Extraits de gosho de Nichiren sur |
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la
causalité - la cause - renge |
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Parmi
les causes mentionnées ici, même les personnes
non-informées sont capables de distinguer le correct de l’incorrect,
lorsque cela concerne la morale ou la vie quotidienne. Il n’est
pas aisé, cependant, même pour des sages éclairés,
de faire cette distinction pour ce qui concerne les dharmas et les enseignants. Tout le gosho La cause des désastres Sainan Koki Yurai (Kamakura, février 1260) Les Trois
trésors du bouddhisme existent toujours, et la période
de cent règnes [pendant laquelle le bodhisattva
Hachiman a juré de protéger la nation] n'est pas encore
révolue. Alors, pourquoi le monde sombre-t-il déjà
dans le déclin et pourquoi les lois du pays sont-elles inopérantes ? Quelle est la cause de ce malheur ? [...] Dans le Sutra Daijuku
il est dit : "Même si le souverain d'un État a observé
la pratique du don pendant d'innombrables
existences passées, en obéissant aux préceptes
et aux principes de la sagesse, s'il voit que ma Loi, le Dharma du Bouddha,
est menacée de périr et reste passif, sans rien faire pour
la protéger, l'accumulation inestimable de toutes les bonnes
causes dues à ses pratiques passées sera entièrement
annulée et son pays deviendra le théâtre de trois
événements malencontreux. Quelle cause
vous a conduit à croire dans le Sutra du Lotus et à
me servir pendant les trente et quelques jours de mon séjour en
cet endroit ? Le seigneur et les habitants de la région me
haïssaient et me méprisaient plus encore que les gens de Kamakura.
Le visage de ceux qui m'apercevaient se fermait et les autres, à
la seule écoute de mon nom, se sentaient remplis de fureur. C'est pourquoi
on lit dans le Sutra du Lotus : "Ceux qui pratiqueront ce
Sutra se distingueront parmi la multitude des êtres vivants."
Il ne peut y avoir le moindre doute concernant ces paroles d'or du Grand
Sage [le Bouddha ]. Et pourtant, les gens n'arrivent pas à comprendre
ce principe ou à réfléchir sur ce point, préférant
rechercher la célébrité dans le monde ou cédant
à la méfiance et aux préjugés, créant
ainsi des causes qui les feront tomber en enfer. Nous sommes désormais dans l'époque où,
parce que l'impureté de la pensée prévaut, ceux qui
tombent dans les voies mauvaises
en croyant créer de bonnes causes sont plus nombreux
que ceux qui y tombent en commettant des crimes. Même un ignorant
peut reconnaître les mauvaises actions pour ce qu'elles sont et
s'abstenir de les commettre. C'est comme éteindre un feu avec de
l'eau. Mais, en pensant que toutes les bonnes actions se valent, les gens
accomplissent des gestes de petite bonté sans comprendre qu'ils
commettent du même coup un grand mal. L'ascète
Agastya se versa toute l'eau du
Gange dans l'oreille et l'y conserva pendant douze ans ; l'ascète
Jinu but jusqu'à la dernière
goutte de l'océan en un seul jour ; Zhang
Jie exhala du brouillard et Luan
Ba exhala des nuages. Mais cela ne signifie pas qu'ils savaient ce
qui est correct et ce qui ne l'est pas dans les enseignements bouddhiques,
ou qu'ils comprenaient le principe de cause et d'effet. Le Sutra
du Lotus, dans lequel le Bouddha "rejeta honnêtement tous
les enseignements provisoires",
dit qu'il est possible de "gagner l'accès à la bodhéité
par la foi."(réf.)
Et il est écrit dans le Sutra
du Nirvana que le Bouddha enseigna au terme de sa vie dans le
bosquet de shala : "Bien
que les causes pour obtenir l'Éveil
soient innombrables, si l'on enseigne la foi
bouddhique (shinjin), cela les inclut toutes." Paradoxalement, ce sont peut-être des personnes
totalement mauvaises, qui n'ont pas la moindre compréhension du
Dharma de causalité et ne vénèrent
aucun bouddha quel qu'il soit, qui semblent libres de toute erreur en
ce qui concerne le bouddhisme. Les esprits
faméliques*
sont de trente-six sortes différentes. Il y a des esprits
faméliques*
en forme de chaudron, sans yeux ni bouche. La raison en est que, de leur
vivant en ce monde, ils attaquaient les autres ou les dévalisaient
dans la nuit. Les esprits faméliques*
dévoreurs de vomissures se nourrissent de celles des autres. C'est
la rétribution de causes voisines des précédentes.
C'est aussi parce qu'ils ont volé leur nourriture aux autres. Quand nous
en venons au chapitre Juryo*
(XVI) de l'enseignement
essentiel*,
la croyance que Shakyamuni atteignit la bodhéité pour la
première fois de son vivant en Inde est annulée, et par
conséquent, les effets des quatre
enseignements sont également niés. Si les effets des
Quatre Enseignements sont annulés, leurs causes perdent aussi toute
efficacité. Le mot "causes" désigne ici la pratique
bouddhique pour parvenir à l'Éveil ou les différentes étapes
des disciples dans la pratique. Ainsi les causes et les effets des enseignements
antérieurs au Sutra du Lotus et de l'enseignement
théorique*
du Sutra du Lotus sont-ils entièrement réfutés,
et les causes et les effets des dix
mondes-états de l'enseignement
essentiel*
sont révélés. C'est le principe de la cause fondamentale (honnin-myo) et de l'effet fondamental (honga-myo). Il enseigne que les neuf autres états
sont tous présents dans l'état de bouddha depuis le temps
sans commencement et que l'état de bouddha est éternellement
inhérent aux neuf autres états. C'est le véritable
sens de l'inclusion mutuelle
des dix mondes-états,
des cent mondes et mille modalités,
le vrai principe d'ichinen
sanzen. Ce sont le
sensitif et le non-sensitif du corps. Le sensitif et le non-sensitif possèdent
les deux lois de la cause et de l’effet des dix
ainsi. Le domaine des êtres,
le domaine des cinq ombres, le
domaine du territoire ; ces trois domaines relèvent du sensitif et du non-sensitif. Les deux bouddhas
dans la Tour aux Trésors, Shakyamuni
et Taho, confièrent les cinq
caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo au bodhisattva Jogyo
et cette transmission s'est poursuivie sans interruption depuis le passé
infini. Myo représente la mort et Ho représente la vie.
Vie et mort sont les deux phases
par lesquelles passent les entités des dix
états et l'entité de tous les êtres
sensitifs qui manifestent la loi de cause et d'effet
(Renge). Zhiyi*
écrivit : "Comprenez bien que les interactions des êtres
sensitifs et de leur environnement manifestent toutes la loi de la
simultanéité de la cause et de l'effet."(réf.)
"Les êtres sensitifs et leur environnement" désignent
ici la réalité de la vie et de la mort. La loi de simultanéité
de la cause et de l'effet est clairement en jeu dans tout ce
qui vit et meurt. Dans le Sutra
du Lotus, il est dit : "Un bon ami est la grande cause et le
lien qui nous oriente et nous conduit sur la voie de la bodhéité.
Il éveille en nous le désir de voir le Bouddha et de parvenir
à l'Éveil parfait sans supérieur
(myogaku)."(réf.) Ainsi, nous,
simples mortels vivant à l'époque mauvaise des Derniers
jours du Dharma, sans avoir créé une seule bonne cause
[parce que Shakyamuni nous a légué le caractère myo],
nous pouvons obtenir autant de bienfaits que si nous étions parvenus
nous-mêmes au terme des dix mille différentes pratiques des
six paramitas. Le principe
fondamental de la doctrine de certaines de ces écoles était
tantôt que les causes produisent des effets, tantôt
qu'elles n'en produisent pas, ou encore que les causes
produisent parfois des effets et parfois n'en produisent pas. Telles étaient
les doctrines de base de ces écoles de pensée non bouddhiques. Un sutra affirme
que la noirceur du corbeau et la blancheur du héron sont en réalité
la marque profonde de leur karma passé. Les brahmanes
et d'autres non bouddhistes refusèrent d'admettre ce lien
de causalité en prétendant que c'était là
l'oeuvre de la nature. Et aujourd'hui, quand je révèle aux
gens, dans mes efforts pour les sauver, qu'ils offensent
le Dharma, ils le nient obstinément et, pour se disculper, se retranchent
derrière l'incitation de Honen
à fermer la porte au
Sutra du Lotus. La Loi de Causalité de la Vie (Sado, avril 1272 à Nichigennyo) Et s'il est
possible à Devadatta de
devenir bouddha, les innombrables personnes mauvaises qui l'ont suivi
et qui, ayant planté la même cause ont obtenu
la même rétribution karmique,
parviendront certainement toutes à sortir de l'enfer avici. Les
textes bouddhiques et non bouddhiques admettent l'utilisation d'images
sculptées dans le bois, ou peintes, comme objets
de vénération, mais Zhiyi*
et ses disciples furent les premiers à clarifier le principe qui
sous-tend cet usage. Si un morceau de bois ou de papier n'était
pas doté à la fois d'une nature non-matérielle et
d'une nature matérielle, ou s'il était privé de la
"cause latente" [nyoze in] qui peut lui permettre de manifester
une caractéristique spirituelle, il serait vain d'en faire un objet
de vénération. Vous, par
contre, ne m'avez entendu qu'une ou deux fois, pendant une heure ou deux,
mais j'observe que, sans abandonner, vous restez constant dans votre croyance.
Cela ne peut s'expliquer seulement par des causes créées
en cette vie-ci. Le Grand-maître Zhanlan*
écrivit : "Dans l'époque à venir des Derniers
jours du Dharma, si une personne entend l'enseignement bouddhique,
même brièvement, et a foi dans le Dharma, c'est que cette
personne aura, dans une vie antérieure, planté la graine
[du Sutra du Lotus]."(réf.)
Pendant les
quarante et quelques premières années de son enseignement,
Shakyamuni garda secrets les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo.
Et même dans les quatorze premiers chapitres du Sutra du Lotus
qui constituent l'enseignement théorique*,
il ne les révéla toujours pas. C'est seulement dans le chapitre
Juryo*
(XVI) qu'il utilisa clairement les deux caractères
de Renge [représentant les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo] pour désigner le Véritable Effet et la Véritable
Cause. Les savants
de notre époque considèrent que l'expression "pratique
du progrès graduel" employée ici par Huisi
désigne l'enseignement
spécifique (bekkyo). Mais en réalité elle désigne
la voie des moyens provisoires, et non celle du Sutra du Lotus
qui est la voie de la simultanéité de la cause et de l'effet.
Par conséquent l'expression "pratique du progrès graduel"
recouvre les enseignements dispensés avant le Sutra du Lotus. Est-il dit,
dans un autre sutra que le Sutra du Lotus, que Shakyamuni atteignit
la bodhéité dans le passé de gohyaku
jintengo* ? Est-il
expliqué dans d'autres sutras que certaines personnes créèrent
la cause qui leur permit d'atteindre la bodhéité en l'entendant
exposer le Sutra du Lotus dans le lointain passé de sanzen
jintengo* ? En réfléchissant
à ces deux grands événements de l’histoire
du Japon, moi, Nichiren, ai, depuis mon enfance, sérieusement étudié
le bouddhisme, à la fois ésotérique et exotérique,
ainsi que tous les sutras des différentes écoles du bouddhisme,
soit en apprenant des autres moines, soit en lisant et analysant les sutras
par moi-même. J’ai fini par découvrir la cause
de ces évènements. Quand je parle
de cette manière, le souverain du pays et d'autres pensent peut-être
que je profère des menaces. Mais je ne dis pas cela [le moins du
monde] par haine. C'est plutôt motivé par une bienveillance
profonde, afin qu'ils puissent effacer en cette vie-ci la cause
des tortures dans l'enfer avici
[dans lequel ils seront autrement condamnés à tomber]. Le
Grand-maître Guanding*
dit : "En permettant à une personne [qui offense
le Dharma] de corriger son erreur, on agit comme son parent."(réf.) D'une voix
forte, il [le Bouddha] déclara : "Même de simples mortels,
ayant détruit des bonnes causes en assez grand
nombre pour emplir tout l'univers, parviendront immanquablement à
l'Éveil s'ils entendent ne serait-ce
qu'une fois le Sutra du Lotus." Les habitants
de l'île sont des barbares qui ignorent tout de la loi de
causalité. Ils m'ont indéniablement traité
avec brutalité. Mais je ne leur en conserve pas rancune. Car même
le souverain du Japon, le seigneur
de Sagami, qui aurait pu en comprendre le sens, ne fit aucune enquête
sur les raisons de ma conduite qui n'avait d'autre but, en réalité,
que de venir en aide au pays. Il s’agit
en fait de l’attestation de l’obtention de la terre de la
joie par les bodhisattvas des dix
degrés de transfert parmi les sept
degrés. Il ne s’agit nullement de la doctrine sokushin
jobutsu (Éveil dès ce
corps) de l’enseignement
parfait* (note).
Même si l’on objecte que c’est dans le sutra, les bienfaits
(kudoku) attestant de la pratique de la joie
(note) sont déterminés
en fonction de la condition (des bodhisattvas). Il s’agit uniquement
de la pratique de la cause par les bodhisattvas des dix
degrés. Dans les
dix volumes ou mille feuilles du Hokke
Gengi, il [Zhiyi*]
définit en détail le sens du Titre,
les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo. Dans son Hokke
Mongu*
en dix volumes, il commenta chaque mot et chaque phrase du Sutra
depuis les premiers mots "Ainsi
ai-je entendu..." jusqu'aux tout derniers "Ils s'inclinèrent
et prirent congé". Il les interpréta en fonction de
quatre critères, c'est-à-dire
en étudiant les causes et les circonstances, les
enseignements corollaires, les enseignements
théorique*
et essentiel*
et l'observation du coeur, y consacrant à nouveau mille feuilles.
Il est dit
dans le Sutra du Nirvana
: "Si vous êtes tué par un éléphant sauvage,
vous ne tomberez pas dans les trois
mauvaises voies, mais, si de mauvais
amis sont cause de votre
mort, vous tomberez inévitablement dans ces trois
mauvaises voies." Le huitième
volume du Maka Shikan
explique ainsi que : "A Vaishali,
Vimalakirti, alité, exposa
ses enseignements. L'Ainsi-Venu se servit de sa mort comme d'un moyen
pour enseigner l'éternité de la vie, et de la maladie, pour
illustrer le pouvoir du bouddhisme." Il y dit ainsi que "Il
y a six causes de maladie : 1. Le déséquilibre
des quatre éléments,
2. La consommation immodérée de nourriture et de boisson.
3. Une mauvaise posture corporelle. 4. L'attaque d'esprits maléfiques
[de l'extérieur]. 5. L'action de démons [de l'intérieur].
6. Les effets du karma." Ces persécutions,
plus que tout autre chose, prouvent la sincérité de votre
foi, et les Jurasetsu (les du
Sutra du Lotus vous protégeront à coup sur. Le
démon qui apparut pour éprouver Sessen
Doji était en fait Taishaku.
La colombe sauvée par le roi Shibi
était Bishamon. Il est
même possible que les Jurasetsu aient pris possession de vos parents
afin de mettre votre foi à l'épreuve. Toute faiblesse sera
cause de regret. Le chariot renversé sur la route
est un avertissement pour celui qui suit. L’actuelle condition du Japon démontre que
nous sommes confrontés en particulier à deux calamités : les troubles intérieurs et l’invasion étrangère.
En examinant les causes de ces grands fléaux à
la lumière de l’immense ensemble de sutras, je suis persuadé
qu’il y a au Japon de sérieux problèmes tant au niveau
des lois mondaines que des enseignements du Bouddha. Les personnes
des deux véhicules du Hinayana,
connaissant la loi de cause et d'effet
pour le passé et le futur, étaient des sages supérieurs
aux brahmanes. Par conséquent,
bien qu'innocent de tout crime, une fois exilé, il semblait peu
probable que je fus pardonné. De plus, j'avais dénoncé
le Nembutsu - que les habitants
du Japon respectent plus que leurs propres père et mère,
et placent plus haut que le soleil et la lune - comme la cause
karmique qui conduit en
enfer. Un excellent
médecin, par exemple, même s'il discerne les causes
de toutes les sortes de maladies, et connaît l'efficacité
relative de divers médicaments, s'abstiendra d'appliquer le remède
le plus puissant, préférant en employer d'autres, selon
la nature de la maladie. Ainsi, peut-être parce que, au cours des
deux mille ans des époques du Dharma correct et du Dharma
formel, après la disparition du Bouddha, la maladie de l'illusion
n'était pas encore devenue critique, personne n'a prescrit d'utiliser
les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo, le meilleur remède
qui se puisse trouver dans tous les enseignements exposés par le
Bouddha de son vivant. Il est dit
dans le Sutra Kegon* : "Ceux qui ne s'acquittent pas de leur dette de reconnaissance connaîtront
bien souvent une mort prématurée." Et dans le Sutra
Kambutsu sokai, on lit : "C'est cela [cet oubli de ses obligations]
la cause qui conduit à renaître dans l'enfer avici." Mais vous avez
déjà manifesté une profonde et sincère piété
filiale. Hei
no Saemon, parlant apparemment au nom du Régent, demanda quand
les forces mongoles envahiraient le Japon. Je répondis : "Je
suis certain qu'elles viendront cette année même. J'ai déjà
donné mon opinion sur ce sujet, mais personne n'en a tenu compte.
Il est pourtant évident, par exemple, que si l'on prescrit un
traitement sans connaître la cause de la maladie, la condition
du malade ne peut qu'empirer. De même, si l'on autorise les moines
Shingon à essayer de vaincre
les Mongols par des prières et des incantations, il est certain
que notre pays connaîtra la défaite. Un moine
a classifié différentes sortes d'attitudes dommageables
de la manière suivante : "Je ferai d'abord la liste
des mauvaises causes et ensuite celle de leurs effets. Il y a
quatorze mauvaises causes : 1) l'orgueil, 2) la négligence,
3) les préjugés, basés sur l'égoïsme,
4) l'auto-satisfaction liée à une compréhension superficielle,
5) l'attachement aux désirs terrestres, 6) le manque d'esprit de
recherche, 7) le manque de croyance, 8) l'aversion, 9) le doute injustifié,
10) la calomnie, 11) le mépris, 12) la haine, 13) la jalousie,
14) la rancune." Puisque la mise en garde contre ces quatorze formes
d'opposition est valable pour les laïcs aussi bien que pour les religieux,
vous devriez craindre de les commettre. Parce que
les gens d'aujourd'hui ne le comprennent pas, plus ils s'efforcent de
créer des causes méritoires, plus ils provoquent
les phénomènes du déclin. Apporter son soutien aux
moines du Tendai, du Shingon
et d'autres écoles d'aujourd'hui peut sembler une action méritoire,
mais c'est en réalité un acte extrêmement mauvais,
pire encore que les cinq forfaits
et les dix mauvaises actions. Et le bodhisattva
Nagarjuna déclare dans
son Daichido Ron* que
lever une seule fois les yeux sur une femme est une cause karmique
suffisante pour tomber pendant longtemps en enfer. Pour les personnes
encore dans les trois premières des cinq
étapes de la pratique, le Bouddha ne préconise pas la
pratique des préceptes
et de la méditation. Il
souligne uniquement l'importance de la sagesse. Et puisque notre sagesse
est insuffisante, il nous enseigne de lui substituer la foi. Le seul mot
"foi" est essentiel. L'absence de foi est la cause
qui conduit à devenir un icchantika
et à s'opposer au Dharma correct,
tandis que la foi est la cause qui mène à
la sagesse et correspond à l'étape de myoji-soku*.
Je me demande
quelles bonnes causes, créées dans vos
vies passées, vous ont permis de me rendre visite à moi,
Nichiren ! Mais quoi que vous ayez pu faire par le passé, je suis
certain que maintenant vous parviendrez à vous libérer des
souffrances de la naissance et de la
mort. Je ne saurais
dire si ceux qui me calomnient le font seulement parce qu'ils
ignorent ce principe de causalité, ou s'ils essaient intentionnellement
de vous nuire. Quoi qu'il en soit, je vous demande instamment de convoquer
ceux qui voudraient se servir de moi pour provoquer quelque incident grave,
et de me confronter à eux en votre présence. Les maladies
des êtres humains peuvent être divisées en deux grandes
catégories. La première est celle des maladies du corps.
Ces maladies physiques consistent en : cent une maladies causées
par le déséquilibre de l'élément terre ; cent
une, causées par le déséquilibre
de l'élément eau ; cent une, dues au déséquilibre
de l'élément feu, et cent une, dues au déséquilibre
de l'élément vent. Au total, quatre cent quatre maladies.
Les maladies de ce type peuvent être guéries par les remèdes
prescrits par d'excellents médecins tels que Jisui,
Rusui, Jivaka,
Bian Que et d'autres. La deuxième
catégorie est celle des maladies de l'esprit. Elles sont dues aux
trois poisons et sont de 84000.
Seul le Bouddha a le pouvoir de les guérir. Lorsque par
la suite les trois calamités
et les sept désastres
se manifestèrent, ce fut essentiellement dû à des
confusions à l'intérieur du bouddhisme même. Mais
ces désastres n'affectaient qu'une personne ou deux, une province
ou deux, un clan ou deux, une ou deux régions. Ils étaient
dus, tantôt à la colère des divinités, tantot
à l'opposition au Dharma, tantôt
à l'infortune du peuple. Mais depuis trente et quelques années,
l'unique cause de l'apparition des trois
calamités et des sept
désastres est la haine que le Japon tout entier me porte à
moi, Nichiren. Même
si un père vole à son fils une épouse adorée,
ou si une mère vole à sa fille son époux chéri,
si le fils ou la fille s'écartent, si peu que ce soit, du chemin
de la piété filiale, ils créeront des causes
qui leur vaudront d'être abandonnés par le Ciel
en cette vie, et de tomber dans l'enfer avici dans la vie suivante.
Encore plus grave est le fait de s'opposer à un bon dirigeant,
qui est supérieur à un père ou à une mère.
Et il est encore plus grave de s'opposer à un maître profane,
qui est cent mille milliards de fois supérieur à ses parents
ou à son souverain. Quelle n'est donc pas la gravité de
l'offense qui consiste à s'opposer à un maître bouddhiste
qui a abandonné le monde séculier ! Plus terrible encore
est le crime qui consiste à s'opposer à celui qui propage
le Sutra du Lotus ! Je me suis
demandé de quelle manière on pouvait répondre à
la bonté de sa mère. Réciter le nom du bouddha Amida
est la cause qui la fera tomber dans l'enfer avici. Cette invocation ne fait
pas partie des cinq forfaits,
mais elle est encore plus grave. Assassiner son père et sa mère
détruit leur corps physique mais ne les condamne pas à l'enfer avici dans leur vie prochaine. Pourtant,
après vous avoir, à plusieurs reprises, confisqué
votre domaine, votre seigneur vous en a octroyé un nouveau. Comme
c'est extraordinaire ! Voilà ce que l'on entend par "des
causes invisibles produisent des bienfaits visibles". C'est
probablement le résultat de votre désir sincère de
convertir votre seigneur au Sutra du Lotus. Le grand océan
est celui des souffrances de la vie
et de la mort, et la tortue nous représente nous, simples mortels.
Le fait qu'elle n'ait ni pattes ni nageoires est l'indication que nous
n'avons créé la cause d'aucune bonne fortune ; que
son ventre soit brûlant évoque les Huit
Enfers brûlants auxquels nous mènent la colère
et la rancune ; que son dos soit glacé est un rappel des Huit Enfers
glaciaux dans lesquels nous précipitent l'avidité et la
convoitise* ; qu'elle vive pendant mille ans au fond du grand océan
illustre la très grande difficulté qu'ont les êtres
humains à sortir, une fois qu'ils y sont tombés, des Trois
Voies mauvaises ; La relation
de cause à effet est comparable à la relation entre
la fleur et le fruit ; ou encore, à une petite flamme, guère
plus grande que la lueur d'une luciole, qui, si elle est placée
dans une plaine d'herbes sèches de mille lieues, brûle en
un instant, d'abord un brin d'herbe, puis deux, dix, cent, mille et dix
mille, si bien que l'herbe et les arbres, sur une superficie de dix ou
vingt cho, sont, d'un seul coup, tous
incendiés. Une seule goutte d'eau dans la main d'un dragon,
lorsqu'il monte au ciel, lui permet de faire tomber la pluie sur tout
un Système majeur de mondes. Même un petit
acte de bonté, quand il est accompli en offrande
au Sutra du Lotus, produit des bienfaits
d'une importance semblable. Lorsque le
grand tremblement de terre
se produisit, à l'ère
Shoka (1257-1259), et lorsque l'énorme comète apparut
dans la première année de Bun'ei
(1264), quantité de sages, bouddhistes comme non bouddhistes, pratiquèrent
la divination, mais ils ne purent ni déterminer les causes
de ces désastres ni prévoir ce qui allait se passer.
Une lampe brille avec plus d'éclat quand on y
ajoute de l'huile. De même que la pluie est toujours profitable
aux plantes et aux arbres, lorsque les êtres humains créent
de bonnes causes, ils ne peuvent que prospérer. Ils avaient
accordé foi à des enseignements ennemis du Sutra du
Lotus. Mais personne n'en ayant conscience, rien ne pouvait leur
faire comprendre la gravité de leur erreur. C'est ce qu'illustre
l'adage : "les sages perçoivent la cause profonde
de toute chose, comme les serpents comprennent les mœurs
des serpents". (réf.) Il est dit
dans le Sutra Shrimala : "Le Bouddha permet aux simples mortels qui n'ont pratiqué
que des enseignements non bouddhiques de créer de bonnes
causes qui les conduiront vers les mondes
des hommes et du ciel ; à
ceux qui recherchent la voie de l'étude,
le Bouddha enseigne le véhicule qui mène à cet état ; à ceux qui recherchent la voie
de l'Éveil personnel, il révèle le véhicule qui
mène à cet état ; et à ceux qui recherchent
la voie du Mahayana, il enseigne
cette voie." Ainsi, on constate que les cinq souverains
du pays, du 81e au 85e, ou bien se sont noyés dans l'océan
de l'ouest, ou bien ont été abandonnés sur des îles
au beau milieu des quatre mers. De leur vivant, ils furent considérés
comme des démons et, après leur mort, ils tombèrent
dans l'enfer avici. Par exemple
si quelqu'un tuait ses parents, il aurait beau faire par ailleurs quantité
de bonnes actions, le ciel ne reconnaîtrait jamais ses efforts.
Mais si quelqu'un brisait un ennemi du Sutra du Lotus, quand
bien même il s'agirait de ses propres parents, ce crime grave deviendrait
la cause d'un grand bien. Même si quelqu'un était
l'ennemi juré des bouddhas
des dix directions dans les trois
phases de la vie, si cette personne croit ne serait-ce qu'en une strophe
du Sutra du Lotus, les bouddhas ne l'abandonneront jamais. Réfléchissez
bien en conservant cela à l'esprit. Le bienfait, dans
tous les sutras autres que le Sutra du Lotus, n'est pas clairement
défini, car ils enseignent qu'il faut d'abord accumuler de bonnes
causes et que, seulement ensuite, on peut devenir bouddha. Le
Sutra du Lotus est entièrement différent. La main
qui le touche devient immédiatement bouddha, et la bouche qui le
récite parvient immédiatement à la bodhéité,
tout comme la lune, dès qu'elle s'élève au-dessus
des montagnes, à l'est, se reflète immédiatement
dans l'eau, ou de la même manière qu'un son est aussitôt
suivi d'un écho. De même,
si l'on tue ou vole les autres et leur dérobe les premiers fruits
de leur récolte, on aura beau faire don de ses gains dans l'espoir
d'obtenir des bienfaits ou de créer
de bonnes causes, ce don ne créera en définitive
qu'une mauvaise cause. |
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Voir également les douze
liens de causalité, karma, simultanéité
cause/effet |
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