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Extraits de gosho sur |
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Ritsu |
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En Inde, les bodhisattvas Vasubandhu et Ashvaghosha, et, en Chine,
les moines Huiguang et Daoxuan ont souligné leur importance. Et dans notre pays, sous le règne
du quarante-cinquième souverain, l'empereur Shomu,
le moine chinois Ganjin introduisit
au Japon les enseignements de l'école Ritsu en même temps que ceux de l'école Tendai,
et il établit au temple Todai-ji une salle pour y conférer les préceptes. Depuis cette époque
jusqu'à nos jours, pendant de longues années, les préceptes
ont été révérés et ils sont chaque
jour un peu plus respectés. On a soudain abandonné l'Ainsi-Venu Shakyamuni aux Trois vertues et l'on a cru à un bouddha et à un bodhisattva d'une autre direction (note). Ces gens-là ne sont-ils pas des Vamalokayata (note)? Le Nembutsu est un acte de l’enfer avici, le Zen, le fait de démons, le Shingon est une doctrine mauvaise qui fait périr le pays, le Ritsu une histoire mensongère de traîtres au pays, etc. Néanmoins, pour finir, les 95 écoles
non bouddhiques furent réfutées. En étudiant les huit écoles du bouddhisme,
moi, Nichiren, j'ai découvert ceci : les écoles Hosso, Kegon et Sanron,
s'appuyant sur des sutras de l'enseignement
provisoire, prétendent qu'ils sont identiques au Sutra de
l'enseignement véridique,
ou même que ce Sutra de l'enseignement
véridique est inférieur aux sutra des enseignements
provisoires. Ces erreurs flagrantes ont leur origine chez
les maîtres et les fondateurs de leurs doctrines. Les écoles Kusha et Jojitsu sont des cas à part (note) et l'école Ritsu représente le niveau le plus bas de l'enseignement du Hinayana. Le Sutra
du Lotus contient deux principes importants (note), dont les écoles Kusha, Jojitsu, Ritsu, Hosso et Sanron ne connaissent rien, pas même le nom. Par contre, les écoles Kegon et Shingon se sont sournoisement emparées de ces principes pour en faire le
coeur de leurs propres enseignements. Le principe d'ichinen
sanzen ne se trouve que dans l'enseignement
essentiel* du Sutra du Lotus, caché dans les profondeurs du chapitre Juryo* (XVI). Les bodhisattvas Nagarjuna et Vasubandhu en avaient connaissance
mais ne le révélèrent pas. Seul le Grand-maître Zhiyi l'adopta et le conserva sans cesse à l'esprit. Le principe
d'ichinen sanzen découle
de l'implication réciproque des dix mondes-états.
Mais les écoles Hosso et Sanron ne parlent que de huit états, (note) ignorant qu'il y en a dix et à plus forte raison ignorant le principe
de leur implication réciproque. Les enseignements des écoles Kusha, Jojitsu et Ritsu s'appuient sur les sutras Agama*.
Ils ne prennent en compte que les six mondes-états,
les six conditions de vie les plus basses, ignorant tout des quatre
autres mondes-états.
Ils affirment qu'il n'y a qu'un seul bouddha dans les dix
directions et ne dévoilent pas qu'il existe un bouddha pour
chaque direction. Ils ne font évidemment pas la moindre allusion
au principe selon lequel "tous les êtres
sensitifs possèdent l'état de bouddha."(réf.) Ils refusent d'admettre que même une seule personne puisse posséder
l'état de bouddha. Malgré cela, on entend parfois des adeptes
des écoles Ritsu et Jojitsu déclarer qu'il y a des bouddhas dans chacune des dix
directions ou que tous les êtres possèdent l'état
de bouddha. La raison en est que, quelque temps après la disparition
du Bouddha, les tenants de ces écoles se sont appropriés
ces principes du bouddhisme mahayana et les ont incorporés dans les enseignements de leur propre école. Ce sont
les paroles mêmes du Bouddha ; le maître correct et
bienveillant est celui qui rejette sincèrement les principes
des quatre saveurs et des trois enseignements,
ainsi que les sutras du Hinayana et du Mahayana provisoire* exposés seulement comme des moyens ; c'est le maître qui rejette également les écoles Nembutsu, Shingon, Zen et Ritsu,
ainsi que les sutras sur lesquels elles s'appuient, afin d'enseigner Myoho Renge Kyo, "l'unique grande raison pour laquelle les bouddhas
apparaissent en ce monde."(réf.) Après
la venue de Zhiyi* et de Saicho*,
de nombreux bouddhistes connurent le principe d'ichinen
sanzen grâce à l'enseignement de ces deux sages.
Parmi eux se trouvaient Jiaxiang de l'école Sanron ; plus
de cent moines des trois écoles
du Sud et des sept écoles du Nord, Fazang et Qingliang de l'école Kegon, Xuanzang et Cien de l'école Hosso ; Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra* de l'école Shingon ; et Dao-xuan de l'école Ritsu. D'abord,
tous s'opposèrent à Zhiyi*,
mais plus tard, ils acceptèrent totalement ses enseignements. Puis, tendant l'arc de la déclaration
du Bouddha : "Je n'ai pas encore révélé
l'enseignement définitif (jikkyo)"(réf.),
j'encoche la flèche du "rejet sincère des enseignements
provisoires" (réf.),
je monte dans le chariot tiré par un grand boeuf blanc (note) et j'abats le portail des enseignements
provisoires. Les attaquant l'une après l'autre, j'ai réfuté
les doctrines du Nembutsu,
du Shingon, du Zen,
du Ritsu et celles des autres
écoles. Certains de mes ennemis ont pris la fuite, d'autres
ont reculé, ou, conquis, sont devenus mes disciples. Je continue
à repousser leurs attaques et à les vaincre mais les
ennemis sont légion alors que le roi du Dharma est seul avec
une poignée de partisans. Maintenant,
moi, Nichiren, afin de prouver la véracité des paroles
du Bouddha, je lis ces passages du Sutra et les applique à la
situation du Japon. Le passage concernant "les moines habitant
la forêt et vivant retirés" désigne les [moines
des] temples Kencho-ji, Jufuku-ji, Gokuraku-ji, Kennin-ji, Tofuku-ji et les autres temples
des écoles Zen, Ritsu,
et Nembutsu au Japon. Ces temples
démoniaques sont apparus dans le monde pour détruire les
temples bouddhiques du Mont Hiei et les autres temples de l'école Hokke-Tendai.
"Vêtus de haillons" et "qui, en apparence, respectent
les préceptes [de la vie monastique]" désigne de
nos jours "ceux qui observent les préceptes", avec
leurs surplis faits de cinq, sept ou neuf pièces d'étoffe (note).
Ceux qui sont "respectés et vénérés
par le monde" et ceux dont on parle "comme de grands bodhisattvas"
sont des hommes comme Doryu, Ryokan et Shoichi. Le "monde"
qui leur accorde de la considération, ce sont le souverain et
les personnes influentes à notre époque. Et les "ignorants"
et les "personnes ordinaires" sont tous les habitants du Japon,
nobles aussi bien que de modeste condition. Les médicaments
diffèrent selon les maladies. Des médicaments légers
suffiront pour guérir des maladies bénignes mais les maladies
graves exigent des remèdes forts. Pendant les plus de deux mille
deux cents vingt ans écoulés depuis la disparition du
Bouddha, les maladies des hommes, c'est-à-dire leurs illusions et leur karma négatif, étaient
sans gravité. Et il a donc suffi qu'apparaisse une succession
de savants-maîtres* qui, tels des médecins, ont dispensé les remèdes
appropriés pour ces maladies. Ces maîtres étaient
issus des écoles Kusha, Jojitsu, Ritsu, Hosso, Sanron, Shingon, Kegon, Tendai, Jodo et Zen. Chacune de ces écoles prescrit son propre médicament. Par exemple, l'école Kegon énonce le principe des six formes et les dix mystères,
l'école Sanron, la Voie
du milieu des huit négations,
l'école Hosso insiste sur
la perception que tous les phénomènes ne sont "Rien-que-Conscience", l'école Ritsu préconise les deux cent
cinquante préceptes, l'école Jodo,
l'invocation du nom du bouddha Amida,
l'école Zen, la méditation
sur son propre état de bouddha, l'école Shingon,
la méditation sur les
cinq éléments et l'école Tendai a formulé la théorie d'ichinen
sanzen. Les écoles Kusha, Jojitsu, Ritsu disent : « Les explications du Bouddha sont dans les quatre Agon et dans les Préceptes, le Kegonkyo* et le Sutra du Lotus* ne sont pas des explications du Bouddha, ce sont des livres de non-bouddhistes », etc. Les patriarches de ces écoles furent Dushun, Zhiyan, Fazang, Cheng-guan (de l'école Kegon), Xuanzang, Cien (de l'école Hosso), Jizang, Daolang (de l'école Sanron), Shubhakarasimha, Vajrabodhi, Amoghavajra (de l'école Shingon), Daoxuan, Jian-zhen* (de l'école Ritsu), Tanluan, Daochuo, Shandao (de l'école Jodo), Bodhidharma, Huiko (de l'école Zen). Dans sa
pétition à Hojo Tokimune, Ryokan, de l'école Ritsu,
a écrit : "Je dois me plaindre de ce fait :
Il y a un moine, du nom de Nichiren, qui prétend que ceux qui
observent les préceptes tomberont en enfer. Dans quel sutra ou
traité trouve-t-on une telle affirmation ? [C'est la première
question que je pose.] De plus, alors que, de nos jours, on ne trouve
presque personne, des milieux les plus haut placés aux plus modestes,
qui ne récite le Nembutsu,
il prétend que le Nembutsu crée une cause karmique qui fait tomber dans l'enfer avici.
Quel passage de sutra peut fonder une telle assertion ? Je voudrais
demander au moine Nichiren quelle preuve littérale peut justifier
ses déclarations. Par la suite,
l’école Zen fut introduite
au Japon, lors du règne de l’impératrice Kogyoku,
le 36e souverain ; l’école Hosso fut introduite sous le règne de l’empereur Temmu, le 34e
souverain ; le Sutra Vairocana* sous
l’empereur Gensho, le 44e souverain, et l’école Kegon, lors du règne du 45e
empereur Shomu. Les écoles Ritsu et de Tendai-Hokke ont été introduites au Japon par le Vénérable Jianzhen (Ganjin) sous le 46e empereur Koken. Ganjin ne propagea, en fait, que
la doctrine Ritsu, excluant le Tendai-Hokke. Durant le
règne du 50e souverain, l’empereur Kammu,
un sage nommé Saicho* fonda la Hokkeshu, supérieure
aux autres écoles bouddhiques, et défia au cours d’un
débat les six écoles de Nara : Kusha, Jojitsu, Ritsu, Hosso, Sanron et Kegon. Le Grand-maître* Saicho* apprit l’existence de l’école bouddhique Shingon en Chine. Il s’y rendit en 804 (la 23e année de la ère
Enryaku) pour étudier et transmettre quatre écoles bouddhiques.
Il étudia les écoles mahayana Tiantai, Zhenyan, Chan et Ly-zong.
Après quoi, il s’en retourna au Japon, pour n’y propager
que les doctrines mahayana Hokke et Ritsu, sans mentionner le Zen.
En effet, Saicho* ne reconnu pas l’indépendance de cette dernière école,
tout comme pour celle du Shingon,
se contentant de permettre aux moines des sept
grands temples de Nara d’accomplir le rite ésotérique
nommé "cérémonie
d'ondoiement". Ne connaissant pas la véritable intention
du Grand-maître*, le peuple supposa alors
qu’il n’avait approfondi que l’école de Tendai-Hokke,
en délaissant la doctrine de l’ésotérisme du Shingon. Le fait que
les prières de Nichigen-nyo ne soient pas exaucées fait
penser à un bon arc dont la corde ne serait pas assez solide,
ou à une personne armée d'un grand sabre mais dénuée
de courage. Ce n'est en rien la faute du Sutra du Lotus. Expliquez-lui
précisément qu'elle devrait elle-même abandonner
une fois pour toutes la pratique du Nembutsu et de Ritsu et, dans toute la mesure
de ses capacités, qu'elle devrait convaincre les autres d'en
faire autant, de la même manière que vous êtes vous-même
resté fidèle à votre croyance sans craindre de
susciter des inimitiés. Quelle que soit sa croyance dans le Sutra du Lotus, je ne pense pas qu'elle haïsse les ennemis
de ce Sutra autant qu'elle haïrait des courtisanes. Les maîtres
de l'école Shingon et
les adeptes des écoles Kegon, Hosso, Sanron, Zen, Jodo
et Ritsu prétendent s'être
éveillés au Dharma. Ils croient s'être libérés
des souffrances de la naissance et
de la mort. Mais les fondateurs de leurs écoles n'ont pas
réussi à comprendre le véritable sens des sutras
sur lesquels ils appuient leur doctrine. Ils n'ont procédé
que de façon superficielle, en n'utilisant que les sutras de
leur choix. Ce faisant ils se sont opposés au Sutra du Lotus,
et leurs enseignements ne correspondent pas à la véritable
intention du Bouddha. Ils n'en ont pas eu conscience et, au fur et à
mesure qu'ils propageaient ces doctrines, les dirigeants du pays aussi
bien que le peuple ont commencé à avoir foi en elles.
De plus, ces enseignements sont répandus dans d'autres pays depuis
très longtemps. Si bien que les lettrés de notre temps, ignorant l'erreur des fondateurs de ces écoles,
considèrent comme des sages ceux qui pratiquent et propagent
leurs doctrines. Honen,
au Japon, donne l'interprétation suivante. Selon lui, le Sutra
du Lotus, le Sutra
Kegon*,
le Sutra Vairocana* et divers
autres sutras du Hinayana, ainsi
que les enseignements des écoles Tendai, Shingon et Ritsu qui se sont répandus au Japon aujourd'hui, représentent
le Dharma pur des deux mille ans des périodes du Dharma
correct et du Dharma formel mentionnés dans le Sutra
Daijuku. Mais, dès que le monde sera entré dans
l'époque des Derniers jours
du Dharma,
ces enseignements perdront toute validité. Même si certains
continuent à les pratiquer, aucun d'eux ne parviendra à
échapper aux souffrances de la vie et de la mort. [C'est pourquoi Nagarjuna, dans] le Jujubibasha
Ron et le moine Tan-luan appellent ces enseignements : "la voie
de la pratique difficile" ; Daochuo déclare que pas une seule personne ne peut parvenir à
l'Éveil grâce à eux et Shandao dit de même : "Pas une seule personne sur mille." Si les Mongols attaquent à nouveau, personne n'aura le courage
de les affronter. Les gens seront comme des singes effrayés par
un chien, ou une grenouille terrorisée par un serpent. Cela est
dû au fait que le pays a laissé les maîtres du Shingon,
les moines du Nembutsu et du Ritsu libres de haïr [Nichiren
qui est] le Pratiquant du Sutra
du Lotus et l'envoyé du Bouddha Shakyamuni. Ce faisant, le pays s'est nui à lui-même.
Il a ainsi provoqué la haine du ciel, avec pour conséquence
que tous ses habitants sont devenus des lâches. [Dans leur terreur
d'une autre invasion mongole] ils sont comme le feu qui craint l'eau,
comme le bois qui redoute la hache, comme un faisan paralysé
à la vue d'un faucon, comme une souris devant le chat qui la
menace. Aucun d'eux ne pourra s'échapper. Surpris par le grand tremblement
de terre dans la première année de l’ère
Shoka [1257],
ainsi que par l’immense comète de la première année de l’ère de Bun’ei
(1264), j’ai consulté tous les textes sacrés bouddhiques.
Ils annoncent que les deux calamités à n’avoir jamais
sévi au le Japon surviendront sous la forme de troubles internes
et d’une invasion étrangère, tous deux provoqués
par les illusions véhiculées par le Hinayana et les enseignements
du Mahayana provisoire* du Shingon,
du Zen, de Jodo et de Ritsu qui détruisent
le Vrai Dharma du Sutra
du Lotus. Je ne sais comment exprimer ma joie de vous savoir de retour sain et
sauf de Kamakura.
J'ai également reçu la lettre dans laquelle vous m'informiez
de la décapitation des émissaires
mongols. Comme il est regrettable que des émissaires mongols
innocents aient été décapités, et non les
moines du Nembutsu, du Shingon,
du Zen et du Ritsu,
qui sont pourtant les véritables ennemis de notre pays ! Ceux qui ne comprennent pas les raisons profondes que j'ai de dire cela
penseront peut-être que je parle par arrogance, parce que ma prédiction
s'est accomplie (note). Pourtant, depuis plus de vingt
ans déjà, en privé, jour et nuit, j'ai prévenu
mes disciples que cela se produirait, et, à plusieurs reprises,
j'ai publiquement présenté des remontrances aux autorités
pour tenter de l'éviter. Je lui
ai répondu : "Cette année. Et si vous abandonnez Nichiren,
personne ne pourra sauver le Japon ! Pour le salut du pays, ce
sont tous les moines du Nembutsu,
du Zen, du Ritsu et d'autres écoles du Japon
qu'il aurait fallu faire décapiter, en exposant leurs têtes
sur la plage de Yuinohama.
Mais maintenant, il est sans doute déjà trop tard." Les habitants
du Japon sont sans cesse abusés par les moines du Nembutsu ou par les écoles Zen, Ritsu ou Shingon. Ainsi, en apparence,
ils font comme s'ils vénéraient le Sutra du Lotus,
mais dans leur coeur, ils n'y croient pas. Si bien que, lorsque moi,
Nichiren, qui n'ai pourtant pas commis le moindre crime, je proclame
la supériorité du Sutra du Lotus, ils me haïssent
tous, de la même manière que, dans les Derniers
jours du Dharma du bouddha Ionno, les gens haïssaient
le bodhisattva Fukyo. Tous, des
personnes les plus haut placées jusqu'aux plus modestes, détestent
le simple énoncé de mon nom et abhorrent la seule idée
de me voir. Par conséquent, bien qu'innocent de tout crime, une
fois exilé, il semblait peu probable que je fus pardonné.
De plus, j'avais dénoncé le Nembutsu - que les habitants du Japon respectent plus que leurs propres père
et mère, et placent plus haut que le soleil et la lune - comme
la cause karmique qui conduit en
enfer. J'avais attaqué le Zen en disant qu'il était l'oeuvre du démon, qualifié
le Shingon d'hérésie
qui provoquerait la destruction du pays, et [on rapportait que] j'avais
incité à incendier les temples des écoles Nembutsu, Zen et Ritsu,
et à décapiter les moines du Nembutsu. Sous le
règne du quarante-quatrième souverain, l'impératrice
Gensho, un religieux
venu d'Inde [Shubhakarasimha*] introduisit le Sutra Vairocana* ; et, à l'époque du quarante-cinquième souverain,
l'empereur Shomu, le moine Ganjin,
venu de Chine, introduisit l'école Ritsu au Japon. Il apportait aussi avec lui des exemplaires du Hokke
Gengi, du Hokke Mongu*,
du Maka Shikan, du
Jomyo Sho, et d'autres ouvrages de l'enseignement de Zhiyi*.
Mais il ne propagea pas l'enseignement des écoles Shingon et Hokke. Lorsque, ayant bien compris
cela, je fus prêt, sans céder aux désirs de mes
parents, de mes maîtres ou de quiconque, à me plonger dans
la recherche des vérités bouddhiques, je découvris
qu'il y avait dix brillants miroirs qui reflètent les doctrines
sacrées exposées par le Bouddha tout au long de sa vie.
Ce sont les dix écoles du bouddhisme que l'on appelle Kusha, Jojitsu, Ritsu, Hosso, Sanron, Shingon, Kegon, Jodo, Zen et Tendai-Hokke. Les lettrés
d'aujourd'hui pensent qu'avec ces dix écoles pour guides éclairés
il est possible de comprendre le coeur de tous les sutras, et proclament
que ces dix miroirs réflètent tous de manière correcte
la voie enseignée par le Bouddha. Alors que
le gouvernement du Régent ne savait quelle décision prendre,
des moines du Jodo, du Ritsu,
du Shingon et d'autres écoles,
comprenant que leur sagesse était insuffisante pour vaincre Nichiren
dans un débat religieux, envoyèrent des pétitions
au gouvernement. Voyant que celles-ci restaient sans effet, ils se rendirent
auprès des femmes et des veuves des hauts dignitaires pour me
dénigrer. Ces femmes rapportèrent leurs calomnies aux
autorités en disant : "D'après certains moines, Nichiren
a déclaré que les défunts régents Hojo
Tokiyori et Hojo Shigetoki sont tombés dans l'enfer avici ; il a dit qu'il faudrait brûler les temples Kencho-ji ; Jufuku-ji, Gokuraku-ji, Choraku-ji et Daibutsu-ji,
et que des grands patriarches comme Doryu et Ryokan devraient être
décapités. Ces passages
de sutra et de commentaires doivent nous permettre de bien le comprendre : au Japon, les enseignements du Shingon,
du Zen, du Ritsu et
du Nembutsu, fondés sur
d'autres écrits que le Sutra du Lotus, se répandent
partout, dans les montagnes, de monastère en monastère,
de temple en temple, à la cour comme à la campagne, dans
les régions proches aussi bien que lointaines. Mais ils ne correspondent
pas au pays ou ne répondent pas aux véritables intentions
du Bouddha, et ne permettent pas de se libérer des souffrances
de la naissance et de la mort. Aucun père,
aucune mère n'exhorteront jamais [leur enfant] à renoncer
au monde pour atteindre la bodhéité. Mais, dans votre
situation, les moines et adeptes du Ritsu et du Nembutsu ont influencé
votre père pour vous faire tomber, vous et votre frère
[et vous faire abandonner votre foi]. On m'a rapporté que Ryoka-bo persuade les autres de réciter un million de nembutsu en s'efforçant de créer la discorde entre les gens et
de détruire les graines du Sutra du Lotus. Hojo
Shigetoki, qui fit construire le temple Gokuraku-ji pour Ryokan, semblait être
une personne de mérite. Mais trompé par les croyants du Nembutsu, il m'a traité
avec haine et cela entraîna non seulement sa propre perte mais
celle de tout son clan. Seul Hojo Naritoki, seigneur de la province
d'Echigo, a survécu. Vous pensez peut-être que ceux qui
croient en Ryoka-bo sont prospères, mais voyez plutôt ce
qu'il est advenu au clan Nagoe, qui finança la construction des
temples Zenko-ji, Choraku-ji, et d'un temple destiné à
abriter une immense statue du Bouddha. Au Japon,
cinq écoles représentent le bouddhisme du Mahayana - les écoles Hosso, Sanron, Kegon, Shingon et Tendai. Il y a trois écoles
du Hinayana - Kusha, Jojitsu et Ritsu.
Puis, même si, en principe, les écoles Shingon, Kegon, Sanron et Hosso se rattachent au Mahayana,
lorsqu'on les étudie attentivement, on découvre qu'elles
appartiennent en fait au Hinayana. J'aimerais
préciser encore certains points concernant mon enseignement mais
cette lettre est déjà trop longue. Je vous ai déjà
écrit sur le Zen, le Nembutsu et le Ritsu. Mais [parmi les nombreuses
branches du bouddhisme] Shingon est précisément l'école qui a conduit la Chine
à sa perte et qui causera la ruine de ce pays [le Japon]. Les maladies
de l'esprit connaissent divers degrés de gravité. Les
affections dues aux trois poisons,
et leurs 84000 variations frappant les simples mortels dans les six
voies, peuvent êtres guéries par le bouddha des écoles Kusha, Jojitsu et Ritsu, s'appuyant sur les trois
Corbeilles [Tripitaka] du Hinayana.
Toutefois, si l'on s'efforce de remédier par le Hinayana aux trois poisons et aux 84000
maladies provoquées par l'opposition à des sutras du Mahayana tels que les sutras Kegon*, Hannya* et Vairocana*, ces
maladies ne feront qu'empirer et ne seront jamais guéries. Les 84000 sortes de maladies causées par les trois
poisons qui affectent les simples mortels dans les Six
voies peuvent être guéries par le bouddha des enseignements
du Hinayana et des sutras Agama*,
ou par les maîtres des écoles Kusha, Jojitsu et Ritsu.
Mais, si les adeptes du Hinayana,
par attachement aux enseignements qu'ils pratiquent, s'opposent à
l'enseignement du Mahayana, ils seront atteints par diverses maladies. Ou bien, si les pays du Hinayana,
même sans s'opposer au bouddhisme du Mahayana,
se considèrent comme égaux aux pays du Mahayana,
diverses maladies frapperont leurs populations. Si l'on essaye de les
guérir par la pratique des sutras du Hinayana,
ces maladies ne feront que s'aggraver. Tous ces
enseignements ont pour but d'exhorter à recevoir et à
garder le Sutra du Lotus à l'époque des Derniers
jours du Dharma.
Les moines hérétiques du Japon, de la Chine et de l'Inde
se sont tous révélés incapables de saisir cette
évidence. Les écoles Nembutsu, Shingon, Zen et Ritsu suivent soit les enseignements
du Hinayana, soit ceux du Mahayana
provisoire*,
mais ont rejeté le Sutra du Lotus. Leurs moines ont
une mauvaise compréhension du bouddhisme, sans toutefois prendre
conscience de leurs erreurs. Comme ils ont l'apparence de vrais moines,
les gens leur accordent la plus entière confiance. C'est pourquoi,
sans même s'en rendre compte, ces moines et leurs adeptes sont
devenus des ennemis du Sutra du Lotus et des adversaires du
Bouddha Shakyamuni. A la lumière de ce Sutra, il est certain
que, non seulement aucun de leurs vœux ne sera exaucé, mais
encore que leur vie sera écourtée et que, après
leur mort, ils seront condamnés à l'enfer avici. Le Sutra
du Lotus est supérieur à tous les autres sutras.
Il est comparable au lion, roi de tous les animaux courant sur la terre,
et à l'aigle, roi de toutes les créatures volant dans
les airs. Le Sutra Namu Amida
Butsu (note) et les autres sutras ne peuvent être comparés qu'à
des faisans ou des lièvres, qui glapissent de douleur lorsqu'un
aigle les saisit, ou dont le ventre se noue de terreur lorsqu'un lion
les poursuit. Il en va de même pour les adeptes du Nembutsu,
les moines du Ritsu et du Zen,
et les maîtres du Shingon.
Confrontés au Pratiquant du Sutra du Lotus, ils blêmissent et perdent l'esprit. Question : Il y a dix écoles [bouddhiques] au Japon, telles que Kusha, Jojitsu, Ritsu, Hosso, Sanron, Kegon, Shingon, Jodo, Zen,
et Hokke. L’objet de culte,
pour ces écoles, varie. L’objet de culte dans trois écoles
du Hinayana, telles que Kusha, Jojitsu, et Ritsu, est le bouddha de la Manifestation inférieure (retsu-ojin). L’objet de culte dans deux écoles, Hosso et Sanron, est le bouddha de Manifestation
supérieure (sho-ojin). L’école Kegon vénère Vairocana comme son objet sacré. Vairocana est considéré comme le Corps
de sagesse* du Bouddha Shakyamuni. L’objet de culte dans l’école Shingon est Vairocana-Dainichi et celui de l’école Jodo est le bouddha Amida.
L’objet de culte de l’école Zen est le Bouddha qui a atteint l’Éveil sous l’arbre
bodhi, nommément le Bouddha Shakyamuni. Toutes ces écoles
et groupes montrent l’image de Bouddha comme leur objet de culte,
mais pourquoi est-ce que l’école Hokke est la seule qui a le Sutra du Lotus comme son objet de culte
? Parmi toutes les maladies,
les cinq forfaits, l'incroyance
incorrigible des icchantika et l'opposition au Dharma sont
des maladies graves qui désolent particulièrement le Bouddha.
De nos jours, tous les Japonais, sans exception, sont affligés
du plus sérieux de ces maux, la grave maladie d'une grande opposition
au Dharma. Je pense aux adeptes des écoles Zen, Nembutsu et Ritsu,
et aux maîtres du Shingon.
Précisément parce qu'elle est d'une telle gravité,
eux-mêmes n'ont pas conscience de leur maladie, et les autres
ne les savent pas malades. Parce que cette maladie empire, d'un moment
à l'autre, des guerriers venus des quatre mers vont attaquer,
et le dirigeant, ses ministres et les gens du peuple seront tous détruits.
Assister à cela sous ses propres yeux est véritablement
une chose douloureuse. "Au
sein même des enseignements bouddhiques, une grave erreur a été
commise. Parmi tous les sutras, le roi des sutras est le Sutra du
Lotus, tandis que les autres sutras - Kegon*, Daibon, Jimmitsu* et Agama*,
doivent avoir le rang de ministre, de serviteur ou de roturier. Pourtant,
les adeptes de l'école Sanron affirment que les sutras Hannya* sont supérieurs au Sutra du Lotus ; ceux de l'école Hosso, que le Sutra Jimmitsu* est supérieur au Sutra du Lotus ; les tenants du Kegon considèrent le Sutra
Kegon* comme supérieur au Sutra du Lotus, tandis que l'école Ritsu se proclame la mère
de toutes les autres écoles. Il n'y a pas un seul pratiquant
du Sutra du Lotus. Et ceux qui ont voulu le lire et le réciter
ont été, au contraire, ridiculisés et méprisés
par les autres." Quant à moi, Nichiren, je me suis isolé dans une
bibliothèque avec les écritures et, après avoir
médité sur les textes, je suis arrivé à
la conclusion que, parce que le peuple révère les moines
du Mahayana provisoire* et du Hinayana, ceux des écoles Shingon, Zen, Nembutsu et Ritsu,
alors qu'il ne respecte pas le Sutra du Lotus, Bonten et Taishaku le réprimanderait
en ordonnant à un pays situé à l'ouest d'attaquer
le Japon. Et dans
ces conditions, moi, Nichiren, je suis le seul à déclarer
que la récitation du nom du bouddha Amida conduit à l'enfer avici,
que le Zen est une invention du démon,
que le Shingon est une doctrine
néfaste menant le pays à la ruine, et que l'école Ritsu et ceux qui observent les
préceptes se rendent coupables de trahison. C'est la raison pour
laquelle, tous, depuis le souverain jusqu'au plus modeste de ses sujets,
me redoutent plus encore que l'ennemi juré de leurs parents,
un ennemi les poursuivant vie après vie, un traître fomentant
une révolte, un bandit opérant de nuit ou un brigand.
Leur colère se déchaîne contre moi, ils me maudissent,
ils me frappent. On promet d'octroyer des terres à ceux qui me
dénigrent tandis que ceux qui font mon éloge sont chassés
de leur domaine ou punis d'amendes. On offre une récompense à
ceux qui voudraient me tuer. Et, pour couronner le tout, à deux
reprises, j'ai encouru la punition des autorités. Les moines des écoles Kegon, Shingon et Nembutsu,
comme ceux des écoles Ritsu et Zen, se vantent de respecter rigoureusement
les préceptes, d'avoir
une conduite honnête et de posséder une grande sagesse.
Mais, en réalité, ils sont dans la situation de personnes
nées dans des familles fomentant la rébellion d'inférieurs
contre leur supérieur. En ce sens, ils sont les grands
ennemis du Sutra du Lotus. Comment pourraient-ils éviter
de tomber dans la grande citadelle de l'enfer avici ? Parmi les
adeptes des quatre-vingt quinze sortes d'écoles non bouddhiques (note) beaucoup étaient certainement honnêtes et sages. Mais parce
qu'ils croyaient en des enseignements erronés, légués
par les deux divinités et les trois ascètes,
ils furent condamnés à renaître dans les voies
mauvaises de l'existence. Le Sutra
du Lotus a un prologue appelé Sutra
Muryogi. On pourrait le comparer à des généraux
détachés en avant-garde qui précèdent le
passage du cortège d'un grand roi pour assurer sa sécurité.
Il est dit dans ce sutra Sutra Muryogi : "Au cours des
plus de quarante ans écoulés, je n'ai toujours pas révélé
la vérité." Cela ressemble à ces grands arcs
que portent les généraux pour lancer leurs flèches
contre les ennemis du roi, ou aux sabres avec lesquels ils les tuent.
C'est une déclaration royale, tranchante comme une épée,
dirigée contre les adeptes du Kegon qui ne récitent que le Sutra
Kegon* ; contre les adeptes du Ritsu et
leurs sutras Agama* ; A l'époque
du Dharma formel, le bouddhisme fut introduit au Japon, dans la sixième
année du règne de l'empereur Kimmei [544]. Pendant plus de deux cents ans, du règne de l'empereur Kimmei au règne de l'empereur Kammu, l'enseignement des six
écoles - Sanron, Jojitsu, Hosso, Kusha, Kegon et Ritsu - se répandit. La doctrine du Shingon fut introduite sous le règne du quarante-quatrième souverain,
l'impératrice Gensho,
et celle de l'école Tendai sous le règne du quarantième-cinquième souverain,
l'empereur Shomu. Mais aucun de
ces enseignements ne fut propagé à l'époque. |
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