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mikkyo, himitsu - enseignement secret ou caché, ésotérique

Profondément pénétrés de vues erronées, ils tentent de se débarrasser de la souffrance par la souffrance”. Dans la Détermination à propager il est dit : “Sans même connaître les mots de ce monde, comment pourraient-ils connaître le principe lointain de la Voie du milieu  ? Comment, d’autant plus, pourraient-ils connaître les enseignements secrets habituels ?” Les écoles actuelles du Zen sont toutes un ramassis de grands hérétiques. En particulier parce qu’elles utilisent les recueils de paroles d’hommes ordinaires n’ayant pas interrompu les trois illusions et négligent les paroles de l’Ainsi-Venu doté des quatre sagesses claires et parfaites.
Dialogue avec les écoles du Zen (1255)

Certains suivent les enseignements ésotériques de l'école Shingon et conduisent des rituels qui consistent à remplir d'eau cinq jarres (note), d'autres encore se consacrent entièrement à la méditation à la manière Zen et perçoivent le vide de tous les phénomènes aussi clairement que la lune. Il y a ceux qui écrivent le nom des sept esprits gardiens et les affichent sur mille portes, ceux qui peignent des représentations des cinq puissants bodhisattvas (note) et les accrochent au-dessus de dix mille seuils, et ceux qui adressent des prières aux divinités du ciel et de la terre dans des cérémonies conduites aux quatre coins de la capitale (note) et aux quatre frontières du pays  ; d'autres encore, que le sort cruel enduré par les hommes ordinaires emplit de pitié, s'assurent que les autorités, nationales et locales, gouvernent de manière bienveillante.
[...] Tout d'abord, il existe deux sortes d'enseignements de la Voie sacrée [le Mahayana et le Hinayana]. De ce point de vue, on peut considérer que les enseignements du Mahayana ésotérique [Shingon] et les enseignements du Mahayana définitif* [ceux du Sutra du Lotus], font partie de la Voie sacrée. Dans ce cas, les écoles actuelles - Shingon, Zen, Tendai, Kegon, Sanron, Hosso, Jiron et Shoron - sont incluses toutes les huit dans la Voie sacrée."
[...]  Honen dit aussi  : "Le moine chinois Shandao établit la distinction entre les pratiques correctes et incorrectes, exhortant les hommes à suivre les premières et à abandonner les secondes. Au sujet de la première des pratiques incorrectes, celles de lire et réciter les sutras, il affirme qu'il ne faut réciter que le Sutra Kammuryoju et les sutras de la Terre pure, et que réciter n'importe quel autre sutra, mahayana ou hinayana, exotérique ou ésotérique, doit être considéré comme une pratique incorrecte
[...] Par la suite, Honen déclare : "Dans le Jogen Nyuzo Roku, nous lisons que, à partir des six cents volumes du Sutra Daihannya jusqu'au Sutra Hojoju, les sutras exotériques et ésotériques du bouddhisme du Mahayana comportent un total de 637 ouvrages répartis en 2883 volumes. Il faut maintenant remplacer tout cela par la seule récitation de la phrase du Mahayana.
Rissho Ankoku ron (Kamakura-Matsubagayatsu, juillet 1260)

Le contenu de l'ensemble de ces sutras, préceptes et traités, se divise en différentes catégories qu'il faut soigneusement distinguer les unes des autres : hinayana et mahayana, sutras provisoires et définitifs, enseignements exotérique et ésotérique. Ces appellations n'ont pas leur origine chez des maîtres ou lettrés bouddhistes [d'une époque ultérieure] mais dans l'enseignement du Bouddha lui-même. Par conséquent, tous les simples mortels du monde entier sans exception devraient les connaître et ceux qui n'en tiennent pas compte ne peuvent pas être considérés comme des bouddhistes.
[...] Il est dit dans le neuvième volume du Sutra du Nirvana : "Par exemple, si un émissaire, doué d'éloquence et habile diplomate, est envoyé par son roi à l'étranger pour y accomplir une mission, il doit transmettre le message de son souverain sans en omettre un mot, même s'il risque pour cela sa vie. Un sage devrait agir de même lorsqu'il enseigne le bouddhisme. Parmi les simples mortels, il doit être prêt à donner sa vie, exposer sans défaillance l'enseignement secret (zuitai, himitsu) de l'Ainsi-Venu contenu dans les sutras du Mahayana." Le Grand-maître* Guanding*, commentant les mots "sans en omettre un seul mot, même s'il doit pour cela risquer sa vie" dit : "Le corps est de moindre importance que le Dharma qui est suprême. Pour propager le Dharma, il faut être prêt à donner sa vie."(réf
L'enseignement, les capacités, le temps et le pays (Izu, 10 février 1262 (?)

Les mots me manquent pour faire votre éloge. De nos jours, même des sages ou des érudits, ayant longuement médité sur les enseignements sacrés exposés par le Bouddha tout au long de sa vie, et connaissant à fond les doctrines exotériques aussi bien qu'ésotériques, préfèrent la récitation du Nembutsu à celle du Sutra du Lotus. Quel bon karma vous avez dû créer par le passé pour être née avec la capacité de réciter ne serait-ce qu'un verset ou un passage du Sutra du Lotus  !
[...] A ma connaissance, aucun des enseignements sacrés de l'Ainsi-venu ne comporte le moindre mensonge. Toutefois, en étudiant les enseignements bouddhiques de plus près, nous constatons que, parmi les paroles d'or de l'Ainsi-venu elles- mêmes, certaines distinctions sont nécessaires ; il faut distinguer entre Mahayana ou Hinayana, entre enseignements provisoires ou définitifs, exotériques ou ésotériques. Ces catégories découlent des sutras eux-mêmes, et les commentaires des divers lettrés en retracent les grandes lignes.
Sur la récitation des chapitres Hoben et Juryo (Kamakura - 1264, à la femme de Hiki Daigaku Saburo Yoshimoto)

Vers la même époque, il y avait un pratiquant de l'école ésotérique, d'une extrême ferveur dans la pratique de cette doctrine. Lui aussi vint trouver l'ignorant pour lui apporter son réconfort. Tout d'abord, il se contenta de parler en "mots sauvages et phrases fleuries" (note), mais, finalement, il tint un discours sur la différence entre deux sortes d'enseignements bouddhiques, ceux des écoles exotériques et ceux de l'école ésotérique. Il demanda à l'ignorant : "Quelle sorte de doctrines bouddhiques pratiquez-vous, et quels sutras et traités lisez-vous et récitez-vous  ? L'ignorant répondit : "Récemment, en suivant les instructions d'un croyant laïque de ma connaissance, j'ai lu les trois sutras de la Terre pure, et j'en suis venu à accorder une confiance profonde à Amida, le seigneur du paradis qui se trouve à l'ouest. L'ésotériste lui dit : "Il y a deux sortes d'enseignements bouddhiques, exotériques et ésotériques. Les plus profonds principes des enseignements exotériques ne soutiennent pas la comparaison avec les stades même élémentaires de la pratique ésotérique. D'après ce que vous me dites, il me semble que la doctrine à laquelle vous adhérez appartient à l'enseignement exotérique du Bouddha Shakyamuni. Mais la doctrine à laquelle j'adhère est l'enseignement caché du bouddha Vairocana*, le roi de l'illumination. Si vous craignez véritablement cette maison en feu qu'est le monde des trois plans dans lequel nous vivons, et si vous aspirez à la Terre merveilleuse de la lumière éternellement paisible, vous devriez immédiatement rejeter les enseignements exotériques, et accorder votre foi aux enseignements ésotériques ! L'ignorant, grandement stupéfait, dit : "Je n'ai encore jamais entendu faire cette distinction entre doctrines exotériques et ésotériques. En quoi consistent les enseignements exotériques  ? Quels sont les enseignements ésotériques ? L'ésoteriste répondit : "J'ai la tête dure, je suis stupide et je manque de connaissances. Néanmoins, j'aimerais citer un ou deux passages, et m'efforcer de dissiper votre ignorance. Les enseignements exotériques sont ceux qui furent exposés, à la demande de Shariputra et d'autres disciples, par un bouddha sous l'aspect du corps manifesté (note). Mais les enseignements ésotériques sont ceux que le bouddha Vairocana*, un bouddha sous l'aspect du Corps du Dharma* (note), exposa spontanément pour partager la joie sans limite du Dharma, avec Vajrasattva comme auditeur. Ces enseignements sont constitués par le Sutra Vairocana* et les deux autres sutras ésotériques.
[...] Le sage répondit : Dans les enseignements sacrés exposés par le Bouddha de son vivant, il est possible de distinguer diverses catégories : enseignements provisoires ou définitifs, Hinayana ou Mahayana. On peut distinguer encore entre les deux voies, exotérique et ésotérique. Ainsi, ils ne sont pas tous de même nature. Laissez-moi vous expliquer un instant où réside le problème, et dissiper ainsi vos erreurs d'interprétation.
[...]  L'ignorant dit : Au Japon le Grand-maître* Kukai* répandit les enseignements concernant les mandala du Monde de diamant et du Monde de la matrice. Ce sont des enseignements secrets et ésotériques concernant les trente-sept honorés. Par conséquent, les plus profonds principes des enseignements exotériques ne sont pas même comparables aux stades élémentaires des enseignements ésotériques. C'est pourquoi le Grand-maître* Enchin, du second temple Toin (note), dit dans ses commentaires  : "Même le Sutra du Lotus ne soutient pas la comparaison avec le Sutra Vairocana*, et moins encore les autres doctrines."(réf.) Quelle est votre opinion à ce sujet ? Le sage répondit  : "Au début, j'ai accordé ma confiance au bouddha Vairocana*, et souhaité pratiquer assidument l'enseignement de l'école bouddhique du Shingon ésotérique. Mais, lorsque j'ai étudié les principes essentiels de cette école, j'ai découvert qu'ils s'appuyaient sur des conceptions qui constituent, en réalité, une offense au Dharma !

[...] Question : Le Sutra Vairocana* représente l'enseignement caché du bouddha Vairocana*, le roi de l'illumination. Il a été transmis, dans une lignée ininterrompue du bouddha Vairocana* à Shubhakarasimha* et Amoghavajra*. Et au Japon le Grand-maître* Kukai* répandit les enseignements concernant les mandala du Monde de diamant et du Monde de la matrice. Ce sont des enseignements secrets et ésotériques concernant les trente-sept honorés. Par conséquent, les plus profonds principes des enseignements exotériques ne sont pas même comparables aux stades élémentaires des enseignements ésotériques. C'est pourquoi le Grand-maître* Enchin, du second temple Toin (note), dit dans ses commentaires  : "Même le Sutra du Lotus ne soutient pas la comparaison avec le Sutra Vairocana*, et moins encore les autres doctrines."(réf.) Quelle est votre opinion à ce sujet ?
Conversation entre un sage et un ignorant (1265 ? à un samouraï ? )

En réalité, ce traité n'est pas l'oeuvre de Nagarjuna. Je reviendrai sur ce point en une autre occasion. Pourtant, même si c'était l'oeuvre du bodhisattva Nagarjuna, une erreur reste une erreur. Dans le Daichido Ron*, Nagarjuna établit une distinction de grande importance parmi les enseignements exposés de son vivant par Shakyamuni lorsqu'il écrit : "Les sutras Hannya* ne sont pas des enseignements ésotériques, parce qu'ils ne mentionnent pas la possibilité d'atteindre la bodhéité pour les personnes des deux véhicules. Le Sutra du Lotus est l'enseignement esotérique, car il enseigne ce principe." On y lit aussi : "Les sutras qui enseignent qu'il est possible pour les personnes des deux véhicules d'atteindre la bodhéité sont des enseignements ésotériques, et ceux qui ne l'enseignent pas sont des enseignements exotériques."
Réponse à Hoshina Goro Taro (5 décembre 1267 à Hoshina)

Le Sutra du Lotus est le coeur, l'essentiel des enseignements sacrés exposés par Shakyamuni de son vivant, et la base des quatre-vingt mille corbeilles. Le bouddhisme comprend divers sutras, exotériques et ésotériques, tels que les sutras Vairocana*, Kegon*, Hannya* et Jimmitsu* qui ont été propagés en Chine, en Inde, dans le palais des Rois-dragons et dans les cieux. De plus, il y a les enseignements exposés par tous les bouddhas des dix directions, aussi nombreux que les grains de sable du Gange.
[...] Moi, Nichiren, parmi les deux voies du bouddhisme, exotérique et ésotérique, j'étais résolu à adhérer à l'enseignement suprême, celui qui nous permet de nous libérer le plus facilement du cycle des souffrances de la vie et de la mort. Par conséquent, j'ai étudié dans ses grandes lignes l'enseignement secret du Shingon et je me suis interrogé sur ce destin de Shubhakarasimha*. Mais personne ne m'a jamais donné de réponse satisfaisante à la question que je posais plus haut. Si lui-même ne parvint pas à échapper aux mauvaises voies, comment, à notre époque, un seul des moines du Shingon ou des laïcs qui n'ont pas fait plus d'un mudra ou récité plus d'un mantra dharani*, pourrait-il espérer ne pas y tomber ?
[...] Il faut ajouter à tout cela que les enseignements ésotériques du Shingon sont différents des autres enseignements bouddhiques. Ils affirment que si l'on a formé avec les mains ne serait-ce qu'un seul mudra, si l'on a prononcé de sa bouche ne serait-ce qu'un seul mantra dharani*, même les crimes les plus graves accumulés dans les trois phases de la vie seront expiés. Ils ajoutent qu'il suffit de poser les yeux sur un mandala ésotérique pour que toutes les fautes et entraves karmiques accumulées pendant d'innombrables koti de kalpa s'effacent immédiatement.
[...] Par bienveillance, Shubhakarasimha* décida de propager la connaissance de cet enseignement dans des contrées lointaines et se rendit en Chine où il exposa cet enseignement caché à l'empereur Xuan-Zong. En période de grande sécheresse, il fit des prières pour faire tomber la pluie et au bout de trois jours la pluie tomba du ciel. Ce Savant-maître* pouvait reconnaître sans la moindre hésitation les graines (note) représentant plus de mille deux cents Honorés, leurs nobles caractéristiques et leurs samaya. De nos jours, tous les adeptes de l'école Shingon rattachés au To-ji et à tous les temples Shingon du Japon sans aucune exception se considèrent comme les disciples du Savant-maître* Shubhakarasimha*. Mais un jour, subitement, le Savant-maître* mourut. Et de nombreux gardiens de l'enfer apparurent, le ligotèrent avec sept chaînes de fer et le conduisirent au palais du roi. N'est-ce pas là une grande source d'étonnement  ? Quel crime avait-il bien pu commettre pour recevoir une telle punition  ?
Le savant maître Chan-wou-wei (Kamakura, 1270 à Joken-bo et Gijo-bo)

Parmi ces divers enseignements, celui de l'école Shingon est particulièrement erroné. [Ses fondateurs] Shubhakarasimha* et Vajrabodhi* ont affirmé  : "Le concept d'ichinen sanzen est le plus essentiel des principes énoncés par Zhiyi* et le coeur même de tous les enseignements exposés par le Bouddha Shakyamuni de son vivant. Mais indépendamment du principe d'ichinen sanzen qui constitue la base des enseignements exotériques aussi bien qu'ésotériques, les mudra et les mantra dharani*, forment la partie essentielle des enseignements bouddhiques." Partant de là, les maîtres du Shingon ont affirmé par la suite que les sutras qui ne comportent ni mudra ni mantra dharani* doivent être considérés comme inférieurs, c'est-à-dire du même niveau que les enseignements non bouddhiques.
[...] Certains [maîtres du bouddhisme ésotérique] disent que le Sutra Vairocana* a été exposé par [le bouddha Vairocana*] un bouddha différent de Shakyamuni, d'autres déclarent que le Sutra Vairocana* est l'enseignement le plus élevé du Bouddha Shakyamuni, tandis que d'autres encore prétendent que le même bouddha se manifesta tantôt sous la forme du Bouddha Shakyamuni pour enseigner les sutras exotériques, tantôt sous la forme du bouddha Vairocana* pour enseigner les sutras ésotériques.
La lettre de Teradomari (Teradomari, le 22 octobre 1271, à Toki Jonin)

Dès l'origine, les écoles Kegon et Shingon furent toutes deux des écoles provisoires basées sur des sutras provisoires. Mais Shubhakarasimha* et Vajrabodhi*, qui introduisirent les enseignements ésotériques en Chine, s'approprièrent le principe d'ichinen sanzen de Zhiyi*, pour en faire le coeur des enseignements de leur école, tout en y ajoutant la pratique de mudra et de mantra dharani* et prétendirent que leurs enseignements surpassaient ceux de Zhiyi. De sorte que ceux qui étudiaient le bouddhisme, ignorant les faits réels, en vinrent à croire que le principe d'ichinen sanzen se trouvait déjà dans le Sutra Vairocana* tel qu'il était parvenu d'Inde.
[...] Le Grand-maître* Saicho* fut le fondateur du bouddhisme ésotérique aussi bien que du bouddhisme exotérique au Japon (note). Dans son Hokke Shuku, il écrit : "Les sutras sur lesquels sont basés les autres écoles expriment la qualité maternelle du bouddha. Mais ils ne véhiculent que cette forme d'amour et la rigueur paternelle leur fait défaut. Seule l'école Tendai, basée sur le Sutra du Lotus, allie l'amour et la rigueur. Le Sutra est un père pour tous les hommes vertueux, les sages, ceux qui étudient et ceux qui n'ont plus rien à étudier, ainsi que ceux qui ont éveillé en eux-mêmes l'esprit du bodhisattva."
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Lorsque les gens confondent totalement les enseignements du Hinayana et du Mahayana, les enseignements provisoires et définitifs, les doctrines ésotériques et exotériques, aussi incapables de faire la différence entre eux que de distinguer les pierres précieuses des cailloux, ou le lait de vache du lait d'ânesse (note), il faut faire une nette distinction entre eux, à l'instar des Grands-maîtres Zhiyi* et Saicho*
La Lettre de Sado (Sado, 20 mars 1272, à Toki Jonin)

Si on les étudie de manière plus spécifique, les enseignements sortis de la bouche d'or du Bouddha peuvent être divisés en catégories distinctes - Hinayana et Mahayana, enseignements exotériques et ésotériques, sutra provisoires et définitifs.
La voix pure et portant loin (Sado, septembre 1272, à Shijo Kingo)

Dans la 3e année de l'ère Jokyu [1221], sous le signe cyclique kanoto-mi, le 19e jour du 4e mois - à peu près au moment où éclatèrent les troubles entre la cour [de Kyoto] et les guerriers barbares - sur l'ordre de l'Empereur retiré d'Oki, des autels furent élevés et quarante et un moines, versés dans les pratiques occultes, conduisirent pour la première fois quinze sortes de cérémonies ésotériques, afin de vaincre le gouvernement de Kanto par le pouvoir de leurs incantations. Au nombre de ces cérémonies il y eut : La prière du Seul-Caractère-de-la-Roue-d'or [ichiji konrin] (conduite par un Supérieur du Tendai, l'Administrateur des moines Jien, assisté de douze moines, à la demande du Régent impérial Motomichi). La prière des quatre Rois du Ciel (conduite par l'Administrateur impérial des moines du temple Joko-ji [Shinsho] assisté de huit moines, au Palais Hirose, à la demande de Dame Shumeimon'in). La prière à Fudo-Myo-o (conduite par l'Administrateur des moines Kangon, à la demande du Seigneur Kazan'in Zemmon [Fujiwara Tadatsune]). La prière à Daiitoku [Grande puissance et vertu] (conduite par l'Administrateur des moines Kangon assisté de huit moines, à la demande de Dame Shichijoin). La prière au Roi-faisant-tourner-la-roue (conduite par l'Administrateur des moines Joken assisté de huit moines, également à la demande de Dame Shichijoin). La prière des dix préceptes de Daiitoku (conduite par les dix moines suivants - l'Administrateur des moines Kakucho, le sceau du Dharma Shunsho, le sceau du Dharma Eishin, le sceau du Dharma Goen, le Supérieur des moines Yuen, l'Administrateur des moines Jiken, le Supérieur des moines Kenjo, le Supérieur des moines Senson, le Supérieur des moines Gyohen, et l'oeil du Dharma Jikakku - chacun d'eux assisté de six moines, et la plupart de ces cérémonies se déroulant dans le bâtiment du Temple principal). La prière à Nyoirin (conduite par l'Administrateur des moines Myokoin, assisté de huit moines, à la demande de Dame Gishumon'in). Et la prière à Bishamon (conduite par l'Administrateur des moines Jojuin [Ryoson] de Mii, assisté de six moines, à la demande de Shichin). Des objets de culte furent même établis spécialement pour la circonstance, autour desquels furent organisées des cérémonies secrètes. Parmi celles-ci, la prière adressée à Aizen'o selon un rituel précis (conduite par les supérieurs du temple Ninna-ji, au palais Shishiden, cette prière commença le 3e jour du 5e mois et se poursuivit pendant les quatorze jours suivants). La prière adressée à l' Œil du Bouddha (conduite par 1'Administrateur des moines (daijo) et qui dura vingt et un jours). La prière des Six Caractères (conduite par le Supérieur des moines Kaiga). La prière adressée à Aizen'o (conduite par l'Administrateur des moines Kangon et qui dura sept jours). La prière adressée à Fudo (conduite par l'Administrateur des moines du temple Kanju-ji avec huit moines de haut rang). La prière de Daiitoku (conduite par l'Administrateur des moines Aki). Et la prière à Kongo Doji (également conduite par Aki). Ce furent donc ainsi quinze cérémonies qui eurent lieu devant des autels. Le 15e jour du 5e mois, Iga Taro Hogan Mitsusue fut attaqué et vaincu [par les partisans de la famille impériale] dans la capitale [Kyoto]. Le 19e jour du même mois, la nouvelle en parvint à Kamakura. On apprit à Kyoto que le 21e jour, des troupes importantes partiraient attaquer la capitale. A partir du 8e jour du 6e mois, des cérémonies supplémentaires furent donc organisées. Ce furent : la prière à Sonsei-o [Roi étoile vénérable] (conduite par l'Administrateur des moines Kakucho). La prière Taigen (conduite par le Supérieur des moines Zou). La prière Godan [des cinq autels] (conduite par l'Administrateur des moines (daijo), le sceau du Dharma Eishin, les Supérieurs des moines Zenson, Yüen et Gyohen). Et la prière selon le Sutra Shugo (célébrée pour la deuxième fois dans le pays, au temple de la cour du Ninna-ji).
Sur la prière (Sado, 1272 à Sairen-bo)

Tout au long de sa vie, le Bouddha Shakyamuni donna divers enseignements, exotériques et ésotériques, hinayana aussi bien que mahayana. Si nous considérons plus spécifiquement les sutras sur lesquels chaque école, Kegon, Shingon, etc. s'appuie pour fonder leur doctrine, nous voyons, par exemple, que le Sutra Kegon* décrit le bouddha Vairochana assis au centre d'une fleur de lotus à mille pétales ; le Sutra Daijuku dépeint une nuée de bouddha venus de toutes les directions de l'univers ; le Sutra Hannya* relate l'apparition de mille bouddhas  ; et les sutras Vairocana* et Sutra Kongocho* parlent de plus de mille deux cents bouddhas et bodhisattva. Tous ces bouddhas ne sont que des manifestations temporaires du Bouddha Originel. Ces sutras révèlent tous les pratiques du Bouddha Shakyamuni et la bodhéité qu'il atteignit en cette vie, mais ils ne révèlent pas la cause fondamentale (honnin-myo) de son Éveil dans le lointain passé de gohyaku jintengo*.
[...] Il est dit dans le chapitre Jinriki* (XXI) : "Devant toute l'Assemblée, le Bouddha Shakyamuni fit montre de ses grands pouvoirs supranaturels, tirant sa longue et large langue si haut qu'elle atteignit le Séjour de Brahma. Tous les autres bouddhas de l'univers, assis sur des trônes de Roi-Lions, sous des arbres de joyaux, firent de même, et tirèrent leur longue et large langue." Dans aucun autre sutra, hinayana ou mahayana, exotérique ou ésotérique, on ne trouve de passage disant que le Bouddha Shakyamuni et tous les autres bouddhas tirèrent la langue jusqu'au Séjour de Brahma.
Le véritable objet de vénération (Sado, avril 1273 à Toki Jonin)

Cet enseignement est le principe ultime du Sutra du Lotus tout entier. Il est la raison suprême de la venue du Bouddha Shakyamuni en ce monde, ainsi que le coeur et l'essence du Sutra du Lotus confié aux grands bodhisattvas qui jaillirent de Terre pour le répandre largement à l'époque des Derniers jours du Dharma. C'est seulement quand le souverain de notre pays aura personnellement foi en elle que nous pourrons révéler cette doctrine. Mais jusque là, elle devrait demeurer un enseignement secret. J'ai maintenant fini de vous le transmettre, à vous, Sairenbo.
L'ainsité du Dharma Merveilleux (Sado, 1273 ? à Sairen-bo)

A l'époque du Dharma Final on enseigne tout ensemble le Mahayana et le Hinayana, les doctrines provisoire (gonkyo) et définitive (jikkyo), exotérique et ésotérique (mikkyo), mais on n'accède pas à la Voie; dans le Jambudvipa tout entier on dénigre le Dharma. Contre cette cause de discordance il n'est que le Sutra du Lotus du Dharma Merveilleux. Comme au chapitre du Bodhisattva Fukyo* (XX, Fukyo), mes disciples sont en condition concordante (jun-en); le Japon est en condition discordante (gyaku-en). (note)
[...] Mais si on fait la comparaison avec tous les sutras du Mahayana et du Hinayana, provisoires et définitifs, exotériques et ésotériques, chacun de ces sutras n'est nullement le grand roi des rois des autres sutras. En résumé, c'est par une confrontation [générale] que l'on décide de la valeur des différents sutras. Pour subjuguer un ennemi, il faut commencer par connaître la grandeur de sa puissance.
[...] Question. — Quelles sont les lois ésotériques qu'au cours de plus de deux mille ans qui se sont écoulés depuis la mort de l'Ainsi-Venu, Nagarjuna, Vasubandhu, Zhiyi, Saicho, ont laissées de côté ?  Réponse. — L'objet fondamental de la vénération (Gohonzon), l'estrade d'ordination (Kaidan) (note) et les cinq caractères du Ttitre (Daimoku), qui relèvent de la doctrine de l'état originel (honnu).
Traité sur l'essentiel du Lotus (Minobu, le 29 juin 1274, à Toki Jonin)

Le Grand-maître* Saicho* apprit l’existence de l’école bouddhique Shingon en Chine. Il s’y rendit en 804 (la 23e année de la ère Enryaku) pour étudier et transmettre quatre écoles bouddhiques. Il étudia les écoles mahayana Tiantai, Zhenyan, Chan et Ly-zong. Après quoi, il s’en retourna au Japon, pour n’y propager que les doctrines mahayana Hokke et Ritsu, sans mentionner le Zen. En effet, Saicho* ne reconnu pas l’indépendance de cette dernière école, tout comme pour celle du Shingon, se contentant de permettre aux moines des sept grands temples de Nara d’accomplir le rite ésotérique nommé "cérémonie d'ondoiement". Ne connaissant pas la véritable intention du Grand-maître*, le peuple supposa alors qu’il n’avait approfondi que l’école de Tendai-Hokke, en délaissant la doctrine de l’ésotérisme du Shingon. Au cours du même règne de l’empereur Kammu, un moine nommée Kukai* se rendit en Chine pour étudier le bouddhisme Shingon. Kukai* ne rentra pas au Japon de tout le règne de Kammu, mais seulement en 806 (la première année de l’ère de Daido), sous le règne du 55e souverain, l’empereur Heizei. En 823 (19e jour du 1er mois, 14e année de l’ère de Konin), sous le règne du 52e empereur Saga, Kukai* proclama le temple To-ji à Kyoto siège de l’ésotérisme shingon et l’appela temple Kyoo Gokoku-ji. Cela se passa une année après la mort du Grand-maître* Saicho*.
[...] C’est le Grand-maître* Enchin qui fonda l’ésotérisme Tendai du temple Miidera tel que nous le connaissons aujourd’hui.
[...] Les quatre personnes que je viens de citer sont appelées les quatre Grands-maîtres du bouddhisme Shingon au Japon. D’un point de vu général, huit courants existent au sein de l’ésotérisme japonais, parmi lesquels cinq, appartenant à To-ji, ont été fondés par le Grand-maître* Kukai* et les trois autres de l’école Tendai sont dus au Grand-maître* Ennin*.
[...] En réfléchissant à ces deux grands événements de l’histoire du Japon, moi, Nichiren, ai, depuis mon enfance, sérieusement étudié le bouddhisme, à la fois ésotérique et exotérique, ainsi que tous les sutras des différentes écoles du bouddhisme, soit en écoutant d'autres moines, soit en lisant et analysant les sutras par moi-même. J’ai fini par découvrir la cause de ces événements.
[...] Ces Grands-patriarches du Mont Hiei transmirent tels quels les enseignements ésotériques de maîtres shingon tels que Shubhakarasimha*, Vajrabodhi*, Amoghavajra*, Ennin* et Enchin. Tout comme une même eau dans différents récipients, ils étaient de nom prêtres tendai mais restaient de fait des prêtres shingon.
Souverains de notre pays (Minobu, février, 1275)

Et pour sa mère défunte, la reine Maya, Shakyamuni séjourna pendant 90 jours dans le Ciel Trayastrimsha pour lui enseigner le Sutra Maya. On pourrait croire qu' il ne voulait dissimuler aucun enseignement ésotérique à son père bienveillant et à sa mère compatissante. Pourtant, il ne leur enseigna pas le Sutra du Lotus. En définitive, ce n'est pas en fonction des capacités de ceux qui l'écoutaient que le Bouddha enseigna ce Sutra mais, tant que le moment propice ne fut pas venu, il ne voulut absolument pas l'enseigner.
[...] Bien que parfois la question paraisse tranchée, la croyance de ceux qui adhéraient au bouddhisme n'était pas encore très profonde. S'il était apparu trop clairement que les enseignements sacrés du bouddhisme ne constituaient pas une doctrine unique mais qu'il fallait distinguer entre Mahayana et Hinayana, sutras provisoires et sutras définitifs, enseignements exotériques et ésotériques, cela aurait peut-être suscité des doutes et poussé certains à se tourner vers les enseignements non bouddhiques. C'est parce qu'ils redoutaient cela, peut-être, que les moines bouddhistes Kashyapa Matanga et Chu Fa-lan, bien que conscients de ces différences eux-mêmes, n'établirent pas de distinction entre Hinayana et Mahayana ni entre sutras définitifs et sutras provisoires lorsqu'ils introduisirent le bouddhisme en Chine.
[...] Au cours des cinq dynasties qui suivirent, Wei (220 - 265), Jin (265 - 420), Qi (479 - 502), Song (420 - 479) et Liang (502 - 557), des polémiques s'élevèrent, au sein du bouddhisme, entre les écoles du Mahayana et celles du Hinayana, selon qu'elles s'appuyaient sur les sutras provisoires ou sur les sutras définitifs, sur les enseignements exotériques ou sur l'enseignement ésotérique, et il devint impossible de déterminer ce qui était correct. Par conséquent, nombreux furent ceux qui nourrirent des doutes, depuis l'empereur et les personnes de haut rang jusqu'aux gens de condition modeste. Le bouddhisme se scinda ainsi en dix branches distinctes que l'on appelle les trois écoles de la Chine du Sud et les sept écoles de la Chine du Nord. Les écoles du Sud divisaient respectivement les enseignements du Bouddha en trois périodes, quatre périodes et cinq périodes ; tandis qu'au Nord on trouvait l'école des cinq périodes ; l'école des deux enseignements qui distingue entre formulation complète et formulation incomplète ; l'école des quatre enseignements ; l'école des cinq enseignements ; l'école des six enseignements ; l'école qui divise le Mahayana en deux catégories ; et enfin, l'école de "la voie unique".
[...] Les Savant-maîtres* Vajrabodhi* et Amoghavajra* vinrent eux aussi d'Inde en Chine. Ils apportèrent avec eux les sutras Vairocana*, Kongocho* et Soshitsuji*, et fondèrent l'école Shingon. Cette école divise les enseignements bouddhiques en deux catégories : les enseignements exotériques de Shakyamuni, exposés dans les sutras Kegon*, dans le Sutra du Lotus et dans divers autres sutras, et les enseignements ésotériques de Vairocana, exposés dans le Sutra Vairocana* et divers autres sutras. Le Sutra du Lotus est le plus élevé des enseignements exotériques. Mais, même si ses principes essentiels [selon l'école Shingon] ressemblent à ceux de l'enseignement ésotérique du Sutra Vairocana*, parce que l'on n'y trouve pas la moindre allusion à la pratique des mudra et des mantra dharani*, ni aux Trois mystères, il est considéré comme "un enseignement incomplet".
Question : Est-ce à dire que Nagarjuna, Vasubandhu et d'autres n'ont pas enseigné les véritables principes du Sutra du Lotus ?Réponse : C'est exact. Ils ne l'ont pas fait. Question : Quel enseignement ont-ils donc propagé ? Réponse : Ils ont enseigné les sutras du Mahayana provisoire*, divers enseignements ésotériques comme exotériques, tels que les sutras Kegon*, Hodo*, Hannya*, et Vairocana*, mais ils n'ont pas exposé les principes du Sutra du Lotus.
même si les gens d'aujourd'hui prient pour leur vie prochaine en respectant fidèlement un sutra, si ce sutra est un sutra erroné, ils ne pourront jamais atteindre la bodhéité, mais la faute n'en est pas imputable au Bouddha.
[...] Pour la pratique et l'étude du bouddhisme, une fois admise la nécessité d'établir la distinction entre Mahayana et Hinayana, entre sutras définitifs et sutras provisoires, et entre enseignement exotérique et ésotérique, ce point est le plus important. Question : Ainsi, selon vous pendant les mille ans de l'époque du Dharma correct, les maîtres bouddhistes étaient intérieurement convaincus de la supériorité de l'enseignement véridique du Sutra du Lotus sur tous les autres sutras, ésotériques ou exotériques, mais ils ne l'ont pas fait savoir, se contentant de propager les doctrines du Mahayana provisoire*. Cela me paraît difficile à admettre mais je crois comprendre
[...] 2 S'adressant aux moines aussi bien qu'aux laïcs, Honen déclara : "Les enseignements bouddhiques varient en fonction des capacités des hommes à diverses époques. Le Sutra du Lotus, le Sutra Vairocana*, les doctrines des huit ou neuf écoles telles Tendai ou Shingon, tous les enseignements exposés par le Bouddha de son vivant, mahayana et hinayana, exotériques et ésotériques, provisoires ou définitifs, aussi bien que les écoles qui s'appuient sur eux, furent tous conçus pour les personnes de capacités et de sagesse supérieures qui vécurent pendant les deux mille ans des époques du Dharma correct et du Dharma formel. Depuis que nous sommes entrés dans l'époque des Derniers jours du Dharma, quels que soient les efforts fournis dans la pratique de tels enseignements, ils n'apportent plus aucun bienfait.
[...] 2 Le défunt maître Genshin*, à qui aucun sage des écoles Tendai ou Shingon n'est supérieur à l'époque des Derniers jours du Dharma, dit de même. Il affirme, dans son ouvrage intitulé Ojo yoshu (L'Essentiel pour renaître dans la Terre pure), que les enseignements du bouddhisme, exotériques aussi bien qu'ésotériques, ne sont pas de nature à délivrer des souffrances de la vie et de la mort.
[...] 2 En Inde, vécut une personne connue sous le nom de Brahmane-Grand-Arrogance. Il possédait une sagesse innée et avait beaucoup lu. Il avait emmagasiné dans sa mémoire les enseignements du bouddhisme ésotérique et exotérique et maîtrisait les écrits bouddhiques aussi bien que non bouddhiques. Même le roi et ses ministres s'inclinaient devant lui, et tous les gens du peuple le respectaient comme un guide et un maître.
[...] 2 Le troisième successeur, Ennin*, se rendit lui aussi en Chine et passa dix ans à étudier les mérites relatifs des enseignements exotériques et ésotériques sous la direction de huit maîtres éminents. Il étudia aussi avec des maîtres de l'école Tendai comme Guanxiu. Saicho* incorpora à la fois des pratiques shikan et shingon en considérant la pratique shingon comme une pratique parmi d'autres, dans l'ensemble des pratiques de l'école Tendai et Wei-Juan. Mais, dans son coeur, il [Ennin] croyait le Shingon supérieur au Tendai. Il estimait que le Grand-maître* Saicho* n'avait pas étudié le sujet à fond, n'était pas resté suffisamment longtemps en Chine et n'avait pris connaissance que superficiellement de l'enseignement Shingon.
[...] 2 L'essentiel de ces commentaires [ceux de Ennin*] est le suivant : "Il y a deux sortes d'enseignements. L'un est l'enseignement exotérique, c'est-à-dire l'enseignement des trois véhicules. Là, l'enseignement profane et l'enseignement bouddhique ne coïncident pas. L'autre est l'enseignement ésotérique. C'est l'enseignement du Véhicule unique, ainsi appelé parce que l'enseignement profane et l'enseignement bouddhique fusionnent et n'en font plus qu'un seul. L'enseignement ésotérique, à son tour, se divise en deux catégories. La première est celle de l'enseignement théorique*, qui comprend les sutras Kegon*, Hannya*, Vimalakirti, le Sutra du Lotus et du Nirvana. Bien qu'ils enseignent l'inséparabilité des vérités profanes et de la vérité suprême du bouddhisme, ils n'enseignent pas les mudra et les mantra dharani*. La deuxième catégorie est celle de l'enseignement ésotérique à la fois la pratique et théorique. Ce sont les principes que l'on trouve dans les sutras Vairocana*, Kongocho* et Soshitsuji*. Ils enseignent la non-dualité des vérités profanes et bouddhiques ainsi que les mantra dharani* et les mudra."
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

A mesure que les sutras arrivaient, il devint évident qu'ils différaient par leur contenu et que certains d'entre eux étaient supérieurs à d'autres. Ils appartenaient à des catégories différentes, telles que les sutras hinayana et du mahayana, exotériques et ésotériques, provisoires et définitifs.
La suprématie du Dharma (Minobu, 4 août 1275, à Oto, fille de Nichimyo)

Dans le Daichido Ron* , le bodhisattva Nagarjuna écrit : "Question : s'il en est ainsi, aucun des sutras, du Sutra Kegon* au Sutra Hannya*, n'est un enseignement ésotérique, mais le Sutra du Lotus est ésotérique. Le Sutra du Lotus est comparable à un excellent médecin qui change le poison en remède." Zhiyi* expliqua plus en détails cette citation en disant que "ce Sutra permet aux personnes des deux véhicules d'atteindre l'Éveil de la même manière qu'un bon médecin peut changer le poison en remède." Ainsi, dans le Daichido Ron* il est dit : "Aucun autre sutra n'est ésotérique mais le Sutra du Lotus est ésotérique." Dans le Maka Shikan, on lit : "Puisque le Sutra du Lotus a la capacité de guérir la maladie, on l'appelle aussi myo [mystique]."
La Guérison des Maladies Karmiques (Minobu, 3 novembre 1275, à Ota Jomyo)

Le moine Shubhakarasimha* fut pendant un certain temps roi d'Udyana en Inde. Il renonça à son trône, devint moine, et au cours de sa pratique bouddhique visita plus de cinquante régions de l'Inde, jusqu'à maîtriser tous les enseignements ésotériques et exotériques du bouddhisme. Plus tard il s'en alla en Chine, et devint le précepteur de l'empereur Xuan-Zong. Tous les moines du Shingon, tant en Chine qu'au Japon, sont depuis devenus ses disciples. En dépit d'une vie si noble, il mourut subitement, tourmenté par Yama, le roi des enfers, sans que personne ne sache pourquoi.
Lettre aux Frères (Minobu, 16 décembre 1275 aux frères Ikegami)

En outre, de l'époque de l'empereur Kimmei (509-571) à celle de l'empereur retiré d'Oki, les divers grands principes et enseignements ésotériques du bouddhisme, en provenance de Chine, de Paekche, de Silla et de Koguryo, ont été respectés et pratiqués au Mont Hiei, dans les temples To-ji, Onjo-ji, dans les sept temples majeurs de Nara et partout ailleurs au Japon. Cela dans le but d'assurer la protection du pays et d'assurer la sécurité de son souverain.
Quelle grave erreur, alors, amena l'empereur retiré d'Oki à subir une telle humiliation  ? Ce fut uniquement son alliance avec les moines shingon du Japon qui sont les ennemis jurés du Sutra du Lotus  !
[...] Ces derniers conduisent un rituel appelé kanjo, au cours duquel le participant pose les pieds sur des images peintes du Bouddha Shakyamuni et d'autres bouddhas assis sur un lotus à huit pétales. Ils considèrent cela comme une pratique ésotérique. Et c'est parce que l'empereur retiré d'Oki a révéré ceux qui prenaient part à des rituels aussi étranges en tant que supérieurs de divers temples que le pouvoir passa aux mains de ses sujets et que lui-même connut la disgrâce en cette vie.
Réponse au nyudo Takahashi (Minobu, 1275 au nyudo Takahashi Rokuru Hyoe)

De plus, le premier maître du roi Ajatashatru, Devadatta, avait mémorisé les soixante mille enseignements non bouddhiques et les quatre-vingt mille enseignements bouddhiques. Sa compréhension du monde profane et du bouddhisme était aussi brillante que le soleil et la lune, aussi limpide qu'un miroir. Il était comparable aux lettrés de l'école Tendai de nos jours qui connaissent par coeur tous les enseignements exotériques et ésotériques, et tous les sutras. Parce que Ajatashatru était conseillé par de tels maîtres non bouddhistes et par ces ministres, il rejeta le bouddhisme.
Lettre à Konichi-bo (Minobu, mars 1276 à la veuve Konichi, mère de Yashiro)

Le Grand-maître* Saicho* étudia ces ouvrages mais il eut des doutes sur leur évaluation des mérites relatifs du Sutra du Lotus et du Sutra Vairocana*. C'est pourquoi, le septième mois de la vingt-troisième année de l'ère Enryaku (804), il se rendit en Chine ; il y rencontra les moines Daosui du temple Xi-ming-si et Xingman, du temple Folong-si, et reçut les enseignements shikan ainsi que les grands préceptes pour l'Éveil parfait et immédiat. Il rencontra également le moine Shun-xiao, du temple Ling-gang-si, et étudia sous sa direction le Shingon. Il revint au Japon le sixième mois de la vingt-quatrième année de l'ère Enryaku (805). L'empereur Kammu lui accorda une audience et fit publier un décret recommandant aux étudiants des six écoles la pratique de shikan [la méditation du Tiantai ] et de shingon [la récitation de mantra dharani* ésotériques], et incitant à les adopter dans les Sept temples principaux [de Nara].
[...] Le Grand-maître* Enchin fut, au Japon, [dans sa jeunesse] le disciple du moine Gishin*, d'Encho*, de l'administrateur Kojo* et d'Ennin*. Il étudia ainsi toutes les doctrines, exotériques aussi bien qu'ésotériques, enseignées à son époque au Japon.
Le vingt-neuvième jour - sous le signe cyclique mizunoe-saru - du quatrième mois de la huitième année de l'ère Jogan, c'est-à-dire l'année hinoe-inu (866), un édit impérial fut promulgué, déclarant : "Il appert que les doctrines des deux écoles, Shingon aussi bien que Tendai, méritent toutes deux l'appellation de ghee du bouddhisme, et méritent également d'être qualifiées d'ésotériques et de profondes."
[...] Puis, quelque mille cinq cents ans ou plus après la mort du Bouddha, à l'est de l'Inde, dans le pays qu'on appelle la Chine, le Grand-maître* Zhiyi* apparut, sous les dynasties Chen et Shui. Il affirma que, parmi les enseignements sacrés exposés par le Bouddha, on trouvait des enseignements du Mahayana et du Hinayana, des enseignements exotériques et ésotériques, des enseignements provisoireset définitifs. Il expliqua que Mahakashyapa et Ananda avaient propagé exclusivement les enseignements du Hinayana  ; Ashvaghosha, Nagarjuna, Asanga et Vasubandhu, les enseignements du Mahayana provisoire*. Mais, pour ce qui est de l'enseignement du Mahayana définitif* du Sutra du Lotus, ils n'avaient fait que l'effleurer rapidement, en dissimulant sa signification profonde, ou en n'en donnant qu'une explication superficielle, sans mentionner les différences entre les enseignements du début, du milieu et de la fin de la vie du Bouddha. Tantôt ils avaient décrit l'enseignement théorique* mais pas l'enseignement essentiel*, tantôt ils avaient bien distingué entre les enseignements théorique* et essentiel*, mais pas défini kanjin.
Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)

La rumeur me parvint que le gouvernement avait ordonné au moine Hoin, du temple d'Amida, de prier pour la pluie à partir du dixième jour du quatrième mois [10 avril]. Ce Hoin est le plus éminent des moines du temple To-ji et il est le précepteur du prince-moine (dajo) du temple Ninna-ji. Il adhère avec une fidélité absolue aux enseignements ésotériques de Kukai*, Ennin* et Enchin et a mémorisé tous les principes des écoles Tendai et Kegon.
[...] A cette nouvelle, tous les habitants de Kamakura, du plus modeste au plus haut placé, applaudirent et déclarèrent, avec des expressions de mépris : "Ce Nichiren prêchait une forme erronée de bouddhisme et il a bien failli être exécuté. Finalement, il a été gracié de sa peine d'exil et on aurait pu croire qu'il se repentirait et resterait tranquille. Mais au contraire, non content de dénigrer le Nembutsu et le Zen, il ose s'attaquer à la doctrine ésotérique du Shingon. Quelle joie pour nous grâce à cette pluie de démentir ses calomnies et de donner clairement la preuve de l'excellence de la doctrine Shingon  ! "
Sur le comportement du Bouddha (Minobu, 1276, à Konichi-ama)

Question : l'école Kegon a énoncé le principe des cinq enseignements (note) et déclare tous les autres sutras inférieurs au Sutra Kegon*. L'école Shingon avance le principe des dix stades de l'esprit (jujushin), déclarant que tous les autres sutras sont des enseignements exotériques, donc inférieurs à ceux de l'école Shingon que leur ésotérisme rend supérieurs.
[...] Réponse. - Les Japonais de notre époque sont unanimes sur ce point : ils pensent que, puisque tous les véhicules sont inclus dans le Véhicule suprême, aucun enseignement n'est supérieur ou inférieur, superficiel ou profond mais que tous sont égaux au Sutra du Lotus. D'où la croyance que répéter l'invocation du Nembutsu, pratiquer l'ésotérisme Shingon, ou la méditation Zen, enseigner et réciter n'importe quel sutra ou le nom de n'importe quel bouddha ou bodhisattva équivaut à suivre le Sutra du Lotus.
Parvenir directement à la bodhéité grâce au Sutra du Lotus (Minobu, mars 1277 ? à Myoho-ama)

Lorsque la guerre civile éclata entre Minamoto no Yorimoto, et Taira no Kiyomori, plus de vingt membres du clan de Kiyomori signèrent un pacte sur lequel ils apposèrent leur sceau. Ils jurèrent : "Nous considérerons Enrakyu-ji comme le temple de notre clan. Nous révèrerons les trois mille moines comme nos propres parents. Les joies et les peines de ce temple seront nos joies et nos peines." Ils firent une donation au temple des vingt-quatre districts de la province d'Omi. Ensuite, Myoun et ses disciples employèrent tous les rites ésotériques de l'école Shingon dans leurs prières pour vaincre l'ennemi, et ordonnèrent même à leurs moines armés de lancer des flèches sur les soldats de Minamoto. Pourtant, Minamoto no Yoshinaka et un de ses vassaux, Higuchi, accompagnés de seulement cinq ou six hommes, escaladèrent le Mont Hiei pour faire irruption dans le hall principal. Ils arrachèrent Myoun de l'autel où il priait pour la victoire, le ligotèrent avec une corde, le firent rouler comme une grosse pierre jusqu'au bas de flanc ouest de la montagne pour, finalement, lui couper la tête. Les Japonais ne se détournent pourtant pas de l'école Shingon, et ne se sont même jamais demandé pourquoi leurs prières ne sont pas exaucées.
Les Huit Vents (Minobu, 1277 à Shijo Kingo)

Le Grand-maître* Kukai*, au Japon, a déclaré : "Le Sutra du Lotus étant inférieur même au Sutra Kegon*, il n'est donc pas comparable au Sutra Vairocana*."(réf.) Il a affirmé aussi  : "Le Sutra du Lotus fut enseigné par Shakyamuni, tandis que le Sutra Vairocana fut enseigné par le bouddha Vairocana*. Le Maître de la doctrine proclamant l'enseignement, dans ces deux cas, n'est pas le même. De plus, le Bouddha Shakyamuni n'est rien d'autre qu'un messager du bouddha Vairocana*. Il a enseigné les doctrines exotériques qui ne sont rien de plus qu'un premier pas vers les doctrines ésotériques."(réf.)
[...] Par cela, il voulait dire que, bien que le principe d'ichinen sanzen soit le même dans le Sutra du Lotus et dans le Sutra Vairocana*, le Sutra du Lotus ne mentionne ni mudra ni mantra dharani*, et que, par conséquent, du point de vue des pratiques qu'il enseigne, il est inférieur au Sutra Vairocana*. Puisque l'on n'y trouvait pas concrètement l'énoncé des formules pour la pratique, on ne pouvait pas dire qu'il représentait les enseignements ésotériques à la fois du point de vue de la théorie et de la pratique. De nos jours, au Japon, nombreux sont ceux qui, parmi les gens du peuple aussi bien que parmi les maîtres des diverses écoles, partagent cette opinion de Shubhakarasimha*, y compris les maîtres de l'école Tendai, qui devraient pourtant être les derniers à le faire. A cet égard, ils ne sont en rien différents des membres des diverses écoles qui, bien que jaloux [des croyants du Nembutsu],
Lettre à Shomitsu-bo
(Minobu, 1277 à Shomitsu-bo)

Le Grand-maître* Saicho* étudia l’enseignement du Maka Shikan de l’école Hokke et apprit aussi les Règles de conduite des bodhisattvas, qui avaient été enseignées par le Grand-maître* Daoxuan, fondateur de la branche Nanchan de l'école Lu (Ritsu) en Chine. Le Grand-maître* Saicho* reçut également, du moine Shunxiao, l’initiation ésotérique de l’école Shingon. Après être retourné au Japon, le Grand-maître* Saicho* ne propagea pas les enseignements de l’école Shingon.
[...] Dans l’espoir de prendre une revanche sur le gouvernement shogunal de Kamakura, le camp de la cour impériale s’était concentré sur un rite de prière conduit par Jien, moine supérieur de l’école Tendai, par un moine supérieur de l’école Shingon, par le supérieur du temple Ninna-ji (note) et par le supérieur du temple Onjo-ji, avec une grande assistance de moines de grande vertu venus des 15 grands temples de Nara. Ce rite, basé sur les quinze méthodes ou pratiques ésotériques, instaurées comme la Grande Loi du Shingon par les Grands-maîtres Kukai*, Ennin* et Enchin, fut accompli du 15 mai au 14 juin. En plus de ce rite, une autre session de prières, basée sur la grande prière ésotérique de l’école Shingon, qui n’avait été exécutée qu’en trois occasions au Japon, fut conduite par le prince impérial (dajo) (note), le supérieur du temple Ninna-ji, à partir du 8 juin, dans le Hall des Cérémonies d’Etat (Shishinden).
[...]  Sonjoo ho (Rituel dédié à l’Auguste-Etoile-du-Ciel) (note). Ce rite ésotérique, traditionnellement exécuté au temple Onjo-ji, est dédié à Myoken, déification de la Grande Ourse (hokuto shichisei) – comme prière pour la longévité et l’élimination des catastrophes.
Questions - réponses concernant l’objet de vénération (Minobu,  septembre 1278 à Joken-bo)

Les bouddhas des trois phases de la vie sont les mille bouddhas du kalpa de gloire passée, les mille bouddhas de l'actuel kalpa de sagesse, et les mille bouddhas du futur kalpa de constellation, ainsi que tous les autres bouddhas dépeints dans les sutras du Mahayana et du Hinayana, provisoires et définitifs, exotériques et ésotériques, y compris les sutras Kegon*, du Lotus et du Nirvana. Ces bouddhas, tout comme les bodhisattvas des mondes des dix directions aussi nombreux que des grains de poussière, ont tous leur origine dans le seul caractère Myo [mystique ou merveilleux] du Sutra du Lotus.
Le tambour à la porte du Tonnerre (Minobu, 19e jour du 10 mois (intercalaire) 1278, à Sennichi-ama)

Même si les croyants des enseignements provisoires répètent à l'envi que l'on peut atteindre l'Éveil grâce aux enseignements antérieurs au Sutra du Lotus, il est aussi facile de réfuter leurs affirmations que de briser mille poteries avec un seul marteau. [Zhiyi* déclare : ] "La pratique du Sutra du Lotus est shakubuku, la réfutation des enseignements provisoires."(réf.) Le Sutra du Lotus est, en vérité, de tous les enseignements le plus profond et le plus ésotérique.
La persécution par le sabre et le bâton (Minobu, 20 avril 1279 à Nanjo Tokimitsu)

Dans la période qui suivit, tous les habitants du Japon devinrent des adeptes de l'école Shingon. De plus, un disciple du Grand-maître* Saicho*, Ennin*, se rendit jusqu'en Chine où il fit une étude approfondie des enseignements secrets du Tendai et du Shingon avant de rentrer au Japon. Il écrivit des commentaires sur deux ouvrages, le Sutra Kongocho* et le Sutra Soshisutji, et fonda un temple appelé Zento-in sur le Mont Hiei. Dans ses commentaires, il affirma qu'il fallait accorder la première place au Sutra Vairocana*, et la seconde au Sutra du Lotus ; et il avança d'innombrables autres affirmations tout aussi erronées que celles de Kukai* avant lui. J'ai déjà abordé cela dans mes lettres précédentes.
Le roi Rinda (Minobu, le 17 août 1279 à Soya Doso, fils de Soya Kyoshin)

Kukai* et ses adeptes du temple To-ji au Japon prétendent que, parmi tous les enseignements exotériques, le Sutra du Lotus est le plus difficile à croire et le plus difficile à comprendre, mais que, par rapport aux enseignements ésotériques, il est facile à croire et à comprendre. Ennin*, Enchin et leurs adeptes disent que le Sutra du Lotus et le Sutra Vairocana* sont tous deux difficiles à croire et à comprendre, mais que, si l'on compare les deux, le Sutra Vairocana* est de loin plus difficile à croire et à comprendre que le Sutra du Lotus.
Comparaison du Sutra du Lotus avec les autres sutras (Minobu, le 26 mai 1280 à Toki Jonin)

Dans son Nikyo ron, le Grand-maître* Kukai* affirme  : "Il est dit dans le Bodaishin ron : "Seule la doctrine du Shingon permet d'atteindre la bodhéité sans changer d'apparence, car elle enseigne la pratique de samadhi*, une sorte de méditation qui n'est exposée dans aucun autre sutra. Si nous étudions le sens de ce traité, j'aimerais souligner qu'il est la resserre secrète, le coeur et le noyau des mille ouvrages écrits par le grand sage Nagarjuna. Dans la phrase précédemment citée, les mots "aucun autre sutra" désignent les divers principes exposés par le [Bouddha sous la forme du] Corps de la bienfaisance* et se manifestant par divers Corps de Transformation. Ce sont les principes des enseignements exotériques. Mais les mots "cette doctrine enseigne la pratique de la méditationsamadhi*" désignent l'enseignement énoncé par le Corps du Dharma*, ainsi que la pratique de samadhi*, et font partie des enseignements ésotériques du Shingon. Ces principes sont exposés dans les cent mille vers de louanges du Sutra Kongocho* et dans d'autres textes."
[...] Ces deux Grands-maîtres étaient tous deux des sages éminents. Ils partirent en Chine la même année et y étudièrent l'un et l'autre les enseignements ésotériques du Shingon. Le Grand-maître* Saicho* eut pour maître, dans l'étude des deux mandala, le Savant-maître* Shunxiao. Le Grand-maître Kukai*, quant à lui, étudia les deux mandala avec pour maître le Savant-maître* Huiguo.
[...] Question : "Le Grand-maître* Ennin* était un disciple de Saicho* et Gishin*  ; le Grand-maître* Enchin, un disciple de Gishin* et de Ennin*  ; et le Savant-maître*Annen, un disciple du Savant-maître* An'ne*. Ces trois hommes ont déclaré que l'école Tendai-Hokke n'enseigne que la partie théorique du principe ésotérique de l'atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence, alors que l'école Shingon enseigne à la fois la partie théorique et pratique de ce même principe (note).
[...] Trahissant l'esprit de ces commentaires, devons-nous leur préférer le principe de l'atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence se trouvant dans le Sutra Vairocana*, qui représente, selon le Grand-maître* Ennin*, la théorie et la pratique de l'enseignement ésotérique ?
Le principe de l'atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence (Minobu, en 1280? , à Myoichinyo)

Au Japon, il [Ennin*] avait étudié en profondeur les doctrines Tendai et Shingon sous la direction des Grands-maîtres Saicho*, Gishin* et Encho*. De plus, durant les dix années de son séjour en Chine, il étudia le Shingon sous la direction de huit maîtres éminents et le Tendai sous la direction de Zongjui, Zhi-yuan et d'autres. De retour au Japon, il déclara que les écoles Tendai et Shingon correspondaient toutes deux à la saveur du ghee, et que les sutras de ces deux écoles étaient également profonds et ésotériques. Cette déclaration fut officialisée par un édit impérial.
Le corps et l'esprit des simples mortels (Minobu, à un disciple)

 

 

 

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