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Extraits de gosho de Nichiren sur

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la causalité - la cause - renge
 

Parmi les causes mentionnées ici, même les personnes non-informées sont capables de distinguer le correct de l’incorrect, lorsque cela concerne la morale ou la vie quotidienne. Il n’est pas aisé, cependant, même pour des sages éclairés, de faire cette distinction pour ce qui concerne les dharmas et les enseignants.
Shugo Kokka-ron (Kamakura, 1259)

Tout le gosho La cause des désastres Sainan Koki Yurai (Kamakura, février 1260)

Les Trois trésors du bouddhisme existent toujours, et la période de cent règnes [pendant laquelle le bodhisattva Hachiman a juré de protéger la nation] n'est pas encore révolue. Alors, pourquoi le monde sombre-t-il déjà dans le déclin et pourquoi les lois du pays sont-elles inopérantes  ? Quelle est la cause de ce malheur  ? [...] Dans le Sutra Daijuku il est dit : "Même si le souverain d'un État a observé la pratique du don pendant d'innombrables existences passées, en obéissant aux préceptes et aux principes de la sagesse, s'il voit que ma Loi, le Dharma du Bouddha, est menacée de périr et reste passif, sans rien faire pour la protéger, l'accumulation inestimable de toutes les bonnes causes dues à ses pratiques passées sera entièrement annulée et son pays deviendra le théâtre de trois événements malencontreux.
[...] Honen dit encore : "Quelqu'un demanda : 'Si certains ont une compréhension et une pratique différentes de celles des adeptes du Nembutsu, comment peut-on s'assurer que, par leurs croyances divergentes et leurs pratiques erronées, ces personnes ne causeront pas de troubles  ? "
[...] Ainsi, il est dit dans le Sutra Daijuku : "Même si le souverain d'un État a pratiqué le don d'offrandes pendant d'innombrables existences passées, en observant les préceptes et en obéissant aux principes de la sagesse, s'il voit ma Loi, le Dharma du Bouddha, menacée de périr et reste passif, sans rien faire pour la protéger, l'accumulation inestimable de toutes les bonnes causes créées par ses pratiques passées sera entièrement effacée.
Rissho Ankoku ron (Kamakura, juillet 1260)

Quelle cause vous a conduit à croire dans le Sutra du Lotus et à me servir pendant les trente et quelques jours de mon séjour en cet endroit  ? Le seigneur et les habitants de la région me haïssaient et me méprisaient plus encore que les gens de Kamakura. Le visage de ceux qui m'apercevaient se fermait et les autres, à la seule écoute de mon nom, se sentaient remplis de fureur.
L'exil d'Izu (juin 1261 à Funamori Yasaburo)

C'est pourquoi on lit dans le Sutra du Lotus : "Ceux qui pratiqueront ce Sutra se distingueront parmi la multitude des êtres vivants." Il ne peut y avoir le moindre doute concernant ces paroles d'or du Grand Sage [le Bouddha ]. Et pourtant, les gens n'arrivent pas à comprendre ce principe ou à réfléchir sur ce point, préférant rechercher la célébrité dans le monde ou cédant à la méfiance et aux préjugés, créant ainsi des causes qui les feront tomber en enfer.
Questions et réponses sur la pratique du Sutra du Lotus (Kamakura  ? mars 1263   ? à Nichiji  ? )

Nous sommes désormais dans l'époque où, parce que l'impureté de la pensée prévaut, ceux qui tombent dans les voies mauvaises en croyant créer de bonnes causes sont plus nombreux que ceux qui y tombent en commettant des crimes. Même un ignorant peut reconnaître les mauvaises actions pour ce qu'elles sont et s'abstenir de les commettre. C'est comme éteindre un feu avec de l'eau. Mais, en pensant que toutes les bonnes actions se valent, les gens accomplissent des gestes de petite bonté sans comprendre qu'ils commettent du même coup un grand mal.
Encouragements à une personne malade (13 décembre 1264 à Nanjo Hyoe Shichiro)

L'ascète Agastya se versa toute l'eau du Gange dans l'oreille et l'y conserva pendant douze ans ; l'ascète Jinu but jusqu'à la dernière goutte de l'océan en un seul jour ; Zhang Jie exhala du brouillard et Luan Ba exhala des nuages. Mais cela ne signifie pas qu'ils savaient ce qui est correct et ce qui ne l'est pas dans les enseignements bouddhiques, ou qu'ils comprenaient le principe de cause et d'effet.
[...] Si quelqu'un objecte que nous nous empêtrons dans les écrits doctrinaux, que nous nous ligotons dans les explications verbales, et s'il recommande une sorte de pratique religieuse distincte des enseignements des sutras, par quels moyens accomplirons-nous la tâche du Bouddha et créerons-nous de bonnes causes dans ce monde Saha qui est le nôtre  ?
[...] Dans le Hokke Mongu*, Zhiyi* donne une explication de tous les mots et phrases du Sutra du Lotus, depuis les premiers mots "Ainsi ai-je entendu", jusqu'aux derniers "...ils s'inclinèrent et partirent." Il les explique du point de vue des quatre catégories, nommément, causes et circonstances, enseignements reliés, enseignements théorique* et essentiel*, et introspection.
Conversation entre un sage et un ignorant (1265   ? à un samouraï   ? )

Le Sutra du Lotus, dans lequel le Bouddha "rejeta honnêtement tous les enseignements provisoires", dit qu'il est possible de "gagner l'accès à la bodhéité par la foi."(réf.) Et il est écrit dans le Sutra du Nirvana que le Bouddha enseigna au terme de sa vie dans le bosquet de shala  : "Bien que les causes pour obtenir l'Éveil soient innombrables, si l'on enseigne la foi bouddhique (shinjin), cela les inclut toutes."
Le Daimoku du Sutra du Lotus (1266 à une femme d'Amatsu)

Paradoxalement, ce sont peut-être des personnes totalement mauvaises, qui n'ont pas la moindre compréhension du Dharma de causalité et ne vénèrent aucun bouddha quel qu'il soit, qui semblent libres de toute erreur en ce qui concerne le bouddhisme.
Le savant maître Chan-wou-wei (Kamakura, 1270 à Joken-bo et Gijo-bo)

Les esprits faméliques* sont de trente-six sortes différentes. Il y a des esprits faméliques* en forme de chaudron, sans yeux ni bouche. La raison en est que, de leur vivant en ce monde, ils attaquaient les autres ou les dévalisaient dans la nuit. Les esprits faméliques* dévoreurs de vomissures se nourrissent de celles des autres. C'est la rétribution de causes voisines des précédentes. C'est aussi parce qu'ils ont volé leur nourriture aux autres.
Urabon - L'origine de la cérémonie pour les défunts (juillet 1271 à Shijo Kingo)

Quand nous en venons au chapitre Juryo* (XVI) de l'enseignement essentiel*, la croyance que Shakyamuni atteignit la bodhéité pour la première fois de son vivant en Inde est annulée, et par conséquent, les effets des quatre enseignements sont également niés. Si les effets des Quatre Enseignements sont annulés, leurs causes perdent aussi toute efficacité. Le mot "causes" désigne ici la pratique bouddhique pour parvenir à l'Éveil ou les différentes étapes des disciples dans la pratique. Ainsi les causes et les effets des enseignements antérieurs au Sutra du Lotus et de l'enseignement théorique* du Sutra du Lotus sont-ils entièrement réfutés, et les causes et les effets des dix mondes-états de l'enseignement essentiel* sont révélés. C'est le principe de la cause fondamentale (honnin-myo) et de l'effet fondamental (honga-myo). Il enseigne que les neuf autres états sont tous présents dans l'état de bouddha depuis le temps sans commencement et que l'état de bouddha est éternellement inhérent aux neuf autres états. C'est le véritable sens de l'inclusion mutuelle des dix mondes-états, des cent mondes et mille modalités, le vrai principe d'ichinen sanzen.
Le coeur du chapitre Juryo (17 avril 1271 ou 1272)

Ce sont le sensitif et le non-sensitif du corps. Le sensitif et le non-sensitif possèdent les deux lois de la cause et de l’effet des dix ainsi. Le domaine des êtres, le domaine des cinq ombres, le domaine du territoire ; ces trois domaines relèvent du sensitif et du non-sensitif.
Transmission orale sur l’éveil des végétaux (20 février 1272 à Sairenbo)

Les deux bouddhas dans la Tour aux Trésors, Shakyamuni et Taho, confièrent les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo au bodhisattva Jogyo et cette transmission s'est poursuivie sans interruption depuis le passé infini. Myo représente la mort et Ho représente la vie. Vie et mort sont les deux phases par lesquelles passent les entités des dix états et l'entité de tous les êtres sensitifs qui manifestent la loi de cause et d'effet (Renge). Zhiyi* écrivit  : "Comprenez bien que les interactions des êtres sensitifs et de leur environnement manifestent toutes la loi de la simultanéité de la cause et de l'effet."(réf.) "Les êtres sensitifs et leur environnement" désignent ici la réalité de la vie et de la mort. La loi de simultanéité de la cause et de l'effet est clairement en jeu dans tout ce qui vit et meurt.
L'héritage du Dharma ultime de la vie (Sado, février 1272, à Sairen-bo Nichiji)

Dans le Sutra du Lotus, il est dit : "Un bon ami est la grande cause et le lien qui nous oriente et nous conduit sur la voie de la bodhéité. Il éveille en nous le désir de voir le Bouddha et de parvenir à l'Éveil parfait sans supérieur (myogaku)."(réf.)
Réponse à Sairen-bo (Sado, le 13 avril 1272, à Sairenbo Nichijo)

Ainsi, nous, simples mortels vivant à l'époque mauvaise des Derniers jours du Dharma, sans avoir créé une seule bonne cause [parce que Shakyamuni nous a légué le caractère myo], nous pouvons obtenir autant de bienfaits que si nous étions parvenus nous-mêmes au terme des dix mille différentes pratiques des six paramitas.
Lettre à Nichimyo Shonin (Ichinosawa, Sado, le 25 mai 1272 à Nichimyo)

Le principe fondamental de la doctrine de certaines de ces écoles était tantôt que les causes produisent des effets, tantôt qu'elles n'en produisent pas, ou encore que les causes produisent parfois des effets et parfois n'en produisent pas. Telles étaient les doctrines de base de ces écoles de pensée non bouddhiques.
[...] Les quatre sages et les trois ascètes des écrits et enseignements confucianistes et brahmaniques sont considérés comme des sages, mais en fait ils ne sont que de simples mortels qui n'ont pas encore dissipé les Trois illusions. Ils passent pour des sages, mais ils ne sont en fait que des enfants incapables de comprendre les principes de cause et d'effet.
[...] Quand nous arrivons aux chapitres du Sutra du Lotus qui exposent l'enseignement essentiel*, la croyance que Shakyamuni atteignit l'Éveil pour la première fois en Inde est alors anéantie, et les effets des Quatre Enseignements le sont aussi. Quand les effets des Quatre Enseignements sont réduits à néant, les causes le sont aussi. Ainsi, l'enchaînement des causes et des effets dans les Dix modalités d'expression de la vie, tels que le décrivent les premiers sutras et l'enseignement théorique* du Sutra du Lotus, est annulé, et les liens de cause et d'effet dans les dix mondes-états, tel que les définit l'enseignement essentiel*, sont révélés. C'est le principe de la cause fondamentale et de l'effet fondamental. Il implique que les neuf autres états sont tous présents dans la bodhéité depuis le temps sans commencement, et que la bodhéité est inhérente aux neuf autres états depuis le temps sans commencement. Voilà la révélation concrète de l'inclusion mutuelle des dix états, des cent mondes et des mille modalités ; voilà en quoi consiste concrètement ichinen sanzen.
[...] La première question qu'elle [Vaidehi] lui posa fut : "Quelle faute ai-je commise par le passé pour avoir donné le jour à un fils aussi mauvais  ? Et, Honoré du monde, quelle cause vous a conduit à être parent d'une personne aussi mauvaise que votre cousin Devadatta  ? " Des deux questions posées ici, la seconde est la plus importante. Pourquoi le Bouddha a-t-il des liens de parenté [avec une personne mauvaise comme Devadatta]  ? [...] Zhiyi* dit : "Les maux et les douleurs dont je souffre à présent sont tous dus à des causes passées, et les actions méritoires que j'ai accomplies dans ma vie présente auront leur récompense à l'avenir."(réf.) Le Sutra Shinjikan stipule  : "Si vous voulez comprendre les causes créées par le passé, observez les résultats qui se manifestent dans le présent. Et si vous voulez comprendre les résultats qui se manifesteront à l'avenir, observez les causes créées au présent." Dans le chapitre Fukyo* (XX), on lit  : "Après avoir expié ses fautes." Cela indique que le bodhisattva Fukyo fut attaqué à coup de tuiles et de pierres parce qu'il avait par le passé commis l'offense de s'opposer au Sutra du Lotus.
[...] On lit dans la Sutra du Nirvana  : [...] Le bodhisattva Kasho dit au Bouddha : "Honoré du monde, comment ceux qui n'ont pas encore le désir d'atteindre l'Éveil peuvent-ils créer les causes qui mènent à l'Éveil  ? " Le Sutra offre la réponse : "Le Bouddha dit à Kasho : "Il peut y avoir des personnes qui, après avoir entendu le Sutra du Nirvana, prétendent toujours n'avoir aucun désir d'atteindre l'Éveil, et s'opposent, au contraire, au Dharma correct [...] même ceux qui s'opposent au Dharma correct, s'ils ne sont pas d'une malfaisance extrême, seront immédiatement avertis par un rêve et changeront d'orientation.
[...] Un miroir de bronze reflète les couleurs et les formes. Le premier empereur de la dynastie Qin avait un miroir qui décelait le mensonge et révélait les offenses commises dans la vie présente. Et le miroir du Dharma du Bouddha permet de voir les causes créées par le passé.
[...] on lit dans le cinquième volume du Maka Shikan : "Les faibles bonnes causes créées par un esprit qui n'est pas totalement dirigé vers le bien ne suffisent pas à modifier [le cycle de la naissance et de la mort]. Mais si on pratique la méditation, en parvenant à une profonde intuition (shikan), en contrôlant les cinq agrégats dans sa vie, en évitant ainsi la maladie et en réfrénant les désirs terrestres, alors on peut transcender le cycle de la vie et de la mort." [...] Pour naître roi dans le Ciel de Brahma, il faut ajouter la bienveillance aux causes qui entraînent la récompense karmique de renaître dans le monde des trois plans.
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Un sutra affirme que la noirceur du corbeau et la blancheur du héron sont en réalité la marque profonde de leur karma passé. Les brahmanes et d'autres non bouddhistes refusèrent d'admettre ce lien de causalité en prétendant que c'était là l'oeuvre de la nature. Et aujourd'hui, quand je révèle aux gens, dans mes efforts pour les sauver, qu'ils offensent le Dharma, ils le nient obstinément et, pour se disculper, se retranchent derrière l'incitation de Honen à fermer la porte au Sutra du Lotus.
[...] Celui qui calomnie une famille qui pratique le Dharma correct naîtra dans une famille qui pratiquera des enseignements erronés. Celui qui ridiculise ceux qui observent les préceptes naîtra parmi les gens du commun et sera persécuté par son souverain. Telle est la loi générale de cause à effet. Mais les souffrances de Nichiren ne peuvent être attribuées à cette forme de causalité. Par le passé, il a méprisé les pratiquants du Sutra du Lotus et ridiculisé le Sutra lui-même, parfois en le vantant exagérément, parfois en le rabaissant. Il a rencontré ces huit terribles souffrances pour avoir ainsi offensé le Sutra du Lotus.
[...] Nichiren est comparable au bodhisattva Fukyo qui vécut autrefois et les gens de cette époque sont comparables aux moines, nonnes et laïcs qui méprisèrent et persécutèrent Fukyo. Les gens sont différents mais la causalité reste la même. Ceux qui tuent leurs parents peuvent être différents, ils tomberont tous dans le même enfer des souffrances incessantes. Puisque Nichiren crée la même cause que Fukyo, il est certain de devenir un bouddha à l'égal de Shakyamuni.
La Lettre de Sado (Sado, 20 mars 1272, à Toki Jonin)

La Loi de Causalité de la Vie (Sado, avril 1272 à Nichigennyo)

Et s'il est possible à Devadatta de devenir bouddha, les innombrables personnes mauvaises qui l'ont suivi et qui, ayant planté la même cause ont obtenu la même rétribution karmique, parviendront certainement toutes à sortir de l'enfer avici.
[...] Mais pendant les quarante et quelques premières années de son enseignement, Shakyamuni, Maître du Dharma, exposa la cause de l'Éveil, sans en exposer l'effet. Il ne révéla pas les bienfaits de l'étape de l'Éveil parfait (myogaku), par conséquent aucun d'eux ne put progresser jusque là. Ils le regrettèrent sans doute.
Sur la prière (Sado, 1272 à Sairen-bo)

Les textes bouddhiques et non bouddhiques admettent l'utilisation d'images sculptées dans le bois, ou peintes, comme objets de vénération, mais Zhiyi* et ses disciples furent les premiers à clarifier le principe qui sous-tend cet usage. Si un morceau de bois ou de papier n'était pas doté à la fois d'une nature non-matérielle et d'une nature matérielle, ou s'il était privé de la "cause latente" [nyoze in] qui peut lui permettre de manifester une caractéristique spirituelle, il serait vain d'en faire un objet de vénération.
[...] Question - Sur quel texte vous appuyez-vous pour affirmer qu'une plante, un arbre ou un pays manifestent la cause et l'effet ou les Dix modalités   ? Réponse - Il est dit dans le cinquième volume du Maka Shikan : "Un pays de ce monde possède aussi les Dix modalités. Ainsi les mauvais pays possèdent apparence [nyoze so], nature [nyoze sho], entité [nyoze tai], pouvoir [nyoze riki], etc." On trouve dans le volume six du Shakusen : "L'apparence [nyoze so] n'existe que dans le matériel, la nature [nyoze sho], n'existe que dans le non-matériel. L'entité [nyoze tai], le pouvoir [nyoze riki], la production [nyoze sa] et la condition [nyoze en] combinent à la fois le matériel et le spirituel ; la cause interne [nyoze in] et l'effet latent [nyoze ka] n'ont d'existence que non-matérielle ; la rétribution [nyoze ho] n'existe que dans ce qui est matériel." Il est dit dans le Kongobei Ron : "Une plante, un arbre, un galet, un grain de poussière - tout cela possède la nature de bouddha à l'état latent, en même temps que les autres causes et conditions nécessaires pour atteindre la bodhéité."
[...] Tous ces bouddhas ne sont que des manifestations temporaires du Bouddha Atemporel. Ces sutras révèlent tous les pratiques du Bouddha Shakyamuni et la bodhéité qu'il atteignit en cette vie, mais ils ne révèlent pas la cause primordiale de son Éveil dans le lointain passé de gohyaku jintengo*.
[...] Mais ces sutras [d'avant le Lotus] entrent en fait dans la catégorie des enseignements tripitaka (zokyo) et commun (tsugyo), les deux catégories les moins élevées, parce qu'ils n'exposent pas les trois conditions requises pour atteindre la bodhéité : la nature de bouddha innée, le potentiel pour la réaliser et la cause externe qui lui permet de se développer. Comment peut-on alors définir ces sutras comme la graine de la bodhéité   ?
[...] La première moitié du Sutra du Lotus et les sutras antérieurs enseignent qu'il est possible d'atteindre la bodhéité mais ne révèlent pas pour autant la véritable cause qui permet d'y parvenir.
[...] C'est à ce moment précis que les bodhisattvas Surgis-de-Terre apparaissent dans le monde pour donner le remède de Namu Myoho Renge Kyo aux personnes ignorantes des Derniers jours du Dharma. C'est ce que Zhanlan* veut dire lorsqu'il déclare : "Même s'ils décrient le véritable enseignement et tombent dans les voies mauvaises, ils créent les causes qui leur permettront un jour d'atteindre la bodhéité."
Le véritable objet de vénération (Sado, avril 1273 à Toki Jonin)

Vous, par contre, ne m'avez entendu qu'une ou deux fois, pendant une heure ou deux, mais j'observe que, sans abandonner, vous restez constant dans votre croyance. Cela ne peut s'expliquer seulement par des causes créées en cette vie-ci. Le Grand-maître Zhanlan* écrivit  : "Dans l'époque à venir des Derniers jours du Dharma, si une personne entend l'enseignement bouddhique, même brièvement, et a foi dans le Dharma, c'est que cette personne aura, dans une vie antérieure, planté la graine [du Sutra du Lotus]."(réf.)
[...] Et Zhanlan* indique : "Seul l'enseignement parfait* permet de changer le lien d'opposition en lien d'adhésion. Les trois autres formes d'enseignement considèrent ces deux sortes de causalité [lien d'opposition et lien d'adhésion] comme strictement séparées."(réf.)
Réponse au seigneur Hakiri Saburo (Sado, 3 août 1273 à Hakiri Sanenaga)

Pendant les quarante et quelques premières années de son enseignement, Shakyamuni garda secrets les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo. Et même dans les quatorze premiers chapitres du Sutra du Lotus qui constituent l'enseignement théorique*, il ne les révéla toujours pas. C'est seulement dans le chapitre Juryo* (XVI) qu'il utilisa clairement les deux caractères de Renge [représentant les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo] pour désigner le Véritable Effet et la Véritable Cause.
[...] Le bodhisattva Fukyo et Nichiren ne sont pas du même niveau, mais par nos actions, nous créons la même cause. Par conséquent, si le bodhisattva Fukyo atteint la bodhéité, comment Nichiren pourrait-il ne pas obtenir le fruit de la bodhéité   ?
Réfuter l'opposition au Dharma bouddhique pour se libérer de ses fautes passées (Sado, 1273 à Shijo Kingo)

Les savants de notre époque considèrent que l'expression "pratique du progrès graduel" employée ici par Huisi désigne l'enseignement spécifique (bekkyo). Mais en réalité elle désigne la voie des moyens provisoires, et non celle du Sutra du Lotus qui est la voie de la simultanéité de la cause et de l'effet. Par conséquent l'expression "pratique du progrès graduel" recouvre les enseignements dispensés avant le Sutra du Lotus.
[...] Par rapport au lotus correspondant à l'essence de Myoho Renge, on trouve dans le 7e volume du Hokke Gengi l'explication suivante : "Renge" n'est pas un symbole ; c'est le nom réel de l'ainsité. Par exemple, au début du kalpa de continuité, rien dans le monde ne possédait encore de nom. Le sage observa les principes qui gouvernaient toutes choses et attribua à chacune le nom qui convenait." Dans le même texte, on lit aussi : "Maintenant, le mot Renge n'est pas utilisé dans un quelconque sens symbolique. Il désigne l'enseignement exposé dans le Sutra du Lotus. Cet enseignement est pur et sans souillures, et il élucide la complexité des relations de cause et d'effet. C'est pourquoi on l'appelle renge ou lotus. Ce n'est pas une métaphore, une image, mais le nom désignant la véritable ainsité révélée par la méditation du Sutra du Lotus."
[...] Ce passage de commentaires dans le Hokke Gengi du Grand-maître Zhiyi* signifie que le principe suprême [qu'est le Dharma Merveilleux] n'avait pas de nom à l'origine. Quand le sage, observant les principes et assignant un nom à toute chose, s'éveilla à ce Dharma Merveilleux unique possédant simultanément la cause et l'effet [renge], il l'appela Myoho Renge. Ce Dharma unique qu'est Myoho Renge régit tous les phénomènes dans les dix mondes-états et les trois mille conditions de vie, sans en omettre aucun. Quiconque pratique ce Dharma crée une cause dont il obtient simultanément l'effet, la bodhéité. Le sage, en prenant ce Dharma pour maître, est parvenu à l'Éveil. Il a créé la cause fondamentale (honnin myo) et obtenu simultanément l'effet fondamental (honga-myo), la bodhéité, en devenant l'Ainsi-venu de l'Éveil parfait, aux vertus pleinement réalisées.
[...] Ainsi, le Grand-maître Saicho écrit : "Un seul esprit, l'essence réelle de Myoho Renge, amène simultanément à maturité à la fois le bourgeon de la cause et la corolle de l'effet. Les trois formes d'enseignement utilisées par le Bouddha contiennent toutes les trois à la fois le lotus-ainsité et le lotus-métaphore. L'ensemble du Sutra du Lotus est à la fois ainsité et métaphore : dans les sept paraboles, les trois non-dualités et les dix points de supériorité de ce Sutra, le lotus qui est désigné est celui de l'essence [du Dharma]. Et on appelle Myoho Renge Kyo [Sutra du Lotus] l'enseignement qui expose pleinement ce principe." [...] Zhiyi* commente ce passage du Hokke Ron de la manière suivante : "Pour expliquer le sens de ce traité, on pourrait dire que l'Ainsi-venu, afin de permettre aux simples mortels de saisir l'aspect pur et merveilleux du Corps du Dharma*, leur montre le lotus qui fleurit, illustrant ainsi le principe mystique de la véritable cause. Et quand l'Ainsi-venu se mêle à la multitude des auditeurs-shravakas et s'assied sur un lotus, il leur révèle le lotus résultant du principe mystique du véritable effet." De nouveau, lorsque Zhiyi* veut donner une explication détaillée de cette double interprétation du lotus, à la fois comme essence réelle et comme métaphore, outre le passage du Hokke Ron mentionné plus haut, il cite le Sutra Daijuku, dans lequel on lit : "Je m'incline maintenant avec respect devant le lotus du Bouddha." Il écrit : "D'après le Sutra Daijuku, le lotus représente à la fois la cause et l'effet de la pratique religieuse. Quand les bodhisattvas vont s'asseoir sur le lotus, c'est le lotus de la cause. Mais le lotus du Bouddha, devant lequel on s'incline avec respect, est le lotus de l'effet. Ou, comme il est dit dans le Hokke Ron, c'est le lotus résultant du principe mystique du véritable effet. Autrement dit, les bodhisattvas, grâce à leur pratique du Dharma du lotus, obtiennent comme résultat le lotus du domaine de l'environnement. [...] Ainsi, nous devrions comprendre que le domaine objectif et l'être subjectif qui en dépend, la cause [le bodhisattva] et l'effet [le Bouddha] sont tous régis par le Dharma de Renge, c'est-à-dire l'essence réelle du lotus. [...] L'unité fondamentale, l'essence réelle de Myoho Renge, fait s'épanouir simultanément le bourgeon de la cause et la corolle de l'effet. Grâce à l'image, ce concept difficile à comprendre, devient accessible.
L'essence du Dharma Merveilleux (Sado, 1273-  ? à Sairen-bo)

Est-il dit, dans un autre sutra que le Sutra du Lotus, que Shakyamuni atteignit la bodhéité dans le passé de gohyaku jintengo*  ? Est-il expliqué dans d'autres sutras que certaines personnes créèrent la cause qui leur permit d'atteindre la bodhéité en l'entendant exposer le Sutra du Lotus dans le lointain passé de sanzen jintengo*  ?
Enseignement, pratique et preuve (Minobu, 1274   ? à Sammi-bo)

En réfléchissant à ces deux grands événements de l’histoire du Japon, moi, Nichiren, ai, depuis mon enfance, sérieusement étudié le bouddhisme, à la fois ésotérique et exotérique, ainsi que tous les sutras des différentes écoles du bouddhisme, soit en apprenant des autres moines, soit en lisant et analysant les sutras par moi-même. J’ai fini par découvrir la cause de ces évènements.
[...] Les divinités comme les rois du ciel de Brahama et d'Indra, Nitten, Gatten et les quatre Rois célestes se mettent alors dans une telle colère qu’ils punissent le pays au moyen d’étranges phénomènes dans le ciel et de désastres sur terre. Si la punition est ignorée, ils vont jusqu’à causer les sept calamités dans le pays.
[...] Les causes pour lesquelles les êtres humains chutent dans les trois mauvaises voies varient. Ils vont dans les mauvaises voies comme en enfer, pour des actes mauvais commis à l’égard de leur famille et parents ; pour le grave crime d’avoir tué des êtres vivants et d’autres actes brutaux ; pour avoir, en tant que gouvernant, commis la faute de négliger les douleurs du peuple ; pour avoir pris refuge dans des enseignements corrompus sans faire la distinction entre les Dharmas bouddhiques corrects ou incorrects, ou pour avoir été encouragés par des enseignants malfaisants.
Shinkoku-o (Minobu, février 1275)

Quand je parle de cette manière, le souverain du pays et d'autres pensent peut-être que je profère des menaces. Mais je ne dis pas cela [le moins du monde] par haine. C'est plutôt motivé par une bienveillance profonde, afin qu'ils puissent effacer en cette vie-ci la cause des tortures dans l'enfer avici [dans lequel ils seront autrement condamnés à tomber]. Le Grand-maître Guanding* dit : "En permettant à une personne [qui offense le Dharma] de corriger son erreur, on agit comme son parent."(réf.)
Le Palais royal (Minobu, 12 avril 1275 à Shijo Kingo)

D'une voix forte, il [le Bouddha] déclara : "Même de simples mortels, ayant détruit des bonnes causes en assez grand nombre pour emplir tout l'univers, parviendront immanquablement à l'Éveil s'ils entendent ne serait-ce qu'une fois le Sutra du Lotus."
Lettre à Horen (Minobu, avril 1275 à Soya Kyoshin )

Les habitants de l'île sont des barbares qui ignorent tout de la loi de causalité. Ils m'ont indéniablement traité avec brutalité. Mais je ne leur en conserve pas rancune. Car même le souverain du Japon, le seigneur de Sagami, qui aurait pu en comprendre le sens, ne fit aucune enquête sur les raisons de ma conduite qui n'avait d'autre but, en réalité, que de venir en aide au pays.
Lettre au nyudo d'Ichinosawa (Minobu, le 8 mai 1275, à l'épouse du nyudo d'Ichinosawa)

Il s’agit en fait de l’attestation de l’obtention de la terre de la joie par les bodhisattvas des dix degrés de transfert parmi les sept degrés. Il ne s’agit nullement de la doctrine sokushin jobutsu (Éveil dès ce corps) de l’enseignement parfait* (note). Même si l’on objecte que c’est dans le sutra, les bienfaits (kudoku) attestant de la pratique de la joie (note) sont déterminés en fonction de la condition (des bodhisattvas). Il s’agit uniquement de la pratique de la cause par les bodhisattvas des dix degrés.
Réponse à Dame Myoichi (Minobu, mai 1275 à Myoichi)

Dans les dix volumes ou mille feuilles du Hokke Gengi, il [Zhiyi*] définit en détail le sens du Titre, les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo. Dans son Hokke Mongu* en dix volumes, il commenta chaque mot et chaque phrase du Sutra depuis les premiers mots "Ainsi ai-je entendu..." jusqu'aux tout derniers "Ils s'inclinèrent et prirent congé". Il les interpréta en fonction de quatre critères, c'est-à-dire en étudiant les causes et les circonstances, les enseignements corollaires, les enseignements théorique* et essentiel* et l'observation du coeur, y consacrant à nouveau mille feuilles.
[...] Question : Quelles ont été les causes du grand tremblement de terre de l'ère Shoka [1257]et de l'apparition de la grande comète à l'ère Bun'ei  ? Réponse : Dans les textes du Tendai il est dit : "Les sages peuvent lire les présages et savoir ce qu'ils annoncent comme les serpents connaissent les moeurs des serpents."
[...] Question : Mais s'il n'est pas un seul sage qui comprenne l'origine de ces calamités, comment faire pour y remédier  ? Si l'on ne connaît pas la cause d'une maladie et que l'on tente quand même de soigner le malade, le traitement échouera et il mourra très certainement. Si l'on a recours à des prières en ignorant la cause essentielle de ces désastres, peut-on douter encore de l'inévitable destruction du pays  ? Quelle horrible perspective, véritablement ! Réponse : On dit que les serpents prévoient les grandes pluies sept jours à l'avance et que les corbeaux savent quels événements heureux ou malheureux se produiront dans l'année. Cela doit être parce que les serpents sont au service des grands dragons qui font tomber la pluie et que les corbeaux ont longuement acquis un savoir. Moi, Nichiren, ne suis qu'un homme ordinaire (bompu) et je ne peux donc pas connaître la cause de ces désastres. Néanmoins, je crois pouvoir vous donner quelques éclaircissements à ce sujet.
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; à Yui)

Il est dit dans le Sutra du Nirvana : "Si vous êtes tué par un éléphant sauvage, vous ne tomberez pas dans les trois mauvaises voies, mais, si de mauvais amis sont cause de votre mort, vous tomberez inévitablement dans ces trois mauvaises voies."
[...] Le bodhisattva Nagarjuna déclare dans son Bodai Shiryo Ron* : "L'Honoré du monde a énuméré cinq causes [cinq forfaits] conduisant à l'enfer avici. [...] Mais si, devant le Dharma profond que l'on n'a pas encore appréhendé, on reste attaché à des enseignements inférieurs, en déclarant que ce grand Dharma n'est pas l'enseignement du Bouddha, on commet un crime encore cent fois plus grave que la totalité des fautes résultant des cinq causes mentionnées plus haut."
La question à approfondir jour et nuit (Minobu, 28 août (1275  ? ) à Toki Jonin).

Le huitième volume du Maka Shikan explique ainsi que : "A Vaishali, Vimalakirti, alité, exposa ses enseignements. L'Ainsi-Venu se servit de sa mort comme d'un moyen pour enseigner l'éternité de la vie, et de la maladie, pour illustrer le pouvoir du bouddhisme." Il y dit ainsi que "Il y a six causes de maladie : 1. Le déséquilibre des quatre éléments, 2. La consommation immodérée de nourriture et de boisson. 3. Une mauvaise posture corporelle. 4. L'attaque d'esprits maléfiques [de l'extérieur]. 5. L'action de démons [de l'intérieur]. 6. Les effets du karma."
[...] Le roi [Ajatashatru] expliqua à sa mère que la cause de sa maladie était de nature spirituelle et que, parce qu'elle n'était pas due à un déséquilibre des quatre éléments, les médecins ordinaires ne pourraient pas le guérir.
La Guérison des Maladies Karmiques (Minobu, 3 novembre 1275, à Ota Jomyo)

Ces persécutions, plus que tout autre chose, prouvent la sincérité de votre foi, et les Jurasetsu (les du Sutra du Lotus vous protégeront à coup sur. Le démon qui apparut pour éprouver Sessen Doji était en fait Taishaku. La colombe sauvée par le roi Shibi était Bishamon. Il est même possible que les Jurasetsu aient pris possession de vos parents afin de mettre votre foi à l'épreuve. Toute faiblesse sera cause de regret. Le chariot renversé sur la route est un avertissement pour celui qui suit.
[...] L'ermite dit : "Nous n'étions pas assez forts. Vous et moi avons été abusés par un démon. Notre tentative a fini par échouer." Désolé, son disciple dit : "A cause de la faiblesse de ma volonté, mon maître n'a pas pu maîtriser les pouvoirs occultes." L'ermite répondit, avec regret : "C'est de ma faute. J'aurais dû te préparer suffisamment auparavant." Néanmoins, la suite du récit nous apprend que le disciple fut si malheureux de n'avoir pu remplir ses obligations vis-à-vis de son maître qu'il sombra dans le désespoir et mourut misérablement.
Lettre aux Frères (Minobu, 16 décembre 1275 aux frères Ikegami)

L’actuelle condition du Japon démontre que nous sommes confrontés en particulier à deux calamités : les troubles intérieurs et l’invasion étrangère. En examinant les causes de ces grands fléaux à la lumière de l’immense ensemble de sutras, je suis persuadé qu’il y a au Japon de sérieux problèmes tant au niveau des lois mondaines que des enseignements du Bouddha.
[...] L’empereur ne connaît pas la cause de ces événements, car il ne s’agit pas de désastres terrestres ordinaires. De même, les ministres ne réfléchissent pas à la cause de ces calamités, car ils ne sont versés dans le confucianisme. Ils ont en outre foi en la capacité des prêtres du Shingon à vaincre les désastres et font des offrandes aux prêtres du Ritsu dans l’espoir de faire échapper le pays aux calamités.
[...] Votre lettre montre que votre préjugé contre moi provient d’une préoccupation non justifiée. Si vous ne faites rien durant votre vie pour rectifier votre erreur, vous et votre école allez devoir endurer l’insoutenable douleur de l'enfer avici. Par prétention et vanité en cette vie-ci, vous plantez les causes un karma d’errance infinie de par le monde de l’illusion. Aussi devriez-vous, le plus vite possible, déposer une demande pour l’obtention d’un permis impérial afin d’organiser un débat public et quitter ainsi les mauvaises voies.
Réponse à Gonin (Minobu, le 26 décembre 1275)

Les personnes des deux véhicules du Hinayana, connaissant la loi de cause et d'effet pour le passé et le futur, étaient des sages supérieurs aux brahmanes.
Un Sage perçoit les trois phases de la vie (Minobu, 1275, à Toki Jonin)

Par conséquent, bien qu'innocent de tout crime, une fois exilé, il semblait peu probable que je fus pardonné. De plus, j'avais dénoncé le Nembutsu - que les habitants du Japon respectent plus que leurs propres père et mère, et placent plus haut que le soleil et la lune - comme la cause karmique qui conduit en enfer.
Lettre à Konichi-bo (Minobu, mars 1276 à la veuve Konichi)

Un excellent médecin, par exemple, même s'il discerne les causes de toutes les sortes de maladies, et connaît l'efficacité relative de divers médicaments, s'abstiendra d'appliquer le remède le plus puissant, préférant en employer d'autres, selon la nature de la maladie. Ainsi, peut-être parce que, au cours des deux mille ans des époques du Dharma correct et du Dharma formel, après la disparition du Bouddha, la maladie de l'illusion n'était pas encore devenue critique, personne n'a prescrit d'utiliser les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo, le meilleur remède qui se puisse trouver dans tous les enseignements exposés par le Bouddha de son vivant.
Lettre à Myomitsu Shonin (Minobu, le 5ème jour du 3ème mois intercalaire 1276 à Myomitsu Shonin)

Il est dit dans le Sutra Kegon*  : "Ceux qui ne s'acquittent pas de leur dette de reconnaissance connaîtront bien souvent une mort prématurée." Et dans le Sutra Kambutsu sokai, on lit : "C'est cela [cet oubli de ses obligations] la cause qui conduit à renaître dans l'enfer avici." Mais vous avez déjà manifesté une profonde et sincère piété filiale.
La consécration d'une statue du bouddha (Minobu, le 15 juillet 1276 à Shijo Kingo)

Hei no Saemon, parlant apparemment au nom du Régent, demanda quand les forces mongoles envahiraient le Japon. Je répondis : "Je suis certain qu'elles viendront cette année même. J'ai déjà donné mon opinion sur ce sujet, mais personne n'en a tenu compte. Il est pourtant évident, par exemple, que si l'on prescrit un traitement sans connaître la cause de la maladie, la condition du malade ne peut qu'empirer. De même, si l'on autorise les moines Shingon à essayer de vaincre les Mongols par des prières et des incantations, il est certain que notre pays connaîtra la défaite.
[...] Un autre exemple est celui d'Ando Goro, chef de guerre dans le Japon du Nord. Le peuple d'Eso [qui s'opposa à lui] ne connaissait pas la loi du karma. Alors qu'Ando Goro, lui, connaissait parfaitement la loi de causalité.
[...] Le Sutra Ninno* dit : "Des moines malveillants, seulement mus par leur soif de gloire et de richesse, se rendront auprès du souverain, du prince héritier et des princes pour leur exposer des enseignements qui conduiront à la ruine du bouddhisme et à celle du pays. Le souverain, incapable de discerner leur fausseté, aura foi en ces enseignements, créant ainsi la cause de la destruction du bouddhisme et du pays."
[...] Kukai* et Ennin*, notamment, connurent une fin épouvantable, signe qu'ils avaient accumulé les causes d'un destin misérable, mais leurs disciples s'efforcèrent de cacher ce fait de manière à ce que la cour impériale ne l'apprenne jamais.
Sur le comportement du Bouddha (Minobu, 1276, à Konichi-ama)

Un moine a classifié différentes sortes d'attitudes dommageables de la manière suivante : "Je ferai d'abord la liste des mauvaises causes et ensuite celle de leurs effets. Il y a quatorze mauvaises causes : 1) l'orgueil, 2) la négligence, 3) les préjugés, basés sur l'égoïsme, 4) l'auto-satisfaction liée à une compréhension superficielle, 5) l'attachement aux désirs terrestres, 6) le manque d'esprit de recherche, 7) le manque de croyance, 8) l'aversion, 9) le doute injustifié, 10) la calomnie, 11) le mépris, 12) la haine, 13) la jalousie, 14) la rancune." Puisque la mise en garde contre ces quatorze formes d'opposition est valable pour les laïcs aussi bien que pour les religieux, vous devriez craindre de les commettre.
Les quatorze oppositions (Minobu, fin 1276, au nyudo Matsuno Rokuro Zaemon)

Parce que les gens d'aujourd'hui ne le comprennent pas, plus ils s'efforcent de créer des causes méritoires, plus ils provoquent les phénomènes du déclin. Apporter son soutien aux moines du Tendai, du Shingon et d'autres écoles d'aujourd'hui peut sembler une action méritoire, mais c'est en réalité un acte extrêmement mauvais, pire encore que les cinq forfaits et les dix mauvaises actions.
Le kalpa de déclin (Minobu, peu après 1276)

Et le bodhisattva Nagarjuna déclare dans son Daichido Ron* que lever une seule fois les yeux sur une femme est une cause karmique suffisante pour tomber pendant longtemps en enfer.
Parvenir directement à la bodhéité grâce au Sutra du Lotus (Minobu, le mars 1277   ? à Myoho-ama)

Pour les personnes encore dans les trois premières des cinq étapes de la pratique, le Bouddha ne préconise pas la pratique des préceptes et de la méditation. Il souligne uniquement l'importance de la sagesse. Et puisque notre sagesse est insuffisante, il nous enseigne de lui substituer la foi. Le seul mot "foi" est essentiel. L'absence de foi est la cause qui conduit à devenir un icchantika et à s'opposer au Dharma correct, tandis que la foi est la cause qui mène à la sagesse et correspond à l'étape de myoji-soku*.
Les Quatre Etapes de la foi (Minobu ; 10 avril 1277 (  ? ) à Toki Jonin).

Je me demande quelles bonnes causes, créées dans vos vies passées, vous ont permis de me rendre visite à moi, Nichiren ! Mais quoi que vous ayez pu faire par le passé, je suis certain que maintenant vous parviendrez à vous libérer des souffrances de la naissance et de la mort.
La prière pour la pluie des trois maîtres du Tripitaka (Minobu, 22 juin 1275 au nyudo Nishiyama)

Je ne saurais dire si ceux qui me calomnient le font seulement parce qu'ils ignorent ce principe de causalité, ou s'ils essaient intentionnellement de vous nuire. Quoi qu'il en soit, je vous demande instamment de convoquer ceux qui voudraient se servir de moi pour provoquer quelque incident grave, et de me confronter à eux en votre présence.
Lettre de pétition de Yorimoto (Minobu, le 25 juin 1277, requête au seigneur Ema au nom de Shijo Kingo)

Les maladies des êtres humains peuvent être divisées en deux grandes catégories. La première est celle des maladies du corps. Ces maladies physiques consistent en : cent une maladies causées par le déséquilibre de l'élément terre ; cent une, causées par le déséquilibre de l'élément eau ; cent une, dues au déséquilibre de l'élément feu, et cent une, dues au déséquilibre de l'élément vent. Au total, quatre cent quatre maladies. Les maladies de ce type peuvent être guéries par les remèdes prescrits par d'excellents médecins tels que Jisui, Rusui, Jivaka, Bian Que et d'autres. La deuxième catégorie est celle des maladies de l'esprit. Elles sont dues aux trois poisons et sont de 84000. Seul le Bouddha a le pouvoir de les guérir.
Les deux sortes de maladies (Minobu, le 26 juin 1278, à Shijo Kingo)

Lorsque par la suite les trois calamités et les sept désastres se manifestèrent, ce fut essentiellement dû à des confusions à l'intérieur du bouddhisme même. Mais ces désastres n'affectaient qu'une personne ou deux, une province ou deux, un clan ou deux, une ou deux régions. Ils étaient dus, tantôt à la colère des divinités, tantot à l'opposition au Dharma, tantôt à l'infortune du peuple. Mais depuis trente et quelques années, l'unique cause de l'apparition des trois calamités et des sept désastres est la haine que le Japon tout entier me porte à moi, Nichiren.
Le traitement de la maladie (Minobu, 26 juin 1278 (ou 1282) à Toki Jonin)

Même si un père vole à son fils une épouse adorée, ou si une mère vole à sa fille son époux chéri, si le fils ou la fille s'écartent, si peu que ce soit, du chemin de la piété filiale, ils créeront des causes qui leur vaudront d'être abandonnés par le Ciel en cette vie, et de tomber dans l'enfer avici dans la vie suivante. Encore plus grave est le fait de s'opposer à un bon dirigeant, qui est supérieur à un père ou à une mère. Et il est encore plus grave de s'opposer à un maître profane, qui est cent mille milliards de fois supérieur à ses parents ou à son souverain. Quelle n'est donc pas la gravité de l'offense qui consiste à s'opposer à un maître bouddhiste qui a abandonné le monde séculier ! Plus terrible encore est le crime qui consiste à s'opposer à celui qui propage le Sutra du Lotus !
Grandes lignes du chapitre Zokurui et d'autres (Minobu, juin 1278, à Dame Nichinyo)

Je me suis demandé de quelle manière on pouvait répondre à la bonté de sa mère. Réciter le nom du bouddha Amida est la cause qui la fera tomber dans l'enfer avici. Cette invocation ne fait pas partie des cinq forfaits, mais elle est encore plus grave. Assassiner son père et sa mère détruit leur corps physique mais ne les condamne pas à l'enfer avici dans leur vie prochaine.
Le sutra permettant véritablement d'honorer sa dette (Minobu, le 28 juillet 1278 à Sennichi-ama)

Pourtant, après vous avoir, à plusieurs reprises, confisqué votre domaine, votre seigneur vous en a octroyé un nouveau. Comme c'est extraordinaire ! Voilà ce que l'on entend par "des causes invisibles produisent des bienfaits visibles". C'est probablement le résultat de votre désir sincère de convertir votre seigneur au Sutra du Lotus.
Plus la source est lointaine, plus le courant est long (Minobu, le 15 septembre 1278, à Shijo Kingo)

Le grand océan est celui des souffrances de la vie et de la mort, et la tortue nous représente nous, simples mortels. Le fait qu'elle n'ait ni pattes ni nageoires est l'indication que nous n'avons créé la cause d'aucune bonne fortune ; que son ventre soit brûlant évoque les Huit Enfers brûlants auxquels nous mènent la colère et la rancune ; que son dos soit glacé est un rappel des Huit Enfers glaciaux dans lesquels nous précipitent l'avidité et la convoitise* ; qu'elle vive pendant mille ans au fond du grand océan illustre la très grande difficulté qu'ont les êtres humains à sortir, une fois qu'ils y sont tombés, des Trois Voies mauvaises ;
La tortue borgne et le bois de santal flottant (Minobu le 26 mars 1279 à la femme de Matsuno)

La relation de cause à effet est comparable à la relation entre la fleur et le fruit ; ou encore, à une petite flamme, guère plus grande que la lueur d'une luciole, qui, si elle est placée dans une plaine d'herbes sèches de mille lieues, brûle en un instant, d'abord un brin d'herbe, puis deux, dix, cent, mille et dix mille, si bien que l'herbe et les arbres, sur une superficie de dix ou vingt cho, sont, d'un seul coup, tous incendiés. Une seule goutte d'eau dans la main d'un dragon, lorsqu'il monte au ciel, lui permet de faire tomber la pluie sur tout un Système majeur de mondes. Même un petit acte de bonté, quand il est accompli en offrande au Sutra du Lotus, produit des bienfaits d'une importance semblable.
L'enseignement selon l'esprit du Bouddha (Minobu, le 2 mai 1279, à Niike Saemon-no-jo)

Lorsque le grand tremblement de terre se produisit, à l'ère Shoka (1257-1259), et lorsque l'énorme comète apparut dans la première année de Bun'ei (1264), quantité de sages, bouddhistes comme non bouddhistes, pratiquèrent la divination, mais ils ne purent ni déterminer les causes de ces désastres ni prévoir ce qui allait se passer.
Lettre au nyudo Nakaoki (Minobu, le 30 novembre 1279 au nyudo Nakaoki et à son épouse)

Une lampe brille avec plus d'éclat quand on y ajoute de l'huile. De même que la pluie est toujours profitable aux plantes et aux arbres, lorsque les êtres humains créent de bonnes causes, ils ne peuvent que prospérer.
Le troisième jour de la nouvelle année (Minobu, le 11 janvier 1280 à Nanjo Tokimitsu)

Ils avaient accordé foi à des enseignements ennemis du Sutra du Lotus. Mais personne n'en ayant conscience, rien ne pouvait leur faire comprendre la gravité de leur erreur. C'est ce qu'illustre l'adage : "les sages perçoivent la cause profonde de toute chose, comme les serpents comprennent les mœurs des serpents". (réf.)
Lettre à Akimoto (Minobu, le 27 janvier 1280, adressé à Akimoto Taro Hyoe-no jo

Il est dit dans le Sutra Shrimala : "Le Bouddha permet aux simples mortels qui n'ont pratiqué que des enseignements non bouddhiques de créer de bonnes causes qui les conduiront vers les mondes des hommes et du ciel ; à ceux qui recherchent la voie de l'étude, le Bouddha enseigne le véhicule qui mène à cet état ; à ceux qui recherchent la voie de l'Éveil personnel, il révèle le véhicule qui mène à cet état ; et à ceux qui recherchent la voie du Mahayana, il enseigne cette voie."
Comparaison du Sutra du Lotus avec les autres Sutra (Minobu, le 26 mai 1280 à Toki Jonin)

Ainsi, on constate que les cinq souverains du pays, du 81e au 85e, ou bien se sont noyés dans l'océan de l'ouest, ou bien ont été abandonnés sur des îles au beau milieu des quatre mers. De leur vivant, ils furent considérés comme des démons et, après leur mort, ils tombèrent dans l'enfer avici.
Tant que personne ne comprenait la cause de cette situation, il était impossible d'y remédier. Mais maintenant, moi, Nichiren, étant conscient de tout cela, j'en ai une vision d'ensemble. Pour m'acquitter de ma dette de reconnaissance envers mon pays, je m'efforce de l'expliquer.
Chevaux blancs et cygnes blancs (Minobu le 14 août 1280, à la dame d'Utsubusa)

Par exemple si quelqu'un tuait ses parents, il aurait beau faire par ailleurs quantité de bonnes actions, le ciel ne reconnaîtrait jamais ses efforts. Mais si quelqu'un brisait un ennemi du Sutra du Lotus, quand bien même il s'agirait de ses propres parents, ce crime grave deviendrait la cause d'un grand bien. Même si quelqu'un était l'ennemi juré des bouddhas des dix directions dans les trois phases de la vie, si cette personne croit ne serait-ce qu'en une strophe du Sutra du Lotus, les bouddhas ne l'abandonneront jamais. Réfléchissez bien en conservant cela à l'esprit.
Réponse à Jibu-bo (Minobu, le 22 août 1281, à Jibu-bo Nichii)

Le bienfait, dans tous les sutras autres que le Sutra du Lotus, n'est pas clairement défini, car ils enseignent qu'il faut d'abord accumuler de bonnes causes et que, seulement ensuite, on peut devenir bouddha. Le Sutra du Lotus est entièrement différent. La main qui le touche devient immédiatement bouddha, et la bouche qui le récite parvient immédiatement à la bodhéité, tout comme la lune, dès qu'elle s'élève au-dessus des montagnes, à l'est, se reflète immédiatement dans l'eau, ou de la même manière qu'un son est aussitôt suivi d'un écho.
[...] "J'en [Wu-Long] étais là dans mes pensées quand, tout à coup, un bouddha nimbé d'or est apparu dans l'enfer avici et a dit : "Même ceux qui ont détruit de bonnes causes par des actions assez nombreuses pour remplir tout l'univers, s'ils entendent le Sutra du Lotus, ne serait-ce qu'une fois, parviendront immanquablement à l'Éveil."
Wou-long et Yi-long (Minobu, 15 novembre 1281, à Ueno-ama Gozen)

De même, si l'on tue ou vole les autres et leur dérobe les premiers fruits de leur récolte, on aura beau faire don de ses gains dans l'espoir d'obtenir des bienfaits ou de créer de bonnes causes, ce don ne créera en définitive qu'une mauvaise cause.
Les racines de la bonne fortune (Minobu, décembre 1281, à Kubo-no ama Gozen)

 
Voir également les douze liens de causalité, karma, simultanéité cause/effet

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