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Extraits de gosho sur

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Nembutsu
 

L'invocation du nom du bouddha Amida a du pouvoir tant que le Sutra du Lotus n'est pas propagé, mais une fois connue l'invocation de Nam Myoho Renge Kyo, le Nembutsu sera comme un chien reculant devant un lion ou comme la lumière des étoiles pâlissant lorsque le soleil arrive.
[...] Plus de la moitié de la population a déjà été emportée par la mort, et pas une seule famille n'est épargnée par le malheur. Cependant, beaucoup mettent tout leur espoir dans le "sabre tranchant" du bouddha Amida, psalmodiant le nom de ce seigneur du paradis de l'Ouest.
Rissho Ankoku Ron
(Kamakura, juillet 1260) 
[Une grande partie du Rissho ankoku ron est consacrée à la réfutation de l'amidisme].

Le moment est venu de largement propager Myoho Renge Kyo. Comprendre cela, c'est comprendre le temps. Mais au Japon, à notre époque, des maîtres exhortent à abandonner la pratique du Sutra du Lotus pour se consacrer exclusivement à l'invocation du nom du bouddha Amida. Certains enseignent les préceptes du Hinayana, et parlent avec mépris des grands moines du Mont Hiei tandis que d'autres font état d'une vérité particulière (note) qui leur aurait été transmise en dehors des sutras, dénigrant le Véritable Dharma du Sutra du Lotus.
L'enseignement, les capacités, le temps et le pays (Izu, 10 février 1262 (  ? )

L'éminent moine Honen rassembla les passages les plus importants des divers sutras et propagea la doctrine de la dévotion exclusive à la pratique du Nembutsu. En particulier, les voeux originels du bouddha Amida surpassent, en valeur et en importance, ceux de tous les autres bouddhas. Du premier voeu - que les trois mauvaises voies n'existent plus sur sa Terre - jusqu'au dernier - que les bodhisattvas puissent parvenir aux trois sortes de perception - tous les voeux compatissants du bouddha Amida méritent une grande reconnaissance. Mais son dix-huitième voeu nous concerne tout particulièrement. De plus, même ceux qui ont commis les dix mauvaises actions ou les cinq forfaits ne sont pas exclus ; et aucune discrimination ne doit être faite entre ceux qui n'ont récité le Nembutsu qu'une fois et ceux qui l'ont beaucoup récité. Pour cette raison, le pays entier, du souverain au petit peuple, place cette école au-dessus de toutes les autres. Et l'on ne compte plus le nombre de personnes qui ont obtenu de renaître dans la Terre pure grâce à lui ! "
[...] Shandao écrivit un commentaire énumérant cinq sortes de pratiques incorrectes que les pratiquants du Nembutsu devraient rejeter. A propos de ces pratiques incorrectes, il est dit dans le Senchaku Shu. En ce qui concerne la première des cinq pratiques incorrectes, celle de lire et de réciter, il Shandao] déclare que, à l'exception de la récitation du Sutra Kammuryoju et des autres sutras de la Terre pure, adhérer à tout autre sutra, qu'il soit mahayana ou hinayana, exotérique ou ésotérique, tout comme le lire et le réciter, doit être considéré comme une pratique incorrecte (...) En ce qui concerne la troisième des pratiques incorrectes, celle de rendre un culte, il déclare que, à l'exception du culte rendu au bouddha Amida, adresser des prières ou manifester son respect à tout autre bouddha, bodhisattva ou divinité des mondes humains ou célestes, doit être considéré comme une pratique incorrecte. En ce qui concerne la quatrième des pratiques incorrectes, celle de l'invocation, il déclare que, à l'exception de l'invocation du nom du bouddha Amida, invoquer le nom de tout autre bouddha, bodhisattva ou divinité des mondes humains ou célestes, doit être considéré comme une pratique incorrecte. Pour ce qui est de la cinquième des pratiques incorrectes, celle de l'éloge et des offrandes, il déclare que, exceptés les éloges et les offrandes adressés au bouddha Amida, les éloges et offrandes adressés à tout autre bouddha, bodhisattva ou divinité des mondes humains ou célestes doivent être considérés comme une pratique incorrecte."
[...] De nouveau, dans le passage concernant la quatrième sorte de pratiques incorrectes, celle de l'invocation d'un nom, sont mentionnés certains noms de bouddha et de bodhisattva qu'un pratiquant du Nembutsu ne devrait pas invoquer. Les noms qu'il doit invoquer sont ceux du bouddha Amida et de ses deux honorables acolytes. Les noms qu'il ne doit pas invoquer sont ceux de Shakyamuni, Yakushi*, Vairocana, et autres bouddhas ; ceux de Jizo, Fugen, Manjushri, les divinités Nitten, Gatten et des étoiles ; les divinités des sanctuaires d'Izu et de Hakone, des sanctuaires de Mishima, Kumano et Haguro ; [...] Dans le passage concernant la cinquième des pratiques incorrectes, celle des éloges et des offrandes, les croyants du Nembutsu sont invités à faire des offrandes au bouddha Amida et aux deux bodhisattvas qui l'assistent. Mais s'ils offrent, ne serait-ce qu'un peu d'encens ou quelques fleurs aux bouddhas, bodhisattvas, dieux célestes et divinités bienveillantes, si louables que soient les mérites acquis par leur pratique du Nembutsu, en raison de l'erreur qu'ils auront commise, ils seront condamnés au même sort que ceux dont la pratique est incorrecte. Pourtant, quand je regarde autour de moi, je vois les croyants du Nembutsu rendre visite aux divers sanctuaires, offrir des banderoles de papier ou de tissu, ou pénétrer dans divers temples bouddhiques et s'incliner avec respect. En cela également ils vont à l'encontre des instructions de leurs maîtres. Si vous doutez de ce que j'affirme, examinez le texte du Senchaku Shu. Il est très clair sur ces points.
Conversation entre un sage et un ignorant (1265 (  ? ) à un samouraï (  ? )

Et pourtant, nous voyons que, dans le pays tout entier, les femmes ne récitent pas Namu Myoho Renge Kyo. Au contraire, elles font confiance à des ouvrages tels que le Sutra Muryoju ou le Sutra Kammuryoju qui ne pourront jamais conduire à la Terre pure ou à la bodhéité. Elles psalmodient le nom du bouddha Amida soixante mille ou cent mille fois par jour. Amida est bien le nom d'un bouddha et l'invoquer peut sembler une pratique louable. Mais, parce que les femmes qui le font s'appuient sur des sutrsa qui dénient aux femmes la possibilité d'atteindre la bodhéité, c'est en fait comme si elles se bornaient à compter les richesses des autres.
[...] Les femmes qui ont foi dans le Sutra du Lotus devraient réciter Namu Myoho Renge Kyo soixante mille, cent mille, ou même dix millions de fois par jour ; ensuite, s'il leur reste encore du temps, elles peuvent, à l'occasion, murmurer le nom d'Amida ou de tout autre bouddha. Mais les femmes, de nos jours, passent leur vie à réciter sans cesse le nom d'Amida et à se préoccuper du Nembutsu.
Le Daimoku du Sutra du Lotus
(
1266 à une femme d'Amatsu)

Le Bouddha affirme ici que ceux qui, à notre époque, se font moines et sombrent dans l'insouciance et la paresse furent des disciples des six maîtres non bouddhistes du temps du Bouddha. Les disciples de Honen, qui se disent adeptes de l'école du Nembutsu, non seulement éloignent leurs adeptes du Sutra du Lotus en leur disant de "le rejeter, le fermer, l'ignorer et l'abandonner", mais leur conseillent d'invoquer uniquement le nom d'Amida, un bouddha mentionné dans les enseignements provisoires.
La Lettre de Sado (
Sado, 20 mars 1272, à Toki Jonin)

On peut bien dire d'un caillou que c'est une pierre précieuse, mais cela n'en fait pas pour autant une pierre précieuse. On peut bien dire d'une pierre précieuse qu'elle est un caillou, elle n'en reste pas moins une pierre précieuse. A notre époque, les doctrines du Nembutsu et des autres écoles basées sur les sutras provisoires sont toutes comme des cailloux. Les gens peuvent bien dire que l'enseignement du Nembutsu est l'égal du Sutra du Lotus, cela ne le rend pas tel pour autant. Et ils peuvent décrier le Sutra du Lotus, cela n'a pas plus d'effet sur lui que l'appellation de caillou n'en a sur une pierre précieuse.
La Loi de Causalité de la Vie (
Sado, avril 1272 à Nichigennyo)

Moi, Nichiren, je ne suis pas digne d'être appelé Pratiquant du Sutra du Lotus, ni de faire partie des membres du Sangha. J'ai même, à un moment donné, fait comme les gens de mon époque et invoqué le nom du bouddha Amida.
La voix pure et portant loin (Sado, septembre 1272, à Shijo Kingo)

Le Bouddha Shakyamuni, Zhiyi, Saicho, ou Nichiren et ses disciples pourraient-ils être des adeptes des écoles Nembutsu, Shingon, Zen, Ritsu ou autres  ? Pourrait-on appeler le Sutra du Lotus enseignement provisoire, et le Sutra Amida et d'autres pourraient-ils être le Sutra du Lotus  ? Cela ne pourrait jamais être, même si l'Ouest se changeait en Est et l'Est en Ouest
[...] Les Japonais de notre époque sont unanimes sur ce point : ils pensent que, puisque tous les véhicules sont inclus dans le Véhicule suprême, aucun enseignement n'est supérieur ou inférieur, superficiel ou profond mais que tous sont égaux au Sutra du Lotus. D'où la croyance que répéter l'invocation du Nembutsu, pratiquer l'ésotérisme Shingon, ou la méditation Zen, enseigner et réciter n'importe quel sutra ou le nom de n'importe quel bouddha ou bodhisattva équivaut à suivre le Sutra du Lotus. Mais je répète que cela est faux.
La Pratique telle que le Bouddha l'enseigne (mai 1273 à plusieurs de ses disciples)

Demandez-leur si, parmi les trois sutra de l'école Jodo, il existe des passages pour étayer les principes qu'ils défendent. Chacun révère le Nembutsu. Mais, là encore, demandez-leur s'il existe un enseignement qui offre une base littérale solide pour cette pratique de l'invocation du nom du bouddha Amida.
Enseignement, pratique et preuve (Minobu, 1274   ? à Sammi-bo)

Empli d'admiration respectueuse, Yi-long fit ce serment : "A dater de ce jour, jamais plus je ne calligraphierai un seul caractère d'écrits non bouddhiques." Son attitude était identique à celle du bodhisattva Vasubandhu jurant de ne plus jamais réciter les sutras du Hinayana, ou celle de Nichiren déclarant qu'il ne réciterait jamais plus le nom du bouddha Amida.
Lettre à Horen (Minobu, avril 1275 à Soya Kyoshin)

Mais les gens suivent les enseignements d'hommes comme Shandao et Honen, qui furent possédés par le Roi-Démon du sixième Ciel. Les pratiquants du Nembutsu bâtissent des temples au bouddha Amida dans tout le pays. Dans chaque province, dans chaque village, dans chaque hameau, ils construisent des salles de pratique consacrées au bouddha Amida. Chacun peint ou sculpte en bois l'image du bouddha Amida pour l'enchâsser dans sa propre maison. Toutes les bouches prononcent son nom. Certains récitent le Nembutsu à voix haute, dix mille fois, soixante mille fois par jour. Et des personnes d'une certaine sagesse s'empressent de les encourager à ces pratiques. C'est comme de l'herbe sèche jetée dans un feu ou un vent soufflant de plus en plus fort pour faire des vagues de plus en plus hautes. Les habitants de ce pays sont tous, sans aucune exception, les disciples ou les sujets du Bouddha Shakyamuni. Ainsi, ceux qui ne peignent ni ne sculptent l'image d'Amida ou d'un autre bouddha que Shakyamuni, et qui ne psalmodient pas le nom d'Amida peuvent bien être des personnes mauvaises, mais concrètement ils n'ont rien fait pour rejeter le Bouddha Shakyamuni. Tandis que vénérer exclusivement le bouddha Amida, c'est déjà clairement manifester son abandon du Bouddha Shakyamuni. Ceux qui récitent cette vaine et stérile invocation du Nembutsu, voilà les personnes véritablement mauvaises. Ce bouddha qui n'est ni leur père, ni leur mère, ni leur souverain, ni leur maître, ils le traitent avec autant de tendresse qu'une épouse bien-aimée. Dans le même temps ils abandonnent Shakyamuni, notre véritable souverain, parent et maître éveillé.
Lettre au nyudo d'Ichinosawa (Minobu, le 8 mai 1275, à l'épouse du nyudo d'Ichinosawa)

Ce que l'on appelle Nembutsu est un mantra, une psalmodie du titre, basé sur les sutras Muryogi, Kammuryoju et Amida qui sont des sutras du Mahayana provisoire*. Si le mantra des sutras du Mahayana provisoire* est largement répandu et propagé, n'est ce pas un prélude à la propagation du daimoku du Sutra du Mahayana définitif*  ? Ceux qui ont l'esprit de recherche devraient réfléchir avec soin à cela. Si les sutras provisoires sont largement propagés, le Sutra définitif le sera aussi nécessairement. Si le daimoku des sutras provisoires se propage de tous côtés, le daimoku du Sutra définitif se répandra aussi de tous côtés.
[...]
Nagarjuna, dans le Jujubibasha Ron et le moine Tan-luan appellent ces enseignements : "la voie de la pratique difficile" ; Daochuo déclare que pas une seule personne ne peut parvenir à l'Éveil grâce à eux et Shandao dit de même : "Pas une seule personne sur mille." Il affirme que lorsque le Dharma pur aura disparu, le Grand Dharma pur, constitué par les trois sutras de la Terre pure et la récitation exclusive du nom d'Amida, apparaîtra, et que parmi ceux qui la pratiqueront, même s'ils sont mauvais et ignorants, "dix sur dix, cent sur cent renaîtront sur la Terre pure." C'est le sens de la phrase : "la doctrine de la Terre pure est la seule voie qui mène au salut."
[...] Les trois difficultés importantes dont je parlais plus tôt consistent en l'école Nembutsu, l'école Zen et l'école Shingon. L'école Nembutsu, pour commencer, a envahi le Japon tout entier et l'invocation du bouddha Amida se retrouve comme une chanson sur les lèvres des Quatre congrégations.
[...] Et pourtant, parmi tous les bouddhas, il n'en est pas un seul qui soit plus respecté ou dont le nom soit plus souvent invoqué que le bouddha Amida. Cette pratique du Nembutsu fut propagée par Genshin dans son ouvrage le Ojo yoshu (L'Essentiel pour renaître dans la Terre pure), après quoi un tiers de la population du Japon se mit à pratiquer le Nembutsu. Et quand Honen écrivit le Senchaku Shu, tous les Japonais sans exception sont devenus adeptes du Nembutsu. Ainsi, ceux qui récitent le nom du bouddha Amida aujourd'hui ne sont aucunement les disciples d'une seule personne. Ce que l'on appelle Nembutsu est une récitation du Titre basée sur les sutras Muryoju, Kammuryoju et Amida qui sont des sutras du Mahayana provisoire*. Si le daimoku des sutras du Mahayana provisoire* est largement répandu et propagé de tous côtés, c'est sans doute un prélude à la propagation du Titre du Sutra du Mahayana définitif*, n'est-ce pas  ? Ceux qui ont l'esprit de recherche devraient réfléchir avec soin à cela. Si les sutras provisoires sont largement propagés, le Sutra définitif le sera aussi nécessairement. Si la récitation du Titre des sutras provisoires se propage de tous côtés, le daimoku du Sutra définitif se répandra aussi de tous côtés.
Le choix en fonction du temps
(
Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui) 

De tels événements, ainsi que les persécutions que vous avez subies, peuvent finalement être attribués au fait que le souverain de ce pays est devenu un ennemi du Sutra du Lotus. Son opposition a été suscitée par les moines hostiles au Dharma qui suivent les préceptes du Hinayana ou les doctrines du Nembutsu ou du Shingon.
Lettre aux Frères (
Minobu, 16 décembre 1275 aux frères Ikegami)

Les enseignements des huit et neuf écoles diffèrent les uns des autres, mais, d'un point de vue général, nous voyons que, dans la majorité des cas, les fondateurs et maîtres de ces écoles ont récité le nom du bouddha Amida. Viennent ensuite, par ordre d'importance, ceux qui récitèrent le nom du bodhisattva Kannon, ceux qui invoquèrent le nom du Bouddha Shakyamuni, suivis par ceux qui psalmodièrent le nom de Vairocana, de Yakushi* ou d'un autre bouddha. Mais, pour une raison quelconque, aucun d'eux n'a jamais récité le Titre du Sutra du Lotus, le coeur même et l'essence de l'enseignement dispensé par le Bouddha tout au long de sa vie.
Lettre à Myomitsu Shonin (Minobu, le 5ème jour du 3ème mois intercalaire 1276 à Myomitsu Shonin)

Nous prîmes cette route et vers midi nous arrivâmes à Echi. Nous nous rendîmes à la résidence de Homma Rokuro Zaemon. Là, je commandai du saké et en offris aux soldats. Quand vint pour eux le moment de partir, certains dirent, en joignant les mains et en inclinant la tête de la façon la plus respectueuse : "Nous ne savions absolument pas qui vous étiez. Nous vous détestions uniquement parce que l'on nous avait dit que vous calomniiez le bouddha Amida que nous vénérons. Mais maintenant que nous avons vu votre noblesse de nos propres yeux, nous allons abandonner le Nembutsu que nous pratiquons depuis si longtemps." Certains allèrent même jusqu'à sortir leur chapelet Nembutsu de son étui et à le jeter au loin. D'autres firent serment de ne jamais plus pratiquer le Nembutsu.
[...] des centaines de leurs disciples s'étaient réunis pour décider de mon sort. L'un d'eux aurait déclaré : "Le moine Nichiren, ennemi déclaré du bouddha Amida et mauvais ami du peuple tout entier, a été envoyé dans cette province. Nous le savons, rares sont ceux qui, ayant été exilés sur cette île, ont survécu. Et aucun survivant n'est jamais rentré chez lui. Personne ne sera condamné pour avoir tué un banni.
Les laïcs criaient avec haine : "Le voilà, cet ennemi du bouddha Amida dont on nous a tant parlé ! " Le tonnerre de leurs voix chargées d'insultes aurait pu faire trembler la terre. Je les laissai s'époumoner un instant, puis leur dis finalement : "Que tout le monde se calme ! Vous êtes tous venus ici à Sado pour un débat. Les insultes n'ont aucune utilité." Homma et ses compagnons approuvèrent, certains d'entre eux attrapèrent par le col les moines du Nembutsu qui vociféraient et les repoussèrent plus loin.
[...] Les moines entreprirent d'exposer leurs doctrines, tirées du Maka Shikan, du Shingon et du Nembutsu. Je contre-attaquai, leur faisant confirmer leurs propos, puis leur posant à mon tour des questions précises. Ils parvinrent tout juste à répondre un ou deux mots, puis tous se turent, dans l'impasse. Ils étaient bien inférieurs à leurs collègues de Kamakura. Vous pouvez imaginer le débat : je réfutai leurs arguments aussi facilement qu'une épée acérée tranche un melon, ou qu'un vent fort courbe les herbes. Non seulement ils connaissaient mal l'enseignement bouddhique, mais encore ils se contredisaient eux-mêmes
[...] Alors, les moines du Nembutsu se réunirent et se dirent : "Si nous laissons les choses continuer ainsi, nous allons mourir de faim. Déjà plus de la moitié des habitants de la région, autrefois nos fidèles, ont été convertis par ce moine. Par conséquent, si nous voulons survivre, nous devons à tout prix l'éliminer. Comment faire  ? " YuiAmidabutsu, qui dirigeait les moines du Nembutsu, ainsi que Dokan, un disciple de Ryokan et Shoyu-bo, dirigeants du Ritsu, se rendirent en toute hâte à Kamakura ; arrivés là, ils se rendirent à la résidence d'Hojo Nobutoki, seigneur de la province de Musashi. Ils lui dirent : "Si vous autorisez ce moine à rester sur notre île, il n'y aura bientôt plus un seul temple ou stupa debout, pas un seul moine ne sera épargné. Il prend les statues du bouddha Amida et les jette au feu ou dans la rivière. De jour comme de nuit, il grimpe au sommet des collines, fulmine contre Nitten et Gatten, et maudit le Régent. Sa voix retentit jusque dans les moindres recoins de la province."
[...] Les moines du Nembutsu se réunirent à nouveau pour délibérer : "Nichiren, l'ennemi du bouddha Amida, qui calomnie le moine Shandao et le saint Honen a été exilé sur notre île pour avoir encouru la disgrâce des autorités. Allons-nous accepter qu'il soit gracié et qu'il retourne chez lui vivant  ? "
Sur le comportement du Bouddha (Minobu, 1276, à Konichi-ama)

Les moines entreprirent d'exposer leurs doctrines, tirées du Maka Shikan, du Shingon et du Nembutsu. Je contre-attaquai, leur faisant confirmer leurs propos, puis leur posant à mon tour des questions précises. Ils parvinrent tout juste à répondre un ou deux mots, puis tous se turent, dans l'impasse. Ils étaient bien inférieurs à leurs collègues de Kamakura. Vous pouvez imaginer le débat : je réfutai leurs arguments aussi facilement qu'une épée acérée tranche un melon, ou qu'un vent fort courbe les herbes. Non seulement ils connaissaient mal l'enseignement bouddhique, mais encore ils se contredisaient eux-mêmes.
[...] Je discréditai le Nembutsu en affirmant que Shandao [le fondateur chinois de leur école] était fou lorsqu'il tomba d'un saule pleureur [en voulant se pendre parce qu'il aspirait à renaître dans une illusoire Terre pure après la mort].
Sur le comportement du Bouddha (Débat sur l'île de Sado) - 1276 à la veuve Konichi-ama

La plupart des gens pensent que ceux qui récitent Namu Amida Butsu au dernier moment de leur vie pourront renaître dans la Terre pure de la béatitude parfaite parceque ce sont les paroles d'or du Bouddha. Mais - et c'est un grand motif d'étonnement - Shakyamuni à plusieurs reprises est revenu sur cette affirmation et a déclaré : "[Pendant plus de quarante ans] je n'ai pas encore révélé la vérité"(réf.) et "En rejetant honnêtement les enseignements provisoires je révélerai la Voie ultime."(réf.)
L'enseignement pour l'époque des Derniers Jours du Dharma (Minobu, le 1er avril 1278, à Nanjo Tokimitu)

L'Ouest est celle des dix directions vers laquelle tous les Japonais se tournent (note). Parmi tous les bouddhas, le bouddha Amida est celui qu'ils révèrent ; parmi toutes les pratiques, c'est l'invocation du nom du bouddha Amida qu'ils choisissent. Certains s'appuient sur ces trois éléments tout en poursuivant d'autres pratiques, tandis que d'autres se consacrent exclusivement au Nembutsu. Quant à moi, pendant plus de vingt ans, depuis la cinquième année de l'ère Kencho (1253) (note) jusqu'à présent, j'ai entrepris de clarifier les enseignements exposés par le Bouddha de son vivant, en fonction de leur valeur relative, de leur séquence de propagation, et de leur profondeur ; et cela m'a conduit à affirmer la supériorité du daimoku du Sutra du Lotus sur la récitation du nom du bouddha Amida.
Grandes lignes du chapitre Zokurui et d'autres (Minobu, juin 1278, à Dame Nichinyo)

Mais toutes les femmes du Japon ont été abusées par des moines comme Shandao en Chine, ou Genshin*, Eikan et Honen au Japon, si bien que pas une d'elles dans le pays entier ne récite Namu Myoho Renge Kyo, [l'invocation] qu'elles devraient pourtant révérer plus que tout. Elles ne récitent que Namu Amida Butsu une fois, dix fois, cent mille milliards de fois, trente mille ou cent mille fois par jour. Leur vie durant, à chaque heure de la journée et de la nuit, elles ne font rien d'autre. Les femmes dotées d'un fort esprit de recherche, aussi bien que les femmes mauvaises, toutes s'appuient exclusivement sur le bouddha Amida.
[...] Ainsi, parmi toutes les femmes du Japon, il n'en est pas une qui agisse en accord avec l'esprit du Sutra du Lotus. Au lieu de réciter le Titre du Sutra du Lotus, ce qui est la meilleure façon de répondre à la bonté d'une mère, elles préfèrent penser au bouddha Amida. Et parce qu'elles ne comprennent pas que le Sutra du Lotus est fondamental, Amida ne peut leur être d'aucun secours. L'enseignement du Nembutsu est totalement incapable de conduire une femme au salut ; au contraire, il la précipitera inévitablement en enfer. Je me suis demandé de quelle manière on pouvait répondre à la bonté de sa mère. Réciter le nom du bouddha Amida est la cause qui la fera tomber dans l'enfer avici. Cette invocation ne fait pas partie des cinq forfaits, mais elle est encore plus grave. Assassiner son père et sa mère détruit leur corps physique mais ne les condamne pas à l'enfer avici dans leur vie prochaine.De nos jours, les femmes du Japon pourraient sans aucun doute atteindre la bodhéité grâce au Sutra du Lotus mais, ayant été abusées, elles ont entrepris de réciter exclusivement Namu Amida Butsu. Peut-être parce qu'en apparence cette action n'a rien de mauvais, elles se sont laissées tromper. Mais parce que [dans le Nembutsu ne se trouve pas la graine qui permet l'atteinte de la bodhéité, en le récitant, on ne pourra jamais devenir bouddha. En restant attaché au peu de bien que procure la récitation du nom d'Amida, on se prive du bien suprême qu'est la pratique du Sutra du Lotus. Ainsi, ce bien mineur du Nembutsu a des conséquences encore plus graves que les cinq forfaits.
Le sutra permettant véritablement d'honorer sa dette (Minobu, le 28 juillet 1278 à Sennichi-ama )

Ce bouddha Amida n'est ni notre parent, ni notre souverain, ni notre maître. Il est seulement quelqu'un qui, dans un certain sutra, a formulé 48 vœux fallacieux. Pourtant, des insensés, en croyant qu'il tiendra ses engagements, frappent le gong, comme pris de folie, dansent et trépignent en récitant le nom du bouddha Amida. Ils se sont détournés avec dégoût du monde de leurs parents, mais le bouddha Amida, malgré sa promesse de venir à leur rencontre, ne se manifeste toujours pas. Ils s'égarent, quelque part au ciel, dans un état indéterminé entre la mort et la vie, et, entraînés vers le bas par le karma d'opposition au Dharma, ils tombent dans la prison des trois mauvaises voies.
L'enseignement selon l'esprit du Bouddha (Minobu, 2 mai 1279, à Niike Saemon-no-jo) 

Mais je récite Namu Myoho Renge Kyo, que personne au Japon n'avait encore jamais récité au cours des plus de sept cents ans passés. Ensuite, j'ai déclaré que réciter le nom du bouddha Amida comme le font les gens, avec autant de respect qu'ils en auraient pour leurs parents, le soleil et la lune, ou leur seigneur, - en croyant avoir trouvé le bateau qui permet d'effectuer la traversée, l'eau qui étanche la soif, ou la nourriture qui apaise la faim - crée en réalité un karma qui les conduira à tomber dans l'enfer où ils souffriront sans répit.
[...] Dans le même temps, certains ont commencé à réciter Namu Myoho Renge Kyo, soit pour m'imiter, soit pour me ridiculiser, tantôt en donnant l'apparence de la foi, tantôt en voulant me dénigrer. Maintenant, une personne sur dix au Japon récite exclusivement Namu Myoho Renge Kyo. Parmi les neuf autres, certaines récitent à la fois le daimoku et le nom du bouddha Amida, d'autres pratiquent alternativement l'une ou l'autre de ces invocations, et d'autres encore récitent exclusivement le Nembutsu. Les gens de cette dernière catégorie me haïssent comme si j'étais l'ennemi de leurs parents ou de leur seigneur, ou leur ennemi juré depuis les existences passées.
Lettre au nyudo Nakaoki (Minobu, le 30 novembre 1279 au nyudo Nakaoki et à son épouse)

Ou encore, il est possible d'être cette sorte de pratiquant du Sutra du Lotus dont la bouche récite un instant Namu Myoho Renge Kyo, et l'instant d'après Namu Amida Butsu. C'est comme introduire des ordures dans du riz, ou y ajouter du sable et des cailloux. Contre cela, le Sutra du Lotus met en garde   : "en croyant et en pratiquant uniquement le Sutra du Mahayana, sans jamais accepter un seul vers des autres sutras."(réf.)
[...] Le principe de l'ensemencement, de la maturation et de la récolte de la graine est le cœur même et l'âme du Sutra du Lotus. Tous les bouddhas des trois phases de la vie et des dix directions sont immanquablement parvenus à la bodhéité grâce aux graines que sont les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo. Les mots Namu Amida Butsu ne sont aucunement les graines de la bodhéité, pas plus que les mantra dharani* ou les cinq préceptes.
[...] Il [Nichiren] est la personne qu'hommes et femmes haïssent le plus. Car, malgré le grand nombre de provinces et d'habitants du Japon, tous récitent d'un même coeur Namu Amida Butsu. Ils ont pris le bouddha Amida pour objet de culte, rejettent totalement les neuf autres directions et ne rêvent que de l'ouest.
[...] Ainsi, même ceux qui récitent le Sutra du Lotus, comme ceux qui pratiquent le Shingon, ceux qui observent les préceptes, les sages aussi bien que les ignorants - tous considèrent les autres pratiques comme secondaires et la récitation du Nembutsu comme essentielle. Ils croient qu'il n'existe pas d'autre façon d'expier leurs fautes que de réciter le nom du bouddha Amida. Ainsi certains le récitent 60 000 fois, 80 000 fois ou 480 000 fois tandis que d'autres le récitent 10 fois, 100 fois ou 1000 fois. Et dans ces conditions, moi, Nichiren, je suis le seul à déclarer que la récitation du nom du bouddha Amida conduit à l'enfer avici.
Lettre à Akimoto (Minobu, le 27 janvier 1280, à Akimoto Taro Hyoe-no jo)

De nos jours, ceux qui récitent Namu Amida Butsu se moquent de ceux qui récitent Namu Myoho Renge Kyo ou tentent de les égarer. C'est comme si le millet dénigrait le riz, ou comme si un fermier exprimait la haine de ses propres champs.Cela fait penser à des bandits qui, en l'absence d'un général en chef, croient que leurs raids nocturnes ou leurs actes de pillage resteront impunis ; ou à des taupes, qui, tant que le soleil ne s'est pas levé, se promènent sur le sol en se croyant en sécurité. Mais qu'apparaisse le commandant suprême ou le soleil, Namu Myoho Renge Kyo, ils disparaissent aussi rapidement que l'eau éteint des flammes furieuses, ou que des singes apeurés s'enfuient devant des chiens. De nos jours, quand ceux qui psalmodient Namu Amida Butsu entendent le son des voix récitant Namu Myoho Renge Kyo, leur visage perd ses couleurs et leurs yeux brûlent de colère, ils perdent la raison et ils tremblent de tout leur corps.
Chevaux blancs et cygnes blancs (Minobu, le 14 août 1280, à la dame d'Utsubusa)

Dans le Sutra Amida ainsi que dans d'autres sutras exposés par le Bouddha au cours des quarante et quelques premières années de son enseignement, il est dit que Shariputra acquit un grand mérite en récitant un million de fois le nom du bouddha Amida en l'espace de sept jours (note). Mais puisque ces sutras furent réfutés par la phrase : "Pendant quarante et quelques années le Bouddha n'a pas encore révélé la vérité"(réf.), cette pratique est devenue aussi inutile que de faire bouillir de l'eau pendant sept jours pour la jeter ensuite dans l'océan.
Le trésor d'un enfant dévoué à ses parents
(
Minobu, été 1280 à Sennichi-ama)

C'est grâce à l'échafaudage qu'une pagode peut être construite, mais personne n'aurait l'idée de démonter la pagode pour rendre un culte à l'échafaudage. Et pourtant, ceux qui recherchent la voie bouddhique, de nos jours, passent leur vie entière à réciter exclusivement le nom du bouddha Amida, sans réciter une seule fois Namu Myoho Renge Kyo. Ils sont comparables à des personnes qui démoliraient une pagode pour vénérer un échafaudage.
Réponse à la mère du seigneur d'Ueno (Minobu, octobre 1280 à la mère de Nanjo Tokimitsu )

 

Voir également : Amida, Honen, Jodo

 

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