ACCUEIL
 

LEXIQUE

Extraits de gosho sur

MENU - LEXIQUE
DICTIONNAIRE
 
zen - Bodhidharma (en construction remede)
 

Dans le Zobo Ketsugi il est dit  : “C’est parce que j’ai recours aux mots que je peux sauver les êtres et qu’ils obtiennent l’éveil”. Sans les mots, comment l’Éveillé pourrait-il accomplir son œuvre  ? N’est-ce pas par des paroles que les écoles du Zen se font connaître aux gens  ? Bodhidharma, venu du sud de l’Inde, écrivit un commentaire en cinq fascicules sur les quatre rouleaux du Sutra Lankavatara. Lorsqu’il fit la transmission à Huike, il lui dit  : “Quand je vois la terre de Chine, il n’y a que ce sutra qui puisse sauver les gens. C’est par lui que tu sauveras le monde”. Dès lors, pourquoi donc parlez-vous à la légère de transmission en dehors des enseignements  ?
Renjo sho ou Zenshu mondo sho - Dialogue avec les écoles du Zen (1255)

Toutefois, dans les cinquante et quelques années écoulées depuis l'ère de Kennin (1201-1203) jusqu'à nos jours, les moines Dainichi et Kakuan ont propagé les enseignements de l'école Zen, rejetant les divers sutras et postulant le principe d'un véritable enseignement transmis en dehors des écrits bouddhiques, tandis que Honen et Ryukan ont fondé l'école Jodo, contredisant les enseignements du Mahayana définitif* et fondant des écoles s'appuyant sur des enseignements provisoires.
L'enseignement, les capacités, le temps et le pays (Izu, 10 février 1262   ? )

Ce passage établit que, si grand que soit le désir d'une personne d'entrer dans la Voie bouddhique, si elle récite le nom du bouddha Amida ou suit les enseignements du Zen - si elle s'appuie sur les sutras des périodes Kegon, Agon, Hodo et Hannya exposés par le Bouddha pendant les quarante et quelques années précédentes - elle ne parviendra jamais à l'Éveil suprême, même pendant un nombre incalculable, infini, inconcevable d'asogi kalpa.
Questions et réponses sur la pratique du Sutra du Lotus (Kamakura  ? mars 1263   ? à Nichiji  ? )

Sous le règne de l'empereur Kammu, vivait un jeune moine du nom de Saicho, disciple du moine Gyoho du temple Yamashina. On le connut par la suite sous le nom de Grand-maître Dengyo. Il étudia en profondeur l'enseignement des six écoles précédemment introduites au Japon ainsi que celui de l'école Zen, mais aucune de ces doctrines ne parut le satisfaire.
Plus tard, à l'époque de l'empereur retiré Go-Toba, à l'ère Kennin [1201-1204], deux hommes apparurent, Honen et Dainichi, qui eurent l'arrogance de se croire plus sages que tous les autres. Leurs corps étaient possédés par les esprits maléfiques, et ils allèrent dans tout le pays égarer les hommes de haute comme de basse condition, jusqu'à ce que tout le monde pratique le Nembutsu ou rejoigne en toute hâte l'école Zen.
Genèse du Rissho Ankoku Ron (Kamakura, le 5 avril 1268, à Hokan-bo)

Son apparence était tout à fait excentrique et ses mots n'avaient aucun sens, mais quand l'ignorant lui eut demandé leur sens caché, il découvrit qu'il s'agissait de principes du Zen tel qu'il est enseigné de nos jours dans le monde. [...] Le moine mendiant répondit : "Les enseignements des sutras sont un doigt pointant vers la lune. Les filets de leur doctrine sont pleins d'autant de non-sens que les mots peuvent en attraper. Mais il y a un enseignement qui permet de trouver le repos dans la nature essentielle de son propre esprit - on l'appelle le Zen. [...] S'il s'agit là de votre part d'un désir sincère, répondit le moine, vous devez vous asseoir face au mur dans la position de méditation Zen, et retrouver, brillante comme la lune, la clarté de votre esprit originel. Il est clair, et chacun peut s'en assurer, que la lignée Zen des vingt-huit patriarches s'est poursuivie sans interruption en Inde, et que cette transmission a été léguée aux six patriarches en Chine. [...] Au chapitre Hoben* (II), dans le premier volume du Sutra du Lotus, le Bouddha déclare : "En rejetant sincèrement les enseignements provisoires, j'enseignerai exclusivement la Voie suprême." (réf.) Ce passage indique qu'il faut honnêtement rejeter les principes exposés par le Bouddha dans les divers sutras enseignés au cours des quarante-deux années précédentes, nommément les doctrines du Nembutsu, du Shingon, du Zen et du Ritsu, auxquelles vous avez fait allusion.
[...] Les diverses doctrines des huit écoles sont aussi nombreuses que des orchidées ou des chrysanthèmes, et moines et croyants laïques, bien que différents en apparence, proclament tous d'une même voix leur attachement au Sutra du Lotus. Mais comment interprètent-ils ces passages du Sutra du Lotus que je viens de citer  ? Ces passages parlent de "sincèrement rejeter" les enseignements antérieurs, et interdisent à quiconque d'accepter ne serait-ce qu'un seul vers d'aucun autre sutra. Mais les doctrines du Nembutsu, du Shingon, du Zen et du Ritsu ne sont-elles pas basées sur "les autres sutras"  ? [...] En entendant cela, l'ignorant parut quelque peu apaisé et dit : "Les mots des sutras sont aussi clairs qu'un miroir ; il n'y a pas le moindre doute possible quant à leur signification. Mais même si le Sutra du Lotus surpasse tous les autres sutras enseignés par le Bouddha avant, en même temps et après lui, et s'il représente le moment le plus important de tous les enseignements qu'il exposa sa vie durant, il n'est pourtant pas comparable à l'unique vérité du Zen, que les mots ne peuvent saisir ni le texte d'un sutra contenir, et qui s'attache à la véritable nature de notre esprit. En effet, ce que l'on appelle la vérité du Zen est un domaine où les innombrables doctrines sont mises de côté, un domaine inaccessible par les mots. Ainsi, sur les rives du fleuve Hiranyavati, dans le bosquet de shala, le Bouddha Shakyamuni sortit de son cercueil doré, arracha une fleur, et, voyant Mahakashyapa esquisser un sourire, lui transmit cet enseignement Zen. Depuis lors, il a été transmis sans la moindre irrégularité à travers une lignée de vingt-huit patriarches en Inde, et a été largement propagé par six patriarches successifs en Chine. Bodhidharma est le dernier de vingt-huit patriarches d'Inde et le premier des six patriarches de Chine.
Le Sage : ... nous lisons : Il est dit que Bodhidharma vint de l'ouest, et enseigna la "désignation directe de l'esprit de l'homme" et la manière de "percevoir sa véritable nature et d'atteindre la bodhéité". Mais ne trouve-t-on pas les mêmes concepts dans le Sutra Kegon* et dans les autres sutras du Mahayana  ? Hélas ! Comment les gens de notre époque peuvent-ils être aussi insensés  ? Chacun devrait prêter foi aux enseignements du Bouddha. Les bouddhas, les Tathagata ne disent pas de mensonges ! [...] Ce Zen dont vous parlez, je l'ai étudié en profondeur pendant un certain temps. Considérant le caractère extrême des principes qu'il enseigne, je dois dire qu'il représente une distorsion grave.
Il y a trois sortes de Zen, connus respectivement comme le Zen du Tathagata, le Zen de la doctrine, et le Zen des patriarches. Ce à quoi vous faites allusion est le Zen des patriarches, et j'aimerais par conséquent vous en donner une idée générale. Ecoutez-donc, et comprenez bien ce qu'il en est.
[...] De plus, si l'on s'efforce de faire comprendre la Voie bouddhique, il est impossible d'en faire comprendre la signification sans avoir recours à des mots et à des phrases. Bodhidharma arriva en Chine par l'ouest, pointa le doigt directement sur l'esprit des hommes, et déclara que leur esprit était le Bouddha. Mais on trouve ce principe déjà énoncé en plusieurs endroits, dans des sutras du Mahayana provisoire* antérieurs au Sutra du Lotus, tels que les sutras Kegon*, Daijuku et Daihannya. Considérer ce principe comme quelque chose de rare et de merveilleux est trop ridicule pour être discuté.
[...] De plus, je dois souligner que les adeptes du Zen à notre époque sont dans la confusion même lorsqu'il s'agit des enseignements de leur propre école. Si nous ouvrons les pages du Zoku Koso Den, nous voyons que, dans la biographie du Grand-maître Bodhidharma, le premier patriarche du Zen en Chine, il est dit : "Par le moyen des enseignements, on peut comprendre la signification essentielle."
[...] En outre, dans la biographie du disciple de Bodhidharma, Huiko, le deuxième des six patriarches chinois, il est dit que le maître de méditation Bodhidharma tendit les quatre volumes du Sutra Ryoga à Huiko en lui disant : "En observant ce pays de Chine, je ne vois que ce sutra qui ait quelque valeur. Si tu fondes ta pratique sur celui-ci, tu pourras apporter le salut au monde." Là, nous voyons que, lorsque le Grand-maître Bodhidharma se rendit d'Inde en Chine, il apporta avec lui les quatre volumes du Sutra Ryoga, et les confia à Huiko en lui disant : "Quand j'observe la situation de ce pays, je vois que ce sutra est d'une supériorité exceptionnelle.
[...] C'est une grossière erreur que de parler de vingt-huit patriarches. C'est la première de toutes les erreurs de l'école Zen : La raison pour laquelle Huineng dresse la liste de vingt-huit patriarches, dans son Traité de l'Ordination, est que, lorsqu'il décida de compter Bodhidharma comme le premier patriarche du Zen chinois, il trouva que trop de temps s'était écoulé entre l'époque d'Aryasimha et celle de Bodhidharma. Il introduisit donc arbitrairement le nom de trois maîtres Zen pour combler l'intervalle, afin de faire accroire que le Dharma s'était transmis d'Inde en Chine sans rupture ni irrégularité dans la lignée des successeurs. Ce ne fut qu'une supercherie destinée à faire croire à la respectabilité des enseignements du Zen.
[...] Pour ce qui est de faire usage des sutras, l'école Zen s'appuie sur des ouvrages tels que le Sutra Ryoga, le Sutra Shuryogon et le Sutra Kongo Hannya. Ce sont tous des enseignements provisoires exposés avant le Sutra du Lotus, des doctrines qui dissimulent la vérité).
[...] Ces divers sutras exposent des vérités partielles telles que "l'esprit lui-même est le Bouddha et le Bouddha n'est en rien différent de l'esprit." Les adeptes du Zen se sont laissé égarer par une ou deux maximes ou phrases de ce genre, en omettant de se demander si elles représentent le Mahayana ou le Hinayana, les enseignements provisoires ou définitifs, des doctrines qui révèlent la vérité ou des doctrines qui la dissimulent.
Ces divers sutras exposent des vérités partielles telles que "l'esprit lui-même est le Bouddha et le Bouddha n'est en rien différent de l'esprit." Les adeptes du Zen se sont laissé égarer par une ou deux maximes ou phrases de ce genre, en omettant de se demander si elles représentent le Mahayana ou le Hinayana, les enseignements provisoires ou définitifs, des doctrines qui révèlent la vérité ou des doctrines qui la dissimulent. Ils se contentent de mettre en avant le principe de la non-dualité sans comprendre le principe de la dualité (note), et font preuve d'une grande arrogance en prétendant qu'ils sont eux-mêmes les égaux du Bouddha. Ils suivent les traces du Brahmane-Grand-Arrogance de l'Inde, et ils imitent les anciennes manières du maître de méditation San-jie de Chine. Mais nous ne devrions pas oublier que le Brahmane-Grand-Arrogance tomba encore vivant dans l'enfer avici et que San-jie, après sa mort, se changea en un énorme serpent.
Comme c'est effrayant, comme c'est véritablement effrayant ! Le Bouddha Shakyamuni, qui avait le pouvoir de comprendre les trois phases de l'existence, à la lumière de la claire sagesse de la lune de l'Éveil parfait et de la rétribution complète, eut une vision du futur et, dans le Sutra Zobo Ketsugi, fit cette prédiction : "Parmi les mauvais moines, il y en aura qui pratiqueront la méditation et qui, au lieu de s'appuyer sur les sutras et les traités, ne tiendront compte que de leur vision personnelle des choses, déclarant mauvais ce qui est bon. Incapables de distinguer ce qui est correct de ce qui est erroné, ils se borneront à s'adresser aux moines et aux croyants laïques, en disant : "Je peux comprendre ce qui est juste, je peux voir ce qui est juste." Vous devriez comprendre que ce sont des personnes de ce genre qui détruiront mon enseignement très rapidement."
[...] Ce passage indique qu'il y aura de mauvais moines qui placeront toute leur foi dans le Zen et n'étudieront ni les sutras ni les traités. Ils s'appuieront sur des conceptions erronées et ne sauront pas distinguer les vraies doctrines des fausses. De plus, ils se présenteront eux-mêmes devant les croyants et les croyantes laïques, les moines et les nonnes, en disant : "Je peux comprendre les doctrines, mais les autres ne le peuvent pas", travaillant ainsi à répandre les enseignements du Zen.
[...] Pour ce qui est de l'allégation qu'il y eut vingt-huit patriarches, nous ne trouvons aucune traduction qui puisse appuyer cette opinion : Récemment, les moines Zen ont même produit, afin de les distribuer à leurs disciples, des pierres gravées et des gravures sur bois, chacune comportant un vers tiré d'un texte sacré, représentant les sept bouddha et les vingt-huit patriarches. Hélas ! Il ne peut y avoir de faux plus grossiers ! Si des personnes intelligentes ont quelque pouvoir, elles devraient faire tous leurs efforts pour corriger de tels abus ! " [...] Ce texte le souligne : prétendre que la transmission a été assurée par une lignée de vingt-huit patriarches est une tromperie, tout comme le fait de représenter cette lignée sur des pierres ou des gravures, et tous ceux qui en ont conscience devraient entreprendre de corriger de telles erreurs. Voilà pourquoi je dis que le Zen des patriarches est particulièrement erroné. Un peu plus tôt, vous avez cité un passage du sutra Daibontenno Mombutsu Ketsugi pour appuyer votre assertion que le Zen est "une transmission en dehors des sutras". Mais en citant un passage de sutra, vous contredisiez déjà votre propre affirmation. De plus, ce sutra fait partie des enseignements provisoires, et, d'ailleurs, il n'est mentionné ni dans l'inventaire de Kaiyuan ni dans celui de Zhenyuan.
Les moines de l'école Zen rabaissent le Sutra du Lotus en disant qu'il ne vaut pas plus qu'un crachat de salive sortant d'une bouche, qu'il est un doigt pointant vers la lune, ou un filet de doctrines [qui ne sert qu'à emprisonner].
Avec les croyants du Nembutsu, les maîtres du Shingon, les adeptes du Zen, ou les enseignements du Ritsu, il n'y a pratiquement plus une seule personne qui ne s'oppose pas au Dharma. [...] alors il tombera en enfer en compagnie de ceux qui agissent mal. Tel sera précisément le sort d'une personne qui néglige de corriger les adeptes du Shingon, du Nembutsu, du Zen et du Ritsu qui s'opposent au Dharma, tout en se prétendant un modèle de bienveillance.
Conversation entre un sage et un ignorant (1265  ? à un samouraï   ? )

La Chine et la Corée s’étant converties au Zen et au bouddhisme de la Terre Pure (Jodo), les divinités protectrices ont abandonné ces contrées, laissant les Mongols les conquérir. Au Japon également, ces enseignements pernicieux du Zen et de Jodo se propagent et l’enseignement Hokkeshu a été délaissé.
Kingo-dono Go-henji (1269 ou 1270 à Ota Kingo (Jomyo)

Même si, par la bouche, certains n'ont pas cessé de psalmodier le Nembutsu, je crois que, dans leur coeur, ils en sont venus à penser que ce n'est pas la voie qui leur permettra de se libérer du cycle des souffrances de la vie et de la mort. Il en va de même pour l'école Zen. L'observation d'un seul fait permet d'en déduire dix mille autres. Je peux dissiper les erreurs du Shingon et de toutes les autres écoles sans la moindre difficulté.
[...] Le bodhisattva Kokuzo s'est changé sous mes yeux en un vénérable moine qui m'a confié un joyau de sagesse aussi étincelant que l'étoile du matin. Sans doute est-ce pourquoi maintenant je comprends, pour l'essentiel, les enseignements des Huit Écoles ainsi que ceux du Zen et du Nembutsu.
[...] Pendant seize ou dix-sept ans, de la cinquième année de l'Kencho (1253) environ, jusqu'à présent, la septième année de l'ère Bun'ei, j'ai maintes fois réfuté les principes des écoles Zen et Nembutsu. Par conséquent les maîtres de ces deux écoles se sont agités comme un essaim de guêpes et se sont massés comme des nuages alors qu'il suffit, en réalité, d'un mot ou deux pour réfuter leur argumentation.
[...] Même les maîtres des écoles Tendai et Shingon, perdant de vue les principes sur lesquels se fondent leur propre école, établissant quels enseignements doivent être adoptés ou rejetés, en sont venus à professer des opinions semblables à celles d'autres écoles comme le Zen ou le Nembutsu. Parce que les croyants laïques de leurs communautés prêtent foi à des enseignements erronés, ils ont eux-mêmes pensé qu'il était préférable de soutenir ces écoles et leurs principes falsifiés, en déclarant que les enseignements des écoles Tendai et Shingon sont les mêmes que ceux des écoles Nembutsu et Zen.
[...] Lorsque que je dis que les pratiquants du Nembutsu tomberont dans l'enfer avici et que les écoles Zen et Shingon professent des enseignements erronés, mes paroles peuvent sembler brutales, mais en réalité elles sont justes et douces.
Le savant maître Chan-wou-wei (Kamakura, 1270 à Joken-bo et Gijo-bo)

Pour aggraver la situation, de nouvelles écoles insensées telles que le Zen et le Jodo apparurent et s'attaquèrent elles aussi à l'école Tendai, un nombre croissant d'adeptes laïques se convertissant à leurs doctrines erronées. Au bout du compte, même les moines considérés comme les maîtres les plus éminents de l'école Tendai s'avouèrent vaincus et prêtèrent leur soutien aux écoles erronées.
[...] Le même passage dit : "Dans cette époque mauvaise, il y aura des moines aux conceptions erronées, flatteurs et malveillants (note)", et "Ils prêcheront le Dharma à des laïcs en robe blanche et seront respectés et vénérés dans le monde comme des arhats dotés des six pouvoirs mystiques."(note) Sans les maîtres des écoles Nembutsu, Zen et Ritsu de notre époque, le Bouddha Shakyamuni, qui formula ces prophéties dans le Sutra, aurait été un grand menteur. [...] Par conséquent, comment les moines du Zen, du Ritsu et du Nembutsu à notre époque pourraient-ils être différents  ? [...] L'école Zen se comporte comme un parvenu de basse origine qui surestime ses propres qualités et méprise son père et sa mère. Ainsi, l'école Zen rejette à la fois le Bouddha et les sutras. [...] Toutes ces écoles se trompent en ce qui concerne le véritable objet de vénération.
Le moine chinois de l'école Tiantai, Liang-xu, écrivit : "Les doctrines du Shingon, du Zen, du Kegon, du Sanron... peuvent au mieux former une sorte d'introduction au Sutra du Lotus."
[...] Question : Quels yeux de grande sagesse vous permettent de percevoir que le Nembutsu, le Zen et les autres écoles de notre époque s'opposent au Sutra du Lotus et sont constituées de mauvais amis  ? Réponse : Il ne s'agit pas d'une interprétation personnelle ; je ne fais que tenir le miroir des sutras et leurs commentaires afin que les opposants au Dharma puissent y voir le reflet de leur hideux visage, et percevoir leurs erreurs. Mais, aveugles comme ils le sont, ils n'y parviennent pas.
[...] Impressionnés par les Cinq révélations faites par le Bouddha dans les chapitres Hoto* (XI) et Daibadatta* (XII), les innombrables bodhisattvas promirent au Bouddha de propager le Sutra du Lotus, comme cela est décrit dans le chapitre Kanji* (XIII). En brandissant ce passage du Sutra, clair comme un miroir, j'exposerai [aux yeux de tous] l'offense le Dharma commise par les moines du Zen, du Ritsu et du Nembutsu ainsi que par leurs disciples laïques.
[...] A la lumière du soleil et de la lune que sont les sutras du Lotus et du Nirvana, ou dans les clairs miroirs que sont les écrits de Zhanlan et de Zhi-du*, nous percevons pleinement le visage hideux des adeptes du Zen, du Ritsu et du Nembutsu dans le Japon d'aujourd'hui.
[...] Zhanlan écrit : "Depuis l'époque où l'empereur Ming de la dynastie Han rêva (note) [du Bouddha], jusqu'à la dynastie, où vécut le Grand-maître Zhiyi, nombreux furent ceux qui firent partie de l'école Zen et à qui furent transmis la robe et le bol à aumônes" (note). Le Fuchu explique cela en disant : "La transmission de la robe et du bol à aumônes désigne la succession des patriarches du Zen à partir de Bodhidharma." Dans le cinquième volume du Maka Shikan, Zhiyi dit : "Il y a des gens qui pratiquent ce que l'on appelle le Zen, mais maîtres comme disciples sont aveugles [à la vérité] et boiteux [pour ce qui est de la pratique], et ensemble maîtres aussi bien que disciples tomberont en enfer." On lit dans le septième volume : "[J'ai établi dix critères pour comprendre et propager le Dharma.] Mais neuf de ces critères n'ont rien à voir avec la pratique des moines ordinaires de notre époque qui placent les écrits avant toute chose, ni avec celle des maîtres Zen qui donnent la priorité à la méditation. Certains maîtres Zen se consacrent entièrement à la méditation, qui est l'un des dix éléments de mon enseignement. Mais leur méditation est superficielle et fausse, et ils négligent totalement les neuf autres éléments.
[...] "Les maîtres Zen [qui] donnent la priorité à la méditation" se réfère aux hommes qui ne trouvent ni vérité ni sagesse par la méditation et ne se préoccupent que des techniques de contrôle de la respiration. Ils sont incapables d'éliminer les illusions fondamentales. "Certains maîtres Zen se consacrent entièrement à la méditation qui est l'un des dix éléments", indique [de la part de Zhiyi] une certaine indulgence, mais finalement il conclut que leur méditation ne les mène jamais à aucune perception ou compréhension intérieure. Ceux qui pratiquent le Zen aujourd'hui n'accordent de valeur qu'à une méditation vide et n'approfondissent pas les enseignements doctrinaux. Ils combinent les huit vues erronées avec les huit vents pour former l'image d'un Bouddha haut de plus de cinq mètres. Ils additionnent les cinq agrégats et les trois poisons et les appellent les Huit Vues erronées. Ils confondent les Six organes des sens et les six pouvoirs mystiques ainsi que les Quatre éléments et les Quatre Nobles Vérités. [...] On lit dans le septième volume du Maka Shikan : "Par le passé, le maître Zen [Bodhidharma] de Ye et de Lo fut connu dans toute la Chine. Lorsqu'il arrivait en un lieu, de toutes parts, les gens se rassemblaient comme une nuée autour de lui, et lorsqu'il se déplaçait ailleurs, les foules le suivaient [le long des routes] comme un troupeau. Mais quel profit tirèrent-ils de tout ce tapage et ce tumulte  ? Tous éprouvèrent des regrets sur leur lit de mort." (note) Dans le septième volume du Guketsu, Zhanlan commente : "Le texte parle du "maître Zen de Ye et de Lo". Ye se trouve dans Xiang-zhou et fut la capitale des dynasties Qi et Wei. [Bodhidharma], fondateur du Zen, fit prospérer le bouddhisme en ce lieu et convertit les gens de la région. Le Grand-maître Zhiyi, par égard pour les hommes de son temps, omet de préciser un nom [Bodhidharma]. Lo se réfère à la ville de Lo-yang."
[...] Et les adeptes du Zen disent : "Le Sutra du Lotus est un doigt pointé vers la lune, mais l'école Zen est la lune elle-même. Si l'on possède la lune, à quoi peut bien servir le doigt  ? Le Zen est l'esprit du Bouddha. Le Sutra du Lotus est la parole du Bouddha. Lorsqu'il eut fini d'enseigner le Sutra du Lotus et tous les autres sutras, le Bouddha prit une simple fleur et l'offrit au seul Mahakashyapa.
[...] Pendant l'ère Kennin [1201-1204], deux hommes apparurent, Honen et Dainichi, qui propagèrent respectivement les enseignements des écoles Nembutsu et Zen. Honen [déniant toute valeur au Sutra du Lotus], déclara : "Depuis que le monde est entré dans la période des Derniers jours du Dharma, pas une seule personne n'a pu atteindre la bodhéité [grâce à ce sutra]"(réf.) et "Pas une personne sur mille [ne peut atteindre l'Éveil grâce à ces enseignements]". (réf.) Dainichi prétendit pour sa part que la véritable transmission des enseignements [du bouddhisme] s'était effectuée en dehors des sutras. Ces deux doctrines se sont maintenant répandues dans tout le pays. Les maîtres des écoles Tendai et Shingon flattent les tenants du Nembutsu et du Zen ou les redoutent comme un chien agite la queue devant son maître ou comme une souris a peur d'un chat.
[...]Question : Quand vous vous attaquez aux adeptes du Nembutsu et du Zen et vous en faites des ennemis, quel profit en tirez-vous  ? Réponse : Dans le Sutra du Nirvana, il est dit : "Si un bon moine voit quelqu'un s'opposer au Dharma et n'en tient pas compte, ne lui en fait pas reproche, ne le chasse ni ne le punit pour son offense, ce moine est un ennemi du Dharma bouddhique. [...] Si votre enfant unique est gravement malade, ne tenterez-vous pas de le guérir par les moxa  ? Ne pas intervenir [en pareil cas] c'est agir comme ceux qui ne réfutent pas les adeptes du Zen et du Nembutsu au Japon. Comme le dit Guanding*, "si l'on reste amical à l'égard d'une personne [qui s'oppose au Dharma] sans avoir la bienveillance de la corriger, on est, en réalité, son ennemi."
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

[...] Comme je l'ai souvent déjà souligné par le passé, des maîtres comme Shubhakarasimha* et Vajrabodhi (Jin-gang-zhi), Bodhidharma, Huiko, Shandao et Honen, Kukai* du temple To-ji et Enchin* du temple Onjo-ji, Ennin* du Mont Hiei ou Ryokan de la région de Kanto, ont probablement lu les paroles d'or, "Maintenant, ... en rejetant sincèrement les enseignements provisoires, [je n'enseignerai que la voie ultime]"(réf.) en les interprétant comme s'il avait été écrit "en rejetant sincèrement l'enseignement véridique, je n'exposerai que les enseignements provisoires."
Réponse à Sairen-bo (Sado, le 13 avril 1272, à Sairenbo Nichijo)

Je suis né à une époque où la confiance est accordée à l'école Zen dont l'enseignement est aussi nuisible que celui des prêtres taoïstes, et je rencontre également, comme Fadao, des persécutions.
La Loi de Causalité de la Vie (Sado, avril 1272 à Nichigennyo)

Et en plus du Shingon, les autorités font également appel aux prières des écoles Zen et Nembutsu. Ce sont des enseignements provisoires, enseignés avant que le Bouddha ait entièrement révélé la vérité. Ces principes rendent impossible l'atteinte de la bodhéité, et créent au contraire le karma qui fait tomber dans l'enfer avici.
[...] Mais si l'on s'oppose au Sutra du Lotus en suivant les enseignements erronés du Shingon, du Zen et du Nembutsu, même en accomplissant toutes sortes d'actions méritoires, on ne respecte pas la volonté du Bouddha et l'on va même à l'encontre du désir des divinités bouddhiques.
Sur la prière (Sado, 1272 à Sairen-bo)

Les attaquant l'une après l'autre, j'ai réfuté les doctrines du Nembutsu, du Shingon, du Zen, du Ritsu et celles des autres écoles. Certains de mes ennemis ont pris la fuite, d'autres ont reculé, ou, conquis, sont devenus mes disciples. Je continue à repousser leurs attaques et à les vaincre mais les ennemis sont légion alors que le roi du Dharma est seul avec une poignée de partisans. C'est pourquoi la bataille se poursuit aujourd'hui encore.
[...] Les Japonais de notre époque sont unanimes sur ce point : ils pensent que, puisque tous les véhicules sont inclus dans le Véhicule suprême, aucun enseignement n'est supérieur ou inférieur, superficiel ou profond mais que tous sont égaux au Sutra du Lotus. D'où la croyance que répéter l'invocation du Nembutsu, pratiquer l'ésotérisme Shingon, ou la méditation Zen, enseigner et réciter n'importe quel sutra ou le nom de n'importe quel bouddha ou bodhisattva équivaut à suivre le Sutra du Lotus.
[...] Par conséquent, ils professent arbitrairement la foi en n'importe quel sutra et suivent n'importe quelle école de leur choix, que ce soit Shingon, Nembutsu, Zen, Sanron, Hosso, Kusha, Jojitsu ou Ritsu. Le Sutra du Lotus dit de telles personnes  : "Celui qui refuse d'avoir foi en ce sutra, et qui, au contraire, le rabaisse, détruit instantanément la graine qui permet de devenir bouddha en ce monde... Après sa mort, il tombera dans l'enfer avici."(réf.)
La Pratique telle que le Bouddha l'Enseigne (mai 1273 à plusieurs disciples)

Et il a donc suffi qu'apparaisse une succession de savants maîtres qui, tels des médecins, ont dispensé les remèdes appropriés pour ces maladies. Ces maîtres étaient issus des écoles Kusha, Jojitsu, Ritsu, Hosso, Sanron, Shingon, Kegon, Tendai, Jodo et Zen. Chacune de ces écoles prescrit son propre médicament. Par exemple, l'école Kegon énonce le principe des six formes et les dix mystères, l'école Sanron, la Voie du milieu des huit négations, l'école Hosso insiste sur la perception que tous les phénomènes ne sont "Rien-que-Conscience", l'école Ritsu préconise les deux cent cinquante préceptes, l'école Jodo, l'invocation du nom du bouddha Amida, l'école Zen, la méditation sur son propre état de bouddha.
Le don du mandala du Dharma Merveilleux (Sado, 1273 à Sennichi-ama) ?

Tous les habitants du Japon se sont laissé tromper par Honen les exhortant à "écarter, fermer, ignorer et abandonner" [tous les sutras autres que les sutras de son école] ou par "la transmission spéciale en dehors des sutras, cette invention de l'école Zen. Tous ceux qui les croient, sans exception, se condamnent à tomber dans la grande citadelle des souffrances incessantes.
Réfuter l'opposition au Dharma bouddhique pour se libérer de ses fautes passées (Sado, 1273 à Shijo Kingo)

Les adeptes du Zen prétendent avoir reçu l'enseignement par une transmission spéciale, en dehors des sutras. Leur vision est aussi faussée que celle d'une personne qui confondrait l'est avec l'ouest, ou ne saurait distinguer entre le nord et le sud. Ils ont encore moins de bon sens que du bétail ou des moutons, et leurs enseignements sont aussi hybrides qu'une chauve-souris. Comment peuvent-ils, sans terreur, s'opposer aux paroles du Bouddha "Il faut suivre le Dharma et non la personne"(réf.) et "Celui qui calomnie ce Sutra détruit immédiatement toutes les graines qui conduisent à la bodhéité en ce monde"(réf.)  ? Les démons se sont probablement emparés d'eux et ils se sont enivrés du mauvais alcool de l'obscurité fondamentale.
Enseignement, pratique et preuve (Minobu, 1274   ? à Sammi-bo)

Dans ce texte, je disais principalement : "Ce phénomène d'une gravité exceptionnelle [le grand tremblement de terre] présage que notre pays est sur le point d'être envahi et détruit par un pays étranger. Il en sera ainsi parce que les moines du Zen, du Nembutsu et d'autres écoles veulent faire disparaître le Sutra du Lotus.
Lettre à Horen (Minobu, avril 1275 à Soya Kyoshin)

Les maîtres de l'école Shingon et les adeptes des écoles Kegon, Hosso, Sanron, Zen, Jodo et Ritsu prétendent s'être éveillés au Dharma. Ils croient s'être libérés des souffrances de la naissance et de la mort. Mais les fondateurs de leurs écoles n'ont pas réussi à comprendre le véritable sens des sutras sur lesquels ils appuient leur doctrine. Ils n'ont procédé que de façon superficielle, en n'utilisant que les sutras de leur choix. Ce faisant ils se sont opposés au Sutra du Lotus, et leurs enseignements ne correspondent pas à la véritable intention du Bouddha.
Lettre au nyudo d'Ichinosawa (Minobu, le 8mai 1275, à l'épouse du nyudo d'Ichinosawa, à Sado)

Puis, sous le règne du cinquantième souverain, l'empereur Kammu, huit cents ans après le début de l'époque du Dharma formel, apparut un jeune moine appelé Saicho, qui serait connu plus tard sous le nom de Grand-maître Dengyo. Il étudia tout d'abord les enseignements des six écoles Sanron, Hosso, Kegon, Kusha, Jojitsu, Ritsu, ainsi que le Zen sous la direction du moine Gyoho et d'autres.
[...] Par conséquent si nous voulons comparer leurs mérites, nous pouvons dire que le Grand-maître Saicho, par l'ampleur de la tâche qu'il accomplit, surpassa Nagarjuna et Vasubandhu, et fut plus sage encore que Zhiyi et Zhanlan. S'il en est ainsi, comment, à notre époque au Japon, les moines des temples To-ji, Onjo-ji ou des sept grands temples et les adeptes des Huit Écoles et du Shingon, Zen ou Ritsu, peuvent-ils transgresser les préceptes parfaits du Grand-maître Saicho  ?
[...] Une personne qui propage le Sutra du Lotus est le père et la mère de tous les habitants du Japon. Car, comme l'a dit le Grand-maître Guanding* : "Permettre à quelqu'un qui offense le Dharma de se libérer du mal, c'est remplir à son égard la fonction de parent." Par conséquent, moi, Nichiren, je suis le père et la mère de l'actuel empereur, le maître et le seigneur des adeptes du Nembutsu, du Zen et des moines du Shingon.
Les trois difficultés importantes dont je parlais plus tôt consistent en l'école Nembutsu, l'école Zen et l'école Shingon. L'école Nembutsu, pour commencer, a envahi le Japon tout entier et l'invocation du bouddha Amida se retrouve comme une chanson sur les lèvres des Quatre congrégations. Deuxièmement, l'école Zen a produit des moines arrogants qui parlent de leur "triple robe et un bol à aumônes", et couvrent la terre, entre les quatre mers, en se prétendant les guides éclairés du monde entier.
[...] Les moines de l'école Zen, profitant de la situation, se prétendirent "gardiens des préceptes"(note) et, trompant les gens, se donnèrent des airs si respectables que, même quand leur folie les poussait à formuler des principes absurdes, on ne comprit pas qu'ils exposaient des enseignements erronés. Cette école Zen prétend avoir reçu une "transmission particulière en dehors des sutras" [qui ne fut pas révélée par le Bouddha dans les nombreux sutras qu'il exposa de son vivant] et que Shakyamuni chuchota à l'oreille du vénérable Mahakashyapa. Ainsi, les tenants de cette école disent que, étudier les sutras sans connaître l'enseignement du Zen, c'est être comme un chien qui veut mordre un coup de tonnerre ou comme un singe essayant d'attraper le reflet de la lune dans l'eau. Cet enseignement Zen est erroné. Il séduit au Japon ceux que leurs pères et mères ont reniés parce qu'ils ont manqué à leurs obligations filiales, ceux qui ont été renvoyés par leur seigneur ou leur maître en raison de leur mauvaise conduite, les jeunes moines trop paresseux pour se concentrer sur leurs études ou ceux dont la nature est nonchalante comme celle d'une courtisane.
[...] C'est comparable aux maîtres du Shingon, à notre époque, déployant leur mandala sur des tissus ornés d'images de Shakyamuni et de divers autres bouddhas, pour procéder à leurs cérémonies d'onction [kancho], ou aux maîtres de l'école Zen disant que leur école est le Grand Enseignement qui piétine le front du Bouddha
[...] Sur la suggestion de Bhadraruchi, le brahmane fut attaché sur le dos d'un âne, promené et exhibé en disgrâce dans les cinq régions de l'Inde. Mais la haine dans son coeur ne fit que grandir, au point qu'il finit par tomber tout vif dans l'enfer avici. En quoi était-il différent des faux maîtres des écoles Shingon et Zen de nos jours  ?
[...] En fait, le To-ji [principal temple Shingon dans la région de Kyoto] n'eut pas de meilleur allié que Ennin*. Ce n'est pas le seul exemple de ce genre. Les école Jodo et Zen pouvaient prospérer dans d'autres pays mais, au Japon, il leur aurait été impossible de se développer, même en d'innombrables kalpas, sans l'acceptation du temple Enrakyu-ji.
Mais un moine considéré comme le plus respectable du Mont Hiei, Annen, établit, dans son ouvrage intitulé Kyojijo Ron, une classification des neuf écoles donnant la première place au Shingon, la deuxième au Zen, la troisième à l'école Tendai-Hokke, la quatrième au Kegon, etc. [...] A cause de cette redoutable erreur d'interprétation, l'école Zen parvint à répandre ses enseignements à travers tout le Japon et le pays est au bord de la ruine.
[...] Le grand tremblement de terre et l'apparition de l'énorme comète à notre époque sont des calamités provoquées par la colère du ciel, parce que le souverain du pays hait Nichiren et s'allie avec les moines du Zen, du Nembutsu et du Shingon qui prêchent des doctrines menant le pays à sa destruction.
[...] Et des moines tels que Shubhakarasimha*, de l'école Shingon, San-jie, de l'école Zen et Shandao de l'école Jodo sont des moines parasites nés dans ce corps de lion qu'est l'enseignement du Bouddha. Dans ses écrits, le Grand-maître Saicho appelle les grands maîtres des écoles Sanron, Hosso et Kegon au Japon "les six parasites."(réf.) Moi, Nichiren, j'appellerais volontiers les fondateurs des écoles Shingon, Zen et Jodo "les trois parasites" et Ennin*, Annen et Genshin*, de l'école Tendai, "les trois parasites" ayant rongé le corps de lion du Sutra du Lotus et du Grand-maître Saicho !
[...] J'ai dit au nyudo Yadoya, chargé de lui remettre cet ouvrage : "S'il vous plaît, avertissez Sa Seigneurie qu'elle doit cesser de faire confiance aux écoles Zen et Nembutsu. Si cet avertissement n'est pas pris en compte, des dissensions se produiront dans la famille Hojo et le pays sera envahi par une puissance étrangère."
[...] Il faudrait faire brûler jusqu'à la dernière pierre tous les temples du Nembutsu et du Zen, Kencho-ji, Jufuku-ji, Gokuraku-ji, Daibutsu-den et Choraku-ji, et conduire les maîtres de ces écoles sur la plage de Yuinohama pour les décapiter. Sinon, il est certain que le Japon sera détruit !
[...] Il ne fait aucun doute que le Nembutsu conduit à l'enfer avici et que le Zen est l'oeuvre des démons.
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

Au Japon, de nos jours, parmi les quatre sortes de croyants des huit écoles, comme parmi ceux des écoles de la Terre pure et Zen, depuis l'empereur et l'empereur retiré, jusqu'aux vassaux et gens du peuple, il n'y a que des disciples de l'un ou l'autre de ces trois grands maîtres
La question à approfondir jour et nuit (Minobu, 28 août (1275  ? ) à Toki Jonin)

Puis les moines Jizang et Seng-quan incitèrent habilement les croyants du Sutra du Lotus à retomber dans le Sutra de la prajna. Xuan-zang et Cien les conduisirent vers le Sutra Jimmitsu*, tandis que Shubhakarasimha*, Vajrabodhi*, Amoghavajra*, Kukai*, Ennin* et Enchin* les abusèrent en leur faisant suivre le Sutra Vairocana*. Bodhidharma et Huiko les firent s'égarer dans l'enseignement du Zen, tandis que Shandao et Honen les incitèrent à croire au Sutra Kammuryoju. Dans chaque cas, le Démon du sixième Ciel avait pris possession de ces éminents bouddhistes, afin de tromper les croyants. Tout comme le prédisait le chapitre Kanji* (XIII) du Sutra du Lotus : "Le démon entre dans leur corps."
[...] Quand il se trouve par hasard que l'un d'entre eux a l'esprit de recherche, s'il [le Démon du sixième Ciel] se sent impuissant à faire tomber un croyant du Sutra du Lotus dans le mal, il essaie de l'abuser progressivement en l'attirant par ruse vers le Sutra Kegon*, qui ressemble au Sutra du Lotus. C'est ce que firent les moines Dushun, Zhiyan, Fa-zang et Cheng-guan. Puis les moines Jizang et Seng-quan incitèrent habilement les croyants du Sutra du Lotus à retomber dans le Sutra Hannya*. Xuan-zang et Cien les conduisirent vers le Sutra Jimmitsu*, tandis que Shubhakarasimha*, Vajrabodhi*, Amoghavajra*, Kukai*, Ennin* et Enchin* les abusèrent en leur faisant suivre le Sutra Vairocana*. Bodhidharma et Huiko les firent s'égarer dans l'enseignement du Zen, tandis que Shandao et Honen les incitèrent à croire au Sutra Kammuryoju.
Lettre aux Frères (Minobu, 16 décembre 1275 aux frères Ikegami)

Surpris par le grand tremblement de terre dans la première année de l’ère Shoka (1257), ainsi que par l’immense comète de la première année de l’ère Bun’ei (1264), j’ai consulté tous les textes sacrés bouddhiques. Ils annoncent que les deux calamités à n’avoir jamais sévi au le Japon surviendront sous la forme de troubles internes et d’une invasion étrangère, tous deux provoqués par les illusions véhiculées par le Hinayana et les enseignements du Mahayana provisoire* du Shingon, du Zen, de Jodo et de Ritsu qui détruisent le Vrai Dharma du Sutra du Lotus.
[...] Mes remontrances ne furent cependant pas écoutée, car les prêtres des écoles Shingon, Zen, Jodo et Ritsu m’accablaient régulièrement de fausses accusations.
Réponse à Gonin (Minobu, le 26 décembre 1275)

Comme il est regrettable que des émissaires mongols innocents aient été décapités, et non les moines du Nembutsu, du Shingon, du Zen et du Ritsu, qui sont pourtant les véritables ennemis de notre pays !
Les émissaires mongols (Minobu, 1275, au nyudo Nishiyama)

Les habitants du Japon sont sans cesse abusés par les moines du Nembutsu ou par les écoles Zen, Ritsu ou Shingon. Ainsi, en apparence, ils font comme s'ils vénéraient le Sutra du Lotus, mais dans leur coeur, ils n'y croient pas.
[...] Par conséquent, bien qu'innocent de tout crime, une fois exilé, il semblait peu probable que je fus pardonné. De plus, j'avais dénoncé le Nembutsu - que les habitants du Japon respectent plus que leurs propres père et mère, et placent plus haut que le soleil et la lune - comme la cause karmique qui conduit en enfer. J'avais attaqué le Zen en disant qu'il était l'oeuvre du démon, qualifié le Shingon d'hérésie qui provoquerait la destruction du pays, et [on rapportait que] j'avais incité à incendier les temples des écoles Nembutsu, Zen et Ritsu, et à décapiter les moines du Nembutsu.
[...] C'est tout à fait comparable aux habitants du Japon, de nos jours, qui considèrent les maîtres Zen et Ritsu, les moines du Nembutsu et du Shingon comme de bons amis bouddhiques et leur demandent de prier pour vaincre l'empire mongol et pour leur bonheur dans la vie prochaine.
Lettre à Konichi-bo (Minobu, mars 1276 à la veuve Konichi, mère de Yashiro)

Ce sont les dix écoles du bouddhisme que l'on appelle Kusha, Jojitsu, Ritsu, Hosso, Sanron, Shingon, Kegon, Jodo, Zen et Tendai-Hokke. Les lettrés d'aujourd'hui pensent qu'avec ces dix écoles pour guides éclairés il est possible de comprendre le coeur de tous les sutras, et proclament que ces dix miroirs réflètent tous de manière correcte la voie enseignée par le Bouddha. Nous pouvons néanmoins pour l'instant laisser de côté les trois écoles du Hinayana [Kusha, Jojitsu et Ritsu]. Elles sont comparables à un message qu'un particulier aurait réussi, d'une manière ou d'une autre, à envoyer dans un pays étranger, et en ce sens, elles ne peuvent faire autorité.
[...] Mais les sept écoles du Mahayana sont un grand vaisseau permettant la traversée du vaste océan des souffrances de la vie et de la mort, et conduisant jusqu'à la rive de la Terre pure. En les étudiant et en les comprenant, il est possible de se libérer soi-même tout en libérant les autres. Avec cette pensée en tête, j'ai commencé à les examiner, et j'ai découvert que chacune des sept écoles du Mahayana chante ses propres louanges en disant : "Notre école, et notre école seule représente le coeur même des enseignements sacrés exposés par le Bouddha de son vivant ! "
Il y a des hommes tels que Dushun, Zhiyan, Fa-zang et Cheng-guan de l'école Kegon  ; Xuanzang, Cien, Zhizhou et Enchin* de l'école Hosso ; Xinghuang [Falang] et Jizang de l'école Sanron  ; Shubhakarasimha*, Vajrabodhi*, Amoghavajra*, Kukai*, Ennin* et Enchin* de l'école Shingon ; Bodhidharma, Huiko et Huineng de l'école Zen ; et Daochuo, Shandao, Huiguan et Genku [Honen] de l'école Jodo. En s'appuyant sur les sutras et les traités de son école respective, chacun de ces maîtres proclame : "Notre école a compris les multiples sutras, notre école a saisi le sens le plus profond des enseignements du Bouddha."
[...] Les tenants du Zen déclarent : "Le Sutra Ryoga est le premier de tous les sutras." Et il en va de même pour les adeptes des diverses écoles. Les gens de notre époque accordent autant de respect aux nombreux maîtres bouddhistes mentionnés plus haut que les divinités célestes en manifestent à l'égard de Taishaku ; ils les suivent comme les nuées d'étoiles font une traîne au soleil et à la lune.
[...] Dans son commentaire du Sutra Vairocana*, le Dainichikyo Shiiki, Enchin* déclare : "Le Sutra du Lotus lui-même ne soutient pas la comparaison [avec le Sutra Vairocana*], et les autres sutras encore moins." Autrement dit, il prétend dans cet écrit que le Sutra du Lotus est inférieur au Sutra Vairocana*. Par ailleurs, dans un autre traité, le Juketsu Shu, il déclare : "Les doctrines [des écoles] Shingon et Zen... peuvent tout au plus servir d'introduction aux Sutra Kegon*, du Lotus et du Nirvana." Et il reprend cette affirmation dans ses traités Fugenkyo Ki et Hokke Ron Ki.
[...] Les erreurs propagées par Kukai*, Ennin* et Enchin* se sont répandues dans le pays pendant de nombreuses années. A cela sont venues s'ajouter les théories nuisibles du Zen et du Nembutsu. C'est comme si, aux vents dévastateurs, venaient s'ajouter raz-de-marée et tremblements de terre. Tout cela a conduit le pays bien près de la destruction.
[...] Et au souverain du pays [Hojo Tokimune] qui vénère le Zen, moi, Nichiren, je déclare que le Zen est l'enseignement des démons.
Puisque c'est volontairement que je m'expose à ces persécutions, lorsque les autres me maltraitent, je ne les repousse pas. [...] Ainsi, je n'ai cessé d'aller partout, avec de plus en plus de vigueur et de moins en moins de crainte pour ma propre vie, essayant de persuader les gens de changer de direction. C'est pourquoi des centaines de moines Zen, des milliers d'adeptes du Nembutsu et des maîtres du Shingon en plus grand nombre encore allèrent trouver les magistrats, les personnages de familles influentes, leurs femmes ou leurs veuves entrées dans les ordres, et leur ont empli les oreilles de mensonges à mon égard.
Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)

De la même manière que je l'avais fait le 10, au tribunal, ce soir-là, le 12, j'exposai en détail à Hei no Saemon les hérésies des écoles Shingon, Zen et Jodo, ainsi que l'incapacité de Ryokan de faire tomber la pluie par ses prières. En entendant cela, les soldats tantôt éclataient de rire, tantôt devenaient furieux. Mais je n'entrerai pas plus avant dans les détails.
[...] Un moine qui l'accompagnait posa des questions sur le Nembutsu, un laïc sur le Shingon, un autre sur le Zen. Hei no Saemon lui-même demanda s'il était possible de parvenir à l'Éveil par les enseignements qui précèdent le Sutra du Lotus. A chacune de ces questions, je répondis en citant des passages des sutras.
[...] A cette nouvelle, tous les habitants de Kamakura, du plus modeste au plus haut placé, applaudirent et déclarèrent, avec des expressions de mépris : "Ce Nichiren prêchait une forme erronée de bouddhisme et il a bien failli être exécuté. Finalement, il a été gracié de sa peine d'exil et on aurait pu croire qu'il se repentirait et resterait tranquille. Mais au contraire, non content de dénigrer le Nembutsu et le Zen, il ose s'attaquer à la doctrine ésotérique du Shingon. Quelle joie pour nous grâce à cette pluie de démentir ses calomnies et de donner clairement la preuve de l'excellence de la doctrine Shingon ! "
[...] Une ou deux personnes peuvent commettre des erreurs, mais se pourrait-il que tant de gens aient commis tant de fautes ensemble  ? C'est entièrement dû au fait que le pays regorge de moines du Shingon, qui suivent la doctrine héritée de Kukai*, Ennin* et Enchin*  ; de moines du Nembutsu, successeurs de Shandao et de Honen ; de successeurs de Bodhidharma et autres patriarches du Zen. C'est pourquoi les divinités bouddhiques Bonten, Taishaku, les quatre grands Rois du Ciel et les autres divinités les ont punis, fidèles à leur serment de protéger le Sutra du Lotus et de briser en sept morceaux la tête de ceux qui s'y opposent.
[...] C'est entièrement dû au fait que le pays regorge de moines du Shingon, qui suivent la doctrine héritée de Kukai*, Ennin* et Enchin*  ; de moines du Nembutsu, successeurs de Shandao et de Honen ; de successeurs de Bodhidharma et autres patriarches du Zen. C'est pourquoi les divinités bouddhiques Bonten, Taishaku, les Quatre grands rois du ciel et les autres divinités les ont punis, fidèles à leur serment de protéger le Sutra du Lotus et de briser en sept morceaux la tête de ceux qui s'y opposent.
Sur le comportement du Bouddha (Minobu, 1276, à Konichi-ama)

Ce passage signifie qu'il ne faut pas s'appuyer sur les déclarations des bodhisattvas et des maîtres mais sur celles du Bouddha. [Plus précisément encore] cela veut dire qu'il ne faut pas s'appuyer sur les sutras Kegon*, Agama*, Hodo* et Hannya*, qui fondent les écoles Shingon, Zen et Nembutsu, mais avoir foi dans les sutras complets et définitifs.
[...] Ces passages de sutra et de commentaires doivent nous permettre de bien le comprendre : au Japon, les enseignements du Shingon, du Zen, du Ritsuet du Nembutsu, fondés sur d'autres écrits que le Sutra du Lotus, se répandent partout, dans les montagnes, de monastère en monastère, de temple en temple, à la cour comme à la campagne, dans les régions proches aussi bien que lointaines. Mais ils ne correspondent pas au pays ou ne répondent pas aux véritables intentions du Bouddha, et ne permettent pas de se libérer des souffrances de la naissance et de la mort.
[...] L'école Zen rejette tous les sutras comme relevant du domaine des enseignements écrits et prône "une transmission en dehors des sutras, indépendante des mots ou des écrits". Selon cette école, l'Éveil s'obtient simplement en restant assis face à un mur, et elle se prétend supérieure aux autres.
[...] Parmi les divers enseignements bouddhiques, ceux qui ont été largement propagés, comme le Shingon, le Zen, le Nembutsu ou Ritsu, seront obscurcis et perdus.
[..] Les textes des écoles Zen, Shingon et des autres viennent au deuxième ou troisième plan, et ceux de l'école Shingon, en réalité, ne méritent guère mieux que le septième rang ! On n'a pas la moindre preuve de leur efficacité et pourtant, au Japon, ce sont sur ces doctrines de deuxième, troisième ou même septième catégorie que sont fondées prières et objurgations.
[...] parmi les diverses doctrines qu'il exposa pendant cinquante ans, le Bouddha Shakyamuni n'exposa la vérité ni dans le Sutra Kegon*, qui représente le début de son enseignement, ni dans les sutras Hodo* et Hannya* enseignés par la suite. Voilà pourquoi ceux qui pratiquent l'enseignement des écoles Zen, Nembutsu ou Ritsu, même s'ils pratiquent pendant un nombre incalculable et infini de kalpa, n'atteindront jamais la bodhéité.
Parvenir directement à la bodhéité grâce au Sutra du Lotus (Minobu, mars 1277   ? )

Question : Quand vos disciples récitent simplement Namu Myoho Renge Kyo sans rien comprendre aux mots que leur bouche prononce, à quel niveau d'accomplissement se trouvent-ils  ? Réponse : Non seulement ils dépassent le plus haut niveau des Quatre saveurs ou des Trois Enseignements, et l'étape à laquelle on pouvait parvenir par la pratique de l'enseignement parfait* exposé dans les sutras antérieurs au Sutra du Lotus, mais ils surpassent des millions et des milliards de fois les fondateurs du Shingon et des diverses autres écoles du bouddhisme - Shubhakarasimha*, Zhiyan, Cien, Jizang, Daoxuan, Bodhidharma et Shandao.
Les Quatre Etapes de la foi (Minobu ; 10 avril 1277 (  ? ) à Toki Jonin)

Pourtant, le bouddhisme se divise en huit écoles, si l'on inclut Kegon et Shingon, et en dix écoles, si l'on inclut Jodo et Zen. Même si ces écoles représentent diverses voies pour y parvenir, je présume que, en définitive, elles devraient exprimer une vérité unique. [...] Et l'école Zen se proclame le fruit d'une "transmission spéciale, en dehors des sutras, n'ayant rien à voir avec des mots écrits."
[...] A la lumière des sutras, il [Nichiren] déclare simplement que, parce que les enseignements erronés d'écoles telles que Shingon, Zen et Jodo, ainsi que les moines qui s'opposent au Dharma, pullulent dans le pays, et parce que chacun, du dirigeant à la multitude de ses sujets, leur accorde sa confiance, les gens sont devenus les ennemis jurés du Sutra du Lotus et de Shakyamuni, seigneur de la doctrine.
[...] Puis, à l'époque du quatre-vingt-deuxième souverain, l'empereur retiré Go-toba, les écoles Zen et Nembutsu apparurent et se répandirent dans le pays, comme l'avait fait cet enseignement très nuisible du Shingon. Si bien que le vœu, fait par la déesse Amaterasu et le dieu Hachiman, de protéger cent souverains tout au long de cent règnes, fut rompu, et l'autorité impériale périt.
Lettre de pétition de Yorimoto (Minobu, le 25 juin 1277, requête au seigneur Ema au nom de Shijo Kingo)

Ainsi, aucun sutra, même enseigné par le Bouddha Shakyamuni lui-même, ne pourrait plus contredire le Sutra du Lotus, puisque tous les autres bouddhas ensemble avaient témoigné de sa véracité. Voilà pourquoi les sutras qui suivent, comme le Sutra Fugen et le Sutra du Nirvana font l'éloge du Sutra du Lotus et ne le critiquent jamais.
Pourtant, des moines comme Shubhakarasimha* de l'école Shingon et les maîtres du Zen ont trahi cette règle et dénigré le Sutra du Lotus. La nation japonaise tout entière s'est convertie à leurs enseignements, s'égarant dans des voies erronées de la même manière qu'elle s'était laissé tromper par Masakado et Sadato.
L'enseignement pour l'époque des Derniers Jours du Dharma (Minobu, le 1er avril 1278, à Nanjo Tokimitu)

En définitive, si les moines des écoles erronées du Shingon, du Zen et des autres écoles sont convoqués et rassemblés pour débattre avec moi, le vrai et le faux seront alors clairement établis, et tous les habitants du Japon deviendront mes disciples et bienfaiteurs.
Réponse aux disciples (Minobu le 21 mars 1278, aux croyants vivant à Kamakura)

Les écoles Nembutsu, Shingon, Zen et Ritsu suivent soit les enseignements du Hinayana, soit ceux du Mahayana provisoire*, mais ont rejeté le Sutra du Lotus. Leurs moines ont une mauvaise compréhension du bouddhisme, sans toutefois prendre conscience de leurs erreurs. Comme ils ont l'apparence de vrais moines, les gens leur accordent la plus entière confiance. C'est pourquoi, sans même s'en rendre compte, ces moines et leurs adeptes sont devenus des ennemis du Sutra du Lotus et des adversaires du Bouddha Shakyamuni.
La phrase unique et essentielle (Minobu, le 3 juillet 1278, à Myoho-ama)

Il en va de même pour les adeptes du Nembutsu, les moines du Ritsu et du Zen, et les maîtres du Shingon. Confrontés au Pratiquant du Sutra du Lotus, ils blêmissent et perdent l'esprit.
[...] Le Sutra du Lotus équivaut au souverain suprême, tandis que le Shingon, l'école Jodo, le Zen et les moines Ritsu, avec leurs petits sutras Vairocana* et Kammuryoju, sont devenus les Grands ennemis du Sutra du Lotus. Pourtant, les femmes du Japon, sans avoir conscience de leur ignorance, considèrent Nichiren, qui vient à leur secours, comme leur ennemi. Et, bien à tort, elles prennent les adeptes du Nembutsu et les moines du Zen, du Ritsu et du Shingon, qui sont en réalité leurs plus grands ennemis, pour de bons amis et des maîtres bouddhiques.
[...] De Kamakura, les adeptes du Nembutsu et les moines du Zen, du Ritsu et du Shingon ont envoyé des instructions pour qu'il me soit impossible de revenir [de l'île de Sado] ;
Le sutra permettant véritablement d'honorer sa dette (Minobu, le 28 juillet 1278 à Sennichi-ama)

Question : Il y a dix écoles [bouddhiques] au Japon, telles que Kusha, Jojitsu, Ritsu, Hosso, Sanron, Kegon, Shingon, Jodo, Zen, et Hokke. L’objet de culte, pour ces écoles, varie. L’objet de culte dans trois écoles du Hinayana, telles que Kusha, Jojitsu, et Ritsu, est le bouddha de la Manifestation inférieure (retsu-ojin). L’objet de culte dans deux écoles, Hosso et Sanron, est le bouddha de Manifestation supérieure (sho-ojin). L’école Kegon vénère Vairocana comme son objet sacré. Vairocana est considéré comme le Corps de sagesse* du Bouddha Shakyamuni. L’objet de culte dans l’école Shingon est Mahavairocana et celui de l’école Jodo est le bouddha Amida. L’objet de culte de l’école Zen est le Bouddha qui a atteint l’Éveil sous l’arbre bodhi, nommément le Bouddha Shakyamuni.
[...] Sous le règne de l’empereur Mommu, le moine Dosho [629-700] voyagea en Chine et ramena au Japon les enseignements du Zen.
L’école Zen proclame qu’il y a un Dharma véritable autre que tous les écrits du Bouddha Shakyamuni. [...] Une pensée aussi insensée revient à abandonner les enseignements de Shakyamuni et à respecter vos propres idées. C’est comme tuer ses propres parents et donner une position importante au fils, ou bien à tuer son maître et prendre sa place.
Honzonmondosho  (Minobu,  septembre 1278 à Joken-bo)

De nos jours, tous les Japonais, sans exception, sont affligés du plus sérieux de ces maux, la grave maladie d'une grande opposition au Dharma. Je pense aux adeptes des écoles Zen, Nembutsu et Ritsu, et aux maîtres du Shingon. Précisément parce qu'elle est d'une telle gravité, eux-mêmes n'ont pas conscience de leur maladie, et les autres ne les savent pas malades.
Un remède bénéfique pour tous les maux (Minobu, 1278 à Myoshin-ama)

Mais au cœur des enseignements bouddhiques règne la plus grande confusion. Les adeptes de l'école de la Terre pure prennent le bouddha Amida comme objet de culte, les tenants du Shingon vénèrent le bouddha Vairocana*, tandis que les pratiquants du Zen, sans égard ni pour les sutras ni pour les bouddhas, révèrent Bodhidharma.
L'enseignement selon l'esprit du Bouddha (Minobu, le 2 mai 1279, à Niike Saemon-no-jo)

Quant à moi, Nichiren, je me suis isolé dans une bibliothèque avec les écritures et, après avoir médité sur les textes, je suis arrivé à la conclusion que, parce que le peuple révère les moines du Mahayana provisoire* et du Hinayana, ceux des écoles Shingon, Zen, Nembutsu et Ritsu, alors qu'il ne respecte pas le Sutra du Lotus, Bonten et Taishaku le réprimanderait en ordonnant à un pays situé à l'ouest d'attaquer le Japon. [...] Le Régent actuel est exactement comme ces deux empereurs. Il croit ce que disent les maîtres du Shingon, l'école Zen, les moines Ritsu, ceux qui observent les préceptes, et les moines du Nembutsu, tous ennemis du Sutra du Lotus, et me traite, moi, Nichiren, comme un ennemi.
Lettre au nyudo Nakaoki (Minobu, le 30 novembre 1279 au nyudo Nakaoki et à son épouse)

Et dans ces conditions, moi, Nichiren, je suis le seul à déclarer que la récitation du nom du bouddha Amida conduit à l'enfer avici, que le Zen est une invention du démon, que le Shingon est une doctrine néfaste menant le pays à la ruine, et que l'école Ritsu et ceux qui observent les préceptes se rendent coupables de trahison.
[...] Quant aux autres écoles, les adeptes du Zen prétendent que leur enseignement a été transmis en dehors des sutras, affichant ainsi leur mépris du Sutra du Lotus.
[...] Le Japon, de nos jours, est devenu précisément un pays de ce genre. Nombreux sont ceux qui, parmi les maîtres du Shingon, les adeptes du Zen ou du Ritsu, y mangent de la chair humaine. Cela est entièrement dû aux enseignements erronés du Shingon.
[...] Le seul et unique remède pour barrer la route à l'école Shingon, à l'école Nembutsu, à l'école Zen et à ceux qui observent les préceptes, est de se consacrer au Sutra du Lotus.
[...] Ceux qui ont mémorisé les soixante volumes (note) de l'école Tendai et qui sont tenus pour des sages par le dirigeant du pays et les autorités, est-ce parce que la sagesse leur fait défaut, ou parce que, tout en connaissant la vérité, ils redoutent les réactions du monde, qu'ils font l'éloge de l'école Shingon et s'allient aux adeptes du Nembutsu, du Zen et du Ritsu  ? Leur faute est cent, mille fois plus grande que celle des adeptes de ces écoles !
Lettre à Akimoto (Minobu, le 27 janvier 1280, à Akimoto)

Les écoles du Zen actuelles s’opposent pleinement aux cinq pratiques : bienveillance, justice, politesse, sagesse et foi. Honorer les hautes vertus de la sagesse, respecter les aînés et protéger les cadets sont enseignés aussi bien dans les livres bouddhiques qu’extérieurs au bouddhisme. Or, lorsqu’on voit les moines et les laïques de cette religion, jusqu’à hier et aujourd’hui, paysans incultes ne sachant distinguer le noir du blanc, se vêtir de robes brunes et devenir si orgueilleux qu’ils méprisent les hommes vertueux et sages du Tendai et du Shingon, ils n’observent pas la politesse, se croyant au-dessus des autres.
[...] Si l'on en juge d'après les mots de Saicho, il est bien naturel que les moines Zen soient dans la plus grande confusion concernant le bouddhisme puisqu'ils ignorent même les règles du comportement humain. Ils agissent comme des démons.
Niike Gosho (Minobu, février 1280 à Niike Saemon no jo)

Les moines des écoles Kegon, Shingon et Nembutsu, comme ceux des écoles Ritsu et Zen, se vantent de respecter rigoureusement les préceptes, d'avoir une conduite honnête et de posséder une grande sagesse. Mais, en réalité, ils sont dans la situation de personnes nées dans des familles fomentant la rébellion d'inférieurs contre leur supérieur. En ce sens, ils sont les grands ennemis du Sutra du Lotus. Comment pourraient-ils éviter de tomber dans la grande citadelle de l'enfer avici  ? Chevaux blancs et cygnes blancs (Minobu le 14 août 1280, à la dame d'Utsubusa)

 

Retour au dictionnaire

haut de la page