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Extraits de gosho sur |
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karma |
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Vous devez
prendre conscience que c'est en fonction d'un profond lien karmique
formé par le passé, que vous pouvez enseigner aux autres
ne serait-ce qu'une phrase, une strophe de la doctrine du Sutra du
Lotus. Ne recherchez
jamais aucun des enseignements de Shakyamuni, ni les bouddhas et bodhisattvas
de l'univers, en dehors de vous-même. Votre maîtrise du bouddhisme
n'atténuera pas, si peu que ce soit, vos souffrances de simple
mortel tant que vous n'aurez pas perçu la nature fondamentale de
votre propre vie. Si vous cherchez la bodhéité
en dehors de vous-même, toutes vos pratiques et bonnes actions n'auront
aucun sens. Ainsi, un pauvre ne gagnera pas un sou s'il se contente de
compter jour et nuit la fortune de son voisin. C'est pourquoi Zhanlan
dit : "Si l'on n'observe pas la nature de son propre cœur, on
ne peut effacer son mauvais karma." Cela signifie
que la pratique de ceux qui n'observent pas leur cœur devient une
austérité pénible et sans fin. Les gens de notre époque ont tous la tête brisée comme les branches d'arjaka, mais leur mauvais karma est si profond qu'ils ne s'en rendent même pas compte. Ils sont comme des gens blessés, profondément endormis ou en état d'ivresse, qui ne sentent pas encore la douleur de leur blessure. Sur le comportement du Bouddha (Minobu, 1276, à Konichi-ama) Peut-être
est-ce le vénérable Bouddha lui-même qui vous a conseillé
de prendre soin de moi, à moins que ce ne soit votre karma
passé qui vous y ait incité. La bonne
fortune de celui qui croit au Sutra du Lotus ne peut être
ni brûlée par le feu, ni emportée par l'eau (réf.). Ce sont sans doute nos liens karmiques dans un
lointain passé qui ont fait
de vous mon disciple à une époque comme celle-ci. Les Bouddhas
Shakyamuni et Taho connaissent certainement
cette vérité. La phrase du sutra "Vie après
vie, ils renaissent toujours avec leur maître dans toutes
les Terres de bouddha de l'univers"(réf.), ne
peut en aucun cas être mensongère. Nous, qui
croyons aujourd'hui dans le vrai Dharma, avons commis la faute de persécuter
son pratiquant dans le passé, et sommes pour cette raison voués
à tomber dans un terrible enfer à l'avenir. Cependant, les
bienfaits engendrés par la
pratique du vrai Dharma sont si grands que nous pouvons changer notre karma de souffrances terribles dans l'avenir en subissant
des souffrances relativement mineures en cette vie. Conformément
à la description du Sutra, notre opposition
passée au Dharma peut provoquer notre naissance dans une famille
pauvre ou aux conceptions erronées, ou entraîner des persécutions
par notre souverain. On devient
un adepte du Sutra du Lotus grâce à sa pratique
dans les existences passées. Ce sont des liens karmiques
qui déterminent, parmi tant d'arbres de la même espèce,
ceux qui seront sculptés à l'image du Bouddha. C'est également
en raison de leur karma que certains bouddhas naissent
sous la forme de bouddha provisoires. C'est pourquoi,
malgré tant de difficultés endurées dans cette province
[de Sado], au moment de vous quitter,
j'ai ressenti comme un regret de partir. C'était comme si j'avais
été retenu par le col ou comme si j'avais été
repoussé en arrière à chaque pas que je faisais pour
m'éloigner. Je me demande quel lien karmique nous
avons formé par le passé. Et maintenant encore, au moment
même où je m'interrogeais sur ce phénomène
mystérieux, vous m'avez envoyé comme messager votre mari
qui vous est cher. Est-ce un rêve ou une illusion ? Je ne peux pas
vous voir en personne, mais je suis certain que votre coeur est présent
ici avec moi. Dans le huitième
volume du Maka Shikan [...]
il est dit : "Il y a six causes de maladie : 1. Le déséquilibre
des quatre éléments, 2. La consommation immodérée
de nourriture et de boisson. 3. Une mauvaise posture corporelle. 4. L'attaque
d'esprits maléfiques [de l'extérieur]. 5. L'action de démons
[de l'intérieur]. 6. Les effets du karma."
[...] Quand bien
même l'amoncellement de notre mauvais karma et
des diverses fautes commises en ce monde s'élèverait aussi
haut que le Mont Sumeru, si nous
avons foi en ce Sutra, tout cela disparaîtra comme du givre
ou comme de la rosée sous le soleil du Sutra du Lotus.
Il existe
deux sortes de maladies : bénignes et graves. Si l'on est soigné
à temps par un bon médecin, on peut guérir de maladies
graves ; à plus forte raison de maladies bénignes. On peut
dire aussi qu'il existe deux sortes de karma : le karma transformable
et le karma immuable. Par un repentir sincère,
on peut même éliminer le karma immuable ; à plus forte raison, le karma superficiel. Le
septième volume du Sutra du Lotus affirme : "Ce sutra
est un excellent médicament pour les maux de toute l'humanité".
On ne trouve ces mots dans aucun autre sutra. Où
qu'il se trouve, dans les montagnes, ou sur la mer, dans le ciel ou dans
les villes, l'homme ne peut échapper à la mort. Toutefois,
un passage tiré d'un des sutras explique que l'on peut transformer
même un karma fixe. Selon l'interprétation
de Zhiyi, ce passage signifie que
l'on peut prolonger la durée de sa vie. (réf.) Dans le sutra,
il est dit : "Le cœur est notre plus grand ennemi. Cet ennemi
est le plus mauvais. Cet ennemi peut parfaitement attacher les hommes
et les envoyer jusque chez le roi Yama.
Tu seras seul à tomber en enfer
et en raison de ton mauvais karma, ta femme et tes enfants
que tu nourris, tes frères et même tes parents ne pourront
te sauver". Les persécutions
subies par Nichiren sont le résultat d'un karma formé dans des existences précédentes. On peut lire
dans le chapitre Fukyo*
(XX) : "après avoir expié
toutes ses fautes", ce qui indique que c'est en raison de son karma passé que le bodhisattva Fukyo fut insulté et battu par d'innombrables personnes opposées
au Dharma bouddhique. Il en va nécessairement de même pour
Nichiren qui, en cette vie, est né pauvre et de basse condition,
dans une famille de chandala.
[...] Sans aucun doute, comparé à mon corps, mon esprit
brille comme la lune ou comme de l'or. Qui sait quelles offenses
au Dharma, j'ai pu commettre par le passé ? Je suis
peut-être habité par l'esprit du moine Shoi ou par celui
de Mahadeva. Je suis peut-être un descendant de ceux qui persécutèrent
le bodhisattva Fukyo ou un de ceux
qui oublièrent leur foi originelle dans le Sutra du Lotus.
Je suis peut-être même apparenté aux cinq
mille personnes outrecuidantes qui ne voulurent pas rester pour écouter
le Sutra. A moins que j'appartienne à la troisième
et la moins élevée des trois catégories de disciples
du bouddha Daitsu. Il est impossible
de sonder la profondeur de son propre karma. Il faut
chauffer et marteler le fer pour forger un bon sabre. Les sages et les
saints sont mis à l'épreuve par la calomnie. Mon exil actuel
n'est dû à aucun crime. Il a pour seul but de me permettre
d'effacer en cette vie les lourdes offenses au Dharma que j'ai commises
par le passé et de me libérer des trois voies mauvaises
dans la vie prochaine. Je suis guéri
à présent et me sens beaucoup mieux qu'auparavant. Le Yuga
Ron du bodhisattva Maitreya
et le Dai Ron du bodhisattva Nagarjuna disent que, si la maladie d'une personne est due à son karma immuable, même le meilleur médicament se transformera en
poison, mais que, si cette personne croit au Sutra du Lotus le
poison se changera en élixir. J'ai l'impression d'expier en ce moment le karma
qui me destinait à tomber dans les huit enfers
froids. Et, loin d'offrir l'aspect d'une personne devant atteindre la
bodhéité en cette vie-ci*,
je ressemble plutôt à l'oiseau Kankucho
torturé par le froid. Je ne me rase plus la tête, si bien
qu'on pourrait prendre ma nuque pour celle d'une caille, et mes vêtements
sont si raidis par la glace qu'ils ressemblent aux ailes gelées
d'un canard mandarin.
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