Dix aspects
de l'interdépendance de tous les phénomènes, vus
du point de vue de l'Éveil du Bouddha.
Doctrine de l'école Hua-yan (Kegon*)
formulée par Zhiyan (Chigon - 602-668), le second patriarche de l'école Hua-yan,
et révisée par le troisième patriarche, Fazang.
La version de Fazang énonce les dix mystères comme suit :
1) Tous les phénomènes sont mutuellement reliés
et se donnent simultanément naissance les uns aux autres.
2) Le large et l'étroit sont inclus l'un dans l'autre sans obstacle
et une action, si petite soit-elle, comprend toutes les actions.
3) Le multiple est compris dans l'un, et l'un dans le multiple, sans
perdre leurs caractéristiques respectives de "un" et
de "multiple".
4) Tous les phénomènes
sont réciproquement identifiables ; l'un est l'équivalent
du tout et le tout de l'un.
5) Le caché et l'apparent sont complémentaires et constituent
une entité.
6) Les choses qui sont inconcevablement minuscules obéissent
également au principe du multiple dans l'un et de l'un dans le
multiple.
7) Tous les phénomènes s'interpénètrent
sans cesse et se réfléchissent mutuellement, comme les
reflets dans les joyaux du filet d'Indra
8) Tous les phénomènes
révèlent la vérité et la vérité
doit se découvrir dans tous les phénomènes ; tout
peut servir d'exemple pour expliquer la vérité de l'interdépendance de toute chose.
9) Les trois périodes du passé, du présent et du
futur contiennent toutes en elles le passé, le présent
et le futur. Ensemble, ces neuf périodes en forment une autre,
soit dix en tout, et ces dix périodes sont distinctes, mais mutuellement
reliées les unes aux autres. Ce mystère enseigne le principe
du Kegon*concernant le temps : Un est tout,
tout est un.
10) A tout moment, l'un dirige et le multiple obéit, parachevant
ainsi le tout.
Dans des versions antérieures, les dix mystères étaient
énoncés dans un ordre différent, avec une terminologie
légèrement autre et deux d'entre eux variaient dans leur
contenu. Ces deux derniers disaient : tous les phénomènes
sont des manifestations de l'esprit et aucun ne peut se produire hors
de l'esprit ; et l'esprit est unique et tous les phénomènes
divers, le divers et l'unique réagissent mutuellement sans obstacle.
Ces deux mystères furent respectivement remplacés par
les mystères 2 et 10 dans la version révisée.