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Extraits de gosho sur |
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calomnier - calomnie |
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Les douze liens
causaux représentent
les trois voies des mauvaises passions, du karma et de la souffrance.
L’ignorance fondamentalle* et les actes sont les deux causes du passé. La conscience, les
noms et les formes, les six entrées, le contact et la sensation
sont les cinq effets du présent. Le désir, l’attachement
et l’existence-bhava constituent les trois causes du présent.
La naissance, la vieillesse et la mort constituent les deux effets du
futur. Les trois maux physiques sont le meurtre, le vol et la fornication.
Les quatre maux oraux sont la calomnie, le double langage, le mensonge
et les paroles spécieuses ; ces sept maux constituent le karma.
Les trois maux mentaux sont l'avidité, l'arrogance et la stupidité. Ils sont semblables à ceux dont la venue a
été prédite dans le Sutra du Lotus,
dans le chapitre XIII, Exhortation
à la sauvegarde : "Dans les âges mauvais, les bhiksus auront la sagesse pervertie, leur pensée sera tortueuse ; ils estimeront
avoir obtenu ce qu'ils n'ont pas encore (...) et se plairont à
faire ressortir nos fautes, (...) ils se tournent vers les rois et ministres,
les brahmanes et maîtres
de maison, ainsi que la foule des autres bhiksus et nous calomnient en prêchant à notre détriment. Pas une seule personne dans toute la population n'aura
le coeur enclin à la bonté ; partout, ce ne seront qu'arrestations,
meurtres et discorde. Les hommes se calomnieront mutuellement ou se
flatteront les uns les autres, et les lois puniront même des innocents. Au contraire,
les gens qui habitent notre monde ont été rejetés
des Terres pures des dix directions.
Ils ont commis les dix mauvaises
actions, ou les cinq forfaits,
calomnié les personnes de mérite et les sages, manqué
à leur devoir envers leur père et leur mère, et
n'ont pas respecté les moines. Pour toutes ces offenses,
après être tombés pour d'innombrables kalpas dans les trois voies mauvaises,
ils renaissent en ce monde Saha. Mais au
Japon, à notre époque, des maîtres exhortent à
abandonner la pratique du Sutra du Lotus pour se consacrer
exclusivement à l'invocation du nom du bouddha Amida.
Certains enseignent les préceptes du Hinayana,
et parlent avec mépris des grands moines du Mont Hiei tandis que d'autres font état d'une vérité
particulière (note) qui leur aurait été
transmise en dehors des sutras, dénigrant le Véritable
Dharma du Sutra du Lotus. Ce sont là des personnes qui
font une grave erreur sur le temps. Elles sont comparables au moine Agramati*,
calomniant le bodhisattva Kikon,
et au Maître de la doctrine Gunaprabha qui agit de manière
méprisante envers le bodhisattva Maitreya,
et qui attirèrent ainsi les terribles souffrances de l'enfer avici. Il est
dit dans le chapitre Kanji* (XIII) : "Il y aura de nombreux ignorants qui nous critiqueront
et nous calomnieront." Je retrouve ma propre situation dans ce
passage du Sutra. Pourquoi ne s'appliquerait-il pas à vous tous
de la même manière ? Il est dit plus loin : "Ils
nous attaqueront à coups de sabres et de bâtons."
J'ai fait l'expérience de ce passage dans ma propre vie. Pourquoi
vous [mes disciples] ne feriez-vous pas de même ? Plus loin
encore, on lit : "Ils ne cesseront d'aller trouver les gens du
peuple en s'efforçant ainsi de nous calomnier." Et encore : "Ils s'adresseront aux souverains, aux dignitaires de haut rang,
aux brahmanes et aux grands
bienfaiteurs du bouddhisme [en nous rabaissant et en disant du mal de
nous]." Si les moines d'aujourd'hui ne m'avaient pas calomnié
auprès des autorités et ne m'avaient pas condamné
au bannissement, ce passage du Sutra n'aurait pas été vérifié. Les sages et les
saints sont mis à l'épreuve par la calomnie. Mon exil
actuel n'est dû à aucun crime. Il a pour seul but de me
permettre d'effacer en cette vie les lourdes offenses au Dharma que j'ai commises par le passé et de me libérer
des trois voies mauvaises dans la vie prochaine. Il est
certain que ni Zhiyi* ni Saicho* ne rencontrèrent jamais des persécutions aussi graves
que celles subies par Nichiren pour la cause du Sutra du Lotus.
Ils ne suscitèrent que jalousie et calomnies, alors que j'ai
été à deux reprises exilé par le Régent,
cette fois dans une province lointaine. Qui plus est, je fus bien
près d'être décapité à Tatsunokuchi,
je fus blessé au front à Komatsubara,
et constamment calomnié. Question - Si les enseignements théorique* aussi bien qu'essentiel* du Sutra du Lotus étaient destinés aux hommes
qui vivraient après le départ du Bouddha, et si celui-ci
confia le Sutra aux bodhisattvas Surgis-de-Terre, pourquoi n'apparurent-ils pas pendant les deux premiers
millénaires pour propager ce Sutra ?Réponse - Je ne le révélerai pas. Si je le révèle, tous refuseront de croire, et, pire
encore, me calomnieront comme ils calomnièrent le bouddha Ionno,
aux Derniers jours du Dharma.
Si j'essayais de l'expliquer, même mes propres disciples pourraient
me calomnier. Je ne peux donc que me taire. Il est dit aussi : "Nombreux seront les ignorants qui nous
calomnieront, nous attaqueront à coups de sabres et de bâtons,
et qui nous jetteront des pierres et des morceaux de tuiles."(réf.) Et plus loin : "On verra, dans cette époque
mauvaise, des moines [aux conceptions erronées...]. On verra
aussi des moines vêtus de haillons, habiter la forêt et
vivre retirés... Ils enseigneront le Dharma à des laïcs en robe blanche, et seront respectés
et vénérés par le monde comme des arhats dotés des six pouvoirs mystiques.
[...] Sans cesse, ils iront parmi les gens du peuple à seule
fin de nous calomnier. Ils s'adresseront aux souverains, aux hauts dignitaires,
aux brahmanes et aux grands
bienfaiteurs du bouddhisme ainsi qu'aux autres moines, nous calomniant et nous accusant. [...] Dans le Sutra Dainehan,
il est dit : "Il est des gens que l'on appelle icchantika.
Ils font semblant d'être des arhats,
vivent en des lieux déserts et dénigrent les sutras du Mahayana. En les voyant, les
personnes ordinaires les prennent tous pour de véritables arhats et parlent d'eux comme de grands bodhisattvas." Il y est dit encore : "Lorsque l'époque du Dharma
correct sera achevée et que nous serons entrés dans
l'époque du Dharma
formel, on verra des moines qui, en apparence,
respecteront les préceptes. Mais c'est à peine s'ils liront
ou réciteront les sutras, et ils préféreront rechercher
avec avidité toutes sortes d'aliments et de boissons pour satisfaire
leur corps... Tout en portant la robe de moine, ils seront comme des
chasseurs épiant et traquant leur proie. Ils seront comme un
chat rodant en quête de souris." Le bodhisattva Fukyo fut honni par des moines arrogants qui observaient scrupuleusement les
deux cent cinquante préceptes.
Moi, Nichiren, j'ai été calomnié et insulté
par Ryokan qui passe pour le moine
le plus rigoureux dans l'observance des préceptes. Les moines
qui avaient tout d'abord calomnié Fukyo se convertirent ensuite à son enseignement. Ils durent néanmoins
subir les souffrances de l'enfer avici pendant mille kalpas. Plus de
trois cents moines des sept temples principaux de Nara, dont certains hautement respectés, tels le Supérieur
des moines Gomyo et le maître
des préceptes Keishin, calomnièrent violemment le Grand-maître* Saicho* en disant : "De même qu'il y eut autrefois, à l'ouest,
dans le pays de Sia, en Asie Centrale, un mauvais brahmane appelé Kiben dont les propos mensongers
abusaient les gens, maintenant, dans ce pays de l'est, le Japon, il y
a un crâne tondu qui égrène des paroles habiles. Même si chacun la calomnie, en définitive, pour une femme, il n'y a pas de plus grand bonheur que d'être aimée par l'homme qu'elle aime le plus. Laissez les autres vous haïr à leur guise. De quoi pourriez-vous vous plaindre si vous êtes chérie par le Bouddha Shakyamuni, par le bouddha Taho et par tous les autres bouddhas des dix directions, aussi bien que par Bonten, Taishaku, les divinités Nitten, Gatten et les autres? Aussi longtemps que vous méritez les éloges du Sutra du Lotus, quel motif de mécontentement pourriez-vous avoir ? L'unité de mari et femme (Minobu, le 27 janvier 1275, à Nichigen-nyo) [Parmi les trois sortes de Grands ennemis dont l'apparition est prédite dans le Sutra,
la première sorte d'ennemi comprend le souverain du pays, les
gouverneurs des provinces et les intendants d'un domaine aussi bien
que les gens du peuple. Croyant les accusations portées par les
deuxième et troisième sortes d'ennemis, qui sont des moines,
ils dénigrent ou calomnient le Pratiquant du Sutra
du Lotus ou l'attaquent à coups de sabre et de bâton. Le passage que je viens de citer précise que les personnes
qui maudissent, insultent ou calomnient le Pratiquant du Sutra du Lotus à l'époque des Derniers jours du Dharma,
même s'ils le font sous forme de plaisanterie, tomberont dans
cet enfer. Pendant de nombreux kalpas, le bodhisattva Fukyo fut calomnié, ridiculisé,
attaqué à coups de canne et de bâton, de tuiles
et de pierres, uniquement parce qu'il pratiquait le Sutra du Lotus.
Mais par la suite, il renaquit sous la forme du Bouddha Shakyamuni. On lit dans le chapitre Fukyo* (XX) : "Il disait : "Je vous respecte profondément".
Et plus loin : "Mais parmi les Quatre
sortes de croyants certains, dont le coeur était empli de
mauvaises pensées, ressentaient à son égard de
la colère et de la haine, et l'insultaient en le traitant de
"moine stupide ! " On lit encore : "Beaucoup lui
donnèrent des coups de canne et de bâton, et lui jetèrent
des tuiles et des pierres." Et dans le chapitre Kanji* (XIII) : "De nombreux ignorants nous insulteront et
nous calomnieront ; d'autres
encore nous frapperont à coups de sabre et de bâton."
Ces passages du Sutra indiquent qu'il faut enseigner le Dharma
même si cela nous vaut d'être insulté, calomnié
et battu. Ainsi,
à certains moments, j'ai été calomnié par
plusieurs centaines de personnes ; à un autre moment, confronté
à mille personnes à la fois, j'ai été persécuté
par le sabre et par le bâton. J'ai été chassé
de ma demeure et banni de ma province. Finalement, à deux reprises,
j'ai encouru la disgrâce du régent du pays, étant
une première fois exilé à Izu,
et une seconde fois, sur l'île de Sado.
Lorsque je fus banni sur cette île de la mer du Nord, je n'avais
ni suffisamment de nourriture pour vivre, ni même des vêtements
en lianes de glycines tressées pour me couvrir le corps. Les
habitants, moines aussi bien que laïcs de cette province, ont été
encore plus hostiles à mon égard que les hommes et les
femmes de la province de Sagami. Abandonné dans un champ, sans
protection contre la neige, j'ai survécu en mangeant des herbes. Le Sutra du Lotus dit : "Puisque haine et jalousie abondent déjà
du vivant du Bouddha, cela ne sera-t-il pas pire encore après
son trépas ? "(réf.) On peut également y lire : "Les hommes seront pleins d'hostilité,
et il sera extrêmement difficile de croire."(réf.) Le Sutra du Nirvana dit : "Parce qu'il subira mort accidentelle, tortures, calomnies ou humiliations, et qu'il sera frappé à coups de fouet
ou de bâton, parce qu'il sera emprisonné, connaîtra
la famine, l'adversité et d'autres difficultés moindres
au cours de sa vie, il ne tombera pas en enfer." Parce qu'ils revêtiront
la robe des religieux, ils auront l'apparence de vrais moines et nonnes.
Mais, dans leur coeur, ils cacheront l'épée de la rancune
et des préjugés, colportant sans cesse auprès de
leurs bienfaiteurs de multiples calomnies dans le but de les écarter des religieux des autres écoles.
C'est de cette manière qu'ils s'efforcent de conserver pour eux-mêmes
leurs bienfaiteurs et d'empêcher les autres moines et nonnes de
les approcher. Ils sont comme des chiens à la porte d'une maison
où on les nourrit, grognant et attaquant si un autre chien s'approche
de leur pitance. Les moines et les nonnes de ce genre tomberont tous
dans les mauvaises voies. Depuis les temps anciens, parmi tous ceux qui ont calomnié
les saints et les sages autres que le Bouddha, seuls un ou deux ont
eu la tête brisée. Le crime de médire de Nichiren
n'est pas le fait d'une ou deux personnes seulement. Toute la nation
japonaise a eu la tête brisée en même temps. Autrement,
pour quelle raison auraient eu lieu le grand tremblement
de terre de l'ère Shoka [1257] et l'apparition de la gigantesque comète de l'ère Bun'ei? Mais, par la suite,
deux, trois, dix, cent personnes se réuniront pour réciter
[ce mantra], tant et si bien qu'il
se répandra dans une province, deux provinces, dans toutes les
soixante-six provinces du Japon, en parvenant jusqu'aux deux îles.
Les personnes qui m'ont calomnié le réciteront un jour
de la même manière. Des centaines de personnes m'injurient et me calomnient, m'attaquent
à coups de canne et de bâton, de couteau et de sabre. L'une
après l'autre, toutes les portes me sont fermées et je
suis chassé de maison en maison. Lorsque les autorités
comprennent que cela ne suffit pas [pour m'arrêter], elles interviennent.
A deux reprises elles m'ont envoyé en exil (note) et, en une occasion, le douzième
jour du neuvième mois de la huitième année de Bun'ei (1271), elles furent bien près de me décapiter (note). Le Bouddha a déclaré : "Après mon trépas, dans les Derniers
jours du Dharma, beaucoup observeront pieusement les cinq
pratiques ascétiques comme Devadatta.
Ils persuaderont un roi mauvais d'agir contre la personne d'une sagesse
inégalée. Ils la calomnieront, la battront, la feront
exiler, voire essaieront de la tuer. Dans cette période, des
catastrophes naturelles telles que typhons, famines et épidémies,
encore plus graves que celles que nous connaissons aujourd'hui, apparaîtront,
et ces calamités se poursuivront sur des années. Les représentants du gouvernement me calomnièrent et ridiculisèrent mes messagers. Ils ignorèrent mes lettres
ou les laissèrent sans réponse, et même lorsqu'ils
y répondirent, ils négligèrent volontairement d'en
référer au Régent.
Il s'agit là d'un fait d'une extrême gravité. Même
si ces lettres n'avaient concerné que le sort de Nichiren, les
membres du gouvernement auraient dû les communiquer au Régent,
comme l'exigeait leur position. Il est
dit dans le Hokke Mongu* qu'il faut "enseigner aux sages mais non aux insensés." (note) Un moine a classifié différentes
sortes d'attitudes dommageables de la manière suivante : "Je
ferai d'abord la liste des mauvaises causes et ensuite celle de leurs
effets. Il y a quatorze mauvaises causes : 1) l'orgueil, 2) la négligence,
3) les préjugés basés sur l'égoïsme,
4) l'auto-satisfaction liée à une compréhension
superficielle, 5) l'attachement aux désirs terrestres, 6) le
manque d'esprit de recherche, 7) le manque de croyance, 8) l'aversion,
9) le doute injustifié, 10) la calomnie, 11) le mépris,
12) la haine, 13) la jalousie, 14) la rancune." Puisque la mise
en garde contre ces quatorze formes d'opposition est valable pour les
laïcs aussi bien que pour les religieux, vous devriez craindre
de les commettre. De plus,
dans le chapitre Kanji* (XIII) du Sutra du Lotus, sont définies trois catégories
d'ennemis du Sutra du Lotus. Le premier groupe est composé
de laïcs, hommes et femmes. Ils haïront et insulteront les pratiquants
du Sutra du Lotus, les frapperont, leur infligeront des blessures
mortelles, les expulseront de leur demeure ou les calomnieront auprès
des autorités pour les faire exiler dans des contrées lointaines.
Ils feront preuve à leur égard d'une haine sans pitié. Le deuxième
groupe est composé de moines. Ils seront d'une grande arrogance et, bien que leur compréhension soit très limitée,
ils se prétendront de grands sages et passeront dans le monde pour
des personnes faisant autorité. En voyant les pratiquants du Sutra
du Lotus, ils les haïront et les jalouseront, les mépriseront
et les rabaisseront, en disant d'eux autant de mal que s'ils étaient
moins que des renards ou des chiens. Ils seront persuadés être
les seuls à avoir vraiment compris le Sutra du Lotus. On pourrait croire
que les Grands-Maîtres Zhiyi* et Saicho* ont été des pratiquants du Sutra du Lotus, mais
ils n'ont pas subi des persécutions aussi sévères
que le Bouddha de son vivant. Ils n'ont rencontré que de petites
oppositions, [Zhiyi*]
de la part des trois écoles
du Sud et des sept écoles du Nord, et [Saicho*]
de la part des sept temples principaux
de Nara. Ni l'un ni l'autre n'ont subi l'hostilité du gouvernement,
n'ont été attaqués par des gens du peuple à
coups de sabre ou calomniés par le pays entier. Je ne saurais
dire si ceux qui me calomnient le font seulement parce qu'ils ignorent
ce principe de causalité, ou s'ils essaient intentionnellement
de vous nuire. Quoi qu'il en soit, je vous demande instamment de convoquer
ceux qui voudraient se servir de moi pour provoquer quelque incident
grave, et de me confronter à eux en votre présence. Même si moi, Nichiren,
j'ai pu endurer des attaques à coups de canne et de bâton,
de tuiles et de pierres, des calomnies et des persécutions des
autorités, comment des laïcs qui ont femme et enfants et
qui ignorent le bouddhisme pourraient-ils faire de même ? Il aurait parfois mieux valu pour eux qu'ils n'aient jamais eu foi dans
le Sutra du Lotus. S'ils ne parviennent pas à conserver
jusqu'au bout leur croyance, n'ayant
qu'une foi éphémère, ils deviendront un objet de
risée pour les autres. En pensant à cela, j'ai éprouvé
des regrets pour vous. Mais, aux moments où j'ai subi des persécutions
répétées, aussi bien que tout au long des deux
peines d'exil [voir Izu et Sado]
auxquelles j'ai été condamné, vous avez gardé
une foi inébranlable. Ne tenez plus de débats à Shimosa. Après avoir
vaincu Ryosho-bo et Shi'nen-bo, si vous débattez de nouveau avec
d'autres, cela ne pourra qu'amoindrir l'effet des victoires déjà
remportées. J'ai entendu dire que ces moines, Ryosho-bo et Shi'nen-bo,
me calomnient depuis plusieurs années. Ce ne sont que des moustiques
ou des taons. Rabaisser, comme ils le font, Nichiren, qui est semblable
à un roi-lion, sans l'avoir jamais vu ni entendu, est totalement
insensé! Que des adeptes de l'école Tendai-Hokke récitent eux-même Namu
Myoho Renge Kyo tout en approuvant la psalmodie du Nembutsu chez les autres est déjà chose étrange. Et, non
contents de ne pas leur faire de remontrances, ils calomnient celui
qui réfute l'école Nembutsu,
ce qui est plus étrange encore ! Si maître
et disciple prient avec des esprits différents, leurs prières
seront aussi futiles que d'essayer d'allumer un feu sur de l'eau.
Même s'ils prient d'un même coeur, leurs prières
ne seront pas exaucées s'ils ont pendant longtemps calomnié le véritable bouddhisme en adhérant à des enseignements
inférieurs. Finalement, tous deux iront à leur perte. Comme je
l'ai souvent dit, un mérite invisible entraîne une rétribution
apparente. Les autres samouraïs de votre clan ont eu beau vous calomnier auprès de votre seigneur, et même ce dernier croire [un
instant] à leurs accusations, parce que, depuis des années,
vous avez sincèrement souhaité le salut de votre seigneur
dans sa vie prochaine, vous avez pu obtenir ce bienfait. Le souverain, à son tour, persécute
le Pratiquant du Sutra du Lotus, soit parce qu'il prête
foi aux calomnies, soit parce qu'il se range à l'avis de la majorité ; parce qu'il a du mal à abandonner les enseignements respectés
par les souverains du passé, ou parce qu'il est simplement stupide
et ignorant. Le Grand-maître* Saicho* qui écrivit : "De nos jours, un amateur d'aliments
de saveur inférieure a
composé plusieurs volumes d'écrits falsifiés, offensant
le Dharma et calomniant les personnes. Comment pourrait-il ne pas
tomber en enfer ? "(réf.) J'étais inquiet à votre sujet, surtout après
avoir appris que des dizaines de membres de votre clan vous avaient
calomnié auprès de votre seigneur. Je pensais donc que
vous ne pourriez pas obtenir de fief et, pour toutes ces raisons, votre
situation me semblait alarmante. Même vos propres frères
vous avaient abandonné. Chacun
de vous doit faire preuve du courage d'un lion et ne jamais céder
aux menaces de qui que ce soit. Le lion n'a peur d'aucune autre bête
sauvage, pas plus que ses lionceaux. Les calomniateurs sont comme des
chacals hurlants mais les disciples de Nichiren sont comparables au
lion qui rugit. Hojo Tokiyori et Hojo Tokimune, l'ancien et
l'actuel régents, m'ont
pardonné lorsqu'ils ont découvert que j'étais innocent
des accusations portées contre moi. Le Régent ne punira
jamais plus sans avoir vérifié la validité d'une
accusation, quelle qu'elle soit. Si quelqu'un
d'autre a été calomnié comme moi, ce n'était
pas à cause du Sutra du Lotus. En particulier, je ne
pourrai jamais l'oublier, c'est avec le cinquième volume du Sutra
du Lotus (note) que Shofu-bo me frappa au visage. Son agression à mon égard était
causée par les trois poisons. Pourtant, ne pas obéir à Shakyamuni
qui est notre souverain, maître et parent, voilà ce qui
est étrange ! Et plus encore, m'insulter et me frapper,
me chasser et, en me calomniant auprès des autorités,
me faire condamner à l'exil ou à la peine de mort. Mais
il en va ainsi, en un monde où les pauvres s'inclinent devant
les riches, où les personnes de basse condition révèrent
celles qui sont haut placées, et où le petit nombre finit
par se plier à la loi du plus grand nombre. Tous en même temps, hommes et femmes
du Japon calomnient, attaquent,
bannissent et détruisent Shakyamuni, Taho et tous les autres bouddhas
des dix directions. C'est là l'origine de l'apparition des trois calamités mineures. Ma propre
histoire est semblable à la sienne. "Si les avertissements
de Nichiren sont largement connus, le gouvernement lui demandera nécessairement
de prier pour la défaite du grand empire mongol. Et si le Japon
remporte bel et bien la victoire, Nichiren deviendra le religieux le
plus puissant du pays. Quant à nous, nous perdrons toute influence
et prestige." C'est peut-être ce raisonnement qui a poussé
les moines des autres écoles à porter des accusations
fausses contre moi. Ignorant leurs motifs, le Régent les a crus
sur parole, et il est sur le point maintenant de conduire le pays à
la destruction. De la même
manière, le deuxième empereur [Ying Huhai, empereur de
-210 à -206] de la dynastie
Qin, en Chine, poussé à cela par les calomnies de Zhaogao, fit exécuter
Li-si, et fut ensuite lui-même assassiné par Zhaogao.
Et l'empereur Daigo, au Japon,
en croyant les calomnies du ministre de
la Gauche, Fujiwara no Tokihira,
bannit le ministre de la Droite. Après quoi, l'empereur tomba
en enfer. Les
moines Shingon du temple To-ji calomnient Nichiren en disant : "Vous n'êtes qu'un homme
ordinaire (bompu) alors que le Grand-maître* Kukai* était un bodhisattva parvenu à la troisième* des dix étapes
de développement*.
Vous n'êtes pas encore parvenu au stade où l'on prend conscience,
sans changer d'apparence, de la non-naissance et de la non-extinction
de tous les phénomènes, alors que le Grand-maître* Kukai* était parvenu à la bodhéité sans changer
d'apparence, sous les yeux mêmes de l'empereur. Il est
dit, dans le 5e volume du Sutra du Lotus, que quand viendra
l'époque des Derniers jours
du Dharma,
un grand démon s'emparera du corps du gouvernant, des ministres
et des gens du peuple, pour calomnier,
frapper et blesser le Pratiquant du Sutra du Lotus. Et si cela n'est pas suffisant, il prendra
la forme d'une multitude de moines qui, toutes sortes de citations de
sutra à l'appui, essaieront de persuader ce Pratiquant. Si cela
ne suffit toujours pas, ils emprunteront la forme d'un grand moine observant
les deux cent cinquante préceptes et les trois mille règles de conduite (note), qui flattera le souverain
et mentira à son épouse, afin de faire exiler ou mettre
à mort le Pratiquant du Sutra du Lotus. Pourtant, les femmes du Japon, sans avoir
conscience de leur ignorance, considèrent Nichiren, qui vient
à leur secours, comme leur ennemi. Et, bien à tort, elles
prennent les adeptes du Nembutsu et les moines du Zen, du Ritsu et du Shingon, qui sont en réalité
leurs plus grands ennemis, pour de bons
amis et des maîtres bouddhiques. En considérant Nichiren,
qui s'efforce de les secourir, comme leur pire ennemi, ces femmes se
sont liguées pour me calomnier auprès du gouvernement,
et ont obtenu par le passé de me faire exiler d'abord dans la
province d'Izu, puis encore, sur
l'île de Sado.
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voir également : calomnier le Dharma | |||