas encore été introduits en Chine ; et,  lorsque 
          le Grand-maître* Saicho* vainquit les maîtres des Six Écoles au Japon,  il ne fut plus question 
          de la doctrine Shingon. A plusieurs 
          reprises le Shingon évita 
          la confrontation avec ses puissants ennemis,  et réussit à 
          supplanter et mettre en danger le Grand Dharma du Sutra du Lotus. 
          De plus, Ennin*,  
          disciple du Grand-maître* Saicho*,  
          alla jusqu'à adopter l'enseignement de cette école [Shingon],  
          et à l'introduire au Mont Hiei,  
          obscurcissant ainsi les principes du Tendai et livrant l'école tout entière à l'influence du Shingon. Mais qui pouvait s'opposer 
      ouvertement à un personnage aussi écouté que Ennin* ?
 [...] 2 Au Japon,  
          deux cents ans environ après l'entrée dans l'époque 
          des Derniers jours du Dharma,  
          sous le règne de l'empereur retiré Go-Toba,  
          vécut un homme du nom de Honen. 
          S'adressant aux moines aussi bien qu'aux laïcs,  il déclara 
           : "Les enseignements bouddhiques varient en fonction des capacités 
          des hommes à diverses époques. Le Sutra 
          du Lotus,  le Sutra Vairocana*,  les doctrines 
          des huit ou neuf écoles telles Tendai ou Shingon,  tous les enseignements 
          exposés par le Bouddha de son vivant, mahayana et hinayana,  exotériques 
          et ésotériques, provisoires ou définitifs,  aussi 
          bien que les écoles qui s'appuient sur eux,  furent tous conçus 
          pour les personnes de capacités et de sagesse supérieures 
          qui vécurent pendant les deux mille ans des époques du Dharma correct et du Dharma 
      formel.
 [...] 2 Avec le 
          passage des années,  la racine frauduleuse de ces enseignements 
          erronés de l'école Shingon aurait pu rester bien cachée. Le Grand-maître* Saicho*,  
          après s'être rendu du Japon en Chine,  en revint avec les 
          textes de l'école Tiantai, mais aussi avec ceux de l'école Shingon. 
          Il recommanda l'enseignement de l'école Tendai à l'empereur du Japon et fit étudier celui de l'école Shingon aux maîtres des 
          Six Écoles. Il avait déjà clairement mis en évidence 
          la supériorité de l'enseignement du Tendai sur celui des Six Écoles avant son voyage en Chine. Après être 
          rentré de Chine,  il décida de faire construire le kaidan        pour l'ordination selon les préceptes menant à l'Éveil 
          parfait et immédiat,  mais cela suscita de nombreuses controverses. 
          Peut-être pensa-t-il qu'il avait déjà beaucoup d'ennemis,  
          et que la réalisation de ce Grand Sanctuaire serait suffisamment 
          difficile même s'il y consacrait tous ses efforts. Ou peut-être 
          a-t-il pensé que ce serait à l'époque des Derniers 
          jours du Dharma qu'il faudrait réfuter l'école Shingon. 
          Quoi qu'il en soit,  il ne mentionna pas le Shingon en présence de l'empereur et n'en parla pas non plus de manière 
          décisive à ses disciples. Toutefois il laissa bel et bien 
          un ouvrage secret en un volume intitulé Ebyo Shu  (note) dans lequel il décrit de quelle manière divers moines 
          des Sept Écoles furent convaincus par l'enseignement du Tendai. Dans la préface de ce texte,  il mentionne le caractère 
        frauduleux des enseignements du Shingon.
 [...] 2 De retour au Japon,  il [Kukai] découvrit que l'école Tendai était beaucoup 
          plus florissante qu'il ne le pensait et en conclut qu'il serait difficile 
          de propager l'enseignement du Shingon auquel il était attaché. Par conséquent,  il reprit 
          l'enseignement de l'école Kegon qu'il avait étudié au Japon avant son départ,  et 
          il commença à affirmer [comme le Kegon le disait de sa 
          propre doctrine] que l'enseignement du Shingon était 
          supérieur à celui du Sutra du Lotus. Mais il 
          comprit que,  s'il se contentait de l'affirmer,  comme le faisaient les 
          maîtres de l'école Kegon,  personne ne le croirait. C'est 
          pourquoi il modifia à sa manière le raisonnement du Kegon (note) en disant  : "Je propage en réalité 
          la véritable doctrine contenue dans le Sutra Vairocana*,  dans le Bodaishin Ron du bodhisattva Nagarjuna et dans l'enseignement 
          du maître du Shingon Shubhakarasimha*",  
          consolidant ainsi sa position à grand renfort de mensonges absurdes. 
          Mais,  malgré cela,  les moines de l'école Tendai n'ont pas su fermement le contredire.
 [...] 2 Les temples 
          du Mont Hiei [centre de l'école Tendai] n'auraient pas du avoir 
          de pires ennemis que ceux qui prétendent,  comme on le fait communément 
          au Japon,  que l'enseignement du Shingon est supérieur à celui du Sutra du Lotus. Mais 
          parce qu'Ennin* mit un bâillon sur la bouche des trois mille moines [du Mont Hiei,  leur interdisant ainsi de parler],  tout se passa comme 
          les maîtres du Shingon le souhaitaient. En fait,  le To-ji [principal temple Shingon dans 
          la région de Kyoto] n'eut pas de meilleur allié qu'Ennin*. 
          Ce n'est pas le seul exemple de ce genre. Les école Jodo et Zen pouvaient prospérer dans d'autres pays mais,  au Japon,  il leur 
          aurait été impossible de se développer,  même 
          en d'innombrables kalpas,  sans l'acceptation 
          du temple Enrakyu-ji [du Mont Hiei]. Mais un moine considéré comme le plus respectable 
          du Mont Hiei, Annen,  
          établit,  dans son ouvrage intitulé Kyojijo Ron,  
          une classification des neuf écoles donnant la première 
          place au Shingon,  la deuxième 
          au Zen,  la troisième à 
          l'école Tendai-Hokke,  
          la quatrième au Kegon,  etc.
 [...] 2 Le Grand-maître* Saicho* étudia les enseignements Tendai et Shingon pendant quinze ans au Japon,  par lui-même. Il possédait 
          de manière innée des capacités de compréhension 
          merveilleuses,  et,  sans l'aide d'un maître,  s'éveilla à 
          la vérité. Mais,  pour dissiper les doutes des autres,  
          il se rendit en Chine où il reçut l'enseignement des écoles Tiantai  et Shingon. 
          Les maîtres,  en Chine,  avaient à cet égard diverses 
          opinions mais,  dans son coeur, Saicho* était certain que 
          l'enseignement du Sutra du Lotus était supérieur 
          au Shingon. C'est pourquoi il 
          n'utilisa jamais le terme "école" pour se référer 
          au Shingon,  parlant seulement 
          des "pratiques shikan et 
          "paroles véritables" de l'école Tendai". 
          Il décida que,  chaque année,  seraient ordonnés 
          deux novices qui devraient étudier pendant douze ans au Mont Hiei. De plus,  il obtint que fut promulgué un édit 
          impérial désignant le Sutra du Lotus,  le Sutra Konkomyo* et 
          le Sutra Ninno* comme 
          les trois sutras destinés à assurer la protection et la 
          prospérité du pays,  et décrétant qu'ils 
          devaient être lus et récités au Shikan-in. Cet édit 
          poursuivait en les comparant aux trois trésors de la maison impériale,  
          de toute éternité les trésors les plus précieux 
          du Japon,  les bijoux sacrés,  le sabre sacré et le miroir 
          sacré. Après la mort de Saicho*,  
          le premier patriarche de l'école Tendai au Mont Hiei, Gishin*,  
          et le deuxième patriarche, Encho*,  
          prolongèrent cet enseignement sans le dénaturer. Le troisième 
          successeur, Ennin*,  
          se rendit lui aussi en Chine et passa dix ans à étudier 
          les mérites relatifs des enseignements exotériques et 
          ésotériques sous la direction de huit 
          maîtres éminents. Il étudia aussi avec des maîtres 
      de l'école Tendai comme Guanxiu. Saicho* incorpora à la fois des pratiques shikan et shingon en considérant la pratique Shingon comme une pratique parmi d'autres,  dans l'ensemble des pratiques de 
        l'école Tendai et Wei-Juan. 
        Mais,  dans son coeur,  il [Ennin] croyait le Shingon supérieur au Tendai.
 [...] 2 Bien qu'il 
          [Ennin] fut le Grand-patriarche de l'école Tendai,  
          il devint pratiquement un patriarche Shingon,  
          déclarant que les trois 
          sutras du Shingon étaient les sutras capables d'assurer la 
          protection et la prospérité du pays. Il formula ces principes 
          il y a maintenant plus de quatre cents ans. Les moines éminents 
          qui les ont acceptés sont aussi nombreux que les tiges de riz 
          et de chanvre et les croyants laïques qui y adhèrent avec 
      ferveur sont aussi nombreux que les tiges de bambous et de roseaux.
 [...] 2 Dans les textes du Tendai il est dit  : "Les sages peuvent lire les présages et savoir 
          ce qu'ils annoncent comme les serpents connaissent les moeurs des serpents."(réf.)
 [...] 2 Dans ses 
          écrits,  le Grand-maître* Saicho* appelle les Grands-maîtres des écoles Sanron, Hosso et Kegon au Japon "les 
          six parasites."(réf.)  Moi,  Nichiren,  j'appellerais volontiers les fondateurs des écoles Shingon, Zen et Jodo "les trois parasites" 
          et Ennin*, Annen et Genshin*,  
          de l'école Tendai,  "les 
          trois parasites" ayant rongé le corps de lion du Sutra 
          du Lotus et du Grand-maître* Saicho* !
 [...] 2 Le Grand-maître* Saicho* déclara  : "L'école Tendai-Hokke est supérieure à toutes les autres écoles,  en raison 
          du Sutra sur lequel elle s'appuie. Par conséquent,  lorsqu'elle 
          se dit supérieure,  ce n'est pas pour chanter ses propres louanges 
          ni pour dénigrer les autres écoles."(réf.)
 [...] 2 Le Grand-maître* Saicho* a déclaré  : "Il faut savoir que les sutras sur lesquels 
          s'appuient les autres écoles ne sont pas les plus élevés. 
          Par conséquent,  ceux qui croient dans ces sutras ne sont pas 
          non plus les meilleurs. Mais,  puisque l'école Tendai-Hokke croit dans le sutra le plus élevé,  ceux qui croient dans 
          le Sutra du Lotus sont les premiers parmi la multitude. Ce 
          sont là les mots mêmes du Bouddha. Comment cela pourrait-il 
          être un simple éloge de soi-même  ? "(réf.)
 Le choix en 
          fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 
      ; adressé à Yui)
 Ces enseignements 
          brahmaniques résultaient d'une compréhension erronée 
          des divers sutras enseignés par les bouddhas qui précédèrent 
          le Bouddha Shakyamuni. La situation d'aujourd'hui est tout à 
          fait comparable. De nombreuses doctrines bouddhiques sont enseignées 
          au Japon, mais elles découlent toutes des Huit 
          Écoles, des Neuf Écoles ou des dix 
          écoles. Parmi les dix écoles, 
          je laisserai de côté pour l'instant l'école Kegon et les autres. Mais parce que Kukai*, Ennin* et Enchin se trompèrent 
          quant aux mérites relatifs des écoles Shingon et Tendai, les habitants du 
          Japon ont été, en cette vie même, attaqués 
          par un pays étranger, et dans leur prochaine vie, ils tomberont 
          dans les mauvaises voies. L'effondrement de la Chine, tout comme l'inévitable 
          chute de ses habitants dans les mauvaises voies, résultent également 
      des erreurs de Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra*.[...] De plus,  
          depuis l'époque d'Ennin* et Enchin,  les moines de l'école Tendai sont restés prisonniers des mensonges de ces faux sages et se 
          sont engagés sur une voie totalement opposée à 
          celle de l'école Tendai originelle.
 La prière pour 
          la pluie des trois maîtres du Tripitaka (Minobu, 
      22 juin 1275 au nyudo Nishiyama)
 Question  : Oseriez-vous donc suggérer que les trois Grands-maîtres* mentionnés plus haut 
        furent des opposants au Dharma   ? Encho*,  
        le deuxième supérieur du Mont Hiei,  Kojo*  administrateur principal*  du temple, An'ne*,  
        le moine Eryo,  le supérieur 
        des moines, Annen,  l'administrateur Jokan  ;  le moine Kaku'un   ; le respectable moine Genshin* et plusieurs centaines d'autres de l'école Tendai,  
          ainsi que plusieurs centaines de disciples de Kukai*,  
          au nombre desquels Jitsue, Shinzei et Shinga,  ainsi que les autres 
          Grands-maîtres* et moines vertueux des huit et dix écoles,  apparurent 
          tous,  les uns après les autres,  comme autant de soleils,  de lunes 
          et d'étoiles. Au cours de quatre cents ans et plus,  pas un seul 
          de ces hommes n'a jamais mis en doute l'enseignement des trois Grands-maîtres* que vous avez mentionnés 
          plus haut. Sur quelle sorte de sagesse vous appuyez-vous vous-même 
          pour avoir l'audace de les critiquer  ? Réponse : A la lumière 
            des points que je soulignais plus haut,  j'espère que mes disciples 
            réfléchiront à la réponse qu'il faut donner 
          à cette question,  même s'il leur faut pour cela écourter 
            leur sommeil la nuit,  et limiter leurs loisirs le jour. Ne laissez pas 
            cette vie s'écouler en vain,  vous le regretteriez pendant les 
            dix mille ans à venir.La question 
          à approfondir jour et nuit (Minobu, 
            28 août 1275 ? , Toki Jonin)
 Toutefois,  
            les oppositions au Dharma peuvent être graves ou légères,  
            et il est des cas où il est préférable de les 
            ignorer plutôt que de les dénoncer. Les adeptes des écoles Shingon et Tendai s'opposent au Sutra du Lotus et devraient être réfutés. 
            Mais sans une grande sagesse,  il est très difficile de faire 
            la distinction entre leurs doctrines et celle que Nichiren propage. 
            Il est parfois préférable d'éviter d'intervenir,  
            comme je l'ai fait dans le Rissho 
      Ankoku ron.Les Remparts de 
          la Foi  (Minobu, 
          3 septembre 1275,  à 
      Sennichi-ama)
 A l'exception des tenants de l'école Tendai,  
            tous les adeptes des sept autres 
            principales écoles bouddhiques son en réalité 
            des agents de l'enfer qui poussent les autres dans les mauvaises 
            voies. Et,  même dans l'école Tendai,  
            certains proclament leur foi dans le Sutra du Lotus alors 
            qu'ils dirigent,  en fait,  les autres vers les enseignements 
            antérieurs. Ils sont eux aussi des gardiens de l'enfer 
            qui poussent les hommes à tomber dans les mauvaises 
      voies.[...] Et,  même dans l'école Tendai,  
            certains proclament leur foi dans le Sutra du Lotus alors 
            qu'ils dirigent,  en fait,  les autres vers les enseignements 
            antérieurs. Ils sont eux aussi des gardiens de l'enfer 
            qui poussent les hommes à tomber dans les mauvaises 
            voies.
 Lettre aux Frères (Minobu, 16 décembre 1275 aux 
      frères Ikegami)
 Un certain nombre de moines Shingon ont,  récemment,  vociféré violemment contre 
          moi,  tandis qu’ils organisent un débat religieux. Apportez 
          aussi avec vous les volumes 1 et 2 du Maka 
          Shikan. J'apprécierais aussi le Tendai Hokke Sho          Gisan (Toshun*) 
      et le Hokke Tendai Mongu Fusho Ki* si vous pouvez vous les procurer.[...] En ce qui concerne le Japon,  l'enseignement correct du Sutra 
          du Lotus s'y est perdu et tous ses habitants,  sans aucune exception,  
          sont donc destinés à tomber dans les mauvaises 
          voies. [La raison en est que] sur chaque montagne,  à côté 
          de chacun des temples de l'école Hokke-Tendai se trouve invariablement un temple de l'école Shingon,  
          de même que l'ombre suit le corps. Ainsi,  à la pratique 
          correcte du Sutra du Lotus,  est adjointe la pratique shingon des dix-huit voies,  et à la pratique du repentir [par la récitation 
          du Sutra du Lotus] se mêle la récitation du Sutra 
          Amida. Et,  au cours de la cérémonie de consécration 
          des patriarches,  le rituel du Shingon prédomine,  tandis que celui du Sutra du Lotus est relégué 
          au second plan.
 Lettre aux moines 
          du Seicho-ji (Minobu, 
      le 11 janvier 1276 aux moines du temple Seicho-ji)
 De plus,  le premier 
          maître du roi Ajatashatru, Devadatta,  avait mémorisé 
          les soixante mille enseignements non bouddhiques et les quatre-vingt 
          mille enseignements bouddhiques. Sa compréhension du monde 
          profane et du bouddhisme était aussi brillante que le soleil 
          et la lune,  aussi limpide qu'un miroir. Il était comparable aux 
          lettrés de l'école Tendai de nos jours qui connaissent par coeur tous les enseignements 
          exotériques et ésotériques,  
          et tous les sutras. Parce que Ajatashatru était conseillé par de tels maîtres non bouddhistes 
      et par ces ministres,  il rejeta le bouddhisme. Lettre à 
          Konichi-bo (Minobu, 
      mars 1276 à la veuve Konichi, mère de Yashiro)
 Sous le 
          règne du cinquantième souverain,  l'empereur Kammu,  
          vécut un jeune moine du nom de Saicho*,  
          que l'on connaîtrait ensuite sous le nom de Grand-maître* Dengyo. Avant de se rendre 
          en Chine,  il passa quinze ans à étudier seul les écrits 
          et les commentaires des écoles Shingon et Tendai. Puis,  le septième 
          mois de la vingt-troisième année de l'ère Enryaku (804),  il fit voile vers la Chine. Il revint au Japon au cours 
          du sixième mois de l'année suivante,  et,  dès lors,  
          enseigna,  à plusieurs douzaines de moines érudits des sept temples principaux de Nara,  
      les doctrines des écoles Tendai et Shingon.[...] De même,  
          le Grand-maître* Saicho* reçut,  de ses maîtres Dao-sui  et Xing-man,  
          les principes de la méditation 
          shikan,  et les grands préceptes de l'Éveil 
          parfait. Cela fait de lui un juste. Mais,  avant même d'aller 
          en Chine,  alors qu'il était encore au Japon,  il avait déjà 
          compris et maîtrisé tous les principes de shingon et de shikan sans l'aide d'aucun 
          maître et il avait compris que la sagesse de l'école Tendai surpassait celle des Six et 
          Sept Écoles. Cela fait de lui un sage.
 Lettre à 
          Myomitsu Shonin (Minobu, 
      le 5ème jour du 3ème mois intercalaire 1276 à Myomitsu)
  Le passage "cela reste secret et n'est pas transmis" 
          signifie que dans tous les sutras,  à l'exception du chapitre Juryo*  (XVI) du Sutra du Lotus,  le Bouddha Shakyamuni a dissimulé ce 
          principe et ne l'a nulle part exposé. Par conséquent,  
          la seule cérémonie de consécration d'une représentation 
          peinte ou sculptée du Bouddha d'une quelconque utilité 
          est celle qui se fonde sur le Sutra du Lotus et l'école Tendai (note). De plus,  le principe d'ichinen 
          sanzen s'appuie sur le principe de san 
      seken.[...] Ainsi les 
          images peintes et sculptées consacrées avant l'apparition 
          de l'école Shingon [alors 
          qu'était encore respectée l'orthodoxie de l'école Tendai] ont révélé 
          des pouvoirs remarquables,  mais celles qui furent enchâssées 
          dans des temples et des pagodes construits par la suite [et consacrées 
          selon les rites d'ouverture des yeux de l'école Shingon] 
          ne procurent que très peu de bienfaits. Les exemples sont trop 
      nombreux pour que je les énumère ici en détail.
 La consécration 
          d'une statue du bouddha (Minobu, le 15 
      juillet 1276 à Shijo Kingo)
 Lorsque, ayant bien compris 
          cela, je fus prêt, sans céder aux désirs de mes 
          parents, de mes maîtres ou de quiconque, à me plonger dans 
          la recherche des vérités bouddhiques, je découvris 
          qu'il y avait dix brillants miroirs qui reflètent les doctrines 
          sacrées exposées par le Bouddha tout au long de sa vie. 
          Ce sont les dix écoles du bouddhisme que l'on appelle Kusha, Jojitsu, Ritsu, Hosso, Sanron, Shingon, Kegon, Jodo, Zen et Tendai-Hokke. Les lettrés 
          d'aujourd'hui pensent qu'avec ces dix écoles pour guides éclairés 
          il est possible de comprendre le coeur de tous les sutras, et proclament 
          que ces dix miroirs réflètent tous de manière correcte 
          la voie enseignée par le Bouddha. Nous pouvons néanmoins 
          pour l'instant laisser de côté les trois écoles 
          du Hinayana [Kusha, Jojitsu 
      et Ritsu].[...] On peut admettre que certains,  
          autrefois,  se soient trompés sur le sens de ces passages,  mais 
          maintenant que de Grands Maîtres comme Zhiyi*, Zhanlan* et Saicho* en ont clarifié la signification,  tous ceux qui ont des yeux 
          devraient pouvoir le comprendre.
 [...] Pourtant,  alors que Ennin* et Enchin,  de l'école Tendai,  
          ont été eux-mêmes incapables d'en donner une interprétation 
          correcte,  comment les tenants des autres écoles pourraient-ils 
          ne pas se tromper sur ce point ?
 [...] Par la suite,  sous le règne du trente-septième empereur,  Kotoku,  les 
          écoles Sanron, Kegon, Hosso, Kusha et Jojitsu furent introduites 
          au Japon,  et,  sous le règne du quarante-cinquième empereur Shomu,  ce fut le tour de l'école Ritsu,  ce qui porta au total à 
          six le nombre de ces écoles. Mais,  depuis le règne de 
          l'empereur Kotoku jusqu'au règne du cinquantième souverain,  
          l'empereur Kammu,  soit pendant 
          une période de cent vingt ans au cours de laquelle régnèrent 
          quatorze souverains,  les écoles Tendai et Shingon n'étaient pas 
          encore introduites.
 [...] Le Grand-maître* Saicho*,  
          cependant,  réalisa qu'il s'agissait là d'une erreur de 
          la part de Shubhakarasimha*,  
          et comprit que le Sutra Vairocana* était 
          inférieur au Sutra du Lotus. C'est pourquoi il renonça 
          à établir une huitième école fondée 
          sur les enseignements shingon et préféra les incorporer aux enseignements de la septième 
          école du Japon,  l'école Hokke,  
          après leur avoir retiré le nom de Shingon-shu. 
          Il déclara que le Sutra Vairocana* devait 
          être considéré comme un sutra supplémentaire 
          de l'école Tendai-Hokke,  
          et le situa au même niveau que les sutras Kegon*, Sutra Daibon hannya  (note)  et du Nirvana. Mais la question 
          de savoir s'il fallait ou non établir un kaidan pour l'ordination 
          selon les préceptes menant à l'Éveil 
            parfait et immédiat,  élément d'une grande importance 
          pour le Mahayana,  suscitait 
          à l'époque de vives polémiques au Japon. C'est 
          peut-être pour cela que le Grand-maître* Saicho* ne laissa pas à ses disciples d'instructions claires quant à 
          la supériorité relative des enseignements Shingon et Tendai. Pourtant,  dans un ouvrage 
          intitulé Ebyo Shu,  il établit clairement que 
          l'école Shingon avait 
          volé les principes corrects de l'école Hokke-Tendai pour les incorporer à sa propre interprétation du Sutra Vairocana*,  afin 
          de déclarer les deux écoles équivalentes au niveau 
          théorique. En réalité,  l'école Shingon avait donc été vaincue par l'école Hokke-Tendai.
 [...] Mais l'édit qui fut rendu public à sa demande déclare 
          en réalité : "Il a été finalement établi 
          que les principes de méditation [shikan] de l'école Tendai et la doctrine du Shingon s'harmonisent 
          parfaitement en théorie." Ennin* avait prié pour avoir la confirmation que le Sutra du Lotus était inférieur au Sutra Vairocana* mais 
          l'édit qui fut publié proclamait au contraire que le Sutra du Lotus et le Sutra Vairocana étaient du 
        même niveau !
 [...] Le Grand-maître* Enchin fut,  au Japon,  [dans sa jeunesse] le disciple du moine Gishin*,  
          d'Encho*,  
          de l'administrateur Kojo* et d'Ennin*. 
          Il étudia ainsi toutes les doctrines,  exotériques aussi 
          bien qu'ésotériques,  enseignées à son époque 
          au Japon. Toutefois,  peut-être parce qu'il avait encore des doutes 
          quant à la supériorité relative des écoles Tendai et Shingon,  
          il se rendit en Chine.
 [...] Le vingt-neuvième 
          jour - sous le signe cyclique mizunoe-saru - du quatrième mois de la huitième année 
          de l'ère Jogan,  c'est-à-dire l'année hinoe-inu 
          (866),  un édit impérial fut promulgué,  déclarant : "Il appert que les doctrines des deux écoles, Shingon aussi bien que Tendai,  méritent 
          toutes deux l'appellation de ghee du bouddhisme,  et méritent également d'être qualifiées 
          d'ésotériques et de profondes."
 [...] De nouveau,  au troisième 
          jour du sixième mois [de la même année],  un édit 
          proclama : "Depuis que,  par le passé,  le Grand-maître* Saicho* a établi les deux disciplines (note)  comme la 
          voie correcte de l'école Tendai,  
          les patriarches successifs de cette école les ont reçues 
          et transmises toutes deux,  de génération en génération. 
          Pourquoi leurs disciples,  par la suite,  devraient-ils s'écarter 
          de cette ancienne tradition ?
 [...] "Pourtant,  nous apprenons 
          que les moines du Mont Hiei ne cessent 
          de s'opposer aux enseignements de leur patriarche Saicho* pour suivre des interprétations personnelles erronées. 
          Ils semblent se consacrer presque exclusivement à la propagation 
          des doctrines d'autres écoles,  sans garder ni transmettre les 
          traditions de l'école Tendai. 
          Si les disciples veulent suivre la voie héritée du maître,  
          ils ne peuvent ignorer aucune des deux pratiques [de shikan et de shingon]. 
          Si l'on désire transmettre et propager la doctrine,  ne doit-on 
          pas maîtriser ces deux formes d'enseignements  ? Désormais,  
          la fonction de Grand-patriarche du temple Enrakyu-ji [de l'école Tendai] 
          ne sera confiée qu'à une personne les ayant parfaitement 
        comprises toutes deux et il en ira toujours de même à l'avenir."
 [...] Les déclarations 
          d'Ennin* et Enchin étaient de toute 
          évidence contradictoires et les adeptes des autres écoles 
          ne leur accordaient pas la moindre confiance. Pourtant,  l'édit 
          impérial établissait que les deux écoles étaient 
          équivalentes,  prétendant que c'était là 
          l'opinion du patriarche fondateur [de l'école Tendai],  
          le Grand-maître* Saicho*. 
          Mais dans lequel de ses écrits trouve-t-on une telle affirmation  ? C'est là un point qu'il faut examiner avec le plus grand soin.
 [...] Si le Grand-maître* Saicho* avait considéré les écoles Tendai et Shingon comme de valeur équivalente,  
          pourquoi aurait-il critiqué cette dernière  ? De plus,  
          il compara le patriarche Amoghavajra* et les autres au peuple ignorant de l'Etat de Lu. S'il avait réellement 
          approuvé les enseignements Shingon formulés par Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra*,  
          pourquoi les aurait-il ainsi comparés au peuple de Lu  ? Et si les enseignements Shingon,  
          originaires de l'Inde,  étaient équivalents ou supérieurs 
          à ceux de l'école Tendai,  
          pourquoi l'éminent moine en Inde aurait-il posé à Amoghavajra* des questions sur Zhiyi* et affirmé que le Dharma correct avait disparu d'Inde ? De toute évidence, Ennin* et Enchin se proclamèrent 
          tous deux disciples du Grand-maître* Saicho*,  
          mais ne l'étaient pas du tout dans leur coeur. C'est pourquoi Saicho* écrivit dans la préface de son ouvrage  : "A présent,  
          avec la plus grande attention,  j'ai écrit cet ouvrage intitulé Ebyo Shu en un volume pour le léguer aux sages des temps 
          futurs qui partageront mes convictions." Les mots "qui partageront 
          mes convictions" désignent en réalité "ceux 
          qui partageront ma conviction que l'école Shingon est inférieure à l'école Tendai."
 [...] Le Dharma correct ne fut 
          enseignée au Mont Hiei que 
          du temps des trois premiers maîtres de l'école Tendai : le Grand-maître* Saicho*,  
          le moine Gishin* et le Grand-maître* Encho*. 
          Après eux,  les patriarches de l'école Tendai devinrent des maîtres du Shingon. 
          Le lieu continua (note)  à être appelé 
          le Mont du Tendai,  mais il 
          fut dirigé par un maître du Shingon.
 [...] Quand des allégations 
          sont aussi différentes ou aussi éloignées de la 
          vérité que l'eau du feu ou le ciel de la terre,  les gens 
          refusent de les croire,  et les mensonges qu'elles contiennent n'ont 
          aucune chance d'être admis. Ainsi,  par exemple,  la doctrine de Kukai* regorge de tant d'absurdités que même ses propres disciples 
          eurent du mal à les croire. Ils suivirent ses instructions concernant 
          la pratique et les rituels de leur école,  mais ils ne purent 
          jamais accepter ses théories [concernant les mérites relatifs 
          des différents sutras]. Ils leur substituèrent les principes 
          de Shubhakarasimha*, Vajrabodhi*, Amoghavajra*, Ennin* et Enchin. Ce sont les enseignements 
          de Ennin* et Enchin qui affirment que les 
          écoles Shingon et Tendai sont équivalentes du point de vue théorique,  et tout le 
          monde l'a admis. Dans ces conditions,  même 
          les moines du Tendai - afin 
          qu'on leur demande de pratiquer les rituels d'"ouverture des yeux" 
          pour consacrer les images du Bouddha sculptées ou peintes - adoptèrent 
          les mudra et les mantra dharani* censés fonder la supériorité de l'école Shingon. Par conséquent,  
          le Japon tout entier s'est adonné à la pratique du Shingon,  
          et il n'y a plus un seul pratiquant de l'école Tendai.
 [...] Au Japon,  le Grand-maître* Saicho* remporta un débat l'opposant aux maîtres des six 
          écoles et devint le fondateur et le premier patriarche de 
          l'école japonaise du Tendai. En Inde,  en Chine et au Japon,  seules ces trois personnes - Shakyamuni, Zhiyi* et Saicho* - furent ce que le Sutra de lotus appelle "les premiers 
          parmi la multitude des êtres vivants".
 [...] Le temple Onjo-ji,  
          représentant les disciples d'Enchin (Chisho) dans l'école Tendai,  
          se battait sans arrêt avec le temple Enryaku-ji du Mont Hiei qui représentait 
          les disciples d'Ennin* à l'intérieur de la même école (note)  et 
          ils s'affrontaient avec autant de violence que des asuras et des dragons malfaisants. D'abord, Onjo-ji fut incendié,  puis 
          ce furent les bâtiments du Mont Hiei. Si bien que la représentation du bodhisattva Maitreya à laquelle Enchin avait 
          adressé ses prières fut brûlée,  de même 
          que l'objet de culte d'Ennin* qui fut détruit dans un incendie en même temps que la grande 
          salle d'étude du Mont Hiei. 
          Les moines de ces deux temples ont dû avoir l'impression de tomber 
          vivants dans l'enfer avici. Seule 
          la grande salle de pratique du Mont Hiei [construite par Saicho*] 
        fut épargnée.
 [...] De plus,  si à l'époque 
          certains s'opposaient au Dharma,  d'autres préservaient encore 
          l'enseignement correct de l'école Tendai. 
          Par ailleurs,  pendant cette période,  aucun sage n'apparut pour 
          s'efforcer de clarifier la situation,  si bien qu'une paix relative régna.
 [...] On lit aussi dans ce même 
          ouvrage : "A cette époque,  les maîtres des autres écoles 
          se convertirent tous à la doctrine de Kukai*,  
          se mirent à étudier le Shingon,  
          recherchèrent ses bienfaits,  et le pratiquèrent. Dosho,  
          de l'école Sanron, Gennin,  
          de l'école Hosso, Doo,  
          de l'école Kegon,  et Encho*,  
          de l'école Tendai,  étaient 
        parmi eux."
 [...] Plus loin,  on lit encore : "Dosho,  de l'école Sanron, Gennin,  
          de l'école Hosso, Doo,  
          de l'école Kegon,  et Encho*,  
          de l'école Tendai..." (note)  Encho,  
          connu,  à titre posthume,  sous le nom de Jakko Daishi,  fut le 
          deuxième Grand-patriarche de l'école Tendai. 
          Pourquoi donc,  à cette époque, Gishin*,  
          le premier Grand-patriarche  ou le Grand-maître* Saicho*,  
          fondateur de l'école,  ne furent-ils pas invités [à 
          participer à la cérémonie ainsi décrite 
          au cours de laquelle fut fondée l'école Shingon]  ? Encho*,  
          le deuxième Grand-patriarche de l'école Tendai,  
          tout en étant disciple du Grand-maître* Saicho*,  
          devint aussi disciple de Kukai*. 
          Au lieu d'inviter des adeptes d e l'école Sanron,  
          ou des écoles Hosso et Kegon,  
      pourquoi Kukai* n'invita-t-il pas les deux plus grands maître de l'école Tendai, Saicho* et Gishin* ?
 [...] Gishin*,  
            notamment,  vécut jusqu'à la dixième année 
            de Tencho (833). Devons-nous croire que jusqu'à cette époque 
        [relativement tardive] Kukai* n'essaya pas de faire connaître la doctrine du Shingon [à un maître de l'école Tendai)  ? Tout cela semble bien étrange.
 Traité 
          sur la dette de reconnaissance (Minobu, 
                le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)
 Les moines du Nembutsu répétaient 
          leurs médisances,  les maîtres Shingon étaient pâles de colère, les moines du Tendai juraient qu'ils gagneraient le débat. Les laïcs criaient 
          avec haine  : "Le voilà,  cet ennemi du bouddha Amida dont on nous a tant parlé  ! " Le tonnerre de leurs voix 
          chargées d'insultes aurait pu faire trembler la terre. Je les 
          laissai s'époumoner un instant,  puis leur dis finalement  : "Que tout le monde se calme  ! Vous êtes tous venus ici 
          à Sado pour un débat. 
          Les insultes n'ont aucune utilité." [...] De retour 
          chez moi,  la rumeur me parvint que le gouvernement avait ordonné 
          au moine Hoin,  du temple d'Amida,  
          de prier pour la pluie à partir du dixième jour du quatrième 
          mois [10 avril]. Ce Hoin est le 
          plus éminent des moines du temple To-ji et il est le précepteur du prince-moine (dojo) 
          du temple Ninna-ji. Il adhère 
          avec une fidélité absolue aux enseignements ésotériques        de Kukai*, Ennin* et Enchin et a mémorisé 
        tous les principes des écoles Tendai et Kegon.
 Sur le comportement 
          du Bouddha (Minobu, 
      1276, à Konichi-ama)
 Actuellement,  
          à l'époque mauvaise des Derniers 
          jours du Dharma,  
          ce ne sont pas les crimes commis dans le monde profane qui constituent 
          le plus grand mal,  ce sont les croyances erronées du monde religieux. 
          Parce que les gens d'aujourd'hui ne le comprennent pas,  plus ils s'efforcent 
          de créer des causes méritoires,  plus ils provoquent les 
          phénomènes du déclin. Apporter son soutien aux 
          moines du Tendai,  du Shingon et d'autres écoles d'aujourd'hui peut sembler une action méritoire,  
          mais c'est en réalité un acte extrêmement mauvais,  
          pire encore que les cinq forfaits et les dix mauvaises actions. Le 
          kalpa de déclin (Minobu, peu après 1276, à 
      un membre du clan du défunt nyudo Takahashi Rokuro Hyoe)
 L'école Hokke est celle 
        qui fut fondée par Shakyamuni. Nous le savons parce qu'il a déclaré : "Parmi tous les sutras que j'ai enseignés par le passé,  
        que j'enseigne maintenant et que j'enseignerai à l'avenir,  le Sutra 
        du Lotus est le plus élevé."(réf.) Ce sont les mots prononcés par le Bouddha Shakyamuni lui-même. C'est pourquoi on appelle l'école fondée par le Bouddha,  
        l'école Hokke,  ou encore 
      l'école Tendai.[...]
      Ainsi on 
        lit,  dans un commentaire du Grand-maître* Saicho*  : "L'école Hokke [dont Zhiyi* clarifia l'enseignement] est celle qui fut fondée par Shakyamuni,  
        l'Honoré du monde."(réf.)  Le Sutra du Lotus est le seul dans lequel on trouve un 
        passage concernant tous les autres sutras que le Bouddha "a enseignés,  
        enseigne maintenant et enseignera".
 Parvenir directement 
          à la bodhéité grâce au Sutra du Lotus (Minobu, 
      mars 1277 ? à Myoho-ama)
 C'est probablement 
          ce qui est arrivé à deux hommes éminents d'un passé 
          relativement récent,  les grands maîtres Ennin* et Enchin de l'école Tendai. 
          Ils se sont opposés aux enseignements de Zhiyi* et de Saicho*,  
          qui étaient pourtant leurs bons amis bouddhiques,  et leur ont 
          préféré de mauvais 
          amis comme Shubhakarasimha* et Amoghavajra*. 
          Et de nombreux maîtres de notre époque se sont laissés 
          tromper par l'introduction de l'ouvrage de Genshin* Ojo yoshu  (L'Essentiel pour  renaître dans la Terre pure),  qui les a conduits à perdre le véritable 
          esprit de recherche. [...] On lit 
          encore,  dans le neuvième volume du Hokke 
          Mongu Ki*  : "En ce qui concerne l'étape,  [à laquelle un pratiquant 
          doit être parvenu pour obtenir l'Éveil] plus l'objet de méditation 
      est profond,  plus basse est l'étape."(réf.) Laissons 
        de côté les adeptes des autres écoles. Mais d'où 
        vient que des maîtres de l'école Tendai rejettent ce principe qui établit que "plus un enseignement 
        est élevé,  plus faible est le niveau [des personnes qu'il 
        peut sauver] et lui préfèrent les interprétations 
        du supérieur des moines Genshin* ? Vous pourrez étudier plus tard les doctrines de Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra*,  
        de Ennin* et de Enchin. Mais cette question-là 
        est de la plus grande importance,  il n'y en a pas de plus essentielle 
        au monde.
 Les 
          Quatre  Etapes de la foi (Minobu ; 10 avril 1277 (  ? ) 
      à Toki Jonin)
 Plus de 
          quatre cents ans se sont maintenant écoulés depuis que 
          cet enseignement nuisible qu'on appelle Shingon a été introduit au Japon. Le Grand-maître* Saicho* le rapporta de Chine dans la vingt-quatrième année de 
          l'ère Enryaku (805),  mais il le considéra comme peu souhaitable 
          pour ce pays,  et ne lui accorda donc pas le statut d'une école 
          à part entière,  le désignant seulement comme un 
          enseignement provisoire de l'école Tendai-Hokke. 
          Plus tard,  après la mort du Grand-maître* Saicho*,  
          le Grand-maître* Kukai*,  
          pour ne pas être considéré comme moins important 
          que lui,  s'empressa de présenter le Shingon comme une école indépendante ; mais le temple Enrakyu-jidu Mont Hiei refusa de l'admettre. 
          Toutefois, Ennin* et Enchin (Chisho) n'avaient qu'une 
          clairvoyance limitée,  et,  bien que résidant au Mont Hiei,  leur cœur penchait vers le temple To-ji de Kukai*. 
          C'est peut-être la raison pour laquelle ils contredirent leur 
          maître [Saicho*] 
          et,  les premiers,  introduisirent l'école Shingon au temple Enrakyu-ji. Ce jour-là 
      commença la destruction de notre pays.Lettre de pétition 
          de Yorimoto (Minobu, 
      le 25 juin 1277, requête au seigneur Ema au nom de Shijo Kingo)
 Que des adeptes de l'école Tendai-Hokke récitent eux-même Namu 
          Myoho Renge Kyo tout en approuvant la psalmodie du Nembutsu chez les autres est déjà chose étrange. Et,  non 
          contents de ne pas leur faire de remontrances,  ils calomnient celui 
          qui réfute l'école Nembutsu,  
      ce qui est plus étrange encore  ! Le troisième 
          enseignement (Minobu, 
      1er octobre 1277, à Toki Jonin)
 Myoun fut le cinquante-cinqième Grand-patriarche de l'école Tendai. Il fut puni par l'empereur 
            retiré,  le cinquième mois de la deuxième années 
            de Angen (1176),  et envoyé en exil à Izu. Cependant,  
            en cours de route,  il fut délivré,  à Otsu,  par 
            ses moines du temple Enryaku-ji sur le Mont Hiei. Il réintégra 
            son poste de Grand-patriarche,  mais,  le onzième mois de la 
            deuxième année de Juei (1183),  il fut capturé 
            par Minamoto no Yoshinaka et décapité. En disant qu'il fut banni et exécuté,  
            je ne veux pas sous-entendre qu'il commit une faute. Même les 
      saints et les sages subissent de telles épreuves.[...] Pendant 
            le cinquième, sixième et septième mois de la 
            troisième année de Jokyu (1221), la Cour impériale 
            de Kyoto mena la guerre contre le régime de Kamakura. 
            A ce moment-là, les temples Enrakyu-ji, To-ji, Onjo-ji et les sept grands temples de Nara utilisèrent les rites les plus ésotériques du Shingon dans leurs prières 
            aux divinités Tensho Daijin*, Hachiman et Sanno. Quarante et un moines, 
            parmi les plus renommés, y compris l'ancien supérieur Jien de l'école Tendai, 
            les révérends du To-ji et du Ninna-ji, ainsi que Jojuin 
            du temple Onjo-ji, prièrent 
            sans cesse pour la défaite de Hojo 
            Yoshitoki.
 Les Huit Vents (Minobu, 1277 à Shijo Kingo)
 L'empereur Antoku,  81e souverain sous forme 
          humaine,  ordonna à plusieurs centaines de maîtres du Shingon,  
          parmi lesquels le Grand-patriarche du Tendai, Myoun,  d'offrir des prières 
          pour soumettre Minamoto no Yoritomo. 
          Mais,  comme le dit le Sutra,  leurs malédictions "se retournèrent 
          contre ceux qui les avaient lancées."(réf.)  Myoun fut décapité 
          par Yoshinaka et l'empereur Antoku périt noyé 
          dans la mer de l'Ouest. Les 82e,  83e et 84e souverains sous forme humaine,  
          nommément l'empereur retiré d'Oki [Go-Toba],  
          qui avait pris la tonsure,  l'empereur retiré d'Awa [Tsuchimikado] et l'empereur 
          retiré de Sado [Juntoku],  
          ainsi que l'empereur régnant [Chukyo] 
          - demandèrent tous quatre au patriarche et administrateur des moines de l'école Tendai, Jien,  ainsi qu'à plus de 
          quarante autres moines éminents,  parmi lesquels l'omuro et les moines du Mii-dera,  d'offrir 
          des prières pour vaincre Yoshitoki,  
          le "Général Taira". Mais,  cette fois encore,  
          le principe de la flèche "se retournant contre celui qui 
          l'a lancée" fut vérifié,  et ces quatre souverains 
          furent bannis sur les îles lointaines dont je viens de citer le 
          nom.La conversion d'un 
          père (Minobu en 1277 à 
      Ikegami Hyoe-no-sakan Munenaga)
  De nos jours,  au Japon,  
          nombreux sont ceux qui,  parmi les gens du peuple aussi bien que parmi 
          les maîtres des diverses écoles,  partagent cette opinion 
          de Shubhakarasimha*,  
          y compris les maîtres de l'école Tendai,  
          qui devraient pourtant être les derniers à le faire. A 
          cet égard,  ils ne sont en rien différents des membres 
          des diverses écoles qui,  bien que jaloux [des croyants du Nembutsu],  
          se sont tous mis à invoquer le nom d'Amida,  
          en abandonnant totalement l'objet de culte particulier de leur propre 
          école. Ainsi,  les maîtres du Tendai ont tous régressé au niveau des croyants du Shingon.[...] De nos jours,  au Japon,  
          nombreux sont ceux qui,  parmi les gens du peuple aussi bien que parmi 
          les maîtres des diverses écoles,  partagent cette opinion 
          de Shubhakarasimha*,  
          y compris les maîtres de l'école Tendai,  
          qui devraient pourtant être les derniers à le faire. A 
          cet égard,  ils ne sont en rien différents des membres 
          des diverses écoles qui,  bien que jaloux [des croyants du Nembutsu],  
          se sont tous mis à invoquer le nom d'Amida,  
          en abandonnant totalement l'objet de culte particulier de leur propre 
          école. Ainsi,  les maîtres du Tendai ont tous régressé au niveau des croyants du Shingon.
 [...] Les adeptes 
          de l'école Tendai ne 
          comprennent pas cela et se laissent tromper par les maîtres du Shingon. Et les maîtres 
          du Shingon eux-mêmes,  ignorant 
          les erreurs de leur propre école,  continuent à élaborer 
          en vain des théories erronées qui ne peuvent les conduire 
          que dans les mauvaises voies de l'existence.
 [...] Au Japon,  
          cinq écoles représentent le bouddhisme du Mahayana - les écoles Hosso, Sanron, Kegon, Shingon et Tendai. Il y a trois écoles 
          du Hinayana - Kusha,  Jojitsu et Ritsu. 
          Puis,  même si,  en principe,  les écoles Shingon, Kegon, Sanron et Hosso se rattachent au Mahayana,  
          lorsqu'on les étudie attentivement,  on découvre qu'elles 
          appartiennent en fait au Hinayana.
 [...] Le Grand-maître* Saicho* reçut l'enseignement des deux écoles, Tendai et Shingon [en Chine],  et les 
          rapporta au temple Enryaku-ji,  
          sur le Mont Hiei. Mais,  en voulant 
          créer un sanctuaire pour conférer les préceptes (kaidan), Saicho* aspirait à la méditation parfaite,  à la sagesse 
          parfaite et aux préceptes parfaits menant à l'Éveil 
          parfait sans supérieur et immédiat selon l'école Tendai. Il semble bien qu'il 
          jugea incorrecte l'utilisation du terme "école" pour 
          désigner le Shingon comme 
          une doctrine distincte de l'école Tendai. Dans le mémorandum qu'il adressa à la cour impériale,  
          il mentionne les pratiques shikan (concentration et intuition) et shingon (la discipline de Vairocana) 
          de l'école Tendai-Hokke. 
          Et le serment concernant les préceptes transmis par Saicho* à son disciple Ennin* parle,  en fait,  des "shikan et shingon de l'école Tendai-Hokke",  
      en évitant clairement l'emploi du terme "école Shingon". L'école Tendai-Hokke est considérée 
        comme fondée par le Bouddha,  établie par le Bouddha Shakyamuni 
        lui-même.
 Lettre à 
        Shomitsu-bo (Minobu, 
            1277 à Shomitsu-bo)
 
 Quant au point douteux selon lequel le bouddha Amida est l’objet de vénération lorsqu'on on pratique les quatre niveaux de méditation d’après le Maka Shikan,  c’est parce que le 
        bouddha Amida est regardé 
        comme l’objet de vénération seulement quand on pratique 
        la joza-sanmai",  "la méditation 
        active continuelle pendant une période de 90 jours",  pendant 
        laquelle le pratiquant marche autour de la statue du bouddha Amida en invocant son nom (nembutsu) 
        et en se le remémorant (jogyo-sanmai),  
        et "la méditation sur la réalité" (higyo-hiza-sanmai) 
        dans une posture non spécifiée pour une période de 
        temps non spécifiée. Ce sont trois des quatre niveaux de méditation concentrée (samadhi) de l’école Tendai. 
        Cette idée de l’objet de culte est basée sur le Sutra 
        Monjumon,  le Sutra Hanjusanmai et le Sutra 
        Kannon. Ces types de sutras existaient avant que le Sutra 
        du Lotus fût prêché,  et c’étaient 
        des enseignements servant de moyens salvifiques (hoben) 
        pour conduire les êtres vivants à la vérité. 
        "En quarante ans et plus,  la vérité n’a pas encore 
        été révélée",  est-il écrit 
        dans le Sutra Muryogi. [...] Ennin*,  
        originaire de Shimotsuke,  et troisième Supérieur du temple Enraku-ji,  était un disciple 
        de Kochi,  qui fut moine du temple Ono-ji,  à Shimotsuke. Kochi 
        étudia le bouddhisme auprès de Dochu,  
        un disciple de Ganjin,  et reçut 
        ultérieurement la transmission directe de l’enseignement 
        de Saicho*. 
        Après avoir terminé ses études,  Kochi prêcha 
        les enseignements de l’école Tendai dans toute la région du Kanto. En 803, Ennin*,  
        à l’âge de 13 ans,  entra au Mont Hiei,  où il passa 15 ans à acquérir la connaissance 
        de six écoles,  y compris 
        l’école Hosso et l’école Sanron,  et,  en plus,  les enseignements 
        du Sutra du Lotus et la doctrine de l’école Shingon.
 [...] En 821, Ennin* voyagea en Chine et,  pendant le règne de l’empereur Esho 
        [Li Ang   ? ],  de Chine ; il acquit la connaissance approfondie des enseignements ésotériques et exotériques sous 
        la direction de plusieurs patriarches vertueux de l’école Tendai et de l’école Shingon,  nommément Hozen, Xuanzang, Gishin*,  
        Hogetsu, Shuei et Shion. Ennin* devint le neuvième patriarche de l’école Shingon. 
        Après être retourné au Japon,  il devint un des enseignants 
        de l’empereur Nimmyo. Durant les périodes de Ninju et Saiko 
        (851-857),  il rédigea deux commentaires  : sur le Sutra 
        Kongo et sur le Sutra Soshitsuji*. Ennin* fonda le temple Soji-in (école Tendai) 
        au Mont Hiei et devint son troisième 
      patriarche. C’est le moment où l’enseignement du Shingon se mélangea à l'enseignement de l’école Tendai (note). Enchin (Chisho Daishi),  originaire de Sanuki,  entra au Mont Hiei en 828,  à l’âge de 14 ans,  et devint un disciple 
        de Maître Gishin*,  
        un disciple de Saicho* qui était originaire de Sagami. Enchin avait 
        aussi voyagé en Chine avec son maître. Au Japon, Enchin étudia les enseignements de six 
          écoles,  y compris les écoles Sanron et Hosso,  en plus des enseignements 
        de l’école du Sutra du Lotus (Hokkeshu) 
        et de l’école Shingon auprès de Maître Gishin*,  d'Ennin*,  
        d’Encho* et de Kojo*,  
      disciple de Saicho*.
 [...] Après être retourné au Japon,  le Grand-maître* Saicho* ne propagea pas les enseignements de l’école Shingon. 
        A la place,  il rechercha les enseignements du Sutra Vairocana* et du Sutra du Lotus pour déterminer quel sutra était 
        supérieur. Il s’était aperçu,  en effet,  que 
        les lettrés chinois ne lui fourniraient pas la réponse. 
        Le Grand-maître* Saicho* en vint à la conclusion que le Sutra Vairocana* de l’école Shingon était inférieur 
        au Sutra du Lotus,  et aussi que certaines idées de l’école Tendai étaient incorporées 
        dans le Commentaire sur le Sutra Vairocana*,  en 
        particulier,  par Yixing.
 [...] Les Grands maîtres Ennin* et Enchin ne reconnaissaient pas 
        les sutras de l’école Kegon comme supérieurs au Sutra du Lotus. Cependant,  ils apportèrent 
        leur soutien à l’affirmation du Grand-maître* Kukai* selon laquelle le Sutra Vairocana* de l’école Shingon était supérieur 
        au Sutra du Lotus,  bien qu’ils appartinssent à l’école Tendai. Ainsi,  sans le savoir,  
        ils devinrent l’ennemi du Grand-maître* Saicho* qui avait fondé l’école Tendai au Japon.
 [...] Depuis lors,  
        de nombreux moines intelligents et de grande vertu apparurent au Japon,  
        mais,  malheureusement,  ils furent loin d’avoir le même niveau 
        que ces trois Grands-maîtres (Kukai*, Ennin* et Enchin). Pendant 400 ans,  de 
        cette époque à ce jour,  les Japonais ont ainsi décidé 
        que le Sutra Vairocana* de l’école Shingon est supérieur au Sutra du Lotus. Cette impression a prévalu pendant 400 
        ans et continue aujourd’hui. Même s’il y avait quelqu’un 
        qui estimait que le Sutra du Lotus surpasse les sutras de l’école Tendai,  il ne pourrait pas le 
        reconnaître,  par peur de représailles des puissants et influents 
        moines du Mont Hiei et du temple Ninna-ji.
 [...] L’école Hosso,  dans les premiers temps,  exposait 
        les enseignements superficiels du Mahayana 
        provisoire* (note),  
        mais elle s’améliora progressivement,  se rangeant au nombre 
        des enseignements du Mahayana véritable et elle finit par rejoindre une aussi grande école que l’école Tendai,  basée sur les 
        enseignements du Mahayana.
 [...] Dans l’espoir 
        de prendre une revanche sur le gouvernement 
        shogunal de Kamakura, le 
        camp de la cour impériale s’était concentré 
        sur un rite de prière conduit par Jien, 
        moine supérieur de l’école Tendai, 
        par un moine supérieur de l’école Shingon, 
        par le supérieur du temple Ninna-ji  (note)  et par le supérieur du temple Onjo-ji, 
        avec une grande assistance de moines de grande vertu venus des 15 grands 
        temples de Nara.
 [...] Le but de 
        ces prières était de maudire les ennemis de l’Etat 
        et des empereurs  ; de prendre la vie des ennemis et d’envoyer 
        leurs esprits dans la Terre Pure de 
        glorification mystique où réside le Bouddha Mahavairocana. 
        Ceux qui ont accompli ce rite étaient au nombre de 41 moines,  parmi 
        lesquels des moines supérieurs,  tels l'administrateur 
        général des moines (dai-sojo) de l’école Tendai,  le moine Jien,  
        du Mont Hiei,  le supérieur Shingon,  le prince impérial 
        (dajo),  qui était l'administrateur 
        général du temple Ninna-ji,  
        et le supérieur Ryoson,  du temple Jojyuin,  sans parler des 300 
        moines environ qui accompagnaient les moines supérieurs mentionnés 
        ci-dessus.
 Questions 
          - réponses concernant l’objet de vénération (Minobu, 
           septembre 1278 à 
      Joken-bo)
  Le Grand-maître* Saicho* énuméra dix principes remarquables qui placent le Sutra 
          du Lotus au-dessus de tous les autres. L'un d'eux est l'atteinte 
          de la bodhéité sans changer d'apparence [en tant que simple mortel]. C'est le principe le plus important de la doctrine de 
          l'école Tendai,  et une 
          partie du Hokke Mongu* a pour titre  : "Le principe suprême de l'atteinte 
          de la bodhéité sans changer d'apparence". C'est 
      également un élément de controverse entre les écoles Shingon et Tendai.[...] Le Sutra du Lotus est,  en vérité,  de tous les 
          enseignements le plus profond et le plus ésotérique. 
Depuis Ennin*,  
          les maîtres de l'école Tendai ont interprété les passages du Hokke 
          Gengi,  du Hokke Mongu*,  
          et du Maka Shikan de multiples manières,  et en ont donné des explications 
          plausibles. Leurs interprétations nous sont cependant aussi inutiles 
          que le calendrier de l'année dernière ou le repas d'hier.
 La persécution 
          par le sabre et le bâton (Minobu, 
      20 avril 1279 à Nanjo Tokimitsu)
 L'école Tendai avance deux interprétations 
          à cet égard. La première consiste à dire 
          que les sutras Kegon*, Hodo*, Hannya*,  
          ainsi que les sutras du Nirvana et le Sutra du Lotus,  correspondent tous à la saveur 
          du ghee. Cela conduit à mettre 
          sur le même plan les sutras 
          antérieurs au Sutra du Lotus et le Sutra du 
          Lotus lui-même. Les maîtres de notre époque 
          ne connaissent que cette interprétation et ignorent le principe 
          qui fait du Sutra du Lotus le souverain des cinq saveurs. Ils 
          se laissent donc tromper et égarer par les tenants des diverses autres écoles.[...] Mais l'empereur Kammu,  souverain sage,  voulut savoir 
          qui avait raison,  et,  ayant clairement perçu la vérité 
          à ce sujet,  conclut que les six 
          écoles de Nara étaient 
          dans l'erreur. Il fit alors construire,  sur le Mont Hiei,  un temple qui fut le premier centre de l'école Tendai-Hokke. 
          Et il ne se contenta pas d'établir un kaidan 
          pour l'ordination selon les préceptes de l'Éveil 
          parfait sans supérieur ; il déclara aussi l'école Hokke supérieure aux six écoles plus anciennes 
          liées aux sept temples principaux de Nara et aux quinze grands temples du Japon.
 [...] Tant que 
          le Grand-maître* Saicho* était encore vivant, Kukai* ne proclama pas ouvertement la supériorité du Sutra Vairocana* sur 
          le Sutra du Lotus. Mais après la mort du Grand-maître* Saicho*,  
          le 4e jour du 6e mois de la 13e année de l'ère Konin (822),  
          il pensa sans doute que le temps était venu de le faire. Dans 
          la 14e année de l'ère Konin,  le 19e jour du 1er mois,  
          le Grand-maître* Kukai* produisit donc un document accordant à l'enseignement du Shingon la première place,  au Sutra 
          Kegon* la deuxième,  et au Sutra du Lotus la troisième. 
          Il écrivit aussi que le Sutra du Lotus était 
          fondé sur une théorie puérile,  que le Bouddha Shakyamuni 
          n'avait pas dépassé le stade de l'obscurité et que les tenants de l'école Tendai étaient des voleurs.
 [...] Dans la 
          période qui suivit,  tous les habitants du Japon devinrent des 
          adeptes de l'école Shingon. 
          De plus,  un disciple du Grand-maître* Saicho*, Ennin*,  
          se rendit jusqu'en Chine où il fit une étude approfondie 
          des enseignements secrets du Tendai et du Shingon avant de rentrer 
          au Japon. Il écrivit des commentaires sur deux ouvrages,  le Sutra Kongocho* et le Sutra 
          Soshisutji,  et fonda un temple appelé Zento-in sur le Mont Hiei. Dans ses commentaires,  
          il affirma qu'il fallait accorder la première place au Sutra Vairocana*,  et 
          la seconde au Sutra du Lotus ; et il avança d'innombrables 
          autres affirmations tout aussi erronées que celles de Kukai* avant lui. J'ai déjà abordé cela dans mes lettres 
          précédentes.
 Le roi Rinda (Minobu, 
          le 17 août 1279 à Soya Doso, fils de Soya Kyoshin)
 
 Ceux qui 
          ont mémorisé les soixante volumes (note)  de l'école Tendai et qui sont tenus pour des sages par le dirigeant du pays et les autorités,  
          est-ce parce que la sagesse leur fait défaut,  ou parce que,  tout 
          en connaissant la vérité,  ils redoutent les réactions 
          du monde,  qu'ils font l'éloge de l'école Shingon et s'allient aux adeptes du Nembutsu,  du Zen et du Ritsu ? Leur faute est cent,  mille fois plus grande que celle des adeptes 
          de ces écoles ! On peut les comparer à Shigeyoshi ou Yoshimura.[...] Le souverain Takahira* fit appeler Jien*, 
          administrateur des moines et Grand-patriarche de l'école Tendai, 
          ainsi que d'autres moines éminents des temples To-ji, Omuro [en fait, le temple Ninna-ji] 
          et d'autres - quarante et une personnes au total. Il fit dresser pour 
          eux, à la cour du palais impérial, un grand autel afin 
          qu'ils prient pour la victoire sur Yoshitoki [l'administrateur provisoire du secteur ouest de la capitale]. Mais, 
          au septième jour de leurs prières, qui se trouvait être 
          le 14e jour du 6e mois, la capitale fut envahie par les forces de Yoshitoki, 
          la famille impériale exilée dans la province d'Oki ou 
          sur l'île de Sado, et le Grand-patriarche et les moines du temple Omuro ainsi que de divers autres temples furent sévèrement punis, 
          certains allant jusqu'à mourir de désespoir. Les gens 
          de notre époque ignorent la véritable origine de ces phénomènes. 
          Cela tient uniquement au fait qu'ils se trompent sur les mérites 
          relatifs du Sutra du Lotus et du Sutra 
          Vairocana*.
 Lettre à 
          Akimoto (Minobu, 
    le 27 janvier 1280, à Akimo to)
  Mais les moines Zen,  qui ne sont 
            qu'une racaille inculte,  n'ont même pas assez d'intelligence 
            pour distinguer le noir du blanc. Ils arborent maintenant de somptueuses 
            robes de moines et sont devenus d'une telle arrogance qu'ils dénigrent 
            les savants-maîtres* et vertueux des écoles Tendai et Shingon. 
Ils n'observent aucune convenance et se considèrent comme supérieurs 
            à tous les autres. Ils sont d'une telle insolence que même 
      les animaux sont plus respectueux qu'eux. Lettre à Niike (Minobu, 
      février 1280 à Niike Saemon no jo)
 On lit dans le Hokke 
          Shuku du Grand-maître* Saicho*  : "Sachez que,  parmi les sutras sur lesquels s'appuient les autres 
          écoles,  aucun ne contient le principe de l'atteinte de la bodhéité 
          sans changer d'apparence. Même si certains d'entre eux semblent 
          y faire vaguement allusion,  cela ne concerne que des personnes parvenues 
          à la huitième*  des dix 
          étapes de développement* ou au-dessus. Ces sutras ne reconnaissent pas la possibilité 
          d'atteindre la bodhéité sous la forme d'un simple mortel*. 
          Seule l'école Tendai-Hokke énonce clairement ce principe de l'atteinte de la bodhéité 
      sans changer d'apparence."[...] "Le 
          Grand-maître*  Ennin* était un disciple de Saicho* et Gishin*  ; le Grand-maître* Enchin,  
          un disciple de Gishin* et de Ennin*  ; et le Savant-maître*Annen,  
          un disciple du Savant-maître* An'ne*. 
          Ces trois hommes ont déclaré que l'école Tendai-Hokke n'enseigne que la partie théorique du principe ésotérique 
          de l'atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence,  
          alors que l'école Shingon enseigne à la fois la partie théorique et pratique de 
          ce même principe (note). 
          Les Grands-maîtres Saicho* et Kukai* n'étaient ni l'un ni l'autre stupides. De plus,  les sages font 
          preuve d'impartialité. Ces trois maîtres, Ennin*, Enchin et Annen,  
          vivaient bien dans "le temple de la montagne" [Enriyaku-ji] 
          fondé par Saicho*,  
          mais leur esprit était celui de l'enseignement de Kukai* du temple To-ji. Si bien que,  au 
          cours des quatre cents dernières années,  au Japon,  personne 
          n'a contredit leur opinion. Comment donc une personne d'aussi basse 
          condition que vous ôse-t-elle soutenir des raisonnements aussi 
          néfastes  ? (C'est leur deuxième point.)
 Le principe de l'atteinte 
          de la bodhéité sans changer d'apparence (Minobu, 
      en 1280? , à Myoichinyo)
 Cette école enseigne aussi que les cinq 
        natures sont totalement distinctes les unes des autres et que certains 
        êtres sont naturellement prédestinés à certains 
        états de vie ou sont dépourvus par nature de la graine 
        de la bodhéité et ne pourront jamais atteindre l'Éveil. De tels 
        principes étaient aussi différents de ceux de l'école 
        de Zhiyi* que le feu de l'eau. Mais à cette époque-là,  les 
        Grands-maîtres Zhiyi* et Guanding* n'étaient plus de ce monde et leurs successeurs n'étaient 
        pas de taille à réfuter les principes erronés. 
        L'école Tendai semblait 
    donc déjà vaincue.[...] A l'époque 
          du Dharma formel,  le bouddhisme fut introduit au Japon,  dans la sixième 
          année du règne de l'empereur Kimmei [544]. Pendant plus de deux cents ans,  du règne de l'empereur Kimmei au règne de l'empereur Kammu,  l'enseignement des six 
          écoles - Sanron, Jojitsu, Hosso, Kusha, Kegon et Ritsu - se répandit. La doctrine du Shingon fut introduite sous le règne du quarante-quatrième souverain,  
          l'impératrice Gensho,  
          et celle de l'école Tendai sous le règne du quarantième-cinquième souverain,  
          l'empereur Shomu. Mais aucun de 
          ces enseignements ne fut propagé à l'époque.
 [...] Sous le 
          règne de l'empereur Kammu vécut un Maître du Dharma, Saicho*,  
          qui devint par la suite le Grand-maître* Dengyo. Avant de se rendre 
          en Chine,  il étudia en profondeur les doctrines des six 
          écoles. De plus,  pendant quinze ans,  retiré dans la 
          montagne [le Mont Hiei],  il compara 
          les doctrines des écoles Tendai et Shingon. Par conséquent,  
          avant même son départ pour la Chine,  en s'appuyant sur 
          l'enseignement du Tendai,  il 
          parvint à réfuter celui des six premières écoles ; si bien que,  reconnaissant leur défaite,  les supérieurs 
          des sept temples principaux de Nara 
          devinrent ses disciples. Ainsi,  les principes de ces six 
      écoles furent invalidés. Par la suite,  dans la 23e année de l'ère Enryaku [804], Saicho* partit en Chine,  et il revint au Japon dans la 24e année de la 
        même ère [805]. Il propagea alors au Japon les enseignements 
        du Tendai et du Shingon. 
        Mais s'il semble bien qu'il ait discerné dans son coeur la supériorité 
        des uns par rapport aux autres,  il ne s'est pas exprimé publiquement 
        à ce sujet.
 [...] Le Grand-maître* Saicho* eut un disciple du nom d'Ennin*,  
          plus tard connu sous le nom de Grand-maître* Jikaku Daishi. 
          Ce dernier se rendit en Chine dans la 5e année de l'ère 
          Jowa [838] et revint au Japon dans la 14e année de la même 
          ère [847]. Pendant cette décennie,  il étudia à 
          la fois les doctrines du Shingon et du Tendai. Au Japon,  il 
          avait étudié en profondeur les doctrines Tendai et Shingon sous la direction 
          des Grands-maîtres Saicho*, Gishin* et Encho*. 
          De plus,  durant les dix années de son séjour en Chine,  
          il étudia le Shingon sous 
          la direction de huit maîtres 
          éminents et le Tendai sous la direction de Zongjui,   Zhi-yuan et d'autres. De retour 
          au Japon,  il déclara que les écoles Tendai et Shingon correspondaient toutes 
          deux à la saveur du ghee,  
          et que les sutras de ces deux écoles étaient également 
          profonds et ésotériques. Cette déclaration fut 
      officialisée par un édit impérial. Après 
        lui,  il y eut Enchin,  connu plus 
        tard sous le nom de Grand-maître* Chisho Daishi. Avant de se rendre en Chine,  il avait été disciple de 
          l'éminent moine Gishin*. 
          Au Japon,  il avait étudié les enseignements du Tendai et du Shingon sous la direction 
          de Gishin*, Encho*, Ennin* et d'autres. De plus,  il partit pour la Chine dans la 3e année 
          de l'ère Ninka [853],  et en revint dans la 1ère année 
          de l'ère Jogan [859]. Au cours des sept années qu'il passa 
          en Chine,  il fit une étude approfondie des deux enseignements 
          du Tendai et du Shingon sous la direction d'hommes tels que Faxian et Liang-xu. Il déclara 
        que les mérites relatifs des écoles Tendai et Shingon lui apparaissaient 
        aussi clairement que dans un miroir mais que,  parce que ce point susciterait 
        probablement des polémiques à l'avenir,  il désirait 
        résoudre définitivement la question. A son avis,  les deux 
        écoles, Tendai et Shingon étaient comparables 
          aux deux yeux d'une personne ou aux deux ailes d'un oiseau.
 Le corps et 
          l'esprit des simples mortels (Minobu, 
    à un disciple)
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