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Extraits de gosho sur |
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auditeurs-shravakas
- shomon |
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Dans
le troisième rouleau du Sutra
du Nirvana final, il est écrit : “Si je transmettais
le trésor du Dharma à Ananda
et aux nombreux moines, il ne persisterait pas longtemps. Pour quelle
raison ? Parce que tous les auditeurs et Mahakashyapa
sont impermanents. C’est comme un vieillard qui recevrait des dons.
Sachez que,
à l'époque où le Bouddha prêchait en fonction
de la capacité de ses divers auditeurs, il enseigna
pendant un certain temps les deux
méthodes de la méditation concentrée et de la
méditation sans concentration. La compréhension
des capacités n'est possible que lorsque c'est une personne sage
qui enseigne. Mais, même si l'on comprend les capacités de
ses auditeurs, il faut enseigner exclusivement le Sutra
du Lotus à ceux qui s'opposent au Dharma, afin qu'ils puissent créer avec lui un lien,
même d'opposition. Question : Je vous comprends quand vous dites que le Sutra du Lotus est
le premier de tous les sutras que le Bouddha "a enseignés,
enseigne et enseignera"(réf.).
Mais un Maître affirme que la phrase "en ces quarante et quelques
années, je n'ai pas encore révélé la vérité"(réf.)
s'adressait uniquement aux auditeurs-shravakas, à
qui le Sutra du Lotus permit de parvenir à la bodhéité.
Qu'elle ne s'applique pas aux bodhisattvas, qui avaient déjà
obtenu le bienfait de l'Éveil grâce
aux sutra enseignés avant le Sutra du Lotus. Quelle est
votre opinion à ce sujet ? Si, devant les images en bois ou peintes, on pose les
sutras
Agama*,
elles deviennent égales aux auditeurs-shravakas.
Si l’on pose les enseignements
communs hannya (tsukyo) exposés lors de différents
assemblées des périodes
Hodo et Hannya, ces images deviennent égales aux pratyekabuddhas.
Lorsque l'on
place un sutra Agama* devant un Bouddha sculpté ou peint, il devient l'équivalent
d'une personne dans l'état d'auditeur-shravaka.
Si l'on place devant ces représentations sculptées ou peintes
les sutras des enseignements
communs hannya exposés dans les diverses cérémonies
qui se tinrent aux périodes Hodo et Hannya, elles deviennent l'équivalent d'une personne dans
l'état de pratyekabuddha.
Ce passage
indique que même Shariputra, connu
pour sa grande sagesse, pour ce qui est du Sutra du Lotus, fut
capable d'y accéder par la foi et non par le pouvoir de sa sagesse
ou de sa compréhension. Par conséquent, ce doit être
encore plus vrai pour les autres auditeurs-shravakas. Quatre sortes
de personnes ont d'ordinaire de grandes difficultés à atteindre
la bodhéité. D'abord, celles chez qui domine la tendance
aux états d'auditeurs-shomon et de pratyekabuddhas ; en deuxième lieu, les icchantika ; troisièmement, celles qui sont attachées à la doctrine
du rien (note) ; et, quatrièmement, celles qui offensent le Dharma correct. Mais, grâce au Sutra du Lotus, toutes
ces personnes sont capables d'atteindre la bodhéité. Voilà
pourquoi on appelle le Sutra du Lotus Myo. Par exemple Shariputra,
bien qu'il soit parvenu à l'étape d'arhat,
se laissait parfois emporter par la colère. Pilindavasta,
bien que s'étant libéré des illusions
de la pensée et du désir, faisait encore preuve d'arrogance,
et Nanda, bien que s'étant
libéré des désirs sexuels, continuait à rechercher
le contact des femmes. Même ces disciples du Bouddha dans l'état
d'auditeurs-shravakas,
ayant éliminé les désirs, en conservaient des vestiges.
Pourrait-il en être autrement lorsqu'il s'agit de simples mortels ? On lit, dans
le troisième volume du Sutra du Lotus : "C'est comme
si quelqu'un, venant d'un pays de famine, tombait soudain sur un festin
digne d'un grand roi."(réf.)
Ce passage signifie que ces quatre
grands représentants du monde des auditeurs-shravakas
(note), de capacités
moyennes, n'avaient même pas entendu parler du mets de choix que
l'on appelle ghee jusqu'à ce
qu'ils rencontrent le Sutra du Lotus. Alors, pour la première
fois, ils ont goûté la saveur du beurre clarifié. On peut lire
dans le Sutra Daijuku : "Il y a deux types de personnes qui sont destinées à
mourir sans jamais renaître, et qui en définitive ne parviendront
ni à comprendre leurs obligations ni à s'en acquitter. Ce
sont d'abord les personnes dans le monde-état d'auditeurs-shravakas,
ensuite celles dans le monde-état de pratyekabuddhas.
En bref, on
peut dire que les trois catégories
d'auditeurs de Shakyamuni n'atteignirent l'Éveil
qu'en entendant le Sutra du Lotus et en percevant la Tour
aux Trésors dans leur propre coeur. Les disciples de Nichiren
font maintenant de même. Le Sutra évoque
ceux qui "vie après vie renaissent avec le même maître
dans diverses Terres de bouddha", mais certaines personnes, notamment
les trois catégories d'auditeurs-shravakas,
après avoir reçu la graine de la bodhéité,
rejettent le Mahayana, choisissent
le Hinayana et retombent dans
les cinq ou les six voies au cours
de plusieurs renaissances successives ; pourtant, quand vient le temps
d'atteindre la bodhéité, tous obtiennent l'Éveil. Dans ce passage
du Sutra, après avoir entendu le chapitre Hiyu* (III)
et compris quel enseignement permet d'atteindre la bodhéité,
les quatre grands auditeurs expriment la très grande difficulté de s'acquitter de la
dette de reconnaissance envers le Bouddha et le Sutra du Lotus.
C'est pourquoi, pour les personnes des deux
véhicules, les pratiquants de ce sutra ont plus d'importance
que leur père ou leur mère, que leur enfant chéri,
que leurs propres yeux, que leur corps et leur vie même. On lit toujours
dans le Sutra : "Dans l'une de ses vies futures, Shariputra deviendra un bouddha du nom de Padmaprabha."(réf.)
Ainsi, le monde des auditeurs-shravakas contient les dix
mondes-états. Selon ces
paroles d'or, les tenants de toutes les écoles basées sur
les enseignements provisoires pourront en définitive être vaincus et rallier les disciples
du roi du Dharma. Le temps viendra où tous les hommes, y compris
ceux des mondes des auditeurs-shravakas, de pratyekabuddhas
et de bodhisattvas, prendront
le chemin de la bodhéité,
et le Dharma Merveilleux seul prospérera à travers tout
le pays. Parmi les
auditeurs-shravakas des quelque quarante années
d'enseignement précédant
le Sutra du Lotus, ou de l'enseignement
théorique*
- les quatorze premiers chapitres du Sutra du Lotus - pas un
seul n'avait été son disciple depuis le début. [Le
Sutra nous apprend que] seuls ces Quatre bodhisattvas avaient été
les disciples de Shakyamuni, maître du Dharma,
depuis le passé illimité de gohyaku-jintengo.
"Ceux
qui pratiquent le Sutra du Lotus cherchent, par cette seule pratique,
à acquérir l'esprit qui engendre toutes sortes de résultats
bénéfiques. Ces résultats se présentent simultanément
et non pas progressivement au cours d'une longue période de temps.
C'est comparable à la fleur de lotus qui, quand elle s'ouvre, possède
déjà un grand nombre de graines ou de fruits. C'est pourquoi
on appelle ces pratiquants 'Personnes du Véhicule
unique". Il dit aussi : "Les personnes des deux
véhicules, dans les mondes-états
d'auditeurs-shravakas et de pratyekabuddhas,
et les bodhisattvas de moindres
capacités choisissent de suivre la voie des moyens provisoires,
en pratiquant des méthodes qui assurent un progrès graduel
sur une longue période de temps. Mais les bodhisattvas de capacités
supérieures rejettent sincèrement les moyens provisoires et n'effectuent pas la pratique du progrès graduel. En accomplissant
la méditation fondée
sur le Sutra du Lotus, ils obtiennent ainsi toutes sortes de
résultats heureux. Quel autre
sutra enseigne qu'il est possible d'obtenir un inestimable bienfait en
ayant, ne serait-ce qu'un instant, foi
en ce Sutra (réf.)
ou que d'incommensurables bienfaits rejailliront jusque sur la cinquantième
personne qui se réjouira d'en avoir entendu parler (réf.) ? Les autres sutras ne promettent même pas un aussi grand bienfait au premier, deuxième, au troisième ou dixième auditeur-shravaka,
par conséquent moins encore au cinquantième. Au niveau
supérieur se trouvent les auditeurs-shravakas.
Les auditeurs sont ceux qui, comme Shariputra
ou Mahakashyapa, non contents
d'observer les deux cent cinquante préceptes
et de pratiquer la méditation libre de toute illusion, ont profondément médité
sur la souffrance, la non-substantialité,
la non-permanence et le non-soi.
Les auditeurs-shravakas
sont ceux qui, comme Shariputra
ou Mahakashyapa, non contents
d'observer les deux cent cinquante préceptes et de pratiquer la méditation libre de toute
illusion, ont profondément médité sur la souffrance,
la non-substantialité, la non-permanence
et le non-soi. Ils ont éliminé toutes les illusions de la pensée et du désir liées au monde des trois
plans, et peuvent se déplacer tout à fait librement
dans l'eau ou le feu. C'est pourquoi Bonten
et Taishaku
les assistent. Mais lorsque
Shakyamuni enseigna le Sutra du Lotus à l'Assemblée réunie au Pic du Vautour,
le roi Ajatashatru, le plus mauvais
fils du monde, était présent, invité à s'asseoir
parmi les auditeurs-shravakas. Shakyamuni
déclare dans le Sutra
du Nirvana : "Si même un bon moine, voyant une personne
détruire le Dharma, la laisse faire sans la réprimander,
sans la chasser ni la punir pour son offense,
il faut considérer ce moine comme un traître au Dharma bouddhique.
Mais s'il marque sévèrement sa réprobation, chasse
ou punit la personne qui offense
le Dharma, alors, il est mon disciple et un auditeur-shravaka". De plus, quand
le Sutra du Nirvana se compare lui-même au Sutra
du Lotus, on lit : "Au moment où ce sutra [du
Nirvana] est enseigné... la prédiction a déjà
été faite dans le Sutra du Lotus (réf.)
que les huit mille auditeurs-shravakas atteindront la bodhéité, prédiction comparable à
une grande récolte.
Le chapitre
Hoben*
(II) dit que la sagesse du Bouddha est bien au-delà de la compréhension
des gens des deux véhicules : "Ni les hommes dans le monde-état des auditeurs-shravakas,
ni les sages dans le monde-état de pratyekabuddhas,
ne peuvent la saisir." Ces passages
font l'éloge du Sutra du Lotus en affirmant que, bien
que ses auditeurs-shravakas aient entendu le Bouddha
enseigner bien des fois en plus de quarante-deux ans, ils n'avaient jamais
entendu un enseignement comparable au Sutra du Lotus, que jamais
auparavant le Bouddha n'avait enseigné semblable doctrine. On lit, dans
le Maka Shikan, à
propos de ces divergences : "Les intentions du Bouddha sont difficiles
à saisir. Il a donné des explications différentes
en fonction des diverses capacités de ses auditeurs.
Si nous comprenons cela, quel besoin avons-nous de nous livrer à
des débats stériles ? "(réf.) Les Bouddhas
Shakyamuni et Taho, ainsi que les
quatre guides des bodhisattvas Surgis-de-Terre, sont en haut sur le même rang. Assis au-dessous d'eux,
se trouvent les bodhisattvas Fugen
et Manjushri, ainsi que des auditeurs-shravakas
parmi lesquels Shariputra et
Maudgalyayana. "Ceux
qui avanceraient une autre conception des Trois
trésors, sachez bien qu'ils ne pourraient plus prendre refuge
dans ces trois purs trésors ou compter sur leur protection. Ils
seraient incapables d'observer le moindre précepte
et pour finir, ils ne pourraient pas recueillir le fruit des auditeurs-shravakas,
des pratyekabuddhas ou des bodhisattvas."
(note) Quand le
Bouddha exposait un sutra, il en formulait le principe essentiel dans
le titre. Après sa disparition, lorsque ses auditeurs-shravakas,
parmi lesquels Ananda, Manjushiri
et Kongosatta, se rassemblèrent
[pour compiler par écrit les enseignements du Bouddha], ils énoncèrent
d'abord le titre [d'un sutra] et écrivirent ensuite : "Ainsi
ai-je entendu." Le Sutra
du Lotus ne mentionne ni mudra
ni mantra
dharani*,
mais il a le mérite de déclarer que les personnes des deux
véhicules pourront atteindre la bodhéité ; il
donne même le nom des kalpas au cours desquels cela se produira, les terres où cela aura lieu
et le nom que les divers auditeurs-shravakas porteront
lorsqu'ils deviendront bouddha. On y lit aussi que le Bouddha atteignit
l'Éveil dans un passé
illimité. Le Sutra
Vairocana* a beau décrire
des mudra
et des mantra dharani*,
il ne dit rien de l'atteinte de la bodhéité par les personnes
des deux véhicules. Parmi les dix états, Maudgalyayana
était parvenu à celui d'auditeur-shravaka
[shomon]. Il observait les deux cent cinquante préceptes
avec la solidité d'un roc, et son respect des trois mille règles
de conduite (note),
sans la moindre exception, était aussi parfait que la pleine lune
dans la nuit du 15e jour du mois. Sa sagesse brillait autant que le soleil,
ses pouvoirs surnaturels lui permettaient de faire quatorze fois le tour
du Mont Sumeru) et même de
soulever cette énorme montagne. Dans un lointain
passé, les divinités, bodhisattva et auditeurs-shravakas,
en présence de Shakyamuni, firent solennellement serment, si un
pays était hostile au Sutra du Lotus, de susciter grêle
et gelées en été pour conduire le pays à la
famine, ou d'envoyer des parasites dévorer les récoltes ; de provoquer sécheresse ou inondations pour ruiner les champs et
les fermes ; de créer des typhons qui emporteraient les hommes ; ou de se transformer en démons pour les tourmenter. Le Sutra
du Lotus est le plus difficile à croire et à comprendre,
parce que l'enseignement définitif (jikkyo) y est révélé directement, indépendamment
de la capacité de ses auditeurs à le comprendre."(réf.) Soixante jours après la disparition de Shakyamuni,
Mahakashyapa et les autres disciples,
mille personnes au total, ainsi que Manjushri
et les quatre-vingt mille autres
bodhisattvas se rassemblèrent dans une grande salle de pratique
et pleurèrent la disparition du Bouddha. Ils se concertèrent
et dirent : " (...) Ne devrions-nous pas, nous aussi, consigner par
écrit les divers principes que, pendant cinquante ans, nous avons
entendu le Bouddha enseigner aux auditeurs-shravakas
et aux grands bodhisattvas,
afin que ces enseignements deviennent les yeux des êtres humains
à l'avenir ? " La tante de
Shakyamuni, la nonne Mahaprajapati,
bien que femme elle aussi, parvint au stade d'arhat
et acquit le nom d'auditeur-shravaka. |
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Voir également
: atteinte de la bodhéité par
les veux véhicules |
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