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Extraits de gosho sur |
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Mont
Sacré du Vautour - Pic du Vautour - Gridhrakuta |
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Depuis
cette époque, du souverain suprême aux masses innombrables,
tous ont vénéré les statues du Bouddha et ont attentivement
étudié les écrits bouddhiques. Il en a résulté
que dans les monastères du Mont Hiei et de Nara, la capitale
du Sud, dans les grands temples Onjo-ji et To-ji, dans tout le pays à
l'intérieur des quatre mers, dans les cinq provinces autour de
la capitale (note) et dans les sept marches,
les écrits bouddhiques ont été classés,
comme des étoiles dans le ciel, et le pays s'est couvert d'une
nuée de temples. Ceux qui se réclament de Shariputra observent la lune du haut du Pic
du Vautour (note) tandis que ceux qui adhèrent aux traditions d'Haklenayasha transmettent les enseignements du Mont Kukkutapada.
Comment, alors, quelqu'un peut-il dire que les doctrines de Shakyamuni
sont méprisées ou que les Trois
trésors du bouddhisme sont négligés ? Il y a bien longtemps, lorsque le Bouddha
enseigna les principes du Hinayana au Parc des Daims, il ouvrit la porte
d'une ville illusoire (note). Mais, par la suite, lorsque les tapis furent
déroulés pour l'enseignement du Sutra du Lotus au Pic du Vautour, ces doctrines
antérieures cessèrent de procurer des bienfaits. Pendant
quarante et quelques années, en exposant les enseignements
antérieurs au Sutra du Lotus, le Bouddha reconnut
que les bodhisattvas pouvaient atteindre la voie qui mène à
la bodhéité, tout comme les simples mortels de grandes
capacités, les personnes de bien et les hommes. Mais il dénia
cette possibilité aux personnes des deux
véhicules, aux personnes mauvaises et aux femmes. En certaines
occasions, pourtant, il sembla bien en reconnaître la possibilité,
mais un doute subsistait en ce domaine. Cependant, au terme de quarante-deux
années d'enseignement, au début de cette période
de huit ans pendant laquelle il allait enseigner le Sutra du Lotus,
sur le Pic du Vautour, à Rajagriha, dans le royaume
du Magadha, il enseigna tout
d'abord le Sutra Muryogi.
Et dans ce sutra, nous lisons : "Pendant plus de quarante
années je n'ai toujours pas révélé la vérité." Le Grand-maître* Zhiyi*,
qui entendit l'enseignement du Bouddha sur le Pic
du Vautour (note) et qui par la suite connut l'Éveil dans un lieu de méditation
en Chine, déclara sans équivoque : "Les autres
sutras ne promettent la bodhéité qu'aux hommes, pas aux
femmes. Depuis lors, tous les sutras et les traités se sont largement
répandus et diverses écoles bouddhiques sont apparues
au Japon. Par conséquent, nous avons la chance, même en
étant né à l'époque des Derniers
jours du Dharma,
et en vivant dans un pays à la périphérie du monde,
de pouvoir écouter l'enseignement exposé au Pic
du Vautour et de saisir, en faisant une coupe de nos mains, l'eau
de la grande rivière du bouddhisme. Mais Maudgalyayana ne parvint pas à faire accéder sa mère à
la bodhéité. Car lui-même n'était pas encore
pratiquant du Sutra du Lotus et ne pouvait donc pas aider sa
mère à devenir bouddha. Par la suite, pendant huit ans,
dans l'Assemblée au Pic du
Vautour, en croyant au Sutra du Lotus et en récitant Namu Myoho Renge Kyo, il devint
un bouddha appelé Tamalapatra (Parfum de Santal) (réf.).
Et à ce moment-là, sa mère aussi devint bouddha. Vous m'avez
accompagné, faisant voeu de donner votre vie en tant que pratiquant
du Sutra du Lotus. Votre attitude surpasse de très loin
le geste de Hong Yen qui s'ouvrit
le ventre et y mit le foie de son seigneur mort, le duc
Yi, pour lui épargner la honte et le déshonneur. Lorsque
j'arriverai au Pic du Vautour,
je proclamerai avant toute chose que Shijo
Kingo, aussi bien que Nichiren, était résolu à
mourir pour le Sutra du Lotus. Laissons
de côté pour l'instant la deuxième partie du Sutra,
la révélation (note). Dans la partie suivante, celle
de la transmission, avec les trois déclarations du chapitre Hoto* (XI),
le Bouddha confie la tâche
de la propagation à l'Assemblée réunie au Pic du Vautour,
présente à la Cérémonie
dans les Airs. Quant au voeu [de propager le Dharma] formulé
dans le chapitre Kanji* (XIII) par vingt mille, quatre-vingt mille, quatre-vingts myriades
de millions de nayuta de grands
bodhisattvas, un homme comme moi, d'une sagesse superficielle, a du
mal à le comprendre. Ananda était le second fils du roi Dronodana et Rahula le petit-fils du roi Shuddhodana.
Tous deux étaient issus de familles nobles mais, parce qu'ils étaient
parvenus au stade d'arhat, il leur
était impossible de parvenir à l'Éveil. Pourtant,
au cours des huit années où devant la Grande
assemblée du Pic du Vautour,
le Sutra du Lotus fut enseigné, il fut révélé qu'Ananda deviendrait le bouddha Roi
des Souverains Pouvoirs - Sagesse de Monts
et d'Océan* et que Rahula deviendrait le bouddha Foulant les Fleurs des Sept Matières Précieuses*(réf.). Malgré la sagesse de ces hommes et le haut rang de leurs familles,
sans cette révélation du Sutra du Lotus, qui leur
aurait rendu hommage ? Depuis
le commencement de notre kalpa,
parmi tous ceux qui ont encouru la disgrâce de leurs parents ou
de leur souverain et qui ont été bannis sur des îles
lointaines, personne n'a jamais ressenti une joie pareille à
la nôtre. Ainsi, l'endroit où nous résidons et pratiquons
l'enseignement du Véhicule
unique, quel qu'il soit, devient la cité de la lumière
éternellement paisible. Sans avoir à se déplacer
d'un seul pas, nos disciples et nos bienfaiteurs laïcs peuvent
apercevoir le Pic du Vautour en Inde, et en un jour ou en une nuit, atteindre la Terre
de la lumière éternellement paisible existant depuis
toujours, et revenir. Je ne peux exprimer la joie que me procure cette
pensée ! Le Bouddha parvint à survivre
à toutes ces épreuves et, à l'âge de soixante-douze
ans, quarante-deux ans après avoir commencé à enseigner,
sur une montagne appelée Gridhrakuta [le Pic
du Vautour], au nord-est de la ville de Rajagriha,
en Inde centrale, il entreprit d'exposer le Sutra du Lotus. Il
le fit pendant huit ans. Puis, en bordure de la rivière Ajitavati,
dans la ville de Kushinagara, en Inde de l'Est, au milieu de la nuit, le 15e jour du 2e mois, dans sa quatre-vingtième
année, il accéda au nirvana. Ces passages
reflètent comme un clair miroir la volonté du Bouddha.
Ils indiquent que le Bouddha n'apparut pas pour le bien de ceux qui
l'entourèrent pendant les huit ans où il enseigna le Sutra
du Lotus au Pic du Vautour,
mais pour le bien de ceux qui viendraient après lui. Il vint
en ce monde spécifiquement pour des gens comme nous, qui vivons
au début des Derniers jours
du Dharma,
et non pour ceux qui vécurent aux jours du Dharma
correct ou du Dharma formel. Même si l'on menaçait de nous
couper la tête avec une scie, de nous empaler sur une lance,
de nous mettre aux fers et de nous transpercer les pieds avec une
vrille, aussi longtemps que nous serons en vie, nous devrons continuer
à réciter Namu Myoho
Renge Kyo, Namu Myoho Renge Kyo. Si nous récitons cette
phrase jusqu'au moment ultime de notre mort, immédiatement,
Shakyamuni, Taho, tous les autres
bouddhas de l'univers viendront à notre rescousse, tenant ainsi
fidèlement la promesse faite lors de la cérémonie
du Pic du Vautour. Nous prenant
par la main et nous portant sur leurs épaules, ils nous mèneront
au Pic du Vautour. C'est en ces termes que nous est annoncée la véritable essence
de ces bodhisattvas. Quant à la fille
du Roi-Dragon, elle offre une preuve tangible en apparaissant, à
l'Assemblée du Pic
du Vautour, "assise sur une fleur de lotus à mille pétales,
aussi large que la roue d'un chariot."(réf.). Comme il est merveilleux que vous soyez malgré
tout devenu le disciple d'un tel homme ! Un lien semblable au
nôtre est sûrement motivé par une raison profonde.
Faites tous les efforts possibles pour approfondir votre foi, et pour atteindre la Terre
pure du Pic du Vautour. [...] Si Nichiren meurt
avant vous, je viendrai à votre rencontre. Si vous deviez mourir
avant moi, je ne manquerai pas de parler de vous au roi Yama.
Tout ce que je vous dis est vrai. Selon le Sutra du Lotus,
Nichiren est le guide sur la voie difficile de l'Éveil. Consacrez-vous
de tout coeur à la foi, afin d'atteindre le Pic
du Vautour. Ainsi,
vous êtes sans doute l'envoyé des divinités célestes Bonten et Taishaku.
Je vais vous confier mon sceau
pour authentifier la promesse que vous renaîtrez sur la Terre
pure du Pic du Vautour. Emportez-le
dans votre vie prochaine au Pic du
Vautour et [quand vous y serez parvenu], appelez "Nichiren,
Nichiren ! " Je viendrai aussitôt à votre rencontre. Si l'on se reporte au temps où ils se trouvaient au Pic du Vautour, ils étaient de grands bodhisattvas qui avaient entièrement éliminé les Trois poisons. Si l'on parle de leur nature fondamentale, ils étaient d'anciens bodhisattva qui «en dedans cachaient [une conduite de bodhisattva], au dehors apparaissaient [comme des auditeurs-shravakas]» (note). Depuis le décès
du seigneur Ueno, j'aimerais apprendre
qu'il vous a rendu visite, mais je sais bien que c'est impossible. Sauf
en rêve, vous ne pouvez voir son visage. S'il apparaissait, ce
ne pourrait être qu'un mirage. Pourtant, ne craignez rien : votre
défunt mari se trouve sans aucun doute sur la Terre
pure du Pic du Vautour, d'où
il écoute et regarde ce monde Saha jour et nuit. Vous, son épouse, et vos enfants, avec les
yeux de simples mortels, ne pouvez pas le voir ; vous ne pouvez
pas non plus l'entendre ; soyez cependant certaine que vous serez
finalement réunis au Pic du
Vautour. Ceux qui
pratiquent le bouddhisme, mais en adoptent des conceptions dénaturées
détruisent le plus élevé des sutras. Prenez garde
à ne pas vous laisser distraire par d'autres pensées ; avec une détermination absolue, vous devriez aspirer à
atteindre la Terre pure du Pic
du Vautour. Il est dit dans le Sutra
Roku haramitsu qu'il faut devenir maître de son coeur,
et non laisser son coeur devenir le maître. Je vous expliquerai
cela plus en détail lorsque je vous verrai. Les honorés, au nombre de mille deux cents et plus, qui écoutèrent
les sutras Vairocana* et Kongocho* - tous à un moment donné, dans une vie
antérieure, avaient entendu la partie Jigage du Sutra du Lotus. Mais parce que leur foi était faible,
une période d'une longueur incalculable - sanzen
jintengo* et gohyaku jintengo* - s'écoula
sans qu'ils puissent atteindre l'Éveil. Lorsqu'ils rencontrèrent
le Bouddha Shakyamuni, toutefois, les bienfaits du Sutra du Lotus qui leur étaient déjà acquis ont commencé
à jouer en leur faveur, et ils parvinrent à l'Éveil grâce
aux sutras antérieurs au Sutra du Lotus, sans avoir besoin d'attendre l'enseignement
donné à l'Assemblée du Pic
du Vautour. Ainsi, c'est
en prenant le Jigage pour maître
que tous les bouddhas des dix
directions ont atteint la bodhéité. Le Jigage est comme le père et la mère de toutes les personnes du
monde entier. Mais lorsque
Shakyamuni enseigna le Sutra du Lotus à l'Assemblée réunie au Pic du Vautour,
le roi Ajatashatru, le plus mauvais
fils du monde, était présent, invité à s'asseoir
parmi les auditeurs-shravakas.
A Devadatta, qui toute sa vie
s'était opposé au
Dharma, il fut prédit qu'il deviendrait à l'avenir
l'Ainsi-Venu Roi du ciel, et à
la fille du Roi-Dragon le Bouddha
promit que, malgré les cinq
entraves, elle deviendrait bouddha, sans changer d'apparence. Je ne peux pas vous voir
en personne, mais je suis certain que votre coeur est présent
ici avec moi. Si vous éprouvez un jour le désir de voir
Nichiren, le matin, regardez le soleil lorsqu'il se lève et le
soir, la lune lorsqu'elle apparaît. Invariablement, vous verrez
mon reflet sur le soleil et sur la lune. Dans la prochaine vie, sur
la Terre pure du Pic
du Vautour, nous nous retrouverons. Au moment
où cela se produira, tous les simples mortels considéreront
ce bodhisattva comme leur ennemi. Ils seront devant lui comme des singes
devant un chien, ou comme des démons emplis de malveillance devant
des êtres humains. Il sera traité comme le bodhisattva Fukyo du temps passé qui
fut non seulement insulté et haï par tous mais attaqué
à coups de canne et de bâton, de pierres et de tuiles,
ou comme le moine Kakutoku qui
faillit être mis à mort. Alors Mahakashyapa, Ananda et d'autres, se cacheront au Pic
du Vautour ou disparaîtront dans le Gange. Maitreya, Manjushri, et d'autres se réfugieront
dans la cour intérieure du ciel Tushita ou se retireront sur le Mont des
Parfums ; le bodhisattva Kanzeon s'en retournera vers les régions de l'Ouest, et le bodhisattva Fugen vers les régions de
l'Est. Certains auront beau pratiquer les divers sutras, personne ne
les défendra ni ne les protégera, et ces sutras n'auront
donc plus le pouvoir de procurer des bienfaits. Lorsqu'il
eut douze ans, le garçon ne devint pas moine. Nouant ses cheveux,
il réussit à s'enfuir de Tsukushi et, en demandant sa route, parvint jusqu'à la ville de Kamakura.
Là, il se rendit au sanctuaire d'Hachiman.
Il s'agenouilla, inclina très respectueusement la tête
et dit : "Grand Bodhisattva Hachiman,
vous êtes le 16e souverain du Japon, et votre véritable
identité est celle du Bouddha Shakyamuni, Maître de la
doctrine, qui enseigna le Sutra du Lotus sur la Terre
pure du Pic du Vautour. C'est
pour exaucer les vœux des simples mortels que vous vous manifestez
sous la forme d'Hachiman. J'aimerais
moi aussi maintenant vous adresser une prière en vous demandant
d'exaucer mon vœu. Je voudrais savoir si mon père est vivant
ou mort." Les deux dignitaires Wake
no Hiroyo et Matsuna (note) [présents au débat],
déclarèrent : "Grâce à Huisi,
le Dharma Merveilleux du Pic du Vautour a été dévoilée et Zhiyi* a révélé le merveilleux Éveil du Mont Dasu (note).
Mais nous regrettons que jusqu'à présent le Véhicule
unique du Sutra du Lotus ait été dissimulé
par les enseignements provisoires et que le principe de l'unification des trois
vérités n'ait pas encore été rendu manifeste." Quand le
Bouddha Shakyamuni enseigna le Sutra du Lotus, le bouddha Taho,
et de nombreux autres bouddhas et bodhisattva apparurent, brillant comme
autant de soleils, de lunes, d'étoiles et de miroirs. En présence
des innombrables bouddhas et dieux de l'Inde, de la Chine et du Japon,
le vénérable Bouddha demanda à chacun d'eux de
faire le serment d'assurer au Pratiquant du Sutra du Lotus une
protection constante. Et chacune d'entre vous, divinités
bouddhiques, avez prêté ce serment. Je ne devrais pas
avoir besoin de vous le rappeler. Pourquoi n'êtes-vous pas ici,
maintenant que le moment est venu d'honorer votre promesse solennelle ? "
Pour finir j'ai crié : "Si je dois être exécuté
ce soir et accéder à la Terre
pure du Pic du Vautour, je
rapporterai immédiatement au Bouddha Shakyamuni que Tensho
Daijin* et Hachiman ont trahi la promesse qu'ils lui avaient faite. Si cela vous semble
insupportable, vous feriez mieux d'agir sans tarder ! " Puis,
ayant dit ce que j'avais à dire, je suis remonté à
cheval. En tant
que laïc, le plus important est de réciter Namu
Myoho Renge Kyo de tout coeur et de faire des offrandes au Moine. Et, comme il est dit dans le Sutra, il faut propager le Dharma
au mieux de ses capacités. Si vous cédez au découragement
parce que les souffrances que vous endurez en cette vie-ci vous semblent déjà très
grandes, vous devriez réciter Namu Myoho Renge Kyo en pensant
que les souffrances d'une vie future pourraient être plus grandes
encore. Et quand vous êtes heureux, vous devriez penser que la
joie en cette vie-ci n'est qu'un instant dans un rêve, alors que
la joie ressentie sur la Terre pure du Pic du Vautour est le véritable
bonheur (note). Si le maître
et le disciple n'ont pas le même esprit, ils ne pourront rien
accomplir. Je reviendrai sur ce point.
Il faut toujours se consulter l'un l'autre pour surmonter les souffrances de la vie et de la mort et atteindre la Terre
pure du Pic du Vautour où
l'on pourra, en parfait accord, parler d'un même coeur. Comment alors le blé
que vous, Tokimitsu, m'avez offert
pourrait-il ne pas se métamorphoser en caractères du Sutra
du Lotus ? Ces caractères du Sutra du Lotus se changeront en Bouddha Shakyamuni puis en une paire d'ailes qui permettront
à votre père défunt [Nanjo Hyoe Shichiro] de s'envoler
vers la Terre pure du Pic
du Vautour. Ils reviendront vers vous pour vous protéger
et vous guider. Si je cherche
un exemple dans le passé, je mérite d'être comparé
au bodhisattva Fukyo. Si j'observe
le présent, j'ai concrétisé la prédiction : "Il sera attaqué à coups de sabre et de bâton,
de tuiles et de pierres."(réf.) A l'avenir je parviendrai sans aucun doute à la lumière
éternelle de la Terre
de Bouddha, et ceux qui m'auront soutenu résideront immanquablement
avec moi dans la Terre pure du Pic
du Vautour. Il est possible de se languir d'une personne en particulier,
mais, sans l'espoir de conquérir son amour et sans qu'aucune
promesse ait été échangée, on finit par
perdre un jour le désir de l'attendre. De la même manière,
nous négligeons de nous mettre en route vers la Terre
pure du Pic du Vautour, pourtant
plus resplendissante que les palais des nobles et des ministres, et,
qui plus est, extrêmement facile à atteindre. Nous ne cherchons
pas à voir la douce et bienveillante image du Bouddha qui a déclaré
"Je suis votre père"(réf.),
quand il est bien certain que nous devrions nous présenter devant
lui. N'est-ce pas à pleurer jusqu'à ce que nos manches
soient trempées de larmes et nos coeurs consumés de regrets ? C'est exactement
de la même manière que l'on devient bouddha. Nous vivons
sur la Terre impure Saha, mais notre
esprit réside au Pic du Vautour.
Voir physiquement le visage d'un autre n'est pas en soi le plus important.
Ce qui compte, chez une personne, c'est le cœur. Rencontrons-nous
un jour au Pic du Vautour, où
réside le Bouddha Shakyamuni. Un souverain inique, le
roi Virudhaka, tua plus de
cinq cents femmes appartenant au clan du Bouddha. Alors, le Bouddha
envoya son disciple Ananda au Pic du Vautour pour y cueillir
une fleur de lotus bleu. Lorsque
le Bouddha toucha le corps de ces femmes avec cette fleur, elles revinrent
à la vie, et, une semaine plus tard, elle renaquirent dans le
Ciel Trayastrimsha. Parce
que la fleur à laquelle on donne le nom de lotus possède
de telles vertus mystiques, c'est à elle que le Bouddha a comparé
au Dharma Merveilleux. Vous avez eu la bonté
de me faire parvenir trois kokou de riz blanc. Je les ai immédiatement
placés devant l'autel du Véhicule
unique, le Sutra du Lotus, et j'ai récité
une fois Namu Myoho Renge Kyo. Je l'ai fait pour que votre fils aîné
puisse, en s'appuyant sur le passage "à coup sûr et
sans aucun doute" (note) être escorté
jusqu'à la Terre pure du Pic du Vautour. Le Grand-maître* Zhiyi* en avait connaissance, mais, parce qu'il était un bodhisattva
des enseignements théoriques, il ne l'enseigna qu'en partie,
sans en révéler la véritable signification. Ce
fut comme le chant d'un coucou que l'on entend faiblement en rêve
mais qui s'interrompt brusquement au réveil. Les autres maîtres
bouddhistes n'y firent jamais la moindre allusion. Car, au Pic
du Vautour le Bouddha Shakyamuni interdit sévèrement
à ces fondateurs de doctrine et à ces maîtres, bodhisattvas
de l'enseignement théorique, de révéler, même
de manière indirecte, l'objet de vénération qui
représente le Bouddha Shakyamuni ayant atteint l'Éveil dans le
passé illimité et les quatre bodhisattva Surgis
de Terre conduits par Jogyo l'accompagnant depuis lors. Il le leur interdit pendant les deux mille
ans des époques du Dharma correct et du Dharma formel, tant que ne
serait pas venue l'époque des Derniers
jours du Dharma. Ce lieu
où je réside maintenant est le plateau de Minobu,
dans une région comprenant trois villages, Iino, Mimaki et Hakiri,
dans la province de Kai, plus précisément au nord-ouest
du village d'Hakiri. Au nord, le sommet du Mont Minobu perce les cieux ; au Sud, les crêtes du Mont Takatori déchirent
les nuages ; à l'Est le Mont Tenshi monte jusqu'au soleil ; et,
à l'Ouest, une chaîne de montagnes abruptes s'étend
jusqu'au sommet du Mont Shirane. Le cri perçant des singes résonne
dans l'air, et la terre s'emplit du cri strident des cigales. C'est comme
si le Pic du Vautour, en Inde,
s'était transporté ici, ou comme si j'avais sous les yeux
le Mont Tiantai en Chine.
Je ne suis ni le Bouddha Shakyamuni, ni le Grand-maître* Zhiyi*,
mais parce que je lis sans cesse le Sutra du Lotus, jour et
nuit, et que je parle du Maka
Shikan matin et soir, ce lieu ressemble à la Terre
pure du Pic du Vautour et
ne diffère en rien du Mont Tiantai. Je crois
que, en rétribution du bienfait qu'entraîne l'érection
de ce sotoba, vos parents défunts
doivent illuminer la Terre pure avec autant d'éclat que le soleil ou la lune dans les cieux.
De plus, vous-mêmes, leur fils dévoué et sa femme,
vivrez jusqu'à l'âge de cent vingt ans (note), et, après la mort,
vous serez avec vos parents au Pic
du Vautour. Vous devriez considérer cela comme aussi certain
que la lune se reflète dans une eau claire, ou qu'un son est
produit par un coup frappé sur un tambourin. En voici
la description. Il y a sept régions au Japon et cette montagne
se trouve dans la région que l'on appelle le Tokaido, qui se
divise en quinze provinces. L'une d'elles est la province de Kai, comportant
trois districts, les villages d'Iino, Mimaki et Hakiri. La chaîne
montagneuse dont je parle se trouve dans le district d'Hakiri et s'étend,
au nord-ouest, sur plus de vingt lieues. Au nord, s'élève
le Mont Minobu, au sud, le Mont Takatori, à l'ouest, le Mont Shichimen et à l'est, le Mont Tenshi, comme des planches se dressant pour enfermer le ciel des
quatre côtés. Autour de ces montagnes coulent quatre cours
d'eau : du nord au sud, la rivière Fuji ; d'ouest en
est, la rivière Haya ; derrière cette région
et devant, la rivière Hakiri et son confluent, comportant une
cascade, que l'on appelle la rivière Minobu. On pourrait croire
que le Pic du Vautour est venu
du centre de l'Inde ou que le Mont Tiantai a quitté la Chine pour s'installer ici. Dans un lointain passé, les
divinités, bodhisattva et auditeurs-shravakas,
en présence de Shakyamuni, firent solennellement serment, si
un pays était hostile au Sutra du Lotus, de susciter
grêle et gelées en été pour conduire le
pays à la famine, ou d'envoyer des parasites dévorer
les récoltes ; de provoquer sécheresse ou inondations
pour ruiner les champs et les fermes ; de créer des typhons
qui emporteraient les hommes ; ou de se transformer en démons
pour les tourmenter. Le bodhisattva Hachiman était parmi ceux qui firent ce serment. Ne craint-il pas de
violer l'engagement qu'il a pris au Pic
du Vautour ? S'il violait sa promesse, il serait certainement
condamné à l'enfer avici,
perspective effroyable et terrible. Certains
se demandent peut-être où se trouve désormais l'esprit
du défunt Abutsu-bo. Mais
en cherchant le reflet de son image dans le clair miroir du Sutra
du Lotus, moi, Nichiren, je le vois dans l'Assemblée du Pic du Vautour, assis et tourné
vers l'est (note), à l'intérieur
de la Tour aux Trésors du
bouddha Taho. Vous dites encore : "Même si, malheureusement, il ne reste
plus de son corps que des os blanchis dans le jardin de rosée (note) du Jambudvipa, et
même s'il n'est plus que poussière indissociable de la
terre, je suis persuadée que, sur le Pic
du Vautour, son esprit connaît l'épanouissement
de l'Éveil." Et vous
terminez par : "Avec tout mon respect, la femme disciple du clan
de Nakatomi, 3e année de l'ère Koan [1280]." J'ai bien reçu le riz que vous m'avez envoyé de Tono'oka (note). J'en ai fait don aux moines
pour la cérémonie d'urabon,
le septième mois de cette année. Les moines présents
à l'Assemblée réunie au Pic du Vautour,
le Bouddha et les divinités,
tous ont dû se réjouir de ce don. Les mots ne peuvent décrire
[ma gratitude pour] vos dons sincères et répétés,
et vos fréquentes visites. Ces mots
du Sutra Muryogi "Au cours des plus de quarante ans écoulés..",
sont le sabre et la corde du roi Fudo ou l'arc et les flèches du roi Aizen.
Quand le défunt Nanjo Goro a traversé la montagne de la
mort et la rivière aux Trois
Passages, il fut escorté par des soldats qui repoussèrent
les bandits de la montagne des désirs terrestres et les pirates
de l'océan des mauvaises actions passées, lui permettant
ainsi d'arriver sain et sauf au Pic
du Vautour. Ces soldats correspondaient aux mots : "Au
cours des plus de quarante ans écoulés, je n'ai pas encore
révélé la vérité."(réf.) Car en réalité, Hachiman n'est autre que le
Bouddha Shakyamuni. Si je l'affirme, c'est que, dans la province d'Osumi,
une inscription sur une pierre l'indique (note). Cette pierre est maintenant
cassée en deux. Sur l'un des deux morceaux, on lit les deux caractères
Hachi Man. Et sur l'autre : "Autrefois, j'ai enseigné
le Sutra du Lotus au Pic
du Vautour et maintenant je suis le grand bodhisattva qui se manifeste
et réside dans ce sanctuaire." C'est une première
preuve que le bodhisattva Hachiman est bien le Bouddha Shakyamuni. En prenant le
Bouddha Shakyamuni pour guide, vous pouvez aller le rejoindre sur la Terre pure du Pic
du Vautour. Il est dit dans le Sutra : "Parmi ceux
qui entendent ce Sutra, pas un seul ne manquera d'atteindre la bodhéité."(réf.) Cela veut dire que, même si une flèche en visant le sol,
le manquait, même si le soleil et la lune tombaient sur la terre,
même s'il n'y avait plus ni flux ni reflux de la mer, même
si les fleurs ne donnaient plus de fruits en été, il serait
impossible qu'une femme qui récite Namu
Myoho Renge Kyo ne puisse pas retrouver son enfant aimé. A ce moment,
un édit impérial et un décret du shogun seront
octroyés ; un endroit très élevé –
semblable au Pic du Vautour –
sera trouvé, et là l’Estrade d’Ordination
sera implantée. Nous n’avons qu’à attendre
le bon moment pour que cela se produise. Cela marquera l’avènement
du Dharma véritable établie par le Bouddha parmi les hommes.
A cette Estrade d’Ordination viendront, non seulement tous les
habitants des trois pays – Inde, Chine et Japon – pour se
repentir de leurs fautes et être sauvés, mais même Bonten et Taishaku et les autres dieux viendront et se rassembleront autour. Pourtant, le Bouddha Shakyamuni
enseigne que celui qui fait, ne serait-ce qu'un seul jour, des offrandes
au Pratiquant du Sutra
du Lotus à l'époque
des Dernier Jours du Dharma, obtiendra une bonne
fortune incomparablement plus grande que s'il avait offert d'innombrables
trésors au Bouddha pendant cent mille kalpas.
Comme vous faites preuve d'une merveilleuse sincérité,
vous qui soutenez le Pratiquant du Sutra du Lotus depuis
des années ! Selon les mots mêmes du Bouddha, vous
êtes assuré de renaître sur la Terre
pure du Pic du Vautour.
Quelle grande bonne fortune est la votre ! Pourtant aujourd'hui, vous, une femme, née en ce monde mauvais
de l'époque des Derniers jours
du Dharma, vous avez subi les insultes, les coups et les attaques des barbares
ignorants et insensés qui habitent ces îles du Japon, et
vous avez tout enduré pour propager le Sutra du Lotus.
Très certainement, du haut du Pic
du Vautour, le Bouddha doit trouver qu'il existe entre vous et la
nonne Mahaprajapati un
écart aussi grand qu'entre un nuage et de la boue. Personne ne
mérite plus que vous le nom de "bouddha dont la vue emplit
de joie tous les êtres vivants"(réf.) ; aujourd'hui, Myoho-ama Gozen, c'est à vous que ce nom appartient. |
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