|
Extraits de gosho sur |
|
|
Manjushri ou Manjuçri [bodhisattva] Monjushiri
bosatsu |
|||
Dans le dixième
rouleau du même sutra, il est dit : “Sachez-le, Manjushri doit véritablement prêcher largement le grand Dharma aux quatre congrégations.
Je vais à présent effectuer la transmission de ce sutra.
(…) Si Mahakashyapa et Ananda viennent, je leur ferai encore la transmission de ce bon Dharma de la
même manière”. On peut donc le savoir : la transmission
du grand Dharma fut faite à Manjushri et Mahakashyapa. Ce Dharma,
objet de la transmission par l’Éveillé est le Hinayana. Et pourtant, les bienfaits obtenus
par cette cinquantième personne sont cent, mille, dix mille, cent mille fois supérieurs à
ceux que peuvent obtenir, en étudiant d'autres sutras, des personnes
naturellement dotées d'excellentes capacités et d'une
sagesse supérieure, comme Shariputra, Maudgalyayana, Manjushri,
capables de réciter par cœur l'intégralité
du texte des divers sutras. Le vénérable Shakyamuni, déclara : "Fiez-vous
au Dharma et non à la personne." Même quand ce sont
de grands bodhisattvas comme Fugen et Manjushri, parvenus à
l'étape de togaku qui précède
l'Éveil parfait, qui exposent les
enseignements bouddhiques, s'ils ne le font pas avec le texte du Sutra à la main, il ne faut pas tenir compte de ce qu'ils disent. Bien que
tous les êtres féminins soient ainsi décriés
dans divers sutras, le bodhisattva Manjushri n'eut pas plutôt prononcé le seul caractère Myo
qu'une femme devint instantanément bouddha. L'événement
était si extraordinaire que le bodhisattva Prajnakuta (Chishaku),
le meilleur disciple du bouddha Taho dans le monde du Trésor de Pureté, et Shariputra,
considéré comme le plus sage des disciples du Bouddha
Shakyamuni, protestèrent. Ils dirent que, d'après tous
les sutras du Mahayana et du Hinayana enseignés par
le Bouddha pendant plus de quarante ans, il était impossible
que la fille du Roi-Dragon devienne
bouddha. Mais en définitive leur argumentation fut vaine, car
elle devint bel et bien bouddha. "Vimalakirti demanda encore une fois à Manjushri : "En quoi consistent les graines de la bodhéité?" Manjushri, répondit : "Toutes
les illusions et les impuretés sont les graines de la bodhéité. Même une personne
qui a commis les cinq forfaits et qui se trouve dans l'enfer avici peut conserver le désir de devenir bouddha, c'est cela la graine
de la bodhéité." Manjushri vint de la mer, suivi d'un nombre incalculable de bodhisattva (réf.) ; à eux vinrent se joindre les quatre-vingts myriades de millions de nayuta de
bodhisattvas (réf.) ; des bodhisattvas plus nombreux que les grains de sable de huit Gange (réf.). Ceux qui
naquirent à l'époque du Bouddha Shakyamuni et entendirent
l'enseignement de sa bouche avaient reçu de lui la graine de
la bodhéité dans un passé
lointain. De plus, Shakyamuni aussi bien que le bouddha Taho,
les bouddhas des dix directions de l'univers, les innombrables bodhisattvas Surgis-de-Terre et d'autres bodhisattvas tels que Manjushri et Maitreya leur apportèrent
leur soutien et les incitèrent à comprendre. Mais même
alors, certains demeuraient incapables de croire. Ainsi, soutenu par les bouddhas Shakyamuni et Taho,
tous les autres bouddhas et bodhisattvas, les sept catégories
de divinités bénéfiques célestes et les cinq catégories de divinités
terrestres, Kishimojin et ses dix Filles, les quatre
Rois du Ciel, Bonten, Taishaku,
le roi Yama, les divinités
de l'eau et du vent, celles des mers et des montagnes, le bouddha Vairocana* les bodhisattvas Fugen et Manjushri et les divinités Nitten et Gatten, Nichiren a pu endurer
d'innombrables et cruelles épreuves. Le Bouddha ne confia pas
ces cinq caractères à Manjushri,
à Fugen, à Maitreya,
à Yakuo ou aux autres membres
de ce groupe. Il préféra faire venir de la grande Terre
de la lumière paisible les bodhisattvas Jogyo, Muhengyo, Jyogyo, Anryugyo et leur suite, afin
de leur transmettre ces cinq caractères. Parmi tous ces sutras, les uns, éclairant les êtres des deux Véhicules ainsi que les profanes, discourent sur le Hinayana, les autres s'adressent à des bodhisattvas propagateurs du Dharma tels que Manjushri, Vimukticandra, Vajrasattva (note) mais aucun ne s'adresse à Jogyoet autres des mille mondes des bodhisattvas Surgis-de-Terre. Des bodhisattvas tels que Manjushri, vivant dans le Monde doré, le bodhisattva Maitreya, dans le palais du Ciel Tushita, Kannon sur le Mont Potalaka et Yakuo, qui avait été le disciple du bouddha Nichigatsu Jomyotoku, tous exprimèrent leur désir de propager [la foi en] ce honzon de l'époque des Derniers jours du Dharma mais le Bouddha a refusé. Tous ces bodhisattvas étaient connus pour leur sagesse et leurs profondes connaissances, mais ils n'avaient entendu l'enseignement du Sutra du Lotus que depuis peu de temps [et la compréhension qu'ils en avaient était donc encore limitée]. Ainsi, ils ne seraient pas capables d'endurer les grandes persécutions de l'époque des Derniers jours du Dharma. Ensuite,
on désigne du nom de bodhisattva des personnes comme Manjushri et Maitreya. Ces grands bodhisattvas
sont encore infiniment plus remarquables que les pratyekabuddhas.
Un bouddha est un être totalement libéré des quarante-deux
étapes de l'obscurité
fondamentale, parvenu au niveau de l'Éveil
parfait (myogaku) ; il est comparable à la pleine lune dans la nuit du quinzième
jour du huitième mois. Les bodhisattvas ont dissipé quarante
et une sortes d'illusions liées à l'obscurité fondamentale,
parvenant ainsi au sommet de tokaku, l'Éveil presque parfait, l'avant-dernière
étape. Lorsque,
après avoir obtenu l'Éveil, Shakyamuni se prépara à
prononcer sa première prédication, les grands bodhisattvas,
tels Hoe*, Kudokurin*, Kongodo*, Kongozo*, Manjushri, Fugen, Maitreya et Gedatsugatsu ainsi que Bonten, Taishaku,
les quatre Rois du Ciel et d'innombrables
simples mortels de capacité supérieure se rassemblèrent
pour l'entendre (note). La fille du
Roi-Dragon, bien qu'étant une femme au corps de serpent,
devint bouddha en écoutant le bodhisattva Manjushri enseigner le Sutra du Lotus. Le Sutra Vimalakirti dit : "Un jour, le riche Vimalakirti tomba volontairement malade. Alors, le Bouddha demanda au bodhisattva Manjushri de lui rendre visite
et de s'informer de sa santé." Le bodhisattva Maitreya posa une question à
ce sujet, et le bodhisattva Manjushri lui répondit que si ces présages avaient été
d'une plus grande ampleur et d'une durée plus longue que lorsque
d'autres sutras avaient été enseignés, c'est parce
que les doutes étaient plus difficiles à dissiper. [...] Zhanlan* expliqua cela en disant : "Puisque dans l'enseignement
théorique* du Sutra du Lotus, le Dharma révélé était
encore relativement peu profond et récent, Manjushri, avait la capacité de répondre à cette question. Par contre, l'Éveil du Bouddha
dans un passé illimité était si difficile à comprendre que seul le Bouddha pouvait
répondre à la question. (réf.) Le Bouddha
ne crut pas nécessaire d'expliquer les présages mentionnés
dans l'enseignement théorique* mais Manjushri, dans l'ensemble,
en comprenait le sens. Par contre, il n'avait pas la moindre idée
du sens des présages annonçant l'enseignement
essentiel*. Parmi les enseignements
sacrés dispensés de son vivant, il confia les sutras du Hinayana au vénérable Mahakashyapa, et les sutras
du Mahayana, ainsi que le Sutra
du Lotus et le Sutra
du Nirvana au bodhisattva Manjushri.
Mais le coeur des enseignements sacrés en quatre vingt-mille
corbeilles, et l'oeil même du Sutra du Lotus, les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo, il ne les confia pas à Mahakashyapa ou à Ananda,
et ne les transmit pas non plus aux grands bodhisattvas Manjushri, Fugen, Kannon, Maitreya, Jizo ou Nagarjuna. Ces grands bodhisattvas
l'auraient souhaité et lui en firent la requête, mais le
Bouddha n'y consentit pas. Il préféra faire appel au bodhisattva Jogyo de vénérable
apparence (note) qui sortit des profondeurs de la terre. [De plus le Sutra du Lotus affirme] que le Pratiquant de ce Sutra sera protégé par les innombrables
bodhisattvas Surgis-de-Terre, les
bodhisattvas Manjushri et Kannon, Bonten, Taishaku,
les divinités Nitten, Gatten et les quatre Rois du Ciel et les dix Filles-démones. Il
n'y a donc pas d'autre moyen d'atteindre la bodhéité
que de pratiquer le Sutra du Lotus, car c'est le seul écrit
qui dévoile la vérité du passé comme de
l'avenir. Quand j'ouvre
respectueusement le Sutra du Lotus et le lis attentivement,
je vois que même les bodhisattvas Manjushri, Maitreya, Kannon et Fugen, pourtant parvenus à
l'étape de togaku avaient bien
du mal à mettre en pratique ne serait-ce qu'une phrase ou un
seul vers de ce Sutra, parce que dans le texte même il
est dit qu'il "ne peut être compris et partagé que
par des bouddhas."(réf.) Dans le Sutra
du Nirvana, le Bouddha déclare : "Il faut
suivre le Dharma et non la personne."(réf.) Suivre le Dharma signifie s'appuyer sur les divers sutras. Ne pas suivre
la personne signifie ne se laisser guider que par le Bouddha, et non
par des personnes telles que les bodhisattvas Fugen et Manjushri, ou les divers
maîtres bouddhistes que j'ai cités plus tôt. Le bouddhisme ne peut être correctement propagé que par
une personne d'une sagesse inégalée. C'est pourquoi, après
avoir exposé tous les sutras, Shakyamuni confia les enseignements
du Hinayana à Ananda et les enseignements du Mahayana à Manjushri, mais refusa
de transmettre le principe ultime du Sutra du Lotus à
aucun de ses proches disciples. Au lieu de cela, Shakyamuni fit appel
à Jogyo, son disciple depuis
un passé infini, et lui
confia la propagation. A ce moment-là, tous ceux qui avaient entendu les enseignements
exposés par le Bouddha pendant plus de quarante ans - Shariputra, Maudgalyayana et les douze
mille auditeurs-shravakas - Manjushri, Maitreya et les autres quatre-vingt
mille bodhisattva ; les milliards de rois-faisant-tourner-la-roue ; un nombre incalculable d'êtres célestes tels que Bonten et Taishaku - tous s'écrièrent
à propos des enseignements qu'ils avaient reçus auparavant : "Nous nous désolions de penser que nous n'obtiendrions jamais
la sagesse incommensurable de l'Ainsi-Venu."(réf.) Quand le bodhisattva Manjushri et le vénérable Ananda entreprirent la compilation de tous les enseignements dispensés
oralement par le Bouddha aux trois
Assemblées pendant huit années [durant lesquelles
le Sutra du Lotus fut enseigné], ils écrivirent
le titre Myoho Renge Kyo, et pour indiquer qu'ils avaient bien compris
[que le Sutra tout entier est contenu dans ces cinq caractères],
ils le firent précéder des mots : "Ainsi
ai-je entendu". Quand bien même j'aurais la sagesse de Manjushri et l'éloquence de Purna,
avec une personne comme vous, elles ne seraient d'aucune utilité."
Sur cette dernière phrase, Sammi-bo s'est levé, prêt
à partir mais certains auditeurs, heureux d'avoir entendu ce
qu'il venait de dire, en joignant respectueusement les mains, ont tenté
de le retenir, le suppliant de continuer, encore un peu, à leur
enseigner les principes bouddhiques. Le Bouddha Shakyamuni se
demandait si même les bodhisattvas Fugen et Manjushri auraient
la force de propager le Sutra du Lotus à l'époque
des Derniers jours du Dharma.
C'est pourquoi il a confié les cinq caractère de Myo Ho
Ren Ge Kyo à Jogyo et aux
trois autres guides de la multitude des bodhisattvas Surgis-de-Terre. Quand je réfléchis à tout cela, je
me demande si ce n'est pas le bodhisattva Jogyo qui est entré dans votre corps, afin de m'aider, moi Nichiren,
dans la propagation. Ou peut-être est-ce un effet de la bienveillance
du Bouddha Shakyamuni. Les cinq
caractères du Titre du Sutra
du Lotus sont inscrits au centre de la Tour
aux Trésors, tandis que les quatre Rois du Ciel sont assis aux quatre coins. Les bouddhas Shakyamuni
et Taho, ainsi que les quatre guides
des bodhisattvas Surgis-de-Terre,
sont en haut sur le même rang. Assis au-dessous d'eux, se trouvent
les bodhisattvas Fugen et Manjushri, ainsi que des auditeurs-shravakas parmi lesquels Shariputra et Maudgalyayana. Quand le Bouddha exposait un
sutra, il en formulait le principe essentiel dans le titre. Après
sa disparition, lorsque ses auditeurs-shravakas,
parmi lesquels Ananda, Manjushiri et Vajrasattva*,
se rassemblèrent [pour compiler par écrit les enseignements
du Bouddha], ils énoncèrent d'abord le titre [d'un sutra]
et écrivirent ensuite "Ainsi ai-je entendu". Le Bouddha [se levant de son siège dans la Tour
aux Trésors] se tint debout dans l'espace ouvert, et, afin
d'opérer la transmission du Sutra du Lotus, frappa,
non moins de trois fois, la tête du bodhisattva Jogyo et de ceux de sa suite, de Manjushri et de sa suite, de Bonten, Taishaku, des divinités Nitten, Gatten et les quatre
Rois du Ciel, des Rois-dragons,
des dix Filles-démones,
et d'autres. Parmi
ceux qui propagent ce Sutra dans les Derniers
jours du Dharma, qui peut se comparer à Shariputra, Mahakashyapa, Kannon, Myoon*, Manjushri et Yakuo ? Shariputra et Mahakashyapa,
personnes des deux véhicules,
avaient détruit toutes les illusions de la pensée et du désir, se libérant ainsi des six voies. Les autres, tous
bodhisattvas, avaient vaincu les quarante
et une illusions. Ils étaient aussi près de la perfection
que la lune, à la saison des moissons, la veille de la pleine
lune. Néanmoins, le Bouddha Shakyamuni ne voulut confier la mission de propagation à aucune de ces personnes, préférant
en donner la responsabilité aux bodhisattvas Surgis-de-Terre. Ces bodhisattvas Surgis
de Terre sont donc ceux qui s'étaient forgé une
foi inaltérable. Le bodhisattva Manjushri déclara : "Je
proclame toujours et j'enseigne uniquement le Sutra du Lotus."
Les mots "uniquement" et "toujours" constituent
l'essentiel de cette citation. Le vénérable Ananda était le fils du roi Dronodana et un disciple du Bouddha Shakyamuni, Maître
de la doctrine. Soixante jours après la disparition de Shakyamuni, Mahakashyapa et les autres disciples,
mille personnes au total, ainsi que Manjushri et les quatre-vingt mille autres
bodhisattvas se rassemblèrent dans une grande salle de pratique
et pleurèrent la disparition du Bouddha. [...] Puis, le bodhisattva Manjushri récita Namu
Myoho Renge Kyo, et le vénérable Ananda répondit : Nyoze gamon, "Ainsi ai-je entendu". Alors,
les 999 autres grands arhats trempèrent
tous leur pinceau dans l'encre et écrivirent les mots prononcés. La totalité des bienfaits représentés
par les huit volumes et les vingt-huit chapitres du Sutra du Lotus sont contenus dans ces cinq caractères. Dans
ce commentaire, du chapitre Daibadatta* (XII) du Sutra du Lotus. [Manjushri dit] : "Quand j'étais dans l'océan, [j'ai sans relâche
enseigné uniquement le Sutra du Lotus]." Le Maître
de la doctrine, le Vénérable Bouddha, a tenu cachée
cette doctrine durant les trois phases de la vie (présent, passé, futur). Il ne l'a même
pas confiée à Fugen ni à Manjushri, et encore
moins aux autres disciples de rang inférieur. |
|||