Si l’on devenait bouddha uniquement par la contemplation du cœur, pourquoi, alors, serait-il écrit « voir, entendre, lire et réciter » ? L’essentiel de ce sutra réside principalement dans l’écoute. Le Sutra ne discrimine ni les mauvais hommes, ni les femmes, ni les deux véhicules ni les icchantika. Pour cette raison, il représente vraiment la Voie de la bodhéité proposée à tous. Pour cette raison encore, on qualifie ce sutra de Grande sagesse équanime.
La doctrine d’Ichinen Sanzen, 1258
L'opinion que le Sutra du Lotus fut enseigné pour
le bien des personnes des deux véhicules [auditeurs-shravakas et pratyekabuddhas],
et non pour les personnes dans l'état de bodhisattva,
et que les mots "je n'ai pas encore révélé
la vérité"(réf.) ne concernent que ces personnes des deux
véhicules, était celle du Grand-maître* Tokuichi,
un moine de l'école Hosso.
Cette opinion fut réfutée par le Grand-maître* Saicho* qui écrivit : "De nos jours, un amateur d'aliments
de saveur inférieure a
composé plusieurs volumes d'écrits falsifiés, offensant
le Dharma et calomniant les personnes. Comment pourrait-il ne pas
tomber en enfer ? "(réf.) Ces critiques
sévères eurent pour effet que la langue de Tokuichi se fendit en huit morceaux et qu'il mourut.
[...] Dans le Sutra Kegon*,
les êtres résidant en enfer sont considérés comme capables de devenir bouddha, mais
cette capacité est déniée aux auditeurs-shravakas et pratyekabuddhas. Dans les
sutras Hodo*,
il est dit que, de la même manière que des fleurs de lotus ne peuvent pas pousser au sommet d'une montagne, les personnes dans
ces deux mondes-états ne peuvent pas atteindre l'Éveil parce qu'elles ont brûlé
les graines de la bodhéité. Et, dans les sutras Hannya*,
nous lisons que les personnes qui ont commis les cinq
forfaits peuvent atteindre la bodhéité, mais que
les personnes des deux véhicules sont considérées comme en étant incapables. L'Ainsi-Venu
déclare maintenant sa véritable intention - que les personnes
dans ces deux états, pitoyables et abandonnées, puissent
concrètement atteindre la bodhéité - démontrant
ainsi la supériorité du Sutra du Lotus.
[...] Point n'est
besoin d'expliquer en détail l'importance de ce passage. Il suffit
de comprendre, une fois pour toutes, que même le remède
du Dharma offert par les sutras Kegon*, Hodo* et Daibon ne peut pas
guérir la maladie grave affligeant les personnes dans ces deux
états d'auditeurs-shravakas et pratyekabuddhas. De plus,
d'après les sutras exposés avant le Sutra du Lotus,
même des personnes coupables, prisonnières des trois
mauvaises voies, peuvent être des bodhisattvas [et sont par
conséquent capables d'atteindre la bodhéité],
mais cette capacité n'est pas reconnue aux personnes des deux
véhicules. A cet égard,
le Grand-maître* Zhanlan* déclare : "Dans les divers sutras, il est enseigné
que tous les autres êtres peuvent atteindre la bodhéité,
mais absolument aucun espoir d'y parvenir n'est offert aux personnes
des deux véhicules. Par conséquent [dans le Sutra
du Lotus], les six états
inférieurs rejoignent l'état de bodhisattva [en recevant l'assurance de parvenir à la bodhéité],
et [le pouvoir du Sutra] est révélé à l'intention
des personnes des deux états d'auditeurs-shravakas et pratyekabuddhas, celles qui
ont le plus de mal à atteindre la bodhéité."(réf.) A vrai dire, Zhiyi* établit que l'atteinte de la bodhéité par les
personnes des deux véhicules est la preuve que tous les êtres humains sans exception peuvent
devenir bouddha.
Questions et
réponses sur la pratique du Sutra du Lotus (Kamakura ? mars 1263 ? à Nichiji ?)
Or, le Sutra du Lotus énonce divers
principes : l'implication mutuelle des dix états, ichinen
sanzen, l'unité de la Triple
vérité, et l'inséparabilité des quatre
sortes de Terres. De plus, l'essence même de tous les enseignements
exposés par le Bouddha Shakyamuni de son vivant - les principes
que les personnes des deux
véhicules peuvent parvenir à la bodhéité et que le Bouddha atteignit la bodhéité dans un passé
inimaginablement lointain - ne se trouvent que dans ce seul Sutra.
Trouvez-vous la moindre allusion à ces points de la plus grande
importance dans les trois sutras ésotériques que vous avez mentionnés, les sutras Vairocana*, Kongocho*et les autres ? Shubhakarasimha* et Amoghavajra* volèrent ces principes vitaux du Sutra du Lotus, et s'efforcèrent
d'en faire les points essentiels de leurs propres sutras.
[...] Pour en venir
maintenant au Sutra du Lotus, nous devrions prêter attention
aux groupes de personnes qui en bénéficièrent lorsqu'il
fut enseigné. Quand le principe des cent
mondes et des mille facteurs, ou ichinen
sanzen, fut exposé dans l'enseignement
théorique*,
les personnes des deux véhicules,
qui avaient été comparées à des graines pourries,
virent les graines de la bodhéité germer. Pendant les quarante-deux
années précédentes de l'enseignement du Bouddha,
ces personnes avaient été méprisées parce
qu'on pensait que "jamais elles ne pourraient atteindre la bodhéité".
[...] Si nous étudions
le commentaire du Grand-maître* Zhiyi*,
nous lisons : "Les autres sutras nous disent que les bodhisattvas
peuvent devenir bouddha, mais que les personnes des deux
véhicules ne le pourront jamais. Les personnes bonnes peuvent
devenir bouddha, nous disent-ils, mais rien n'indique que les personnes
mauvaises puissent y parvenir. Et, selon eux, les hommes peuvent devenir
bouddha, mais les femmes sont condamnées comme des émissaires
de l'enfer. Les personnes dans les états d'humanité ou du ciel peuvent atteindre la bodhéité, mais nulle part on
ne lit que les créatures non humaines le peuvent aussi. Pourtant,
dans ce Sutra, il est dit que "tous ces êtres peuvent
parvenir à la bodhéité."(réf.)
Conversation
entre un sage et un ignorant (1265
? à un samouraï ? )
Les huit
chapitres qui vont du chapitre Hoben* (II) jusqu'au chapitre chapitre Ninki* (IX) traitent principalement de l'atteinte
de la bodhéité par les personnes des deux
véhicules et, accessoirement, par les bodhisattvas et les
personnes ordinaires.
[...] C'est pourquoi,
dans son commentaire sur le Sutra du Lotus, Zhiyi*,
le Grand-maître* de sagesse qui avait mémorisé
tous les enseignements sacrés exposés par le Bouddha de son vivant, déclare : "Les
autres sutras prédisent que seuls les bodhisattvas parviendront
à l'Éveil, mais pas les personnes des deux
véhicules. Ils annoncent que seules les personnes bonnes
atteindront la bodhéité mais pas les personnes mauvaises...
Ce Sutra [du lotus], lui, prédit que tous les êtres
vivants parviendront à la bodhéité." (réf.) Je n'irai pas plus loin dans l'explication des dix vertus de l'océan.
[...] Par une
nuit sans lune, sans autre lumière que celle des étoiles,
des personnes fortes ou résolues sortiront de chez elles, mais
les personnes âgées et les femmes n'oseront pas se promener.
Alors que si la lune est pleine, même les femmes et les personnes
âgées vont où bon leur semble, à une fête
ou à une réunion. De même, il est dit dans les divers
sutras que les bodhisattvas et les personnes de grandes capacités
parviendront à la bodhéité. Mais les personnes
des deux véhicules, les personnes
ordinaires, les personnes mauvaises et les femmes, ou encore les personnes
qui vivront à une époque future, âgées, oisives
et n'observant pas les préceptes, ne reçoivent pas l'assurance
de renaître sur la Terre pure ou d'atteindre la bodhéité. Le Sutra du Lotus est différent parce qu'il y est clairement affirmé que
les personnes des deux véhicules,
tout comme les personnes mauvaises et les femmes, atteindront la bodhéité.
A plus forte raison les bodhisattvas et les personnes de grandes capacités.
[...] Pendant
quarante et quelques années, en exposant les enseignements
antérieurs au Sutra du Lotus, le Bouddha reconnut
que les bodhisattvas pouvaient atteindre la voie qui mène à
la bodhéité, tout comme les simples mortels de grandes
capacités, les personnes de bien et les hommes. Mais il dénia
cette possibilité aux personnes des deux
véhicules, aux personnes mauvaises et aux femmes. En certaines
occasions, pourtant, il sembla bien en reconnaître la possibilité,
mais un doute subsistait en ce domaine. Cependant, au terme de quarante-deux
années d'enseignement, au début de cette période
de huit ans pendant laquelle il allait enseigner le Sutra du Lotus,
sur le Pic du Vautour, à Rajagriha, dans le royaume
du Magadha, il enseigna tout
d'abord le Sutra Muryogi.
Et dans ce sutra, nous lisons : "Pendant plus de quarante
années je n'ai toujours pas révélé la vérité."
L'essentiel du chapitre
Yakuo (1265- ? peut-être
à la mère de Nanjo Tokimitsu)
Ni les
bodhisattvas, dotés d'une bonne vue, ni les personnes des deux
véhicules, dont la vision était déformée,
ni les personnes ordinaires, dont les yeux ne pouvaient pas voir, ni
celles qu'une incroyance incorrigible [icchantika] rendait aveugles de naissance ne pouvaient distinguer la
véritable couleur ou la forme des choses au moyen des sutras
précédents. Mais, lorsque le Sutra du Lotus fut
exposé et que la lune de l'enseignement
théorique* apparut, les bodhisattvas dont la vue était bonne furent les
premiers à atteindre l'Éveil, suivis par les personnes des deux véhicules dont la vision était déformée. Zhiyi* dit : "Même les icchantika ont un coeur, ils peuvent donc atteindre la bodhéité.
Mais les personnes des deux véhicules ont annihilé leur conscience et ne peuvent donc pas faire surgir
le coeur qui aspire à la bodhéité. Pourtant, le Sutra du Lotus peut les guérir, c'est pourquoi on l'appelle
Myo."(réf.) Zhanlan* commente : "La seule raison pour laquelle on appelle les autres
sutras Dai [grands] et non Myo [mystiques] est qu'il est facile de guérir
ceux qui ont un coeur, mais difficile de guérir ceux qui n'en
ont pas. Parce que le Sutra du Lotus peut guérir ce
que l'on croit incurable, on l'appelle mystique, Myo."(réf.)
[...] Maintenant
que les deux mille ans des époques
du Dharma correct et du Dharma formel se sont écoulés, nous sommes entrés dans l'époque
des Derniers jours du Dharma.
A une telle époque, il est encore dix milliards de fois plus
difficile pour des personnes ordinaires d'atteindre la bodhéité
que cela ne l'était pour les personnes des deux
véhicules ou pour les icchantika qui vivaient à la même époque que le Bouddha. Pourtant,
de nos jours, les gens pensent qu'en s'appuyant sur le Sutra
Kammuryoju, ou sur un autre des sutras enseignés dans
les quelque quarante années qui précédèrent
le Sutra du Lotus, ils peuvent échapper aux souffrances
de la naissance et de la mort. Quelle futilité, quelle extrême
futilité !
Le Daimoku du Sutra
du Lotus (1266
à une femme d'Amatsu)
L'opinion que le Sutra du Lotus fut enseigné pour
le bien des personnes des deux véhicules [auditeurs-shravakas et pratyekabuddhas],
et non pour les personnes dans l'état de bodhisattva,
et que les mots "je n'ai pas encore révélé
la vérité"(réf.) ne concernent que ces personnes des deux
véhicules, était celle du Grand-maître* Tokuichi,
un moine de l'école Hosso.
Cette opinion fut réfutée par le Grand-maître* Saicho* qui écrivit : "De nos jours, un amateur d'aliments
de saveur inférieure a
composé plusieurs volumes d'écrits falsifiés, offensant
le Dharma et calomniant les personnes. Comment pourrait-il ne pas
tomber en enfer ? "(réf.) Ces critiques
sévères eurent pour effet que la langue de Tokuichi se fendit en huit morceaux et qu'il mourut.
[...] Quoi qu'il
en soit, affirmer que la phrase "je n'ai pas encore révélé
la vérité"(réf.) s'adressait aux personnes des deux
véhicules est en soi tout à fait logique. La raison
en est que, depuis le début, le but fondamental de l'enseignement
de l'Ainsi-Venu était d'ouvrir aux personnes de ces deux mondes-états la voie qui mène à l'Éveil. Et les méthodes qu'il
utilisa pour enseigner tout au long de sa vie, aussi bien que les moyens
habiles utilisés dans ses trois
façons d'exposer, leur étaient principalement destinés.
[...] Et, dans les sutras Hannya*,
nous lisons que les personnes qui ont commis les cinq
forfaits peuvent atteindre la bodhéité, mais que
les personnes des deux véhicules sont considérées comme en étant incapables. L'Ainsi-Venu
déclare maintenant sa véritable intention - que les personnes
dans ces deux états, pitoyables et abandonnées, puissent
concrètement atteindre la bodhéité - démontrant
ainsi la supériorité du Sutra du Lotus.
[...] Voilà
pourquoi Zhiyi* a déclaré : "Ni le Sutra
Kegon* ni le Sutra Daibon ne pouvaient guérir [les maux de ces personnes des deux
véhicules. Seul le Sutra du Lotus pouvait planter
des racines de bonté chez ceux qui n'avaient plus rien à
apprendre (note) et leur rendre accessible la Voie du Bouddha. C'est la raison pour laquelle
on appelle ce sutra Myo, mystique. Les icchantika [personnes d'une incroyance incorrigible] ont néanmoins une conscience,
il leur est donc possible d'atteindre la bodhéité. Mais
les personnes des deux véhicules ont annihilé la conscience, si bien qu'elles ne peuvent plus
faire naître dans leur coeur l'aspiration à l'Éveil. Pourtant,
le Sutra du Lotus peut les guérir et c'est pourquoi
on l'appelle Myo."(réf.)
[...] De plus,
d'après les sutras exposés avant le Sutra du Lotus,
même des personnes coupables, prisonnières des trois
mauvaises voies, peuvent être des bodhisattvas [et sont par
conséquent capables d'atteindre la bodhéité],
mais cette capacité n'est pas reconnue aux personnes des deux
véhicules.
[...] A cet égard,
le Grand-maître* Zhanlan* déclare : "Dans les divers sutras, il est enseigné
que tous les autres êtres peuvent atteindre la bodhéité,
mais absolument aucun espoir d'y parvenir n'est offert aux personnes
des deux véhicules. Par conséquent [dans le Sutra
du Lotus], les six états
inférieurs rejoignent l'état de bodhisattva [en recevant l'assurance de parvenir à la bodhéité],
et [le pouvoir du Sutra] est révélé à l'intention
des personnes des deux états d'auditeurs-shravakas et pratyekabuddhas, celles qui
ont le plus de mal à atteindre la bodhéité."(réf.) A vrai dire, Zhiyi* établit que l'atteinte de la bodhéité par les
personnes des deux véhicules est la preuve que tous les êtres humains sans exception peuvent
devenir bouddha.
Questions et
réponses sur la pratique du Sutra du Lotus (Kamakura ? mars 1263 ? à Nichiji ?)
En bouddhisme,
il faut considérer comme suprême le sutra qui permet à
tous les êtres humains, qu'ils soient bons ou mauvais, d'atteindre
la bodhéité. Un critère aussi raisonnable peut
certainement être compris par tous. En le prenant pour base, nous
pouvons comparer les divers sutras et établir lequel d'entre
eux est le plus élevé. Le Sutra du Lotus révèle
que même les personnes des deux
véhicules peuvent atteindre la bodhéité, mais
les sutras du Shingon ne l'enseignent
pas. Au contraire, ils nient catégoriquement ce principe. Le Sutra du Lotus enseigne que les femmes peuvent atteindre la
bodhéité, mais pas la moindre mention de ce principe
ne peut se trouver dans les sutras
du Shingon. Dans le Sutra du Lotus, on lit bien que les
personnes mauvaises peuvent parvenir à la bodhéité,
mais rien de tel n'est écrit dans les sutras
du Shingon. Comment peut-on prétendre alors que les sutras
du Shingon sont supérieurs au Sutra du Lotus ?
[...] En réalité,
ce traité n'est pas l'oeuvre de Nagarjuna.
Je reviendrai sur ce point en une autre occasion. Pourtant, même
si c'était l'oeuvre du bodhisattva Nagarjuna,
une erreur reste une erreur. Dans le Daichido Ron* , Nagarjuna établit une distinction
de grande importance parmi les enseignements exposés de son vivant
par Shakyamuni lorsqu'il écrit : "Les sutras Hannya* ne sont pas des enseignements
ésotériques, parce qu'ils ne mentionnent pas la possibilité
d'atteindre la bodhéité pour les personnes des deux
véhicules. Le Sutra du Lotus est l'enseignement
esotérique, car il enseigne ce principe." On y lit aussi : "Les sutras qui enseignent qu'il est possible pour les personnes
des deux véhicules d'atteindre
la bodhéité sont des enseignements ésotériques,
et ceux qui ne l'enseignent pas sont des enseignements
exotériques."
Réponse à
Hoshina Goro Taro (5
décembre 1267 à Hoshina)
En
dépit de mes faibles capacités, j'aimerais donner ici mon
opinion : il existe de nombreuses différences entre les enseignements
exposés par le Bouddha Shakyamuni pendant environ quarante ans
et le Sutra du Lotus qu'il enseigna ensuite pendant huit ans.
Mais comme l'ont remarqué plusieurs érudits de notre époque,
et c'est aussi mon avis, deux de ces différences sont majeures
: le Sutra du Lotus enseigne qu'il est possible aux personnes
des deux véhicules d'atteindre
la bodhéité (note) et que le Bouddha Shakyamuni
atteignit en réalité l'Éveil dans un passé
atemporel.
[...] Pourtant,
tous les sutras antérieurs au Sutra du Lotus sont eux aussi d'authentiques déclarations
du Bouddha. On lit dans le Sutra
Kegon* : "Il n'y a que deux lieux au monde où l'arbre de Yakushi* grand roi-médecin,
qui symbolise la sagesse du Bouddha, ne pourra ni pousser ni apporter
de bienfaits : le vide immense (note), puits profond où tombent les personnes
des deux véhicules, ou les
eaux agitées par les désirs et les conceptions erronées
dans lesquelles se noient les icchantika* détruisant
en elles-mêmes les racines de la bonté."
[...] Cet arbre est donc une métaphore qui illustre la nature de
bouddha* , et les divers autres arbres et plantes figurent tous les êtres
sensitifs du monde. Mais ce grand arbre ne poussera ni dans un puits
enflammé, ni dans un tourbillon d'eau. Le puits enflammé
est une comparaison utilisée pour désigner l'état
d'esprit des personnes des deux véhicules,
et le tourbillon d'eau (note) illustre la condition de vie
des icchantika*.
Le texte dit que ces deux catégories d'êtres n'atteindront
jamais la bodhéité.
[...] De plus, Shariputra, Mahakashyapa et les autres disciples, personnes des deux
véhicules, observaient scrupuleusement les deux
cent cinquante préceptes et les trois mille règles de
conduite (note), pratiquaient les trois
sortes de méditation*, appliquaient les enseignements des sutras agama*,
et s'étaient libérés des illusions de la pensée et du désir dans le monde des trois
plans. Par conséquent, ils auraient dû être exemplaires
dans la compréhension de leurs obligations et l'acquittement de
leurs dettes de reconnaissance.
[...] Et pourtant
le Bouddha déclara qu'ils ne comprenaient pas leurs devoirs. Il
dit cela parce que, quand un homme quitte ses parents et son foyer pour
devenir moine, il devrait toujours conserver pour but le salut de son
père et de sa mère. Mais c'étaient des personnes
des deux véhicules et même
lorsqu'ils pensaient avoir atteint le nirvana pour eux-mêmes, ils
ne faisaient rien pour le bien des autres. Même s'ils avaient commis
quelques bonnes actions à l'égard des autres, ils étaient
eux-mêmes engagés sur une voie qui ne pourrait jamais les
mener à la bodhéité, si bien qu'ils n'apporteraient
jamais le salut à leurs parents. Ainsi, contre toute attente, ils
devenaient des hommes ne comprenant pas leurs obligations.
[...] Dans le même
sutra, on lit aussi : "Fils de foi sincère,
je vais vous donner un exemple. Les belles et odorantes fleurs de lotus ne poussent jamais sur les
hauts plateaux mais à basse altitude, dans les champs boueux et humides.
Les graines de bodhéité n'éclosent pas dans le coeur des deux véhicules [...] Celui qui s'est déjà libéré de toutes les impuretés et qui est parvenu au
stade d'arhat (note) n'aspire plus à la bodhéité, il
ne pourra pas prendre conscience que l'état de bouddha est en lui-même. Il
est semblable à un homme qui, ayant détruit les cinq organes
des sens, ne pourra plus jamais goûter aux cinq plaisirs qui leur
correspondent." Ce Sutra Vimalakirti implique
que les trois poisons, avidité,
arrogance et ignorance, sont les graines de la bodhéité
et que les cinq forfaits le sont
également. Même si les fleurs de lotus devaient pousser sur
les hauts plateaux, jamais les personnes des deux
véhicules n'atteindraient la bodhéité. Le texte
dit que, si l'on compare les aspects positifs de ces deux mondes-états
avec les aspects négatifs de l'illusion ordinaire, on découvre
que même les mauvais côtés de l'illusion ordinaire
peuvent mener à la bodhéité, alors que les bons
côtés des deux véhicules ne permettront jamais d'atteindre un tel résultat.
[...] Ce passage
signifie que, de même qu'un arbre desséché ne produit
plus de fleurs, qu'un torrent de montagne ne reflue jamais vers sa source,
qu'un rocher brisé ne peut se reformer, et qu'une graine brûlée
ne peut germer, les personnes des deux
véhicules ne peuvent jamais atteindre la bodhéité.
Dans leur cas, les graines de la bodhéité ont été
brûlées.
[...] Il devait être extrêmement surprenant d'entendre
le Bouddha critiquer, comme il le fit à maintes reprises devant de grandes assemblées de dieux et des hommes, ces saints du Hinayana. Essayait-il vraiment de
porter la mort à ses propres disciples ? De plus, il utilisa quantité
d'images différentes pour condamner les personnes des deux
véhicules, les comparant au lait d'ânesse, de qualité
inférieure au lait de vache (note), à des vases d'argile comparés
à des vases d'or (note), ou à la lueur d'une luciole comparée
à la lumière du soleil (note).
[...] Il ne se
borna pas à dire, sur ce sujet, un ou deux mots, pendant un jour
ou deux, un mois ou deux, une année ou deux, dans un ou deux sutras,
mais, pendant une période de plus de quarante ans, dans d'innombrables
sutras, devant de grandes assemblées et des foules innombrables ;
il condamna les personnes des deux véhicules sans la moindre réserve. Or on sait, les hommes savent, le ciel et la terre savent que le Vénéré du monde n'a pas menti. Ce n'est pas seulement une ou deux personnes mais un milliard de personnes
qui l'apprirent et l'entendirent. Devas, dragons, ashuras, tous les êtres dans les mondes des trois plans l'apprirent. Aussi bien que les auditeurs-shravakas, les pratyekabuddhas, les grands bodhisattvas, venus des mondes des dix
directions, des mondes de la forme et du sans forme, des six
Ciels du monde du désir,
des quatre continents et des cinq régions de l'Inde. Tous entendirent le Bouddha condamner les hommes des deux véhicules. Puis, chacun de ces
êtres retourna dans sa terre originelle, expliquant aux habitants,
l'un après l'autre, les enseignements du Bouddha du monde Saha, afin qu'il n'y ait plus un seul être dans les mondes innombrables
des dix directions qui ne
comprenne que les hommes tels que Mahakashyapa et Shariputra n'atteindraient jamais la bodhéité et
qu'il ne fallait ni leur faire des offrandes ni les soutenir.
[...] Et pourtant,
dans le Sutra du Lotus qu'il exposa durant les huit dernières
années de sa vie, le Bouddha revint soudain sur sa position antérieure
et enseigna au contraire que les personnes des deux
véhicules peuvent en réalité atteindre la bodhéité.
Pouvait-on s'attendre à ce que les personnes dans les mondes-états des hommes et du ciel qui l'écoutaient le croient ?
[...] Dans le cas
des sutras Daijuku*, Hannya*, Konkomyo* et Amida*,
pour corriger les personnes des deux véhicules attachées à l'Hinayana et
pour donner
aux bodhisattvas et aux simples mortels le désir d'y parvenir, le Bouddha décrivit les Terres pures* des dix directions.
[...] En comparant les sutras antérieurs aux seuls enseignements théoriques* du Sutra du Lotus on
pourrait croire que ces sutras lui sont supérieurs. Mais cela reviendrait à admettre que les
personnes des deux véhicules, comme Shariputra, ne pourraient jamais atteindre la bodhéité. Comme ce serait
déplorable !
[...] Comment un
sutra aussi remarquable pourrait-il cacher la plus petite vérité
à ceux qui l'écoutent ? Pourtant, nous voyons que ce
sutra déclare que les personnes des deux
véhicules et celles qui sont d'une incroyance
incorrigible ne peuvent atteindre la bodhéité. C'est
là l'imperfection dans le joyau.
[...] Les enseignements provisoires tels
que les sutras Kegon*, Hannya* et Vairocana*, non
seulement cachent le fait que les personnes des deux
véhicules peuvent atteindre la bodhéité, mais
ne révèlent pas non plus que le Bouddha atteignit l'Éveil
d'innombrables kalpas auparavant.
Ces sutras commettent deux erreurs. D'abord, parce qu'ils enseignent que
les dix mondes-états sont distincts les unes des autres, ils sont incapables d'aller plus loin que les enseignements
provisoires et de révéler le principe d'ichinen
sanzen tel qu'il est exposé dans les enseignements
théoriques* du Sutra du Lotus.
[...] Le chapitre Hoben* (II),
qui fait partie de l'enseignement
théorique*,
expose le principe d'ichinen
sanzen, établissant que les personnes des deux
véhicules peuvent atteindre la bodhéité. Il
échappe ainsi à l'une des deux erreurs commises dans les sutras
antérieurs. Mais il ne parvient cependant pas à révéler
que le Bouddha atteignit l'Éveil dans un passé sans commencement.
Ainsi, le principe concret d'ichinen
sanzen reste vague et l'atteinte de la bodhéité par
les personnes des deux véhicules n'est pas bien définie (note).
[...] Même
les sutras du Lotus et du Nirvana n'affirment pas que
ces personnes y parviendront (note) :
"Fermez les yeux et concentrez-vous.
S'il avait été absolument établi dans les sutras du Lotus et du Nirvana, que ceux qui ne possèdent
pas de prédisposition à devenir bouddha ou que ceux qui
sont prédestinés aux états des deux
véhicules peuvent véritablement atteindre la bodhéité,
pourquoi les Maîtres
de la doctrine* comme Asanga et Vasubandhu ou des moines éminents tels que Xuanzang et Cien n'auraient-ils pas pris ce
fait en considération ?
[...] Après avoir entendu cela, comment les
êtres humains et célestes auraient-ils pu continuer à faire des offrandes aux shravakas ? On dirait que le Bouddha voulait, par ces mots, délibérément
infliger la mort aux deux
véhicules. Les personnes au coeur sensible trouvèrent trop sevères les paroles du Bouddha. Aussi
ces shravakas parvenaient à obtenir un peu d'offrandes, si modestes soient-elles, juste assez pour
rester en vie.
[...] Selon le chapitre Hoben* (II), le Bouddha répondit
à Shariputra qu'il souhaitait
ouvrir à tous les êtres la porte de la sagesse de bouddha. "Tous les êtres" comprend les hommes des deux véhicules comme Shariputra, les icchantika aussi bien que les personnes dans les neuf mondes-états,
en accord avec le voeu de tous les
bouddhas de sauver "tous les êtres innombrables."
[...] C'est-à-dire qu'ils comprirent qu'aucun des sutras du Mahayana antérieur - tels que les sutras Kegon*, Hodo*, Hannya*, Jimmitsu* et Sutra Vairocana* - aussi nombreux que les grains de sable du Gange, n'avaient jamais
clarifié le grand principe d'ichinen
sanzen, qui est le coeur de tous les enseignements donnés par
le Bouddha de son vivant, ou l'os et la moelle de ces enseignements, ni
les principes de l'atteinte de la bodhéité par les personnes
des deux véhicules, et de l'Éveil
du Bouddha dans le passé atemporel.
[...] 2 Le Sutra Vairocana* de l'école Shingon ne fait
aucune allusion au fait que les personnes des deux
véhicules peuvent atteindre la bodhéité
et que le Bouddha Shakyamuni atteignit l'Éveil dans le passé illimité,
ou encore au principe d'ichinen
sanzen. Mais, après
son voyage en Chine, Shubhakarasimha* eut l'occasion de lire le Maka
Shikan de Zhiyi* et en retira sagesse et compréhension. Il s'appropria alors le
principe d'ichinen sanzen,
l'utilisant pour interpréter les passages du Sutra Vairocana* sur "la réalité de l'esprit" ou celui qui dit
"Je [Vairocana] suis la source et le commencement de toutes choses",
pour en faire le cœur des
enseignements Shingon mais en y
ajoutant la pratique des mudra et
des mantra dharani*.
Et en comparant les mérites respectifs du Sutra du Lotus et du Sutra Vairocana*, il
déclara que si tous deux sont égaux d'un point de vue théorique,
le dernier est supérieur du point de vue de la pratique. Les mandala
des deux mondes symbolisent l'atteinte de la bodhéité
par les personnes des deux véhicules ainsi que l'implication mutuelle des dix mondes-états,
mais peut-on trouver ces principes où que ce soit dans le Sutra Vairocana* ? Ceux qui l'affirment sont coupables de la plus grossière tromperie !
[...] 2 De la même
manière, Jizang de l'école Sanron, dans son Hokke
Genron en dix volumes, plaça le Sutra du Lotus dans la quatrième des cinq
périodes d'enseignement, déclarant qu'il ouvrait la
voie de bodhisattva aux personnes des deux
véhicules. Mais par la suite, il se convertit aux enseignements
de Zhiyi*.
Il cessa de donner des cours et renvoya ses disciples pour servir le Grand-maître* Zhiyi* pendant sept ans, en le portant [chaque fois que c'était nécessaire]
sur son propre dos.
Traité pour
ouvrir les yeux (Sado,
février 1272 à Shijo Kingo)
Les personnes des deux véhicules, même en pratiquant les sutras des quatre
premières saveurs pendant un nombre de kalpa égal à celui des grains de poussière que l'on obtiendrait
en pulvérisant la terre entière, n'avaient jamais pu atteindre
la bodhéité. Mais
en entendant le Sutra du Lotus, en un instant, elles sont devenues
bouddhas. C'est pourquoi, Mahakashyapa,
l'ensemble des douze cents (note) et des douze mille personnes (note),
et toutes les personnes des deux véhicules parvenues à la bodhéité, ne laisseront jamais sans
réponse les prières de ceux qui pratiquent le Sutra
du Lotus. Et ils prendront sur eux les souffrances subies par ces
pratiquants.
[...] Dans ce passage
du Sutra, après avoir entendu le chapitre Hiyu* (III)
et compris quel enseignement permet d'atteindre la bodhéité,
les Quatre grands auditeurs expriment
la très grande difficulté de s'acquitter de la dette de
reconnaissance envers le Bouddha et le Sutra du Lotus. C'est
pourquoi, pour les personnes des deux
véhicules, les pratiquants de ce Sutra ont plus d'importance
que leur père ou leur mère, que leur enfant chéri,
que leurs propres yeux, que leur corps et leur vie même.
[...] Ainsi, il ne fait aucun doute que les personnes des deux
véhicules accorderont leur protection aux pratiquants du Sutra
du Lotus. Même les créatures du règne animal
savent s'acquitter d'une dette de reconnaissance. Une oie sauvage appelée
kari manifeste toujours sa reconnaissance à sa mère en l'assistant
lorsqu'elle est sur le point de mourir. Et le renard n'oublie jamais la
colline du temps passé. Si même des animaux se comportent
ainsi, n'est-ce pas une obligation que les êtres humains devraient
avoir encore plus à coeur de respecter ?
[...] Grâce
à leur observance des préceptes, les personnes des deux
véhicules ont acquis plus de mérites et une sagesse
plus pénétrante que les personnes ordinaires dans les six
voies. Comment pourraient-elles donc jamais abandonner le Sutra
du Lotus, ce Sutra qui leur a permis d'atteindre la bodhéité ?
[...] Depuis que
les divers bodhisattvas, les personnes des deux
véhicules et les êtres humains et célestes avaient
entendu le Sutra du Lotus, tous se sentaient profondément
redevables envers le Bouddha pour les bienfaits et la protection qu'il
leur avait accordés, et ils désiraient sincèrement
lui montrer qu'ils étaient prêts à consacrer leur
corps et leur vie au Sutra du Lotus. Mais leur cœur se serra
à l'idée que le Bouddha pourrait effectivement entrer en nirvana comme il l'avait annoncé
!
Sur la prière (Sado,
1272 à Sairen-bo)
Dans les
sutras enseignés avant le Sutra du Lotus, nous lisons
que ceux qui adhèrent aux doctrines des deux
véhicules ainsi que les icchantika se sont pour toujours fermés les portes de la bodhéité,
et que Shakyamuni atteignit pour la première fois la bodhéité
en ce monde. Toutefois, nous découvrons que la première
et la seconde moitié du Sutra du Lotus contredisent
ces deux affirmations. Qui peut donc croire un Bouddha dont les affirmations
sont aussi inconciliables que le feu et l'eau ?
[...] Un peu plus tôt, vous doutiez de l'existence des Six Voies inférieures
dans l'état d'humanité. Mais, lorsque j'ai illustré
ce point par des comparaisons, vous avez compris. Il en sera peut-être
de même pour les Quatre Nobles Mondes. Essayons de nous servir
de la raison pour expliquer un peu ces points. L'impermanence de toute
chose en ce monde nous apparaît très clairement. N'est-ce
pas parce que les états des deux
véhicules sont contenus dans l'état d'humanité ?
[...] Pensez-vous qu'existent
aussi en nous les personnes des deux
véhicules qui devinrent arhats en détruisant leurs illusions, Bonten, Taishaku, les divinités Nitten, Gatten et les quatre Rois du Ciel, les quatre Rois qui font tourner la roue,
les grandes flammes de l'enfer avici ? Est-ce que tout cela existe en nous ? Même si vous affirmez
que c'est l'enseignement du Bouddha, je ne parviens toujours pas à
le croire.
[...] Taho et tous les autres bouddhas
de l'univers apparaissent pour témoigner de la véracité
du Sutra du Lotus, ce qu'ils ne firent pour aucun autre sutra. Le Sutra du Lotus reconnaît aux
personnes des deux véhicules la possibilité d'atteindre la bodhéité, alors
que les sutras précédents la leur dénient.
[...] Les personnes ordinaires
et celles des deux véhicules furent graduellement conduites vers le Sutra du Lotus par les
enseignements des quatre premières périodes.
Elles découvrirent alors la graine d'Éveil en elles-mêmes
et purent récolter le fruit de la bodhéité.
[...] Les chapitres
II à IX, qui font partie
de l'enseignement théorique*,
semblent avoir été exposés principalement pour
le bien des personnes des deux véhicules plutôt que pour les bodhisattvas et les personnes ordinaires vivant
à l'époque de Shakyamuni. Mais d'un point de vue plus
profond, ils sont destinés aux personnes ordinaires, après
la mort du Bouddha - aux époques du Dharma
correct, du Dharma formel et
des Derniers jours du Dharma - et en particulier aux personnes ordinaires des débuts des Derniers
jours du Dharma.
[...] Il est
dit au chapitre Juryo* (XVI) : "Certains ont perdu l'esprit et d'autres non... Les enfants qui
n'ont pas perdu l'esprit peuvent voir que la couleur et le parfum du
remède sont bons, aussi le prennent-ils et sont-ils complètement
guéris de leur maladie." Le Sutra explique que
tous les bodhisattvas, les personnes des deux
véhicules et des mondes des hommes et du monde du ciel ont
reçu la graine de la bodhéité à l'époque
de gohyaku jintengo*.
Le
véritable objet de vénération (Sado,
avril 1273 à Toki Jonin)
Il dit aussi : "Les personnes des deux
véhicules, dans les mondes-états d'auditeurs-shravakas et de pratyekabuddhas,
et les bodhisattvas de moindres capacités choisissent de suivre
la voie des moyens provisoires, en pratiquant des méthodes qui
assurent un progrès graduel sur une longue période de temps.
Mais les bodhisattvas de capacités supérieures rejettent
sincèrement les moyens provisoires et n'effectuent pas la pratique
du progrès graduel. En accomplissant la méditation fondée sur le Sutra du Lotus, ils obtiennent ainsi toutes
sortes de résultats heureux. On appelle les personnes de ce genre
`personnes du Véhicule unique".
L'ainsité
du Dharma Merveilleux (Sado, 1273
? à Sairen-bo)
Le vénérable
Shakyamuni, en présence du bouddha Taho et de tous les autres bouddhas qui étaient ses émanations venus des dix directions,
a laissé un grand médicament, les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo pour les hommes qui vivraient à l'époque
des Derniers jours du Dharma.
Il refusa de transmettre ces caractères à Hoe, Kudokurin, Kongosatta, Fugen, Mahjushri, Yakuo et Kannon ; Mahakasyapa,
ou toute autre personne des deux véhicules.
Par contre, quatre grands bodhisattvas, au nombre desquels Jogyo, avaient été
les disciples du Bouddha Shakyamuni depuis le passé de gohyaku
jintengo*, sans avoir
jamais oublié un seul instant le Bouddha. Shakyamuni les convoqua
et leur transmit ces caractères de Myoho Renge Kyo.
Le don du mandala
du Dharma Merveilleux (Sado,
1273 à Sennichi-ama)
Ainsi, le Bouddha fit la
démonstration mystique de ses dix
pouvoirs supranaturels et, dans ce que l'on appelle la transmission
essentielle, il révéla le coeur même du Sutra
du Lotus pour le transmettre aux Quatre bodhisattvas. Il les exhorta
à en faire don, après sa disparition, à tous les
simples mortels des dix directions.
Puis il manifesta encore un autre de ses pouvoirs supranaturels et confia
ce sutra, le Sutra du Lotus, et les autres enseignements
sacrés qu'il avait exposés de son vivant, à Manjushri et aux autres bodhisattvas,
à ceux de notre monde comme à ceux des autres mondes,
aux personnes des deux véhicules,
aux êtres célestes et aux êtres humains, aux rois-dragons de cette terre, et à d'autres encore.
Réfuter l'opposition
au Dharma bouddhique pour se libérer de ses fautes passées (Sado, 1273
à Shijo Kingo)
Ces résultats se présentent simultanément
et non pas progressivement au cours d'une longue période de temps.
C'est comparable à la fleur de lotus qui, quand elle s'ouvre, possède
déjà un grand nombre de graines ou de fruits. C'est pourquoi
on appelle ces pratiquants 'Personnes du Véhicule
unique". Il dit aussi : "Les personnes des deux
véhicules, dans les mondes-états d'auditeurs-shravakas et de pratyekabuddhas,
et les bodhisattvas de moindres capacités choisissent de suivre
la voie des moyens provisoires, en pratiquant des méthodes qui
assurent un progrès graduel sur une longue période de temps.
Mais les bodhisattvas de capacités supérieures rejettent
sincèrement les moyens provisoires et n'effectuent pas la pratique
du progrès graduel. En accomplissant la méditation fondée sur le Sutra du Lotus, ils obtiennent ainsi toutes
sortes de résultats heureux. On appelle les personnes de ce genre
`personnes du Véhicule unique".
[...] Il est dit
parfois que les bodhisattvas ont déjà "obtenu l'accès"
[à l'Éveil ] grâce à divers sutras [antérieurs
au Sutra du Lotus], mais il ne s'agit là que d'une étape
provisoire, un terme employé surtout pour souligner l'infériorité
du résultat obtenu par les personnes des deux
véhicules. Par conséquent, c'est seulement quand ils
rencontrent l'enseignement essentiel* que même de grands bodhisattvas des enseignements
antérieurs au Sutra du Lotus aussi bien que de l'enseignement
théorique* arrivent à appréhender l'essence réelle du Dharma,
le lotus du Bouddha ; ils ne parviennent à véritablement
éliminer les illusions que lorsqu'ils entendent l'enseignement
du chapitre Juryo* (XVI).
[...] Il est certain
que, une fois l'enseignement essentiel* du chapitre Juryo* (XVI) révélé, tous les participants
à l'Assemblée du Pic
du Vautour se sont éveillés au lotus de l'essence réelle.
Les personnes des deux véhicules,
les icchantika, et les groupes
prédestinés, ainsi que les femmes et les personnes mauvaises,
tous se sont éveillés au lotus de l'essence réelle,
au Dharma du Bouddha fondamental.
[...] Cela signifie
que du vivant du Bouddha les femmes, les personnes d'une incroyance incorrigible,
ceux que l'on disait par nature prédestinés, et les personnes
des deux véhicules, tous se
sont éveillés, au Pic
du Vautour, au lotus de l'essence réelle du Dharma Merveilleux.
L'ainsité
du Dharma Merveilleux (Sado, 1273
? à Sairen-bo)
Le plus ou moins de valeur des sutras [autres que le Sutra du Lotus] correspond au degré de profondeur que leur donna le Vénéré Shakya, Bouddha, mais dans aucun on ne trouve l'appui qu'apportèrent Taho* et les bouddhas du Corps fractionné (note). Ne mêlons pas les explications personnelles [des uns ou des autres] avec les affirmations officielles [du Bouddha]. Parmi tous ces sutras, les uns, éclairant les êtres des deux Véhicules ainsi que les profanes, discourent sur le Hinayana, les autres s'adressent à des bodhisattvas propagateurs du Dharma tels que Manjushri, Vimukticandra, Vajrasattva (note) mais aucun ne s'adresse à Jogyo* et autres des mille mondes des bodhisattvas Surgis-de-Terre.
[...] Question. — « Pour qui le Sutra du Lotus a-t-il été expliqué? » Réponse. — « Dans les huit chapitres qui vont du chapitre des Moyens (II, Hoben) jusqu'au chapitre Prédiction conférée aux apprentis
et à ceux qui n’ont plus à apprendre (IX, Jugaku Ninki) il y a deux intentions. Quand on les lit d'un bout à l'autre on constate qu'ils ont été expliqués : 1° pour les bodhisattvas; 2° pour les êtres des deux Véhicules (nijo) ; 3° pour les profanes. Quand on lit en remontant successivement Pratiques
paisibles
[...] Cependant il [Shakyamuni] n'accorda encore que le Dharma provisoire (shakumon). Puis il expliqua sommairement que son enseignement actuel allait montrer l'origine lointaine du Bouddha. Alors les grands bodhisattvas de la période Kegon-ji, les êtres des deux Véhicules, le grand Bonten, Taishaku, Nitten, Gatten, , les Quatre
Rois du Ciel, les Rois-Dragons s'approchèrent du degré de l'Éveil merveilleux (myogaku), puis ils atteignirent ce degré. Et alors, si maintenant nous levons les yeux vers le ciel, nous voyons les bouddhas à l'Éveil merveilleux
demeurer dans le degré originel, aidant par leur action bienfaisante les êtres à faire leur salut.
Traité sur l'essentiel du Lotus (Minobu, le 29 juin 1274, à Toki Jonin)
Les autres sutras ne promettent même pas un aussi grand bienfait au premier, deuxième, au troisième ou dixième auditeur,
par conséquent moins encore au cinquantième. Ils ne mentionnent
même pas le passé de ichi
ni jintengo. Par conséquent, ils ne peuvent rien dire d'un
passé encore plus lointain comme gohyaku
jintengo* ou sanzen
jintengo*.
Seul le Sutra du Lotus promet la bodhéité aux
personnes des deux véhicules et permet à la fille du Roi-Dragon de devenir bouddha sans changer d'apparence. Où, dans les sutras Kegon* ou Hannya*,
dans quel autre sutra du Mahayana
trouve-t-on des principes aussi merveilleux ?
[...] La possibilité
pour les personnes des deux véhicules d'atteindre la bodhéité a été révélée
pour la première fois dans le Sutra du Lotus.
Enseignement,
pratique et preuve (Minobu, 1274
? à Sammi-bo)
De même,
les dieux sont d’anciens dirigeants, vénérés
comme s’ils étaient encore vivants. Les divinités
(deva) sont donc souverains,
maîtres et parents des rois et de leurs sujets. Si ceux-ci agissent
contrairement aux attentes des divinités ne seraient-ce qu’un
peu, leur pays ne restera pas en paix un seul instant. S’ils vénèrent
au contraire les dieux, les trois
calamités et les sept
désastres disparaîtront, la population sera en bonne
santé et vivra une longue vie. Dans leur prochaine vie, les êtres
humains, les divinités ainsi que les hommes des trois
véhicules [shravakas, pratyekabuddhas et bodhisattvas]
seront tous récompensés par l’état de bouddha.
Souverains de notre
pays (Minobu,
février, 1275)
Parmi les
simples mortels dans les Six voies et ceux qui ont emprunté les quatre formes de naissance,
on compte aussi bien des hommes que des femmes. Et ces hommes et ces
femmes furent tous, dans des vies antérieures, nos parents plus
ou moins proches. Tant qu'un seul d'entre eux ne peut pas atteindre
la bodhéité, nous-mêmes ne pouvons pas devenir
bouddha. C'est pourquoi
il fut dit pendant longtemps des personnes des deux
véhicules que, parce qu'elles ne savaient pas s'acquitter
de leur dette de reconnaissance, elles ne pourraient jamais atteindre
la bodhéité. Car elles n'étendent pas à
tout l'univers leur sens de la piété filiale.
[...] Quant aux
caractères du Sutra du Lotus, un aveugle ne les voit
pas du tout. Les yeux d'un simple mortel les voient de couleur noire.
Les personnes des deux véhicules y perçoivent la non-substantialité.
Les bodhisattvas les voient de différentes couleurs, tandis que
ceux dont les graines de la bodhéité sont arrivées
à maturité les reconnaissent comme des bouddhas. C'est
pourquoi il est dit dans le Sutra : "Ceux qui garderont
ce Sutra garderont le corps du Bouddha."(réf.) Et le Grand-maître* Zhiyi* écrivit : "Ce sutra Myoho
Renge Kyo*,
devant lequel je m'incline - dans le seul casier qui le contient, avec
ses huit rouleaux, ses vingt-huit chapitres et chacun de ses 69 384
caractères - est le véritable Bouddha qui enseigne le
Dharma bénéfique à tous les êtres vivants."
Lettre à Horen (Minobu,
avril 1275 à Soya Kyoshin)
Les dieux-dragons et les huit groupes d'êtres
non-humains marquèrent leur respect en joignant les mains, les
mortels de capacité supérieure tendirent l'oreille ; les
bodhisattvas parvenus au stade où l'on perçoit que rien
ne naît ni ne meurt [musho honin]
et le bodhisattva Gedatsugatsu,
tous supplièrent le Bouddha d'enseigner. Mais l'Honoré
du monde ne dit pas un mot du principe de l'atteinte de la bodhéité par les personnes des deux véhicules,
ni du fait qu'il avait lui-même atteint la bodhéité
dans un passé atemporel.
Il n'exposa pas non plus les principes, les plus vitaux de tous, de
l'atteinte de la bodhéité
sans changer d'apparence et d'ichinen
sanzen.
[...] Aux personnes
des deux véhicules à
qui [pensait-on jusqu'alors] la bodhéité était
inaccessible, il fut prédit qu'elles deviendraient en fait bouddha. (note) C'était
aussi surprenant que d'entendre affirmer que des graines brûlées
produiraient fleurs et fruits. Et la révélation, par Shakyamuni,
qu'il avait atteint l'Éveil dans un passé
atemporel était aussi stupéfiante que s'il avait prétendu
qu'un vieillard de cent ans était le fils d'un jeune homme de
vingt-cinq ans (note).
Il révéla aussi le principe d'ichinen
sanzen qui indique que les neuf
mondes-états incluent l'état de Bouddha et que l'état de Bouddha inclut les
autres états.
[...] Mais, bien
que ces grands bodhisattvas aient utilisé les sutras du Mahayana pour réfuter les sutras du Hinayana,
ils n'ont pas clairement établi la supériorité
du Sutra du Lotus sur les autres sutras du Mahayana.
Et lorsqu'ils y firent parfois allusion, ils ne définirent pas
de manière claire les dix
principes mystiques de l'enseignement
essentiel* et de l'enseignement théorique*,
ni la possibilité d'atteindre la bodhéité pour
les personnes des deux véhicules, ni le fait que le Bouddha parvint à l'Éveil dans un passé
infini, ni le fait que le Sutra du Lotus soit le plus difficile
à comprendre de tous les sutras qui précèdent ou
qui suivent, ni les principes des cent mondes et des mille modalités de la
vie qui sous-tendent le principe d'ichinen
sanzen.
[...] 2 Sous le règne de l'empereur Xuanzang, de la dynastie
Tang, Shubhakarasimha*, Vajrabodhi*,
et Amoghavajra* ont apporté les sutras Vairocana*, Kongocho* et Soshitsuji* d'Inde et les ont introduits en Chine. Les enseignements de ces trois
sutras sont très clairement énoncés. Si nous en
recherchons le principe essentiel, nous voyons qu'il consiste à
réunir les deux Véhicules et à les remplacer par
le Véhicule unique de l'état de bodhisattva, à
réfuter les Deux Véhicules pour révéler
le Véhicule unique de l'état de bodhisattva. Et la caractéristique
de cette école est la pratique des mudra et des mantra dharani*.
Le choix en
fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275
; adressé à Yui)
Zhiyi* expliqua plus en détails cette citation en disant que "ce
Sutra permet aux personnes des deux véhicules d'atteindre l'Éveil de la même manière qu'un bon médecin
peut changer le poison en remède." Ainsi, dans le Daichido Ron* il est dit : "Aucun autre sutra n'est ésotérique
mais le Sutra du Lotus est ésotérique." Dans
le Maka Shikan, on
lit : "Puisque le Sutra du Lotus a la capacité de
guérir la maladie, on l'appelle aussi myo [mystique]."
La Guérison
des Maladies Karmiques (Minobu,
3 novembre 1275, à Ota Jomyo)
Un sage est celui qui perçoit clairement les trois phases de la vie. Les Trois
Augustes et Cinq Empereurs auxquels le confucianisme se réfère, tout comme les Trois Sages [de la Chine ancienne],
n'appréhendaient que le présent ; ils ne connaissaient
ni le passé, ni l'avenir. Les brahmanes,
capables de percevoir quatre-vingt
mille kalpas dans le passé
et l'avenir, étaient, dans une infime mesure, des sages. Les
personnes des deux véhicules du Hinayana, connaissant le
Dharma de cause et d'effet pour
le passé et le futur, étaient des sages supérieurs
aux brahmanes.
Un Sage Perçoit
les Trois Phases de la Vie (Minobu,
1275, à Toki Jonin)
On pourrait en déduire
que le daimoku [le titre] de n'importe lequel des sutras Agama* contient l'enseignement de tous les bouddhas, mais en fait il ne contient
que l'enseignement d'un seul bouddha, celui du Shakyamuni qui exposa
les doctrines hinayana. On pourrait
penser aussi que les titres des sutras Kegon*, Kammuryoju et Vairocana* contiennent
les enseignements de tous les bouddhas, mais en fait, on n'y trouve
ni le principe de l'atteinte de la bodhéité par les personnes
des deux véhicules [auditeurs-shravakas et pratyekabuddhas] ni allusion
au Shakyamuni qui atteignit l'Éveil dans un passé
illimité. Ils sont comme des fleurs qui s'épanouissent
sans donner de fruit, comme le son du tonnerre lorsqu'il n'est pas suivi
par la pluie, comme un tambour sans résonance, comme des yeux
incapables de voir, comme une femme qui ne porte pas d'enfant, ou comme
une personne sans vie ou sans esprit.
Traité
sur la dette de reconnaissance (Minobu,
le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)
Le chapitre Hoben* (II) dit
que la sagesse du Bouddha est bien au-delà de la compréhension
des personnes des deux véhicules : "Ni les hommes dans le monde-état des auditeurs-shravakas,
ni les sages dans le monde-état de pratyekabuddha,
ne peuvent la saisir." Que sont
alors ces deux éléments de réalité et
de sagesse ? Simplement Namu
Myoho Renge Kyo. Shakyamuni fit appel aux bodhisattvas Surgis-de-Terre, ses disciples depuis le passé illimité,
pour leur transmettre ce Dharma, essence de ses enseignements.
Mise
en Garde contre l'Offense au Dharma (Minobu, août 1276,
au nyudo Horen)
Question : on lit, dans les commentaires du Grand-maître* Zhiyi* : "[Si les personnes des deux véhicules peuvent parvenir à l'Éveil grâce au Sutra du Lotus],
les bodhisattvas peuvent atteindre la bodhéité grâce
à divers sutras antérieurs."(réf.) Ce passage semble indiquer que le Sutra du Lotus ne s'adressait
qu'aux personnes des deux véhicules et non aux bodhisattvas, puisque les bodhisattvas étaient déjà
assurés de parvenir à l'Éveil grâce aux sutras
antérieurs. Dans ce cas, faut-il comprendre que les paroles
du Bouddha "Je n'ai pas encore révélé la vérité"(réf.),
et "En rejetant sincèrement les enseignements
provisoires, [je n'exposerai que la Voie
suprême]"(réf.),
ainsi que tout ce qui est dit dans les huit volumes du Sutra du Lotus,
est entièrement destiné aux personnes des deux
véhicules et ne convient pas à un seul bodhisattva ? Est-ce vrai ? Réponse : cette théorie, selon laquelle le Sutra du Lotus serait
destiné aux personnes des deux
véhicules et non aux bodhisattvas, fut exposée en Chine
avant l'apparition de Zhiyi* par [dix maîtres éminents] les représentants des trois
écoles du Sud et des sept écoles du Nord. Mais Zhiyi* réfuta définitivement cette idée, de sorte qu'elle
n'a plus cours aujourd'hui. Si vous dites qu'aucun bodhisattva ne tire
de bienfaits du Sutra du Lotus, alors comment expliquez-vous
le passage : "Quand les bodhisattvas entendent ce Dharma, ils
se libèrent des filets du doute" ? (réf.) Après cela, pouvez-vous vraiment dire que le Sutra ne procure aucun
bienfait aux bodhisattvas ? Prétendrez-vous
que le Sutra du Lotus peut être bénéfique
aux bodhisattvas de capacités médiocres comme aux personnes
des deux véhicules, mais que
les bodhisattvas aux capacités supérieures ont déjà
reçu suffisamment de bienfaits des sutras
antérieurs ? Dans ce cas, que faites-vous des passages
du Sutra : "Qu'ils soient de capacités supérieures
ou médiocres... je répands sur eux la pluie du Dharma en
toute impartialité"(réf.) ou "Tous les bodhisattvas qui parviennent à l'Éveil
parfait sans supérieur (anuttara-samyaksambodhi) le font dans
tous les cas grâce à ce Sutra" ? (réf.) Ces passages indiquent que tous - qu'ils soient de capacités supérieures
ou inférieures, qu'ils observent ou transgressent les préceptes,
qu'ils soient nobles ou roturiers, bodhisattva, personnes ordinaires ou
personnes des deux véhicules - deviendront bouddha et auront accès à la Voie grâce
au Sutra du Lotus. De plus, en affirmant que ces bodhisattvas
ayant atteint la Voie grâce au Sutra du Lotus étaient
tous des personnes de capacités médiocres, soutiendrez-vous
aussi que Fugen, Manjushri, Maitreya, Yakuo et les quatre-vingt mille autres bodhisattvas avaient aussi de médiocres
capacités ? Et dans ce cas, qui furent, selon vous ces bodhisattvas
de capacités supérieures déjà parvenus au
but grâce aux sutra enseignés avant le Sutra du Lotus ?
[...] De plus,
que disait le Bouddha des personnes des deux
véhicules qui, n'ayant plus à renaître dans le
monde des trois plans, ne pouvaient
pas tomber dans les mauvaises
voies ? Qu'il valait mieux avoir l'esprit d'un chien ou d'un
renard yakkan que d'avoir celui d'une personne des deux
véhicules. Il avertissait aussi qu'il était préférable
de commettre les cinq forfaits ou les dix mauvaises actions et de tomber en enfer plutôt
que d'avoir l'esprit des deux véhicules.
[...] Le Sutra Kammuryoju fait partie des enseignements provisoires tandis que le Sutra du Lotus représente l'enseignement
définitif (jikkyo). En aucun cas ils ne peuvent être
équivalents. En effet lorsque le Bouddha apparut dans le monde
il eut beau enseigner diverses doctrines pendant plus de quarante ans,
il négligea totalement les personnes des deux
véhicules, les personnes mauvaises et les femmes. Et pas une
fois il ne mentionna l'éventualité que ces personnes parviennent
à la bodhéité.
Parvenir directement
à la bodhéité grâce au Sutra du Lotus (Minobu,
mars 1277 ? à Myoho-ama)
Des situations
semblables sont décrites en détail dans le Sutra. Le Roi-Démon
du sixième Ciel fera immanquablement obstacle au Pratiquant
du Sutra du Lotus. Parmi les dix
objets de méditation, cela correspond à la méditation
sur les fonctions démoniaques. Par nature, le démon se
réjouit de barrer la route au bien et de pousser à faire
le mal. Impuissant contre certains qu'il ne peut forcer à mal
agir, il est contraint de les laisser faire de bonnes actions. Il voue
une haine farouche à ceux qui pratiquent les deux
véhicules, les incitant à pratiquer un moindre bien
dans les mondes-états des hommes et du ciel.
Il fait obstacle à ceux qui se consacrent aux pratiques
du bodhisattva en leur suggérant de s'engager dans la pratique
des deux véhicules. Et pour finir, si une personne pratique exclusivement
l'enseignement pur et parfait, il la fera retomber dans une pratique
combinant l'enseignement parfait* avec l'enseignement spécifique (bekkyo). A ce sujet, vous pouvez lire le huitième volume du Maka Shikan.
[...] Le Roi-Démon
du sixième Ciel fera immanquablement obstacle au Pratiquant
du Sutra du Lotus. Parmi les dix
objets de méditation, cela correspond à la méditation
sur les fonctions démoniaques. Par nature, le démon se
réjouit de barrer la route au bien et de pousser à faire
le mal. Impuissant contre certains qu'il ne peut forcer à mal
agir, il est contraint de les laisser faire de bonnes actions. Il voue
une haine farouche à ceux qui pratiquent les deux
véhicules, les incitant à pratiquer un moindre bien
dans les mondes-états des hommes et du ciel.
Il fait obstacle à ceux qui se consacrent aux pratiques
du bodhisattva en leur suggérant de s'engager dans la pratique
des deux véhicules. Et pour finir, si une personne pratique exclusivement
l'enseignement pur et parfait, il la fera retomber dans une pratique
combinant l'enseignement parfait* avec l'enseignement spécifique (bekkyo). A ce sujet, vous pouvez lire le huitième volume du Maka Shikan.
Le troisième
enseignement (Minobu,
1er octobre 1277, à Toki Jonin)
Le Sutra
du Lotus ne mentionne ni mudra ni mantra dharani*,
mais il a le mérite de déclarer que les personnes des deux véhicules pourront atteindre
la bodhéité ; il donne même le nom des kalpas au cours desquels cela se produira, les terres où cela aura lieu
et le nom que les divers auditeurs-shravakas porteront lorsqu'ils deviendront
bouddha. On y lit aussi que le Bouddha atteignit l'Éveil dans un passé illimité.
Le Sutra Vairocana* a beau
décrire des mudra et des mantra dharani*,
il ne dit rien de l'atteinte de la bodhéité par les personnes
des deux véhicules ou de
l'Éveil primordial du Bouddha
dans un passé illimité.
[...] Le Sutra
du Lotus ne mentionne ni mudra ni mantra dharani*,
mais il a le mérite de déclarer que les personnes des deux véhicules pourront atteindre
la bodhéité ; il donne même le nom des kalpas au cours desquels cela se produira, les terres où cela aura lieu
et le nom que les divers auditeurs-shravakas porteront lorsqu'ils deviendront
bouddha. On y lit aussi que le Bouddha atteignit l'Éveil dans un passé illimité.
Le Sutra Vairocana* a beau
décrire des mudra et des mantra dharani*,
il ne dit rien de l'atteinte de la bodhéité par les personnes
des deux véhicules ou de
l'Éveil primordial du Bouddha
dans un passé illimité.
[...] Si nous
comparons ce principe de l'atteinte de la bodhéité par
les personnes des deux véhicules à la question des mudra et des mantra dharani*,
nous voyons que leur degré d'importance est aussi différent
que le ciel de la terre. Dans les divers sutras enseignés par
le Bouddha pendant quarante et quelques années avant qu'il expose
le Sutra du Lotus, les personnes des deux
véhicules étaient décrites comme [aussi incapables
d'atteindre la bodhéité que] des graines pourries qui
ne pourraient germer. Elles étaient condamnées non seulement
une fois ou deux, mais dans d'innombrables passages, sutra après
sutra. Mais, dans le Sutra du Lotus, tous ces passages sont
réfutés ; et il est proclamé que les personnes des deux véhicules peuvent, en
réalité, atteindre la bodhéité.
[...] Un mudra est un geste fait avec la main. Mais si la main appartient à
une personne incapable de devenir bouddha, comment des mudra faits avec la main pourraient-ils la conduire à la bodhéité ? Un mantra dharani* est un mouvement articulé par la bouche. Mais si la bouche appartient
à une personne incapable de devenir bouddha, comment les mantra
dharani* prononcés par la bouche pourraient-ils la conduire à la
bodhéité ? Si elle ne rencontre pas le Sutra
du Lotus, une personne des deux
véhicules peut bien pratiquer les mudra et les mantra dharani* de plus de mille deux cents Honorés pendant d'innombrables kalpas, elle
n'atteindra jamais la bodhéité, par le corps, la bouche
ou l'esprit.
[...] Ceux qui
prétendent supérieur [au Sutra du Lotus] un texte qui
ne dit rien de la possibilité, pour les personnes des deux
véhicules, d'atteindre la bodhéité, uniquement
parce qu'il comporte des mudra et des mantra dharani*,
sont nécessairement des voleurs, du point de vue des principes,
et des hérétiques, du point de vue de la pratique - des
gens qui considèrent comme supérieur ce qui est inférieur.
Parce qu'il commit cette erreur, Shubhakarasimha* fut puni par Yama, le roi des enfers.
Par la suite, il s'en repentit, révéra le Grand-maître* Zhiyi* et eut foi dans le Sutra du Lotus ; et, de cette manière,
il évita le royaume du mal.
Lettre à
Shomitsu-bo (Minobu,
1277 à Shomitsu-bo)
Ce ne sont
pas là des interprétations personnelles mais les paroles
d'or de l'Ainsi-Venu, des paroles
confirmées par tous les bouddhas
des dix directions. Et tous les bodhisattvas, les personnes des deux véhicules, Bonten et Taishaku, Nitten et Gatten actuellement suspendus
au ciel comme des miroirs étincelants, tous ont entendu ces déclarations.
Les propos tenus par les divinités Nitten et Gatten sont également
inscrits dans le Sutra du Lotus.
[...] Quel enseignement
dispense ce Sutra du Lotus du Dharma Merveilleux ? Tout
d'abord, dans le premier volume, le chapitre Hoben* (II) enseigne que les bodhisattvas,
les personnes des deux véhicules et les simples mortels ont tous la possibilité de devenir bouddha.
Mais aucune preuve n'en est encore donnée.
[...] Les femmes
du Japon pourraient me refuser leur confiance et en rester là.
Mais, de plus, elles m'attaquent et incitent les autres à me
persécuter. Serait-ce moi Nichiren qui ai tort ? C'est la
question que je pose aux Bouddhas Shakyamuni et Taho,
aux bouddhas des dix directions,
aux bodhisattvas, aux personnes des deux
véhicules, à Bonten,
à Taishaku et aux quatre
Rois du Ciel. Qu'en pensent-ils ?
Le sutra permettant
véritablement d'honorer sa dette (Minobu,
le 28 juillet 1278 à Sennichi-ama)
Parmi
ceux qui propagent ce Sutra dans les Derniers
jours du Dharma, qui peut se comparer à Shariputra, Mahakashyapa, Kannon, Myoon*, Manjushri et Yakuo ? Shariputra et Mahakashyapa,
personnes des deux véhicules,
avaient détruit toutes les illusions de la pensée et du désir, se libérant ainsi des six voies. Les autres, tous
bodhisattvas, avaient vaincu les quarante
et une illusions. Ils étaient aussi près de la perfection
que la lune, à la saison des moissons, la veille de la pleine
lune. Néanmoins, le Bouddha Shakyamuni ne voulut confier la mission de propagation à aucune de ces personnes, préférant
en donner la responsabilité aux bodhisattvas Surgis-de-Terre. Ces bodhisattvas Surgis-de-Terre sont donc ceux qui s'étaient forgé une
foi inaltérable.
Le général
Tigre de pierre (Minobu,
22 octobre 1278 à Shijo Kingo)
Il y a des poissons mangeurs de pierres,
et un animal appelé baku qui mange du fer. Les divinités de la terre et du ciel, les rois-dragons, Nitten, Gatten,
les rois célestes Taishaku et Daibonten, les personnes des deux véhicules, les bodhisattvas
et les bouddhas se sustentent du Dharma bouddhique.
Le roi Rinda (Minobu,
le 17 août 1279 à Soya Doso, fils de Soya Kyoshin)
Ainsi,
pour atteindre la bodhéité, Shariputra pratiqua les austérités
de bodhisattva pendant soixante kalpa,
mais il finit par céder devant les obstacles et retomba dans
les voies des deux véhicules.
Même ceux qui reçurent l'enseignement de Shakyamuni, alors
qu'il était le seizième fils du bouddha Daitsu,
sombrèrent dans le monde des souffrances pendant la durée
de sanzen-jintenngo.
La porte du dragon (Minobu,
6 novembre 1279 à Nanjo Tokimitsu)
Être
protégé par les quatre
Rois du Ciel et leur suite est déjà un grand honneur.
Mais avec la protection des quatre Rois
du Ciel ensemble, de toutes les étoiles et constellations,
des divinités Nitten et Gatten, de Taishaku et Bonten, le Pratiquant du Sutra du Lotus peut connaître une sécurité
parfaite. De plus, toutes les personnes des deux
véhicules, tous les bodhisattvas, le bodhisattva Maitreya dans la cour intérieure du Ciel Tushita,
le bodhisattva Jizo sur le Mont Kharadiya, le bodhisattva Kanzeon sur le Mont Potakala, et le bodhisattva Manjushri sur le Mont Shoryo [clair et frais] - chacun d'eux, suivi de son cortège
- tous gardent et protègent les pratiquants du Sutra du Lotus,
ce qui est déjà assez rassurant.
En refusant son corps de femme, elle l'avait
dissimulé en se faisant nonne, dans l'espoir de se libérer
de cette souffrance. En apprenant de même que, comme toutes les
personnes des deux véhicules,
elle ne pourrait jamais atteindre la bodhéité, on peut
imaginer son désespoir ! Mais le Sutra du Lotus leva la condamnation portée sur elle par tous les bouddhas des trois phases de la vie. Et lorsqu'elle
devint le "bouddha dont la vue emplit de joie tous les êtres
vivants"(réf.),
quel immense bonheur dut être le sien !
Réponse
à Myoho Bikuni Gozen (Minobu,
1281, à Myoho ama)
Le Sutra
Trapusha traite des mondes-états des hommes et du ciel.
Les sutras Agama* décrivent les personnes des deux
véhicules. Le Sutra
Kegon* décrit les bodhisattvas. Les sutras Hodo* et Hannya* ressemblent soit aux sutras Agama* et Trapusha, soit
au Sutra Kegon*.
(voir les huit enseignements).
Le corps et
l'esprit des simples mortels (Minobu,
à un disciple)
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