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Extraits de gosho sur

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Amida
 

Cependant, beaucoup mettent tout leur espoir dans le "sabre tranchant" du bouddha Amida, psalmodiant le nom de ce seigneur du paradis de l'Ouest  ; d'autres croient que le bouddha Yakushi* "guérira tous les maux" (note) et récitent le sutra qui le décrit comme l'Ainsi-Venu de la région de l'Est.
[...] Ils [les Japonais] répandent ces images et ces écrits sur tout le territoire à l'intérieur des mers, les emportant par-delà les villes jusque dans les campagnes, si bien que, lorsque l'on prie, c'est partout selon les rites de cette école et, si l'on fait des offrandes, c'est uniquement à ses moines. Il en résulte qu'on voit des gens briser les doigts des statues de Shakyamuni pour les remodeler selon le geste (mudra) attribué à Amida, ou rénover des temples à l'origine consacrés à Yakushi* et y placer des statues d'Amida, seigneur de la Terre de l'Ouest.
Rissho Ankoku ron (Kamakura, juillet 1260)

Il est dit, dans le deuxième volume du Sutra du Lotus : "Maintenant, ce monde des trois plans est tout entier mon domaine. Les simples mortels qui y vivent sont tous mes enfants (réf.) ." Ce passage signifie que pour nous, simples mortels, le Bouddha Shakyamuni est Parent, Maître et Souverain. Pour nous, simples mortels, Amida, Yakushi* et d'autres bouddhas peuvent avoir la qualité de Souverain mais pas celle de Parent ou de Maître.
Encouragements à une personne malade (13 décembre 1264, à Nanjo Hyoe Shichiro)

Le moine Shandao, révéré pour sa maîtrise de la méditation du Nembutsu, et respecté comme l'incarnation vivante du bouddha Amida, désigna cinq sortes de pratiques incorrectes et déclara que le Sutra du Lotus ne pouvait pas sauver "une personne sur mille", impliquant ainsi que, si mille personnes avaient foi en ce sutra, pas une seule d'entre elles n'atteindrait la bodhéité.
[...] N'oublions pas que le moine Shandao passe pour une manifestation du bouddha Amida Sugata ou du bodhisattva Seishi qui l'assiste.
[...] Le moine Shandao, révéré pour sa maîtrise de la méditation du Nembutsu, et respecté comme l'incarnation vivante du bouddha Amida, désigna cinq sortes de pratiques incorrectes et déclara que le Sutra du Lotus ne pouvait pas sauver "une personne sur mille", impliquant ainsi que, si mille personnes avaient foi en ce sutra, pas une seule d'entre elles n'atteindrait la bodhéité.
Conversation entre un sage et un ignorant (1265 (  ? ) à un samouraï (  ? )

Pour leur [adeptes du Shingon] part, le moine Shandao était une réincarnation du bouddha Amida, seigneur de la Terre pure de l'Ouest, et le moine Honen, une réincarnation du bodhisattva Seishi.
Réponse à Hoshina Goro Taro (5 décembre 1267 à Hoshina)

De nos jours, il y a des moines et des nonnes qui, parce qu'ils pratiquent le Shingon, font du bouddha Vairocana* leur objet fondamental de vénération et relèguent à une position inférieure le Bouddha Shakyamuni. D'autres, parce qu'ils croient aux vertus du Nembutsu, adressent leurs prières exclusivement au bouddha Amida, en négligeant totalement le Bouddha Shakyamuni. Ils ne sont pourtant tous moines et nonnes que grâce au Bouddha Shakyamuni, mais ils agissent ainsi en raison des erreurs commises par les fondateurs de leurs diverses écoles.
[...] Il y a trois raisons pour lesquelles le Bouddha Shakyamuni, plutôt que n'importe quel autre bouddha, a établi un lien avec tous les êtres humains de ce monde Saha. Tout d'abord, il est l'Honoré du monde, le souverain de tous les êtres humains de ce monde Saha. Le bouddha Amida n'est pas le monarque de ce pays, alors que le Bouddha Shakyamuni, lui, est tout à fait comparable au souverain du pays dans lequel nous vivons. Il faut avant tout respecter le roi de son propre pays, et ensuite seulement, celui des autres pays. Les bouddhas Amida, Yakushi*, Vairocana et les autres sont les bouddhas d'autres terres ; ils ne sont pas l'Honoré de notre monde Saha.
Le savant maître Chan-wou-wei (Kamakura, 1270 à Joken-bo et Gijo-bo)

Dans le cas des sutras Daijuku, Hannya*, Konkomyo*, et Amida, le Bouddha, pour condamner l'idéal hinayana des personnes des deux véhicules, décrivit les Terres pures des dix directions pour donner aux bodhisattvas et aux simples mortels le désir d'y parvenir. Il amena ainsi les personnes des deux véhicules à abandonner l'idéal du Hinayana.
[...] Les mille bouddhas décrits dans le Sutra Daibon hannya et les bouddhas des Six directions représentés dans le Sutra Amida ne se sont jamais assemblés en ce monde, comme le firent les émanations du Bouddha dans le Sutra du Lotus. [D'autre part, ] les bouddhas dont le Sutra Daijuku décrit l'Assemblée en ce monde n'étaient pas des émanations de Shakyamuni. Pareillement, les bouddhas des quatre directions dépeints dans le sutra Konkomyo* n'incarnent qu'eux-mêmes (note).
[...] Mais comme il est devenu évident que le Bouddha Shakyamuni atteignit l'Éveil dans le passé illimité, il est certain que les bodhisattvas Nikko et Gakko, acolytes du bouddha Yakushi* de l'Est, les bodhisattvas Kannon et Seishi, acolytes du bouddha Amida de l'ouest, ainsi que les disciples de tous les bouddhas des mondes des dix directions et les grands bodhisattvas, disciples du bouddha Vairocana* mentionnés dans les sutras Vairocana* et Sutra Kongocho*, tous sont les disciples du Bouddha Shakyamuni.
[...] L'école Jodo se considère comme étroitement liée au bouddha Amida, qui est une émanation de Shakyamuni, et rejette Shakyamuni lui-même.
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Il est dit dans le sutra  : "La sagesse de tous les bouddhas est infiniment profonde et incommensurable." "Tous les bouddhas" désigne chaque bouddha dans l'univers et dans les trois phases de l'existence y compris le bouddha Vairocana* de l'école Shingon et le bouddha Amida de l'école Jodo. Cela désigne tous les bouddhas et tous les bodhisattvas sans exception de tous les sutras ou toutes les écoles, du passé, du présent et du futur, y compris le Bouddha Shakyamuni.
Les Désirs Mènent à l'éveil 
(Sado, le 2 mai 1272 ; à Shijo Kingo)

Toutes ces terres, aussi bien que la Terre pure du bouddha Amida et la Terre émeraude du bouddha Yakushi* sont en flux constant - croissance, stabilité, déclin et vacuité (ku). Quand le vénérable Bouddha Shakyamuni entre dans le parinirvana, tous les autres bouddhas et leurs terres disparaissent également avec lui. Le monde Saha que Shakyamuni révéla dans le chapitre Juryo* (XVI) est la Terre éternelle et pure, épargnée par les trois calamités et non soumise aux quatre cycles de kalpa.
[...] Le bodhisattava Kannon est un disciple du bouddha Amida, à l'Ouest. Le bodhisattva Yakuo*, un disciple du bouddha Nichigatsu Jomyotoku. Le bodhisattva Fugen est un disciple du bouddha Hoi. Ils vinrent en ce monde pour aider le Bouddha Shakyamuni à transmettre la doctrine aux hommes de son époque. C'étaient des bodhisattvas des enseignements provisoires et théoriques*. Le Dharma primordial ne leur ayant pas été confié, ils ne pouvaient apparaître et le protéger à l'époque des Derniers jours.
[...] Le temps est maintenant venu où les bodhisattvas Surgis-de-Terre apparaîtront dans ce pays et établiront l'objet de dévotion suprême sur la terre, qui représente le Bouddha Shakyamuni de l'enseignement essentiel* assisté par le bouddha fondamental. Cet objet de dévotion n'est jamais apparu en Inde ou en Chine. Le temps n'était pas venu, quand le prince Shotoku, au Japon, construisit le temple Shitenno-ji, de sorte qu'il ne put prendre, comme objet de vénération, qu'une statue d'Amida, un bouddha d'un autre monde. Quand l'empereur Shomu construisit le temple Todai-ji, il prit pour objet de vénération une statue du bouddha Vairochana mais ne parvint pas à pénétrer le véritable sens du Sutra du Lotus. Le Grand-maître Saicho révéla presque la vérité du Sutra, mais parce que l'époque n'était pas encore venue, il érigea une statue du bouddha Yakushi*, qui réside dans une région orientale de l'univers, mais il ne représenta pas les quatre bodhisattva Surgis-de-Terre sous quelque forme que ce soit.
Le véritable objet de vénération
(Sado, avril 1273 à Toki Jonin)

Quel grand médecin ou quel bon médicament a le pouvoir de guérir tous les êtres à l'époque des Derniers jours du Dharma  ? Ils ne peuvent pas être guéris par les mudra et les mantra dharani* du bouddha Vairocana*, par les quarante-huit voeux du bouddha Amida ou les douze grands voeux du bouddha Yakushi*, ni même par son serment de guérir toutes les maladies. Non seulement de tels remèdes n'ont pas le pouvoir de guérir les maladies mais ils les aggravent.
Le don du mandala du Dharma Merveilleux (Sado, 1273 à Sennichi-ama).

Nichiren proclame que, parce que les hommes vénèrent Amida, Vairocana, Yakushi* et d'autres bouddhas, plus encore que leurs parents et seigneurs, les trois calamités et les sept désastres se déchaînent avec plus de violence qu'auparavant, et les désastres naturels n'ont jamais été plus terrifiants.
Les Sabres du Bien et du Mal
(Sado, 21 février 1274, à Hojo Yagenta)

Dans les trois sutras de l'école Jodo le bouddha Amida déclare : "Dix kalpas se sont écoulés depuis que j'ai atteint la bodhéité." Est-ce vraiment comparable à la révélation, dans le Sutra du Lotus, que Shakyamuni parvint à l'Éveil dans le passé de gohyaku jintengo*  ? "
Enseignement, pratique et preuve (Minobu, 1274   ? à Sammi-bo) 

Mais les gens suivent les enseignements d'hommes comme Shandao et Honen, qui furent possédés par le Roi-Démon du sixième Ciel. Les pratiquants du Nembutsu bâtissent des temples au bouddha Amida dans tout le pays. Dans chaque province, dans chaque village, dans chaque hameau, ils construisent des salles de pratique consacrées au bouddha Amida. Chacun peint ou sculpte en bois l'image du bouddha Amida pour l'enchâsser dans sa propre maison. Toutes les bouches prononcent son nom. Certains récitent le Nembutsu à voix haute, dix mille fois, soixante mille fois par jour. Et des personnes d'une certaine sagesse s'empressent de les encourager à ces pratiques. C'est comme de l'herbe sèche jetée dans un feu ou un vent soufflant de plus en plus fort pour faire des vagues de plus en plus hautes. Les habitants de ce pays sont tous, sans aucune exception, les disciples ou les sujets du Bouddha Shakyamuni. Ainsi, ceux qui ne peignent ni ne sculptent l'image d'Amida ou d'un autre bouddha que Shakyamuni, et qui ne psalmodient pas le nom d'Amida peuvent bien être des personnes mauvaises, mais concrètement ils n'ont rien fait pour rejeter le Bouddha Shakyamuni. Tandis que vénérer exclusivement le bouddha Amida, c'est déjà clairement manifester son abandon du Bouddha Shakyamuni. Ceux qui récitent cette vaine et stérile invocation du Nembutsu, voilà les personnes véritablement mauvaises. Ce bouddha qui n'est ni leur père, ni leur mère, ni leur souverain, ni leur maître, ils le traitent avec autant de tendresse qu'une épouse bien-aimée. Dans le même temps ils abandonnent Shakyamuni, notre véritable souverain, parent et maître éveillé.
[...] Le bouddha Amida réside dans une région lointaine, séparée de la notre par des milliards de Terres de bouddha, et n'a pas le moindre lien avec notre monde Saha. On aura beau clamer le contraire, cette affirmation n'a rien de concret. C'est comme vouloir accoupler un cheval avec une vache, ou une guenon avec un chien !
[...]  Mais le nyudo, profondément préoccupé par la vie future, s'est consacré depuis longtemps à la récitation du Nembutsu. De plus, il a fait construire une salle de pratique pour le bouddha Amida et lui a offert ses terres.
Lettre au nyudo d'Ichinosawa
(Minobu, le 8 mai 1275, à l'épouse du nyudo d'Ichinosawa
)

De plus, Amoghavajra* commit de nombreuses erreurs. Par exemple, dans sa traduction intitulée Kanchi Giki qui traite du Sutra du Lotus, il identifie le bouddha du chapitre Juryo* (XVI) au bouddha Amida, ce qui est une distorsion flagrante.
[...] On dit que le savant maître Xuanzang mourut et renaquit six fois, avant de parvenir en Inde où il séjourna dix-neuf ans. Il affirma que le principe du Véhicule unique énoncé dans le Sutra du Lotus n'était qu'un enseignement provisoire et que les sutras Agama* du bouddhisme hinayana représentaient l'enseignement définitif (jikkyo). Et lorsqu'il revint en Inde le Savant-maître Amoghavajra* annonça que le Bouddha du chapitre Juryo* (XVI) était le bouddha Amida ! C'est une erreur aussi grande que de confondre l'Est avec l'Ouest ou le soleil avec la lune.
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui) 

Le Sutra Muryogi et ce moine du Cloître du Saule sont aussi éloignés l'un de l'autre que le ciel de la terre. Dans ces conditions, comment pourrait-on croire que le bouddha Amida prit la forme d'un moine, et apparut en rêve à Shandao pour lui confirmer la véracité de ses commentaires  ? Le bouddha Amida n'était-il pas présent lorsque le Sutra du Lotus fut enseigné et n'a-t-il pas tiré la langue [comme tous les autres pour témoigner de la véracité du Sutra  ? ] [Ses deux disciples] les bodhisattvas Kannon et Seishi n'étaient-ils pas présents eux aussi  ? [L'erreur de Shandao est évidente.] De même, il apparaît clairement que le rêve de Ennin* était un présage de malheur.
Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)

Ainsi, les auditeurs-shravakas à l'époque de Shakyamuni avaient reçu de lui la graine de l'Éveil dans un passé sanzen jintengo*, lorsqu'il était le seizième fils du bouddha Daitsu. Ils ne peuvent donc atteindre l'Éveil en suivant Amida, Yakushi* ni aucun autre bouddha. Ou, pour prendre un autre exemple, si quelqu'un ramène chez lui de l'eau de l'océan, toute sa famille peut s'en servir. Il serait terriblement inopportun et même insensé de refuser absolument d'en faire usage pour aller chercher l'eau d'un autre océan.
Mise en Garde contre l'Offense au Dharma (Minobu, août 1276, au nyudo Horen)

Nous nous rendîmes à la résidence de Homma Rokurozaemon. Là, je commandai du saké et en offris aux soldats. Quand vint pour eux le moment de partir, certains dirent, en joignant les mains et en inclinant la tête de la façon la plus respectueuse : "Nous ne savions absolument pas qui vous étiez. Nous vous détestions uniquement parce que l'on nous avait dit que vous calomniiez le bouddha Amida que nous vénérons. Mais maintenant que nous avons vu votre noblesse de nos propres yeux, nous allons abandonner le Nembutsu que nous pratiquons depuis si longtemps." Certains allèrent même jusqu'à sortir leur chapelet Nembutsu de son étui et à le jeter au loin. D'autres firent serment de ne jamais plus pratiquer le Nembutsu.
[...] La rumeur me parvint que les moines du Ritsu et du Nembutsu, sur l'île de Sado, parmi lesquels YuiAmidabutsu, Shoyu-bo, Insho-bo et Jido-bo, et des centaines de leurs disciples s'étaient réunis pour décider de mon sort. L'un d'eux aurait déclaré : "Le moine Nichiren, ennemi déclaré du bouddha Amida et mauvais ami du peuple tout entier, a été envoyé dans cette province. Nous le savons, rares sont ceux qui, ayant été exilés sur cette île, ont survécu. Et aucun survivant n'est jamais rentré chez lui. Personne ne sera condamné pour avoir tué un banni.
[...] Les bonzes du Nembutsu répétaient leurs médisances, les maîtres Shingon étaient pâles de colère, les moines du Tendai juraient qu'ils gagneraient le débat. Les laïcs criaient avec haine : "Le voilà, cet ennemi du bouddha Amida dont on nous a tant parlé ! " Le tonnerre de leurs voix chargées d'insultes aurait pu faire trembler la terre. Je les laissai s'époumoner un instant, puis leur dis finalement : "Que tout le monde se calme ! Vous êtes tous venus ici à Sado pour un débat. Les insultes n'ont aucune utilité." Homma et ses compagnons approuvèrent, certains d'entre eux attrapèrent par le col les moines du Nembutsu qui vociféraient et les repoussèrent plus loin.
Les moines entreprirent d'exposer leurs doctrines, tirées du Maka Shikan, du Shingon et du Nembutsu. Je contre-attaquai, leur faisant confirmer leurs propos, puis leur posant à mon tour des questions précises. Ils parvinrent tout juste à répondre un ou deux mots, puis tous se turent, dans l'impasse. Ils étaient bien inférieurs à leurs collègues de Kamakura.
[...] Les dirigeants du Ritsu, se rendirent en toute hâte à Kamakura ; arrivés là, ils se rendirent à la résidence de Hojo Nobutoki, seigneur de la province de Musashi. Ils lui dirent : "Si vous autorisez ce moine à rester sur notre île, il n'y aura bientôt plus un seul temple ou stupa debout, pas un seul moine ne sera épargné. Il prend les statues du bouddha Amida et les jette au feu ou dans la rivière.
[...] Les bonzes du Nembutsu se réunirent à nouveau pour délibérer : "Nichiren, l'ennemi du bouddha Amida, qui calomnie le moine Shan-tao et le saint Honen a été exilé sur notre île pour avoir encouru la disgrâce des autorités. Allons-nous accepter qu'il soit gracié et qu'il retourne chez lui vivant   ? "
[...] Apprenant cela, des moines du Nembutsu, du Ritsu, du Shingon de la ville de Ko dans la région d'Echigo, et du temple Zenko-ji de la région de Shinano se rassemblèrent pour se concerter. "Quelle honte que les moines de Sado aient laissé Nichiren rentrer vivant ! En aucun cas nous ne devons le laisser passer près du temple Zenko-ji consacré au corps vivant du bouddha Amida."
[...] Ceux qu'égarent de mauvais amis tels que Honen, Kukai* et d'autres ennemis du Sutra du Lotus, et qui croient dans les sutra Amida ou Dainichi s'enfoncent toujours plus dans les flammes ou sombrent de plus en plus profondément dans l'eau. Comment pourraient-ils échapper aux souffrances  ?
Sur le comportement du Bouddha (
Minobu, 1276, à Konichi-ama)

De plus, les mots "terre de paix et de félicité", sont l'expression employée pour désigner les diverses Terres pures. Et le bouddha Amida dont il est question ici [dans le Sutra du Lotus] n'est pas le bouddha Amida mentionné dans le Sutra Kammuryoju. Ce dernier était à l'origine un moine nommé Hozo, ayant formulé quarante-huit voeux et un bouddha parvenu à l'illumination il y a de cela dix kalpas. Or le bouddha Amida mentionné dans l'enseignement théorique* du Sutra du Lotus était, lui, le neuvième des seize princes héritiers, fils du bouddha Daitsu Enchin, un bouddha Amida qui fit le serment solennel de propager le Sutra du Lotus. Et le bouddha Amida mentionné dans l'enseignement essentiel* est une émanation du Bouddha Shakyamuni. C'est pourquoi on lit dans le commentaire : " Cette appellation d'Amida ne désigne pas la personne mentionnée dans le Sutra Kammuryoju et dans d'autres sutras."
Parvenir directement à la bodhéité grâce au Sutradu Lotus (Minobu, mars 1277   ? à Myoho-ama)

Il n'y a pas de plus grande tromperie au monde que la statue du bouddha Amida enchâssée de nos jours au temple Zenko-ji et que l'on fait passer pour l'objet de vénération originel.
[...] Toutefois, d'après le Nihon Shoki (Chroniques du Japon), la statue envoyée par le roi était celle de Shakyamuni. Il est concevable que, avec l'émergence de l'école Jodo, la statue d'origine ait été remplacée par une statue du bouddha Amida.
[...] L'image du bouddha introduite au Japon en provenance du royaume de Paekche était celle du Bouddha Shakyamuni. Pourtant les moines d'autres écoles mentent maintenant aux Japonais en leur disant que c'était celle d'Amida. Autrement dit, ils ont substitué Amida au Bouddha Shakyamuni.
Le guide suprême du monde
(Minobu, le 25 juin 1277, à Shijo Kingo)

On lit dans le Sutra du Lotus : "Maintenant ce monde des trois plans est tout entier mon domaine. Les êtres vivants qui s'y trouvent sont tous mes enfants."(réf.) Si ce passage des écritures est exact, le seigneur Shakyamuni est le père et la mère, le maître et le souverain de tous les habitants du Japon. Le bouddha Amida ne possède pas ces trois vertus. Pourtant, vous négligez le bouddha doté des trois vertus, et invoquez le nom d'un autre bouddha, jour et nuit, matin et soir, soixante ou quatre-vingt mille fois par jour. N'est-ce pas agir d'une manière contraire à la piété filiale  ? C'est le Bouddha Shakyamuni lui-même qui enseigna que le vœu originel d'Amida avait été de sauver tous les êtres humains ; mais, pour finir, il revint sur ce qu'il avait dit et déclara : "Je suis le seul à pouvoir les sauver." Par la suite, il n'enseigna jamais qu'il pouvait y avoir deux ou trois bouddhas capables de sauver les êtres humains. Personne n'a deux pères ou deux mères. Quel sutra désigne Amida comme le père de ce pays  ? Quel traité dit qu'il en est la mère  ? Des enseignements du Nembutsu comme le Sutra Kammuryoju ont été exposés de manière provisoire, en préparation du Sutra du Lotus. Ils sont comme un échafaudage utilisé pour construire une pagode. Certains pensent que, parce que tous deux font partie du bouddhisme, leur seule différence réside dans le fait que les uns furent exposés avant les autres ; mais ils partent de prémisses totalement erronées. C'est aussi stupide que de vouloir conserver l'échafaudage même lorsque la pagode est entièrement construite, ou de dire que les étoiles sont plus brillantes que le soleil.
Lettre de pétition de Yorimoto (Minobu, le 25 juin 1277, requête au seigneur Ema au nom de Shijo Kingo)

C'est pourquoi, même si tous les habitants du Japon servaient le Bouddha Shakyamuni avec autant de respect qu'ils en manifestent actuellement à l'égard du bouddha Amida, parce qu'ils le placeraient sur le même plan qu'un autre bouddha et le traiteraient de la même manière, ils commettraient encore une grave erreur. Par exemple, si quelqu'un, alors même que son propre dirigeant est un homme sage, se mettait au service du roi d'un autre pays, et si, bien que vivant au Japon, il rendait hommage au roi de Chine ou de Koguryo en négligeant le souverain du Japon, pourrait-on le considérer comme un bon sujet du grand roi de son pays  ? [...] Et que dire alors des moines du Japon, qui, tous sans exception, ont reçu la tonsure en tant que disciples du Bouddha Shakyamuni ! La robe qu'ils portent, ils ne l'ont pas revêtue en tant que disciples du bouddha Amida. Pourtant, on ne trouve pas une seule salle consacrée dans leurs temples au Bouddha Shakyamuni, pas une où la méditation du Sutra du Lotus soit pratiquée, où une image peinte ou sculptée de Shakyamuni soit enchâssée. Ils ne possèdent pas un seul exemplaire du Sutra du Lotus et négligent le Bouddha Shakyamuni pourtant doté des trois vertus. Mais dans tout le pays, dans chaque district, chaque village et chaque foyer, ils érigent plus de statues qu'il n'y a d'habitants, à l'image du bouddha Amida qui ne possède pourtant aucune de ces trois vertus ; et tous psalmodient le nom du bouddha Amida, à l'exclusion de tout autre, soixante mille ou quatre-vingt mille fois par jour.
Réponse à Yasaburo (Minobu, le 4 août 1277 à Saito Yasaburo)

Question : L'ouvrage de Zhiyi*, intitulé Maka Shikan décrit le pratiquant marchant autour d’une statue du bouddha Amida comme objet de vénération lorsqu’il pratique la deuxième des quatre méditations (shishu-sanmai, chaturdhyana)
Réponse : Cela n’est absolument pas fondé sur ma réflexion personnelle. C’est fondé sur les enseignements du Sutra du Lotus, mentionnés plus haut, et sur l’interprétation de Zhiyi*. Quant au point douteux selon lequel le bouddha Amida est l’objet de vénération lorsqu'on on pratique les quatre niveaux de méditation d’après le Maka Shikan, c’est parce que le bouddha Amida est regardé comme l’objet de vénération seulement quand on pratique la "méditation assise continuelle pendant une période de 90 jours (joza-sanmai)", "la méditation active continuelle pendant une période de 90 jours", pendant laquelle le pratiquant marche autour de la statue du bouddha Amida en invocant son nom (nembutsu) et en se le remémorant (jogyo-sanmai), et " la méditation sur la réalité" (higyo-hiza-sanmai) dans une posture non spécifiée pour une période de temps non spécifiée. Ce sont trois des quatre niveaux de méditation concentrée (samadhi*) de l’école Tendai.
[...] Les prières secrètes de l’école Shingon étaient les suivantes : (...) 9) Rokuji ho (Nom en six caractères du bouddha Amida).
Honzonmondosho ( Minobu,  septembre 1278 à Joken-bo)

Mais au cœur des enseignements bouddhiques règne la plus grande confusion. Les adeptes de l'école de la Terre pure prennent le bouddha Amida comme objet de culte, les tenants du Shingon vénèrent le bouddha Vairocana*, tandis que les pratiquants du Zen, sans égard ni pour les sutras ni pour les bouddhas, révèrent Bodhidharma. Quant aux adhérents des autres écoles, ils sont pour la plupart influencés par les adeptes du Nembutsu et les défenseurs du Shingon, et les suivent.
[...] Ils abandonnent le Bouddha Shakyamuni, souverain, maître et parent de notre monde présent. Ils prient pour s'évader vers un autre monde, à dix milliards de mondes d'ici, vers le domaine du bouddha Amida qui leur est pourtant totalement étranger. Ce bouddha Amida n'est ni notre parent, ni notre souverain, ni notre maître. Il est seulement quelqu'un qui, dans un certain sutra, a formulé 48 vœux fallacieux.
L'enseignement selon l'esprit du Bouddha (Minobu, 2 mai 1279, à Niike Saemon-no-jo)

Ceux qui ont fait construire par milliers de temples au Japon ne savaient pas qu'ils auraient dû prendre pour objet de vénération le Bouddha de l'enseignement essentiel* accompagné des Quatre bodhisattva. Même le prince Shotoku, lorsqu'il fit construire l'ancien temple Shitenno-ji, le premier temple bouddhique au Japon, prit pour objet de culte le bouddha Amida accompagné de bodhisattva comme Kannon, en y ajoutant des images des quatre Rois du Ciel.
Sur l'établissement des Quatre Bodhisattva (Minobu, 17 mai 1279 à Toki Jonin)

Il [Nichiren] est la personne qu'hommes et femmes haïssent le plus. Car, malgré le grand nombre de provinces et d'habitants du Japon, tous récitent d'un même coeur Namu Amida Butsu. Ils ont pris le bouddha Amida pour objet de culte, rejettent totalement les neuf autres directions et ne rêvent que de l'ouest..
Lettre à Akimoto (Minobu, le 27 janvier 1280, à Akimoto Taro Hyoe-no jo)

De nos jours, la plupart des gens, sages aussi bien qu'ignorants, vous diront que le grand bodhisattva Hachiman est une émanation du bouddha Amida, et cette affirmation n'est pas sans fondement. Certains documents de la période de Nara et de la période Heian, ainsi que des oracles du bodhisattva Hachiman lui-même, l'identifient au bouddha Amida. Cela vient de personnes qui, dans leur cœur, sont des croyants du Nembutsu. C'est comme confondre une pierre rouge avec une pépite d'or ou prendre une souche d'arbre pour un lièvre.
[...] Mais le fait le plus étonnant, au Japon, est que ses habitants, nés dans un pays qui a des liens avec le Bouddha Shakyamuni, abandonnent ce bouddha et, tous sans exception, deviennent des fidèles du bouddha Amida. Ils abandonnent Shakyamuni avec qui ils ont un lien profond et vénèrent le bouddha Amida avec qui ils n'en ont aucun. De plus, ils ont pris le jour du décès du Bouddha Shakyamuni, qui est comme leur père, pour en faire le jour de la mort du bouddha Amida ; et ils ont attribué le jour de la naissance de Shakyamuni au bouddhaYakushi*. Même quand ils donnent l'apparence de vénérer le grand bodhisattva Hachiman, ils prétendent que sa véritable identité est celle du bouddha Amida.
Sur le Bodhisattva Hachiman (Minobu, décembre 1280, à Nichigen-nyo, l'épouse de Shijo Kingo)

 

Voir également : amidisme, Nembutsu, Honen, Jodo, dix-huitième voeu

 
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