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Extraits de gosho sur

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mauvaises voies

Après réflexion, je me considère comme chanceux d’être né dans le monde Saha, au Japon et d’avoir inopinément échappé aux trois mauvaises voies, sachant que nos chances de naître dans les mauvaises voies sont aussi grandes que le nombre de particules de poussières (kshana) contenues dans tous les mondes de l’univers, tandis que nos chances de naître dans le monde-état d'hommes sont aussi faibles que la quantité de terre pouvant tenir sur un ongle. Ceci étant dit, il n’y a pas de doute que dans mes vies futures, je risque d'être déchu de cette rare opportunité d’être né en tant qu’être humain au Japon, pour renaître dans les trois mauvaises voies. Les causes pour lesquelles les êtres humains chutent dans les trois mauvaises voies. Ils vont dans les mauvaises voies comme en enfer, pour des actes mauvais commis à l’égard de leur famille et parents ; pour le grave crime d’avoir tué des êtres vivants et d’autres actes brutaux ; pour avoir, en tant que gouvernant, commis la faute de négliger les douleurs du peuple ; pour avoir pris refuge dans des enseignements corrompus sans faire la distinction entre les Dharmas bouddhiques corrects ou incorrects, ou pour avoir été encouragés par des enseignants malfaisants.
Traité sur la protection de la nation (Kamakura, 1259)

Ce sutra existe bien dans le pays, mais les gouvernants n'ont jamais autorisé sa propagation. Leur coeur s'en détourne, et ils ne prennent aucun plaisir à entendre ses enseignements. Ils ne le servent pas, ne le respectent pas, ne l'admirent pas. Ils n'ont pas non plus l'intention d'accorder leur respect ou un soutien matériel aux quatre sortes de bouddhistes qui adhèrent au sutra. Il en résulte que nous, et la multitude des autres êtres célestes qui sont nos disciples, ne pouvons plus entendre les enseignements de ce profond et merveilleux Dharma. Ils nous ont privés de la douce rosée de ses mots et nous coupent du flot du Dharma correct, nous faisant perdre majesté et pouvoir. Ainsi, le nombre d'êtres dans les quatre mauvaises voies va en augmentant, tandis que ceux qui goûtent les états humain et céleste deviennent de plus en plus rares. Les hommes tombent dans le fleuve de la naissance et de la mort, tournant le dos à la voie du nirvana.
[...] On lit dans le Sutra du Nirvana : "bodhisattva, n'éprouvez aucune crainte en vos cœurs si vous vous trouvez, par exemple, en face d'éléphants sauvages. Mais de mauvais amis, voilà ce que vous devriez craindre  ! Si vous êtes tués par un éléphant sauvage, vous ne tomberez pas dans les trois mauvaises voies. Mais si de mauvais amis sont cause de votre mort, vous tomberez inévitablement dans ces trois mauvaises voies."
[...]  Selon le Sutra du Nirvana, il est autorisé de faire des dons à quelqu'un qui a commis une des cinq forfaits, mais pas à ceux qui s'opposent au Dharma, celui qui tue, ne serait-ce qu'une fourmi, tombera dans l'une des trois mauvaises voies, mais celui qui contribue à empêcher l'opposition au Dharma atteindra l'état de non régression.
Rissho Ankoku ron (Kamakura-Matsubagayatsu, juillet 1260)

Pour quelle raison agit-il ainsi  ? Il semblerait que ses intrigues aient pour but ultime d'empêcher le Bouddha d'enseigner le Sutra du Lotus. Il est en effet dans la nature de ce Roi-Démon du sixième Ciel de se réjouir du spectacle d'une personne prisonnière des trois mauvaises voies, et de se désoler d'en voir d'autres créer le karma qui conduit dans les trois bonnes voies. Plus encore qu'il regrette de voir certains former le karma qui les mène aux trois bonnes voies, il s'attriste d'en voir d'autres aspirer aux trois véhicules. Sa haine à l'encontre de ceux qui créent le karma de devenir bouddha est encore plus grande qu'envers ceux qui s'efforcent d'atteindre les trois véhicules, et il saisit toutes les occasions possibles de leur barrer la route. Il sait que quiconque entend ne serait-ce qu'une phrase ou une stance du Sutra du Lotus atteindra immanquablement la bodhéité.
[...] Au contraire, les gens qui habitent notre monde ont été rejetés des Terres pures des dix directions. Ils ont commis les dix mauvaises actions, ou les cinq forfaits, calomnié les personnes de mérite et les sages, manqué à leur devoir envers leur père et leur mère, et n'ont pas respecté les moines. Pour toutes ces offenses, après être tombés pour d'innombrables kalpas dans les trois voies mauvaises, ils renaissent en ce monde saha.
Les quatre sortes de reconnaissance (Izu, le 16 janvier 1262 à Kudo Yoshitaka)

Il suffit de comprendre, une fois pour toutes, que même le remède du Dharma offert par les sutras Kegon*, Hodo* et Daibon ne peut pas guérir la maladie grave affligeant les personnes dans ces deux états d'auditeurs-shravakas et pratyekabuddhas. De plus, d'après les sutras exposés avant le Sutra du Lotus, même des personnes coupables, prisonnières des trois mauvaises voies, peuvent être des bodhisattvas [et sont par conséquent capables d'atteindre la bodhéité], mais cette capacité n'est pas reconnue aux personnes des deux véhicules.
[...] Si nous doutons de la force du Bouddha quand il dit : "Je suis le seul à pouvoir les sauver", si nous nous méfions de la corde tendue par le Sutra du Lotus qui affirme qu'il est possible de "trouver l'accès par la foi"(réf.), si nous refusons de réciter le Dharma Merveilleux qui garantit que "cela [l'atteinte de la bodhéité] ne fait aucun doute"(réf.), alors, le pouvoir du Bouddha ne pourra pas nous atteindre et il nous sera impossible de gravir la falaise de l'Éveil. Le manque de foi est la faiblesse fondamentale qui précipite une personne en enfer. C'est pourquoi on lit dans le Sutra du Lotus : "Ceux qui céderont au doute, et qui n'auront pas la foi, tomberont inévitablement dans les mauvaises voies."(réf.)
Questions et réponses sur la pratique du Sutra du Lotus (Kamakura ? mars 1263 ? à Nichiji ?)

Au cours des époques du Dharma correct et du Dharma formel, les cinq impuretés sont apparues et se sont développées de plus en plus, et à l'époque des Derniers jours du Dharma, elles pullulent. Elles font rage, non seulement comme des lames gigantesques qui, poussées par l'ouragan, viennent s'écraser sur le rivage, mais comme d'énormes vagues s'attaquant l'une l'autre. L'impureté de la pensée est telle que, une fois passées les époques du Dharma correct et du Dharma formel, en transmettant un enseignement mineur erroné, les hommes détruisent le Dharma d'une vérité insondable. Et ceux qui tombent dans les voies mauvaises parce que leur conception du bouddhisme est erronée sont encore plus nombreux que ceux qui y tombent pour avoir commis des crimes dans la société.
Encouragements à une personne malade (décembre 1264, à Nanjo Hyoe Shichiro)

Il n'est pas concevable qu'un homme ou une femme ayant récité ne serait-ce qu'un seul mot du Sutra du Lotus puissent tomber dans les voies mauvaises pour avoir commis les dix mauvaises actions, les cinq forfaits, les quatre transgressions majeures ou d'innombrables autres graves méfaits. Même si le soleil et la lune cessaient de se lever à l'Est, même si la terre entière chavirait, même s'il n'y avait plus ni flux ni reflux dans les marées de l'immense océan, même si une pierre brisée en morceaux parvenait à se reconstituer, ou même si les cours d'eau et les rivières cessaient de se jeter dans la mer, quelles que soient les fautes qu'elle ait pu commettre en ce monde, il serait impossible qu'une femme qui a foi dans le Sutra du Lotus sombre dans les voies mauvaises. Si une pratiquante du Sutra du Lotus, en rétribution de sa jalousie, de son mauvais caractère ou de son avidité, tombait un jour dans les voies mauvaises, le Bouddha Shakyamuni, le bouddha Taho et les bouddhas des dix directions seraient instantanément coupables d'avoir brisé le serment, qu'ils respectent depuis d'innombrables kalpas majeurs, de ne jamais proférer un seul mensonge.
Sur la récitation des chapitres Hoben et Juryo (Kamakura - 1264, à la femme de Hiki Daigaku Saburo Yoshimoto)

L'ignorant : Sans comprendre que le temps passe aussi rapidement qu'un poulain blanc entraperçu par la fente d'un mur (note), aussi ignorants que des moutons conduits à l'abattoir, désespérément prisonniers de notre besoin de nourriture et de vêtements, nous tombons sans y prendre garde dans les filets de la célébrité et du profit et, pour finir, nous ne rentrons au village des trois mauvaises voies qui nous est familier que pour reprendre aussitôt la route, renaissant, vie après vie, dans les six voies de l'existence. Comment une personne sensible pourrait-elle ne pas déplorer un tel état de choses, ou manquer d'en éprouver de la tristesse ?
[...] L'autre : L'éminent moine Honen rassembla les passages les plus importants des divers sutras et propagea la doctrine de la dévotion exclusive à la pratique du Nembutsu. En particulier, les voeux originels du bouddha Amida surpassent, en valeur et en importance, ceux de tous les autres bouddhas. Du premier voeu - que les trois mauvaises voies n'existent plus sur sa Terre (note) - jusqu'au dernier - que les bodhisattvas puissent parvenir aux trois sortes de perception (note) - tous les voeux compatissants du bouddha Amida méritent une grande reconnaissance. Mais son dix-huitième voeu (note) nous concerne tout particulièrement.
Conversation entre un sage et un ignorant (1265 ? à un samouraï ? )

Par contre, Mahakashyapa et Shariputra manquaient de connaissances mais ils avaient la foi et c'est pourquoi le Bouddha leur prédit qu'ils deviendraient des bouddhas appelés Lumière-éclatante et Fleur-lumineuse. Le Bouddha enseigna : "Ceux qui laissent naître le doute et ne parviennent pas à croire tomberont inévitablement dans les voies mauvaises."(réf.) Tout cela s'applique à ceux qui ont des connaissances sans avoir la foi. Mais les lettrés de notre époque demandent : "Simplement par la foi, sans comprendre et seulement en récitant Namu Myoho Renge Kyo, comment est-il possible d'éviter les voies mauvaises  ? " Si les sutras disent vrai, ces lettrés eux-mêmes pourront difficilement éviter de tomber dans la grande citadelle de l'enfer avici.
[...] Question : Sans comprendre le sens du Sutra du Lotus mais simplement en récitant les cinq ou sept caractères Na Mu Myo Ho Ren Ge Kyo une fois par jour, une fois par mois, ou seulement une fois par an, une fois tous les dix ans, une fois dans une vie, est-il possible de ne pas être attiré par le mal, grave ou bénin, de ne pas s'engager dans les quatre mauvaises voies et d'atteindre l'étape de non régression ? Réponse : Oui, c'est possible. Question : On peut crier "Au feu, au feu"  ! mais, tant que l'on n'a pas touché la flamme, on ne se brûle pas. On peut dire De l'eau, de l'eau, mais, tant que l'on n'en boit pas, on ne peut pas étancher sa soif. En récitant seulement le daimoku, Namu Myoho Renge Kyo, sans en comprendre le sens, peut-on échapper aux voies mauvaises ? Réponse : Lorsque l'on joue d'un koto dont l'une des cordes est en boyau de lion, toutes les autres cordes cassent. Et il suffit d'entendre les mots "prunelle aigre" pour que la salive vienne à la bouche. Si même dans le monde ordinaire se produisent des phénomènes aussi mystérieux, érieux encore est tout ce qui se rattache au Sutra du Lotus !
[...] On rapporte que des perroquets, simplement en répétant les Quatre Nobles Vérités du Hinayana, renaquirent au ciel (note) et des hommes, uniquement pour avoir vénéré les Trois trésors, échappèrent à un poisson énorme et dangereux (note). Le daimoku du Sutra du Lotus est encore plus puissant parce qu'il est le coeur même des 80000 enseignements sacrés et l'oeil des innombrables bouddhas. Comment douter du fait que l'on puisse en le récitant échapper aux quatre mauvaises voies ?
Le Daimoku du Sutra du Lotus (1266 à une femme d'Amatsu)

Même si vous êtes tué par un éléphant sauvage, vous ne tomberez pas dans les trois mauvaises voies. Mais si vous êtes tué par un mauvais ami, vous tomberez inévitablement dans les mauvaises voies. Un éléphant sauvage n'est un danger que pour votre corps alors qu'un mauvais ami est un danger pour le Dharma bénéfique."(réf.)
Réponse à Hoshina Goro Taro (5 décembre 1267 à Hoshina)

C'est en tant que pratiquant du Sutra du Lotus que j'ai rencontré ces grandes persécutions et je n'en éprouve pas la moindre rancoeur. Il ne pourrait y avoir de vie plus heureuse que la mienne, même au terme d'innombrables répétitions du cycle de la naissance et de la mort. J'aurais pu rester dans les trois ou quatre mauvaises voies. Mais maintenant, à ma grande joie, je suis certain de rompre le cycle des souffrances de la vie et de la mort pour atteindre la bodhéité.
Les désirs mènent à l'Éveil (Sado, le 2 mai 1272 ; à Shijo Kingo)

Ce monde Saha est le plus bas de tous les mondes des dix directions. Par rapport à tous ces mondes sa position est comparable à celle d'une prison dans un pays. Tous ceux qui, dans tous les mondes des dix directions, ont commis l'une ou l'autre des dix mauvaises actions, des cinq forfaits, qui ont commis la lourde offense de s'opposer au Dharma correct ou d'autres crimes graves et qui ont été chassés de ces mondes par les divers bouddhas, ont été rassemblés ici, sur cette terre Saha, par le Bouddha Shakyamuni. Ces gens, ayant expié leurs crimes après être tombés dans les trois mauvaises voies et dans l'enfer avici, ont pu renaître dans les mondes des hommes et le monde du ciel. Mais, parce que certains vestiges de leurs crimes demeurent, ils sont facilement enclins à dénigrer le Dharma correct et à parler avec mépris de personnes de sagesse, commettant ainsi de nouvelles offenses au Dharma.
[...] En ce qui me concerne, pour m'acquitter de ma dette envers mon ancien maître Dozen-bo, j'ai voulu propager les enseignements du Bouddha au Mont Kiyosumi et conduire mon maître Dozen-bo à l'Éveil. Mais c'est un homme de peu de sagesse, plutôt ignorant, et de plus, qui pratique le Nembutsu. Il me paraissait peu probable qu'il puisse échapper aux trois mauvaises voies. En outre, il ne tient aucun compte des conseils de Nichiren.
Le savant maître Chan-wou-wei (Kamakura, 1270 à Joken-bo et Gijo-bo)

Les fervents adeptes des enseignements non bouddhiques observent les cinq préceptes et les dix préceptes du bien, pratiquent une forme élémentaire de méditation et, s'élevant à travers les mondes de la forme et du sans forme, s'imaginent avoir atteint le nirvana lorsqu'ils parviennent au plus haut niveau du monde des trois plans. Mais bien qu'ils aient grimpé ainsi, petit à petit, comme des chenilles, ils retombent du niveau le plus haut et se retrouvent au contraire dans les trois mauvaises voies. Pas un seul ne parvient à se maintenir au niveau du Ciel*, malgré leur conviction qu'une fois ce stade atteint, il est impossible de régresser. Chacun d'eux adhère aux doctrines enseignées par son maître, et les pratique exclusivement.
[...] Il est dit dans le Sutra Vimalakirti : "Ceux qui vous font des offrandes ne cultivent aucunement le champ de leur bonne fortune. Au contraire, ceux qui vous apportent leur soutien tomberont dans les trois mauvaises voies." Ce passage indique que les personnes dans les mondes-états des hommes et du ciel qui soutiennent des moines tels que Mahakashyapa et Shariputra tomberont invariablement dans les trois mauvaises voies.
[...] D'ici cinq cents ou mille ans, il sera difficile de trouver même une seule personne qui croie dans le Dharma correct. Ceux qui tomberont dans les mauvaises voies parce qu'ils auront commis des crimes occuperont aussi peu d'espace que les grains de poussière qui tiennent sur un ongle, mais ceux qui tomberont dans ces mêmes voies pour s'être opposés au Dharma bouddhique seront assez nombreux pour peupler les dix directions. Les moines tomberont plus nombreux dans les mauvaises voies que les laïcs et les nonnes plus que les femmes laïques.
[...] Ainsi, pendant d'innombrables vies, les hommes ont été trompés, plus souvent qu'il n'y a de grains de sable dans le Gange, jusqu'à abandonner leur foi dans le Sutra du Lotus pour tomber dans les enseignements du Mahayana provisoire*, puis abandonner ces derniers pour tomber dans les enseignements du Hinayana, et finalement abandonner même ceux-là pour tomber dans les enseignements et écrits non bouddhiques. Je comprends bien comment, en définitive, les hommes en sont venus à tomber dans les mauvaises voies.
[...] Même si maintenant je dois affronter des épreuves à la limite du supportable, je me réjouis en pensant que, grâce à elles, à l'avenir, j'éviterai les mauvaises voies.
[...] La première de ces grandes épreuves est celle décrite dans le Sutra Vimalakirti, lorsque le Bouddha s'adressa aux disciples shravakas en ces termes : "Ceux qui vous font des offrandes ne cultivent pour eux-mêmes aucun champ de bonne fortune. Ceux qui vous accordent leur soutien tomberont au contraire dans les trois mauvaises voies."
Le principe [de la rétribution karmique s'exerce dans les dix mondes-états, il] s'exerce même dans l'état de bouddha. Même si quelqu'un tue quantité de personnes, au Japon, en Chine et dans tous les pays, s'il ne commet aucun des cinq forfaits et ne s'oppose pas au Dharma, il ne tombera pas dans l'enfer avici. Mais il renaîtra dans les mauvaises voies et en restera prisonnier pendant d'innombrables années. [...] 2 Même si quelqu'un tue quantité de personnes, au Japon, en Chine et dans tous les pays, s'il ne commet aucun des cinq forfaits et ne s'oppose pas au Dharma, il ne tombera pas dans l'enfer avici. Mais il renaîtra dans les mauvaises voies et en restera prisonnier pendant d'innombrables années. Même si l'on observe de nombreux préceptes et si l'on accomplit quantité de bonnes actions, si l'on agit ainsi avec un esprit qui n'est pas totalement dirigé vers le bien, on ne peut pas renaître au ciel, dans le monde de la forme [où les êtres sont libérés des désirs].
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

A moins que j'appartienne à la troisième et la moins élevée des trois catégories de disciples du bouddha Daitsu. Il est impossible de sonder la profondeur de son propre karma. Il faut chauffer et marteler le fer pour forger un bon sabre. Les sages et les saints sont mis à l'épreuve par la calomnie. Mon exil actuel n'est dû à aucun crime. Il a pour seul but de me permettre d'effacer en cette vie les lourdes offenses au Dharma que j'ai commises par le passé et de me libérer des trois voies mauvaises dans la vie prochaine.
La Lettre de Sado (Sado, 20 mars 1272, à Toki Jonin)

Il est dit dans le Sutra du Nirvana  : "Bodhisattva, ce ne sont pas les éléphants sauvages qui sont le plus à craindre, ce sont les mauvais amis  ! Si vous mourez tués par un éléphant sauvage, vous ne tomberez pas dans les trois mauvaises voies. Mais si vous mourez en suivant un mauvais ami, vous êtes assurés d'y tomber." Et dans le Sutra du Lotus on lit  : "En cette époque mauvaise, il y aura des moines à la sagesse frelatée et au cœur plein de ruse et de fausseté."(réf.)
Réponse à Sairen-bo (Sado, le 13 avril 1272, à Sairenbo Nichijo)

De Kamakura, dans la province de Sagami, à l'île de Sado dans la province du nord, il y a plus de mille ri à parcourir, en traversant de très hautes montagnes et une mer démontée. Le vent et la pluie y sont violents et imprévisibles. Des pillards guettent dans la montagne et les pirates sont nombreux en mer. Les gens que l'on rencontre dans les auberges ou les relais, tout au long du chemin, sont aussi féroces que des tigres ou des chiens et vous avez dû vous croire condamnée aux souffrances des trois mauvaises voies. De plus, nous vivons dans une époque troublée. Depuis l'année dernière, le pays est empli de rebelles, et finalement, le onzième jour du deuxième mois de cette année, une bataille a éclaté.
Lettre à Nichimyo Shonin (Sado, le 25 mai 1272 à Nichimyo, mère de Oto Gozen)

Vous faites partie d'une famille de guerriers, vous êtes un homme mauvais qui vivez jour et nuit dans un monde de tueries. Puisque vous n'avez, jusqu'à présent, quitté ni votre foyer [pour entrer dans la vie religieuse] ni votre métier de guerrier [dans la société], comment pourriez-vous échapper aux trois mauvaises voies  ? Vous devriez sérieusement y réfléchir.
Réponse au seigneur Hakiri Saburo (Sado, 3 août 1273 à Hakiri Sanenaga)

Le plus précieux des trésors, pour les êtres sensitifs, n'est autre que la vie elle-même. Ceux qui ôtent la vie sont condamnés à tomber dans les trois mauvaises voies. C'est pourquoi les Rois-faisant-tourner-la-roue observent, comme le premier des dix préceptes de bien, le précepte de "ne pas tuer". Le Bouddha instaura les cinq préceptes au début des sutras du Hinayana, et il fit de l'interdiction de tuer le premier d'entre eux. Dans le Sutra Bommo, le Bouddha fit aussi de l'injonction à "ne pas tuer" le premier des dix préceptes majeurs du bouddhisme Mahayana.
Faire connaître cet enseignement à votre seigneur (Minobu, 9e mois de 1274 à Shijo Kingo)

Les tenants du Ritsu transgressent les préceptes avec autant de violence qu'une montagne s'effondre ou qu'une rivière déborde. Loin de pouvoir atteindre la bodhéité, ils ne pourront même pas renaître dans les mondes-états des hommes ou du ciel. Le Grand-maître* Zhanlan* a dit  : "Ceux qui observent ne serait-ce qu'un précepte pourront renaître en tant qu'être humain, mais ceux qui transgressent ne serait-ce qu'un précepte, tomberont dans les trois mauvaises voies. (réf.)
[...] Vous devriez leur demander : "Qui, parmi les disciples de Ryokan de l'école Ritsu, observe ne serait-ce qu'un seul des préceptes énoncés dans les sutras Saiho, Shobonen et autres  ? Qui observe véritablement un seul des préceptes enseignés dans les sutras Agama* et dans divers sutras du Mahayana et du Hinayana  ? Il ne fait aucun doute qu'ils sont destinés à tomber dans les trois mauvaises voies ou dans l'enfer avici. Comme c'est regrettable pour eux  ! " Et vous devriez ensuite leur citer l'explication donnée dans le chapitre Hoto* (XI) du véritable sens de "l'observance des préceptes (note)".
[...] Les adeptes des autres écoles essaieront peut-être de vous contredire en citant le passage du Daichido Ron* dans lequel il est dit : "Ceux qui dénigrent l'enseignement des autres par attachement au leur, même s'ils observent les préceptes, ne pourront manquer de tomber dans les voies mauvaises." Demandez-leur alors s'ils savent dans quel but cette phrase fut écrite [dans le Daichido Ron* de Nagarjuna]  ? Nagarjuna aurait-il pu ignorer la gravité du crime de calomnier l'enseignement définitif (jikkyo) par attachement à des enseignements provisoires, alors qu'il déclara : "Les autres sutras ne sont pas des enseignements implicites. Seul le Sutra du Lotus est implicite". Il affirma aussi que le Sutra du Lotus était le seul à planter la graine de la bodhéité, le comparant à un grand médecin. Se pourrait-il que, par la suite, il soit revenu sur cette affirmation en disant : "Ceux qui dénigrent l'enseignement des autres par attachement au leur, même s'ils observent les préceptes, ne pourront manquer de tomber dans les voies mauvaises"  ?
[...] Ajoutez  : "Ne suivez-vous pas vous-mêmes ceux qui "ne peuvent manquer de tomber dans les voies mauvaises"  ? Ne serez-vous pas au nombre des personnes qui devront subir les souffrances de l'enfer à l'avenir pendant d'innombrables kalpas  ? Comme c'est regrettable !
Enseignement, pratique et preuve (Minobu, 1274 ? à Sammi-bo)

A la lumière de tout cela, on pourrait dire que chaque matin lorsque vous récitez le Jigage, moine Horen, ce sont des caractères dorés qui sortent de votre bouche. Ils sont au nombre de 510, et chacun d'eux se change en soleil, et chacun de ces soleils se change en un Bouddha Shakyamuni. Il émane de ces bouddhas une lumière éclatante qui illumine toute la Terre et qui éclaire les trois voies mauvaises ainsi que la grande citadelle de l'enfer avici.
Lettre à Horen (Minobu, avril 1275 à Soya Kyoshin)

Mais la plupart du temps le Hinayana fut préféré au Mahayana, les sutras provisoires obscurcirent et firent disparaître le Sutra de l'enseignement définitif (jikkyo). Une grande confusion régnait au sein du bouddhisme. Par conséquent, le nombre de personnes qui parvinrent à l'Éveil diminua considérablement tandis que d'innombrables autres, bien que pratiquant le bouddhisme, tombèrent dans les voies mauvaises.
[...] Il (Saicho) découvrit de nombreuses différences entre les commentaires des maîtres de ces écoles et les sutras et traités sur lesquels ils s'appuyaient, ainsi que quantité d'interprétations arbitraires. Il devint clair à ses yeux que ceux qui croiraient de tels enseignements tomberaient tous dans les voies mauvaises.
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

De plus, si le Bouddha n'était pas apparu en ce monde, alors, dans tout le système de mondes majeur, à l'exception de Shariputra et de Mahakashyapa, tous les êtres humains auraient sombré dans les trois mauvaises voies. Mais, grâce au fort lien créé avec le Bouddha, de très nombreuses personnes ont pu atteindre la bodhéité. Même des personnes aussi mauvaises que le roi Ajatashatru ou Angulimala, dont on pouvait penser qu'elles n'atteindraient jamais l'Éveil mais tomberaient inévitablement dans l'enfer avici, purent atteindre la bodhéité en rencontrant un grand homme, le vénéré Bouddha Shakyamuni.
Mais parce que Kukai*, Ennin* et Enchin se trompèrent quant aux mérites relatifs des écoles Shingon et Tendai, les habitants du Japon ont été, en cette vie même, attaqués par un pays étranger, et dans leur prochaine vie, ils tomberont dans les mauvaises voies.
[...] L'effondrement de la Chine, tout comme l'inévitable chute de ses habitants dans les mauvaises voies, résultent également des erreurs de Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra*.
La prière pour la pluie des trois maîtres du Tripitaka (Minobu, 22 juin 1275 au nyudo Nishiyama)

Dans le septième volume, il est écrit  : "Pendant mille kalpas, dans l'enfer avici ils endurèrent grands supplices et tourments. Dans le troisième volume, on lit  : "Ceux qui ont erré dans les mauvaises voies pendant la durée de sanzen jintengo* "(note)  ; et le sixième volume fait allusion à "Ceux qui restèrent submergés par la souffrance pour la durée de gohyaku jintengo*". (réf.) Il est dit dans le Sutra du Nirvana  : "Si vous êtes tué par un éléphant sauvage, vous ne tomberez pas dans les trois mauvaises voies, mais, si de mauvais amis sont cause de votre mort, vous tomberez inévitablement dans ces trois mauvaises voies."
La question à approfondir jour et nuit (Minobu, 28 août 1275  ? , Toki Jonin)

Notre monde est le domaine du Démon du sixième Ciel. Ses habitants sont liés à ce Roi-Démon depuis le temps sans commencement. Il a non seulement construit une prison de vingt-cinq royaumes (note) dans les Six voies afin d'y enfermer toute l'humanité, mais il a aussi mis des fers aux pieds des femmes et enfants, et pris parents et souverains dans des filets qui obscurcissent le ciel. Pour masquer la nature de bouddha qui est la véritable nature humaine, il incite les hommes à boire le vin de l'avarice, de l'orgueil-colère et de la stupidité, et ne leur donne à manger que des mets empoisonnés qui les laissent prostrés sur le sol des trois mauvaises voies. Quand il se trouve par hasard que l'un d'entre eux a l'esprit de recherche, s'il se sent impuissant à faire tomber un croyant du Sutra du Lotus dans le mal, il essaie de l'abuser progressivement en l'attirant par ruse vers le Sutra Kegon*, qui ressemble au Sutra du Lotus.
[...] La phrase : "Si vous tombez sous leur influence, vous serez entraînés dans les mauvaises voies" ne fait pas seulement référence aux trois voies mauvaises, mais aussi aux mondes-états des hommes et du ciel, et plus généralement à l'ensemble des neuf états.
Lettre aux Frères (Minobu, 16 décembre 1275 aux frères Ikegami)

A propos de la nonne de la famille du seigneur (note) : étant une femme de peu de discernement, elle aura probablement pris pour vérité des sottises dites sur un ton menaçant. Malgré tout, parce qu'elle néglige sa dette de reconnaissance, je crains qu'elle ne tombe dans les mauvaises voies dans la vie prochaine. Pourtant, je lui suis reconnaissant de son attitude envers mes parents, et je prie donc pour la sauver de ce destin.
Moines du temple Seicho-ji (Minobu, le 11 janvier 1276 aux moines du temple Seicho-ji)

Un moine qui avait volé du millet renaquit sous forme de boeuf pendant cinq cents vies consécutives (note). Une personne, pour avoir volé de l'avoine, est tombée dans les trois mauvaises voies. Plus de quatre-vingt mille rois, y compris Rama, Batsuda, Birushin, Nagosa, Katei, Bishakya, Gakko, Komyo, Nikko, Ai et Jitanin, accédèrent tous au trône en assassinant leur père (note). Parce qu'ils ne parvinrent pas à rencontrer de bons amis bouddhiques, ils ne purent pas expier leurs crimes et tombèrent dans l'enfer avici.
Lettre à Konichi-bo (Minobu, mars 1276 à la veuve Konichi, mère de Yashiro)

Il constata également à regret que, bien que les enseignements sacrés du Bouddha aient été propagés à travers toute la Chine, ils n'avaient pas su apporter de bienfaits à ses habitants mais les avaient, au contraire, égarés dans les mauvaises voies de l'existence. Il en conclut que cela était dû aux erreurs de ceux qui les avaient enseignés.
[...] En effet, Jizang était une personne qui détruisait le Sutra du Lotus. Aussi, lorsque, après avoir été vaincu par le Grand-maître* Zhiyi* [au cours d'un débat], il se mit à son service, Jizang n'enseigna plus le Sutra du Lotus. Il déclara : "Je ne peux plus l'enseigner. Si je le faisais, je retomberais inévitablement dans les mauvaises voies." Et, pendant sept années, il fit de son propre corps un pont (note). Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)

Même lorsqu'une personne est de condition modeste, si sa sagesse est, si peu que ce soit, supérieure à la vôtre, il faut l'interroger sur le Sutra. Mais les hommes de notre époque mauvaise sont si arrogants, si imbus de leurs interprétations personnelles et si attachés à la renommée et à la fortune qu'ils craignent de s'attirer le mépris des autres en devenant les disciples d'une personne de position modeste et en apprenant d'elle. Ils ne parviennent pas à se détacher de leurs conceptions erronées et semblent condamnés à tomber dans les voies mauvaises.
[...] Le Bouddha enseigna que, à l'époque des Derniers jours du Dharma, des moines et des nonnes comparables à des chiens seraient aussi nombreux que les grains de sable du Gange. Il voulait dire par là que les moines et les nonnes de cette époque ne se préoccuperont que de leur renommée et de leur profit. Parce qu'ils revêtiront la robe des religieux, ils auront l'apparence de vrais moines et nonnes. Mais, dans leur coeur, ils cacheront l'épée de la rancune et des préjugés, colportant sans cesse auprès de leurs bienfaiteurs de multiples calomnies dans le but de les écarter des religieux des autres écoles. C'est de cette manière qu'ils s'efforcent de conserver pour eux-mêmes leurs bienfaiteurs et d'empêcher les autres moines et nonnes de les approcher. Ils sont comme des chiens à la porte d'une maison où on les nourrit, grognant et attaquant si un autre chien s'approche de leur pitance. Les moines et les nonnes de ce genre tomberont tous dans les mauvaises voies.
Les quatorze oppositions (Minobu, fin 1276, au nyudo Matsuno Rokuro Zaemon)

Le Bouddha médita pendant trois semaines, puis, pendant plus de quarante ans, élargit les capacités des êtres humains et les prépara, avant d'exposer finalement ce Dharma Merveilleux. C'est pourquoi il dit : "Si j'avais fait uniquement l'éloge du Véhicule du Bouddha, les êtres humains, enlisés dans le malheur, auraient été incapables de croire en ce Dharma. Et en s'y opposant, ils seraient tombés dans les trois mauvaises voies." (réf.)
Parvenir directement à la bodhéité grâce au Sutra du Lotus (Minobu, mars 1277 ? à Myoho-ama)

Et de nombreux maîtres de notre époque se sont laissés tromper par l'introduction de l'ouvrage de Genshin* Ojo yoshu (L'Essentiel pour renaître dans la Terre pure), qui les a conduits à perdre le véritable esprit de recherche. Ils se sont détournés du Sutra du Lotus pour aller vers les enseignements provisoires liés au culte d'Amida. Ils font partie de ceux qui "préfèrent ce qui est petit à ce qui est grand." (note) A en juger par les exemples du passé, ils tomberont probablement dans les trois mauvaises voies pour y souffrir à l'avenir pendant d'innombrables kalpas. Ce sont des personnes de ce genre que décrit le passage d'un écrit de Zhiyi* : "La rencontre d'un mauvais ami leur fait perdre leur véritable esprit de recherche."
Les Quatre Etapes de la foi (Minobu ; 10 avril 1277 (  ? ) à Toki Jonin)

Je n'avais pas l'intention de vous parler de cette manière ; mais, moi non plus, je ne peux ignorer la mise en garde du Bouddha - celui qui, voyant un moine égaré conduire les autres en enfer par ses enseignements nuisibles, omet de faire des remontrances à ce moine et d'exposer ses erreurs, devient lui-même un ennemi du bouddhisme. De plus, je souffre à l'idée que tous ceux, nobles ou gens du peuple, qui écoutent votre enseignement tomberont dans les voies mauvaises. Voilà pourquoi je vous parle ainsi.
[...] Quelle n'est pas ma tristesse de voir mon seigneur, envers qui ma dette est si grande, se laisser abuser par les tenants d'enseignements nuisibles, et courir le danger de tomber dans les voies mauvaises  ! Parce que le roi Ajatashatru prit pour guides Devadatta et les six maîtres non bouddhistes, et parce qu'il s'opposa à Shakyamuni, Maître de la doctrine, tous les sujets du royaume de Magadha devinrent des ennemis du bouddhisme, et les 580 000 membres du clan royal furent hostiles aux disciples du Bouddha
Lettre de pétition de Yorimoto (Minobu, le 25 juin 1277, requête au seigneur Ema au nom de Shijo Kingo)

Il est pourtant bien dit, en effet, dans les commentaires sur la partie du Hokke Mongu* traitant du chapitre Juryo* (XVI) dans le 9e volume du Hokke Mongu Ki*  : "Du passage "Pas une personne, s'étant libérée de l'éphémère..." jusqu'au passage "les enseignements éphémères du passé furent exposés pour accéder à la vérités", [le sens de ce texte est bien que] la libération du monde des trois plans au moyen des enseignements provisoires doit être appelée une libération éphémère. Pas une personne des trois véhicules ne peut manquer d'être libérée du monde des trois plans ; pas un seul être dans les mondes-états des hommes et du ciel ne peut manquer de sortir des trois mauvaises voies. Toutefois, ils ne sont tous parvenus qu'à une "libération éphémère."
[...] Si tel est le cas, ni les adeptes de l'école Kegon s'appuyant sur le Sutra Kegon ; ni ceux de l'école Hosso qui se réfèrent au Sutra Jimmitsu* ; ni ceux de l'école Sanron, fondée sur les sutras Hannya*  ; ni ceux de l'école Shingon qui part du Sutra Vairocana*  ; ni ceux de l'école de la Terre pure, qui révèrent le Sutra Kammuryoju ; ni ceux de l'école Zen, ayant pour origine le Sutra Ryoga ; ni les adeptes des diverses autres écoles fondées sur leurs sutras respectifs - quand bien même ils liraient et réciteraient les sutras sur lesquels s'appuie leur école aussi rigoureusement qu'on le leur enseigne, - aucun d'eux ne pourra se libérer du monde des trois plans ni échapper aux trois mauvaises voies. Et encore moins ceux qui affirment que ces sutras sont les véritables enseignements et les proclament supérieurs au Sutra du Lotus  ! Ils sont comparables à ces personnes qui, de rage, crachent vers le ciel ou essaient d'agriper la terre à mains nues.
Le troisième enseignement (Minobu, 1er octobre 1277, à Toki Jonin)

L'époque est différente, mais le principe du Sutra du Lotus est immuable. Récemment, Hojo Yoshimasa, seigneur de la province de Musashi, abandonna son vaste territoire et ses nombreux sujets pour se retirer des affaires du monde. Si vous cherchez les faveurs de votre père par intérêt pour un petit domaine privé, si, par manque de foi, vous tombez dans les mauvaises voies, il ne faudra pas me le reprocher à moi, Nichiren. Pourtant, malgré cet avertissement, je sens que cette fois-ci vous allez être vaincu [et abandonner votre pratique.]
Les Trois Obstacles et les Quatre Démons (Minobu, le 20 novembre 1277 à Hyoe no Sakan Munenaga)

Les adeptes de l'école Tendai ne comprennent pas cela et se laissent tromper par les maîtres du Shingon. Et les maîtres du Shingon eux-mêmes, ignorant les erreurs de leur propre école, continuent à élaborer en vain des théories erronées qui ne peuvent les conduire que dans les mauvaises voies de l'existence.
Lettre à Shomitsu-bo (Minobu, 1277 à Shomitsu-bo)

Dites aussi à l'épouse d'Ichinosawa nyudo, la nonne, que j'ai été peiné d'apprendre la mort de son mari. Mais je lui ai déjà dit très clairement ce que je pensais de son mari, et elle se souvient sans doute de mes paroles. Il avait beau avoir dans sa maison une salle consacrée au culte du bouddha Amida, ce bouddha n'est d'aucune aide aux ennemis du Sutra du Lotus. Au contraire, des personnes de ce genre sont des ennemis du bouddha Amida. Après sa mort, son mari est sans doute tombé dans les voies mauvaises, et quels profonds regrets il dut alors éprouver  ! C'est bien pitoyable !
Le sutra permettant véritablement d'honorer sa dette (Minobu, le 28 juillet 1278 à Sennichi-ama)

Pourtant, des insensés, en croyant qu'il tiendra ses engagements, frappent le gong, comme pris de folie, dansent et trépignent en récitant le nom du bouddha Amida. Ils se sont détournés avec dégoût du monde de leurs parents, mais le bouddha Amida, malgré sa promesse de venir à leur rencontre, ne se manifeste toujours pas. Ils s'égarent, quelque part au ciel, dans un état indéterminé entre la mort et la vie, et, entraînés vers le bas par le karma d'opposition au Dharma, ils tombent dans la prison des trois mauvaises voies. Alors, les effroyables démons gardiens de l'enfer se précipitent sur eux en jubilant, les ligotent et les soumettent à des tourments incessants.
Enseignement correspondant à l'esprit du Bouddha (Minobu, le 2 mai 1279, à Niike Saemon-no-jo)

Et même si l'on a la bonne fortune de rencontrer le Sutra du Lotus, il faut savoir qu'il est encore plus difficile de rencontrer le daimoku du Dharma Merveilleux, et de le réciter, aussi difficile que de trouver un creux [de taille convenable dans un morceau de bois de santal flottant]. Le grand océan est celui des souffrances de la vie et de la mort, et la tortue nous représente nous, simples mortels. Le fait qu'elle n'ait ni pattes ni nageoires est l'indication que nous n'avons créé la cause d'aucune bonne fortune ; que son ventre soit brûlant évoque les huit enfers brûlants auxquels nous mènent la colère et la rancune ; que son dos soit glacé est un rappel des huit enfers glaciaux dans lesquels nous précipitent l'avidité et la convoitise* ; qu'elle vive pendant mille ans au fond du grand océan illustre la très grande difficulté qu'ont les êtres humains à sortir, une fois qu'ils y sont tombés, des trois voies mauvaises ; qu'elle remonte à la surface de la mer une fois tous les mille ans symbolise la difficulté qu'il y a, ne serait-ce qu'une fois tout au long d'innombrables kalpas, à sortir des trois voies mauvaises et à naître sous forme humaine à la même époque que celle où le Bouddha Shakyamuni apparut en ce monde.
La tortue borgne et le bois de santal flottant (Minobu le 26 mars 1279 à la femme de Matsuno)

Ayant acquis la vision divine, il pouvait voir tout ce qui se passe dans l'ensemble d'un système majeur de mondes, avec autant de clarté que si cela se reflétait dans un miroir limpide. Son œil percevait ce qui a lieu sous la terre et il pouvait voir dans les trois mauvaises voies [les états d'enfer, d'avidité et d'animalité] aussi facilement que lorsque, les yeux posés sur l'eau gelée d'un étang, nous voyons les poissons nager sous la glace, éclairés par le soleil du matin. Ainsi, en baissant les yeux, il vit que sa mère était prisonnière du monde des esprits faméliques*.
[...] Pour quelle raison Maudgalyayana ne parvenait-il pas à sauver sa propre mère des souffrances  ? Parce qu'il avait foi dans les enseignements du bouddhisme hinayana et se consacrait à l'observance des deux cent cinquante préceptes. C'est pourquoi, dans le Sutra Vimalakirti [sutra Jomyo], le laïc Vimalakirti critique Maudgalyayana en disant : «Ceux qui vous font l'aumone tomberont dans les trois mauvaises voies.» Ce passage indique que, bien que le vénérable Maudgalyayana fut un homme du plus grand mérite observant les deux cent cinquante préceptes, ceux qui lui feraient des offrandes renaîtraient dans l'une des trois mauvaises voies. Et cela ne vaut pas pour le seul Maudgalyayana, mais pour tous les auditeurs-shravakas, et tous ceux qui, en cette époque des Derniers jours du Dharma, accordent la plus haute importance à l'observance des préceptes.
[...] Le vénérable Maudgalyayana eut foi dans le Sutra du Lotus, expression du bien suprême, si bien que non seulement il put lui-même atteindre la bodhéité mais il permit à son père et sa mère d'y parvenir aussi. Plus encore, ses ancêtres et descendants des sept générations précédentes et des sept générations suivantes, et même d'innombrables vies antérieures et à venir, aussi étonnant que cela puisse paraître, parvinrent à la bodhéité. De plus, leurs fils, leurs époux ou leurs épouses, leurs serviteurs, leurs soutiens et d'innombrables autres, non seulement s'échappèrent des trois mauvaises voies mais parvinrent tous à la première étape de sécurité, puis à la bodhéité, étape de l'illumination parfaite.
Sur les cérémonies d'urabon (Minobu, le 13 juillet 1279  ? (1277 ou 1280)

Les trois calamités frapperont, mois après mois, et les sept désastres apparaîtront, jour après jour. La famine se déclarera et le pays sera la proie des esprits faméliques*. Partout, les épidémies se succéderont, et le pays se changera en état d'enfer. La guerre y éclatera, et il deviendra le domaine des ashuras. Ignorant leur lien de parenté, frères et sœurs se prendront mutuellement pour mari et femme, et le pays deviendra le domaine de l'animalité. En pareil cas, ce n'est pas après la mort que l'on tombe dans les trois mauvaises voies, mais, de son vivant, on voit tomber le pays dans lequel on vit dans les quatre états les plus bas.
Lettre à Akimoto (Minobu, le 27 janvier 1280, à Akimo to)

Le Bouddha enseigna que quiconque ferait des dons à Mahakashyapa, Shariputra, Maudgalyayana et Subhuti, qui ne connaissaient pas encore le Sutra du Lotus, tomberait pour cela dans les trois mauvaises voies. Il déclara que ces Quatre grands disciples étaient plus vils que des chiens sauvages ou des chacals. Ils respectaient rigoureusement les Deux cent cinquante prescriptions bouddhiques, et leur observance des Trois mille caractéristiques était aussi parfaite que la lune au temps des moissons. Mais jusqu'à ce qu'ils adhèrent au Sutra du Lotus, ils n'étaient encore que des chiens sauvages aux yeux du Bouddha. Comparés à eux, nos moines actuels sont d'une bassesse qui défie toute description.
Lettre à Niike (Minobu, février 1280 à Niike Saemon no jo)

Il en va de même en bouddhisme. Les tenants des sutras Kegon*, Agama*, Hoto, Hannya*, Vairocana* et Amida considèrent le sutra qui fonde leur pratique comme le meilleur, sans se préoccuper de la position de supériorité ou d'infériorité relative des sutras. Ils disent : "Notre Sutra Amida est égal au Sutra du Lotus" ; ou bien : "Il lui est supérieur." Les autres adeptes d'une école particulière, en entendant ainsi faire l'éloge de leur sutra, y voient une raison de se réjouir. Mais, tout au contraire, cela constitue une faute grave, et les maîtres de ces écoles et leurs disciples tomberont, aussi rapidement qu'un jet de flèche, dans les mauvaises voies.
Réponse à la mère du seigneur d'Ueno (Minobu, octobre 1280 à la mère de Nanjo Tokimitsu)

Wu-long haïssait le bouddhisme et avait fait serment de ne jamais transcrire un seul passage de sutra. Peu avant de mourir, il tomba gravement malade. Sur son lit de mort, il dit à son fils  : "Mon enfant, tu me succéderas. Non seulement tu as hérité de mon talent mais tu es même meilleur calligraphe que moi. Quel que soit le moyen par lequel on tentera de t'y contraindre, ne copie jamais le Sutra du Lotus." Telles furent ses dernières volontés. Après quoi, le sang jaillit comme d'une source de ses cinq organes des sens, sa langue se fendit en huit morceaux, et son corps se disloqua dans les dix directions. Mais, sa famille ignorant les trois mauvaises voies, ne comprit pas que c'était un présage indiquant qu'il tomberait en enfer.
Wou-long et Yi-long (Minobu, 15 novembre 1281, à Ueno-ama Gozen, mère de Nanjo Tokimitsu)

Zhanlan* déclare  : "Celui qui est tombé au sol a besoin du sol pour se relever."(réf.) Une personne se relève toujours précisément là où elle est tombée. Ceux qui s'opposent au Sutra du Lotus tomberont dans les trois mauvaises voies, sur le sol des mondes-états des hommes ou du ciel, mais grâce au Sutra du Lotus, ils parviendront à la bodhéité.
La preuve du Sutra du Lotus (Minobu, 28 février 1282 à Nanjo Tokimitsu)

 

 

 

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