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Extraits de gosho sur

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réalité ultime / relative - vérité ultime
 

Goho : Véritable réalité de la vie

Il n'y a pas de différence entre un bouddha et un simple mortel. Dans l'illusion, on est simple mortel, mais, une fois éveillé, on est bouddha. Un miroir terni brillera comme un joyau si on le polit. Un cœur maintenant assombri par les illusions nées de l'obscurité fondamentale de la vie est comparable à un miroir terni mais, si on le polit, il devient immanquablement un clair miroir qui reflète l'Éveil à la vérité immuable. (note) Faites surgir une foi profonde et polissez votre miroir sans relâche, jour et nuit. Comment le polir  ? Seulement en récitant Namu Myoho Renge Kyo.
[...] Le Sutra du Lotus est le roi des sutras, parfait du point de vue scripturaire comme du point de vue théorique. Ses caractères sont la réalité de la vie, et la réalité de la vie est myoho, le Dharma Merveilleux. On l'appelle Dharma Merveilleux parce qu'il élucide la relation d'inclusion mutuelle entre une vie et tous les phénomènes. C'est ce qui fait de ce sutra la sagesse de tous les bouddhas.
[...] Que désigne donc Myo  ? C'est uniquement la nature mystérieuse de notre vie, d'instant en instant, que l'on ne peut saisir par la pensée ni exprimer par les mots. Si vous vous interrogez sur la nature de votre esprit à un moment donné, vous ne percevez ni couleur ni forme prouvant qu'il existe. Mais vous ne pouvez pas non plus dire qu'il n'existe pas, car diverses pensées ne cessent de se présenter à vous. La vie est une réalité difficile à saisir qui échappe aux mots et aux concepts d'existence comme de non-existence. Elle n'est ni existence, ni non-existence, et pourtant manifeste tantôt l'un de ces aspects, tantôt l'autre. C'est la réalité mystique de la Voie du milieu, réalité unique de toutes choses. On appelle Myo la nature mystérieuse de la vie et Ho ses manifestations. Renge, la fleur de lotus, symbolise la nature mystique de ce Dharma. Lorsque vous réalisez que votre propre vie est le Dharma Merveilleux, vous réalisez que celle des autres l'est également. Cet Éveil s'exprime par Kyo, le Sutra merveilleux. C'est le roi des sutras, la voie directe vers l'Éveil, car il explique que l'ainsité de notre esprit, d'où naissent le bien comme le mal, n'est autre que la réalité du Dharma Merveilleux.
Sur l'atteinte de la bodhéité (1255, à Toki Jonin)

Définissant l’Éveil, il est dit que se connaître soi-même, c’est devenir bouddha. Se connaître soi-même, c’est percevoir notre réalité de bouddha à l’origine. L’intégralité des êtres, qu’ils soient grillon, fourmi, moustique ou taon, tout être doté de vie, est constitué des dix-huit domaines : les six racines, les six objets et les six consciences. Ces êtres expriment l’union harmonieuse des cinq agrégats. Un commentaire dit : “On appelle être*, l’union harmonieuse des cinq agrégats”. Ces cinq agrégats relèvent en effet des douze liens causaux.
Les douze liens causaux (1256 )

Même sans contempler sa pensée, lorsqu’on lit, comme je l’ai dit au début : shoi shoho nyoze so nyo (tous les dharmas sont ainsi, l’aspect de la réalité), l'Aisi (nyo), représentant le principe de la vacuité (kutai), notre aspect (so), notre nature (sho), notre entièreté (tai), notre énergie (riki), fruits de notre karma du passé, dotés des quatre vingt huit sbires des égarements de la vue et des quatre vingt un égarements de la pensée, par cette vacuité deviennent le Corps du Dharma* de l’Ainsi-Venu.
La doctrine d’Ichinen Sanzen, 1258

Nous, simples mortels, résidons tous dans l'océan des souffrances de la vie et de la mort depuis le temps sans commencement. Mais maintenant que nous sommes devenus pratiquants du Sutra du Lotus, nous ne manquerons pas de devenir des bouddhas éveillés à la réalité corps-esprit qui existe depuis le passé sans commencement. Nous révélerons la nature immuable inhérente en nous-mêmes, ainsi que la sagesse mystérieuse nous permettant de prendre conscience du Dharma Merveilleux.
L'Exil d'Izu (juin 1261 à Funamori Yasaburo)

Pour cette raison, Zhiyi* déclare  : "Après que l'Ainsi-Venu atteignît l'Éveil, pendant quarante ans et plus, il ne révéla pas la vérité. Avec le Sutra du Lotus, pour la première fois, il révéla la vérité."(réf.) Autrement dit, pendant quarante ans et plus après la venue de l'Ainsi-Venu en ce monde il ne révéla pas le véritable enseignement. Dans le Sutra du Lotus, il révéla pour la première fois la Véritable voie qui conduit à l'atteinte de la bodhéité.
[...] Mais la manière dont les prières sont offertes à notre époque est exactement l'inverse de ce qu'elle devrait être. Les prières se fondent sur des enseignements provisoires, exposés pour la propagation aux époques précédentes, plutôt que sur le Dharma secret de la plus haute vérité, qui doit être propagée à l'époque des Derniers jours du Dharma.
Questions et réponses sur la pratique du Sutra du Lotus (Kamakura ? mars 1263 ? à Nichiji ?)

Après être ainsi très clairement revenu sur ses enseignements antérieurs, il exprima sa véritable intention en disant  : "L'Honoré du monde expose depuis longtemps ses doctrines, il est temps maintenant qu'il révèle la vérité"(réf) et "Pendant longtemps le Tathagata a gardé le silence, il n'a pas enseigné immédiatement la vérité essentielle."(réf.)
Encouragements à une personne malade (décembre 1264, à Nanjo Hyoe Shichiro)

Le joyau exauçant les voeux, bien qu'unique, a le pouvoir de faire pleuvoir dix mille trésors sans en omettre un seul. N'est-ce pas un exemple du rare englobant le multiple  ? Un proverbe populaire dit : "Un engendre mille". Ne comprenez-vous pas le principe en jeu en pareil cas  ? L'important est de savoir si un principe est conforme ou non au véritable aspect de la réalité. Ne restez pas aveuglément attaché à cette question du rare ou du nombreux  !
[...] Les six mille feuilles (note) de commentaires par Zhiyi* et Zhanlan*, comme des guirlandes de joyaux, et plusieurs rouleaux de commentaires de Dao-Sui et Xing-man, aussi précieux que leur pesant d'or, ne vont pas au-delà de cet enseignement. Si vous craignez véritablement le cycle de la vie et de la mort et aspirez au nirvana, si vous persévérez dans votre foi et désirez ardemment entrer dans la Voie, les souffrances du changement et de l'impermanence ne deviendront rien de plus que le rêve d'hier, et la bodhéité deviendra la réalité d'aujourd'hui. Si seulement vous récitez Namu Myoho Renge Kyo, quelle offense pourrait manquer d'être effacée  ? Quel bienfait pourrait manquer d'apparaître  ? C'est là un enseignement véridique, d'une grande profondeur. Vous devriez le croire et l'accepter.
[...] Si, comme vous semblez le dire, il était impossible à quiconque d'obtenir de la bonne fortune avant d'avoir compris la vérité du bouddhisme, personne - depuis les bodhisattvas parvenus à toutes les étapes qui précèdent la bodhéité, jusqu'à ceux qui ne connaissent de l'enseignement que le nom et les mots (note) - ne pourrait obtenir la moindre bonne fortune. Car, comme il est dit dans le Sutra du Lotus "la véritable réalité de tous les phénomènes ne peut être comprise et partagée que par les bouddhas"(réf.).
[...] L'ignorant inclina la tête, joignit les mains et dit : - Désormais, je recevrai et garderai ce roi des sutras de la Vérité unique, et révérerai le Bouddha qui, dans le monde des trois plans, est seul digne d'être honoré, comme mon véritable maître. A partir de ce corps de simple mortel, qui est présentement le mien, jusqu'au moment où j'obtiendrai le corps d'un bouddha, je ne m'écarterai jamais de cette foi.
Conversation entre un sage et un ignorant2 (1265 ? à un samouraï ? )

A propos de Myo, il est dit dans le Sutra du Lotus : Myo "ouvre la porte des enseignements provisoires et révèle le véritable aspect de la réalité."(réf.) Le Grand-maître* Guanding* dit dans ses commentaires : "Myo signifie révéler les profondeurs de la resserre secrète."(réf.) Et à ce propos le Grand-maître* Zhanlan* dit "révéler signifie ouvrir."(réf.) Par conséquent le caractère Myo signifie ouvrir.
Le Daimoku du Sutra du Lotus (1266 à une femme d'Amatsu)

Certains ont encore avancé que, si une personne avait la capacité d'atteindre l'Éveil en croyant au principe "les phénomènes ont une existence réelle"*, il fallait réfuter le principe "les phénomènes sont sans substance"* et affirmer la supériorité de l'enseignement fondé sur le principe que les phénomènes existent réellement (note).
Le savant maître Chan-wou-wei (Kamakura, 1270 à Joken-bo et Gijo-bo)

Les sutras, aussi nombreux que les grains de sable du Gange*, prêchés par le Bouddha pendant les quarante et quelques premières années de son enseignement, appartiennent à une époque où [comme l'a dit le Bouddha lui-même] il n'avait "pas encore révélé la vérité."(réf.) Les huit années pendant lesquelles il enseigna le Sutra du Lotus correspondent à la phrase : "... c'est après un long temps que le Dharma du Vénéré du monde* doit être par lui exposé en sa réalité." (réf.) Ainsi, le bouddha Taho* surgit de la terre pour certifier  :"Tout ce que prêche le Vénéré du monde Shakyamuni est authentique et réel."(réf.)
[...] Par une seule remarque, en un instant, le Bouddha annula ses déclarations antérieures en disant  : "Je n'ai pas encore révélé la vérité."(réf.) Comme un grand vent dispersant les nuages sombres, comme la pleine lune illuminant l'immensité de la voûte céleste, ou comme le soleil brillant dans le ciel bleu, il proclama : "...c'est après un long temps que le Dharma du Vénéré du monde* doit être par lui exposé en sa réalité."(réf.)
[...] Dans les sutras antérieurs au Sutra du Lotus, il est prédit que, dans le futur, divers bodhisattvas-mahasattvas, les êtres humains et célestes parviendront à l'Éveil. Mais ceci n'a pas de réalité plus certaine que celle de la lune que l'on voit dans l'eau et que l'on veut saisir, ou celle de l'ombre que l'on prend pour le corps qui la projette, alors qu'on a perçu seulement l'apparence. La bienveillance du Bouddha y semble profonde mais en réalité elle ne l'est pas.
[...] Mais, après son voyage en Chine, Shubhakarasimha* eut l'occasion de lire le Maka Shikan de Zhiyi* et en retira sagesse et compréhension. Il s'appropria alors le principe d'ichinen sanzen, l'utilisant pour interpréter les passages du Sutra Vairocana* sur "la réalité de l'esprit"
[...] 2 Dushun, Zhiyan, Fa-zang et Cheng-guan de l'école Kegon, qui tous maîtrisaient les trois parties du Tripitaka, établirent que le Sutra du Lotus aussi bien que le Sutra Kegon* rentrent dans la catégorie des Six actions difficiles. Bien qu'étant deux sutra de noms différents, ils sont identiques dans leurs enseignements et principes. C'est comparable au fait que "bien qu'il y ait quatre approches distinctes de la réalité, la vérité (note) à laquelle on parvient est la même."(réf.)
[...] 2 Jizang de l'école Sanron déclara : "Le Sutra Hannya* et le Sutra du Lotus sont des noms différents qui recouvrent une réalité unique, deux sutra exprimant la même vérité."
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

La tour fermée symbolise l'enseignement théorique* et la tour ouverte, l'enseignement essentiel*. Cela représente les deux principes d'objectivité (kyo) et de subjectivité (chi) ou de réalité et de sagesse. Cependant, tout ceci étant assez complexe, je n'entrerai pas ici dans les détails. En bref, on peut dire que les trois catégories d'auditeurs-shravakas de Shakyamuni n'atteignirent l'Éveil qu'en entendant le Sutra du Lotus et en percevant la Tour aux Trésors dans leur propre coeur.
La Tour aux Trésors (Sado, mars 1272 à Abutsu-bo)

Mais qu'entend-on par "la sagesse" de tous les bouddhas  ? C'est le principe de shoho jisso [l'aspet réel est tous les phénomènes] que Shakyamuni expliqua par les dix modalités (dix nyoze) d'expression de la vie. En quoi consiste ce principe  ? C'est Namu Myoho Renge Kyo... Zhiyi* écrivit : "Le profond principe de jisso (aspect réel) est le Dharma primordial (atemporel) de Myoho Renge Kyo". La véritable réalité manifestée dans tous les phénomènes est représentée par les deux bouddhas Shakyamuni et Taho. Taho représente tous les phénomènes et Shakyamuni, l'aspect réel. Les deux bouddhas symbolisent également kyo [l'objet] et chi [le sujet]. Le bouddha Taho représente l'objet et Shakyamuni, le sujet. Bien qu'ils soient deux, ils ne font qu'un dans l'Éveil du Bouddha.
[...] Ces enseignements sont de la plus grande importance. Ils indiquent que les désirs [illusions, troubles] mènent à l'Éveil et que les souffrances de la vie et de la mort s'identifient au nirvana. Vivre Namu Myoho Renge Kyo, même pendant l'union sexuelle entre homme et femme, voilà le principe qui permet de changer les désirs en Éveil et les souffrances de la vie et de la mort en nirvana. Les souffrances ne deviennent le nirvana que si l'on réalise que la réalité de la vie humaine, à travers vie et mort ne peut ni apparaître ni disparaître.
Les désirs mènent à l'Éveil (Sado, le 2 mai 1272 ; à Shijo Kingo)

Zhiyi* écrivit  : "Comprenez bien que les interactions des êtres sensitifs et de leur environnement manifestent toutes la loi de la simultanéité de la cause et de l'effet."(réf.) "Les êtres sensitifs et leur environnement" désignent ici la réalité de la vie et de la mort. La loi de simultanéité de la cause et de l'effet est clairement en jeu dans tout ce qui vit et meurt. Le Grand-maître* Saicho* déclara  : "La naissance et la mort sont l'oeuvre mystérieuse de l'essence de la vie. La réalité ultime de la vie se trouve dans l'existence et la non-existence." Aucun phénomène, ciel ou terre, Yin ou Yang, soleil ou lune, ni les cinq planètes, ni aucune des conditions de vie, du monde-état d'enfer au monde-état de bouddha, rien n'échappe à la naissance et à la mort. Ainsi, la vie et la mort de tous les phénomènes ne sont que les deux phases de Myoho Renge Kyo.
L'héritage du Dharma ultime de la vie (février 1272, à Sairen-bo Nichiji)

On lit encore : "Quand il révéla finalement dans le Maka Shikan comment percevoir la véritable nature de la vie, il utilisa l'expression "trois mille mondes" pour la faire comprendre. C'est la vérité ultime contenue dans ses enseignements. Voilà pourquoi Guanding* déclare dans son introduction : "Le Maka Shikan révèle l'enseignement que Zhiyi* lui-même pratiqua dans les profondeurs de son être. Il avait de bonnes raisons pour parler ainsi. Je souhaite que ceux qui liront le Maka Shikan, en essayant de le comprendre, ne laisseront pas distraire leur esprit par d'autres influences."
[...] Le Sutra Fugen dit : "Ce Sutra du Mahayana est le trésor de tous les bouddhas ; il est l'oeil, le trésor et la graine de vie de tous les bouddhas de l'univers à travers passé, présent et avenir... Persévérez dans la pratique et ne laissez jamais se dessécher la graine de la bodhéité." Il dit encore : "Ce Sutra qui contient tout est l'oeil de tous les bouddhas parce qu'il leur permet d'acquérir les cinq sortes de vision. Puisque les Trois Corps du Bouddha naissent de ce Sutra, c'est le sceau de la vérité ultime qui permet d'entrer dans l'océan du nirvana. Les Trois qualités pures d'un bouddha viennent de ce vaste océan et fertilisent le champ de la bonne fortune pour tous les êtres humains et célestes."
[...] Et, dans le même volume, on lit encore : "Quand il révéla finalement dans le Maka Shikan comment percevoir la véritable nature de la vie, il utilisa l'expression "trois mille mondes" pour la faire comprendre. C'est la vérité ultime contenue dans ses enseignements. Voilà pourquoi Guanding* déclare dans son introduction : "Le Maka Shikan révèle l'enseignement que Zhiyi* lui-même pratiqua dans les profondeurs de son être. Il avait de bonnes raisons pour parler ainsi. Je souhaite que ceux qui liront le Maka Shikan, en essayant de le comprendre, ne laisseront pas distraire leur esprit par d'autres influences."
[...] Le Sutra Fugen dit : "Ce Sutra du Mahayana est le trésor de tous les bouddhas ; il est l'oeil, le trésor et la graine de vie de tous les bouddhas de l'univers à travers passé, présent et avenir... Persévérez dans la pratique et ne laissez jamais se dessécher la graine de la bodhéité." Il dit encore : "Ce Sutra qui contient tout est l'oeil de tous les bouddhas parce qu'il leur permet d'acquérir les cinq sortes de vision. Puisque les Trois Corps du Bouddha naissent de ce Sutra, c'est le sceau de la vérité ultime qui permet d'entrer dans l'océan du nirvana. Les Trois qualités pures d'un bouddha viennent de ce vaste océan et fertilisent le champ de la bonne fortune pour tous les êtres humains et célestes."
Le véritable objet de vénération (Sado, avril 1273 à Toki Jonin)

Tous les êtres et leur environnement dans chacun des dix mondes-états sont eux-mêmes la réalité du Dharma Merveilleux. Question. S'il en est ainsi, peut-on dire que tous les êtres vivants sont, y compris nous-mêmes, simples mortels, des ainsités du Dharma Merveilleux dans son intégralité ? Réponse : Absolument. Il est dit dans le Sutra  : "La réalité de tous les phénomènes consiste en l'apparence (so), la nature (sho)... et leur cohérence* de 1'origine jusqu'à la fin."(réf.)
[...] Ces deux aspects, obscurité et Éveil, sont bien deux phénomènes distincts, mais tous deux régis par un principe unique, celui de la nature essentielle de tous les phénomènes, ou le véritable aspect de la réalité (shoho jisso). C'est comparable à un morceau de cristal. En plein soleil, le cristal attire les rayons et produit du feu. Mais placé sous les rayons de la lune, il produit de simples reflets comparables à de l'eau. Le cristal est une ainsité unique mais les effets qu'il produit varient selon les circonstances. Il en va de même pour le principe mystique du véritable aspect de la réalité (shoho jisso). Il n'existe, en fait, qu'un seul principe véridique [celui de l'Éveil fondamentalement inhérent aux dix mondes-états], mais s'il rencontre de mauvaises influences, il prend l'aspect de l'illusion, et s'il rencontre de bonnes influences, il prend l'aspect de l'Éveil. L'Éveil, c'est l'Éveil à la nature essentielle des phénomènes (ainsité), et l'illusion, c'est l'ignorance de cette nature, l'obscurité fondamentale.
[...] L'obscurité fondamentale est un état illusoire qu'il faut éliminer, tandis que l'Éveil est l'état que l'on s'efforce de manifester. Comment peut-on dire alors qu'elles constituent une seule et même réalité  ? Pour pleinement clarifier ce point, il faut bien comprendre les passages cités précédemment. La comparaison avec un rêve, que l'on trouve dans le 95e volume du Daichido Ron* , et l'exemple, donné par l'école Tendai, du morceau de cristal, cités plus haut, sont deux explications très intéressantes.
[...] Une preuve supplémentaire qu'obscurité et Éveil constituent fondamentalement une réalité unique se trouve dans le passage du Sutra du Lotus  : "Tous ces phénomènes sont des aspects d'un Dharma immuable, et toutes les caractéristiques du monde sont éternelles."(réf.) Il est dit dans le Daichido Ron*   : "l'Éveil et l'obscurité ne sont pas deux choses différentes, deux réalités distinctes. [...] Comprendre cela, c'est ce que l'on appelle la Voie du milieu."
Mais ceux qui croient dans le Sutra du Lotus, l'enseignement véridique, sont l'essence réelle de Myoho Renge Kyo, l'essence mystique du véritable aspect de la réalité. Il est dit dans le Sutra du Nirvana : "Parmi tous les êtres vivants, ceux qui croient en cet enseignement du Mahayana sont appelés peuple du Mahayana."
[...] En d'autres termes, on appelle "essence réelle du Dharma" le principe de la nature réelle des phénomènes, tandis que les images et paraboles représentent l'essence réelle du Dharma Merveilleux telle qu'elle se manifeste dans les phénomènes concrets. Les manifestations équivalent à la véritable réalité, et la véritable essence réelle équivaut à ses manifestations. Ainsi, le Dharma et ses métaphores ne font qu'un. Les passages des traités ainsi que leurs commentaires par l'école Tendai voient tous dans le lotus à la fois le Dharma lui-même et l'image la désignant."
[...] Il est dit dans le Sutra Muryogi : "Ils ne parviendront jamais à l'Éveil insurpassable", ce qui veut dire que le lotus du remplacement des trois véhicules par le Véhicule unique, révélé par le Bouddha dans l'enseignement théorique*, n'avait jamais été exposé avant le Sutra du Lotus. Il révéla donc d'autant moins le lotus de l'essence réelle, les principes de "dépasser le proche pour révéler le lointain", de "la véritable identité [du Bouddha] difficile à concevoir", de l'adéquation de la réalité et de la sagesse" (kyochi myogo) et de "ce qui est inhérent et non créé".
[...] À propos du lotus de "la grande raison unique" [pour laquelle le Bouddha apparut en ce monde] le Grand-maître* Saicho* écrivit : "Le grand sujet unique", coeur et essence même du Sutra du Lotus, est la révélation du lotus. "Unique" signifie qu'il s'agit de la réalité fondamentale [l'essence réelle]. "Grand" indique qu'elle est vaste et intrinsèquement capable de tout inclure. Et "sujet" renvoie à l'aspect réel des phénomènes. Cette grande raison unique, ou "sujet ultime", est la vérité, l'enseignement, la sagesse et la pratique de l'enseignement parfait*, autrement dit le Corps du Dharma*, le Corps de Sagesse* et le Corps de Manifestation* de l'enseignement parfait*.
L'ainsité du Dharma Merveilleux (Sado, 1273 ? à Sairen-bo)

On lit dans le sixième volume du Sutra du Lotus : "Tout ce qui concerne la vie ou le travail n'est en rien différent de la réalité ultime (note)." Commentant la signification sous-jacente de ces citations, Zhanlan* enseigna que, bien que profonds, les deux premiers sutras restent superficiels comparés au Sutra du Lotus. Alors que ces sutras traitent des affaires du monde en termes bouddhiques, le Sutra du Lotus explique que les affaires du monde sont en fin de compte le bouddhisme.
Le don de riz (Minobu, date   73 ? destinataire   ? )

Ni la Terre pure, ni l'enfer n'existent en dehors de nous-même ; ils se trouvent dans notre propre coeur. On appelle bouddha celui qui s'éveille à cette vérité, celui qui l'ignore, simple mortel. Le Sutra du Lotus nous éveille à cette réalité et celui qui croit dans le Sutra du Lotus découvrira que l'enfer même peut se changer en Terre de Bouddha.
[...] Puisque votre défunt mari était un pratiquant de ce Sutra, il est certain qu'il a atteint la bodhéité. Cela ne devrait pas être un grand motif de chagrin. Mais il est naturel d'éprouver du chagrin lorsqu'on est simple mortel. Même les sages ressentent parfois de la tristesse. Lorsque le Bouddha Shakyamuni disparut, ses principaux disciples, qui étaient pourtant éveillés à la réalité de la vie, manifestèrent leur chagrin.
Enfer et bodhéité (Minobu, le 11 juillet 1274 à la mère de Nanjo Tokimitsu)

le Sutra du Lotus enseigne que nous sommes en réalité des bouddhas dotés des trois propriétés illuminées. Autrement dit, il enseigne le principe suprême d'ichinen sanzen. Ainsi, vous devriez établir clairement la supériorité du Sutra du Lotus sur tous les autres enseignements du Bouddha.
Enseignement, pratique et preuve (Minobu, 1274 ? à Sammi-bo)

Pourtant, ce n'est pas moi Nichiren, qui fis ces trois déclarations importantes. Ce fut plutôt, à chaque fois, l'esprit du Bouddha Shakyamuni qui s'empara de moi pour me faire agir ainsi. Et, pour avoir personnellement connu cette expérience, je suis transporté de joie. C'est là le principe primordial d'ichinen sanzen enseigné dans le Sutra du Lotus. Quelle est la signification du passage du Sutra dans lequel il est dit : "Les aspects de la réalité de tous les phénomènes sont l'apparence  ? "(réf.) Parmi les dix modalités d'expression de la vie, nyoze so [l'apparence] est la plus importante. C'est pourquoi le Bouddha apparaît en ce monde. Les sages peuvent lire les présages et ce qu'ils annoncent, comme les serpents connaissent les moeurs des serpents."
[...] Par contre, à notre humble avis, le dirigeant de notre dynastie sacrée (note) a hérité de la tâche confiée il y a bien longtemps par le Bouddha Shakyamuni ; il a étudié en profondeur l'enseignement pur et parfait du Sutra du Lotus afin que les principes de la vérité unique et merveilleuse qu'il expose soient expliqués et clarifiés. Ainsi, nous, les maîtres des six écoles, nous sommes pour la première fois éveillés à cette vérité ultime. Désormais, tous les êtres dotés de vie en ce monde pourront embarquer sur le vaisseau de cette vérité merveilleuse et parfaite et atteindront rapidement l'autre rive. Zengi et les autres moines de notre groupe ont eu la grande chance d'entendre ces enseignements rares grâce à des liens créés par le passé. Sans de profonds liens karmiques, comment aurions-nous pu naître en cette époque sacrée  ? "
[...] Le maître des préceptes Daoxuan du Mont Zhong-nan a fait l'éloge du Grand-maître* Zhiyi* en disant : "Sa connaissance profonde du Sutra du Lotus est comme le soleil de midi éclairant les plus sombres vallées ; il expose les principes du Mahayana avec autant de liberté qu'un grand vent balayant le ciel. Même si les plus grands lettrés se réunissaient par milliers pour s'efforcer de transcrire ses cours merveilleux, ils ne pourraient pas entièrement les comprendre... Ses principes sont aussi clairs qu'un index pointé vers la lune... et tous ses mots découlent essentiellement de la vérité suprême."(réf.)
[...] Par contre, à notre humble avis, le dirigeant de notre dynastie sacrée (note) a hérité de la tâche confiée il y a bien longtemps par le Bouddha Shakyamuni ; il a étudié en profondeur l'enseignement pur et parfait du Sutra du Lotus afin que les principes de la vérité unique et merveilleuse qu'il expose soient expliqués et clarifiés. Ainsi, nous, les maîtres des six écoles, nous sommes pour la première fois éveillés à cette vérité ultime. Désormais, tous les êtres dotés de vie en ce monde pourront embarquer sur le vaisseau de cette vérité merveilleuse et parfaite et atteindront rapidement l'autre rive. Zengi et les autres moines de notre groupe ont eu la grande chance d'entendre ces enseignements rares grâce à des liens créés par le passé.
[...] 2 C'est l'enseignement du Véhicule unique, ainsi appelé parce que l'enseignement profane et l'enseignement bouddhique fusionnent et n'en font plus qu'un seul. L'enseignement ésotérique, à son tour, se divise en deux catégories. La première est celle de l'enseignement théorique*, qui comprend les sutras Kegon*, Hannya*, Vimalakirti, le Sutra du Lotus et du Nirvana. Bien qu'ils enseignent l'inséparabilité des vérités profanes et de la vérité suprême du bouddhisme, ils n'enseignent pas les mudra et les mantra dharani*. La deuxième catégorie est celle de l'enseignement ésotérique à la fois la pratique et théorique.
[...] 2 Ensuite, dans le Maka Shikan, il définit la méditation sur le domaine de l'insondable, plus précisément sur les trois mille mondes présents en un seul instant-pensée, en se fondant sur sa compréhension profonde du Sutra du Lotus. C'est une pratique qui découle de l'Éveil primordial du Bouddha, et représente un principe de vérité inhérent chez tout être.
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

A la vue de simples bateaux de pêche, qu'ils prirent pour des bateaux de guerre mongols, ils furent paralysés par la peur. Une ou deux fois par jour, ils montaient sur les collines pour scruter la mer. Trois ou quatre fois au milieu de la nuit, ils sellaient et dessellaient leurs chevaux. Ils ressentirent l'absolue réalité du monde asura dans leur propre vie.
Lettre aux Frères (Minobu, 16 décembre 1275 aux frères Ikegami)

L'événement annoncé par des présages apparus sous le règne du roi Zhao de la dynastie des Zhou, devint une réalité au terme de mille et quinze longues années (note). Et il ne fallut pas moins de vingt-deux mille ans pour que le rêve du roi Kiriki se réalise. Pourquoi donc s'étonner de ce que des présages annoncent un événement plus de deux mille ans avant qu'il ne se produise ?
Sur les présages (Minobu, 1275, à Shijo Kingo ?)

Souffrez s'il faut souffrir, et goûtez pleinement la joie lorsqu'elle se présente. Considérez la souffrance et la joie comme des réalités inséparables de la vie et continuez à réciter Namu Myoho Renge Kyo, quoi qu'il arrive. Vous connaîtrez alors la joie illimitée que procure le Dharma. Fortifiez votre foi plus que jamais.
Le bonheur en ce monde (Minobu, 27 juin 1276, à Shijo Kingo)

On lit encore dans le même texte  : "Quand vint la nuit, le soleil continua à briller de tout son éclat." Un tel événement est tout à fait exceptionnel. La neuvième année de Konin correspond au règne de l'empereur Saga. Mais où, dans les annales des historiographes de la cour (note), de la Gauche comme de la Droite, trouve-t-on mention de cet événement  ? [Nulle part.] C'est une troisième raison de douter. Même si un tel phénomène avait été noté, il serait difficile de croire à sa réalité. Au cours des vingt kalpa écoulés depuis le kalpa de formation, comme au cours des neuf kalpa du kalpa de continuité, au total tout au long de vingt-neuf kalpa, jamais tel prodige ne s'est produit.
Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)

Le chapitre Hoben* (II), dans le premier volume du Sutra du Lotus, dit : "La sagesse de tous les bouddhas est infiniment profonde et incommensurable."(réf.) Zhiyi* commente : "Infiniment profonde indique la réalité atteinte par le Bouddha, qui est aussi vaste que le lit large et insondable d'une rivière. Parce que le fond de la rivière est infiniment profond, les eaux de la sagesse du Bouddha sont incommensurables."(réf.) Le sutra et son interprétation disent clairement que le chemin de l'Éveil est contenu dans les deux éléments de la réalité (kyo) et de la sagesse (chi). La réalité désigne l'aspect de tous les phénomènes de l'Univers, et la sagesse représente la manifestation parfaite de cet aspect dans la vie de l'individu. Quand la réalité est le lit d'une rivière infiniment large et profonde, les eaux de la sagesse s'écoulent sans fin. l'Éveil est l'adéquation de la sagesse et de la réalité (kyo chi myogo). Tous les sutras exposés avant le Sutra du Lotus sont des enseignements provisoires, qui ne peuvent conduire à l'Éveil parce qu'ils séparent sagesse et réalité. A l'inverse, le Sutra du Lotus lie les deux.
[...] Que sont alors ces deux éléments de réalité et de sagesse  ? Simplement Namu Myoho Renge Kyo. Shakyamuni fit appel aux bodhisattvas Surgis-de-Terre, ses disciples depuis le passé illimité, pour leur transmettre ce Dharma, essence de ses enseignements.
[...] Le Sutra du Lotus dit que le bodhisattva Jogyo et les autres bodhisattvas Surgis-de-Terre apparaîtront pendant les cinq cents premières années des Derniers jours du Dharma pour propager le Dharma mystique, cristallisation de la réalité et de la sagesse.
Mise en Garde contre l'Offense au Dharma (Minobu, août 1276, au nyudo Horen)

Comprenant que, dans l'illusion, on est dans un rêve dont on s'éveille par la bodhéité, Sessen Doji décida de s'éveiller de l'illusion d'un monde transitoire, et de rechercher la réalité de la bodhéité. Il se retira donc dans la montagne et s'absorba dans une méditation profonde, balayant la poussière des illusions et se consacrant, de toutes ses forces, à la recherche du Dharma bouddhique.
Les quatorze oppositions (Minobu, fin 1276, au nyudo Matsuno Rokuro Zaemon)

Zhiyi* indique  : "La vie à chaque instant est dotée des dix mondes-états."(réf.) Guanding* affirme  : "Le Bouddha considérait cette doctrine comme la raison ultime [de sa venue en ce monde]. Comment pourrait-elle être facile à comprendre  ? "(réf.) Zhanlan* ajoute  : "C'est la révélation ultime de la vérité finale et suprême."(réf.) Il est dit dans le Sutra du Lotus  : "[Et tout ce que le Bouddha enseigne pour l'avoir compris] ne s'écarte en rien de l'aspect réel."(réf. Zhiyi* interprète cela en disant  : "Ce qui concerne le travail et la vie quotidienne n'est en rien différent de la réalité ultime."(réf.) Le sage n'est pas celui qui pratique le bouddhisme en dehors des règles de la société mais plutôt celui qui, grâce à une compréhension profonde du monde, connaît la meilleure manière de s'y comporter.
[...] Zhiyi* indique  : "La vie à chaque instant est dotée des dix mondes-états."(réf.) Guanding* affirme  : "Le Bouddha considérait cette doctrine comme la raison ultime [de sa venue en ce monde]. Comment pourrait-elle être facile à comprendre  ? "(réf.) Zhanlan* ajoute  : "C'est la révélation ultime de la vérité finale et suprême."(réf.)
Le kalpa de déclin (Minobu, peu après 1276, à un membre du clan du défunt nyudo Takahashi Rokuro Hyoe)

Toutefois, il n'y a pas moins de cinq ou sept mille volumes de sutras. Puisqu'il s'agit là des enseignements d'un seul bouddha, on pourrait penser qu'ils ne constituent essentiellement qu'un seul sutra. Pourtant, le bouddhisme se divise en huit écoles, si l'on inclut Kegon et Shingon, et en dix écoles, si l'on inclut Jodo et Zen. Même si ces écoles représentent diverses voies pour y parvenir, je présume que, en définitive, elles devraient exprimer une vérité unique.
Lettre de pétition de Yorimoto (Minobu, le 25 juin 1277, requête au seigneur Ema au nom de Shijo Kingo)

Le Sutra définit ce principe par la phrase  : "Tous les phénomènes révèlent la véritable réalité"(réf.) (shoho jisso). Zhanlan* déclare  : "L'aspect réel est immanquablement présent dans tous les phénomènes ; dans tous les phénomènes sont immanquablement en jeu les dix modalités d'expression de la vie (nyoze). Ces dix modalités opèrent immanquablement dans les dix mondes-états et les dix mondes-états caractérisent immanquablement à la fois le sujet et son environnement."(réf.) Zhiyi* déclare  : "Le principe profond de l'"aspect réel" est le Dharma originel de Myoho Renge Kyo." Le Grand-maître* Saicho* écrivit  : "La réalité d'ichinen sanzen est le Bouddha qui a obtenu l'Éveil par lui-même et ce Bouddha n'est doté d'aucun attribut extraordinaire."(réf.) Par conséquent, ce Gohonzon est le mandala suprême sans précédent, car pendant plus de deux mille deux cent vingt ans après la mort du Bouddha, il ne fut jamais révélé.
[...] Ne cherchez jamais ce Gohonzon en dehors de vous-même. Il n'existe que dans notre chair, en nous, êtres ordinaires, qui gardons le Sutra du Lotus et récitons Namu Myoho Renge Kyo. Le corps est le palais de la neuvième conscience, réalité inchangeable qui régit toutes les fonctions de la vie. Etre "doté des dix états" signifie que tous les dix états, sans exception, sont contenus dans le seul état de bouddha. Voilà pourquoi on appelle le Gohonzon mandala. Mandala est un mot sanscrit qui signifie "possession parfaite" ou "monceau de bienfaits". Le Gohonzon n'existe que dans la seule foi. Comme il est dit dans le Sutra  : "C'est seulement par la foi que l'on peut accéder à la bodhéité."(réf.)
Le Véritable Aspect du Gohonzon (Minobu, 23 août 1277, à Dame Nichinyo)

Continuer [comme vous le faites] à servir votre seigneur, cela équivaut à pratiquer le Sutra du Lotus jour et nuit. C'est d'une grande sagesse  ! Considérez le service de votre seigneur comme la pratique du Sutra du Lotus. C'est précisément ce qui est dit dans le Hokke Gengi : "Rien de ce qui concerne la vie quotidienne ou le travail n'est si peu que ce soit différent de la réalité ultime." (note)
Réponse à un croyant (Minobu, avril 1278 ; peut-être à Shijo Kingo)

Quant au point douteux selon lequel le bouddha Amida est l’objet de vénération lorsqu'on on pratique les quatre niveaux de méditation d’après le Maka Shikan, c’est parce que le bouddha Amida est regardé comme l’objet de vénération seulement quand on pratique la joza-sanmai", "la méditation active continuelle pendant une période de 90 jours", pendant laquelle le pratiquant marche autour de la statue du bouddha Amida en invocant son nom (nembutsu) et en se le remémorant (jogyo-sanmai), et "la méditation sur la réalité" (higyo-hiza-sanmai) dans une posture non spécifiée pour une période de temps non spécifiée. Ce sont trois des quatre niveaux de méditation concentrée (samadhi) de l’école Tendai.
[...] L’école Sanron, qui affirme que l’ultime réalité est révélée par la négation, est une école qui appartient au Mahayana provisoire*, mais ses membres sont convaincus qu’ils exposent les enseignements du Mahayana véritable.
Questions - réponses concernant l’objet de vénération (Minobu,  septembre 1278 à Joken-bo)

Nous aussi, dans notre ignorance et notre bassesse, sommes comparables à l'oeuf, mais lorsque nous sommes nourris par la récitation de Namu Myoho Renge Kyo, nous développons le bec des trente-deux traits et les plumes des quatre-vingt caractéristiques du Bouddha qui nous permettent de nous élancer librement dans le ciel de la réalité ultime. Tous les être humains sont prisonniers de la coquille de l'ignorance, et privés du bec de la sagesse, dit le Sutra du Nirvana. Le Bouddha revient en ce monde comme une mère-oiseau retourne à son nid pour briser cette coquille et pour que tous les hommes, comme des oisillons, puissent prendre leur envol dans le vaste ciel de l'Éveil.
Lettre à Niike (Minobu, février 1280 à Niike Saemon no jo)

Qu'allez-vous pouvoir faire dans la situation présente  ? Vous pensiez sûrement que vous auriez, à l'avenir, deux fils sur qui compter. Et pourtant, le 5e jour du 9e mois de cette année, le plus jeune de vos fils a disparu, comme la lune cachée par les nuages, comme une fleur emportée par le vent. Vous vous êtes sans doute demandé si c'était un rêve ou une réalité, et vous avez souffert de voir ce rêve durer ; puis vous avez peut-être pressenti que ce rêve était réalité, et quarante-neuf jours déjà se sont écoulés. Et si c'est bel et bien la réalité, comment allez-vous pouvoir la supporter  ? La fleur pleinement épanouie reste attachée à l'arbre, et le bouton sur le point d'éclore est tombé, fané. La mère âgée est restée et le jeune fils est parti. Comme est impitoyable l'impermanence de ce monde !
Réponse à la mère du seigneur d'Ueno (Minobu, octobre 1280 à la mère de Nanjo Tokimitsu)

Ce commentaire de Saicho* souligne essentiellement que, même lorsque certains parlent d'atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence, s'ils ne donnent pas d'exemples de personnes y étant réellement parvenues, il ne faut pas suivre leurs principes. Il est évident que, tant que l'on ne s'appuie pas sur le Sutra de la vérité unique, pur et parfait, il ne peut y avoir d'atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence. Et dans les écrits du Shingon tels que les sutras Vairocana* et Kongocho*, nulle part on ne trouve mention d'une telle personne.
Le principe de l'atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence (Minobu, en 1280? , à Myoichinyo)

Il est écrit dans le chapitre des Moyens salvifiques : "La véritable réalité de chaque chose réside dans les dix modalités d'expression de la vie" (nyoze)", et plus loin, un autre autre passage : "Tous les bouddhas et les Vénérables sont venus dans ce monde parce qu’ils voulaient faire connaître la sagesse du Bouddha à tous les êtres vivants." Ceci est l'enseignement théorique* d'ichinen sanzen selon lequel homme ordinaire (bompu) du niveau le plus bas possède, dans son cœur, la graine pour devenir un Bouddha. La seconde sorte de textes doit être cherchée dans le chapitre sur la Longévité de la Vie de l’Ainsi-Venu, là où il dit : "Mais, hommes de foi sincère, vraiment il y a toute une éternité qui s’est écoulée depuis que je suis devenu Bouddha, etc."
Trois grands Dharmas cachés (Minobu, le 27 ? avril 1281 à Ota Kingo)

voir : vérité ; aspect réel des phénomènes et ainsité

 

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