| 
    
       Extraits de gosho sur  | 
       | 
  |
|   Les désirs,  les troubles,  
          les défilements, infections  | 
  |||
|    
        Les douze liens 
        causaux sont : l’ignorance 
        fondamentalle*,  
        l'action*,  
        la conscience*,  
        les noms et formes*,  
        les six entrées*,  
        le contact*,  
        la sensation*,  
        le désir*,  
        l’attachement*,  
        l'existence*,  
        naissance*,  la vieillesse et la mort*.[...] 
        Le désir,  l’attachement et l’l'existence* constituent les trois causes du présent.  Il nous arrive 
        parfois de penser avec nostalgie à notre village natal,  mais si 
        nous n'y retournons jamais en visite,  et si aucune occasion d'y aller 
        ne se présente,  avec le temps,  nous abandonnerons l'idée 
        d'y retourner. Il est possible de se languir d'une personne en particulier,  
        mais,  sans l'espoir de conquérir son amour et sans qu'aucune promesse 
        ait été échangée,  on finit par perdre un jour 
        le désir de l'attendre. De la même manière,  
        nous négligeons de nous mettre en route vers la Terre 
        pure du Pic du Vautour,  pourtant 
        plus resplendissante que les palais des nobles et des ministres,  et,  qui 
        plus est,  extrêmement facile à atteindre.  C'est pourquoi il est dit,  dans le deuxième volume 
        du Sutra du Lotus : "Maintenant,  ce monde 
        des trois plans est tout entier 
        mon domaine. Les simples mortels qui y vivent sont tous mes enfants. Ce 
        monde est en proie à de nombreuses difficultés et à 
        des troubles dont je suis seul à pouvoir les délivrer. 
        Mais j'ai beau les instruire et leur enseigner,  ils ne parviennent ni 
        à croire ni à accepter mon enseignement."(réf.)  
         Affairés 
        comme nous l'étions à la tâche d'hier et comme nous 
        le sommes au travail d'aujourd'hui,  nous sommes pieds et poings liés 
        par les cinq désirs de notre nature terrestre. 
        Sans comprendre que le temps passe aussi rapidement qu'un poulain blanc 
        entraperçu par la fente d'un mur (note),  
        aussi ignorants que des moutons conduits à l'abattoir,  désespérément 
        prisonniers de notre besoin de nourriture et de vêtements,  nous 
        tombons sans y prendre garde dans les filets de la célébrité 
        et du profit. Il existe 
          trois catégories d'illusions inhérentes à l'esprit de tous les êtres humains : celles 
        de la pensée,  du désir et les illusions 
        aussi nombreuses que les grains de poussière et de sable,  illusions 
        sur la véritable nature de l'existence. Le karma créé par les dix 
        mauvaises actions et les cinq 
        forfaits - tout cela peut aussi se comparer à une nuit obscure. 
         Et dans le 
          Sutra du Nirvana,  
        le dernier enseignement du Bouddha qu'il exposa dans le bosquet de shala,  
        il est dit  : "Tous les fleuves et les ruisseaux sont inévitablement 
        sinueux et tortueux et toutes les femmes sont inévitablement inconstantes 
        et fourbes." Il y est dit encore : "Les désirs 
        et les illusions de tous les hommes d'un kalpa 
        majeur ne pèsent pas plus lourd que l'entrave 
        karmique d'une seule femme."  Par exemple Shariputra,  
        bien qu'il soit parvenu à l'étape d'arhat,  
        se laissait parfois emporter par la colère. Pilindavasta,  
        bien que s'étant libéré des illusions 
        de la pensée et du désir,  faisait encore 
        preuve d'arrogance,  et Nanda,  bien 
        que s'étant libéré des désirs sexuels,  
        continuait à rechercher le contact des femmes. Même ces disciples 
        du Bouddha dans l'état d'auditeurs-shravakas,  
        ayant éliminé les désirs,  en conservaient 
        des vestiges. Pourrait-il en être autrement lorsqu'il s'agit de 
        simples mortels  ?  Faites résolument 
        surgir la grande force de votre croyance 
        et récitez Namu Myoho Renge 
        Kyoo en priant pour avoir une foi solide et correcte au moment de 
        votre mort. Ne recherchez jamais ailleurs le moyen d'hériter de 
        ce Dharma ultime et de le manifester 
        dans votre vie. C'est alors seulement que vous réaliserez que les désirs terrestres 
        impliquent l'Éveil,  et que les souffrances 
        de la vie et de la mort sont le nirvana. Sans l'élément 
        vital qu'est la foi,  même garder le Sutra du Lotus est 
        vain. Mais le Bouddha,  
        notre Grand-maître,  a même dépassé les plus 
        hauts états de renaissance,  à plus forte raison le cycle 
        inférieur de la naissance et de la mort. Il est capable d'extirper 
        la racine même de l'obscurité 
        fondamentale,  et donc aussi les illusions superficielles qui se logent 
        dans les ramifications de la pensée et du désir. 
          Le Bouddha Shakyamuni peut être comparé à la mère et une femme à un nouveau-né. Si deux personnes s'aiment, elles ne se quitteront jamais. Mais si une personne désire être avec une autre et que ce désir n'est pas partagé, elles seront tantôt ensemble, tantôt séparées. On peut comparer le Bouddha à la personne qui pense toujours à l'autre, et une femme à celle qui n'y pense pas. Mais si nous avons véritablement le désir de voir le Bouddha, comment le Bouddha Shakyamuni pourrait-il manquer de nous apparaître ? La Loi de Causalité de la Vie (Sado, avril 1272 à Nichigennyo) Ces 
        enseignements sont de la plus grande importance. Ils impliquent que les désirs [illusions,  troubles] mènent 
        à l'Éveil et que les souffrances 
        de la vie et de la mort s'identifient au nirvana. Vivre Namu 
        Myoho Renge Kyo,  même pendant l'union sexuelle entre homme et 
        femme,  voilà le principe qui permet de changer les désirs 
        en Éveil et les souffrances de la vie et de la mort en nirvana. Les souffrances 
        ne deviennent le nirvana que si l'on réalise que la réalité 
        de la vie humaine,  à travers vie et mort,  ne peut ni apparaître 
        ni disparaître. Il est dit dans le Sutra 
        Fugen : "Même sans éteindre leurs désirs terrestres et sans supprimer les cinq 
        désirs,  ils parviennent à purifier tous leurs 
        sens et à effacer toutes leurs mauvaises actions. On lit dans le Maka Shikan : "L'ignorance 
        et la poussière des désirs 
        mènent à l'Éveilet les souffrances de la naissance 
        et de la mort mènent au nirvana". Le seul caractère 
        Myo contient tous les bienfaits accumulés au cours de ces six vies,  
        aussi bien que tous les autres bienfaits possibles. Ainsi,  nous,  simples 
        mortels vivant à l'époque mauvaise des Derniers 
        jours du Dharma,  sans avoir créé une seule bonne cause 
        [parce que Shakyamuni nous a légué le caractère myo],  
        nous pouvons obtenir autant de bienfaits que si nous étions parvenus 
        nous-mêmes au terme des dix mille différentes pratiques des 
        six paramitas. Cela correspond 
        précisément au passage : "Tout,  dans ce monde des trois 
        plans,  est mon domaine. Tous les êtres 
        vivants de ce monde sont mes enfants."(réf.)  
        Nous,  simples mortels,  bien que prisonniers des désirs 
        terrestres,  nous pouvons acquérir les mêmes 
        vertus que le vénérable Shakyamuni car nous bénéficions 
        de tous les mérites qu'il a accumulés.  Faites appel 
        à toute votre foi et priez ce Gohonzon. Que pourrait-il alors y 
        avoir d'impossible à réaliser  ? Il vous faut croire 
        ces affirmations du Sutra du Lotus  : "Ce sutra exauce 
        les désirs. Il est l'eau pure et fraîche 
        de l'étang qui étanche la soif"(réf.) et "Ils connaîtront paix et sécurité dans cette 
        vie et des conditions favorables dans la prochaine."(réf.) 
         Fondamentalement,  
        l'essence réelle de Myoho Renge Kyo désigne le 
        corps physique que les disciples et adeptes de Nichiren,  qui croient dans 
        le Sutra du Lotus,  ont reçu de leurs père et mère 
        à la naissance. Ces personnes,  qui,  en rejetant sincèrement 
        les moyens provisoires,  ont uniquement foi dans le Sutra du Lotus et récitent Namu Myoho Renge 
        Kyo,  transformeront les Trois Voies - désirs 
        terrestres,  karma et souffrance - en Trois Corps (sanjin) - Corps du Dharma*,  
        Corps de Sagesse* 
        et Corps de Manifestation*. 
        La triple contemplation de l'unité 
        (isshin sangan) et la Triple vérité (santai) deviendront immédiatement manifestes dans leur esprit 
        [kyochi myogo],  et le lieu 
        où elles résident se changera en Terre 
        de la lumière éternellement paisible.  Je prierai 
        les divinités de tout 
        mon coeur. Conservez une foi solide afin de réaliser vos désirs 
        et partagez avec votre femme tout ce que je vous ai dit.  Les chevaux 
        et les boeufs [qui transportent le mort] sont les démons à 
        têtes de cheval et de boeuf et la fosse elle-même est l'enfer avici. Les 84000 chaudrons [qui 
        torturent le mort] sont les 84000 mille désirs terrestres. 
        Le défunt quittant sa maison se dirige vers la montagne de la mort,  
        tandis que la rivière au bord de laquelle ses enfants aimants demeurent,  
        attristés,  est la Rivière aux trois passages. Il est inutile 
        de chercher l'enfer ailleurs. Au niveau 
        supérieur se trouvent les auditeurs-shravakas. 
        Les auditeurs-shravakas sont ceux qui,  comme Shariputra 
        ou Mahakashyapa,  non contents 
        d'observer les deux cent cinquante préceptes et de pratiquer la méditation libre de toute 
        illusion,  ont profondément médité sur la souffrance,  
        la non-substantialité,  la non-permanence 
        et le non-soi. Ils ont éliminé toutes les illusions de la pensée et du désir liées au monde 
        des trois plans,  et peuvent se déplacer 
        tout à fait librement dans l'eau ou le feu.  Même 
        les grands bodhisattvas qui ont éliminé les illusions 
        de la pensée et du désir et qui se sont libérés 
        des quarante et un et quarante-deux premiers niveaux d'ignorance n'ont 
        pas pu le comprendre. Comment,  alors,  de simples mortels,  n'ayant pas 
        éliminé la plus petite illusion,  le pourraient-ils  ?  Les trois 
        obstacles auxquels se passage se réfère sont bonno-sho,  
        go-sho et ho-sho. Bonno-sho désigne les obstacles à la pratique 
        qui naissent de désirs,  
        de la stupidité,  de l'orgueil-colère ; go-sho,  les obstacles créés par la femme et les enfants ; ho-sho,  ceux qui sont dus à l'opposition du souverain ou des parents. Le Grand-maître Zhiyi déclare dans le troisième 
        volume de son Hokke Mongu*  : "[L'un de ces six présages est que] l'est se surélève 
        et l'ouest descend. L'est correspond à la couleur verte et à 
        l'organe du foie. Et le foie lui-même est lié aux yeux. L'ouest 
        correspond à la couleur blanche et à l'organe des poumons,  
        et les poumons sont liés au nez. Par conséquent,  le fait 
        que l'est se surélève et que l'ouest descende annonce l'apparition 
        des bienfaits des yeux,  et,  simultanément,  la diminution des désirs liés à l'odorat. Inversement,  quand les bienfaits liés 
        à l'odorat apparaissent,  les désirs liés 
        à la vision disparaissent. De la même manière,  l'ascension 
        ou la chute des autres points cardinaux indique l'apparition des bienfaits        et la diminution des désirs liés à 
        l'organe qui leur correspond."   En Inde,  
        il y eut des brahmanes capables 
        de se verser toute l'eau du Gange dans l'oreille et de l'y conserver pendant 
        douze ans ; de boire d'un seul trait l'océan tout entier,  d'attraper 
        de la main le soleil et la lune,  et de changer en boeufs ou en moutons 
        les disciples du Bouddha Shakyamuni. Mais ces pouvoirs n'eurent d'autre 
        effet que de les rendre plus arrogants et d'alourdir leur karma 
        de souffrance à travers vies 
        et morts. C'est d'eux que parle Zhiyi lorsqu'il dit  : "Ils ne recherchent que la gloire et le profit,  et 
        ne font qu'accroître les illusions de la pensée et du désir."(réf.) Si l'on veut 
        pratiquer correctement ce Sutra,  il y a plusieurs degrés d'opposition à éviter. Pour les résumer,  je citerai le cinquième 
        volume du Hokke Mongu Ki*  : "A propos des diverses formes d'opposition au Dharma il est seulement 
        dit dans le Hokke Mongu* qu'il faut "enseigner aux sages mais non aux insensés." (note) 
        Un moine a classifié différentes 
        sortes d'attitudes dommageables de la manière suivante  : "Je 
        ferai d'abord la liste des mauvaises causes et ensuite celle de leurs 
        effets. Il y a quatorze mauvaises causes : 1) l'orgueil,  2) la négligence,  
        3) les préjugés,  basés sur l'égoïsme,  
        4) l'auto-satisfaction liée à une compréhension superficielle,  
        5) l'attachement aux désirs terrestres,  6) le 
        manque d'esprit de recherche,  7) le manque de croyance,  8) l'aversion,  
        9) le doute injustifié,  10) la calomnie,  11) le mépris,  
        12) la haine,  13) la jalousie,  14) la rancune." Puisque la mise en 
        garde contre ces quatorze formes d'opposition est valable pour les laïcs 
        aussi bien que pour les religieux,  vous devriez craindre de les commettre. Ne nourrissez 
        aucune rancune envers votre suzerain,  mais ne quittez pas pour autant 
        votre fief actuel. Restez à Kamakura. 
        Assistez votre suzerain moins fréquemment que d'habitude ; servez-le 
        de loin en loin. Alors,  vos voeux pourront être exaucés. 
        Ne perdez jamais votre calme. Ne soyez pas influencé par vos désirs,  
        votre souci du prestige ou votre tempérament.  Les deux grands sages Zhiyi et Zhanlan ont donné une définition de ces deux premiers niveaux dans la foi et dans la pratique et les ont interprétés de trois manières différentes. La première les assimile à l'étape de soji-soku, aux dix étapes de la foi et à l'étape d'un roi-faisant-tourner-la-roue-de-fer. La deuxième les fait correspondreà la première des cinq étapes de la pratique, considérées comme l'étape de kangyo-soku*, celle où l'on ne s'est pas encore détaché des illusions de la pensée et du désir. La troisième les considère comme équivalentes à l'étape de myoji-soku*. Dans chaque 
        province,  dans chaque domaine,  dans chaque village,  chaque personne [de 
        haute comme de basse condition] éprouve contre moi une colère 
        sans précédent. C'est la première fois que se manifeste 
        l'obscurité fondamentale 
        dans la vie de simples mortels encore prisonniers des illusions de la pensée et du désir. Même s'ils prient 
        les divinités,  le Bouddha ou le Sutra du Lotus,  ces calamités 
        ne feront que s'aggraver. Cela ne sera différent que si le Pratiquant 
        du Sutra du Lotus offre les prières de l'enseignement 
        essentiel* 
        du Sutra du Lotus. En définitive,  tant que ne sera pas 
        clairement établie la supériorité de cet enseignement 
        sur les autres,  les fléaux ne cesseront pas de frapper. La vie des 
        êtres humains est enchaînée par le mauvais karma,  
        les désirs terrestres et les 
        souffrances inhérentes à 
        la vie et à la mort. Mais,  grâce aux trois 
        potentialités de la nature de bouddha - la bodhéité 
        innée,  la sagesse permettant de s'y éveiller,  et l'action 
        qui la rend manifeste - notre vie peut sans aucun doute parvenir à 
        révéler ces trois propriétés 
        du Bouddha.  Croire dans 
        le Sutra du Lotus équivaut à prier [pour atteindre 
        la bodhéité]. Renforcez toujours plus votre désir 
        d'entrer sur la voie qui mène à la bodhéité 
        en cette vie-ci*. 
        Jamais événement plus heureux n'est advenu à un membre 
        de votre clan,  qu'il soit moine ou laïc. Dire cela [de vos nouvelles 
        terres] peut paraître la marque d'un intérêt excessif 
        pour les désirs terrestres,  mais de tels désirs sont naturels chez les simples mortels. De plus,  il existe un moyen de 
        devenir bouddha sans les éliminer. On lit,  dans le Sutra 
        Fugen,  un passage qui explique le coeur même du Sutra 
        du Lotus : "Même sans éliminer les désirs 
        terrestres et sans abandonner les cinq 
        désirs." Et dans le Maka 
        Shikan de Zhiyi il est dit : "Les désirs terrestres conduisent à 
        la bodhéité (bonno soku bodai) ; les souffrances 
        de la naissance et de la mort conduisent au nirvana (shoji soku nehan). De 
        même,  nous ne voyons pas que le Bouddha existe dans notre propre 
        coeur. Vous vous demandez peut-être comment il est possible que 
        le Bouddha se trouve en nous quand notre corps,  ayant son origine dans 
        la semence et le sang de nos père et mère,  est la source 
        des trois 
        poisons et le siège des désirs charnels. Mais de 
        multiples considérations prouvent la justesse de ce que j'avance. 
        La pure fleur de lotus s'épanouit sur un étang boueux. Le 
        santal parfumé a besoin de la terre pour pousser ; la gracieuse 
        fleur de cerisier sort du bois de l'arbre. A quatre-vingt 
        mille yojana au fond du grand océan,  
        vit une tortue. Elle n'a ni pattes ni nageoires. Son abdomen est aussi 
        brûlant que s'il était posé sur du fer chauffé 
        à blanc,  et sa carapace aussi froide que les montagnes de glace. 
        Cette tortue n'a qu'un seul désir,  jour et nuit,  
        soir et matin,  à chaque instant : rafraîchir son ventre brûlant 
        et réchauffer la carapace qui recouvre son dos. Comme on désire de la nourriture quand on a faim,  de l'eau quand on a soif ; comme on attend 
        l'être aimé quand on est amoureux,  un médicament quand 
        on est malade ; comme une femme belle utilise de la poudre et du rouge 
        [pour rehausser sa beauté],  il faut croire au Sutra du Lotus. 
        Sinon,  plus tard,  vous le regretterez.  
          Les mots "Cette personne pratiquera au sein du peuple",  signifient 
        que les cinq cents premières années 
        des Derniers jours du Dharma verront 
        apparaître le bodhisattva Jogyo 
        qui viendra illuminer l'obscurité 
        de l'ignorance humaine et des désirs 
        terrestres avec la torche de Namu 
        Myoho Renge Kyo. Ce n'est pas 
        que j'aie oublié les insultes infamantes,  les coups de bâton 
        et les jets de pierre infligés au bodhisattva Fukyo. 
        Ce n'est pas que j'affronte sans crainte les réactions du monde. 
        C'est seulement que je redoute plus encore les sévères mises 
        en garde du Sutra du Lotus. La situation est comparable à 
        celle de Sukenari et de Tokimune,  
        qui,  bien que vivants à la cour du shogun,  
        assouvirent leur vengeance parce que c'était leur unique désir et que la pensée de ne pas se venger de leur ennemi leur était 
        insupportable.  Le Bouddha 
        Shakyamuni n'est plus parmi nous maintenant ; aussi devez-vous respecter 
        les personnes qui ont la sagesse de l'Éveil comme vous respecteriez le 
        Bouddha lui-même. Si vous le suivez sincèrement,  vos bienfaits        seront abondants. Celui qui désire le bonheur 
        dans sa vie prochaine doit renoncer à son désir de gloire 
        et de fortune et respecter comme un boudha vivant le Moine qui enseigne 
        le Sutra du Lotus,  si humble que soit sa position. C'est ce qui 
        est écrit dans le sutra.  Les enseignements 
        des écoles Shingon et Kegon entrent dans la catégorie de zuitai. Ils sont par conséquent faciles à croire et faciles à 
        comprendre puisque le Bouddha les exposa en tenant compte des capacités 
        ou des désirs des personnes dans les Neuf 
        états,  tout comme un père sage instruirait son enfant 
        ignorant [de la manière la mieux adaptée à ses facultés 
        de compréhension].  Alors,  tous les maîtres des écoles non bouddhiques 
        se réunirent. Ils s'efforcèrent de faire revenir les cygnes 
        blancs afin que les chevaux blancs se remettent à hennir,  mais 
        aucun cygne ne réapparut. Par le passé,  ces grands maîtres 
        avaient fait apparaître des nuages et des brouillards,  souffler 
        le vent et se soulever les vagues  ; ils avaient fait jaillir de leur corps 
        de l'eau ou du feu,  métamorphosé des hommes en chevaux et 
        des chevaux en hommes,  et réalisé tous leurs désirs 
        quels qu'ils soient. Mais,  pour une raison inconnue,  en cette occasion,  
        ils ne parvinrent pas à faire réapparaître les cygnes. Et le Démon 
        du sixième Ciel nous craindra encore bien davantage  ! Même 
        si ce Roi-démon était auparavant notre maître,  il 
        adoptera désormais une attitude de crainte respectueuse à 
        notre égard. Et,  craignant par-dessus tout qu'en nous causant des troubles sa situation ne fasse qu'empirer quand il se 
        présentera devant le Sutra du Lotus et les bouddhas des 
        dix directions,  il nous fera 
        des dons. L'eau troublée 
        est comparable aux sages ou érudits qui observent les préceptes 
        mais s'opposent au Sutra du Lotus. L'eau souillée est 
        comparable aux ignorants qui n'observent aucun précepte. Ils sont 
        en proie à de nombreux désirs,  colériques,  
        mais ils croient exclusivement au Sutra du Lotus. En Inde centrale,  
        un voyageur souffrant se rendit un jour au lac Munetchi pour éteindre 
        le feu de l'angoisse qui brûlait dans son coeur. Il proclama que 
        les eaux du lac comblèrent tous ses désirs,  
        tout comme l'eau fraîiche et claire d'un étang comble la 
        soif. Bien que le lac Munetchi et cet endroit [où je réside] 
        soient différents,  le principe est exactement le même. Ainsi,  
        le Pic du Vautour en Inde se trouve 
        maintenant ici,  au Mont Minobu. 
         Des pratiques aussi austères 
        concernent les saints et les sages, non les hommes ordinaires.   | 
  |||