|
Extraits de gosho sur |
|
|
Maka Shikan |
|||
Zhanlan* dit : "Si l'on n'observe pas la nature de son propre cœur,
on ne peut effacer son mauvais karma."
Cela signifie que la pratique de ceux qui n'observent pas leur cœur
devient une austérité pénible et sans fin. Zhanlan* les condamne en citant un passage du Maka
Shikan : "Bien qu'ils étudient le bouddhisme, ils en
reviennent à des conceptions non bouddhiques." Le Maka Shikan indique : "Si l’on ne rencontre pas le maître, la
sagesse pervertie, de jour en jour augmentera et la vie
et la mort, de mois en mois, s’aggravera. Comme tirer un arbre
tordu d’une forêt dense, jamais on ne pourra en sortir”. Dans le troisième fascicule du Maka
Shikan il est écrit : “Les rouleaux du Sutra (contenant) la sagesse sans entrave de l’Ainsi-Venu sont tous présents dans le corps des êtres. Perturbés,
ils la recouvrent et n’y croient pas, ne la voient pas”. Les trois 'ainsi' du début représentent l’Ainsi-Venu de l’Éveil originel (hongaku). En ce qui concerne le Bouddha de l'Éveil
parfait et complet, sans supérieur (anokutara
sammyaku sambodai), dont émerge l'Éveil hongaku d'Ainsi-Venu, nous sommes le père et la mère de l’Éveil sambodai, et le Bouddha est le fils auquel nous donnons naissance. Dans le premier fascicule du Maka Shikan, il est dit : « L’arrêt, ou concentration (samatha, samadhi*, shi, zhi) est la mère de l’Éveillé, la contemplation/introspection (vipassana, kan, guan) en est le père ». Dans le Maka
Shikan du Grand-maître* Zhiyi* on peut lire : "Celui qui connaît la véritable marche
du monde, connaît le Dharma bouddhique." Dans le Maka
Shikan Bugyoden Guketsu le Grand-maître* Zhanlan déclare : "Des enseignements universels, comme la bienséance
et la musique, se propagent d’abord, ouvrant la voie au Bouddha". Le second volume du Maka Shikan cite un passage du Shi Ji [Mémoires de l'historien ] qui dit : "Dans les dernières années de la dynastie Zhou, il y eut des hommes qui portaient
les cheveux longs, se promenaient nus jusqu'à la ceinture, et
ne respectaient ni les coutumes ni les règles." Toutefois, il y a une cinquantaine d'années
environ apparut Honen, un homme
qui s'opposa ouvertement au Dharma. Il abusa tous les simples mortels
en leur présentant un simple caillou comme une pierre précieuse,
en les incitant à jeter le véritable joyau qu'ils possédaient
déjà et à le remplacer par ce caillou-là.
Cela correspond à ce que le cinquième volume du Maka
Shikan appelle "prendre des bouts de tuile et
des cailloux pour des joyaux brillants." C’est aussi pour cette raison que Zhiyi* disait : "Toute chose possédant une couleur ou une odeur
manifeste la Voie du milieu"
[Maka Shikan]. Et Zhanlan* ajoute : "Même si tous admettent que les choses possédant
une couleur ou une odeur sont des manifestations de la Voie du milieu,
ils sont néanmoins choqués et émettent des doutes
lorsque, pour la première fois, ils entendent dire que les êtres
non-sensitifs possèdent la nature de bouddha." Le Grand-maître* Zhiyi* écrivit le Hokke Gengi,
le Hokke Mongu* et le Maka Shikan,
soit trente volumes de commentaires sur le Sutra du Lotus. Zhanlan*,
pour sa part, écrivit les trente volumes du Hokke
gengi shakusen, Hokke
Mongu Ki*
et Maka Shikan Bugyoden Guketsu, annotations sur les ouvrages de Zhiyi*.
Ensemble, ces écrits constituent ce que l'on appelle "les
soixante volumes (note) de l'école Tendai". J’aimerai
commencer la Nouvelle année par la lecture du Maka
Shikan du Grand-maître* Zhiyi*,
fascicule 5, qui invite à «la sérénité
en cette vie et la renaissance en un monde meilleur». Ayez l’amabilité
de me le prêter, même si le livre est en mauvais état.
Je peux le faire réparer ici. Pardonnez-moi de vous importuner
par mon besoin incessant d’un nombre important d’ouvrages. Dans le premier volume du Maka
Shikan, il est dit : “Il n’est pas une couleur, pas une
odeur qui ne soit dans la voie de la médianeté”. Zhanlan* commente : “Et, de plus, la couleur et l’odeur permettent la Voie du milieu. La nature de bouddha chez le non-sensitif étonne l’oreille et trouble le cœur”. On lit dans le Maka Shikan : "Moi, le Bouddha, j'ai envoyé Trois
sages* pour instruire le peuple de Chine." Dans le Guketsu,
commentaire de Zhanlan* sur le Maka Shikan, on lit : "Le Sutra
Shojohogyo établit que le bodhisattva Gakko* apparut là-bas
sous le nom de Yan-Hui, le bodhisattva
Kojo* y apparut sous la forme de Confucius,
et le bodhisattva Kasho sous
celle de Lao-Zi. Puisque le sutra se place du point de vue de l'Inde,
il désigne la Chine par les mots "là-bas". Zhiyi* dit encore, dans le Maka Shikan : "L'apparition de toute chose est la manifestation de sa nature
intrinsèque, et sa disparition, le retour de cette nature à
l'état de latence."(réf.) On lit dans le Maka
Shikan : "L'ignorance et la poussière des désirs
mènent à l'Éveil et les souffrances de la naissance
et de la mort mènent au nirvana". Il est dit dans le chapitre Juryo* (XVI) : "Je réfléchis sans
cesse à la manière de conduire tous les hommes au chemin
suprême pour qu'ils puissent atteindre la bodhéité
sans délai" ; et dans le chapitre Hoben* (II) : "Tous les phénomènes
sont des manifestations du Dharma et sont par essence éternels."
Ce Dharma n'est autre que Namu Myoho
Renge Kyo. Il
est dit dans le cinquième volume du Maka
Shikan : "La vie, à chaque instant, comporte dix mondes-états. De
plus, chacun des dix mondes-états est doté de tous les autres,
si bien qu'une unité de vie possède en fait cent états.
Chacun de ces états à son tour contient trente domaines
d'existence (note) de sorte que, dans les cent états, il y a trois mille conditions
existence. Ces trois mille conditions d'existence sont toutes contenues
en un seul moment de vie. S'il n'y a pas de vie, inutile d'aller plus
loin. Mais la plus infime parcelle de vie contient les trois mille conditions
d'existence... C'est ce que l'on entend par "le royaume de l'insondable".
[Voir ichinen sanzen] Note : On
lit parfois à la place de "trois mille conditions d'existence"
"trois mille modes d'existence"
mais le total est le même. La seule différence consiste
en la manière d'y parvenir (note).
Dans un autre texte du Maka Shikan, on lit : "Chaque
monde-état comporte les Trois
Principes de différentiation." Le bienfait du Sutra du Lotus ne peut être
compris et partagé que par les bouddhas. C'est une sorte d'Éveil que même la sagesse des émanations du Bouddha Shakyamuni
dans l'univers entier a grand peine à concevoir. C'est pourquoi,
comme vous le savez, le Grand-maître* Zhiyi* a défini le mot Myo [de Namu
Myoho Renge Kyo] comme ce qui est mystérieux. Le Sutra prône une grande diversité de pratiques, mais seuls Zhiyi*, Zhanlan* et Saicho* ont su en comprendre le sens profond. Le Grand-maître Saicho*,
en particulier, fut la réincarnation de Zhiyi*.
Néanmoins, il envoya des émissaires en Chine en de nombreuses
occasions, pour dissiper les doutes. Les principes essentiels du Sutra
du Lotus sont l'implication
réciproque des dix
mondes-états, cent mondes et mille modalités
d'expressions de la vie, ainsi que ichinen
sanzen. Ce sont des principes d'une grande importance énoncés
dans le Maka Shikan. Les saints
consacraient donc leur vie en offrant leur propre corps, tandis que
les simples mortels peuvent faire de même par la sincérité
de leurs dons. La paramita
du don exposée dans le septième volume du Maka
Shikan enseigne en effet l'esprit de l'offrande. Le Grand-maître* Zhanlan* écrivit dans le septième volume de son commentaire, le Hokke Mongu Ki*
: "A l'époque des Derniers
jours du Dharma,
si une personne entend l'enseignement bouddhique, même brièvement,
et a foi dans le Dharma c'est que cette personne aura, dans une vie
antérieure, planté la graine [du Sutra du Lotus]."(réf.) Et il écrit aussi, dans le deuxième volume du Maka
Shikan Bugyoden Guketsu : "Ce n'est pas chose ordinaire
que de naître à la fin de l'époque
du Dharma formel et de pouvoir lire les paroles du Sutra véridique.
C'est bien rare si l'on n'a pas, dans une vie passée, créé
un lien avec le Dharma Merveilleux."(réf.) Le Grand-maître* Zhiyi*,
dans son Maka Shikan,
déclare : "L'ignorance et l'illusion ne sont pas, par essence,
différentes de l'Éveil. Mais en raison de l'obscurité, c'est
l'ignorance qui se manifeste plutôt que l'Éveil." Le Grand-maître* Zhanlan* commente cela de la manière suivante : "l'Éveil ne constitue
pas une entité séparée, elle fait intégralement
partie de l'obscurité fondamentale ; et l'obscurité fondamentale
n'est pas une entité distincte, elle fait entièrement partie
de l'Éveil." Une personne a deux épaules,
la gauche et la droite, sur lesquelles se trouvent deux divinités
appelées, l'une, Domyo,
et l'autre, Dosho. Ce sont deux
divinités que Bonten, Taishaku, Nitten et Gatten ont envoyées à chaque personne pour la protéger.
Depuis le moment où elle entre dans la matrice de sa mère
jusqu'au dernier instant de sa vie, elles accompagnent cette personne
comme son ombre ou comme ses yeux. Si elle commet des fautes ou de bonnes
actions, Domyo et Dosho rapportent tout aux divinités du ciel,
sans omettre le plus infime détail, fut-il aussi minuscule qu'une
goutte de rosée ou un grain de poussière. C'est dit dans
le Sutra
Kegon*,
et cité par le Grand-maître* Zhiyi* dans le 8e volume de son Maka
Shikan. Bonten, Taishaku, le Nitten et Gatten ayant confié les
hommes à ces deux divinités, celles-ci les accompagnent
comme leur ombre et comme leurs yeux, dès leur conception dans
le ventre maternel, jusqu’à la fin de leur vie. Qu’ils
commettent mauvaises actions ou actes méritoires, elles le disent
aux cieux dans les détails sans laisser échapper la moindre
goutte ou la moindre poussière. Elles apparaissent
dans les phrases du Sutra Kegon*,
et sont citées par le Grand-maître* Zhiyi* dans le 8e volume de son Maka
Shikan. Toutefois, elles abandonnent les personnes à la
foi faible, même s’il s’agit d’une femme gardant
le Sutra de la Fleur du Dharma. Le Bouddha répondit : "Imaginons qu'un couple ait sept
enfants et que l'un d'eux tombe malade. Même si le père
et la mère portent un amour égal à tous leurs
enfants, c'est pour celui qui est malade qu'ils s'inquiéteront
le plus."(réf.) Zhiyi* a cité ce passage dans le Maka
Shikan. Le Bouddha considère tous les hommes comme
ses enfants. A son arrivée en Chine, Shubhakarasimha*, après avoir consulté les trente fascicules qui constituent
les trois œuvres principales du Grand-maître* Zhiyi*,
tel le Maka Shikan,
resta bouche bée d’admiration et se dit : "Le Sutra Vairocana* ne parvient pas au niveau du Sutra du Lotus. Il est donc impossible
d’en répandre les enseignements en Chine. Je ne peux prétendre
que le Sutra Vairocana* est supérieur, car il serait alors évident que je suis un
menteur. Que dois-je faire ? " Le cinquième volume
du Maka Shikan
indique : "Par exemple, même celui qui est dégoûté
du monde se complait dans un véhicule vulgaire et s’accroche
aux branches et aux feuilles. Le chien s’habitue au serviteur,
on respecte un babouin comme si c’était Taishaku,
on vénère un caillou pensant que c’est un joyau.
Comment de tels hommes, plongés dans l’obscurité
peuvent-ils enseigner la voie" ? Si nous
nous intéressons maintenant à l'époque du Dharma
formel qui suivit, nous voyons que le Grand-maître* Zhiyi* apparut en Chine vers le milieu de cette période et écrivit
le Hokke Gengi, le Hokke
Mongu* et le Maka Shikan en trente volumes, ouvrages dans lesquels il étudia en profondeur
le Sutra du Lotus. A la fin de l'époque du Dharma formel,
le Grand-maître* Saicho* apparut au Japon. Non seulement il propagea dans notre pays la sagesse
parfaite et la méditation parfaite enseignées par le Grand-maître* Zhiyi*,
mais il fit également construire au Mont Hiei le grand kaidan pour l'ordination selon les préceptes
qui mènent à l'Éveil parfait et immédiat. Ainsi,
les préceptes parfaits ont été connus du Japon
tout entier, et tous, des personnes les plus haut placées aux
plus modestes, ont considéré le temple Enrakyu-ji du Mont Hiei comme leur guide et
leur maître. Comment, alors, pouvez-vous dire que le Sutra
du Lotus n'a pas été largement enseigné et
propagé à l'étranger à l'époque du
Dharma formel ? Le huitième volume du Maka
Shikan explique ainsi que : "A Vaishali, Vimalakirti, alité, exposa
ses enseignements. L'Ainsi-Venu se servit de sa mort comme d'un moyen pour enseigner l'éternité de la vie, et de la maladie, pour
illustrer le pouvoir du bouddhisme." Il y dit ainsi que "Il
y a six causes de maladie :
1. Le déséquilibre des quatre
éléments.
2. La consommation immodérée de nourriture et de boisson.
3. Une mauvaise posture corporelle.
4. L'attaque d'esprits maléfiques [de l'extérieur].
5. L'action de démons [de l'intérieur]. Le Maka
Shikan, chef-d'oeuvre du Grand-maître* Zhiyi*,
contient l'essence de tous les sutras bouddhiques. Dans les cinq cents
ans qui suivirent l'introduction du bouddhisme en Chine, il y eut sept grands maîtres au
nord du fleuve Yangzi, et trois
au sud. Leur sagesse était aussi resplendissante que le soleil
et la lune, et leur vertu était vantée en tous lieux.
Ils étaient cependant incapables de discerner quels sutras
étaient profonds ou superficiels, inférieurs ou supérieurs,
et l'ordre dans lequel ils avaient été enseignés.
Ce fut le Grand-maître* Zhiyi* qui non seulement clarifia les enseignements du Bouddha mais aussi
découvrit ichinen
sanzen, le joyau qui exauce les
voeux, dans les profondeurs de Myoho Renge Kyo, et en fit don
à tous les hommes des Trois Pays [l'Inde, la Chine et le Japon].
Cet enseignement prit sa source en Chine. Même les grands érudits
de l'Inde ne purent formuler un tel concept. C'est
bien ce qu'écrivit le Grand-maître* Zhanlan* : "Nous n'avons encore jamais entendu d'enseignement aussi lumineux
que le Maka Shikan"
et : "Même les grands maîtres de l'Inde ne soutenaient
pas la comparaison avec lui."(réf.) La doctrine d'ichinen
sanzen, révélée
dans le cinquième volume du Maka Shikan, est d'une
profondeur toute particulière. Si vous la propagez, inévitablement,
les démons se manifesteront. S'ils n'apparaissaient pas, il
n'y aurait aucun moyen de savoir qu'il s'agit bien de l'enseignement
correct. Apportez
aussi avec vous les volumes 1 et 2 du Maka
Shikan. J'apprécierais aussi le Tendai Hokke Sho
Gisan (Toshun*)
et le Hokke Tendai Mongu Fusho Ki* si vous pouvez vous les procurer. Dans le
cinquième volume du Maka
Shikan on lit : "Lorsque progressent la pratique
et la compréhension, les trois
obstacles et les quatre démons surgissent, rivalisant les
uns avec les autres pour les entraver." Il y est dit également : "Les efforts d'un sanglier raclant une montagne en or n'ont d'autre
effet que de la faire briller ; les rivières, en se jetant
dans l'océan, ne font qu'accroître son volume ; les bûches
jetées au feu le font brûler plus haut et le vent gonfle
le corps du gura." Par la croyance dans le Sutra du Lotus, parmi ceux qui
saisissent en profondeur l'essence du Sutra, qui pratiquent la méditation
assise décrite dans le Maka
Shikan, et se concentrent sur les principes d'ichinen
sanzen, des dix objets et des dix méditations, certains
atteindront peut-être effectivement la bodhéité sous
leur forme présente et parviendront à l'Éveil. Quant aux
autres, même sans comprendre le coeur du Sutra du Lotus et en étant ignorants du bouddhisme, s'ils ont un esprit de recherche
sincère, ils renaîtront invariablement sur une Terre
pure. On lit,
dans le Maka Shikan,
à propos de ces divergences : "Les intentions du Bouddha
sont difficiles à saisir. Il a donné des explications
différentes en fonction des diverses capacités de ses
auditeurs. Si nous comprenons cela, quel besoin avons-nous de nous livrer
à des débats stériles ? "(réf.) Faites tous les efforts possibles pour
votre vie future. Le plus important, c'est de réciter uniquement Namu Myoho Renge Kyo et d'atteindre
la bodhéité. Tout dépend de la force de votre
foi. Avoir la foi, c'est la base du bouddhisme. C'est pourquoi il est
dit dans le quatrième volume du Maka
Shikan : "Le bouddhisme est un vaste océan mais
seuls ceux qui ont la foi peuvent y accéder." Et pour finir, si une personne pratique exclusivement
l'enseignement pur et parfait, il la fera retomber dans une pratique
combinant l'enseignement parfait* avec l'enseignement spécifique (bekkyo). A ce sujet, vous pouvez lire le huitième volume du Maka Shikan. Vous dites
que Ryosho-bo a proclamé ensuite que ceux qui pratiquent la méditation
shikan sont tenus d'observer les préceptes.
Pourtant, il est dit, dans le neuvième volume du Hokke
Mongu*,
que [après la disparition du Bouddha] aux première, deuxième
et troisième des cinq étapes
de pratique on peut s'abstenir d'bserver les préceptes. Cela
apparaît aussi clairement dans le texte du Sutra lui-même.Zhanlan* explique cette contradiction du Maka Shikan sous la forme d'un
échange de questions et de réponses (note). Le septième
obstacle est celui qu'on appelle le Démon
du sixième Ciel. Quand un simple mortel à l'époque
des Derniers jours du Dharma est sur le point d'atteindre la bodhéité, s'étant
éveillé à la véritable signification de
tous les enseignements du Bouddha et ayant compris le sens profond du Maka Shikan, le Démon
du sixième Ciel est grandement surpris et se dit : "C'est
insupportable ! Si cette personne continue à vivre dans
mon domaine, non seulement elle quittera elle-même les souffrances
de la naissance et de la mort mais elle guidera aussi les autres [vers
l'Éveil ]. Elle s'emparera de mon territoire et le changera en une Terre
pure. Que pourrais-je bien faire ? " Le Grand-maître* Zhiyi*,
dans le Maka Shikan,
décrivit la méditation sur les dix
objets et les dix méditations,
mais personne après lui ne les a pratiquées. A l'époque
de Zhanlan* et de Saicho*,
certaines personnes les ont un peu pratiquées mais sans rencontrer
de grandes difficultés parce qu'elles n'ont pas suscité
d'adversaires puissants. Les trois
obstacles et les quatre démons mentionnés dans le Maka Shikan ne viennent pas faire obstacle à la pratique
des enseignements provisoires. Question : L'ouvrage de Zhiyi*,
intitulé Maka Shikan décrit le pratiquant marchant autour d’une statue du Bouddha Amida comme objet de vénération lorsqu’il pratique
la deuxième des quatre méditations (shishu-sanmai, chaturdhyana).
La traduction d'Amoghavajra* du Manuel Rituel au moyen de la Sagesse et du Discernement du Sutra
du Lotus déclare : "Le Bouddha Shakyamuni et le
Bouddha Taho sont les objets de vénération."
Pourquoi rejetez vous leurs opinions et maintenez vous que le Titre du Sutra du Lotus est l’objet de vénération ? Réponse : Cela n’est absolument pas fondé sur ma réflexion
personnelle. C’est fondé sur les enseignements du Sutra
du Lotus, mentionnés plus haut, et sur l’interprétation
de Zhiyi*.
Quant au point douteux selon lequel le bouddha Amida est l’objet de vénération lorsqu'on on pratique les quatre niveaux de méditation d’après le Maka Shikan, c’est parce que le
bouddha Amida est regardé
comme l’objet de vénération seulement quand on pratique
la joza-sanmai", "la méditation
active continuelle pendant une période de 90 jours", pendant
laquelle le pratiquant marche autour de la statue du bouddha Amida en invocant son nom (nembutsu)
et en se le remémorant (jogyo-sanmai),
et "la méditation sur la réalité" (higyo-hiza-sanmai)
dans une posture non spécifiée pour une période de
temps non spécifiée. Ce sont trois des quatre niveaux de méditation concentrée (samadhi) de l’école Tendai. Et dans
le Maka Shikan de Zhiyi* il est dit : "Les désirs terrestres conduisent à
la bodhéité (bonno soku bodai) ; les souffrances
de la naissance et de la mort conduisent au nirvana (shoji soku
nehan)." Il est
écrit, dans le huitième volume du Maka
Shikan et dans le huitième volume du Guketsu de Zhanlan* : "Plus la foi d'une personne est forte, plus la protection des divinités est grande."
Ceci signifie que la protection des divinités dépend
de la force de notre foi. Le Sutra du Lotus est une épée
tranchante, mais sa puissance dépend de celui qui la manie. Depuis Ennin*,
les maîtres de l'école Tendai ont interprété les passages du Hokke
Gengi, du Hokke Mongu*,
et du Maka Shikan de multiples manières, et en ont donné des explications
plausibles. Leurs interprétations nous sont cependant aussi inutiles
que le calendrier de l'année dernière ou le repas d'hier. C'est comme
si le Pic du Vautour, en Inde,
s'était transporté ici, ou comme si j'avais sous les yeux
le Mont Tiantai en Chine.
Je ne suis ni le Bouddha Shakyamuni, ni le Grand-maître* Zhiyi*,
mais parce que je lis sans cesse le Sutra du Lotus, jour et
nuit, et que je parle du Maka
Shikan matin et soir, ce lieu ressemble à la Terre
pure du Pic du Vautour et
ne diffère en rien du Mont Tiantai. Sous le
règne du quarante-quatrième souverain, l'impératrice
Gensho, un religieux
venu d'Inde [Shubhakarasimha*] introduisit le Sutra Vairocana* ; et, à l'époque du quarante-cinquième souverain,
l'empereur Shomu, le moine Ganjin,
venu de Chine, introduisit l'école Ritsu au Japon. Il apportait aussi avec lui des exemplaires du Hokke
Gengi, du Hokke Mongu*,
du Maka Shikan, du Jomyo Sho, et d'autres ouvrages de l'enseignement de Zhiyi*.
Mais il ne propagea pas l'enseignement des écoles Shingon et Hokke. |
|||
|