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Extraits de gosho sur |
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les disciples
de Nichiren |
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Hissant les voiles des "trois mille conditions de vie" (ichinen
sanzen) sur le mât de la doctrine de la Voie
du milieu, poussé par les bons vents de "tous les phénomènes
révèlent la véritable
aspect" (shoho jisso), le vaisseau s'élance, transportant
tous ceux qui, par la pureté de leur croyance, peuvent parvenir
à la bodhéité.
Le Bouddha Shakyamuni est le timonier, le bouddha Taho
manoeuvre les voiles, et les Quatre bodhisattva,
dirigés par Jogyo, conjuguent
leurs efforts pour actionner les avirons grinçants. Tel est le
vaisseau évoqué par les termes : "un bateau pour effectuer
la traversée", le vaisseau de Myoho
Renge Kyo. A son bord, se trouvent les disciples et adeptes de Nichiren.
Cette année
même, le 1le jour du 11e mois, entre l'heure
du Singe et l'heure du coq*, sur la grand-route de
Matsubara, à Tojo, dans
la province d'Awa,
plusieurs centaines d'adeptes du Nembutsu
m'ont tendu une embuscade. J'étais sans escorte. Je n'avais près
de moi qu'une dizaine d'hommes dont trois ou quatre tout au plus étaient
capables d'offrir une quelconque résistance. Une pluie de flèches
s'est abattue sur nous, et les sabres ont fondu sur nos têtes à
la vitesse de l'éclair. L'un de mes disciples a été
tué sur le champ, et deux autres ont été
gravement blessés. J'ai moi-même été frappé
et blessé, et je me suis demandé si ma dernière heure
n'était pas venue. Mais contre toute attente, j'ai réussi
à échapper à cette attaque et à survivre jusqu'à
présent. Parmi eux,
c'est tout particulièrement vrai de Myoho
(note), votre mère, décédée
un 12 du même mois. Comment pourrait-elle être tombée
dans les voies des esprits affamés ? Sans l'ombre d'un doute,
elle doit être en compagnie des bouddhas Shakyamuni, Taho
et de tous les autres bouddhas des dix
directions. Eux-mêmes doivent tous dire "Ah, voilà
la mère de Shijo Kingo
! " et, en lui caressant la tête, joyeusement la complimenter. Si nous comparons
l'époque qui suivit le parinirvana
du Bouddha à ce qui s'est passé de son vivant [nous pouvons
dire que, de nos jours, ] les maîtres des diverses écoles
sont comparables aux brahmanes de son temps. Eux aussi parlent d'un "homme
d'une malfaisance sans pareille" en me désignant moi, Nichiren.
Et ils qualifient mes disciples et adeptes laïques
de "malfaiteurs rassemblés autour de lui". Cela fait
déjà plus de vingt ans que j'ai commencé à
enseigner cette doctrine. Jour après jour, mois après mois,
année après année, j'ai subi des persécutions
répétées. Les persécutions et désagréments
mineurs sont trop nombreux pour être même comptés,
mais les persécutions majeures sont au nombre de quatre. Parmi
ces quatre, deux ont été le fait du gouvernement. La plus
récente a failli me coûter la vie. De plus, mes disciples,
mes adeptes laïques, et même des personnes qui n'avaient
qu'occasionnellement écouté mes enseignements ont été
sévèrement punis, comme s'ils étaient coupables de
trahison. Imaginez plutôt
ces mille bouddhas tendant la main à tous les disciples
de Nichiren, moines et laïcs, qui récitent Namu
Myoho Renge Kyo, comme autant de melons ou de plantes étendant
leurs fins sarments. Si mes disciples ont pu recevoir
et garder le Sutra du Lotus, c'est en vertu des liens solides
qu'ils ont créés avec cet enseignement dans leurs existences
passées. Il est alors certain qu'à l'avenir, ils atteindront
la bodhéité. L'héritage
du Sutra du Lotus coule dans la vie de ceux qui ne le trahissent
dans aucune existence, passée, présente ou future. Cette lettre
s'adresse à Toki Jonin.
Il faudrait également la montrer à Shijo
Kingo, Tonotsuji Juro (note),
Sajiki no Ama (note),
ainsi qu'à mes autres disciples. Ecrivez-moi le
nom de ceux qui ont été tués dans les batailles de
Kyoto et de Kamakura. On peut dire
que les trois catégories d'auditeurs-shravakas
de Shakyamuni n'atteignirent l'Éveil
qu'en entendant le Sutra du Lotus et en percevant la Tour
aux Trésors dans leur propre coeur. Les disciples
de Nichiren font maintenant de même. A l'époque des
Derniers jours du Dharma, il n'existe pas d'autre Tour
aux Trésors que ces hommes et femmes qui gardent le Sutra
du Lotus. Il s'ensuit donc que ceux qui récitent Namu
Myoho Renge Kyo, quelle que soit leur position dans la société,
sont en eux-mêmes la Tour aux Trésors,
sont en eux-mêmes le bouddha Taho.
Vous dites
dans votre lettre que, depuis le début du 2e mois de cette année,
vous avez pris la décision de me suivre et que, désormais,
bien que vous vous considériez comme une personne sans qualités
particulières, vous seriez honoré de compter parmi
mes disciples. Question
- [...] Si les enseignements théoriques*
aussi bien qu'essentiel*
du Sutra du Lotus étaient destinés aux hommes qui
vivraient après le départ du Bouddha, et si celui-ci confia
le Sutra aux bodhisattvas Surgis-de-Terre, pourquoi n'apparurent-ils pas pendant les deux premiers
millénaires pour propager ce Sutra ? Réponse - Je ne
le révélerai pas. Depuis, j'ai
connu persécutions et malheurs jour après jour, mois après
mois. Ces deux ou trois dernières années, entre autres difficultés,
j'ai bien failli être mis à mort. J'ai peut-être une
chance sur dix mille de rester en vie jusqu'à la fin de l'année,
ou même jusqu'à la fin du mois. Si quelqu'un en doute, qu'il
demande des détails à mes disciples. Par ailleurs,
en faisant des offrandes à
Nichiren et en devenant son disciple, on obtient des
bienfaits que même la sagesse
du Bouddha ne peut mesurer. On lit dans le chapitre Yakuo*
(XXIII) : "Même la sagesse du Bouddha est incapable
d'en évaluer l'étendue." De plus, ceux
qui deviennent les disciples du véritable Pratiquant
du Sutra du Lotus tel que le Bouddha l'enseigne seront immanquablement
confrontés aux Trois grands
ennemis. Par conséquent, du jour même où vous
croyez en ce Sutra vous devez être prêt à
rencontrer ces trois sortes de persécutions qui seront à
coup sur plus terribles encore après la mort du Bouddha. Bien que
mes disciples aient déjà entendu cela,
certains, lorsque des persécutions, grandes ou petites, s'abattent
sur nous, en sont terrifiés au point de trahir leur foi. A Kamakura
se trouvent mes disciples Chikugo-bo,
Ben Ajari et Daishin
Ajari. Faites appel à eux, et questionnez-les avec respect.
Je vais exposer ici les points essentiels de mon enseignement. Ces disciples
ont eux aussi quelque connaissance du Grand Dharma jamais encore propagée
au Japon. Je vous conseille donc de l'étudier avec eux (note). Fondamentalement,
l'essence réelle de Myoho Renge Kyo désigne le
corps physique que les disciples et adeptes de Nichiren,
qui croient dans le Sutra du Lotus, ont reçu de leurs
père et mère à la naissance. Ces personnes, qui,
en rejetant sincèrement les moyens provisoires, ont uniquement
foi dans le Sutra du Lotus et récitent Namu
Myoho Renge Kyo, transformeront les Trois Voies - désirs
terrestres, karma et souffrance - en Trois Corps (sanjin) - Corps du Dharma*,
Corps de Sagesse*
et Corps de Manifestation*.
La Triple contemplation de l'unité
(isshin sangan) et la Triple vérité
(santai) deviendront immédiatement manifestes dans leur esprit
[kyochi myogo], et le lieu
où elles résident se changera en Terre
de la lumière éternellement paisible. Le Bouddha - essence
de Myoho Renge Kyo du chapitre Juryo*
(XVI) de
l'enseignement essentiel*,
à la fois sujet habitant et domaine habité, vie et environnement,
corps et esprit, ainsité
et fonction, le Bouddha éternellement doté des Trois Corps - désigne les disciples et les adeptes
de Nichiren. Ils incarnent la véritable ainsité
de Myoho Renge Kyo ; tel est le bienfait du Sutra du Lotus, libérant
l'intégralité des pouvoirs transcendantaux que ces disciples
possèdent de manière inhérente. De même,
certains présages annoncent la venue des Quatre bodhisattvas. Ceux
qui veulent être mes disciples doivent bien comprendre
cela. Aussi, au risque même de votre vie, n'abandonnez jamais la
foi. Toki, Saburo Zaemon-no-jo, Kawanobe, Yamato Ajari et vous tous, nobles
seigneurs et moines, lisez et étudiez cette lettre ensemble. En
cette époque impure, dialoguez constamment et priez sans cesse
pour votre vie future. Une femme
de grande beauté suscite invariablement l'envie. Nichiren se trouve
dans une situation analogue. Etant le Pratiquant
du Sutra du Lotus, il a subi toutes sortes de persécutions
de la part des Trois grands ennemis.
Comme il est merveilleux que vous soyez malgré tout devenu le disciple
d'un tel homme ! Un lien semblable au nôtre est sûrement motivé
par une raison profonde. Faites tous les efforts possibles pour approfondir
votre foi, et pour atteindre la Terre
pure du Pic du Vautour. Votre défunt
mari a échappé à ces souffrances car il fut un bienfaiteur
de Nichiren, le Pratiquant du
Sutra du Lotus. Nichiren a
été aux prises avec ces forces pendant plus de vingt ans,
mais il n’a jamais battu en retraite une seule fois. Cependant,
la lâcheté et le désir de renoncer à
la foi dans le Sutra du Lotus sont largement répandus
parmi nombre de mes disciples et partisans. Ama
Gozen, vous n’êtes pas capable de lire ne serait-ce qu’une
seule phrase [du Sutra ou de mes lettres]. Et pourtant, vous
avez régulièrement exprimé votre détermination
de ne jamais abandonner votre foi. De plus, en
répondant aux six questions difficiles posées par Ryokan
dans sa pétition, souvenez-vous, comme je l'ai enseigné
depuis longtemps, que les disciples de Nichiren n'accompliront
jamais rien s'ils sont lâches. A partir du moment où j'avais compris les causes
de la guerre des Gempei de l'ère
Juei (1185) et des Incidents de Jokyu
de 1221, j'ai été saisi d'une telle compassion que je ne
pouvais par rester sans réagir. J'ai commencé par en parler
à certains de mes disciples qui, à leur
tour, en parlèrent à d'autres et que finalement cela parvint
jusqu'au shogunat. La nourriture
octroyée par l'intendant de la région était très
maigre. Et comme les disciples qui m'accompagnaient étaient
assez nombreux, nous n'avions souvent guère plus de deux ou trois
bouchées de riz par personne. Parfois, nous répartissions
la nourriture sur les bouts d'écorce qui nous servaient d'assiettes,
parfois nous la recevions simplement dans le creux de la main pour la
manger aussitôt. A l'extérieur, le maître de maison
semblait redouter les autorités, mais en privé il éprouvait
pour nous une grande pitié et nous traitait avec bienveillance.
Vous devez
lire avec toute votre attention la doctrine dont je vous ai parlé
l’autre jour. La doctrine appelée "devenir Bouddha dès
cette existence-ci" (issho
jobutsu), tous les savants
reconnus de ce monde, la considèrent comme l’affaire la plus
importante. En particulier, mes disciples doivent prêter
attention uniquement à cette question, en laissant toute autre
de côté. Me souvenant
de ce qui s'était passé avec l'empereur
retiré de d'Oki, j'étais convaincu que si l'on avait
recours aux pratiques Shingon pour
essayer de vaincre les Mongols
et les tribus Ezo, le Japon courrait sans nul doute à sa ruine.
Je décidai donc, sans crainte pour ma propre vie, de lancer des
mises en garde. Quand je le fis, mes disciples tentèrent
de me retenir. Mais, en voyant maintenant les événements
me donner raison, ils sont probablement heureux de ce que j'ai fait. Au moment
où j'allais être décapité, l'Honoré
du monde [le Bouddha Shakyamuni] a mis sa tête à la place
de la mienne. Ce qui se produisit par le passé se produit de même
à présent. Puisque vous êtes tous des disciples
de Nichiren, comment pourriez-vous manquer d'atteindre la bodhéité ? A la lumière
des points que je soulignais plus haut, j'espère que mes
disciples réfléchiront à la réponse
qu'il faut donner à cette question, même s'il leur faut pour
cela écourter leur sommeil la nuit, et limiter leurs loisirs le
jour. Ne laissez pas cette vie s'écouler en vain, vous le regretteriez
pendant les dix mille ans à venir. Il y a de
nombreux exemples d'oppositions au Dharma parmi les disciples
et adeptes de Nichiren. Vous avez sans doute entendu parler du
nyudo d'Ichinosawa. Dans son
coeur, il est disciple de Nichiren, mais en apparence,
il reste adepte de l'école Nembutsu.
Je m'inquiète donc beaucoup pour sa vie future, et je lui ai offert
les dix volumes du Sutra du Lotus (note). Une seule
personne finira par échouer si ses buts sont contradictoires. Par
contre, cent, mille personnes animées d'un même esprit sont
assurées de réaliser leur objectif. Bien que nombreux, les
Japonais auront du mal à réaliser quoi que ce soit, parce
qu'ils ont l'esprit divisé. A l'inverses, j'ai la conviction que,
malgré leur petit nombre, Nichiren et ses disciples
réaliseront la mission suprême de propager le Sutra du
Lotus parce qu'ils agissent dans l'esprit d'itai
doshin. Une seule averse suffit à éteindre de multiples
foyers d'incendie, et une seule grande vérité aura raison
de multiples forces maléfiques. Nichiren et ses disciples
le démontrent aujourd'hui. Soixante-huit
millions de croyants dans les Derniers
jours du Dharma du bouddha Daishogon
furent trompés par le moine Kugan
et trois autres moines, à tel point qu'ils dénoncèrent
Fuji-biku (note),
et pour cela, tombèrent dans le même enfer pour autant de
kalpa qu'il y a de particules de
poussière sur la terre. [...] Il en va de même pour les disciples
de Nichiren. Le Sutra du Lotus dit : "Puisque haine
et jalousie abondent déjà du vivant du Bouddha, cela ne
sera-t-il pas pire encore après son trépas ? "(réf.)
On peut également y lire : "Les hommes seront pleins
d'hostilité, et il sera extrêmement difficile de croire."(réf.)
Le Sutra du Nirvana
dit : "Parce qu'il subira mort accidentelle, tortures, calomnies
ou humiliations, et qu'il sera frappé à coups de fouet ou
de bâton, parce qu'il sera emprisonné, connaîtra la
famine, l'adversité et d'autres difficultés moindres au
cours de sa vie, il ne tombera pas en enfer." Le Sutra
Hatsunaion dit : "Vous pouvez être mal habillé
et mal nourri, chercher en vain la richesse, être né dans
une famille pauvre ou aux conceptions erronées, ou même être
persécuté par votre souverain. C'est grâce aux bienfaits obtenus en protégeant le Dharma que l'on peut alléger
en cette vie nos souffrances et rétributions." Cela signifie
que nous, qui croyons aujourd'hui dans le vrai Dharma, avons commis la
faute de persécuter son Pratiquant
dans le passé, et sommes pour cette raison voués à
tomber dans un terrible enfer à
l'avenir. Je savais déjà que, tôt ou tard,
les armées étrangères attaqueraient le Japon. Aussi
ai-je présenté des remontrances au bakufu
pendant la journée et parlé à mes disciples
la nuit sans peur de l’exécution par le sabre et de le bâton
ou du châtiment du shogunat,
faisant ainsi le voeu devant les bouddhas et les divinités
de sauver mon pays de la destruction, même si cela devait me coûter
la vie. Pourtant, depuis plus de vingt ans déjà,
en privé, jour et nuit, j'ai prévenu mes disciples
que cela [invasion mongole] se produirait, et, à plusieurs reprises,
j'ai publiquement présenté des remontrances aux autorités
pour tenter de l'éviter. Mes disciples,
sachez que moi, Nichiren, je suis le Pratiquant du Sutra du Lotus.
Puisque je suis le continuateur du bodhisattva Fukyo,
ceux qui me méprisent et me calomnient
auront la tête brisée en
sept morceaux, alors que ceux qui croient en moi accumuleront une
bonne fortune aussi haute que le Mont Sumeru. De nos jours
cette doctrine extrêmement nuisible du Shingon
s'est répandue aussi dans la région de Kamakura,
abusant à leur tour les membres du clan
Hojo au pouvoir et risquant de précipiter la ruine du Japon.
C'est un point de la plus haute importance dont je n'ai pas encore
parlé, même avec mes disciples. Au contraire, je
n'en ai rien dit, feignant de ne leur emplir les oreilles que de réfutations
du Nembutsu et du Zen.
Mais puisque l'on continue à ne pas tenir compte de mes remontrances,
sans ménager ma vie je vais transmettre également cela à
mes disciples. Cette lettre doit être lue à voix haute
par les moines Sado [autre nom de
Niko, l'un des six plus proches disciples
de Nichiren] et Suke Ajari devant la statue du bodhisattva Kokuzo
afin que tous les moines du Seicho-ji
puissent l'entendre. Puis, au cours
du onzième mois [de la même année], peu après
mon arrestation, le douzième jour du neuvième mois, une
rébellion éclata (note)
et le onzième jour du deuxième mois de l'année suivante,
plusieurs généraux, puissants protecteurs du Japon, furent
exécutés sans raison apparente. Il devint évident
que c'était une punition du ciel. Probablement ébranlées
par cet incident, les autorités
shogunales ont libéré mes disciples
emprisonnés. Pourtant, je n'étais pas encore moi-même
gracié. Finalement,
chacun fut convaincu que j'étais le plus grand criminel du monde,
et répéta que j'étais un moine qui souhaitait, par
ses incantations et ses discours, la destruction du Japon, et que j'avais
déclaré que les défunts Hojo
Tokiyori et Hojo Shigetoki
étaient tombés dans l'enfer avici. Leurs veuves affirmèrent
que, sans qu'aucun interrogatoire soit nécessaire, il fallait me
couper la tête, et que mes disciples devraient
également être soit décapités, soit exilés
dans des îles lointaines ou jetés en prison. Le conseil
suprême de la Régence se réunit pour décider
du sort de Nichiren : le décapiter ou le bannir de Kamakura,
ou bien confisquer les terres de ses disciples et adeptes laïques,
les emprisonner, les exiler ou encore les exécuter. J'ai appris
que le moine Nichigen, du temple
Jisso-ji, parce qu'il s'était
converti à mon enseignement, a été rejeté
par ses disciples et ses bienfaiteurs et a dû quitter ses terres.
Malgré cette situation très difficile, il me rend quand
même visite et prend soin de mes disciples. Quel
dévouement au véritable Dharma ! Quelle remarquable sagesse
! Sa connaissance du bouddhisme est déjà sans pareille.
Pourtant, sans se préoccuper ni de gloire ni de profit, il est
devenu mon disciple. Il applique lui-même les mots
du Sutra "nous ne sommes pas avares de notre vie". (réf.)
Pour exprimer sa gratitude envers le Bouddha, il vous instruit, vous et
les autres croyants et vous entraîne, vous, Matsuno
à faire ces offrandes
sincères. Tout cela est véritablement merveilleux. Question : Quand vos disciples récitent simplement Namu
Myoho Renge Kyo sans rien comprendre aux mots que leur bouche prononce,
à quel niveau d'accomplissement se trouvent-ils ? Réponse : Non seulement
ils dépassent le plus haut niveau des quatre
saveurs ou des trois enseignements,
et l'étape à laquelle on pouvait parvenir par la pratique
de l'enseignement parfait*
exposé dans les sutras antérieurs
au Sutra du Lotus, mais ils surpassent des millions et des milliards
de fois les fondateurs du Shingon
et des diverses autres écoles
du bouddhisme. [...] Habitants de ce pays, je vous en conjure, ne méprisez
pas mes disciples ! Si l'on s'interroge sur leur passé,
[on verra que] ce sont de grands bodhisattvas qui ont fait des offrandes
aux bouddhas pendant quatre-vingt
myriades de millions de kalpa et
qui ont pratiqué sous la direction de bouddha aussi nombreux que
les grains de sable du Hiranyavati
et du Gange. Et à l'avenir,
ils obtiendront les bienfaits se transmettant jusqu'à la cinquantième
personne, supérieurs à ceux que peuvent procurer des dons
à tous les êtres vivants pendant une période de quatre-vingts
ans. Ils sont comme un empereur nouveau-né Yama
emmailloté dans ses langes, ou comme un grand dragon
qui vient de naître. Ne les méprisez pas ! Ne les rabaissez
pas ! [...] Et si les bienfaits doivent
être de la même importance que les rétributions négatives,
alors il ne fait aucun doute que mes disciples jouiront
d'une bonne fortune supérieure
aux Dix titres honorables. (réf.)
Shofu-bo, Noto-bo et Nagoe-no-ama ont été
mes disciples à un moment donné
(note).
Intéressés, lâches et ignorants,
ils se faisaient quand même passer pour des personnes de sagesse.
Quand j'ai subi des persécutions, ils en ont profité pour
convaincre beaucoup de gens d'abandonner la foi. Si, vous aussi, vous
vous laissez abuser, tous ceux qui, dans la province de Suruga, semblent
croire au Sutra du Lotus ou qui sont sur le point d'y croire
abandonneront le Sutra, sans exception. Quelques personnes,
dans cette province de Kai, ont manifesté le désir d'adopter
la foi. Pourtant, je ne leur ai pas permis de se joindre à nous
si elles ne faisaient pas preuve d'une résolution très forte.
Certains, tout en n'ayant qu'une compréhension superficielle, prétendent
avoir une foi solide et parlent avec mépris d'autres croyants.
Ainsi, il arrive souvent qu'ils perturbent la foi des autres. Ne leur
prêtez pas la moindre attention. Ceux qui,
parmi mes disciples, auraient une foi peu profonde et
trahiraient l'enseignement de Nichiren connaîtraient le même
destin que le clan Soga. Voici
pourquoi. C'est grâce aux efforts du père et du fils, Soga
no Iname et Soga no Umako,
que le bouddhisme fut introduit et adopté au Japon. Ils avaient
peut-être protégé le bouddhisme en remplissant le
role de Bonten et de Taishaku
du temps où Shakyamuni vivait en ce monde. En éliminant
Mononobe no
Okoshi et son fils
Moriya, les membres du clan
Soga devinrent le seul clan influent du pays. Ils parvinrent aux positions
les plus élevées, gouvernèrent le pays entier et
leur famille connut une grande prospérité. Mais Umako,
par la suite, devint si arrogant qu'il fit assassiner l'empereur Sushun
et tuer de nombreux princes. De plus, son petit-fils, Soga
no Iruka, fit mettre à mort par ses serviteurs vingt-trois
enfants du prince Shotoku. Après
quoi l'impératrice Kogyoku,
sur le conseil de Nakatomi no Kamako,
fit sculpter une statue du Bouddha Shakyamuni et lui adressa des prières
ferventes. Cela eut pour effet que Soga
no Iruka, son père, leurs serviteurs et tous les membres de
leur clan périrent aussitôt. Vous
devriez bien méditer cet exemple. Ceux qui, parmi mes disciples,
auraient une foi faible et ne persévéreraient pas jusqu'au
bout, encourraient une punition de la part du Bouddha. Mais même
alors, il serait inutile d'en faire reproche à Nichiren. Souvenez-vous
du destin réservé à [ceux qui renièrent leur
foi, comme] Shofu-bo, Noto-bo et les autres (note).
Soyez extrêmement prudent et, pour l'instant, ne vous engagez à
rien par écrit, dans quelque domaine que ce soit. Si furieux que
paraisse un feu, avec le temps, il finit par s'éteindre.
En bref, voici
comment les choses se sont passées. Le neuvième jour du
sixième mois, Sammi-bo,
un disciple du sage Nichiren, est venu à ma résidence
et m'a dit : "Un moine du nom de Ryuzo-bo
est arrivé depuis peu eu de Kyoto,
et s'est installé à Kuwagayatsu, à l'ouest de la
porte du Daibutsu-den. Il prêche
jour et nuit, invitant ceux qui s'interrogent sur le bouddhisme à
venir le voir et à dialoguer avec lui, afin de dissiper tous leurs
doutes concernant cette vie et la vie suivante. Les habitants de Kamakura
lui accordent autant de respect que s'il était le Bouddha Shakyamuni
lui-même. Mais j'ai appris, en réalité, que personne
n'a encore débattu avec lui. Je voudrais aller débattre
avec lui à Kuwagayatsu et dissiper les inquiétudes que les
gens pourraient avoir concernant leur vie prochaine. Vous serait-il possible
d'assister au débat ? " Le fait que
vous ayez de plus en plus d'ennemis au sein du clan Ema est sûrement
dû aux intrigues de Ryokan
et de Ryuzo. Si vous faisiez serment
par écrit de renier votre foi, leur troupe n'en deviendrait que
plus arrogante et ils en répandraient partout la nouvelle. Alors,
tous mes disciples de Kamakura
seraient pourchassés jusqu'à ce qu'il n'en reste plus un
seul. Décidé
à ne pas ménager ma vie, j'ai entrepris de parler, et depuis
plus de vingt ans, j'ai été chassé du lieu où
j'habitais, mes disciples ont été tués,
j'ai été blessé, exilé par deux fois, et j'ai
été bien près d'être décapité.
Si j'ai parlé ainsi, c'est uniquement parce que je savais depuis
longtemps que les habitants du Japon couraient à la rencontre de
grandes souffrances et que j'éprouvais de la compassion à
leur égard. Ceux qui réfléchissent devraient avoir
conscience que c'est pour leur bien que j'ai subi ces épreuves.
Ceux qui connaissent leur dette de reconnaissance ou qui possèdent
simplement quelque bon sens, sur deux coups qui s'abattent sur moi devraient
vouloir en recevoir un à ma place. Mais au lieu de cela, ils manifestent
de la haine à mon égard, ce que j'ai bien du mal à
comprendre. Et des laïcs, sans connaître les raisons de tout
cela, me chassent des lieux que j'occupe ou éprouvent de la haine
envers mes disciples. Puisque les
disciples de Nichiren, moines comme laïcs,
croient en la suprématie du Sutra du Lotus qui dit : "[...]
en rejetant honnêtement les enseignements
provisoires"(réf.)
et "En rejetant honnêtement les enseignements
provisoires je révélerai la Voie
ultime."(réf.),
ils peuvent pénétrer dans la Tour
aux Trésors du Gohonzon.
Comme c'est rassurant ! Faites tous les efforts possibles pour votre vie
future. Le plus important, c'est de réciter uniquement Namu
Myoho Renge Kyo et d'atteindre la bodhéité. Beaucoup de
mes disciples ont vu leurs terres saisies par le gouvernement,
et furent alors destitués, ou chassés des terres de leurs
seigneurs. Même s'il ne vous manifeste plus désormais la
moindre considération, ne nourrissez pas de rancune envers votre
seigneur. Parmi mes
disciples, ceux qui sont morts en voient sans doute déjà
le résultat avec l'œil du
Bouddha. Vous qui avez été épargnés, avec
vos yeux de simples mortels, observez bien ce qui se passera ! Le souverain
et les autres dignitaires de haut rang seront faits prisonniers et emmenés
à l'étranger, et ceux qui auront conduit les prières
mourront fous, s'enfuiront dans d'autres provinces, ou se cacheront dans
les montagnes et les forêts. A deux reprises, l'envoyé
du Bouddha Shakyamuni a été traîné dans les
rues de Kamakura (note)
et ses disciples ont été jetés en prison,
tués, blessés ou expulsés des provinces
qu'ils habitaient. Pour ce qui
est de mes enseignements, considérez ceux qui précèdent
mon exil sur l'île de Sado comme l'équivalent des enseignements
du Bouddha antérieurs
au Sutra du Lotus. [Je pensais alors que, ] si le souverain du
pays s'était soucié de gouverner de manière sage,
il aurait organisé un débat public entre les moines de l'école
Shingon et moi, et que cela m'aurait
donné l'occasion de révéler le véritable enseignement
de suprême importance. [Avant mon exil] je n'ai rien révélé
de cet enseignement, même en secret, à mes disciples
de peur que les moines du Shingon,
en ayant pris connaissance, refusent de débattre avec moi. C'est
pourquoi je ne vous ai pas révélé cet enseignement
à vous non plus. Mais dans la nuit du douzième jour du neuvième
mois de la huitième année de Bun'ei
[1271], j'ai failli être décapité à Tatsunokuchi.
Depuis lors, j'ai regretté de n'avoir encore révélé
la vérité à aucun de ceux qui me suivent.
[Pour cette raison, ] j'ai secrètement partagé cet enseignement
avec mes disciples sur l'île de Sado. En définitive,
si les moines des écoles erronées du Shingon,
du Zen et des autres
écoles sont convoqués et rassemblés pour débattre
avec moi, le vrai et le faux seront alors clairement établis, et
tous les habitants du Japon deviendront mes disciples et bienfaiteurs.
Parmi mes disciples, les moines deviendront les maîtres
des empereurs et des empereurs retirés, tandis que les
laïcs auront rang de ministres de
la Gauche et de la Droite. Et de plus, chacun, sur tout le continent
du Jambudvipa, en viendra à
croire en cet enseignement. Parmi mes
disciples, ceux qui prétendent le mieux connaître
le bouddhisme sont ceux qui commettent des erreurs. Namu
Myoho Renge Kyo est le coeur du Sutra du Lotus. Il est comme
le coeur d'une personne. Révérer un autre enseignement comme
son égal, c'est être comme une reine mariée à
deux rois, ou qui poursuit secrètement une liaison avec un ministre
ou un simple sujet. Cela ne peut conduire qu'au désastre. Il faut toujours
se consulter l'un l'autre pour surmonter les souffrances
de la vie et de la mort et atteindre la Terre
pure du Pic du Vautour où
l'on pourra, en parfait accord, parler d'un même coeur. On lit dans
le sutra : "Ils manifesteront les trois
poisons et sembleront attachés à des philosophies erronées.
C'est ainsi que mes disciples pourront sauver les hommes."(réf.) On devrait donc s'attendre à trouver plus de victimes des épidémies parmi les disciples de Nichiren que parmi les adeptes du Nembutsu, les maîtres du Shingon, ou les moines des écoles Zen et Ritsu. Mais, pour une raison mystérieuse, il y a moins de malades et moins de morts [parmi les disciples de Nichiren] que parmi les adeptes des enseignements provisoires. C'est véritablement extraordinaire. Est-ce dû à notre petit nombre ou à la force de notre foi ? Le traitement de la maladie (Minobu, 26 juin 1278 (ou 1282) à Toki Jonin) Vous devriez
réfléchir, à la lumière de ces exemples, aux
deux sortes de démons mentionnés plus haut, aussi bien qu'aux
raisons pour lesquelles les épidémies se répandent
parmi les gens, de nos jours, et pour lesquelles aussi certains de mes
disciples tombent malades et meurent. Vous verrez que,
dans certains cas, ceux qui consacrent leur vie au Dharma ne tomberont
pas malades, ou que, même s'ils tombent malades, ils guériront.
Dans d'autres cas, s'ils rencontrent de grands démons maléfiques,
ils perdront peut-être la vie. Leur cas sera semblable à
celui d'Hatakeyama Shigetada,
qui fut finalement tué uniquement parce que ses ennemis étaient
trop nombreux, bien qu'il fut le meilleur général du Japon.
Mais je suis
maintenant comme le défenseur du Sutra du Lotus. Pour
cela, non seulement j'ai été haï et attaqué
par les autorités du pays, mais mes disciples,
certains simplement pour m'avoir rendu visite, ont été rabaissés
ou frappés, se sont fait confisquer leurs fiefs ou ont été
expulsés de leur demeure. Parce qu'elles vivent sous le règne
d'un tel souverain, même des personnes ayant l'esprit de recherche
ne me rendent pas visite. S'il devait
se rendre maintenant au Pic du Vautour,
il éprouverait une sensation aussi délicieuse que devant
un soleil inondant de lumière les dix
directions ; et il trouverait le moyen de se réjouir, en s'étonnant
qu'une mort précoce puisse être quelque chose d'aussi joyeux.
Quoi qu'il advienne sur la route qui le mènera de cette vie-ci
à la vie prochaine, il doit se déclarer disciple
de Nichiren. J'ai adressé
de tout cœur au Sutra du Lotus des prières pour votre
santé, mais je restais encore préoccupé. C'est alors,
le 27e jour du 7e mois, à l'heure
du Singe [de 15h à 17h], qu'Abutsu-bo
est apparu. Je lui ai immédiatement demandé des nouvelles
de votre santé ainsi que de Ko
nyudo. Il m'a dit qu'aucun de vous
n'était tombé malade ; [...] En entendant cela, j'ai éprouvé
la même impression qu'un aveugle recouvrant la vue ; ce fut comme
si, en rêve, mes défunts père et mère avaient
quitté le palais du roi Yama
pour venir me rendre visite, et ce rêve me comblait de joie. C'est
tout à fait extraordinaire, mais, ici comme à Kamakura,
très peu de mes disciples sont morts de cette épidémie.
Nous étions tous à bord du même bateau et avions peu
de chances d'échapper au naufrage, mais c'est comme si, au moment
du désastre, un autre bateau était venu à notre secours.
Chacun de
vous doit faire preuve du courage d'un lion et ne jamais céder
aux menaces de qui que ce soit. Le lion n'a peur d'aucune autre bête
sauvage, pas plus que ses lionceaux. Les calomniateurs sont comme des
chacals hurlants mais les disciples de Nichiren sont
comparables au lion qui rugit. Hojo
Tokiyori et Hojo Tokimune,
l'ancien et l'actuel régents,
m'ont pardonné lorsqu'ils ont découvert que j'étais
innocent des accusations portées contre moi. Le Régent ne
punira jamais plus sans avoir vérifié la validité
d'une accusation, quelle qu'elle soit. Soyez certains que rien, pas même
une personne possédée par un puissant démon, ne peut
vaincre Nichiren parce que Bonten,
Taishaku, les divinités
Nitten, Gatten
et les quatre Rois du Ciel, Tensho
Daijin* et Hachiman
le protègent. Approfondissez votre croyance, jour après
jour, mois après mois. Si vous faiblissez dans votre foi, ne serait-ce
qu'un instant, les démons l'emporteront. Ceux qui se
considèrent comme mes disciples doivent pratiquer
le Sutra du Lotus comme le fait Nichiren. Si vous le faites,
vous serez immanquablement protégés par les bouddhas Shakyamuni,
Taho, tous les bouddhas
des dix directions aussi bien que par les dix
Filles-démones. Ces trois
poisons sont provoqués par leur lien avec Namu
Myoho Renge Kyo. Ainsi, tous en même temps, hommes et femmes
du Japon calomnient, attaquent,
bannissent et détruisent Shakyamuni, Taho
et tous les autres bouddhas des
dix directions. C'est là l'origine de l'apparition des trois
calamités mineures. Ainsi donc,
tous ceux qui deviennent disciples et bienfaiteurs de
Nichiren devront prendre conscience du profond lien karmique
qu'ils partagent avec lui et propager le Sutra du Lotus dans
le même esprit. Etre un pratiquant du Sutra du Lotus est
une destinée amère mais cependant inévitable. Toutes ces
personnes pratiquaient le Sutra du Lotus, mais lorsque le Démon
du Sixième Ciel prit la forme de leur souverain ou d'autorités
diverses pour les persécuter, elles abandonnèrent leur foi
et se mirent donc à errer à travers les Six
voies, pendant d'innombrables kalpas.
Jusqu'à présent, ces événements semblaient
ne pas nous concerner, mais les persécutions que nous affrontons
aujourd'hui sont de même nature. Quoi qu'il en soit, tous
mes disciples doivent cultiver un fort désir d'atteindre
l'Éveil. Nous avons la grande chance
d'être en vie après les graves épidémies de
ces deux dernières années, mais devant l'imminence de l'invasion
mongole, il semble aujourd'hui que bien peu survivront. En définitive,
nul ne peut échapper à la mort. Les souffrances qu'entraînera
l'invasion ne sauraient être pires que celles que nous rencontrons
à présent. Puisque la mort est certaine dans les deux cas,
vous devriez choisir de donner votre vie pour le Sutra du Lotus. A certains
moments, j'ai été battu, arrêté, blessé,
ou exilé en terre lointaine. Parfois mes disciples
ont été tués, parfois j'ai été moi-même
banni. Puis, le 12e jour du 9e mois de la huitième année
de Bun'ei (1271), j'ai subi
la colère du gouvernement, pour être ensuite envoyé
en exil dans une province du Nord, sur l'île de Sado.
Et le commentaire
[de Cien] ajoute : "Notre corps
est de moindre poids que le Dharma qui est suprême. Il faut être
prêt à donner sa vie si l'on veut propager le Dharma."(réf.) La raison
pour laquelle une personne, pendant d'innombrables kalpas,
depuis le plus lointain passé
jusqu'à présent, n'est jamais parvenue à atteindre
la bodhéité, est celle-ci : en pareille situation, par
peur, elle n'a pas osé parler. Et ce principe ne sera pas moins
vrai à l'avenir. Ma propre expérience, à moi Nichiren,
me permet de comprendre cela. Mais certains de mes disciples,
même lorsqu'ils le conçoivent, redoutent les persécutions
de leur vivant et, pour protéger une vie pourtant aussi éphémère
que la rosée, trahissent leur croyance, la dissimulent dans leur
coeur, ou ne la manifestent d'aucune façon. Mais parce
que le temps propice n'était pas encore venu, et parce que les
capacités des gens n'étaient pas adéquates, ils [Zhiyiet
Saicho] sont morts sans avoir tout
élucidé par écrit. Toutefois, ceux qui deviennent
aujourd'hui les disciples de Nichiren peuvent sans difficulté
comprendre le sens profond du Sutra. Le Dharma
bouddhique est comme le corps, la société comme son ombre.
Si le corps est déformé, son ombre l'est aussi. Quelle grande
bonne fortune, pour moi
et mes disciples qui obéissons au véritable voeu
du Bouddha, de pouvoir pénétrer naturellement dans l'océan
de la sagesse infinie ! Mais les moines éminents de notre époque
qui ont foi dans les sutras de zuitai
[exposés en fonction des capacités de ceux à qui
le Bouddha s'adressait] sont condamnés à sombrer dans l'océan
des souffrances. De même,
de nos jours, au Japon, en dépit des prières faites, parce
que les gens détestent Nichiren et ses disciples,
qui sont pourtant des pratiquants du Sutra du Lotus, aucune de
leurs diverses prières n'est exaucée. Ainsi, le grand bodhisattva Hachiman s'en est allé au ciel parce qu'il fuyait les personnes malhonnêtes. Mais, en rencontrant des pratiquants du Sutra du Lotus, comment pourrait-il ne pas répandre sur eux sa clarté ? Mes disciples doivent être profondément convaincus de cela. Le grand bodhisattva Hachiman réside ici, avec Nichiren et ses disciples. N'en doutez pas, n'en doutez pas si peu que ce soit ! Sur le Bodhisattva Hachiman (Minobu, décembre 1280, à Nichigen-nyo, l'épouse de Shijo Kingo) Et maintenant,
à l’Age de Nichiren, c’est la doctrine pratique que
j’enseigne et propage de toutes mes forces. Mais rappelez-vous
que la vie en ce monde est limitée. Ne vous laissez jamais troubler
! Et vous, démons qui faites
souffrir mon disciple, êtes-vous prêts à
avaler un sabre par la pointe, à subir la furie des flammes, ou
à devenir l'ennemi juré de tous les bouddhas de l'univers
et des trois phases de la vie ? J'ai pensé
que si j'osais exprimer ma conviction personnelle, non seulement personne
n'en tiendrait compte mais cela me mettrait en danger. Et que mes disciples
et bienfaiteurs laïques, ayant entendu mon point de vue,
seraient également inquiétés. En fait, tout s'est
passé exactement comme je l'avais prévu.
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voir également : Nichiren et maître et disciple | |||