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Extraits de gosho sur

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DICTIONNAIRE
 

Les désirs, les troubles, les défilements, infections
ou flux empoisonné, écoulements, souillures, fermentations
bonno, klesha, asrava

 

Les douze liens causaux sont : l’ignorance fondamentalle*, l'action*, la conscience*, les noms et formes*, les six entrées*, le contact*, la sensation*, le désir*, l’attachement*, l'existence*, naissance*, la vieillesse et la mort*.[...] Le désir, l’attachement et l’l'existence* constituent les trois causes du présent.
Les douze liens causaux (1256 )

Il nous arrive parfois de penser avec nostalgie à notre village natal, mais si nous n'y retournons jamais en visite, et si aucune occasion d'y aller ne se présente, avec le temps, nous abandonnerons l'idée d'y retourner. Il est possible de se languir d'une personne en particulier, mais, sans l'espoir de conquérir son amour et sans qu'aucune promesse ait été échangée, on finit par perdre un jour le désir de l'attendre. De la même manière, nous négligeons de nous mettre en route vers la Terre pure du Pic du Vautour, pourtant plus resplendissante que les palais des nobles et des ministres, et, qui plus est, extrêmement facile à atteindre.
Questions et réponses sur la pratique du Sutra du Lotus (Kamakura  ? mars 1263   ? à Nichiji  ? )

C'est pourquoi il est dit, dans le deuxième volume du Sutra du Lotus : "Maintenant, ce monde des trois plans est tout entier mon domaine. Les simples mortels qui y vivent sont tous mes enfants. Ce monde est en proie à de nombreuses difficultés et à des troubles dont je suis seul à pouvoir les délivrer. Mais j'ai beau les instruire et leur enseigner, ils ne parviennent ni à croire ni à accepter mon enseignement."(réf.)
Encouragements à une personne malade (13e décembre 1264, à Nanjo Hyoe Shichiro)

Affairés comme nous l'étions à la tâche d'hier et comme nous le sommes au travail d'aujourd'hui, nous sommes pieds et poings liés par les cinq désirs de notre nature terrestre. Sans comprendre que le temps passe aussi rapidement qu'un poulain blanc entraperçu par la fente d'un mur (note), aussi ignorants que des moutons conduits à l'abattoir, désespérément prisonniers de notre besoin de nourriture et de vêtements, nous tombons sans y prendre garde dans les filets de la célébrité et du profit.
[...] Depuis le passé sans commencement, enivrés par le vin de l'ignorance, nous sommes nés un nombre incalculable de fois dans les six voies de l'existence en passant par les quatre formes de naissance. Tantôt nous suffoquons au coeur des flammes de l'enfer de la brûlure ardente ou de la grande chaleur dévorante (note)  ; tantôt nous gelons dans la glace de l'enfer du lotus rouge sang ou du grand lotus rouge sang. Tantôt nous devons endurer la torture de la faim et de la soif dans le monde-état de l'avidité, passant cinq cents vies sans même pouvoir entendre prononcer le nom d'un aliment ou d'une boisson. Tantôt nous éprouvons la souffrance d'être blessés et tués dans le monde-état de l'animalité, nous subissons les blessures et les meurtres qui sont le lot d'un monde où les petits sont avalés par les grands, où les courts sont engloutis par les longs. Tantôt nous sommes confrontés aux querelles et aux conflits du monde-état des asuras ; tantôt nous naissons en tant qu'êtres humains et sommes en proie aux huit souffrances que sont naître et vieillir, tomber malade et mourir, souffrir de devoir quitter ceux que nous aimons et rencontrer ceux que nous haïssons, éprouver la douleur de ne pas obtenir ce que nous désirons, et endurer les peines engendrées par les cinq agrégats du corps et de l'esprit. Tantôt encore nous naissons dans le royaume céleste et faisons l'expérience des cinq signes de dégradation. Ainsi tournons-nous sans cesse en rond comme la roue d'un chariot dans ce monde des trois plans. [...] Mais ce qu'il faut désirer avant tout, c'est la voie du Bouddha, et ce que l'on devrait rechercher sans cesse, c'est l'enseignement des sutras.
Il est extrêmement difficile de naître sous forme humaine, et extrêmement rare de rencontrer le Véritable Dharma. Si vous désirez vous libérer rapidement des croyances erronées pour adhérer à ce qui est correct, quitter le statut de simple mortel et atteindre la bodhéité, vous devriez abandonner les enseignements Nembutsu, Shingon, Zen et Ritsu, et adopter ce texte merveilleux du Véhicule unique. Si vous le faites, vous pourrez, sans aucun doute, secouer la poussière et les souillures de l'illusion et de l'impureté, et vous manifester comme la pure concrétisation de la bodhéité."
Conversation entre un sage et un ignorant (1265   ? à un samouraï   ? )

Il existe trois catégories d'illusions inhérentes à l'esprit de tous les êtres humains : celles de la pensée, du désir et les illusions aussi nombreuses que les grains de poussière et de sable, illusions sur la véritable nature de l'existence. Le karma créé par les dix mauvaises actions et les cinq forfaits - tout cela peut aussi se comparer à une nuit obscure.
L'essentiel du chapitre Yakuo (1265-  ? peut-être à la mère de Nanjo Tokimitsu)

Et dans le Sutra du Nirvana, le dernier enseignement du Bouddha qu'il exposa dans le bosquet de shala, il est dit : "Tous les fleuves et les ruisseaux sont inévitablement sinueux et tortueux et toutes les femmes sont inévitablement inconstantes et fourbes." Il y est dit encore : "Les désirs et les illusions de tous les hommes d'un kalpa majeur ne pèsent pas plus lourd que l'entrave karmique d'une seule femme."
Le Daimoku du Sutra du Lotus (1266 à une femme d'Amatsu)

Par exemple Shariputra, bien qu'il soit parvenu à l'étape d'arhat, se laissait parfois emporter par la colère. Pilindavasta, bien que s'étant libéré des illusions de la pensée et du désir, faisait encore preuve d'arrogance, et Nanda, bien que s'étant libéré des désirs sexuels, continuait à rechercher le contact des femmes. Même ces disciples du Bouddha dans l'état d'auditeurs-shravakas, ayant éliminé les désirs, en conservaient des vestiges. Pourrait-il en être autrement lorsqu'il s'agit de simples mortels  ?
Le savant maître Chan-wou-wei (Kamakura, 1270 à Joken-bo et Gijo-bo)

Faites résolument surgir la grande force de votre croyance et récitez Namu Myoho Renge Kyoo en priant pour avoir une foi solide et correcte au moment de votre mort. Ne recherchez jamais ailleurs le moyen d'hériter de ce Dharma ultime et de le manifester dans votre vie. C'est alors seulement que vous réaliserez que les désirs terrestres impliquent l'Éveil, et que les souffrances de la vie et de la mort sont le nirvana. Sans l'élément vital qu'est la foi, même garder le Sutra du Lotus est vain.
L'héritage du Dharma ultime de la vie (Sado, février 1272, à Sairen-bo Nichiji)

Mais le Bouddha, notre Grand-maître, a même dépassé les plus hauts états de renaissance, à plus forte raison le cycle inférieur de la naissance et de la mort. Il est capable d'extirper la racine même de l'obscurité fondamentale, et donc aussi les illusions superficielles qui se logent dans les ramifications de la pensée et du désir.
[...] On lit dans le Sutra Kegon* : "Il n'y a que deux lieux au monde où l'arbre du grand roi-médecin, qui symbolise la sagesse du Bouddha, ne pourra ni pousser ni apporter de bienfaits : le vide immense, puits profond où tombent les personnes des deux véhicules, ou les eaux agitées par les désirs et les conceptions erronées dans lesquelles se noient les personnes incapables de croire détruisant en elles-mêmes les racines de la bonté."
[...] De plus, Shariputra, Mahakashyapa et les autres disciples, personnes des deux véhicules, observaient scrupuleusement les deux cent cinquante préceptes et les trois mille règles de conduite (note), pratiquaient les trois sortes de méditation, appliquaient les enseignements des sutras Agama*, et s'étaient libérés des illusions de la pensée et du désir dans le monde des trois plans. Par conséquent, ils auraient dû être exemplaires dans la compréhension de leurs obligations et l'acquittement de leurs dettes de reconnaissance.
[...] Il est dit dans le Sutra Shuryogon : "Si une personne qui a commis les cinq forfaits entend parler de cette puissante méditation (note) et que naît en elle le désir de parvenir à l'Éveil suprême, alors, contrairement à ce que l'on pourrait croire, elle sera en mesure d'atteindre la bodhéité. Mais, Honoré du monde, un arhat qui a anéanti tous les désirs est comme un vase brisé. Il ne sera jamais capable de recevoir et de conserver cette méditation."
[...] On lit dans le cinquième volume du Maka Shikan : "Les faibles bonnes causes créées par un esprit qui n'est pas totalement dirigé vers le bien ne suffisent pas à modifier [le cycle de la naissance et de la mort]. Mais si on pratique la méditation, en parvenant à une profonde intuition (shikan), en contrôlant les cinq agrégats dans sa vie, en évitant ainsi la maladie et en réfrénant les désirs terrestres, alors on peut transcender le cycle de la vie et de la mort." Il y est dit encore : "[A mesure que la pratique progresse et que la compréhension grandit, ] les trois obstacles et les quatre démons.
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Le Bouddha Shakyamuni peut être comparé à la mère et une femme à un nouveau-né. Si deux personnes s'aiment, elles ne se quitteront jamais. Mais si une personne désire être avec une autre et que ce désir n'est pas partagé, elles seront tantôt ensemble, tantôt séparées. On peut comparer le Bouddha à la personne qui pense toujours à l'autre, et une femme à celle qui n'y pense pas. Mais si nous avons véritablement le désir de voir le Bouddha, comment le Bouddha Shakyamuni pourrait-il manquer de nous apparaître  ? La Loi de Causalité de la Vie (Sado, avril 1272 à Nichigennyo)

Ces enseignements sont de la plus grande importance. Ils impliquent que les désirs [illusions, troubles] mènent à l'Éveil et que les souffrances de la vie et de la mort s'identifient au nirvana. Vivre Namu Myoho Renge Kyo, même pendant l'union sexuelle entre homme et femme, voilà le principe qui permet de changer les désirs en Éveil et les souffrances de la vie et de la mort en nirvana. Les souffrances ne deviennent le nirvana que si l'on réalise que la réalité de la vie humaine, à travers vie et mort, ne peut ni apparaître ni disparaître. Il est dit dans le Sutra Fugen : "Même sans éteindre leurs désirs terrestres et sans supprimer les cinq désirs, ils parviennent à purifier tous leurs sens et à effacer toutes leurs mauvaises actions. On lit dans le Maka Shikan : "L'ignorance et la poussière des désirs mènent à l'Éveilet les souffrances de la naissance et de la mort mènent au nirvana".
[...] Ces enseignements sont de la plus grande importance. Ils impliquent que les désirs mènent à l'Éveil et que les souffrances de la vie et de la mort s'identifient au nirvana. Vivre Namu Myoho Renge Kyo, même pendant l'union sexuelle entre homme et femme, voilà le principe qui permet de changer les désirs en Éveil et les souffrances de la vie et de la mort en nirvana. Les souffrances ne deviennent le nirvana que si l'on réalise que la réalité de la vie humaine, à travers vie et mort, ne peut ni apparaître ni disparaître.
Il est dit dans le Sutra Fugen : "Même sans éteindre leurs désirs terrestres et sans supprimer les cinq désirs, ils parviennent à purifier tous leurs sens et à effacer toutes leurs mauvaises actions. On lit dans le Maka Shikan : "L'ignorance et la poussière des désirs mènent à l'Éveil et les souffrances de la naissance et de la mort mènent au nirvana".
Les désirs mènent à l'éveil (Sado, le 2 mai 1272 ; à Shijo Kingo)

Le seul caractère Myo contient tous les bienfaits accumulés au cours de ces six vies, aussi bien que tous les autres bienfaits possibles. Ainsi, nous, simples mortels vivant à l'époque mauvaise des Derniers jours du Dharma, sans avoir créé une seule bonne cause [parce que Shakyamuni nous a légué le caractère myo], nous pouvons obtenir autant de bienfaits que si nous étions parvenus nous-mêmes au terme des dix mille différentes pratiques des six paramitas. Cela correspond précisément au passage : "Tout, dans ce monde des trois plans, est mon domaine. Tous les êtres vivants de ce monde sont mes enfants."(réf.) Nous, simples mortels, bien que prisonniers des désirs terrestres, nous pouvons acquérir les mêmes vertus que le vénérable Shakyamuni car nous bénéficions de tous les mérites qu'il a accumulés.
Lettre à Nichimyo Shonin (Ichinosawa, Sado, le 25 mai 1272 à Nichimyo, mère de Oto Gozen )

Faites appel à toute votre foi et priez ce Gohonzon. Que pourrait-il alors y avoir d'impossible à réaliser  ? Il vous faut croire ces affirmations du Sutra du Lotus  : "Ce sutra exauce les désirs. Il est l'eau pure et fraîche de l'étang qui étanche la soif"(réf.) et "Ils connaîtront paix et sécurité dans cette vie et des conditions favorables dans la prochaine."(réf.)
Réponse à Kyoo (août 1273, à Kyo'o, fille de Shijo Kingo)

Fondamentalement, l'essence réelle de Myoho Renge Kyo désigne le corps physique que les disciples et adeptes de Nichiren, qui croient dans le Sutra du Lotus, ont reçu de leurs père et mère à la naissance. Ces personnes, qui, en rejetant sincèrement les moyens provisoires, ont uniquement foi dans le Sutra du Lotus et récitent Namu Myoho Renge Kyo, transformeront les Trois Voies - désirs terrestres, karma et souffrance - en Trois Corps (sanjin) - Corps du Dharma*, Corps de Sagesse* et Corps de Manifestation*. La triple contemplation de l'unité (isshin sangan) et la Triple vérité (santai) deviendront immédiatement manifestes dans leur esprit [kyochi myogo], et le lieu où elles résident se changera en Terre de la lumière éternellement paisible.
[...] : "Maintenant, le mot renge n'est pas utilisé dans un quelconque sens symbolique. Il désigne l'enseignement exposé dans le Sutra du Lotus. Cet enseignement est pur et sans souillures, et il élucide la complexité des relations de cause et d'effet. C'est pourquoi on l'appelle renge ou lotus. Ce n'est pas une métaphore, une image, mais le nom désignant la véritable ainsité révélée par la méditation du Sutra du Lotus."
L'ainsité du Dharma Merveilleux (Sado, 1273   ? à Sairen-bo)

Je prierai les divinités de tout mon coeur. Conservez une foi solide afin de réaliser vos désirs et partagez avec votre femme tout ce que je vous ai dit.
Les Sabres du Bien et du Mal (Sado, 21 février 1274, à Hojo Yagenta)

Les chevaux et les boeufs [qui transportent le mort] sont les démons à têtes de cheval et de boeuf et la fosse elle-même est l'enfer avici. Les 84000 chaudrons [qui torturent le mort] sont les 84000 mille désirs terrestres. Le défunt quittant sa maison se dirige vers la montagne de la mort, tandis que la rivière au bord de laquelle ses enfants aimants demeurent, attristés, est la Rivière aux trois passages. Il est inutile de chercher l'enfer ailleurs.
[...] Ceux qui croient au Sutra du Lotus peuvent transformer tout cela. [Pour eux, ] l'enfer se change en Terre de la lumière éternelle, les feux dévorants de la souffrance se changent en la torche d'un bouddha doté du Corps de sagesse*  ; le défunt devient un bouddha doté du Corps du Dharma*  ; et la fournaise devient la demeure où le Bouddha, sous l'aspect du Corps de Manifestation*, montre son immense compassion. De plus, le bâton de marche devient le bâton du principe de Myohojisso [le Dharma Merveilleux équivaut à tous les phénomènes], la Rivière aux trois passages devient l'océan du principe de shoji soku nehan [les souffrances de la vie et de la mort mènent au nirvana] et la montagne de la mort devient le grand sommet du principe de bonno soku bodai [les désirs mènent à l'Éveil ].
Enfer et bodhéité (Minobu, le 11juillet 1274 à la mère de Nanjo Tokimitsu)

Au niveau supérieur se trouvent les auditeurs-shravakas. Les auditeurs-shravakas sont ceux qui, comme Shariputra ou Mahakashyapa, non contents d'observer les deux cent cinquante préceptes et de pratiquer la méditation libre de toute illusion, ont profondément médité sur la souffrance, la non-substantialité, la non-permanence et le non-soi. Ils ont éliminé toutes les illusions de la pensée et du désir liées au monde des trois plans, et peuvent se déplacer tout à fait librement dans l'eau ou le feu.
[...] Ceux qui ont soif ont besoin d'eau, et non d'arcs et de flèches, d'épées ou de bâtons. Une personne nue désire des vêtements, l'eau ne lui sert à rien. Un ou deux exemples permettent de saisir un principe valable pour dix mille autres.
Lettre à Horen (Minobu, avril 1275 à Soya Kyoshin)

Même les grands bodhisattvas qui ont éliminé les illusions de la pensée et du désir et qui se sont libérés des quarante et un et quarante-deux premiers niveaux d'ignorance n'ont pas pu le comprendre. Comment, alors, de simples mortels, n'ayant pas éliminé la plus petite illusion, le pourraient-ils  ?
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

Les trois obstacles auxquels se passage se réfère sont bonno-sho, go-sho et ho-sho. Bonno-sho désigne les obstacles à la pratique qui naissent de désirs, de la stupidité, de l'orgueil-colère ; go-sho, les obstacles créés par la femme et les enfants ; ho-sho, ceux qui sont dus à l'opposition du souverain ou des parents.
Lettre aux Frères (Minobu, 16 décembre 1275 aux frères Ikegami)

Le Grand-maître Zhiyi déclare dans le troisième volume de son Hokke Mongu : "[L'un de ces six présages est que] l'est se surélève et l'ouest descend. L'est correspond à la couleur verte et à l'organe du foie. Et le foie lui-même est lié aux yeux. L'ouest correspond à la couleur blanche et à l'organe des poumons, et les poumons sont liés au nez. Par conséquent, le fait que l'est se surélève et que l'ouest descende annonce l'apparition des bienfaits des yeux, et, simultanément, la diminution des désirs liés à l'odorat. Inversement, quand les bienfaits liés à l'odorat apparaissent, les désirs liés à la vision disparaissent. De la même manière, l'ascension ou la chute des autres points cardinaux indique l'apparition des bienfaits et la diminution des désirs liés à l'organe qui leur correspond."
Sur les présages (Minobu, 1275, à Shijo Kingo  ? )

En Inde, il y eut des brahmanes capables de se verser toute l'eau du Gange dans l'oreille et de l'y conserver pendant douze ans ; de boire d'un seul trait l'océan tout entier, d'attraper de la main le soleil et la lune, et de changer en boeufs ou en moutons les disciples du Bouddha Shakyamuni. Mais ces pouvoirs n'eurent d'autre effet que de les rendre plus arrogants et d'alourdir leur karma de souffrance à travers vies et morts. C'est d'eux que parle Zhiyi lorsqu'il dit : "Ils ne recherchent que la gloire et le profit, et ne font qu'accroître les illusions de la pensée et du désir."(réf.)
[...] Il est écrit encore, dans le sixième volume du Sutra du Nirvana  : "Le Bouddha annonça à Mahakashyapa  : "Après mon entrée dans le nirvana..., ce Démon du sixième Ciel et d'autres démons essaieront immanquablement de détruire mon Dharma correct... Il prendra la forme d'un arhat ou d'un bouddha. Le Roi-Démon, bien que toujours esclave de ses désirs, prendra l'apparence d'une personne libérée des désirs, et tentera de détruire le Dharma correct que j'ai enseignée."
Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)

Si l'on veut pratiquer correctement ce Sutra, il y a plusieurs degrés d'opposition à éviter. Pour les résumer, je citerai le cinquième volume du Hokke Mongu Ki*  : "A propos des diverses formes d'opposition au Dharma il est seulement dit dans le Hokke Mongu* qu'il faut "enseigner aux sages mais non aux insensés." (note) Un moine a classifié différentes sortes d'attitudes dommageables de la manière suivante  : "Je ferai d'abord la liste des mauvaises causes et ensuite celle de leurs effets. Il y a quatorze mauvaises causes : 1) l'orgueil, 2) la négligence, 3) les préjugés, basés sur l'égoïsme, 4) l'auto-satisfaction liée à une compréhension superficielle, 5) l'attachement aux désirs terrestres, 6) le manque d'esprit de recherche, 7) le manque de croyance, 8) l'aversion, 9) le doute injustifié, 10) la calomnie, 11) le mépris, 12) la haine, 13) la jalousie, 14) la rancune." Puisque la mise en garde contre ces quatorze formes d'opposition est valable pour les laïcs aussi bien que pour les religieux, vous devriez craindre de les commettre.
Les quatorze oppositions (Minobu, fin 1276, au nyudo Matsuno Rokuro Zaemon)

Ne nourrissez aucune rancune envers votre suzerain, mais ne quittez pas pour autant votre fief actuel. Restez à Kamakura. Assistez votre suzerain moins fréquemment que d'habitude ; servez-le de loin en loin. Alors, vos voeux pourront être exaucés. Ne perdez jamais votre calme. Ne soyez pas influencé par vos désirs, votre souci du prestige ou votre tempérament.
Les Huit Vents (Minobu, 1277 à Shijo Kingo)

Les deux grands sages Zhiyi et Zhanlan ont donné une définition de ces deux premiers niveaux dans la foi et dans la pratique et les ont interprétés de trois manières différentes. La première les assimile à l'étape de soji-soku, aux dix étapes de la foi et à l'étape d'un roi-faisant-tourner-la-roue-de-fer. La deuxième les fait correspondreà la première des cinq étapes de la pratique, considérées comme l'étape de kangyo-soku*, celle où l'on ne s'est pas encore détaché des illusions de la pensée et du désir. La troisième les considère comme équivalentes à l'étape de myoji-soku*.

Dans chaque province, dans chaque domaine, dans chaque village, chaque personne [de haute comme de basse condition] éprouve contre moi une colère sans précédent. C'est la première fois que se manifeste l'obscurité fondamentale dans la vie de simples mortels encore prisonniers des illusions de la pensée et du désir. Même s'ils prient les divinités, le Bouddha ou le Sutra du Lotus, ces calamités ne feront que s'aggraver. Cela ne sera différent que si le Pratiquant du Sutra du Lotus offre les prières de l'enseignement essentiel* du Sutra du Lotus. En définitive, tant que ne sera pas clairement établie la supériorité de cet enseignement sur les autres, les fléaux ne cesseront pas de frapper.
Le traitement de la maladie (Minobu, 26 juin 1278 (ou 1282) à Toki Jonin)

La vie des êtres humains est enchaînée par le mauvais karma, les désirs terrestres et les souffrances inhérentes à la vie et à la mort. Mais, grâce aux trois potentialités de la nature de bouddha - la bodhéité innée, la sagesse permettant de s'y éveiller, et l'action qui la rend manifeste - notre vie peut sans aucun doute parvenir à révéler ces trois propriétés du Bouddha.
La phrase unique et essentielle (Minobu, le 3 juillet 1278, à Myoho-ama)

Croire dans le Sutra du Lotus équivaut à prier [pour atteindre la bodhéité]. Renforcez toujours plus votre désir d'entrer sur la voie qui mène à la bodhéité en cette vie-ci*. Jamais événement plus heureux n'est advenu à un membre de votre clan, qu'il soit moine ou laïc. Dire cela [de vos nouvelles terres] peut paraître la marque d'un intérêt excessif pour les désirs terrestres, mais de tels désirs sont naturels chez les simples mortels. De plus, il existe un moyen de devenir bouddha sans les éliminer. On lit, dans le Sutra Fugen, un passage qui explique le coeur même du Sutra du Lotus : "Même sans éliminer les désirs terrestres et sans abandonner les cinq désirs." Et dans le Maka Shikan de Zhiyi il est dit : "Les désirs terrestres conduisent à la bodhéité (bonno soku bodai) ; les souffrances de la naissance et de la mort conduisent au nirvana (shoji soku nehan).
L'octroi d'un nouveau domaine (Minobu, octobre 1278, à Shijo Kingo)

De même, nous ne voyons pas que le Bouddha existe dans notre propre coeur. Vous vous demandez peut-être comment il est possible que le Bouddha se trouve en nous quand notre corps, ayant son origine dans la semence et le sang de nos père et mère, est la source des trois poisons et le siège des désirs charnels. Mais de multiples considérations prouvent la justesse de ce que j'avance. La pure fleur de lotus s'épanouit sur un étang boueux. Le santal parfumé a besoin de la terre pour pousser ; la gracieuse fleur de cerisier sort du bois de l'arbre.
Gosho du Nouvel an (janvier 12xx, à la femme du Seigneur Omosu)

A quatre-vingt mille yojana au fond du grand océan, vit une tortue. Elle n'a ni pattes ni nageoires. Son abdomen est aussi brûlant que s'il était posé sur du fer chauffé à blanc, et sa carapace aussi froide que les montagnes de glace. Cette tortue n'a qu'un seul désir, jour et nuit, soir et matin, à chaque instant : rafraîchir son ventre brûlant et réchauffer la carapace qui recouvre son dos.
La tortue borgne et le bois de santal flottant (Minobu le 26 mars 1279 à la femme de Matsuno)

Comme on désire de la nourriture quand on a faim, de l'eau quand on a soif ; comme on attend l'être aimé quand on est amoureux, un médicament quand on est malade ; comme une femme belle utilise de la poudre et du rouge [pour rehausser sa beauté], il faut croire au Sutra du Lotus. Sinon, plus tard, vous le regretterez.
La persécution par le sabre et le bâton (Minobu, 20 avril 1279 à Nanjo Tokimitsu)

Les mots "Cette personne pratiquera au sein du peuple", signifient que les cinq cents premières années des Derniers jours du Dharma verront apparaître le bodhisattva Jogyo qui viendra illuminer l'obscurité de l'ignorance humaine et des désirs terrestres avec la torche de Namu Myoho Renge Kyo.
Lettre à Jakunichi-bo (Minobu, 16 septembre 1279, à Jakunichi-bo Nikke)

Ce n'est pas que j'aie oublié les insultes infamantes, les coups de bâton et les jets de pierre infligés au bodhisattva Fukyo. Ce n'est pas que j'affronte sans crainte les réactions du monde. C'est seulement que je redoute plus encore les sévères mises en garde du Sutra du Lotus. La situation est comparable à celle de Sukenari et de Tokimune, qui, bien que vivants à la cour du shogun, assouvirent leur vengeance parce que c'était leur unique désir et que la pensée de ne pas se venger de leur ennemi leur était insupportable.
Lettre à Akimoto (Minobu, le 27 janvier 1280, à Akimoto)

Le Bouddha Shakyamuni n'est plus parmi nous maintenant ; aussi devez-vous respecter les personnes qui ont la sagesse de l'Éveil comme vous respecteriez le Bouddha lui-même. Si vous le suivez sincèrement, vos bienfaits seront abondants. Celui qui désire le bonheur dans sa vie prochaine doit renoncer à son désir de gloire et de fortune et respecter comme un boudha vivant le Moine qui enseigne le Sutra du Lotus, si humble que soit sa position. C'est ce qui est écrit dans le sutra.
Niike Gosho (Minobu, février 1280 à Niike Saemon no jo)

Les enseignements des écoles Shingon et Kegon entrent dans la catégorie de zuitai. Ils sont par conséquent faciles à croire et faciles à comprendre puisque le Bouddha les exposa en tenant compte des capacités ou des désirs des personnes dans les Neuf états, tout comme un père sage instruirait son enfant ignorant [de la manière la mieux adaptée à ses facultés de compréhension].
Comparaison du Sutra du Lotus avec les autres Sutra (Minobu, le 26 mai 1280 à Toki Jonin)

Alors, tous les maîtres des écoles non bouddhiques se réunirent. Ils s'efforcèrent de faire revenir les cygnes blancs afin que les chevaux blancs se remettent à hennir, mais aucun cygne ne réapparut. Par le passé, ces grands maîtres avaient fait apparaître des nuages et des brouillards, souffler le vent et se soulever les vagues ; ils avaient fait jaillir de leur corps de l'eau ou du feu, métamorphosé des hommes en chevaux et des chevaux en hommes, et réalisé tous leurs désirs quels qu'ils soient. Mais, pour une raison inconnue, en cette occasion, ils ne parvinrent pas à faire réapparaître les cygnes.
Chevaux blancs et cygnes blancs (Minobu le 14 août 1280, à la dame d'Utsubusa)

Et le Démon du sixième Ciel nous craindra encore bien davantage ! Même si ce Roi-démon était auparavant notre maître, il adoptera désormais une attitude de crainte respectueuse à notre égard. Et, craignant par-dessus tout qu'en nous causant des troubles sa situation ne fasse qu'empirer quand il se présentera devant le Sutra du Lotus et les bouddhas des dix directions, il nous fera des dons.
Jozo et Jogen (Minobu, 27 septembre 1280 à Matsuno   ? )

L'eau troublée est comparable aux sages ou érudits qui observent les préceptes mais s'opposent au Sutra du Lotus. L'eau souillée est comparable aux ignorants qui n'observent aucun précepte. Ils sont en proie à de nombreux désirs, colériques, mais ils croient exclusivement au Sutra du Lotus.
Dans l'écrit appelé Sutra du Nirvana, la liste est faite de ceux qui, grâce au Sutra du Lotus, sont parvenus à la bodhéité.
Sur le Bodhisattva Hachiman (Minobu, décembre 1280, à Nichigen-nyo, l'épouse de Shijo Kingo)

En Inde centrale, un voyageur souffrant se rendit un jour au lac Munetchi pour éteindre le feu de l'angoisse qui brûlait dans son coeur. Il proclama que les eaux du lac comblèrent tous ses désirs, tout comme l'eau fraîiche et claire d'un étang comble la soif. Bien que le lac Munetchi et cet endroit [où je réside] soient différents, le principe est exactement le même. Ainsi, le Pic du Vautour en Inde se trouve maintenant ici, au Mont Minobu.
La personne et le Dharma (Minobu, 11 septembre 1281 à Nanjo Tokimitsu)

Des pratiques aussi austères concernent les saints et les sages, non les hommes ordinaires.
Pourtant, même les hommes ordinaires peuvent atteindre la bodhéité s'ils ont un seul désir : celui d'avoir une foi fervente. Au sens le plus profond, une foi fervente correspond à la volonté de comprendre et de vivre l'esprit, et non la lettre des sutras.
Le don de riz (Minobu, date   ? destinataire   ? )

 

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