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Extraits de gosho sur

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DICTIONNAIRE
 
ainsité - réalité ultime - essence réelle - shinnyo - shintai
 

La vie est une réalité difficile à saisir qui échappe aux mots et aux concepts d'existence comme de non-existence. Elle n'est ni existence, ni non-existence, et pourtant manifeste tantôt l'un de ces aspects, tantôt l'autre. C'est la réalité mystique de la Voie du milieu, réalité unique de toutes choses. On appelle Myo la nature mystérieuse de la vie et Ho ses manifestations.
Renge, la fleur de lotus, symbolise la nature mystique de ce Dharma. Lorsque vous réalisez que votre propre vie est le Dharma Merveilleux, vous réalisez que celle des autres l'est également. Cet Éveil s'exprime par Kyo, le Sutra merveilleux. C'est le roi des sutras, la voie directe vers l'Éveil, car il explique que l'ainsité de notre esprit, d'où naissent le bien comme le mal, n'est autre que la réalité du Dharma Merveilleux.
Sur l'atteinte de la bodhéité (Kamakura 1255, à Toki Jonin)

Le Grand-maître* Saicho* déclara  : "La naissance et la mort sont l'oeuvre mystérieuse de l'essence de la vie. La réalité ultime de la vie se trouve dans l'existence et la non-existence." Aucun phénomène, ciel ou terre, Yin ou Yang, soleil ou lune, ni les cinq planètes, ni aucune des conditions de vie, du monde-état d'enfer au monde-état de bouddha, rien n'échappe à la naissance et à la mort. Ainsi, la vie et la mort de tous les phénomènes ne sont que les deux phases de Myoho Renge Kyo.
L'héritage du Dharma ultime de la vie (février 1272, à Sairen-bo Nichiji)

Question. Qu'est-ce que l'essence réelle de Myoho Renge Kyo, le Dharma Merveilleux du Lotus  ? Réponse. Tous les êtres et leur environnement dans chacun des dix mondes-états sont eux-mêmes la réalité du Dharma Merveilleux.
Question. S'il en est ainsi, peut-on dire que tous les êtres vivants sont, y compris nous-mêmes, simples mortels, des ainsités du Dharma Merveilleux dans son intégralité  ? Réponse : Absolument. Il est dit dans le Sutra : "La réalité de tous les phénomènes consiste en l'apparence (so), la nature (sho)... et leur cohérence* de 1'origine jusqu'à la fin. (réf.)"
[...] Il n'existe, en fait, qu'un seul principe véridique [celui de l'Éveil fondamentalement inhérent aux dix mondes-états], mais s'il rencontre de mauvaises influences, il prend l'aspect de l'illusion, et s'il rencontre de bonnes influences, il prend l'aspect de l'Éveil. L'Éveil, c'est l'éveil à la nature essentielle des phénomènes (ainsité), et l'illusion, c'est l'ignorance de cette nature, l'obscurité fondamentale.
[...] On trouve une autre bonne explication dans le passage suivant du 6e volume du Hokke gengi shakusen de Zhanlan*  : "Tant que les trois mille mondes [d'ichinen sanzen], demeurent latents [chez les êtres ordinaires], on les appelle tous "l'obscurité". Mais quand les trois mille mondes manifestent l'effet [de la bodhéité], on peut tous les appeler "bonheur éternel". Dans les deux cas, puisque le principe d'ichinen sanzen est immuable, l'obscurité fondamentale ne fait essentiellement qu'une avec l'Éveil. Puisque les trois mille mondes restent tous constants, ils sont à la fois ainsité et fonction." C'est un point parfaitement clarifié par ce commentaire. 
[...] Par rapport au lotus correspondant à l'essence de Myoho Renge, on trouve dans le 7e volume du Hokke Gengi l'explication suivante : "Renge" n'est pas un symbole ; c'est le nom réel de l'ainsité. Par exemple, au début du kalpa de continuité, rien dans le monde ne possédait encore de nom. Le sage observa les principes qui gouvernaient toutes choses et attribua à chacune le nom qui convenait." Dans le même texte, on lit aussi : "Maintenant, le mot Renge n'est pas utilisé dans un quelconque sens symbolique. Il désigne l'enseignement exposé dans le Sutra du Lotus. Cet enseignement est pur et sans souillures, et il élucide la complexité des relations de cause et d'effet. C'est pourquoi on l'appelle renge ou lotus. Ce n'est pas une métaphore, une image, mais le nom désignant la véritable ainsité révélée par la méditation du Sutra du Lotus."
[...] Ainsi, le Grand-maître Saicho écrit : "Un seul esprit, l'essence réelle de Myoho Renge, amène simultanément à maturité à la fois le bourgeon de la cause et la corolle de l'effet. Les trois formes d'enseignement utilisées par le Bouddha contiennent toutes les trois à la fois le lotus-ainsité et le lotus-métaphore.
Et pratiquement tout le gosho : L'ainsité du Dharma Merveilleux (Sado, 1273   ? à Sairen-bo)

Le Sutra du Lotus déclare : "Là, les êtres vivent libres et heureux."(réf.) L'expression "libres et heureux" désigne la joie émanant du Dharma. Vous faites évidemment partie des "êtres" et "là" désigne le monde entier, donc aussi le Japon. "Libres et heureux" signifie réaliser que notre vie - notre corps et notre esprit, nous-même et notre environnement - est l'ainsité d'ichinen sanzen et le bouddha de la "liberté sans limites".
Le bonheur en ce monde (Minobu, 27 juin 1276, à Shijo Kingo)

Il est dit dans le Sutra du Lotus  : "[Et tout ce que le Bouddha enseigne pour l'avoir compris] ne s'écarte en rien de l'aspect réel."(réf. Zhiyi* interprète cela en disant  : "Ce qui concerne le travail et la vie quotidienne n'est en rien différent de la réalité ultime."(réf.) Le sage n'est pas celui qui pratique le bouddhisme en dehors des règles de la société mais plutôt celui qui, grâce à une compréhension profonde du monde, connaît la meilleure manière de s'y comporter.
Le kalpa de déclin (Minobu, peu après 1276, à un membre du clan du défunt nyudo Takahashi Rokuro Hyoe)

Continuer [comme vous le faites] à servir votre seigneur, cela équivaut à pratiquer le Sutra du Lotus jour et nuit. C'est d'une grande sagesse  ! Considérez le service de votre seigneur comme la pratique du Sutra du Lotus. C'est précisément ce qui est dit dans le Hokke Gengi : "Rien de ce qui concerne la vie quotidienne ou le travail n'est si peu que ce soit différent de la réalité ultime." (note)
Réponse à un croyant (Minobu, avril 1278 ; peut-être à Shijo Kingo)

Par exemple, au début, l’œuf d’un oiseau est liquide. Sans que personne n’intervienne, voilà qu’apparaît un bec, voilà des yeux et, enfin, il peut s’envoler dans le ciel. Nous-mêmes sommes des œufs, plongés dans l’obscurité et dotés de corps vils. Cependant, couvés par notre mère, la récitation de Namu Myohorengekyo, le bec des trente-deux traits apparaît et les plumes des quatre-vingt marques distinctives poussent, nous permettant alors de voler dans le Ciel de l'aspect de la pure ainsité. A ce sujet, le Sutra du Nirvana énonce : “L’ensemble des êtres demeure dans l’œuf de l’obscurité et est dénué du bec de la sagesse. L’Éveillé, comme la mère revenant au nid de la cohabitation et des naissances délimitées, brise en le frappant l’œuf de l’obscurité, permettant ainsi à tous les êtres de quitter le nid et de s’envoler dans le Ciel de l’ainsité de la nature du Dharma”.
Niike Gosho Shoshu (Minobu, février 1280 à Niike Saemon no jo)

Nous aussi, dans notre ignorance et notre bassesse, sommes comparables à l'oeuf, mais lorsque nous sommes nourris par la récitation de Namu Myoho Renge Kyo, nous développons le bec des trente-deux traits et les plumes des quatre-vingt caractéristiques du Bouddha qui nous permettent de nous élancer librement dans le Ciel de la réalité ultime. Tous les être humains sont prisonniers de la coquille de l'ignorance, et privés du bec de la sagesse, dit le Sutra du Nirvana. Le Bouddha revient en ce monde comme une mère-oiseau retourne à son nid pour briser cette coquille et pour que tous les hommes, comme des oisillons, puissent prendre leur envol dans le vaste Ciel de l'Éveil.
Lettre à Niike (Minobu, février 1280 à Niike Saemon no jo)

Et on lit dans le sixième volume du Sutra du Lotus : "Tout ce qui concerne la vie ou le travail n'est en rien différent de la réalité ultime (note)." Commentant la signification sous-jacente de ces citations, Zhanlan* enseigna que, bien que profonds, les deux premiers sutras restent superficiels comparés au Sutra du Lotus. Alors que ces sutras traitent des affaires du monde en termes bouddhiques, le Sutra du Lotus explique que les affaires du monde sont en fin de compte le bouddhisme.
Le don de riz (Minobu, date ? destinataire   ? )

 

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