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Extraits de gosho sur

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trois / quatre mauvaises voies
 

Après réflexion, je me considère comme chanceux d’être né dans le monde Saha, au Japon et d’avoir inopinément échappé aux trois mauvaises voies, sachant que nos chances de naître dans les mauvaises voies sont aussi grandes que le nombre de particules de poussières (kshana) contenues dans tous les mondes de l’univers, tandis que nos chances de naître dans le monde-état d'hommes sont aussi faibles que la quantité de terre pouvant tenir sur un ongle. Ceci étant dit, il n’y a pas de doute que dans mes vies futures, je risque d'être déchu de cette rare opportunité d’être né en tant qu’être humain au Japon, pour renaître dans les trois mauvaises voies. Les causes pour lesquelles les êtres humains chutent dans les trois mauvaises voies. Ils vont dans les mauvaises voies comme en enfer, pour des actes mauvais commis à l’égard de leur famille et parents ; pour le grave crime d’avoir tué des êtres vivants et d’autres actes brutaux ; pour avoir, en tant que gouvernant, commis la faute de négliger les douleurs du peuple ; pour avoir pris refuge dans des enseignements corrompus sans faire la distinction entre les Dharmas bouddhiques corrects ou incorrects, ou pour avoir été encouragés par des enseignants malfaisants.
Traité sur la protection de la nation (Kamakura, 1259)

L'hôte répondit : "On pourrait citer de multiples passages et offrir quantité de preuves. Ainsi, on peut lire dans le Sutra Konkomyo* : " [Les quatre Rois du Ciel dirent au Bouddha : ] Ce sutra existe bien dans le pays, mais les gouvernants n'ont jamais autorisé sa propagation. Leur coeur s'en détourne, et ils ne prennent aucun plaisir à entendre ses enseignements. Ils ne le servent pas, ne le respectent pas, ne l'admirent pas. Ils n'ont pas non plus l'intention d'accorder leur respect ou un soutien matériel aux quatre sortes de bouddhistes qui adhèrent au sutra. Il en résulte que nous, et la multitude des autres êtres célestes qui sont nos disciples, ne pouvons plus entendre les enseignements de ce profond et merveilleux Dharma. Ils nous ont privés de la douce rosée de ses mots et nous coupent du flot du Dharma correct, nous faisant perdre majesté et pouvoir. Ainsi, le nombre d'êtres dans les quatre mauvaises voies va en augmentant, tandis que ceux qui goûtent les états humain et céleste deviennent de plus en plus rares. Les hommes tombent dans le fleuve de la naissance et de la mort, tournant le dos à la voie du nirvana.
[...] On lit dans le Sutra du Nirvana : "bodhisattva, n'éprouvez aucune crainte en vos cœurs si vous vous trouvez, par exemple, en face d'éléphants sauvages. Mais de mauvais amis, voilà ce que vous devriez craindre  ! Si vous êtes tués par un éléphant sauvage, vous ne tomberez pas dans les trois mauvaises voies. Mais si de mauvais amis sont cause de votre mort, vous tomberez inévitablement dans ces trois mauvaises voies."
[...] Selon le Sutra du Nirvana, il est autorisé de faire des dons à quelqu'un qui a commis une des cinq forfaits, mais pas à ceux qui s'opposent au Dharma, celui qui tue, ne serait-ce qu'une fourmi, tombera dans l'une des trois mauvaises voies, mais celui qui contribue à empêcher l'opposition au Dharma atteindra l'état de non régression. Ainsi, le moine Kakutoku renaquit sous la forme du bouddha Kasho, et le roi Utoku devint le Bouddha Shakyamuni.
Rissho Ankoku ron (Kamakura-Matsubagayatsu, juillet 1260)

De plus, le Roi-Démon du sixième Ciel, complotant pour empêcher les personnes de ce monde de se rendre dans les Terres pures qui se trouvent ailleurs, saisit chaque occasion de perpétrer de mauvaises actions. Pour quelle raison agit-il ainsi  ? Il semblerait que ses intrigues aient pour but ultime d'empêcher le Bouddha d'enseigner le Sutra du Lotus. Il est en effet dans la nature de ce Roi-Démon du sixième Ciel de se réjouir du spectacle d'une personne prisonnière des trois mauvaises voies, et de se désoler d'en voir d'autres créer le karma qui conduit dans les trois bonnes voies. Plus encore qu'il regrette de voir certains former le karma qui les mène aux trois bonnes voies, il s'attriste d'en voir d'autres aspirer aux trois véhicules.
Les quatre sortes de reconnaissance (Izu, le 16 janvier 1262 à Kudo Yoshitaka)

Point n'est besoin d'expliquer en détail l'importance de ce passage. Il suffit de comprendre, une fois pour toutes, que même le remède du Dharma offert par les sutras Kegon*, Hodo* et Daibon ne peut pas guérir la maladie grave affligeant les personnes dans ces deux états d'auditeurs-shravakas et pratyekabuddhas. De plus, d'après les sutras exposés avant le Sutra du Lotus, même des personnes coupables, prisonnières des trois mauvaises voies, peuvent être des bodhisattvas [et sont par conséquent capables d'atteindre la bodhéité], mais cette capacité n'est pas reconnue aux personnes des deux véhicules.
Questions et réponses sur la pratique du Sutra du Lotus (Kamakura ? mars 1263 ? à Nichiji ?)

Sans comprendre que le temps passe aussi rapidement qu'un poulain blanc entraperçu par la fente d'un mur (note), aussi ignorants que des moutons conduits à l'abattoir, désespérément prisonniers de notre besoin de nourriture et de vêtements, nous tombons sans y prendre garde dans les filets de la célébrité et du profit et, pour finir, nous ne rentrons au village des trois mauvaises voies qui nous est familier que pour reprendre aussitôt la route, renaissant, vie après vie, dans les six voies de l'existence.
[...] L'éminent moine Honen rassembla les passages les plus importants des divers sutras et propagea la doctrine de la dévotion exclusive à la pratique du Nembutsu. En particulier, les voeux originels du bouddha Amida surpassent, en valeur et en importance, ceux de tous les autres bouddhas. Du premier voeu - que les trois mauvaises voies n'existent plus sur sa Terre (note) - jusqu'au dernier - que les bodhisattvas puissent parvenir aux trois sortes de perception (note) - tous les voeux compatissants du bouddha Amida méritent une grande reconnaissance.
Conversation entre un sage et un ignorant (1265 ? à un samouraï ? )

Question : Sans comprendre le sens du Sutra du Lotus mais simplement en récitant les cinq ou sept caractères Na Mu Myo Ho Ren Ge Kyo une fois par jour, une fois par mois, ou seulement une fois par an, une fois tous les dix ans, une fois dans une vie, est-il possible de ne pas être attiré par le mal, grave ou bénin, de ne pas s'engager dans les quatre mauvaises voies et d'atteindre l'étape de non régression ? Réponse : Oui, c'est possible.
[...] On rapporte que des perroquets, simplement en répétant les Quatre Nobles Vérités du Hinayana, renaquirent au ciel (note) et des hommes, uniquement pour avoir vénéré les Trois trésors, échappèrent à un poisson énorme et dangereux (note). Le daimoku du Sutra du Lotus est encore plus puissant parce qu'il est le coeur même des 80000 enseignements sacrés et l'oeil des innombrables bouddhas. Comment douter du fait que l'on puisse en le récitant échapper aux quatre mauvaises voies ?
Le Daimoku du Sutra du Lotus (1266 à une femme d'Amatsu)

Tous ceux qui, dans tous les mondes des dix directions, ont commis l'une ou l'autre des dix mauvaises actions, des cinq forfaits, qui ont commis la lourde offense de s'opposer au Dharma correct ou d'autres crimes graves et qui ont été chassés de ces mondes par les divers bouddhas, ont été rassemblés ici, sur cette terre Saha, par le Bouddha Shakyamuni. Ces gens, ayant expié leurs crimes après être tombés dans les trois mauvaises voies et dans l'enfer avici, ont pu renaître dans les mondes des hommes et le monde du ciel. Mais, parce que certains vestiges de leurs crimes demeurent, ils sont facilement enclins à dénigrer le Dharma correct et à parler avec mépris de personnes de sagesse, commettant ainsi de nouvelles offenses au Dharma.
[...] On dit que même une tortue s'acquitte de sa dette de reconnaissance (note). A plus forte raison, des êtres humains ne devraient-ils pas faire de même  ? En ce qui me concerne, pour m'acquitter de ma dette envers mon ancien maître Dozen-bo, j'ai voulu propager les enseignements du Bouddha au Mont Kiyosumi et conduire mon maître Dozen-bo à l'Éveil. Mais c'est un homme de peu de sagesse, plutôt ignorant, et de plus, qui pratique le Nembutsu. Il me paraissait peu probable qu'il puisse échapper aux trois mauvaises voies. En outre, il ne tient aucun compte des conseils de Nichiren.
Le savant maître Chan-wou-wei (Kamakura, 1270 à Joken-bo et Gijo-bo)

Les fervents adeptes des enseignements non bouddhiques observent les cinq préceptes et les dix préceptes du bien, pratiquent une forme élémentaire de méditation et, s'élevant à travers les mondes de la forme et du sans forme, s'imaginent avoir atteint le nirvana lorsqu'ils parviennent au plus haut niveau du monde des trois plans. Mais bien qu'ils aient grimpé ainsi, petit à petit, comme des chenilles, ils retombent du niveau le plus haut et se retrouvent au contraire dans les trois mauvaises voies. Pas un seul ne parvient à se maintenir au niveau du Ciel*, malgré leur conviction qu'une fois ce stade atteint, il est impossible de régresser. Chacun d'eux adhère aux doctrines enseignées par son maître, et les pratique exclusivement.
[...] Il est dit dans le Sutra Vimalakirti : "Ceux qui vous font des offrandes ne cultivent aucunement le champ de leur bonne fortune. Au contraire, ceux qui vous apportent leur soutien tomberont dans les trois mauvaises voies." Ce passage indique que les personnes dans les mondes-états des hommes et du ciel qui soutiennent des moines tels que Mahakashyapa et Shariputra tomberont invariablement dans les trois mauvaises voies.
[...] La première de ces grandes épreuves est celle décrite dans le Sutra Vimalakirti, lorsque le Bouddha s'adressa aux disciples shravakas en ces termes : "Ceux qui vous font des offrandes ne cultivent pour eux-mêmes aucun champ de bonne fortune. Ceux qui vous accordent leur soutien tomberont au contraire dans les trois mauvaises voies."
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Pour finir, les maîtres pernicieux qui propagent des enseignements erronés et nuisibles sont les religieux qui, à notre époque, s'opposent au Sutra du Lotus. Il est dit dans le Sutra du Nirvana  : "Bodhisattva, ce ne sont pas les éléphants sauvages qui sont le plus à craindre, ce sont les mauvais amis  ! Si vous mourez tués par un éléphant sauvage, vous ne tomberez pas dans les trois mauvaises voies. Mais si vous mourez en suivant un mauvais ami, vous êtes assurés d'y tomber." Et dans le Sutra du Lotus on lit  : "En cette époque mauvaise, il y aura des moines à la sagesse frelatée et au cœur plein de ruse et de fausseté."(réf.)
Réponse à Sairen-bo (Sado, le 13 avril 1272, à Sairenbo Nichijo)

C'est en tant que pratiquant du Sutra du Lotus que j'ai rencontré ces grandes persécutions et je n'en éprouve pas la moindre rancoeur. Il ne pourrait y avoir de vie plus heureuse que la mienne, même au terme d'innombrables répétitions du cycle de la naissance et de la mort. J'aurais pu rester dans les trois ou quatre mauvaises voies. Mais maintenant, à ma grande joie, je suis certain de rompre le cycle des souffrances de la vie et de la mort pour atteindre la bodhéité.
Les désirs mènent à l'Éveil (Sado, le 2 mai 1272 ; à Shijo Kingo)

De Kamakura, dans la province de Sagami, à l'île de Sado dans la province du nord, il y a plus de mille ri à parcourir, en traversant de très hautes montagnes et une mer démontée. Le vent et la pluie y sont violents et imprévisibles. Des pillards guettent dans la montagne et les pirates sont nombreux en mer. Les gens que l'on rencontre dans les auberges ou les relais, tout au long du chemin, sont aussi féroces que des tigres ou des chiens et vous avez dû vous croire condamnée aux souffrances des trois mauvaises voies. De plus, nous vivons dans une époque troublée. Depuis l'année dernière, le pays est empli de rebelles, et finalement, le onzième jour du deuxième mois de cette année, une bataille a éclaté.
Lettre à Nichimyo Shonin (Sado, le 25 mai 1272 à Nichimyo, mère de Oto Gozen)

Vous faites partie d'une famille de guerriers, vous êtes un homme mauvais qui vivez jour et nuit dans un monde de tueries. Puisque vous n'avez, jusqu'à présent, quitté ni votre foyer [pour entrer dans la vie religieuse] ni votre métier de guerrier [dans la société], comment pourriez-vous échapper aux trois mauvaises voies  ? Vous devriez sérieusement y réfléchir.
Réponse au seigneur Hakiri Saburo (Sado, 3 août 1273 à Hakiri Sanenaga)

J'ai bien reçu deux mille kan pièces de monnaie. Le plus précieux des trésors, pour les êtres sensitifs, n'est autre que la vie elle-même. Ceux qui ôtent la vie sont condamnés à tomber dans les trois mauvaises voies. C'est pourquoi les Rois-faisant-tourner-la-roue observent, comme le premier des dix préceptes de bien, le précepte de "ne pas tuer". Le Bouddha instaura les cinq préceptes au début des sutras du Hinayana, et il fit de l'interdiction de tuer le premier d'entre eux. Dans le Sutra Bommo, le Bouddha fit aussi de l'injonction à "ne pas tuer" le premier des dix préceptes majeurs du bouddhisme Mahayana. Le chapitre Juryo* (XVI) du Sutra du Lotus contient des bienfaits correspondant à ce précepte de "ne pas tuer" énoncé par le Bouddha Shakyamuni (note). Ainsi, ceux qui commettent des meurtres seront abandonnés par tous les bouddhas des trois phases de la vie et ne seront pas protégés par les divinités des six Ciels du monde du désir. Cela, même les lettrés non bouddhistes l'ont établi depuis longtemps, et moi, Nichiren, je le comprends suffisamment.
Faire connaître cet enseignement à votre seigneur (Minobu, 9e mois de 1274 à Shijo Kingo)

Les tenants du Ritsu transgressent les préceptes avec autant de violence qu'une montagne s'effondre ou qu'une rivière déborde. Loin de pouvoir atteindre la bodhéité, ils ne pourront même pas renaître dans les mondes-états des hommes ou du ciel. Le Grand-maître* Zhanlan* a dit  : "Ceux qui observent ne serait-ce qu'un précepte pourront renaître en tant qu'être humain, mais ceux qui transgressent ne serait-ce qu'un précepte, tomberont dans les trois mauvaises voies. (réf.) Vous devriez leur demander : "Qui, parmi les disciples de Ryokan de l'école Ritsu, observe ne serait-ce qu'un seul des préceptes énoncés dans les sutras Saiho, Shobonen et autres  ? Qui observe véritablement un seul des préceptes enseignés dans les sutras Agama* et dans divers sutras du Mahayana et du Hinayana  ? Il ne fait aucun doute qu'ils sont destinés à tomber dans les trois mauvaises voies ou dans l'enfer avici. Comme c'est regrettable pour eux  ! "
Enseignement, pratique et preuve (Minobu, 1274 ? à Sammi-bo)

Si le Bouddha n'était pas apparu en ce monde, alors, dans tout le système de mondes majeur, à l'exception de Shariputra et de Mahakashyapa, tous les êtres humains auraient sombré dans les trois mauvaises voies. Mais, grâce au fort lien créé avec le Bouddha, de très nombreuses personnes ont pu atteindre la bodhéité. Même des personnes aussi mauvaises que le roi Ajatashatru ou Angulimala, dont on pouvait penser qu'elles n'atteindraient jamais l'Éveil mais tomberaient inévitablement dans l'enfer avici, purent atteindre la bodhéité en rencontrant un grand homme, le vénéré Bouddha Shakyamuni.
[...] Les enseignements des brahmanes datent d'environ huit cents ans avant l'époque où vécut le Bouddha. Tout d'abord centrés autour des deux divinités [Shiva et Vishnu] et des trois ascètes, ils finirent par se diviser en quatre-vingt-quinze écoles. Parmi les autorités du brahmanisme se trouvaient de nombreux sages et des personnes dotées de pouvoirs surnaturels, mais aucun d'entre eux ne parvint à se libérer des souffrances de la naissance et de la mort. De plus, ceux qui suivirent leurs enseignements finirent tous par tomber, d'une manière ou d'une autre, dans les trois mauvaises voies.
La prière pour la pluie des trois maîtres du Tripitaka (Minobu, 22 juin 1275 au nyudo Nishiyama)

Dans le septième volume, il est écrit  : "Pendant mille kalpas, dans l'enfer avici ils endurèrent grands supplices et tourments. Dans le troisième volume, on lit  : "Ceux qui ont erré dans les mauvaises voies pendant la durée de sanzen jintengo* "(note)  ; et le sixième volume fait allusion à "Ceux qui restèrent submergés par la souffrance pour la durée de gohyaku jintengo*". (réf.) Il est dit dans le Sutra du Nirvana  : "Si vous êtes tué par un éléphant sauvage, vous ne tomberez pas dans les trois mauvaises voies, mais, si de mauvais amis sont cause de votre mort, vous tomberez inévitablement dans ces trois mauvaises voies."
La question à approfondir jour et nuit (Minobu, 28 août 1275 ? , Toki Jonin)

Notre monde est le domaine du Démon du sixième Ciel. Ses habitants sont liés à ce Roi-Démon depuis le temps sans commencement. Il a non seulement construit une prison de vingt-cinq royaumes (note) dans les Six voies afin d'y enfermer toute l'humanité, mais il a aussi mis des fers aux pieds des femmes et enfants, et pris parents et souverains dans des filets qui obscurcissent le ciel. Pour masquer la nature de bouddha qui est la véritable nature humaine, il incite les hommes à boire le vin de l'avarice, de l'orgueil-colère et de la stupidité, et ne leur donne à manger que des mets empoisonnés qui les laissent prostrés sur le sol des trois mauvaises voies.
[...] Parmi les quatre démons, la fonction du Démon du sixième Ciel est de la même nature que le troisième obstacle. De nos jours, au Japon, y a-t-il une seule personne qui ait véritablement rencontré les trois obstacles et les quatre démons  ? Pourtant nombreux sont ceux qui prétendent avoir maîtrisé le Maka Shikan. La phrase : "Si vous tombez sous leur influence, vous serez entraînés dans les mauvaises voies" ne fait pas seulement référence aux trois voies mauvaises, mais aussi aux mondes-états des hommes et du ciel, et plus généralement à l'ensemble des neuf états.
Lettre aux Frères (Minobu, 16 décembre 1275 aux frères Ikegami)

Un moine qui avait volé du millet renaquit sous forme de boeuf pendant cinq cents vies consécutives (note). Une personne, pour avoir volé de l'avoine, est tombée dans les trois mauvaises voies. Plus de quatre-vingt mille rois, y compris Rama, Batsuda, Birushin, Nagosa, Katei, Bishakya, Gakko, Komyo, Nikko, Ai et Jitanin, accédèrent tous au trône en assassinant leur père (note). Parce qu'ils ne parvinrent pas à rencontrer de bons amis bouddhiques, ils ne purent pas expier leurs crimes et tombèrent dans l'enfer avici.
[...] Dès son apparition en ce monde, le Bouddha eut l'intention d'enseigner le Dharma Merveilleux [du Sutra du Lotus]. Mais les capacités des simples mortels étaient très différentes et ils n'étaient pas encore murs pour recevoir cet enseignement. Le Bouddha médita pendant trois semaines, puis, pendant plus de quarante ans, élargit les capacités des êtres humains et les prépara, avant d'exposer finalement ce Dharma Merveilleux. C'est pourquoi il dit : "Si j'avais fait uniquement l'éloge du Véhicule du Bouddha, les êtres humains, enlisés dans le malheur, auraient été incapables de croire en ce Dharma. Et en s'y opposant, ils seraient tombés dans les trois mauvaises voies." (réf.) Il dit encore  : "L'Honoré du monde expose depuis longtemps ses doctrines et doit maintenant révéler la vérité."(réf.)
Parvenir directement à la bodhéité grâce au Sutra du Lotus (Minobu, mars 1277 ? à Myoho-ama)

Et de nombreux maîtres de notre époque se sont laissés tromper par l'introduction de l'ouvrage de Genshin* Ojo yoshu (L'Essentiel pour renaître dans la Terre pure), qui les a conduits à perdre le véritable esprit de recherche. Ils se sont détournés du Sutra du Lotus pour aller vers les enseignements provisoires liés au culte d'Amida. Ils font partie de ceux qui "préfèrent ce qui est petit à ce qui est grand." (note) A en juger par les exemples du passé, ils tomberont probablement dans les trois mauvaises voies pour y souffrir à l'avenir pendant d'innombrables kalpas.
Les Quatre Etapes de la foi (Minobu ; 10 avril 1277 (  ? ) à Toki Jonin)

Il est pourtant bien dit, en effet, dans les commentaires sur la partie du Hokke Mongu* traitant du chapitre Juryo* (XVI) dans le 9e volume du Hokke Mongu Ki*  : "Du passage "Pas une personne, s'étant libérée de l'éphémère..." jusqu'au passage "les enseignements éphémères du passé furent exposés pour accéder à la vérités", [le sens de ce texte est bien que] la libération du monde des trois plans au moyen des enseignements provisoires doit être appelée une libération éphémère. Pas une personne des trois véhicules ne peut manquer d'être libérée du monde des trois plans ; pas un seul être dans les mondes-états des hommes et du ciel ne peut manquer de sortir des trois mauvaises voies. Toutefois, ils ne sont tous parvenus qu'à une "libération éphémère."
[...] Si tel est le cas, ni les adeptes de l'école Kegon s'appuyant sur le Sutra Kegon ; ni ceux de l'école Hosso qui se réfèrent au Sutra Jimmitsu* ; ni ceux de l'école Sanron, fondée sur les sutras Hannya*  ; ni ceux de l'école Shingon qui part du Sutra Vairocana*  ; ni ceux de l'école de la Terre pure, qui révèrent le Sutra Kammuryoju ; ni ceux de l'école Zen, ayant pour origine le Sutra Ryoga ; ni les adeptes des diverses autres écoles fondées sur leurs sutras respectifs - quand bien même ils liraient et réciteraient les sutras sur lesquels s'appuie leur école aussi rigoureusement qu'on le leur enseigne, - aucun d'eux ne pourra se libérer du monde des trois plans ni échapper aux trois mauvaises voies. Et encore moins ceux qui affirment que ces sutras sont les véritables enseignements et les proclament supérieurs au Sutra du Lotus  ! Ils sont comparables à ces personnes qui, de rage, crachent vers le ciel ou essaient d'agriper la terre à mains nues.
[...] Vous m'écrivez aussi que Myosho-bo [votre adversaire dans ce débat] a affirmé que ne pas croire au Sutra du Lotus ne constituait pas en soi une opposition au Dharma, et que ceux qui ne croiraient pas ne tomberaient pas nécessairement en enfer. Mais à ce sujet il est dit, dans le 5e volume du Sutra du Lotus : "A l'égard de ce Sutra, ceux qui nourriraient des doutes et ne parviendraient pas à croire tomberont immédiatement dans les mauvaises voies."(réf.)
Le troisième enseignement (Minobu, 1er octobre 1277, à Toki Jonin)

Ce bouddha Amida n'est ni notre parent, ni notre souverain, ni notre maître. Il est seulement quelqu'un qui, dans un certain sutra, a formulé 48 vœux fallacieux. Pourtant, des insensés, en croyant qu'il tiendra ses engagements, frappent le gong, comme pris de folie, dansent et trépignent en récitant le nom du bouddha Amida. Ils se sont détournés avec dégoût du monde de leurs parents, mais le bouddha Amida, malgré sa promesse de venir à leur rencontre, ne se manifeste toujours pas. Ils s'égarent, quelque part au ciel, dans un état indéterminé entre la mort et la vie, et, entraînés vers le bas par le karma d'opposition au Dharma, ils tombent dans la prison des trois mauvaises voies. Alors, les effroyables démons gardiens de l'enfer se précipitent sur eux en jubilant, les ligotent et les soumettent à des tourments incessants.
Enseignement correspondant à l'esprit du Bouddha (Minobu, le 2 mai 1279, à Niike Saemon-no-jo)

Dès lors, Maudgalyayana parvint à se libérer des illusions de la pensée et à progresser jusqu'à la première étape de la sagesse (note)  ; puis il se détacha des illusions du désir et devint un arhat, obtenant de ce fait les Trois pouvoirs de perception et les six pouvoirs mystiques. Ayant acquis la vision divine, il pouvait voir tout ce qui se passe dans l'ensemble d'un système majeur de mondes, avec autant de clarté que si cela se reflétait dans un miroir limpide. Son œil percevait ce qui a lieu sous la terre et il pouvait voir dans les trois mauvaises voies [les états d'enfer, d'avidité et d'animalité] aussi facilement que lorsque, les yeux posés sur l'eau gelée d'un étang, nous voyons les poissons nager sous la glace, éclairés par le soleil du matin. Ainsi, en baissant les yeux, il vit que sa mère était prisonnière du monde des esprits faméliques*.
[...] Pour quelle raison Maudgalyayana ne parvenait-il pas à sauver sa propre mère des souffrances  ? Parce qu'il avait foi dans les enseignements du bouddhisme hinayana et se consacrait à l'observance des deux cent cinquante préceptes. C'est pourquoi, dans le Sutra Vimalakirti [sutra Jomyo], le laïc Vimalakirti critique Maudgalyayana en disant : «Ceux qui vous font l'aumone tomberont dans les trois mauvaises voies.» Ce passage indique que, bien que le vénérable Maudgalyayana fut un homme du plus grand mérite observant les deux cent cinquante préceptes, ceux qui lui feraient des offrandes renaîtraient dans l'une des trois mauvaises voies. Et cela ne vaut pas pour le seul Maudgalyayana, mais pour tous les auditeurs-shravakas, et tous ceux qui, en cette époque des Derniers jours du Dharma, accordent la plus haute importance à l'observance des préceptes.
[...] Le vénérable Maudgalyayana eut foi dans le Sutra du Lotus, expression du bien suprême, si bien que non seulement il put lui-même atteindre la bodhéité mais il permit à son père et sa mère d'y parvenir aussi. Plus encore, ses ancêtres et descendants des sept générations précédentes et des sept générations suivantes, et même d'innombrables vies antérieures et à venir, aussi étonnant que cela puisse paraître, parvinrent à la bodhéité. De plus, leurs fils, leurs époux ou leurs épouses, leurs serviteurs, leurs soutiens et d'innombrables autres, non seulement s'échappèrent des trois mauvaises voies mais parvinrent tous à la première étape de sécurité, puis à la bodhéité, étape de l'illumination parfaite.
Sur les cérémonies d'urabon (Minobu, le 13 juillet 1279  ? (1277 ou 1280)

Les trois calamités frapperont, mois après mois, et les sept désastres apparaîtront, jour après jour. La famine se déclarera et le pays sera la proie des esprits faméliques*. Partout, les épidémies se succéderont, et le pays se changera en état d'enfer. La guerre y éclatera, et il deviendra le domaine des ashuras. Ignorant leur lien de parenté, frères et sœurs se prendront mutuellement pour mari et femme, et le pays deviendra le domaine de l'animalité. En pareil cas, ce n'est pas après la mort que l'on tombe dans les trois mauvaises voies, mais, de son vivant, on voit tomber le pays dans lequel on vit dans les quatre états les plus bas.
Lettre à Akimoto (Minobu, le 27 janvier 1280, à Akimo to)

Le Bouddha enseigna que quiconque ferait des dons à Mahakashyapa, Shariputra, Maudgalyayana et Subhuti, qui ne connaissaient pas encore le Sutra du Lotus, tomberait pour cela dans les trois mauvaises voies. Il déclara que ces Quatre grands disciples étaient plus vils que des chiens sauvages ou des chacals. Ils respectaient rigoureusement les Deux cent cinquante prescriptions bouddhiques, et leur observance des Trois mille caractéristiques était aussi parfaite que la lune au temps des moissons. Mais jusqu'à ce qu'ils adhèrent au Sutra du Lotus, ils n'étaient encore que des chiens sauvages aux yeux du Bouddha. Comparés à eux, nos moines actuels sont d'une bassesse qui défie toute description.
Lettre à Niike (Minobu, février 1280 à Niike Saemon no jo)

Wu-long haïssait le bouddhisme et avait fait serment de ne jamais transcrire un seul passage de sutra. Peu avant de mourir, il tomba gravement malade. Sur son lit de mort, il dit à son fils  : "Mon enfant, tu me succéderas. Non seulement tu as hérité de mon talent mais tu es même meilleur calligraphe que moi. Quel que soit le moyen par lequel on tentera de t'y contraindre, ne copie jamais le Sutra du Lotus." Telles furent ses dernières volontés. Après quoi, le sang jaillit comme d'une source de ses cinq organes des sens, sa langue se fendit en huit morceaux, et son corps se disloqua dans les dix directions. Mais, sa famille ignorant les trois mauvaises voies, ne comprit pas que c'était un présage indiquant qu'il tomberait en enfer.
Wou-long et Yi-long (Minobu, 15 novembre 1281, à Ueno-ama Gozen, mère de Nanjo Tokimitsu)

Zhanlan* déclare  : "Celui qui est tombé au sol a besoin du sol pour se relever."(réf.) Une personne se relève toujours précisément là où elle est tombée. Ceux qui s'opposent au Sutra du Lotus tomberont dans les trois mauvaises voies, sur le sol des mondes-états des hommes ou du ciel, mais grâce au Sutra du Lotus, ils parviendront à la bodhéité.
La preuve du Sutra du Lotus (Minobu, 28 février 1282 à Nanjo Tokimitsu)


Voir également les six voies de l'existence

 

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