Les écoles du Zen actuelles sont comme celui qui reçoit une jarre et (ne la voit
pas parce qu’il) est tourné face à un mur. Le sutra
dit : “Aveugles, ils ne voient rien. Ils ne recherchent pas les nombreux
bouddhas ni le Dharma qu’ils proposent pour interrompre la souffrance.
Profondément pénétrés de vues erronées,
ils tentent de se débarrasser de la souffrance par la souffrance”.Dialogue avec les écoles du Zen (1255)
Le Vénérable* Shariputra voulut enseigner la méditation
sur l'impureté du corps à un forgeron et la maîtrise
de la respiration à un blanchisseur. Au terme de 90 jours, ces
disciples n'avaient toujours pas acquis la plus petit notion de l'enseignement
du Bouddha. Au contraire, ils élaborèrent des conceptions
erronées et devinrent des personnes d'une incroyance incorrigible
(icchantika).
L'enseignement,
les capacités, le temps et le pays (Izu,
10 février 1262 ? )
Il n'est pas rare, de nos jours, d'entendre affirmer que seule une
personne dotée d'une sagesse supérieure, et s'exerçant
sans relâche à la pratique de la méditation,
a la capacité de recevoir des bienfaits du Sutra du Lotus,
et de voir dissuader des personnes dont la sagesse est limitée
de même essayer. Mais c'est le fait d'une grande ignorance, une
idée tout à fait erronée. Le Sutra du Lotus enseigne que tous les êtres humains, quels qu'ils soient, peuvent
entrer dans la Voie du Bouddha.
[...] Vous devez être guidé
par l'intention [du Sutra du Lotus, qui est] de parvenir à
l'Éveil immédiat et ne jamais céder aux conceptions erronées que vous suggèrent les doutes ou les attachements.
Questions et
réponses sur la pratique du Sutra du Lotus (Kamakura ? mars 1263 ? à Nichiji ?)
Cette époque du Dharma
correct est suivie par celle des Derniers
jours du Dharma,
d'une durée de dix mille ans. Au cours de cette période,
les êtres humains n'observent pas les préceptes et ne les
transgressent pas non plus ; le pays est empli uniquement de personnes
ignorant les préceptes. D'ailleurs, on l'appelle l'ère
de l'impureté et du désordre. A une époque non
corrompue, dans une ère de pureté, les hommes peuvent
rejeter ce qui est erroné et reconnaître ce qui est juste,
de même qu'un morceau de bois tordu peut être redressé
en suivant le tracé au cordeau d'un charpentier.
[...] L'impureté de la pensée est telle que, une fois passées
les époques du Dharma
correct et du Dharma formel,
en transmettant un enseignement mineur erroné, les hommes détruisent
le Dharma d'une vérité insondable. Et ceux qui tombent
dans les voies mauvaises parce que leur conception du bouddhisme est erronée sont encore
plus nombreux que ceux qui y tombent pour avoir commis des crimes dans
la société.
Encouragements
à une personne malade (décembre
1264, à Nanjo Hyoe Shichiro)
Si la cérémonie de l’ouverture
des yeux d’une image sculptée ou peinte est dirigée
par un maître shingon, cette
image ne peut pas devenir le véritable Bouddha, mais un bouddha
provisoire. En fait, elle ne deviendra même pas un bouddha provisoire.
Son aspect ressemblera à celui d’un bouddha provisoire, mais
son cœur sera celui du végétal, son origine. Pire,
elle ne sera pas non plus le végétal d’origine, elle
sera un démon, un esprit malfaisant, parce que les doctrines erronées du maître shingon,
exprimées à travers les mudra et les mantra
dharani*,
deviennent le cœur de l’image sculptée ou peinte.
L’ouverture
des yeux des images sculptées ou peintes (Kamakura 1264)
Sutra
Zobo Ketsugi, fit cette prédiction : "Parmi les mauvais
moines, il y en aura qui pratiqueront la méditation et qui, au
lieu de s'appuyer sur les sutras et les traités, ne tiendront compte
que de leur vision personnelle des choses, déclarant mauvais ce
qui est bon. Incapables de distinguer ce qui est correct de ce qui est erroné, ils se borneront à s'adresser aux moines et aux
croyants laïques, en disant : "Je peux comprendre ce qui est
juste, je peux voir ce qui est juste." Vous devriez comprendre que
ce sont des personnes de ce genre qui détruiront mon enseignement
très rapidement."
[...] Il y aura de mauvais moines qui placeront toute leur foi dans
le Zen et n'étudieront ni les sutras ni les traités. Ils
s'appuieront sur des conceptions erronées et ne sauront pas distinguer
les vraies doctrines des fausses. De plus, ils se présenteront
eux-mêmes devant les croyants et les croyantes laïques, les
moines et les nonnes, en disant : "Je peux comprendre les doctrines,
mais les autres ne le peuvent pas", travaillant ainsi à répandre
les enseignements du Zen.
[...] Dans le Fuhozo Den,
il est écrit : "Il y aura un moine du nom d'Aryasimha,
vivant dans le royaume de Cachemire, qui s'efforcera avec vigueur d'accomplir
l'oeuvre du Bouddha. A cette époque, le roi de ce royaume s'appellera Mirakutsui, un homme qui sera totalement
gagné aux idées erronées, et n'aura dans le coeur
ni respect ni foi
[...] Prétendre que la transmission a été
assurée par une lignée de vingt-huit patriarches est une
tromperie, tout comme le fait de représenter cette lignée
sur des pierres ou des gravures, et tous ceux qui en ont conscience devraient
entreprendre de corriger de telles erreurs. Voilà pourquoi je dis
que le Zen des patriarches est particulièrement erroné.
[...] Il est extrêmement
difficile de naître sous forme humaine, et extrêmement rare
de rencontrer le Véritable Dharma. Si vous désirez vous
libérer rapidement des croyances erronées pour adhérer
à ce qui est correct, quitter le statut de simple mortel et atteindre
la bodhéité, vous devriez abandonner les enseignements Nembutsu, Shingon, Zen et Ritsu,
et adopter ce texte merveilleux du Véhicule
unique.
[...] Vous dites, sans vous interroger sur ce qui est juste et ce qui ne l'est
pas, que vous vous plierez aux désirs de vos parents ; sans essayer
de déterminer ce qui est correct et ce qui est erroné, que
vous obéirez aux ordres de votre souverain. Un insensé pourrait
prendre une telle conduite pour de la loyauté et de la piété
filiale, mais pour un sage, il ne pourrait y avoir de plus grande trahison,
pas de plus grave manquement à la piété filiale !
[...] Il faut pratiquer shoju quand, dans un pays, le Sutra
du Lotus est le seul enseignement bouddhique à avoir été
propagé, et quand on n'y trouve pas un seul maître exposant
des doctrines erronées.
[...] Quand seul
le Vrai Dharma est propagé et qu'il n'y a ni doctrines erronées ni mauvais maîtres, on peut s'installer dans une vallée profonde
et vivre, dans le calme et le contentement, en consacrant son temps à
réciter et à copier le Sutra et à pratiquer
la méditation.
[...] Par le passé,
le monde était honnête, les gens étaient droits, et
il n'y avait ni enseignements ni principes erronés. Il était
donc possible de se comporter dignement, de poursuivre sa pratique religieuse
paisiblement et amicalement.
[...] Par conséquent,
nous devons observer le monde d'aujourd'hui et nous demander si nous vivons
dans un pays où seule le Vrai Dharma prévaut, ou dans un
pays où les doctrines erronées sont florissantes.
[...] Si un pratiquant du bouddhisme néglige de réprimander
des personnes mauvaises qui s'opposent au Dharma, et s'absorbe totalement
dans la méditation et la contemplation, sans s'efforcer de faire
la distinction entre les principes corrects et erronés, les enseignements
provisoires et définitifs,
tout en présentant cette attitude comme un modèle de bienveillance,
alors il tombera en enfer en compagnie de ceux qui agissent mal.
Conversation
entre un sage et un ignorant (1265
? à un samouraï ? )
Toutefois,
si nous étudions de plus près le bouddhisme, nous voyons
qu'il y a des distinctions à établir entre Mahayana et Hinayana, enseignements
provisoires et définitifs,
ou entre divers enseignements en fonction de l'ordre dans lequel ils
ont été exposés. Ceux qui se trompent sur ces points
tomberont dans des conceptions erronées et même s'ils pratiquent
le bouddhisme, leur offense est plus grave que les dix
mauvaises actions ou les cinq
forfaits. C'est pourquoi ceux qui préfèrent au monde
profane la recherche de la Voie
bouddhique devraient avant tout bien comprendre [ces critères
d'évaluation]. Sinon, ils connaîtront le même sort
que le moine Kugan et d'autres
personnes ayant offensé le
Dharma. Comme il est dit dans le Sutra
du Nirvana : "Si l'on reste attaché à des conceptions erronées, après la mort, on tombe immanquablement
dans l'enfer avici. Question : Comment pouvons-nous savoir si nous commettons la faute d'avoir des conceptions erronées ? Bien que de médiocres capacités,
je crains le sort qui m'est réservé dans la vie prochaine
et je suis bien résolu à rechercher le Dharma bouddhique.
Par conséquent j'aimerais beaucoup être éclairé
sur ce point. S'il s'avère que mes conceptions sont fausses,
j'entreprendrai de me corriger et m'efforcerai d'acquérir une
vision correcte. Réponse : Cela ne peut être discerné ni par les yeux des simples
mortels ni par une sagesse superficielle. Pour cela, il faut utiliser
la vision des sutras et laisser parler avant tout la sagesse du Bouddha.
Mais, très certainement, si ce point est clarifié, certains
enrageront et d'autres nourriront de la rancune. Cela m'importe peu.
L'important est seulement de respecter le voeu du Bouddha.
[...] En règle
générale, en ce monde, les gens ont tendance à
accorder une grande valeur à ce qui est lointain et à
mépriser ce qui est proche, mais c'est là le fait d'ignorants.
Même l'enseignement de maîtres d'un lointain passé,
s'il est erroné, doit être réfuté, et même
un enseignement de date récente, s'il est en accord avec la vérité,
ne doit pas être rejeté. Même si de nombreuses personnes
les respectent, s'il s'agit d'enseignements erronés, comment
pourrions-nous aujourd'hui continuer à les utiliser ?
[...] Mais de
nos jours, les moines aussi bien que les laïcs, les nobles aussi
bien que les gens du peuple, tous respectent les personnes, et non le
Dharma. Ils laissent leur coeur être le maître et ne s'appuient
pas sur les sutras. Par conséquent, ils adoptent les enseignements
provisoires du Nembutsu et rejettent le Sutra merveilleux du Mahayana,
ou utilisent les principes erronés du Shingon pour dénigrer le Dharma correct, l'enseignement du Véhicule
unique. N'offensent-ils
pas le Dharma du Mahayana ? Si l'on doit en croire ce qui est écrit dans les sutras, comment
pourraient-ils échapper aux souffrances de l'enfer ? Ceux qui suivent leurs enseignements erronés partageront leur
destinée.
[...] Ah,
comme il est terrible que la langue de ceux qui dénigrent et s'opposent au Dharma correct
soit incapable d'articuler un mot, monde après monde, et que
ceux qui sont attachés à des visions erronées restent
sans yeux, vie après vie, et soient incapables de rien voir !
[...] Ainsi, plus encore que des serpents venimeux ou des ogres maléfiques,
il faut craindre de mauvais amis qui suivent Kukai*, Shandao, Honen et d'autres. Je termine ici cette brève clarification de l'erreur qui consiste à s'attacher à des conceptions erronées.
Réponse à
Hoshina Goro Taro (5
décembre 1267 à Hoshina)
Parce que personne, parmi ceux qui vécurent
à ces époques, n'a réfuté ces principes
erronés, les souverains et dirigeants des divers États,
dans leur ignorance, ont commencé à leur prêter
foi. Ils ont fait don de rizières et de champs à ceux
qui les propageaient, tant et si bien que le nombre de leurs adeptes
n'a cessé d'augmenter. Ainsi, le temps passant et ces croyances
étant admises depuis déjà longtemps, les gens ont
acquis la ferme conviction qu'il s'agissait là de croyances correctes
et personne n'a même plus songé à les mettre en
doute.
[...] Mais, ensuite, nous sommes entrés dans l'époque
des Derniers
jours du Dharma.
C'est à ce moment-là qu'est apparu un homme plus sage
que les maîtres ou les fondateurs de doctrine en qui on avait
eu confiance jusqu'alors. Il a commencé à mettre en doute
les principes enseignés par ces maîtres et à les
réfuter point par point, soulignant qu'ils s'écartaient
des sutras sur lesquels s'appuyaient leurs écoles, ou clarifiant,
à la seule lumière des divers sutras, le fait que, en
exposant leurs enseignements, ils n'avaient su distinguer ni l'ordre
dans lequel le Bouddha les avait exposés de son vivant, ni leur
degré relatif de profondeur ou de superficialité. Ainsi
attaqués, les tenants de ces doctrines ont été
incapables de protéger les enseignements erronés de leurs
écoles, et n'ont su que répondre.
[...] Mais, finalement, Zhiyi* parvint à réfuter les préjugés et les principes
erronés des lettrés et des maîtres, et à
établir l'enseignement correct de l'école Tendai.
[...] Les nombreuses erreurs de l'école Jodo sont imputables à Tanluan, Daochuo et Shandao, qui entraînèrent
quantité de personnes dans des croyances erronées.
[...] La sagesse
des moines éminents et des maîtres du Shingon,
à notre époque, est inférieure à celle d'une
vache ou d'un cheval, la lumière qu'ils répandent est
plus faible que celle d'une luciole. Attendre d'eux quoi que ce soit
est aussi inutile que de placer un arc et une flèche dans les
mains d'un cadavre, ou de poser des questions à un dormeur. Ils
forment des mudra avec les mains
et récitent des mantra dharani* avec la bouche, mais, dans leur coeur, ils ne comprennent rien aux principes
bouddhiques. En vérité, leur arrogance est haute comme
une montagne, et leur avidité plus profonde que la mer. Et toutes
leurs conceptions erronées découlent de leur mauvaise
évaluation des mérites relatifs des sutras et des traités,
et du fait qu'aucun d'eux n'a jamais corrigé les erreurs des
maîtres fondateurs de leurs écoles.
[...] Ainsi, les maîtres du Shingon pensent que le Sutra Vairocana* est supérieur à tous les autres sutras, et c'est pourquoi
ils considèrent le bouddha Vairocana* décrit dans ce sutra comme le bouddha suprême, comme celui
avec qui ils ont un lien particulier. Les croyants du Nembutsu,
qui ont foi dans le Sutra
Kammuryoju, considèrent le bouddha Amida comme celui qui a un lien particulier avec ce monde Saha. Parce que les gens de notre époque, en particulier,
ont pris les principes erronés de Shandao et de Honen pour l'enseignement
correct, et les trois sutras de
la Terre pure comme guide, sur dix temples qu'ils font construire,
huit ou neuf ont comme objet de vénération des statues du bouddha Amida.
[...] Les lettrés de notre époque s'accrochent
à des conceptions erronées. Ils auront beau être
des sages ayant maîtrisé l'enseignement des quatre-vingt
mille corbeilles et connaissant par coeur les douze
catégories de sutras, et observer strictement les préceptes du Hinayana et du Mahayana,
s'ils tournent le dos à ce principe, il faut savoir qu'ils ne
pourront éviter de tomber dans les mauvaises
voies.
[...] Même les maîtres des écoles Tendai et Shingon,
perdant de vue les principes sur lesquels se fondent leur propre école,
établissant quels enseignements doivent être adoptés
ou rejetés, en sont venus à professer des opinions semblables
à celles d'autres écoles comme le Zen ou le Nembutsu. Parce que les
croyants laïques de leurs communautés prêtent foi
à des enseignements erronés, ils ont eux-mêmes pensé
qu'il était préférable de soutenir ces écoles
et leurs principes falsifiés, en déclarant que les enseignements
des écoles Tendai et Shingon sont les mêmes que ceux des écoles Nembutsu et Zen.
[...] Quant à ceux qui ont foi dans l'enseignement
erroné de Shandao, de Honen et des lettrés bouddhistes de notre époque, considérant le bouddha Amida comme leur objet de culte et se consacrant exclusivement à l'invocation
de son nom, il ne me semble pas que, même au terme de nombreuses
vies, au cours d'innombrables kalpas,
ils puissent corriger leurs conceptions erronées et se convertir
à l'enseignement du Bouddha Shakyamuni et du Sutra du Lotus.
[...] J'ai expliqué cela en détail à Dozen-bo mais il n'a pas eu l'air
de bien comprendre ce que je lui disais. Et les personnes qui se trouvaient
près de lui ne semblaient pas moins perplexes. J'ai entendu dire
que, par la suite, Dozen-bo s'est
converti à l'enseignement du Sutra du Lotus. J'en déduis
qu'il a fini par abandonner ses conceptions erronées pour devenir
une personne dont la croyance est juste et cette pensée me remplit
de joie.
Le savant maître
Chan-wou-wei (Kamakura, 1270 à
Joken-bo et Gijo-bo)
Il
n'y pas d'enseignements non bouddhiques." Et il est écrit
dans le Sutra du Lotus (réf.) : "Ils [les disciples du Bouddha]
manifesteront les trois poisons et sembleront attachés à des philosophies erronées.
[...] Les doctrines
exposées par le Bouddha pendant cinquante ans sont au nombre de quatre-vingt mille. On les divise
en diverses catégories : Hinayana, Mahayana, sutras provisoires et définitifs, enseignements exotériques et ésotériques,
enseignements abruptes et progressifs, vérités et stratagèmes, visions correctes et erronées.
Mais parmi celles-ci, le Sutra du Lotus représente les
enseignements authentiques du Bouddha Shakyamuni, les paroles véridiques
des bouddhas des dix directions,
du passé, du présent et de l'avenir.
[...] "Tout en étant moines, ils détruisent
les enseignements du bouddhisme. Certains renoncent à leur voeu
pour retourner à la vie laïque comme le fit Wei
Yuansong. Puis, en
tant que laïcs, ils s'emploient à détruire les enseignements
du bouddhisme. Les hommes de cette sorte volent et s'approprient les enseignements
corrects du bouddhisme qu'ils utilisent pour compléter et cautionner
les écrits erronés. Les termes "ramener vers le bas
ce qui est élevé" signifient que, en adoptant le point
de vue des taoïstes, ils prétendent que le coeur du taoïsme équivaut à l'essentiel du bouddhisme et mettent sur le même
plan vérité et mensonge, sans le moindre argument pour le
prouver. Ayant été autrefois bouddhistes, ils volent ce
qui est correct et l'utilisent pour cautionner ce qui est erroné.
Ils rabaissent les doctrines élevées des douze
catégories et des quatre-vingt mille écrits du canon
bouddhique et, les introduisant de force dans le contexte inférieur
des deux chapitres et cinq mille mots de Lao-Zi,
ils les utilisent pour interpréter les mots bas et erronés de ce texte. C'est ce que signifie "détruire ce qui est élevé
et le ramener vers ce qui est bas".
[...] Lorsque plus tard Xuanzang et Cien, fondateurs de l'école
Hosso en Chine, étudièrent en détail les oeuvres
de Zhiyi*,
ils découvrirent que les conceptions de leur propre école
étaient erronées. Sans la rejeter ouvertement, il semble
bien qu'ils se soient convertis aux enseignements de Zhiyi.
[...] Pour aggraver
la situation, de nouvelles écoles insensées telles que le Zen et le Jodo apparurent et s'attaquèrent elles aussi à l'école
Tendai, un nombre croissant d'adeptes
laïques* se convertissant à leurs doctrines erronées.
Au bout du compte, même les moines considérés comme
les maîtres les plus éminents de l'école Tendai
s'avouèrent vaincus et prêtèrent leur soutien aux écoles erronées. Non seulement l'école Tendai,
mais aussi l'école Shingon et les six écoles de Nara
furent contraintes de céder leurs terres et leurs domaines aux
nouvelles écoles erronées, et le Dharma correct ne fut plus
propagée.
[...] On lit dans le Sutra
Kegon* : "Il n'y a que deux lieux au monde où l'arbre de Yakushi* grand roi-médecin,
qui symbolise la sagesse du Bouddha, ne pourra ni pousser ni apporter
de bienfaits : le vide immense (note), puits profond où tombent les personnes
des deux véhicules, ou les
eaux agitées par les désirs et les conceptions erronées dans lesquelles se noient les icchantika* détruisant
en elles-mêmes les racines de la bonté."
[...] Le Sutra
Vimalakirti condamne les vertus des personnes des deux
véhicules et fait l'éloge des défauts d'un simple
mortel. On pourrait presque croire qu'il ne s'agit plus d'un écrit
bouddhique mais des enseignements d'une école erronée*. En
fait, ce sutra veut clairement indiquer qu'il est impossible aux personnes
des deux véhicules de devenir
bouddha.
[...] 2 Je constate avec tristesse que lorsque je dis ouvertement que les points
de vue de ces hommes sont erronés, les gens de notre époque
ne me prêtent pas attention. Ils continuent à suivre leurs voies erronées et finalement me calomnient auprès de ceux
qui gouvernent le pays et attentent à ma vie.
[...] 2 En apparence,
les maîtres des diverses écoles dont j'ai cité plus
haut les interprétations semblent tous s'appuyer sur quelque sutra
ou traité pour tenter d'établir quels enseignements sont
supérieurs aux autres. Mais ces hommes s'accrochent tous obstinément
aux principes de leur propre école et perpétuent les notions
erronées héritées de leurs prédécesseurs,
si bien que leurs jugements entrent dans la catégorie des "interprétations
déformées et des conceptions personnelles". Leurs principes
ne sont rien de plus que des préjugés personnels, déguisés
et magnifiés.
[...] 2 Les écoles
non bouddhiques comme Vatsiputriya et Vaipulya, qui apparurent [en Inde] après la mort
du Bouddha, professent des conceptions encore plus erronées et
des principes encore plus nuisibles que ceux qui existaient avant l'apparition
du bouddhisme [parce qu'elles détournèrent des principes
bouddhiques].
[...] 2 Dans le huitième
volume du Hokke Mongu Ki*, Zhanlan* fait le commentaire suivant : "Ce passage décrit trois
groupes de personnes arrogantes. Une première partie désigne
les personnes aux vues erronées. Elle décrit l'arrogance et la présomption des personnes ordinaires. La deuxième
partie expose l'arrogance et la présomption de certains moines
bouddhistes. La troisième partie dénonce l'arrogance et
la présomption de ceux qui se croient des sages.
[...] 2 Extérieurement, ils auront l'air sages et bons, mais au fond d'eux-mêmes
ils éprouveront convoitise* et jalousie. [Et quand on leur demandera
d'enseigner le Dharma], ils refuseront, comme des brahmanes qui ont fait
voeu de silence. Ce ne sont pas de véritables moines - ils n'en
n'ont que l'apparence. Dominés par leurs conceptions erronées,
ils s'opposent au Dharma correct."
[...] 2 "Les moines de cette époque mauvaise", sont
précisément ceux qui, comme Honen,
transgressent les préceptes et ont des conceptions erronées. Il est dit
dans le Sutra du Nirvana : "Nous étions des hommes aux conceptions erronées." Zhanlan* explique cela ainsi : "Le Bouddha se réfère à
trois formes d'enseignement (note) [antérieurs au Sutra du Lotus] et dit qu'elles
peuvent tous être considérées comme des conceptions
erronées."(réf.) Et
on lit dans le Maka Shikan : "Dans le Sutra
du Nirvana, il est dit : 'Jusqu'au moment où fut
exposé le Sutra du Lotus, nous étions des hommes
aux conceptions erronées.' Et ce qui est erroné est nuisible,
n'est-il pas vrai ? " Zhanlan* affirme dans le Guketsu : "Les conceptions erronées sont nuisibles. C'est pourquoi nous
devons comprendre que seuls les enseignements
parfaits* [qui révèlent la vérité] sont bénéfiques.
Mais cela a deux sens différents. Ce qui est conforme à
la vérité doit être considéré comme
bénéfique et ce qui va contre la vérité doit
être considéré comme nuisible. C'est le premier sens
d'un point de vue relatif. [Mais d'un point de vue absolu, ] l'attachement
est mauvais et briser l'attachement est bon.
[...] 2 Ce que les
enseignements non bouddhiques considèrent comme bon, aussi bien
que ce qu'ils considèrent comme mauvais, est une voie mauvaise
comparé aux sutras du Hinayana.
Les bonnes voies [enseignées dans les sutras] du Hinayana,
aussi bien que dans les sutras des quatre saveurs inférieures et
des trois sortes d'enseignements [antérieurs au Sutra du Lotus],
sont toutes erronées et nuisibles comparés au Sutra
du Lotus.
[...] 2 Ceux qui pratiquent le Zen aujourd'hui n'accordent de valeur qu'à une méditation vide
et n'approfondissent pas les enseignements doctrinaux. Ils combinent les huit vues erronées avec
les huit vents pour former l'image
d'un Bouddha haut de plus de cinq mètres. Ils additionnent les cinq agrégats et les trois
poisons et les appellent les huit
vues erronées. Ils confondent les six
organes des sens et les six pouvoirs
mystiques ainsi que les quatre
éléments et les Quatre
Nobles Vérités. Cette manière d'interpréter
les sutras est le pire des mensonges. Une telle absurdité ne mérite
même pas qu'on s'y arrête."
[...] 2 Même si l'on m'offrait le trône du Japon à la seule
condition d'abandonner le Sutra du Lotus et d'adhérer
aux enseignements du Sutra
Kammuryoju en priant pour renaître sur la Terre
Pure de l'Ouest, même si l'on me menaçait, si je ne récite
pas le Nembutsu, de décapiter
mon père et ma mère, quels que soient les obstacles, tant
que des hommes de sagesse ne m'auront pas prouvé que mes enseignements
sont erronés, je n'accepterai jamais les pratiques des autres écoles ! Tout le reste n'est pour moi que poussière dans le vent.
[...] 2 Mais à une époque où
abondent les personnes aux vues erronées et ceux qui s'opposent
au Dharma, c'est shakubuku qui s'impose, comme il est dit dans le chapitre Fukyo* (XX).
[...] 2 Les adeptes de l'école Tendai [qui ne réfutent pas les écoles erronées] sont tous
de grands ennemis du peuple. Comme
le disait Guanding* : "Celui qui libère de son erreur la personne qui offense le Dharma agit comme un parent à son égard."
Traité pour
ouvrir les yeux (Sado,
février 1272 à Shijo Kingo)
Les principes
profondément néfastes sous-tendant ces prières sont
parvenus peu à peu jusque dans la région de Kanto, où
ils se concrétisent par des rituels régulièrement
conduits par les Supérieurs ou les assistants de divers temples.
Ces derniers sont incapables de distinguer entre les principes corrects
et erronés, entre les enseignements supérieurs et inférieurs,
mais pensent qu'il suffit de révérer les Trois
trésors. Ainsi [sans réfléchir], ils ont eu recours
à ces prières.
[...] Il est extrêmement
rare de naître sous forme humaine. Et si, ayant eu la chance d'être
né en tant qu'être humain, vous ne faites pas tous vos efforts
pour faire la distinction entre les principes corrects et les principes
erronés pour atteindre, à l'avenir, la bodhéité,
vous n'utilisez pas pleinement votre qualité d'être humain.
Sur la prière (Sado,
1272 à Sairen-bo
Le Grand
Sage [Zhiyi*]
réfuta les doctrines erronées des cinq siècles précédents
et éclaircit encore des points laissés en partie inexpliqués
par les grands penseurs de l'Inde.
[...] Tous les
enseignements autres que "le chapitre
et deux moitiés de l'enseignement fondamental" sont
de nature hinayana, et erronés.
Non seulement ils ne peuvent conduire à la bodhéité,
mais on n'y trouve pas la vérité. Ceux qui ont foi en
eux sont de faible vertu, enchaînés par l'illusion, ignorants,
malheureux, solitaires et comparables à des oiseaux ou des bêtes
sauvages sans reconnaissance pour l'amour de leurs parents.
Le
véritable objet de vénération (Sado,
avril 1273 à Toki Jonin)
De plus, dans ce mauvais
pays, le dirigeant, ses ministres, et le peuple dans son ensemble,
tous calomnient le Dharma correct. Ils se sont opposés au véritable enseignement
du Bouddha et révèrent des mauvais moines et des doctrines
erronées. C'est pourquoi les démons ont furieusement
envahi le pays, provoquant un déchaînement constant des trois calamités et
des sept désastres.
La Pratique telle
que le Bouddha l'Enseigne (mai
1273 à
plusieurs de ses disciples)
Si je décidais maintenant,
moi, Nichiren, avec le peu d'importance qu'on m'accorde, de parcourir
le Japon en tous sens pour dénoncer ces actes
d'opposition au Dharma, il est certain que les voix en nombre incalculable,
celles des bouddhistes des quatre
congrégations adeptes des doctrines erronées, s'élèveraient
à l'unisson pour déverser immédiatement un flot
d'insultes sur moi.
[...] Voilà
pourquoi, depuis plus de vingt ans, je ne cesse de proclamer cela et
de lutter contre ces conceptions erronées, sans craindre ni le
souverain ni les gens du peuple.
Réfuter l'opposition
au Dharma bouddhique pour se libérer de ses fautes passées (Sado, 1273
à Shijo Kingo)
Parmi les enseignements mensongers,
arrachant les yeux et abusant l'esprit de tous les Japonais, en définitive,
il n'en existe pas de plus erroné que celui que professent les
maîtres du Shingon.
L'unité
de mari et femme (Minobu, le 27 janvier 1275, à Nichigen-nyo)
Toutes
ces écoles admettaient que par rapport au sutras Agama*, Hannya*, Vimalakirti et Shiyaku, le Sutra du Lotus était l'expression de
la vérité, un "enseignement complet" énonçant
des principes corrects. Mais elles maintenaient que, comparé
au Sutra du Nirvana,
il représentait un enseignement dont la vérité n'est pas éternelle, un sutra incomplet contenant certains principes
erronés.
[...] Un jeune moine modeste du nom de Zhiyi* qui fut connu par la suite sous le nom de Grand-maître* Sage du Tiantai. Il réfuta les enseignements erronés des
écoles du Sud et du Nord, et établit clairement que, parmi
les enseignements sacrés exposés par Shakyamuni de son
vivant, le Sutra du Lotus est le plus élevé.
[...] Zhanlan* fit remarquer : "Pour réfuter les conceptions erronées et pour établir la vérité le Chu Ron* n'est
en rien comparable au Sutra du Lotus."(réf.)
[...] "Quand [Hanguang], en compagnie d'Amoghavajra*,
voyageait en Inde, un moine lui posa la question : "En Chine, il
y a les enseignements de Zhiyi* qui permettent de faire la distinction entre ce qui est erroné de ce qui est correct, et d'élucider la différence entre
les enseignements incomplets et parfaits. Ne serait-il pas bon de les
traduire pour les propager dans ce pays ? "
[...] Le Grand-maître* Saicho* naquit au Japon et vécut sous le règne de l'empereur Kammu.
Il réfuta les enseignements erronés acceptés au
Japon pendant quelque deux cents ans, depuis le règne de l'empereur Kimmei. Il restaura les principes
de la sagesse et de la méditation parfaites enseignés
par le Grand-maître* Zhiyi*,
et, de plus, déclara sans valeur les trois sanctuaires pour l'ordination selon les préceptes du Hinayana,
introduits au Japon par le moine Ganjin,
faisant construire à leur place, sur le Mont Hiei, le kaidan pour l'ordination selon les préceptes
du Mahayana menant à
l'Éveil parfait et immédiat.
[...] 2 Ainsi,
en bénéficiant de préjugés favorables, l'enseignement
erroné de Kukai* n'a jamais été réfuté.
[...] 2 Les moines
de l'école Zen, profitant
de la situation, se prétendirent "gardiens des préceptes"(note) et, trompant les gens, se donnèrent des airs si respectables
que, même quand leur folie les poussait à formuler des
principes absurdes, on ne comprit pas qu'ils exposaient des enseignements
erronés.
[...] 2 L'école Shingon est une source de difficultés
beaucoup plus graves que les deux autres dont je viens de parler. Sa
doctrine est extrêmement erronée et je voudrais en discuter
ici les grandes lignes.
[...] 2 Avec le
passage des années, la racine frauduleuse de ces enseignements
erronés de l'école Shingon aurait pu rester bien cachée.
[...] 2 Ces conceptions
erronées de Kukai* furent transmises jusqu'à Shokaku-bo le fondateur du temple Dembo-in, qui déclara dans son Shariko
Shiki [compilation de discours prononcés au cours de cérémonies
en l'honneur des reliques du Bouddha] : "Le bouddha véritablement
honorable et digne de respect est celui du Mahayana
de la non-dualité. Le bouddha aux trois corps d'âne ou de boeuf (note) n'est même pas digne de tirer son chariot. L'enseignement véritablement
mystique et profond est celui du mandala des deux Mondes. Les maîtres
des quatre enseignements du véhicule exotérique ne sont
même pas dignes de porter les sandales de ceux qui enseignent
le mandala ! "
[...] 2 Le roi
leva les yeux au ciel, puis se jeta sur le sol, plein de remords, et
dit : "Nous avons eu la chance d'entendre tout cela de votre bouche
et de nous débarrasser de nos conceptions erronées. Mais,
puisque le roi qui m'a précédé [mon père]
s'est laissé totalement abuser par cet homme, il doit être
maintenant tombé dans l'enfer avici ! "
[...] 2 Finalement, j'ai été
traîné dans les ruelles de Kamakura et je me suis écrié : "Divinités Nitten et Gatten, vous êtes bien
là, dans le ciel mais vous laissez Nichiren subir de grandes
persécutions. Serait-ce parce que je ne suis pas le Pratiquant
du Sutra du Lotus ? Si c'était le cas, j'abandonnerais
immédiatement ma croyance erronée. Mais si je suis bien
le Pratiquant du Sutra du Lotus, donnez-en immédiatement
la preuve !
Le choix en
fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275
; adressé à Yui)
Ces enseignements brahmaniques résultaient d'une compréhension erronée des divers sutras enseignés par les bouddhas qui précédèrent
le Bouddha Shakyamuni. La situation d'aujourd'hui est tout à
fait comparable.
[...] Les sutras Daijuku, Konkomyo*, Ninno*, Shugo Hatsunaion et Saishoo rapportent
que, au début de l'époque des Derniers
jours du Dharma,
si une personne pratiquant l'enseignement véridique apparaît,
les croyants des enseignements erronés s'en plaindront au souverain
et à ses ministres, et ceux-ci, sur la foi de ces dénonciations,
rabaisseront l'unique défenseur du véritable Dharma, l'attaqueront,
le condamneront à l'exil, ou même à l'exécution.
La prière pour
la pluie des trois maîtres du Tripitaka (Minobu,
22 juin 1275 au nyudo Nishiyama)
Si l'on fixe son esprit sur le véritable Dharma, il reste
possible de se libérer de cet enfer avici.
Tandis qu'un autre, en s'opposant au Dharma d'une profondeur insondable,
ne parviendra pas à s'en délivrer pendant d'innombrables kalpas. Au contraire, si une personne
permet aux autres de s'éveiller à un tel enseignement
et d'avoir foi en lui, il est leur
père et leur mère, ainsi qu'un bon
ami bouddhique. C'est une personne de sagesse. Après la disparition
du Bouddha, en corrigeant les conceptions erronées et les théories
nuisibles, elle permet aux autres d'entrer dans la Véritable
voie, manifestant elle-même une foi pure dans les Trois
trésors, et commettant des actes méritoires qui conduisent
à l'Éveil."
La question
à approfondir jour et nuit (Minobu,
28 août 1275 ? , Toki Jonin)
Au cours du débat, Jizang fut totalement vaincu, et
renonça dès lors à ses croyances erronées.
Afin d'expier la grave faute commise envers le Dharma correct et ceux
qui la pratiquaient, il rassembla plus de cent maîtres éminents
et supplia Zhiyi* de les instruire.
[...] J'ai étudié
de manière approfondie les sutras Vairocana*, Kongocho*, Soshitsuji* et autres sur lesquels s'appuie l'école Shingon,
mais je n'ai rien trouvé dans ces écrits qui justifie l'affirmation
qu'ils sont supérieurs au Sutra du Lotus. Cette affirmation
ne fait que reprendre la conception erronée défendue par Shubhakarasimha*, Vajrabodhi*, Amoghavajra*, Kukai*, Ennin*, Enchin et d'autres. Maintenant,
plus que jamais, je comprends que la Véritable intention des bouddhas
Shakyamuni et Vairocana* était
de placer le Sutra du Lotus au-dessus de tous les autres sutras.
Quand Kukai*,
fondateur de l'école Shingon au Japon, ainsi que Ennin* et Enchin, se rendirent en Chine
[sous la dynastie Tang], Huiguo et Faxian leur léguèrent
les principes erronés d'abord défendus par Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra*.
[...] Bien que
n'étant pas dans le courant principal du Shingon,
vous avez néanmoins servi un maître de cette école.
Vous avez vécu de nombreuses années dans une maison dont
la famille pratiquait une doctrine erronée, et mois après
mois, votre esprit a été contaminé par les mauvais
maîtres.
La Guérison
des Maladies Karmiques (Minobu,
3 novembre 1275, à Ota Jomyo)
Ils ont
en outre foi en la capacité des prêtres du Shingon à vaincre les désastres et font des offrandes aux prêtres
du Ritsu dans l’espoir de faire
échapper le pays aux calamités. C’est là une
grave erreur : cela équivaut à jeter de l’huile
sur un feu dans l’espoir de l’éteindre ou verser de
l’eau afin de faire fondre la glace alors que cela ne fait qu’en
augmenter le volume. Plus ils croiront avec ferveur dans les enseignements
erronés, plus les difficultés du Japon seront grandes.
Réponse à
Gonin (Minobu, le 26 décembre
1275)
Le Sutra
Hatsunaion dit : "Vous pouvez être mal habillé
et mal nourri, chercher en vain la richesse, être né
dans une famille pauvre ou aux conceptions erronées, ou même
être persécuté par votre souverain. C'est grâce
aux bienfaits obtenus en protégeant le Dharma que l'on peut alléger en cette
vie nos souffrances et rétributions."
[...] Conformément à la description
du sutra, notre opposition passé au Dharma peut provoquer notre
naissance dans une famille pauvre ou aux conceptions erronées,
ou entraîner des persécutions par notre souverain. On
entend par "famille aux conceptions erronées" celle
qui s'oppose au vrai Dharma, et "les persécutions par
le souverain" signifie vivre sous le règne d'un mauvais
roi. C'est à ces deux souffrances que vous êtes confrontés
actuellement. Afin d'expier vos oppositions passées, vous subissez
l'opposition de vos parents qui ont des croyances erronées,
et devez vivre à l'époque d'un souverain qui persécute
le Pratiquant du Sutra du Lotus. Le Sutra est absolument
clair sur ce point.
Lettre aux Frères (Minobu, 16 décembre 1275 aux
frères Ikegami)
Mais si nous nous en tenons aux termes mêmes de cet édit,
nous devrions considérer que ce sont plutôt Ennin* et Enchin qui se sont opposés
à leur maître Saicho*.
Il est extrêmement troublant pour moi de porter des accusations
aussi graves, mais, si je ne le fais pas, la valeur relative qu'il faut
accorder au Sutra Vairocana* et au Sutra du Lotus continuera à être inversée,
comme elle l'est à présent. C'est pourquoi je réfute
ces conceptions erronées au risque de ma vie.
[...] On trouve des affirmations
semblables dans le Sutra Saishoo, et dans les sutras Daijuku etNinno*. D'après
ces divers sutras, si le dirigeant d'un pays persécute les pratiquants
du Dharma correct et soutient ceux qui pratiquent les enseignements
erronés, les rois du Ciel Bonten et Taishaku, Nitten et Gatten et les quatre
Rois du Ciel entreront dans le corps des dirigeants sages de pays
voisins et attaqueront ce pays.
[...] Les vents néfastes
provoqués par ces trois hommes sont devenus le terrible vent
que font souffler tous les maîtres du Shingon à travers la Chine et le Japon. Par conséquent, la grande
tempête qui s'est élevée, le douzième jour
du quatrième mois de la onzième année de Bun'ei (1274), fut peut-être un vent contraire suscité par les
prières faites pour la pluie par Kaga
Hoin, du sanctuaire d'Amida,
l'un des moines les plus éminents du temple To-ji.
Ainsi, les enseignements erronés de Shubhakarasimha*,
de Vajrabodhi* et d'Amoghavajra* ont été transmis sans la moindre altération. Vraiment,
quelle étrange coïncidence !
[...] En Inde, le roi Ajatashatru renonça à ses anciennes conceptions erronées et
devint un disciple du Bouddha.
[...] Moi aussi je m'émerveille devant de tels prodiges, et je voudrais
admirer ses mérites. Par le passé également, certains
hommes ont maîtrisé de tels pouvoirs surnaturels. Mais
de tels phénomènes extraordinaires n'indiquent en aucune
manière si une personne comprend le Dharma bouddhique de manière
correcte ou erronée.
[...] Le Kujakukyo no Ongi fut écrit par Shinzei,
un disciple de Kukai*,
c'est donc un texte peu fiable. Comment une personne aux conceptions
à ce point erronées se serait-elle donné la peine
de lire les écrits des courtisans, des nobles ou d'Encho* pour appuyer son récit ?
Mais tout cela semble presque
anodin comparé aux rétributions qui vont suivre. Il ne
fait pour moi aucun doute que [s'ils continuent à faire appel
aux enseignements erronés du Shingon]
tous les habitants du Japon sans exception, du plus modeste au plus
haut placé, connaîtront le désastre de l'invasion
par un pays étranger.
Traité
sur la dette de reconnaissance (Minobu,
le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)
Cette défaite
ne fut pas un simple accident. Elle eut lieu parce que les nobles courtisans
avaient foi dans les enseignements erronés de Kukai*,
dans les doctrines fallacieuses de Ennin* et de Enchin et parce que les
moines des monastères du Mont Hiei, To-ji et Onjo-ji s'allièrent aux nobles en faisant des prières contre le shogunat de Kamakura.
Ainsi, "les malédictions revinrent frapper ceux qui les
avaient formulées"(réf.)
[...] Devant
ces critiques, mes disciples furent fortement découragés
et dirent que ma condamnation des autres
écoles était trop radicale. Mais je leur répondis : "Attendez encore un peu. Si des prières fondées sur
les enseignements erronés de Kukai* pouvaient avoir des effets bénéfiques pour le pays, alors
l'empereur Go-Toba aurait à
coup sur été victorieux dans sa lutte contre le shogunat de Kamakura, et Setaka, le page-fils
favori du prince-moine (dajo) du
temple Ninna-ji, aurait eu la
vie sauve (note).
Sur le comportement
du Bouddha (Minobu,
1276, à Konichi-ama)
Les hommes de
notre époque mauvaise sont si arrogants, si imbus de leurs interprétations
personnelles et si attachés à la renommée et à
la fortune qu'ils craignent de s'attirer le mépris des autres
en devenant les disciples d'une personne de position modeste et en apprenant
d'elle. Ils ne parviennent pas à se détacher de leurs conceptions erronées et semblent condamnés à tomber
dans les voies mauvaises.
Les quatorze oppositions (Minobu,
fin 1276, au nyudo Matsuno Rokuro Zaemon)
Actuellement,
à l'époque mauvaise des Derniers
jours du Dharma,
ce ne sont pas les crimes commis dans le monde profane qui constituent
le plus grand mal, ce sont les croyances erronées du monde religieux.
Le
kalpa de déclin (Minobu, peu après 1276, à
un membre du clan du défunt nyudo Takahashi Rokuro Hyoe)
Si, étant incapable de procurer
des bienfaits aux autres, on les amène de surcroît à
commettre des oppositions qui les font tomber en enfer, on n'agit pas
comme un pratiquant du Sutra du Lotus, mais plutôt comme
une personne aux vues erronées." A pareille
objection, répondez : "Dans le Sutra du Lotus il est
dit que, indépendamment des capacités des gens, à
l'époque des Derniers jours du
Dharma il faut enseigner à tout prix le Sutra du Lotus."
Puis demandez à votre contradicteur comment il interprète
cette exhortation. Appellera-t-il le Bouddha Shakyamuni, le bodhisattva Fukyo, Zhiyi*, Zhanlan* et Saicho* "des personnes aux vues
erronées" ou des non bouddhistes ?
[...] Tous les bouddhas des trois phases de la vie atteignent aussi la bodhéité grâce aux cinq caractères de Myoho Renge Kyo. Ces cinq caractères sont la raison pour laquelle les bouddhas des trois
phases de la vie sont venus en ce monde ; ils sont le Dharma
Merveilleux qui permet à tous les êtres vivants de parvenir
à l'Éveil. En comprenant bien cela, sur la voie qui conduit à
la bodhéité, récitez Namu
Myoho Renge Kyo sans orgueil ni attachement à des conceptions
erronées.
Parvenir directement
à la bodhéité grâce au Sutra du Lotus (Minobu,
mars 1277 ? à Myoho-ama)
Vous pourrez étudier plus tard les doctrines de Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra*,
de Ennin* et de Enchin. Mais cette question-là
est de la plus grande importance, il n'y en a pas de plus essentielle
au monde. Ceux qui ont l'esprit de recherche devraient écouter
ce que je dis. Après quoi, ils pourront rejeter les principes
qui leur sembleront erronés.
[...] Les doctrines
erronées propagées par ces trois maîtres sont généralement
disséminées à partir de trois lieux : To-ji,
Soji-in sur le Mont Hiei, et Onjo-ji.
Si des mesures ne sont pas prises pour interdire les activités
de ces trois temples, le pays sera inévitablement détruit
et ses habitants tomberont dans les mauvaises
voies.
Les
Quatre Etapes de la foi (Minobu ; 10 avril 1277 ( ? )
à Toki Jonin)
"A
la lumière des sutras, il déclare simplement que, parce
que les enseignements erronés d'écoles telles que Shingon, Zen et Jodo,
ainsi que les moines qui s'opposent au Dharma, pullulent dans le pays,
et parce que chacun, du dirigeant à la multitude de ses sujets,
leur accorde sa confiance, les gens sont devenus les ennemis jurés
du Sutra du Lotus et de Shakyamuni, Maître
de la doctrine.
[...] Un homme mérite le nom de sage
parce qu'il fait des remontrances au souverain quand le pays est en
danger, ou parce qu'il corrige les conceptions erronées des autres.
Mais, dans votre cas, il n'y a rien à faire, car, même
si vous remarquiez une erreur quelconque, vous refuseriez sans doute
de la corriger, par crainte des réactions de la société.
[...] Des enseignements
du Nembutsu comme le Sutra
Kammuryoju ont été exposés de manière
provisoire, en préparation du Sutra du Lotus. Ils sont
comme un échafaudage utilisé pour construire une pagode.
Certains pensent que, parce que tous deux font partie du bouddhisme,
leur seule différence réside dans le fait que les uns
furent exposés avant les autres ; mais ils partent de prémisses
totalement erronées. C'est aussi stupide que de vouloir conserver
l'échafaudage même lorsque la pagode est entièrement
construite, ou de dire que les étoiles sont plus brillantes que
le soleil.
Lettre de pétition
de Yorimoto (Minobu,
le 25 juin 1277, requête au seigneur Ema au nom de Shijo Kingo)
Les titres des sutras Agama*,
par exemple, énoncent la conclusion de ces sutras, le principe
que rien n'est constant. Ces titres sont cent millions de fois supérieurs
aux deux caractères qui désignent l'existence et la non-existence
utilisés dans les titres des textes non bouddhiques. [Les disciples
de] 95 écoles non bouddhiques, après avoir entendu les
titres des sutras Agama*,
ont abandonné leurs conceptions erronées et ont reconnu
comme une vérité le principe de l'impermanence.
Ceux qui ont entendu les titres des sutras du Hannya
haramita* se sont éveillés aux trois principes de taiku*,
de tanchu* et de futanchu*.
"Ainsi ai-je
entendu" (Minobu, 28 novembre
1277, à Soya Kyoshin)
Il est dit dans le Sutra que même
des personnes naturellement généreuses agiront de façon
mesquine, et même ceux qui recherchent la Voie adopteront des croyances erronées. En pareil cas, sans même parler des
conflits entre étrangers, les sutras nous apprennent que père
et mère, mari et femme, frère aîné et frère
cadet s'affrontent avec autant de violence qu'un chasseur et un daim,
un chat et une souris, ou un faucon et un faisan.
[...] A propos
de cet enseignement extrêmement nuisible [le Shingon]
: les trois grands maîtres - Kukai*, Ennin* et Enchin - ont contredit les
paroles d'or de Shakyamuni qui désignent le Sutra du Lotus comme le sutra le plus élevé. Ils ont développé
une théorie erronée consistant à dire que le Sutra
du Lotus ne se place qu'au deuxième ou troisième
rang, tandis que le Sutra Vairocana* est
le plus élevé. En prêtant foi à ces conceptions
erronées, les empereurs détruisirent le pays en même
temps qu'eux-mêmes en cette vie-ci, et se condamnèrent
aux souffrances incessantes de l'enfer dans la suivante.
La conversion d'un
père (Minobu en 1277 à
Ikegami Hyoe-no-sakan Munenaga)
Mais, en y réfléchissant,
j'ai trouvé la réponse la plus plausible. Même lorsque
l'on étudie le bouddhisme, il reste difficile de le pratiquer
correctement, soit en raison de sa propre ignorance, soit parce que,
même si l'on est sage soi-même, on ne sait pas que les conceptions
du maître que l'on suit sont erronées.
[...] Parce que
le shogunat de Kamakura l'emporta sur les enseignements erronés [du Shingon]
et sur les personnes mauvaises, il aurait pu prospérer pendant
dix-huit générations de plus, jusqu'au règne du
centième roi comme il avait été promis [par le
bodhisattva Hachiman]. Mais il s'est converti à son tour aux
mêmes enseignements erronés des mauvais maîtres [auxquels
il s'opposait autrefois].
Lettre à Misawa (Minobu,
le 23 février 1278 à Misawa)
En définitive, si les moines des écoles erronées du Shingon, du Zen et des autres écoles sont
convoqués et rassemblés pour débattre avec moi,
le vrai et le faux seront alors clairement établis, et tous les
habitants du Japon deviendront mes disciples et bienfaiteurs.
Réponse
aux disciples (Minobu
le 21 mars 1278, aux croyants vivant à Kamakura)
Pourtant,
des moines comme Shubhakarasimha* de l'école Shingon et
les maîtres du Zen ont trahi
cette règle et dénigré le Sutra du Lotus.
La nation japonaise tout entière s'est convertie à leurs
enseignements, s'égarant dans des voies erronées de la
même manière qu'elle s'était laissé tromper
par Masakado et Sadato.
Le pays se trouve maintenant au bord de la ruine parce qu'il est devenu,
depuis des années, l'ennemi juré du Bouddha Shakyamuni,
du bouddha Taho et des bouddhas
des dix directions. De plus, il persécute celui qui réfute
ces enseignements erronés. Parce que de telles offenses s'accumulent, notre pays encourra bientot la punition du Ciel.
L'enseignement pour
l'époque des Derniers Jours du Dharma (Minobu,
le 1er avril 1278, à Nanjo Tokimitu)
On lit
dans le Sutra : "Ils manifesteront les trois
poisons et sembleront attachés à des philosophies
erronées. C'est ainsi que mes disciples pourront sauver les hommes."(réf.)
Sur les Fleurs et
les Graines (Minobu,
avril 1278, à
Joken-bo et Gijo-bo)
Bien qu’ils
[les masses populaires] aient échoué à distinguer les enseignements corrects
des enseignements erronés, ils furent assez impudents pour réfuter
tous les sutras des autres écoles bouddhiques. L’école Jodo abandonna le travail de toute
une vie du Bouddha Shakyamuni et fonda l’école de la "Terre
pure" basée sur sa popularité dans le peuple. Au
sens figuré, elle loue l’esprit des insensés et se
débarrasse des vrais sages.
[...] Le critère de jugement sur les enseignements bouddhistes
est devenu hasardeux et obscur, si peu nombreux sont ceux qui pouvaient
prononcer un jugement honnête pour savoir si un enseignement bouddhiste
était correct ou erroné. Il en résulta des implications
en politique intérieure, qui ont mené, à la fin,
à l’invasion du Japon par une puissance étrangère.
Moi [Nichiren],
je suis arrivé à la conclusion, après avoir ré-examiné
cet incident, que le camp de la cour impériale a perdu la guerre
parce qu’ils ont adressé des prières selon les principes
de l’école Shingon qui sont erronés, mensongers et déviés. Même
s’il n’y avait eu qu’une personne pour offrir une prière
à une loi aussi peu fiable, cette prière pourrait causer
un tel désastre que même une nation pourrait être ruinée
– à plus forte raison quand le dirigeant adresse des prières,
à l’unisson avec 300 moines, au Dharma de l’école Shingon qui considère le Sutra du Lotus comme son plus grand ennemi !
[...] Les années
passant, les enseignements erronés de l’école Shingon qui ont causé la catastrophe, se sont progressivement répandus
dans la région de Kanto, où les moines du Shingon,
devenus des administrateurs de grands temples, ont commencé à
propager leur enseignements erronés. Dans cette région,
la plupart des gens qui sont issus de samouraïs rustres n’ont ni la connaissance, ni la capacité pour comprendre
la différence entre enseignements véritables et enseignements
faux, mais ils croient simplement que les Trois
trésors, - le Bouddha, le Dharma et le Sangha,
devraient être respectés.
Questions
- réponses concernant l’objet de vénération (Minobu,
septembre 1278 à
Joken-bo)
De plus,
un enseignement erroné majeur, appelé Zen,
et un enseignement erroné mineur, appelé Nembutsu,
ont rejoint la doctrine grandement nuisible du Shingon ; et ces mauvaises écoles influencent désormais le pays
tout entier.
[...] Moi, Nichiren,
comprenant bien tout cela, et redoutant la mise en garde donnée
à "celui qui trahit le bouddhisme"(réf.) et à
celui qui "tombera en enfer avec..." (note), j'ai tenté d'informer
le gouvernement du pays de l'ensemble de cette situation. Mais, abusés
par les doctrines erronées, tous refusent de me croire. Au contraire,
les autorités sont devenues des ennemis mortels [du Sutra
du Lotus].
[...] Maintenant, un Pratiquant
du Sutra du Lotus est apparu. De sorte que les habitants du
Japon, au comble de l'ignorance,
ajoutent maintenant l'arrogance. Ils favorisent les enseignements erronés et haïssent l'enseignement correct. Dans un pays à ce point
dominé par les trois poisons,
comment paix et stabilité pourraient-elles s'établir ?
Le roi Rinda (Minobu,
le 17 août 1279 à Soya Doso, fils de Soya Kyoshin)
Maintenant,
moi, Nichiren, j'ai révélé que les trois Grands-maîtres Kukai*, Ennin* et Enchin* affirment effrontément dans leurs écrits que le Sutra
du Lotus émane du monde de l'obscurité, qu'il est
une doctrine erronée et fallacieuse. Si ce que dit le Sutra
du Lotus est véridique, qu'adviendra-t-il alors, à
votre avis, de tous les moines du Mont Hiei, de To-ji, de Onjo-ji,
des sept temples majeurs de Nara et des autres 11 037 temples à travers tout le Japon ? Si l'on s'en tient aux exemples que je viens de citer, il ne fait aucun
doute qu'ils tomberont dans la grande citadelle de l'enfer avici.
[...] Voilà
ce qu'il advient à un pays dont les habitants s'opposent au Dharma. Ses habitants
sont comparables à ceux qui vivaient à l'époque
des Derniers jours du Dharma du
bouddha Daishogon, ou à
l'époque impure du bouddha Shishionno*.
Ou, si l'on doit en croire ce qui est mentionné dans le Sutra
Ho'on* , les gens mangeront non seulement la chair de leurs propres parents,
frères ou sœurs défunts, ou de n'importe quel autre
mort, mais aussi des créatures encore vivantes. Le
Japon, de nos jours, est devenu précisément un pays de
ce genre. Nombreux sont ceux qui, parmi les maîtres du Shingon,
les adeptes du Zen ou du Ritsu,
y mangent de la chair humaine. Cela est entièrement dû
aux enseignements erronés du Shingon.
Lettre à
Akimoto (Minobu,
le 27 janvier 1280, à Akimoto)
Au début, tous ceux qui rencontrent ce sutra semblent avoir
une croyance sincère, mais à mi-chemin, cette croyance
s'affaiblit ; ils ne respectent plus le moine, cessent de lui faire
des dons, tombent dans l'arrogance et se forgent des conceptions erronées.
Lettre à Niike (Minobu,
février 1280 à Niike Saemon no jo)
Parmi les
adeptes des quatre-vingt quinze sortes d'écoles non bouddhiques (note) beaucoup étaient certainement honnêtes et sages. Mais parce
qu'ils croyaient en des enseignements erronés, légués
par les deux divinités et les trois ascètes,
ils furent condamnés à renaître dans les voies
mauvaises de l'existence.
[...] Ainsi, l'époque devint-elle peu à peu
celle de la rébellion des inférieurs contre leurs supérieurs,
et ces théories erronées se répandirent dans le
pays entier. Cela entraîna de nombreuses personnes dans les mauvaises
voies de l'existence. Les divinités perdirent peu à
peu toute autorité, trouvant de nouveau difficile de protéger
même ceux qui leur adressaient des prières.
Il est bien difficile pour une personne au savoir limité
de déterminer ce qui est correct et ce qui est erroné.
En essayant de le faire, je suis assuré d'acquérir une
mauvaise réputation dans tout le pays et d'attirer sur moi de
grandes difficultés. Néanmoins, à la lumière
du bon sens, je m'efforcerai d'établir ce qui est correct et
ce qui est erroné.
[...] Si, parmi
les principes que j'avance, il en est un sur cent, un sur mille, qui
s'accorde avec le Dharma correct, pourquoi les divinités ne viennent-elles pas à mon aide ? Et si les enseignements
de Kukai* et des autres sont erronés, tous les habitants du Japon subiront
la rétribution de naître aveugles (note). Les êtres célestes
n'éprouveront-ils pas alors la plus grande pitié pour
eux ?
Le principe de l'atteinte
de la bodhéité sans changer d'apparence (Minobu,
en 1280? , à Myoichinyo)
De tels
principes étaient aussi différents de ceux de l'école
de Zhiyi* que le feu de l'eau. Mais à cette époque-là, les
Grands-maîtres Zhiyi* et Guanding* n'étaient plus de ce monde et leurs successeurs n'étaient
pas de taille à réfuter les principes erronés.
L'école Tendai semblait
donc déjà vaincue.
Le corps et
l'esprit des simples mortels (Minobu,
à un disciple) |