Tout d'abord, il existe deux sortes d'enseignements de la Voie
sacrée [le Mahayana et le Hinayana]. De ce point
de vue, on peut considérer que les enseignements du Mahayana ésotérique [Shingon]
et les enseignements du Mahayana
définitif* [ceux du Sutra du Lotus], font partie de la Voie sacrée.
Dans ce cas, les écoles actuelles - Shingon, Zen, Tendai, Kegon, Sanron, Hosso, Jiron et Shoron - sont incluses toutes
les huit dans la Voie sacrée."
Rissho Ankoku ron (Kamakura-Matsubagayatsu,
juillet 1260)
Les "cinq enseignements"
de l'école Kegon, les "trois
périodes" de l'école Hosso,
les "deux resserres"
et "trois ères"
professées par l'école Sanron,
tous ces principes furent totalement démontés par Saicho*.
Non seulement les principes des six
écoles furent réfutés, mais ils servirent à
révéler que les autres participants au débat étaient
tous coupables d'opposition au Dharma.
Genèse
du Rissho Ankoku Ron (Kamakura,
le 5 avril 1268, à Hokan-bo)
En étudiant les huit écoles du bouddhisme,
moi, Nichiren, j'ai découvert ceci : les écoles Hosso, Kegon et Sanron,
s'appuyant sur des sutras de l'enseignement
provisoire, prétendent qu'ils sont identiques au Sutra de
l'enseignement véridique,
ou même que ce Sutra de l'enseignement
véridique est inférieur aux sutra des enseignements
provisoires. Ces erreurs flagrantes ont leur origine chez
les maîtres et les fondateurs de leurs doctrines. Les écoles Kusha et Jojitsu sont des cas à part (note) et l'école Ritsu représente le niveau le plus bas de l'enseignement du Hinayana.
Le savant maître
Chan-wou-wei (Kamakura, 1270 à
Joken-bo et Gijo-bo)
Des hommes comme Shubhakarasimha*,
de l'école Shingon, Cheng-guan de l'école Kegon, Jizang de l'école Sanron et Cien de l'école Hosso ont publiquement
professé la doctrine de l'école qu'ils avaient fondée
mais, dans leur coeur, ils étaient tous convertis à l'enseignement
de l'école de Zhiyi*.
La lettre de
Teradomari (Teradomari,
le 22 octobre 1271, à Toki Jonin)
Le Sutra
du Lotus contient deux principes importants (note), dont les écoles Kusha, Jojitsu, Ritsu, Hosso et Sanron ne connaissent rien, pas même le nom. Par contre, les écoles Kegon et Shingon se sont sournoisement emparées de ces principes pour en faire le
coeur de leurs propres enseignements. Le principe d'ichinen
sanzen ne se trouve que dans l'enseignement
essentiel* du Sutra du Lotus, caché dans les profondeurs du chapitre Juryo* (XVI). Les bodhisattvas Nagarjuna et Vasubandhu en avaient connaissance
mais ne le révélèrent pas. Seul le Grand-maître Zhiyi l'adopta et le conserva sans cesse à l'esprit.
[...] Le principe
d'ichinen sanzen découle
de l'implication réciproque des dix mondes-états.
Mais les écoles Hosso et Sanron ne parlent que de huit états, (note) ignorant qu'il y en a dix et à plus forte raison ignorant le principe
de leur implication réciproque. Les enseignements des écoles Kusha, Jojitsu et Ritsu s'appuient sur les sutras Agama*.
Ils ne prennent en compte que les six mondes-états,
les six conditions de vie les plus basses, ignorant tout des quatre
autres mondes-états.
Ils affirment qu'il n'y a qu'un seul bouddha dans les dix
directions et ne dévoilent pas qu'il existe un bouddha pour
chaque direction. Ils ne font évidemment pas la moindre allusion
au principe selon lequel "tous les êtres
sensitifs possèdent l'état de bouddha."(réf.) Ils refusent d'admettre que même une seule personne puisse posséder
l'état de bouddha.
[...] Pour en venir
à notre propre pays, le Japon, les enseignements du Kegon et des autres écoles comprises dans les six
écoles de Nara furent introduits avant le Tendai et le Shingon. Les écoles Kegon, Sanron, Hosso et les autres écoles
de Nara polémiquaient et débattaient entre elles, aussi
antinomiques que l'eau et le feu. Quand le Grand-maître* Saicho* apparut au Japon, il ne se contenta pas d'exposer les erreurs des six
écoles de Nara mais établit clairement que l'école Shingon avait volé les principes
du Sutra du Lotus exposés par Zhiyi* pour en faire l'essentiel de sa propre doctrine.
[...] Mais le Sutra du Lotus est si différent des sutras précédents
du Mahayana que et les shravakas comme Shariputra,
les grands bodhisattvas, les hommes et les dieux en entendant le Bouddha l'enseigner, en vinrent à penser : "Ne
serait-ce pas un démon qui aurait pris la forme du Bouddha ? "(réf.) Et pourtant, les hommes à la vue troublée des écoles Kegon, Hosso, Sanron, Shingon et Nembutsu semblent tous penser
que leurs propres doctrines sont parfaitement identiques au Sutra du
Lotus.
[...] Le passage qui proclame l'identité entre "l'esprit,
le Bouddha et les simples mortels" (note), représente
non seulement le coeur des enseignements Kegon,
mais aussi celui des enseignements Hosso (note), Sanron, Shingon et Tendai.
[...] Par ailleurs,
les écoles Kegon et Shingon sont d'un niveau incomparablement plus élevé que les écoles Hosso et Sanron.
[...] 2 Cependant,
les écoles bouddhiques, à l'exception de l'école Tendai, se sont trompées
pour ce qui est du véritable
objet de vénération. Les écoles Kusha, Jojitsu et Ritsu prennent comme objet de vénération le Bouddha Shakyamuni
qui élimina les illusions en pratiquant trente-quatre sortes de purifications
spirituelles. On pourrait comparer cela à la situation d'un
prince héritier de la couronne qui se prendrait pour un fils de
roturier. Les quatre écoles Kegon, Shingon, Sanron,
et Hosso sont toutes des écoles
du Mahayana. Parmi elles, les
écoles Hosso et Sanron vénèrent un bouddha sous l'aspect du Corps manifesté
supérieur (note).
[...] 2 Le Grand-maître* Zhanlan* vivait à l'ère Tian-bao [742-755], dans la dernière
période de la dynastie
Tang. Il affirme qu'après avoir étudié de manière
complète et approfondie les écoles Sanron, Kegon, Hosso et Shingon ainsi que les sutras
sur lesquels elles s'appuient, si l'on ne reconnaît pas le Bouddha
du chapitre Juryo* (XVI), l'on n'est rien de plus qu'un animal doté
de talent et de capacités mais qui ne sait même pas quel
royaume son père gouverne.
[...] 2 Le moine
chinois de l'école Tiantai, Liang-xu, écrivit : "Les doctrines du Shingon,
du Zen, du Kegon,
du Sanron... peuvent au mieux former
une sorte d'introduction au Sutra du Lotus." Shubhakarasimha* fut puni par Yama parce que son interprétation
était erronée [lorsqu'il considérait le Sutra Vairocana* comme
supérieur au Sutra du Lotus]. Puis il changea d'opinion
et se convertit au Sutra du Lotus, ce qui lui permit d'échapper
à d'autres rétributions négatives.
[...] 2 De la même
manière, Jizang de l'école Sanron, dans son Hokke
Genron en dix volumes, plaça le Sutra du Lotus dans la quatrième des cinq
périodes d'enseignement, déclarant qu'il ouvrait la
voie de bodhisattva aux personnes des deux
véhicules. Mais par la suite, il se convertit aux enseignements
de Zhiyi*.
Il cessa de donner des cours et renvoya ses disciples pour servir le Grand-maître* Zhiyi* pendant sept ans, en le portant [chaque fois que c'était nécessaire]
sur son propre dos.
[...] 2 Jizang de l'école Sanron déclara
: "Le Sutra Hannya* et le Sutra du Lotus sont des noms différents
qui recouvrent une réalité unique, deux sutra exprimant
la même vérité."
[...] 2 Et pourtant, Cheng-guan de l'école Kegon, Cien de l'école Hosso, Jizang de l'école Sanron, et Kukai* de l'école Shingon, que
l'on croyait tous dotés des yeux de la sagesse du Bouddha, n'ont
pas compris ces passages du Sutra du Lotus.
[...] 2 Et moi, Nichiren, suis plus apte à juger des mérites
respectifs des sutras que Cheng-guan de l'école Kegon, Jizang de l'école Sanron, Cien de l'école Hosso, et Kukai* de l'école Shingon. Cela
parce que je suis rigoureusement les traces des maîtres Zhiyi* et Saicho*.
Par contre Cheng-guan et les autres, qui n'ont pas totalement pris en
compte les enseignements de Zhiyi* et Saicho*,
n'ont pu éviter de commettre la faute d'opposition au Dharma.
[...] 2 Le chemin
vers la bodhéité ne peut pas se trouver dans la doctrine
du Kegon qui prétend que l'esprit
est la seule réalité, dans les huit
négations de l'école Sanron,
dans le principe du "Rien-que-Conscience"
de l'école Hosso, ni dans
cette sorte de méditation préconisée par le Shingon sur les cinq éléments universels.
Traité pour
ouvrir les yeux (Sado,
février 1272 à Shijo Kingo)
L'école Shingon s'appuie sur les sutras Vairocana*, Kongocho* et Soshitsuji*.
On les appelle les trois sutras
de Vairocana. Ils furent introduits par les Savants-maîtres* Shubhakarasimha* et Vajrabodhi* sous le règne de l'empereur Xuan-Zong.
Ce dernier éprouvait le plus grand respect pour ces sutras, et
les considérait comme supérieurs aux enseignements des
écoles Tendai et Kegon.
A ses yeux, ils dépassaient aussi les enseignements Hosso et Sanron. Si bien que chacun,
en Chine, en vint à croire le Sutra Vairocana* supérieur
au Sutra du Lotus.
La voix pure et
portant loin (Sado,
septembre 1272, à Shijo Kingo)
Question - Des trois sortes de prières fondées sur les enseignements
des écoles Kegon, Hosso et Sanron, sur les doctrines des
trois écoles du Hinayana,
de l'école Shingon ou de
l'école Tendai, quelle
est la plus efficace ? Réponse - Toutes s'appuient sur des enseignements du Bouddha et peuvent, en ce
sens, être considérées comme des prières. Mais
les véritables prières sont sans nul doute celles qui s'appuient
sur le Sutra du Lotus.
Sur la prière (Sado,
1272 à Sairen-bo)
Après
la venue de Zhiyi* et de Saicho*,
de nombreux bouddhistes connurent le principe d'ichinen
sanzen grâce à l'enseignement de ces deux sages.
Parmi eux se trouvaient Jiaxiang de l'école Sanron ; plus
de cent moines des trois écoles
du Sud et des sept écoles du Nord, Fazang et Qingliang de l'école Kegon, Xuanzang et Cien de l'école Hosso ; Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra* de l'école Shingon ; et Dao-xuan de l'école Ritsu. D'abord,
tous s'opposèrent à Zhiyi*,
mais plus tard, ils acceptèrent totalement ses enseignements.
Le
véritable objet de vénération (Sado,
avril 1273 à Toki Jonin)
Bien qu'aucun sutra, à l'exception du Sutra du Lotus,
ne permette d'obtenir le plus petit bienfait, les lettrés bouddhistes de l'époque des Derniers
jours du Dharma prétendent que tous les sutras doivent conduire à l'Éveil
puisqu'ils furent exposés par le Bouddha. Par conséquent,
ils professent arbitrairement la foi en n'importe quel sutra et suivent
n'importe quelle école de leur choix, que ce soit Shingon, Nembutsu, Zen, Sanron, Hosso, Kusha, Jojitsu ou Ritsu. Le Sutra du Lotus dit de telles personnes : "Celui qui refuse d'avoir foi
en ce sutra, et qui, au contraire, le rabaisse, détruit instantanément
la graine qui permet
de devenir bouddha en ce monde... Après sa mort, il tombera
dans l'enfer avici."(réf.)
La Pratique telle
que le Bouddha l'Enseigne (mai
1273 à
plusieurs de ses disciples)
Pendant les plus de deux mille
deux cents vingt ans écoulés depuis la disparition du
Bouddha, les maladies des hommes, c'est-à-dire leurs illusions et leur karma négatif, étaient
sans gravité. Et il a donc suffi qu'apparaisse une succession
de savants-maîtres* qui, tels des médecins, ont dispensé les remèdes
appropriés pour ces maladies. Ces maîtres étaient
issus des écoles Kusha, Jojitsu, Ritsu, Hosso, Sanron, Shingon, Kegon, Tendai, Jodo et Zen. Chacune de ces écoles prescrit son propre médicament. Par exemple, l'école Kegon énonce le principe des six formes et les dix mystères,
l'école Sanron, la Voie
du milieu des huit négations,
l'école Hosso insiste sur
la perception que tous les phénomènes ne sont "Rien-que-Conscience", l'école Ritsu préconise les deux cent
cinquante préceptes, l'école Jodo,
l'invocation du nom du bouddha Amida,
l'école Zen, la méditation
sur son propre état de bouddha, l'école Shingon,
la méditation sur les
cinq éléments et l'école Tendai a formulé la théorie d'ichinen
sanzen. Mais maintenant, nous sommes entrés dans l'époque
des Derniers jours du Dharma et les remèdes proposés par ces écoles ne guérissent
plus les maladies des hommes.
Le don du mandala
du Dharma Merveilleux (Sado,
1273 à Sennichi-ama)
Le Bouddha Shakyamuni lui-même, Zhiyi* et Saicho*.
[Les autres, ] Shubhakarasimha (Shan-wu-wei) et Amoghavajra* de l'école Shingon, Dushun et Zhiyan de l'école Kegon,
ainsi que les maîtres des écoles Sanron et Hosso interprétèrent
tous les phrases du Sutra du Vrai Dharma pour les concilier avec
le sens des sutras provisoires.
Le pratiquant
du Sutra du Lotus rencontrera des persécutions (Sado, 14
janvier 1274 à Toki Jonin, Shijo Kingo, Kawanobe et Yamato Ajari)
L'école Kegon dit : « Parmi tous les sutras celui-ci est le premier. » L'école Hosso dit : « Parmi tous les sutras, le Jimmitsu* est le premier. » L'école Sanron dit : « Parmi tous les sutras, c'est le Hannyakyo* qui est le premier. » L'école Shingon dit : « Parmi tous les sutras, ce sont les trois sutras de Vairocana* qui sont les premiers. » L'école Zen dit tantôt : « Parmi les enseignements, c'est le Ryogakyo* qui est le premier», tantôt : « C'est le Shuryogonkyo* qui est le premier », tantôt : « Notre école existe en dehors des enseignements [écrits], par transmission spéciale. » [...] Les patriarches de ces écoles furent Dushun, Zhiyan, Fazang, Cheng-guan (de l'école Kegon), Xuanzang, Cien (de l'école Hosso), Jizang, Daolang (de l'école Sanron), Shubhakarasimha, Vajrabodhi, Amoghavajra (de l'école Shingon), Daoxuan, Jian-zhen* (de l'école Ritsu), Tanluan, Daochuo, Shandao (de l'école Jodo), Bodhidharma, Huiko (de l'école Zen).
Traité sur l'essentiel du Lotus (Minobu, le 29 juin 1274, à Toki Jonin)
Au cours du
règne du 33e empereur Sushun,
le bouddhisme commença à se répandre à travers
le Japon, gagnant de l’ampleur pendant le règne du 34e souverain,
la princesse Suiko. Le Régent de ce dernier, le prince Shotoku,
contribua beaucoup à l’essor du bouddhisme, notamment grâce
à la promulgation de la Constitution en 17 articles (note),
basée sur l'enseignement bouddhique. Ce fut pendant son règne
que les écoles bouddhiques Sanron et Jojitsu ont été transmises au Japon pour la première
fois. Cette école Sanron apparue en Inde, en Chine et au Japon a été la première
école bouddhique, sans distinction encore entre Mahayana et Hinayana. Elle est pour cette
raison appelée la mère ou le père des écoles
bouddhiques.
[...] Durant le
règne du 50e souverain, l’empereur Kammu,
un sage nommé Saicho* fonda la Hokkeshu, supérieure
aux autres écoles bouddhiques, et défia au cours d’un
débat les six écoles de Nara : Kusha, Jojitsu, Ritsu, Hosso, Sanron et Kegon.
[...] Les maîtres des trois
écoles du Sud et les maîtres des sept
écoles du Nord de Chine ne connaissaient pas les comparaisons qui illustrent la supériorité des enseignements
essentiels (honjaku no
roppi) et étaient apparemment troublés par la profondeur
des métaphores des sutras. Des maîtres tels que Jizang (Grand-maître* Jiaxiang) de l’école Sanron, Chokan,
(Cheng-guan) de l'école Kegon et Jion (Kui-ji dit Cien) de l’école Hosso n’avaient pas conscience de la profondeur et de la supériorité
comparative des enseignements bouddhiques, que ce soit pour les textes
internes ou externes au bouddhisme. Pourtant, leur foi dans le bouddhisme
était si forte qu’ils suivirentZhiyi*,
en dédaignant leurs propres position et réputation.
Souverains de notre
pays (Minobu,
février, 1275)
Les maîtres
de l'école Shingon et
les adeptes des écoles Kegon, Hosso, Sanron, Zen, Jodo
et Ritsu prétendent s'être
éveillés au Dharma. Ils croient s'être libérés
des souffrances de la naissance et
de la mort. Mais les fondateurs de leurs écoles n'ont pas
réussi à comprendre le véritable sens des sutras
sur lesquels ils appuient leur doctrine. Ils n'ont procédé
que de façon superficielle, en n'utilisant que les sutras de
leur choix. Ce faisant ils se sont opposés au Sutra du Lotus,
et leurs enseignements ne correspondent pas à la véritable
intention du Bouddha.
Lettre au nyudo
d'Ichinosawa (Minobu,
le 8 mai 1275, à l'épouse du nyudo d'Ichinosawa)
Dans la seconde période
de cinq cents ans de l'époque du Dharma formel, sous le règne
de l'empereur Taizong, au commencement de la dynastie
Tang, le Savant-maître* Xuanzang se rendit en Inde,
et, pendant dix-neuf ans, visita les temples et alla voir les stupas de près de cent trente royaumes. Il rencontra de nombreux maîtres
bouddhistes et étudia tous les profonds principes contenus dans
les douze catégories de sutras et les 80000 enseignements sacrés. Il rencontra ainsi
deux écoles, Hosso et Sanron.
[...] Le fils
de l'empereur Kimmei, le prince
héritier Yomei, eut pour
fils le prince Jogu qui non seulement
propagea le bouddhisme, mais alla même jusqu'à désigner
le Sutra du Lotus, le Sutra
Vimalakirti et le Sutra
Shrimala comme les textes qui assureraient la protection de
l'État. Par la suite, sous le règne du trente-septième
souverain, l'empereur Kotoku,
les enseignements des écoles Sanron et Jojitsu furent introduits
au Japon par Kanroku, un moine
de Paekche. A la même époque,
le moine Dosho, après
avoir été en Chine, transmit les enseignements des écoles Hosso et Kusha.
[...] Puis, sous
le règne du cinquantième souverain, l'empereur Kammu,
huit cents ans après le début de l'époque du Dharma
formel, apparut un jeune moine appelé Saicho*,
qui serait connu plus tard sous le nom de Grand-maître* Dengyo. Il étudia
tout d'abord les enseignements des six écoles Sanron, Hosso, Kegon, Kusha, Jojitsu, Ritsu, ainsi que le Zen sous la direction du moine Gyoho et d'autres. Par la suite, il fit construire le temple Kokucho-ji, appelé
plus tard Hiei-san. Là, il
fit une étude comparative rigoureuse des principaux sutras de
ces six écoles ainsi que
des traités et des commentaires de leurs maîtres.
[...] C'est pourquoi
le Grand-maître* Ji-zang,
de l'école Sanron dans
une de ses lettres, exhorta des centaines de maîtres et de bienfaiteurs
des écoles du Sud et du Nord de la Chine à assister aux
cours du Grand-maître* Zhiyi* sur les sutras. "Ce qui ne se produit qu'une fois tous les mille
ans, ce qui ne se produit qu'une fois tous les cinq cents ans se produit
concrètement aujourd'hui", (note) écrivit-il dans cette
exhortation.
[...] Le dix-neuvième jour du premier mois de la vingt et unième
année de l'ère Enryaku (802), l'empereur Kammu se rendit au temple du Mont Takao. Il invita plus de dix maîtres
des six écoles et des sept
grands temples de Nara : Zengi, Shoyu, Hoki, Chonin, Kengyoku, Ampuku, Gonso*,
Shuen*,
Jikko, Gen'yo, Saiko, Dosho, Kosho et Kambin à
venir débattre avec le Maître
du Dharma Saicho*.
Mais certains furent réduits au silence dès leur première
réplique, incapables d'en prononcer une deuxième ou une
troisième. Tous baissèrent la tête et joignirent
les mains en signe de respect. Les principes de l'école Sanron tels que les deux sortes d'enseignements (note),
les trois périodes,
les trois tours de la roue du Dharma ; les principes de l'école Hosso tels que les trois périodes et les cinq natures ; les principes de l'école Kegon tels que les quatre enseignements et les cinq enseignements (note), l'enseignement principal et
secondaire (note),
les six formes et les dix
mystères, tous furent réfutés.
[...] Maintenant
prend fin la polémique qui depuis si longtemps oppose l'école Sanron à
l'école Hosso. Elle a perdu
toute substance, comme de la glace qui aurait fondu. Tout s'éclaire,
comme lorsque nuages et brouillards se dissipent, laissant voir le soleil,
la lune et les étoiles.
[...] 2 Considérons d'abord l'école Jodo ou Nembutsu. En Chine, sous la dynastie
Qi, vécut un Maître
du Dharma du nom de Tanluan.
A l'origine, il était moine de l'école Sanron,
mais, après avoir lu le Jujubibasha Ron de Nagarjuna,
il accepta la distinction entre la Voie
de la pratique difficile et Voie de la pratique facile. Plus tard
sous la dynastie Tang vécut
celui que l'on appela le Maître
de méditation, Daochuo.
A l'origine, il donnait des cours sur le Sutra
du Nirvana mais lorsqu'il lut le récit fait par Tanluan de sa conversion à l'école Jodo [ou enseignement de la Terre pure], Daochuo abandonna le Sutra
du Nirvana et se convertit lui aussi à la doctrine de
la Terre pure, classant les enseignements
en deux catégories, ceux de la Voie
sacrée et ceux de la Terre
pure (note).
De plus Daochuo eut un disciple
du nom de Shandao qui définit
deux sortes de pratique religieuse, la pratique correcte et la pratique
incorrecte.
[...] 2 Mais le
défunt maître Genshin*,
à qui aucun sage des écoles Tendai ou Shingon n'est supérieur
à l'époque des Derniers
jours du Dharma,
dit de même. Il affirme, dans son ouvrage intitulé Ojo yoshu (L'Essentiel pour renaître dans la Terre pure), que les enseignements du bouddhisme, exotériques
aussi bien qu'ésotériques, ne sont pas de nature à
délivrer des souffrances de la vie
et de la mort. De plus, dans un ouvrage intitulé Ojo juin [Définition des dix causes qui permettent de renaître
dans la Terre pure] Yokan, de l'école Sanron, est
du même avis. Il dit que, si les enseignements des écoles Hokke et Shingon sont totalement rejetés au profit de la récitation exclusive
du Nembutsu, dix personnes sur
dix, cent personnes sur cent pourront renaître dans la Terre
pure."
[...] 2 A cette
époque, il y avait, dans l'école Tiantai, un Maître de méditation du nom de Yixing, un homme sans
droiture. Shubhakarasimha* alla le trouver et lui demanda des explications sur les principes bouddhiques
enseignés en Chine. L'acarya Yixing, se trompant sur ses véritables
motifs, non seulement révéla à Shubhakarasimha* les principes de base des écoles Sanron, Hosso et Kegon,
mais lui expliqua aussi ceux de l'école Tiantai.
[...] 2 Mais tout
cela n'est rien comparé aux accusations malveillantes formulées
par Kukai*.
Il qualifie de voleurs Fa-zang de l'école Kegon, Jizang,
de l'école Sanron, Xuanzang de l'école Hosso, Zhiyi*,
aussi bien que les maîtres des écoles du Nord et du Sud
de la Chine, en fait, tous les lettrés et les maîtres qui
vécurent depuis l'introduction du bouddhisme en Chine, sous la dynastie des Han postérieurs.
[...] 2 Par "les
maîtres des quatre enseignements du véhicule exotérique",
il désigne ceux qui enseignent les doctrines des écoles Hosso, Sanron, Kegon et du Sutra du Lotus.
Par "le bouddha aux trois corps d'âne ou de boeuf", il désigne Shakyamuni, le bouddha
qui a enseigné le Sutra du Lotus, les sutras Kegon*, Hannya* et Sutra Jimmitsu*.
Il prétend que ce bouddha et les moines de ces écoles
ne sont pas dignes d'être les palefreniers ou les porteurs de
sandales de maîtres du Shingon tels que Kukai* ou de Shokaku-bo lui-même.
[...] 2 Dans ses
écrits, le Grand-maître* Saicho* appelle les Grands-maîtres des écoles Sanron, Hosso et Kegon au Japon "les
six parasites."(réf.) Moi, Nichiren, j'appellerais volontiers les fondateurs des écoles Shingon, Zen et Jodo "les trois parasites"
et Ennin*, Annen et Genshin*,
de l'école Tendai, "les
trois parasites" ayant rongé le corps de lion du Sutra
du Lotus et du Grand-maître* Saicho* !
Le choix en
fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275
; adressé à Yui)
Le Grand-maître* Jizang du temple Jiaxiang était parmi les plus éminents maîtres
bouddhistes de Chine. Fondateur de l'école Sanron,
il vivait à Huei, dans l'état de Wu. Convaincu de posséder
un savoir sans égal, il était très arrogant. Il lança
un défi au Grand-maître* Zhiyi* pour déterminer le sens de la phrase du Sutra du Lotus : "De tous les innombrables sutras que j'ai enseignés par le
passé, que j'enseigne maintenant, ou que j'enseignerai à
l'avenir, le Sutra du Lotus est le plus difficile à croire
et le plus difficile à comprendre." Au cours du débat, Jizang fut totalement vaincu, et
renonça dès lors à ses croyances erronées.
Afin d'expier la grave faute commise envers le Dharma correct et ceux
qui la pratiquaient, il rassembla plus de cent maîtres éminents
et supplia Zhiyi* de les instruire. Jizang fit un
pont de son corps pour permettre au Grand-maître* Zhiyi* de passer et le porta sur son dos (note).
De plus, il servit Zhiyi* pendant sept ans, coupant du bois pour le feu et lui apportant de l'eau.
Il cessa de donner lui-même des cours, dispersa ses disciples et,
afin de se guérir de son arrogance, il s'interdit de réciter
le Sutra du Lotus (note).
Après la mort de Zhiyi*, Jizang fut reçu par l'empereur
de la dynastie Shui pour lui présenter
ses respects. En partant, il serra les genoux de Sa Majesté et
prit congé en larmes. Quelques temps plus tard, Jizang voyant son reflet dans un vieux miroir, adressa à sa propre image
des reproches pour les erreurs qu'il avait commises par le passé.
Il accomplit ces nombreux actes de pénitence pour effacer son mauvais
karma.
La Guérison
des Maladies Karmiques (Minobu,
3 novembre 1275, à Ota Jomyo)
Par la
suite, à l'époque du trente-septième souverain,
l'empereur Kotoku, l'administrateur des moines Kanroku introduisit
au Japon les écoles Sanron et Jojitsu, en provenance du
royaume de Silla. Et, à la même époque, le moine Dosho ramena de Chine les
doctrines des écoles Hosso et Kusha, et un moine appelé
le Précepteur Shinjo introduisit
l'école Kegon.
Lettre à
Myomitsu Shonin (Minobu,
le 5ème jour du 3ème mois intercalaire 1276 à Myomitsu)
Je découvris
qu'il y avait dix brillants miroirs qui reflètent les doctrines
sacrées exposées par le Bouddha tout au long de sa vie.
Ce sont les dix écoles du bouddhisme que l'on appelle Kusha, Jojitsu, Ritsu, Hosso, Sanron, Shingon, Kegon, Jodo, Zen et Tendai-Hokke. Les lettrés
d'aujourd'hui pensent qu'avec ces dix écoles pour guides éclairés
il est possible de comprendre le coeur de tous les sutras, et proclament
que ces dix miroirs réflètent tous de manière correcte
la voie enseignée par le Bouddha.
[...] Il y a des hommes tels
que Dushun, Zhiyan, Fa-zang et Cheng-guan de l'école Kegon ; Xuanzang, Cien, Zhizhou et Enchin de l'école Hosso; Xinghuang [Falang] et Jizang de l'école Sanron ; Shubhakarasimha*, Vajrabodhi*, Amoghavajra*, Kukai*, Ennin* et Enchin de l'école Shingon ; Bodhidharma, Huiko et Huineng de l'école Zen ; et Daochuo, Shandao, Huiguan et Genku [Honen] de l'école Jodo. En s'appuyant sur les sutras
et les traités de son école respective, chacun de ces
maîtres proclame : "Notre école a compris les
multiples sutras, notre école a saisi le sens le plus profond
des enseignements du Bouddha."
[...] Question : Osez-vous donc réellement affirmer que Cheng-guan,
de l'école Kegon, Jizang de l'école Sanron, Cien,
de l'école Hosso, et Shubhakarasimha* et les autres, jusqu'à Kukai*, Ennin* et Enchin, de l'école Shingon,
sont les ennemis du Bouddha ?
[...] Par la suite, sous le règne du trente-septième empereur, Kotoku, les
écoles Sanron, Kegon, Hosso, Kusha et Jojitsu furent introduites
au Japon, et, sous le règne du quarante-cinquième empereur Shomu, ce fut le tour de l'école Ritsu, ce qui porta au total à
six le nombre de ces écoles.
[...] Ces représentants
des écoles Kegon, Sanron, Hosso et autres exposèrent
la doctrine des fondateurs de leur école respective [telle qu'elle
leur avait été enseignée]. Mais Saicho* prit des notes sur chaque point énoncé et en fit la critique
à la lumière du Sutra du Lotus, des ouvrages
de Zhiyi* et d'autres sutras et traités. Ses opposants furent incapables
de répondre un seul mot, comme si leur bouche n'était
plus que le prolongement de leur nez.
Ils [disciples des Sept temples principaux] dirent également
: "Maintenant prend fin la polémique qui depuis si longtemps
oppose l'école Sanron à
l'école Hosso. Elle a perdu
toute substance, comme de la glace qui aurait fondu. [La vérité
apparaît.] Tout s'éclaire, comme lorsque nuages et brouillards
se dissipent, laissant voir le soleil, la lune et les étoiles."
[...] Ces quatorze hommes avaient,
par le passé, transmis les enseignements des divers patriarches
chinois et japonais de leur école respective, tels que Fazang et Shinjo de l'école Kegon, Jizang et Kanroku de l'école Sanron, Cien et Dosho de l'école Hosso, ou Daoxuan et Ganjin de l'école Ritsu.
Bien que les récipients contenant l'eau de la doctrine eussent
changé de génération en génération,
l'eau restait la même.
[...] Ces quatorze hommes avaient, bien sûr, étudié les doctrines des trois écoles du Hinayana [Jojitsu, Kusha et Ritsu]
mais, puisque même les trois écoles du Mahayana [Kegon, Sanron et Hosso]
avaient été réfutées, il devrait être
inutile de les mentionner ici. Pourtant, certains, de nos jours encore,
ignorant ce fait, pensent que l'une ou l'autre de ces six
écoles n'a pas subi de défaite. Ils sont comme des
aveugles qui ne peuvent voir ni le soleil ni la lune, ou comme des sourds
incapables d'entendre le tonnerre, et qui en concluent qu'il n'y a ni
soleil ni lune dans le ciel, et qu'aucun son ne résonne dans
les airs.
[...] L'école Sanron, si attachée
au concept de vacuité, a oublié
l'humiliation de Jizang et cache
le fait qu'il fut finalement acquis aux principes de Zhiyi*.
[...] Lu n'avait jamais été conscient de la grandeur de Confucius."(note) (réf.) Cet ouvrage,
[comme le montrent ces citations] réfute les quatre écoles, Hosso, Sanron, Kegon et Shingon.
Si le Grand-maître* Saicho* avait considéré les écoles Tendai et Shingon comme de valeur équivalente,
pourquoi aurait-il critiqué cette dernière ?
[...] On lit aussi dans ce même
ouvrage : "A cette époque, les maîtres des autres écoles
se convertirent tous à la doctrine de Kukai*,
se mirent à étudier le Shingon,
recherchèrent ses bienfaits, et le pratiquèrent. Dosho,
de l'école Sanron, Gennin,
de l'école Hosso, Doo,
de l'école Kegon, et Encho*,
de l'école Tendai, étaient
parmi eux."
[...] Plus loin, on lit encore : "Dosho, de l'école Sanron, Gennin,
de l'école Hosso, Doo,
de l'école Kegon, et Encho*,
de l'école Tendai..." (note) Encho,
connu, à titre posthume, sous le nom de Jakko Daishi, fut le
deuxième Grand-patriarche de l'école Tendai.
[...] Au lieu d'inviter des adeptes de l'école Sanron,
ou des écoles Hosso et Kegon,
pourquoi Kukai* n'invita-t-il pas les deux plus grands maître de l'école Tendai, Saicho* et Gishin* ?
Traité
sur la dette de reconnaissance (Minobu,
le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)
Le Grand-maître* Jizang de l'école Sanron écrivit
: "Parmi tous les sutras du Mahayana,
les sutras Hannya* sont suprêmes. Le moine Shandao de l'école Jodo a prétendu
: "Parmi ceux qui pratiquent le Nembutsu,
dix personnes sur dix, cent personnes sur cent, renaîtront dans
la Terre pure. Mais pas une sur
mille ne pourra être sauvée par le Sutra du Lotus ou par un autre sutra."
Lettre de pétition
de Yorimoto (Minobu,
le 25 juin 1277, requête au seigneur Ema au nom de Shijo Kingo)
Ceux qui s'y complaisent sont qualifiés
de personnes ayant "peu de mérites et quantité de
troubles", et la libération que ces enseignements procurent
est qualifiée d'éphémère. Si tel
est le cas, ni les adeptes de l'école Kegon s'appuyant sur le Sutra
Kegon* ; ni ceux de l'école Hosso qui se réfèrent au Sutra
Jimmitsu* ; ni ceux de l'école Sanron,
fondée sur les sutras Hannya* ; ni ceux de l'école Shingon qui part du Sutra Vairocana* ; ni ceux de l'école de la Terre
pure, qui révèrent le Sutra
Kammuryoju ; ni ceux de l'école Zen,
ayant pour origine le Sutra
Ryoga ; ni les adeptes des diverses autres
écoles fondées sur leurs sutras respectifs - quand
bien même ils liraient et réciteraient les sutras sur lesquels
s'appuie leur école aussi rigoureusement qu'on le leur enseigne,
- aucun d'eux ne pourra se libérer du monde des trois
plans ni échapper aux trois
mauvaises voies.
Le troisième
enseignement (Minobu,
1er octobre 1277, à Toki Jonin)
Cent ans ou plus après l'introduction du Sutra du Lotus en Chine, le Grand-maître* Zhiyi* établit, dans le domaines des études doctrinales, la classification
des cinq périodes et
des quatre enseignements. Il réfuta les interprétations doctrinales avancées
par les lettrés pendant les plus de cinq
cents années précédentes, et, par sa pratique
de la méditation-samadhi,
s'éveilla à la vérité d'ichinen
sanzen, comprenant pour la première fois le principe du Sutra
du Lotus. L'école Sanron,
créée avant la naissance du Grand-maître* Zhiyi*,
et l'école Hosso, créée
après sa mort, enseignèrent toutes deux un principe des
huit mondes-états (note) mais ne mentionnèrent
jamais dix mondes-états.
Par conséquent, ces deux écoles ne pouvaient en aucune
manière établir le principe d'ichinen
sanzen.
[...] Au Japon,
cinq écoles représentent le bouddhisme du Mahayana - les écoles Hosso, Sanron, Kegon, Shingon et Tendai. Il y a trois écoles
du Hinayana - Kusha, Jojitsu et Ritsu.
Puis, même si, en principe, les écoles Shingon, Kegon, Sanron et Hosso se rattachent au Mahayana,
lorsqu'on les étudie attentivement, on découvre qu'elles
appartiennent en fait au Hinayana. Une école
est digne de ce nom lorsqu'elle propose trois
sortes d'enseignement : préceptes, méditation et prajna-sagesse.
Sans parler pour l'instant de méditation ni de prajna, nous voyons
bien que, par les préceptes qu'elles énoncent, les diverses
écoles se divisent clairement en Hinayana et Mahayana. Ni la branche To-ji de l'école Shingon ni
les écoles Hosso, Sanron ou Kegon n'ont leur propre sanctuaire
pour conférer les préceptes ; c'est pourquoi elles doivent
utiliser le sanctuaire du Todai-ji à Nara.
L'école Sanron enseigne que tous les phénomènes
naissent uniquement de l'esprit et qu'ils sont sans existence réelle.
Là encore, il y a d'innombrables écoles du Mahayana,
mais, dans la mesure où elles souscrivent à cette idée
- que l'esprit seul est à la source de tous les phénomènes,
et que les phénomènes n'ont pas d'existence réelle
-, on peut considérer qu'elles constituent une même école.
Lettre à
Shomitsu-bo (Minobu,
1277 à Shomitsu-bo)
De plus, si l'on s'efforce de guérir les trois
poisons et les 84000 maladies dues à l'opposition au Sutra
du Lotus des pratiquants des divers sutras du Mahayana par les sutras Kegon*, Hannya* et Vairocana*, ou
par ceux du Shingon et du Sanron,
ces maladies s'aggravent de plus en plus. Pour donner une comparaison,
un feu de bois ou de charbon peut facilement s'éteindre avec
de l'eau, mais si c'est un liquide combustible qui brûle, et qu'on
verse sur lui de l'eau, les flammes ne feront que brûler de plus
belle et monteront encore plus haut.
Les deux
sortes de maladies (Minobu, le
26 juin 1278, à Shijo Kingo
Question : Il y a dix écoles [bouddhiques] au Japon, telles que Kusha, Jojitsu, Ritsu, Hosso, Sanron, Kegon, Shingon, Jodo, Zen,
et Hokke. L’objet de culte,
pour ces écoles, varie. L’objet de culte dans trois écoles
du Hinayana, telles que Kusha, Jojitsu, et Ritsu,
est le bouddha de la Manifestation inférieure (retsu-ojin). L’objet de culte dans deux écoles, Hosso et Sanron, est le bouddha de Manifestation
supérieure (sho-ojin). L’école Kegon vénère Vairocana comme son objet sacré. Vairocana est considéré comme le Corps
de sagesse* du Bouddha Shakyamuni. L’objet de culte dans l’école Shingon est Vairocana-Dainichi et celui de l’école Jodo est le bouddha Amida.
L’objet de culte de l’école Zen est le Bouddha qui a atteint l’Éveil sous l’arbre
bodhi, nommément le Bouddha Shakyamuni. Toutes ces écoles
et groupes montrent l’image de Bouddha comme leur objet de culte,
mais pourquoi est-ce que l’école Hokke est la seule qui a le Sutra du Lotus comme son objet de culte
?
Question : Kukai* est originaire de l’île de Shiko. Il fut disciple de Gonso, Savant-maître* du temple Iwabuchi, dans la préfecture de Nara. Kukai* acquit une connaissance approfondie de six
écoles, dont Sanron et Hosso.
[...] Après avoir terminé ses études, Kochi prêcha
les enseignements de l’école Tendai dans toute la région du Kanto. En 803, Ennin*,
à l’âge de 13 ans, entra au Mont Hiei, où il passa 15 ans à acquérir la connaissance
de six écoles, y compris
l’école Hosso et l’école Sanron, et, en plus, les enseignements
du Sutra du Lotus et la doctrine de l’école Shingon.
[...] Enchin (Chisho Daishi), originaire de Sanuki, entra au Mont Hiei en 828, à l’âge de 14 ans, et devint un disciple
de Maître Gishin*,
un disciple de Saicho* qui était originaire de Sagami. Enchin avait
aussi voyagé en Chine avec son maître. Au Japon, Enchin étudia les enseignements de six
écoles, y compris les écoles Sanron et Hosso, en plus des enseignements
de l’école du Sutra du Lotus (Hokkeshu)
et de l’école Shingon auprès de Maître Gishin*, d'Ennin*,
d’Encho* et de Kojo*,
disciple de Saicho*.
[...] Le bouddhisme fut initialement propagé à
travers tout le Japon par le prince Shotoku sous le règne du 34ème empereur, Suiko [593-628]. Les grands
moines Hyekwan (Ekan) et Kwalluk (Kanroku) vinrent de Corée au Japon et propagèrent l’école Sanron. Sous le règne de
l’empereur Mommu, le moine Dosho [629-700] voyagea en Chine et ramena au Japon les enseignements du Zen.
Pendant la période de l’empereur Tenmu, le moine coréen
Chipong (Chiho) introduisit l’école Hosso au Japon.
[...] L’école Sanron, qui affirme que l’ultime
réalité est révélée par la négation,
est une école qui appartient au Mahayana
provisoire*,
mais ses membres sont convaincus qu’ils exposent les enseignements
du Mahayana véritable.
Questions
- réponses concernant l’objet de vénération (Minobu,
septembre 1278 à
Joken-bo)
Pourtant,
les adeptes de l'école Sanron affirment que les sutras Hannya* sont supérieurs au Sutra du Lotus ;
Le roi Rinda (Minobu,
le 17 août 1279 à Soya Doso, fils de Soya Kyoshin)
De plus, parce qu'ils introduisaient la pratique de mudra et de mantra dharani* jusqu'alors inconnus, on pensa que le véritable bouddhisme était
resté ignoré en Chine avant leur arrivée. Ces trois
maîtres déclarèrent que l'école Tiantai était supérieure aux écoles Kegon, Hosso et Sanron,
mais que ses principes étaient incomparablement moins élevés
que ceux des sutras du Shingon.
[...] A l'époque
du Dharma formel, le bouddhisme fut introduit au Japon, dans la sixième
année du règne de l'empereur Kimmei [544]. Pendant plus de deux cents ans, du règne de l'empereur Kimmei au règne de l'empereur Kammu, l'enseignement des six
écoles - Sanron, Jojitsu, Hosso, Kusha, Kegon et Ritsu - se répandit. La doctrine du Shingon fut introduite sous le règne du quarante-quatrième souverain,
l'impératrice Gensho,
et celle de l'école Tendai sous le règne du quarantième-cinquième souverain,
l'empereur Shomu. Mais aucun de
ces enseignements ne fut propagé à l'époque.
Le corps et
l'esprit des simples mortels (Minobu,
à un disciple)
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