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Extraits de gosho sur

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Mahakashyapa

Les écoles du Zen disent : “Au moment du nirvana final, le Vénéré du monde montant sur l'estrade de prédication prit une fleur qu’il montra à la multitude. Un sourire apparut sur le visage de Mahakashyapa. L’Éveillé dit alors : je possède le trésor de la vision du bon Dharma. Le nirvana est un cœur merveilleux. L’aspect réel (jisso-shinnyo) est dépourvu de caractère particularisant. C’est une doctrine subtile et merveilleuse. Elle se situe au-delà des mots, elle fait l’objet d’une transmission particulière en dehors des enseignements. Je la transmets uniquement à Mahakashyapa”.
[...] Les écoles du Zen disent : Le "Sutra du Nirvana final" indique : “A présent je transmets l’intégralité du Dharma sans supérieur que je détiens à Mahakashyapa”. Que dites-vous de cette phrase  ? Je réponds : Bien que l’expression "sans supérieur" ressemble au vocabulaire du Mahayana, elle indique le Hinayana. Comparé aux enseignements des voies extérieures, même le Hinayana est dit être le Dharma correct. Par exemple, lorsqu’on dit que le grand Dharma a été transmis progressivement à l’est, Zhenlan en parle dans ses commentaires comme d’une “désignation globale des enseignements du Bouddha”. Il désigne ainsi l’ensemble du Mahayana et du Hinayana, du véritable et du provisoire en les nommant le grand Dharma. Vis-à-vis des voies extérieures, même le Hinayana est qualifié de grand, comme il peut arriver qu’un roturier soit appelé Messire, comme si l’on s’adressait à un noble. Dans le troisième rouleau du Sutra du Nirvana final, il est écrit : “Si je transmettais le trésor du Dharma à Ananda et aux nombreux moines, il ne persisterait pas longtemps. Pour quelle raison  ? Parce que tous les auditeurs-shravakas et Mahakashyapa sont impermanents.
[...] Dans le dixième rouleau du même sutra, il est dit : “Sachez-le, Manjushri doit véritablement prêcher largement le grand Dharma aux quatre congrégations. Je vais à présent effectuer la transmission de ce sutra. (…) Si Mahakashyapa et Ananda viennent, je leur ferai encore la transmission de ce bon Dharma de la même manière”. On peut donc le savoir : la transmission du grand Dharma fut faite à Manjushri et Mahakashyapa. Ce Dharma, objet de la transmission par l’Éveillé est le Hinayana.
Dialogue avec les écoles du Zen (1255)

L'ignorant : Ainsi, sur les rives du fleuve Hiranyavati, dans le bosquet shala, le Bouddha Shakyamuni sortit de son cercueil doré, arracha une fleur, et, voyant Mahakashyapa esquisser un sourire, lui transmit cet enseignement Zen. Depuis lors, il a été transmis sans la moindre irrégularité à travers une lignée de vingt-huit patriarches en Inde, et a été largement propagé par six patriarches successifs en Chine. Bodhidharma est le dernier de vingt-huit patriarches d'Inde et le premier des six patriarches de Chine. Nous ne devons pas permettre que cette transmission se perde, ni nous empêtrer dans les filets de la doctrine ! Dans le Sutra Daibontenno Mombutsu Ketsugi, le Bouddha déclare : "Je possède un enseignement subtil concernant l'Oeil et le trésor du Véritable Dharma, le merveilleux esprit de Nirvana, le véritable aspect de l'ainsité. Il représente une transmission séparée, en dehors des sutras, indépendante des mots ou des écrits. Je confie cet enseignement à Mahakashyapa." Nous voyons donc que cette vérité unique du Zen a été transmise à Mahakashyapa indépendamment des sutras. Tous les enseignements des sutras sont comme un doigt pointant vers la lune. Une fois que nous avons vu la lune, quel besoin avons-nous du doigt  ? Et une fois que nous avons compris cette vérité unique du Zen, la véritable nature de l'esprit, pourquoi devrions-nous nous préoccuper plus longtemps des enseignements du Bouddha  ? C'est pourquoi quelqu'un, par le passé, a déclaré : "Les douze catégories de sutras ne sont toutes que des écrits inutiles."(réf.)
[...] Il est question de transmettre quelque chose en dehors des enseignements. Mais, en dehors des enseignements, il n'y a pas de principes, et, en dehors des principes, il n'y a pas d'enseignements. Ne comprenez-vous pas la logique de cela, que les principes ne sont rien d'autre que les enseignements et les enseignements rien d'autre que les principes  ? Ce récit de la fleur arrachée, de l'esquisse d'un sourire et d'une transmission faite à Mahakashyapa, est en soi un enseignement, et la phrase en quatre caractères, le définissant comme "indépendant des mots ou des écrits", est en elle-même un enseignement et une affirmation verbale. Cette sorte de discours s'entend depuis longtemps en Chine aussi bien qu'au Japon. Cela peut vous paraître nouveau, mais laissez-moi vous citer un ou deux passages qui dissiperont vos erreurs d'interprétation.
Conversation entre un sage et un ignorant 2 (1265 ? à un samouraï ? )

Le moine Sunakshatra observait les deux cent cinquante préceptes, maîtrisait les quatre niveaux de méditation, avait mémorisé les douze procédés de sutra ; et Devadatta connaissait parfaitement les 60 000 enseignements non bouddhiques, les 80000 enseignements bouddhiques et pouvait manifester 18 pouvoirs surnaturels. Mais parce qu'ils avaient des connaissances et pas la foi, on dit qu'ils sont maintenant dans la grande citadelle de l'enfer avici. Par contre, Mahakashyapa et Shariputra manquaient de connaissances mais ils avaient la foi et c'est pourquoi le Bouddha leur prédit qu'ils deviendraient des bouddhas appelés Lumière-éclatante et Fleur-lumineuse. Le Bouddha enseigna : "Ceux qui laissent naître le doute et ne parviennent pas à croire tomberont inévitablement dans les Voies mauvaises."(réf.) Tout cela s'applique à ceux qui ont des connaissances sans avoir la foi.
Le Daimoku du Sutra du Lotus (1266 à une femme d'Amatsu)

Dans le trente-huitième volume du Sutra du Nirvana, il est écrit  : "A ce moment-là, tous les brahmanes se sont rendus auprès du roi Ajatashatru et lui ont dit  : "O Grand Roi, il y a actuellement en ce monde un homme d'une malfaisance sans pareille, un moine appelé Gautama. Tous les malfaiteurs du monde, motivés par l'appât du gain et des dons, se sont rassemblés autour de lui et se sont mis à le suivre. Ils ne commettent aucune bonne action mais, en utilisant des pouvoirs occultes, ils attirent à eux des gens comme Mahakashyapa, Shariputra et Maudgalyayana."
La lettre de Teradomari (Teradomari, le 22 octobre 1271, à Toki Jonin)

En étudiant le Sutra du Lotus, on y lit diverses prédictions  : Shariputra deviendra l'Ainsi-Venu "Fleur lumineuse"*; Mahakashyapa, l'Ainsi-Venu "Lumière éclatante"*; Subhuti, l'Ainsi-Venu "Forme merveilleuse"*; [...] Par conséquent, le Sutra du Lotus nous indique que ces personnes sont dignes de grands honneurs.
[...] Le bouddha Taho confirma la véracité des propos du Bouddha, et les émanations du Bouddha tirèrent la langue en signe d'assentiment. Qui, alors, pourrait encore douter que Shariputra devienne à l'avenir l'Ainsi-Venu "Fleur lumineuse", Mahakashyapa, l'Ainsi-Venu "Lumière éclatante", ou que les autres prédictions du Bouddha s'accomplissent ?
[...] De plus, Shariputra, Mahakashyapa et les autres disciples, personnes des deux véhicules, observaient scrupuleusement les deux cent cinquante préceptes et les trois mille règles de conduite (note), pratiquaient les trois sortes de méditation*, appliquaient les enseignements des sutras agama*, et s'étaient libérés des illusions de la pensée et du désir dans le monde des trois plans. Par conséquent, ils auraient dû être exemplaires dans la compréhension de leurs obligations et l'acquittement de leurs dettes de reconnaissance. Et pourtant le Bouddha déclara qu'ils ne comprenaient pas leurs devoirs. Il dit cela parce que, quand un homme quitte ses parents et son foyer pour devenir moine, il devrait toujours conserver pour but le salut de son père et de sa mère. Mais c'étaient des personnes des deux véhicules et même lorsqu'ils pensaient avoir atteint le nirvana pour eux-mêmes, ils ne faisaient rien pour le bien des autres. Même s'ils avaient commis quelques bonnes actions à l'égard des autres, ils étaient eux-mêmes engagés sur une voie qui ne pourrait jamais les mener à la bodhéité, si bien qu'ils n'apporteraient jamais le salut à leurs parents. Ainsi, contre toute attente, ils devenaient des hommes ne comprenant pas leurs obligations.
[...] Ce passage indique que les personnes dans les mondes-états des hommes et du ciel qui soutiennent des moines tels que Mahakashyapa et Shariputra tomberont invariablement dans les trois mauvaises voies. Ces saints  étaient considérés, immédiatement après le Bouddha, comme les yeux des mondes des dieux et des hommes et les maîtres de tous les êtres. Il devait être extrêmement surprenant d'entendre le Bouddha critiquer, comme il le fit à maintes reprises devant de grandes assemblées de dieux et des hommes, ces saints du Hinayana. Essayait-il vraiment de porter la mort à ses propres disciples ? De plus, il utilisa quantité d'images différentes pour condamner les personnes des deux véhicules, les comparant au lait d'ânesse, de qualité inférieure au lait de vache (note), à des vases d'argile comparés à des vases d'or (note), ou à la lueur d'une luciole comparée à la lumière du soleil (note).
[...] Tous entendirent le Bouddha condamner les hommes des deux véhicules. Puis, chacun de ces êtres retourna dans sa terre originelle, expliquant aux habitants, l'un après l'autre, les enseignements du Bouddha du monde saha, afin qu'il n'y ait plus un seul être dans les mondes innombrables des dix directions qui ne comprenne que les hommes tels que Mahakashyapa et Shariputra n'atteindraient jamais la bodhéité et qu'il ne fallait ni leur faire des offrandes ni les soutenir. Et pourtant, dans le Sutra du Lotus qu'il exposa durant les huit dernières années de sa vie, le Bouddha revint soudain sur sa position antérieure et enseigna au contraire que les personnes des deux véhicules peuvent en réalité atteindre la bodhéité.
[...] Dans le Sutra du Nirvana, il est dit : "En ce temps-là, d'innombrables non bouddhistes se rassemblèrent et rendirent visite à Ajatashatru, roi du Magadha. Ils lui dirent : "Le plus grand malfaiteur vivant actuellement est un moine du nom de Gautama. Toutes sortes de personnes mauvaises, dans l'espoir d'obtenir profit et aumônes, se sont rassemblées autour de lui et sont devenues ses disciples. Ils n'agissent pas avec bonté, mais au contraire, font usage de sortilèges pour attirer à eux des hommes tels que Mahakashyapa, Shariputra et Maudgalyayana."
[...] Combien plus devraient être reconnaissants les grands sages comme Shariputra et Mahakashyapa, eux qui avaient observé scrupuleusement les deux cent cinquante préceptes et les trois mille règles de conduite (note); ils avaient éliminé les illusions de la pensée et du désir et s'étaient détachés du monde des trois plans. entrainant à laur suite Bonten et Taishaku, yeux du monde des dieux et des hommes. Cependant, après avoir été rejetés pendant les quarante et quelques années* comme des êtres honnis et considérés comme "à jamais incapables d'atteindre la bodhéité", ils ont goûté ce bon remède de l'immortalité, le Sutra du Lotus, et même s'ils n'ont pas encore manifesté les Huit époques de l'existence d'un bouddha, ils reçurent la prédiction de la bodhéité, comme des graines brûlées qui parviendraient à germer, comme un rocher pulvérisé qui se reconstituerait, ou comme des arbres morts se mettant à donner fleurs et fruits. Pourquoi, alors, ne font-ils rien pour remplir leur obligation à l'égard du Sutra du Lotus ? S'ils ne s'acquittent pas de leur dette de gratitude ils se montreront inférieurs aux hommes de vertu exemplaire dont j'ai parlé plus haut et se ravaleront au rang d'animaux sans aucun sens de la reconnaissance.
[...] Dans les divers sutras enseignés dans la première période de la vie du Bouddha, qui ont été comparés aux quatre saveurs inférieures, à maintes reprises on lit que les disciples shomon ont été sévèrement critiqués et ridiculisés devant la Grande assemblée des êtres humains et célestes. Ainsi nous dit-on que les larmes et les lamentations de Mahakashyapa s'entendirent dans tout l'univers, (note) que Subhuti fut si abasourdi qu'il manqua de s'enfuir en abandonnant le bol (note) qu'il avait dans les mains, que Shariputra recracha ce qu'il était en train de manger (note), et que Purna fut réprimandé comme quelqu'un qui déposerait des immondices dans un vase précieux (note).
[...]  De plus, les six maîtres non bouddhistes s'allièrent pour calomnier le Bouddha auprès du roi Ajatashatru et du roi Prasenajit en disant : "Sur tout le continent de Jambudvipa, il n'y a pas d'homme plus malfaisant que Gautama. Partout où il se trouve, les trois calamités et les sept désastres apparaissent. Comme les rivières innombrables se jettent toutes dans le grand océan et comme toutes sortes d'arbres se regroupent sur les hautes montagnes, une multitude d'hommes mauvais se rassemble autour de Gautama. Mahakashyapa, Shariputra, Maudgalyayana et Subhuti en sont des exemples. Tous ceux qui sont nés sous forme humaine devraient faire passer avant tout la loyauté envers le souverain et la piété filiale. Mais ces hommes ont été à tel point trompés par Gautama qu'ils méprisent les conseils de leurs parents, abandonnent leur famille et, en négligeant les décrets du roi, partent vivre en forêt dans les montagnes. On devrait les bannir de ce pays. C'est parce qu'ils restent présents que nous connaissons des désastres cosmiques et que beaucoup d'événements anormaux se produisent sur la terre.
[...] Avec autant d'éclat que le soleil ou de clarté que la lune, le Sutra du Lotus révéla que Shariputra deviendrait l'Ainsi-Venu "Fleur lumineuse"* et Mahakashyapa, l'Ainsi-Venu "Lumière éclatante"*. Après la mort du Bouddha, grâce au Sutra du Lotus, comparable à un phénix parmi tous les écrits, à un miroir, ou à la carapace de tortue (note), ces shravakas furent considérés comme des bouddhas par les bienfaiteurs du bouddhisme humains et célestes.
Si une eau est pure, la lune ne peut manquer de s'y refléter. Si le vent souffle, comment l'herbe et les arbres pourraient-ils ne pas s'incliner ? Et s'il existe des pratiquants du Sutra du Lotus, ces shravakas devraient sans faillir aller à leur rencontre, même s'il leur fallait pour cela traverser un grand feu ou sous une grêle de pierres. Même s'il est dans une méditation profonde, Mahakashyapa (note) ne fera-t-il rien ? J'ai du mal à comprendre. Ne sommes-nous pas dans "la cinquième période de cinq cents ans  ?" La prédiction concernant "la vaste propagation"* "kosen-rufu" serait-elle un mensonge ?
[...] 2 On rapporte ces paroles du Bouddha dans le Sutra Fuhozo : "Après ma disparition, pendant les mille ans de la période du Dharma correct, vingt-quatre personnes apparaîtront successivement qui propageront le Dharma correct telle que je l'ai enseignée." Nous ne parlerons pas de Mahakashyapa et d'Ananda [qui étaient des contemporains du Bouddha]. Mais cent ans plus tard, il y eut le moine Parshva, six cents ans plus tard, Ashvaghosha, et sept cents ans plus tard, le bodhisattva Nagarjuna, ainsi que d'autres, tous apparurent, exactement comme cela avait été prédit. Dans ce cas, comment la prédiction [du chapitre Kanji* (XIII)] pourrait-elle être fausse  ? Si cette prédiction ne se vérifiait pas, c'est de la véracité du Sutra du Lotus tout entier qu'il serait permis de douter. La prédiction que Shariputra deviendrait le bouddha "Fleur-lumineuse" et Mahakashyapa, le bouddha "Lumière-éclatante", ne serait alors que pur mensonge. Dans ce cas, les enseignements exposés dans les sutras antérieurs au Sutra du Lotus seraient certainement corrects, et les autres personnes dans le monde-état d'auditeurs-shravakas ne pourraient jamais atteindre la bodhéité.
[...] 2 Et les adeptes du Zen disent : "Le Sutra du Lotus est un doigt pointé vers la lune, mais l'école Zen est la lune elle-même. Si l'on possède la lune, à quoi peut bien servir le doigt  ? Le Zen est l'esprit du Bouddha. Le Sutra du Lotus est la parole du Bouddha. Lorsqu'il eut fini d'enseigner le Sutra du Lotus et tous les autres sutras, le Bouddha prit une simple fleur et l'offrit au seul Mahakashyapa, [parce que ce disciple avait compris la signification de son geste]. Pour symboliser cette communication tacite, il offrit aussi à Mahakashyapa sa propre robe, que se transmirent l'un à l'autre les vingt-huit patriarches [indiens], et ainsi de suite jusqu'au sixième patriarche [chinois]." Depuis maintenant de nombreuses années, ce grand mensonge trompe et empoisonne le pays tout entier.
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Les personnes des deux véhicules, même en pratiquant les sutras des quatre premières saveurs pendant un nombre de kalpa égal à celui des grains de poussière que l'on obtiendrait en pulvérisant la terre entière, n'avaient jamais pu atteindre la bodhéité. Mais en entendant le Sutra du Lotus, en un instant, elles sont devenues bouddhas. C'est pourquoi, Mahakashyapa, l'ensemble des douze cents (note) et des douze mille personnes (note), et toutes les personnes des deux véhicules parvenues à la bodhéité, ne laisseront jamais sans réponse les prières de ceux qui pratiquent le Sutra du Lotus. Et ils prendront sur eux les souffrances subies par ces pratiquants.
[...] Le vénérable Mahakashyapa qui vit sur le Mont Keisoku [Kukkutapada] ; [...] tous faisaient partie de l'honorable Assemblée quand fut exposé le Sutra du Lotus.
Sur la prière (Sado, 1272 à Sairen-bo)

Shakyamuni enseigna pendant cinquante ans mais c'est seulement pendant les huit dernières années qu'il exposa les vingt-huit chapitres du Sutra du Lotus. De plus, parmi tous ces chapitres, c'est seulement dans les huit chapitres vitaux qu'il révéla et transmit l'objet de vénération aux bodhisattvas Surgis-de-Terre. Pendant les deux millénaires du Dharma correct et du Dharma formel, on fit des statues de Mahakashyapa et d'Ananda aux côtés du Bouddha Shakyamuni quand il prêchait le Hinayana, et de Manjushri et de Fugen tandis qu'il prêchait le Mahayana provisoire*, le Sutra du Nirvana et l'enseignement théorique* du Sutra du Lotus.
Le véritable objet de vénération (Sado, avril 1273 à Toki Jonin)

Pour propager ces cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo, il faut être prêt à donner sa vie. "N'ayant à l'esprit qu'un seul désir, celui de voir le Bouddha" implique aussi voir le Bouddha dans son propre coeur, penser uniquement à voir le Bouddha, et réaliser que voir son propre coeur équivaut à voir le Bouddha. J'ai atteint la bodhéité, les Trois Corps en vivant cette phrase. En enseignant cela, je dépasse sans doute Zhiyi* et Saicho*, Nagarjuna et Mahakashyapa. Progressez sans cesse, sans relâche dans votre foi.
Lettre à Gijo-bo (Sado, mai 1273, à Gijo-bo)

Ces cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo ne furent même pas confiés à Mahakashyapa, à ou à d'autres disciples qui avaient pourtant toujours suivi le Bouddha aussi fidèlement que son ombre. Mais en laissant de côté cela, pourquoi le Bouddha refusa-t-il de les transmettre à des bodhisattvas comme Manjushri, et Maitreya  ? Même si leurs capacités ne correspondaient pas à la tâche, on comprend mal pourquoi il les aurait rejetés. Il y a vraiment là de quoi s'étonner. Mais le fait est que le Bouddha écarta les bodhisattvas des autres mondes parce que leur lien avec ce monde-ci était faible ; qu'il écarta les bodhisattvas qui, bien que nés en ce monde Saha, n'avaient avec ce monde qu'un lien récent ; ou encore certains bodhisattvas qui étaient ses disciples en cette vie-ci, mais qui ne l'étaient pas quand il avait pour la première fois aspiré à l'Éveil.
[...] De plus, les disciples Mahakashyapa et Ananda propagèrent les enseignements du Bouddha après sa disparition, le premier pendant vingt ans et le second pendant quarante ans. Pourtant, durant tout ce temps, les héritiers légitimes du Bouddha, ceux à qui il confia les enseignements de Myoho Renge Kyo, n'apparurent toujours pas.
Réfuter l'opposition au Dharma bouddhique pour se libérer de ses fautes passées (Sado, 1273 à Shijo Kingo)

Dans le trente-huitième volume (réf.) du Sutra du Nirvana, on lit  : "A cette époque, il y avait d'innombrables brahmanes... leur cœur s'emplit de fureur." Et plus loin  : "A cette époque, une multitude de brahmanes complotèrent et se rendirent en nombre auprès du roi du Magadha, Ajatashatru, pour lui dire  : "Il y a actuellement un homme extrêmement nuisible, un moine du nom de Gautama. Ô roi, vous ne l'avez jamais jugé, et il nous inspire une grande crainte. Toutes sortes de personnes mauvaises, dans l'attente de profits et d'aumônes, se sont regroupées autour de lui et sont devenues ses adeptes. [Ce sont des gens qui ne pratiquent pas le bien mais qui se servent, au contraire, de formules magiques et de sortilèges pour attirer des hommes tels que] Mahakashyapa, Shariputra et Maudgalyayana."
Le pratiquant du Sutra du Lotus rencontrera des persécutions (Sado, 14 janvier 1274 à Toki Jonin, Shijo Kingo, Kawanobe et Yamato Ajari)

Le roi Sen'yo et le roi Utoku, qui combattirent l'un, cinq cents, et l'autre, d'innombrables ennemis du Sutra du Lotus, renaquirent en ce monde sous la forme du Bouddha Shakyamuni. Certains de ses disciples comme Mahakashyapa, Ananda, Shariputra, Maudgalyayana, et d'innombrables autres se battirent en première ligne, du vivant du Bouddha, mettant les ennemis en fuite, les tuant, les blessant, ou éprouvant du plaisir à se battre.
Faire connaître cet enseignement à votre seigneur (Minobu, 9e mois de 1274 à Shijo Kingo)

Les grands événements ne sont pas annoncés par de petits présages. Un grand mal est toujours suivi d'un grand bien. Puisque les plus grandes oppositions au Dharma prévalent à travers tout le pays, le Grand Dharma suprême se répandra sans aucun doute. Quel regret pourriez-vous encore conserver  ? Même si vous n'êtes pas le vénérable Mahakashyapa, vous devriez sauter de joie  ! Même si vous n'êtes pas Shariputra, vous devriez vous lever et danser  ! Quand le bodhisattva Jogyo surgit de terre, il le fit en bondissant joyeusement, et, quand le bodhisattva Fugen apparut, le sol trembla de six façons différentes. Il y a bien des choses que j'aimerais vous dire, mais j'arrêterai ici. Je vous écrirai encore.
Grand mal et grand bien (Minobu février 1275   ? )

Au degré supérieur se trouvent les auditeurs-shravakas. Les auditeurs-shravakas sont ceux qui, comme Shariputra ou Mahakashyapa, non contents d'observer les deux cent cinquante préceptes et de pratiquer la méditation libre de toute illusion, ont profondément médité sur la souffrance, la non-substantialité, la non-permanence et le non-soi. Ils ont éliminé toutes les illusions de la pensée et du désir liées au monde des trois plans, et peuvent se déplacer tout à fait librement dans l'eau ou le feu. C'est pourquoi Bonten et Taishaku les assistent.
[...] Le 1er jour du 1er mois de sa 80e année, le Bouddha, ayant achevé d'enseigner le Sutra du Lotus, déclara : "Ananda, Maitreya, Mahakashyapa, je suis venu en ce monde pour enseigner le Sutra du Lotus. J'ai réalisé le but fondamental de ma venue en ce monde et je n'ai donc plus de raison d'y demeurer. Dans trois mois, le 15e jour du 2e mois, j'accéderai au nirvana (note)." Tous, disciples du Bouddha aussi bien que non bouddhistes, doutèrent de cette affirmation. Mais le Bouddha ne parle jamais à la légère, et lorsque arriva le 15e jour du 2e mois, il accéda effectivement au nirvana. Les gens reconnurent donc la véracité des paroles d'or du Bouddha et leur accordèrent un certain crédit.
[...] De plus, le Bouddha fit cette prédiction à Shariputra : "À l'avenir, au terme d'un nombre infini de kalpa, tu deviendras un bouddha appelé Keko [Fleur de lumière ou Éclat-Fleuri]"(réf.) Et, à l'intention de Mahakashyapa, il prédit  : "Dans une existence future [...] Et dans son incarnation finale, il sera le bouddha Komyo [Lumière éclatante]."
Lettre à Horen (Minobu, avril 1275 à Soya Kyoshin)

Lorsque, après avoir obtenu l'Éveil, Shakyamuni se prépara à prononcer sa première prédication, les grands bodhisattvas, tels Hoe*, Kudokurin*, Kongodo*, Kongozo*, Manjushri, Fugen, Maitreya et Gedatsugatsu ainsi que Bonten, Taishaku, les quatre Rois du Ciel et d'innombrables simples mortels de capacité supérieure se rassemblèrent pour l'entendre (note). Au Parc des Daims, Ajnata Kaundinya et ses compagnons, que l'on appelle les cinq ascètes, Mahakashyapa et les deux cent cinquante personnes de sa suite, suivi de deux cent cinquante disciples, et 80000 êtres célestes vinrent l'écouter.
[...] L'époque du Dharma correct commença le seizième jour du deuxième mois [16 février], le lendemain de la disparition du Bouddha. Le vénérable Mahakashyapa reçut la transmission des enseignements du Bouddha et les propagea pendant les premiers vingt ans ; cette tâche échut à Ananda, pendant les vingt ans suivants, puis à Shanavasa, à Upagupta et à Dhritaka pendant vingt ans chacun. Pendant ces cent ans, ne furent propagés hors de l'Inde que les enseignements du Hinayana exclusivement. Même le titre des sutras du Mahayana ne fut pas mentionné. Comment, par conséquent, le Sutra du Lotus aurait-il pu être propagé ?
[...] Il ressort clairement de ce que je disais plus tôt que ni Mahakashyapa ni Ananda ne propagèrent le Grand Dharma à l'étranger, alors que, le temps venu, Ashvaghosha, Nagarjuna, Aryadeva et Vasubandhu le firent. Et, comme je l'ai déjà expliqué, il y eut aussi un Grand Dharma qui ne fut pas totalement transmis à la postérité par Nagarjuna et Vasubandhuet d'autres, mais qui fut propagé par le Grand-maître* Zhiyi*. Comme je l'ai démontré, il appartint au Grand-maître* Saicho* d'établir le kaidan pour l'ordination selon les préceptes qui mènent à l'Éveil parfait et immédiat, alors que le Grand-maître* Zhiyi* ne l'avait pas fait.
[...] 2 Cette école Zen prétend avoir reçu une "transmission particulière en dehors des sutras" [qui ne fut pas révélée par le Bouddha dans les nombreux sutra qu'il exposa de son vivant] et que Shakyamuni chuchota à l'oreille du vénérable Mahakashyapa. Ainsi, les tenants de cette école disent que, étudier les sutras sans connaître l'enseignement du Zen, c'est être comme un chien qui veut mordre un coup de tonnerre ou comme un singe essayant d'attraper le reflet de la lune dans l'eau.
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

De plus, si le Bouddha n'était pas apparu en ce monde, alors, dans tout le système de mondes majeur, à l'exception de Shariputra et de Mahakashyapa, tous les êtres humains auraient sombré dans les trois mauvaises voies. Mais, grâce au fort lien créé avec le Bouddha, de très nombreuses personnes ont pu atteindre la bodhéité. Même des personnes aussi mauvaises que le roi Ajatashatru ou Angulimala, dont on pouvait penser qu'elles n'atteindraient jamais l'Éveil mais tomberaient inévitablement dans l'enfer avici, purent atteindre la bodhéité en rencontrant un grand homme, le vénéré Bouddha Shakyamuni.
La prière pour la pluie des trois maîtres du Tripitaka (Minobu, 22 juin 1275 au nyudo Nishiyama)

C'est à une époque aussi reculée, dans le lointain passé de sanzen-jintengo, que les trois groupes de disciples de Shakyamuni, comprenant, Mahakashyapa, Ananda et Rahula, eurent connaissance du Sutra du Lotus par la bouche d'un bodhisattva, seizième fils du bouddha Daitsu. Pourtant, trompés par des personnes mauvaises, ils finirent par abandonner le Sutra du Lotus.
Lettre aux Frères (Minobu, 16 décembre 1275 aux frères Ikegami)

On lit dans le cinquième volume du Sutra du Lotus  : "Ils seront respectés et révérés comme des ahrats dotés des six pouvoirs mystiques."(réf.) Ce passage décrit les ennemis du Sutra du Lotus. Il indique que le dirigeant du pays respectera des hommes qui, tout en observant rigoureusement les deux cent cinquante préceptes, et tout en paraissant comparables à Mahakashyapa et à Shariputra, s'efforceront d'éliminer le Pratiquant du Sutra du Lotus.
Emissaires mongols (Minobu, 1275, au nyudo Nishiyama)

l'Honoré du monde se demandait profondément comment sauver ceux qui vivraient après sa mort. C'est pourquoi il voulut que ses quatre-vingt mille enseignements sacrés demeurent sous forme écrite. Parmi les enseignements sacrés dispensés de son vivant, il confia les sutras du Hinayana au vénérable Mahakashyapa, et les sutras du Mahayana, ainsi que le Sutra du Lotus et le Sutra du Nirvana au bodhisattva Manjushri. Mais le coeur des enseignements sacrés en quatre vingt-mille corbeilles, et l'oeil même du Sutra du Lotus, les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo, il ne les confia pas à Mahakashyapa ou à Ananda, et ne les transmit pas non plus aux grands bodhisattvas Manjushri, Fugen, Kannon, Maitreya, Jizo ou Nagarjuna. Ces grands bodhisattvas l'auraient souhaité et lui en firent la requête, mais le Bouddha n'y consentit pas. Il préféra faire appel au bodhisattva Jogyo de vénérable apparence (note) qui sortit des profondeurs de la terre. En présence du bouddha Taho et des autres bouddhas des dix directions.
[...] De même qu'un médecin prescrit divers médicaments en fonction de la maladie qu'il traite, pour les cinq cents premières années qui suivraient sa mort, le Bouddha recommanda à Mahakashyapa, Ananda et à d'autres disciples d'offrir comme remède à tous les êtres vivants les sutras du Hinayana. Pour les cinq cents ans qui suivraient, il confia aux bodhisattvas Manjushri, Maitreya, Nagarjuna et Vasubandhu, à l'intention de tous les êtres vivants, le remède des sutras Kegon*, Vairocana*, Hannya* et des autres sutras du Mahayana. Pour l'époque du Dharma formel, mille ans après sa mort, et à l'intention de tous les êtres vivants, il confia aux bodhisattvas Yakuo, Kanzeon et à d'autres le remède que constituent les enseignements restants, à l'exception de Myoho Renge Kyo [Sutra du Lotus]. Mais à partir du début de l'époque des Derniers jours du Dharma, les sutras du Hinayana, les sutras du Mahayana et le Sutra du Lotus - confiés respectivement à Mahakashyapa, Ananda et à d'autres, aux bodhisattvas Manjushri, Maitreya et à d'autres, à Yakuo, Kanzeon et à d'autres - seront certes toujours présents en tant que textes, mais aucun d'eux n'aura plus la capacité de guérir les maux des êtres vivants. Les maladies seront trop graves et ces médicaments trop faibles. Ce sera l'époque où le bodhisattva Jogyo fera son apparition dans le monde pour révéler à tous les êtres vivants du Jambudvipa, les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo. Au moment où cela se produira, tous les simples mortels considéreront ce bodhisattva comme leur ennemi. Ils seront devant lui comme des singes devant un chien, ou comme des démons emplis de malveillance devant des êtres humains. Il sera traité comme le bodhisattva Fukyo du temps passé qui fut non seulement insulté et haï par tous mais attaqué à coups de canne et de bâton, de pierres et de tuiles, ou comme le moine Kakutoku qui faillit être mis à mort. Alors Mahakashyapa, Ananda et d'autres, se cacheront au Pic du Vautour ou disparaîtront dans le Gange.
Réponse au nyudo Takahashi (Minobu, 1275 au nyudo Takahashi Rokuru Hyoe)

En Inde, au cours des mille ans qui suivirent la disparition du Bouddha, il y eut de grands érudits tels que Mahakashyapa, Ananda, Ashvaghosha, Nagarjuna, Asanga et Vasubandhu, qui entreprirent de propager le bouddhisme dans les cinq régions de l'Inde. Et, dans les premiers siècles qui suivirent l'introduction du bouddhisme en Chine, des hommes tels que Kashyapa Matanga et Chu Fa-lan, les Savants-maîtres* Kumarajiva, Huisi, Zhiyi* et Zhanlan* écrivirent des commentaires et firent connaître l'enseignement des sutras. Mais aucun d'eux ne conseilla jamais d'invoquer le Titre du Sutra du Lotus de la même manière que l'on invoque le nom du bouddha Amida. Ils se contentèrent de le réciter eux-mêmes, ou, lorsqu'ils donnèrent des cours sur le Sutra du Lotus, celui qui professait seul récitait [cette invocation, le daimoku].
Lettre à Myomitsu Shonin (Minobu, le 5ème jour du 3ème mois intercalaire 1276 à Myomitsu)

Par ailleurs, dans le cinquième volume du Sutra du Nirvana, nous lisons : "Mahakashyapa s'adressa au Bouddha et lui dit : "Honoré du monde, je croirai plus aveuglément les quatre rangs de saints. Pourquoi en est-il ainsi  ? Parce que dans le Sutra Ghoshila que le Bouddha exposa pour sauver Goshila, il est dit que le Roi-Démon, au ciel, parce qu'il est désireux de détruire le Dharma bouddhique, prendra l'apparence d'un bouddha. Il aura les trente-deux traits et les Quatre-vingts caractéristiques d'un bouddha, son apparence imposera le respect, et une aura de lumière brillera tout autour de lui. Son visage sera rond et épanoui comme la plus brillante des pleines lunes, et la boucle de cheveux située entre ses sourcils sera plus blanche que neige... De son côté gauche jaillira de l'eau et de son côté droit du feu." Il est écrit encore, dans le sixième volume du Sutra du Nirvana : "Le Bouddha annonça à Mahakashyapa  : "Après mon entrée dans le nirvana..., ce Démon du sixième Ciel et d'autres démons essaieront immanquablement de détruire mon Dharma correct... Il prendra la forme d'un arhat ou d'un bouddha. Le Roi-Démon, bien que toujours esclave de ses désirs, prendra l'apparence d'une personne libérée des désirs, et tentera de détruire le Dharma correct que j'ai enseigné."
[...] Question : Si ce Dharma [dont vous parlez] est réellement si extraordinaire [pourquoi n'est-il pas mieux connu  ? ] pourquoi Mahakashyapa, Ananda, Ashvaghosha, Nagarjuna, Asanga, Vasubandhu, Huisi, Zhiyi*, Zhanlan*, Saicho* ne l'ont-ils pas propagé à l'étranger, de la même manière que Shandao propagea la pratique de la récitation de Namu Amida Butsu à travers toute la Chine, ou de la même manière que Genshin*, Yokan, et Honen la répandirent au Japon, changeant tous ses habitants en dévots du bouddha Amida ? Réponse : C'est une critique ancienne, qui n'est aucunement formulée ici pour la première fois. Les bodhisattvas Ashvaghosha et Nagarjuna furent des Grands-maîtres qui vécurent, respectivement, six cents et sept cents ans après la disparition du Bouddha. Quand ces hommes apparurent dans le monde et commencèrent à propager les principes des sutras du Mahayana, les divers adeptes du Hinayana élevèrent des objections : "Mahakashyapa et Ananda, dirent-ils, vécurent encore vingt ou quarante ans après la disparition du Bouddha, en enseignant le Dharma correct. On pourrait penser qu'ils communiquèrent le cœur de tous les sutras enseignés par Shakyamuni de son vivant. Or, nous voyons que les principes sur lesquels tous deux insistèrent furent seulement ceux de la souffrance, du vide, de l'impermanence et du non-soi. Ashvaghosha et Nagarjuna furent peut-être d'une grande sagesse, mais doit-on les croire supérieurs à Mahakashyapa et à Ananda  ? C'est un premier point. Mahakashyapa obtint l'Éveil au contact du Bouddha. Mais ces deux hommes, Ashvaghosha et Nagarjuna, n'avaient jamais rencontré le Bouddha. C'est un deuxième point [que nous aimerions éclaircir]. Des philosophies antérieures au bouddhisme enseignaient que la vie est éternelle, joyeuse, individualisée et pure. Par la suite, lorsque le Bouddha apparut en ce monde, il déclara que la vie était caractérisée par la souffrance, le vide, l'impermanence et le non-soi. Maintenant, Ashvaghosha et Nagarjuna soutiennent qu'elle est éternelle, joyeuse, individualisée et pure. Dès lors, nous sommes en droit de penser que, depuis que le Bouddha et Mahakashyapa ont disparu, le Démon du sixième Ciel s'est emparé de ces deux hommes pour détruire le bouddhisme et le changer en un enseignement non bouddhique.
[...] Puis, quelque mille cinq cents ans ou plus après la mort du Bouddha, à l'est de l'Inde, dans le pays qu'on appelle la Chine, le Grand-maître* Zhiyi* apparut, sous les dynasties Chen et Shui. Il affirma que, parmi les enseignements sacrés exposés par le Bouddha, on trouvait des enseignements du Mahayana et du Hinayana, des enseignements exotériques et ésotériques, des enseignements provisoireset définitifs. Il expliqua que Mahakashyapa et Ananda avaient propagé exclusivement les enseignements du Hinayana  ; Ashvaghosha, Nagarjuna, Asanga et Vasubandhu, les enseignements du Mahayana provisoire*. Mais, pour ce qui est de l'enseignement du Mahayana définitif* du Sutra du Lotus, ils n'avaient fait que l'effleurer rapidement, en dissimulant sa signification profonde, ou en n'en donnant qu'une explication superficielle, sans mentionner les différences entre les enseignements du début, du milieu et de la fin de la vie du Bouddha. Tantôt ils avaient décrit l'enseignement théorique* mais pas l'enseignement essentiel*, tantôt ils avaient bien distingué entre les enseignements théorique* et essentiel*, mais pas défini kanjin.
[...] Ainsi, même si l'état d'Éveil auquel ils parvinrent fut le même, du point de vue de la propagation du bouddhisme, Ashvaghosha et Nagarjuna furent supérieurs à Mahakashyapa et Ananda  ; Zhiyi* fut supérieur à Ashvaghosha et Nagarjuna, et Saicho* surpassa Zhiyi*. De nos jours, la sagesse des personnes ordinaires devient superficielle alors que le bouddhisme devient plus profond. Par exemple, une maladie bénigne peut être soignée par un remède ordinaire, mais une maladie grave exige un traitement d'une efficacité exceptionnelle. Lorsque l'on est faible, on a besoin d'alliés puissants.
[...] Si la bienveillance de Nichiren est suffisamment vaste et universelle, Namu Myoho Renge Kyo se propagera pendant dix mille ans et plus, pour l'éternité. Car ce Dharma a pour effet bénéfique de dessiller les yeux aveugles de tous les êtres vivants au Japon, et de barrer la route qui conduit à l'enfer avici. Les bienfaits qu'elle procure surpassent ceux de Saicho* et de Zhiyi*, Nagarjunaet de Mahakashyapa.
Si [la prophétie du Bouddha exprimée dans] ce passage du Sutra du Lotus n'était pas véridique, alors Shariputra ne deviendrait jamais l'Ainsi-Venu "Fleur de Lumière"  ; le vénérable Mahakashyapa ne deviendrait jamais l'Ainsi-Venu "Lumière étincelante"  ; Maudgalyayana ne deviendrait jamais le bouddha "Tamalapattra au Parfum de santal"  ; Ananda ne deviendrait jamais l'Ainsi-Venu "Roi tout puissant et montagne d'immense sagesse" ; la nonne Mahaprajapati ne deviendrait jamais le "Bouddha dont la vision comble de joie tous les êtres sensibles" ; et la nonne Yashodhara ( ne deviendrait jamais le "Bouddha aux Formes étincelant de dix millions de lumières".
Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)

Maintenant, au commencement de l'époque des Derniers jours du Dharma, moi, Nichiren, suis le premier à entreprendre la propagation des cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyodans le monde entier. Ces cinq caractères sont le coeur du Sutra du Lotus et la source de l'Éveil de tous les bouddhas. Plus de deux mille deux cent vingt ans se sont écoulés depuis l'entrée dans le nirvana du Bouddha Shakyamuni, mais personne n'a jamais entrepris cette mission, pas même les plus grands de ses disciples Mahakashyapa, Ananda, Ashvaghosha, Nagarjuna, Huisi ou Zhiyi*, Zhanlan* ou Saicho*  ! formez vos rangs, mes disciples, et suivez-moi  ! Vous dépasserez même Mahakashyapa ou Ananda, Zhiyi* ou Saicho*. Si vous fléchissez devant les menaces des dirigeants de cette petite île qu'est le Japon et abandonnez votre foi, comment pourrez-vous résister à la colère tellement plus terrible de Yama, le roi de l'enfer  ? Vous vous dites les messagers du Bouddha ; mais si vous perdez courage, personne ne sera plus méprisable que vous.
Sur le comportement du Bouddha (Minobu, 1276, à Konichi-ama)

Shariputra, Maudgalyayana, Mahakashyapa étaient de grands arhats ayant acquis les trois formes de clairvoyance et les six pouvoirs mystiques. De plus, ils étaient des bodhisattvas qui, en écoutant le Sutra du Lotus, étaient parvenus à la première* des dix étapes de développement* et à la première* des dix étapes de sécurité*, où l'on perçoit que rien ne naît ni ne s'éteint. Pourtant, même eux se sentirent incapables d'endurer les grandes persécutions qui attendent celui qui propage le Sutra du Lotus dans ce monde Saha à l'époque des Derniers jours du Dharma, et reculèrent devant cette tâche. A plus forte raison, comment un simple mortel n'ayant pas encore éliminé les trois catégories d'illusions, à l'époque des Derniers jours du Dharma, pourrait-il devenir pratiquant de ce Sutra ?
Mise en garde contre l'attachement à son domaine (Minobu, juillet 1277, à Shijo Kingo)

Après la disparition du Bouddha, de Grands-maîtres et lettrés [du bouddhisme] comme Mahakashyapa, Ananda, Nagarjuna, Vasubandhu Zhiyi*, Zhanlan*, Saicho* et Gishin*, connaissaient cette doctrine, mais l'ont gardée en leur coeur et ne l'ont pas propagée de manière explicite. Car le Bouddha leur avait interdit de le faire en disant qu'après sa disparition, ce Grand Dharma ne devra pas être divulgué jusqu'au début de l'époque des Derniers jours du Dharma.
Lettre à Misawa (Minobu, le 23 février 1278 à Misawa)

Le vénérable Mahakashyapa était le plus fortuné des disciples du Bouddha. Les origines faisaient de lui le fils du riche Nyagrodha du royaume de Magadha. Le sol de sa demeure était couvert de mille tatami épais de sept pieds. Chaque natte de moindre qualité y valait encore mille ryo d'or. Les biens de la famille comprenaient 999 charrues, d'une valeur de 1000 ryo d'or chacune, et 60 dépôts contenant chacun 340 koku d'or. C'est dire l'immensité de sa richesse. Du corps de son épouse émanait une lumière dorée perceptible seize lieues à la ronde. Sa beauté surpassait même celle de dame Soto'ori Hime (note) au Japon et de dame Li en Chine. Mari et femme, désireux de rechercher la voie, devinrent des disciples du Bouddha. Il est prédit (réf.) dans le Sutra du Lotus que le mari deviendrait le bouddha Komyo. Si nous voulons savoir qui étaient ces deux personnages dans leurs vies passées, nous découvrons que l'un, pour avoir offert un bol de blé cuit à un pratyekabuddha, était né par la suite sous la forme du vénérable Mahakashyapa ; et que l'autre était une femme pauvre ayant fait don d'une pièce d'or qu'elle possédait à un sculpteur façonnant des images de bouddha pour qu'il la fonde dans une statue du bouddha Vipashyin ; ce qui lui valut de devenir dans une vie suivante l'épouse de Mahakashyapa.
Réponse à Tokimitsu (Minobu, le 8 juillet 1278, à Nanjo Tokimitsu)

Il y eut de nombreux moines parmi les disciples du Bouddha Shakyamuni, mais Mahakashyapa et Ananda l'accompagnaient, à sa droite et à sa gauche, comme les ministres de la Droite et de la Gauche au service du souverain.
Grandes lignes du chapitre Zokurui et d'autres (Minobu, juin 1278, à Dame Nichinyo)

Le chapitre "La nature de l'Ainsi-Venu" du Sutra du Nirvana explique : Mahakashyapa  ! Le maître des bouddhas est le Dharma. C’est pourquoi les bouddhas révèrent et vénèrent le Dharma. Comme le Dharma est éternel, tous les bouddhas sont éternels."
Questions - réponses concernant l’objet de vénération
(Minobu,  septembre 1278 à Joken-bo)

Parmi ceux qui propagent ce Sutra dans les Derniers jours du Dharma, qui peut se comparer à Shariputra, Mahakashyapa, Kannon, Myoon*, Manjushri et Yakuo  ? Shariputra et Mahakashyapa, personnes des deux véhicules, avaient détruit toutes les illusions de la pensée et du désir, se libérant ainsi des six voies. Les autres, tous bodhisattvas, avaient vaincu les quarante et une illusions. Ils étaient aussi près de la perfection que la lune, à la saison des moissons, la veille de la pleine lune. Néanmoins, le Bouddha Shakyamuni ne voulut confier la mission de propagation à aucune de ces personnes, préférant en donner la responsabilité aux bodhisattvas Surgis-de-Terre.
Le général Tigre de pierre (Minobu, 22 octobre 1278 à Shijo Kingo)

Le Bouddha enseigna que quiconque ferait des dons à Mahakashyapa, Shariputra, Maudgalyayana et Subhuti, qui ne connaissaient pas encore le Sutra du Lotus, tomberait pour cela dans les trois mauvaises voies. Il déclara que ces Quatre grands disciples étaient plus vils que des chiens sauvages ou des chacals. Ils respectaient rigoureusement les Deux cent cinquante prescriptions bouddhiques, et leur observance des Trois mille caractéristiques était aussi parfaite que la lune au temps des moissons. Mais jusqu'à ce qu'ils adhèrent au Sutra du Lotus, ils n'étaient encore que des chiens sauvages aux yeux du Bouddha. Comparés à eux, nos moines actuels sont d'une bassesse qui défie toute description.
Niike Gosho (Minobu, février 1280 à Niike Saemon no jo)

Le vénérable Ananda était le fils du roi Dronodana et un disciple du Bouddha Shakyamuni, Maître de la doctrine. Soixante jours après la disparition de Shakyamuni, Mahakashyapa et les autres disciples, mille personnes au total, ainsi que Manjushri et les quatre-vingt mille autres bodhisattvas se rassemblèrent dans une grande salle de pratique et pleurèrent la disparition du Bouddha. Ils se concertèrent et dirent : "Même nous, qui avons été aux côtés du Bouddha pendant tant d'années, au bout seulement de soixante jours, nous ressentons une grande tristesse d'être séparés de lui. Qu'arrivera-t-il alors à ceux qui vivront dans cent ans, dans mille ans ou à l'époque des Derniers jours du Dharma ?
Chevaux blancs et cygnes blancs (Minobu, 14 août.1280, à la dame d'Utsubusa)

La fin de l'année approche et, ici, sur cette montagne où je me trouve, le vent souffle très fort et ma petite demeure est aussi trouée qu'un panier tressé. Le sol est un tapis d'herbes, mes vêtements sont en papier (note), mon corps est froid comme de la pierre, et ce que je mange est glacé. Aussi, dès que j'ai reçu ce kimono, j'ai voulu le mettre pour me réchauffer. Mais, comme vous aviez écrit qu'il fallait le porter le premier jour de l'année prochaine, j'attends le Jour de l'An avec autant d'impatience que le vénérable Mahakashyapa, retiré sur le Mont Kukkutapadai, attendit l'apparition du bodhisattva Maitreya pendant 5 670 millions d'années.
Sur le Bodhisattva Hachiman (Minobu, décembre 1280, à Nichigen-nyo, l'épouse de Shijo Kingo)

En Inde, il y eut un homme du nom de Sudatta. A sept reprises il fut réduit à la pauvreté, et, par sept fois, il fit fortune de nouveau. Au cours de sa dernière période de dénuement, les habitants de la ville avaient tous fui ou péri, et ne demeuraient plus que sa femme et lui. Il ne leur restait plus que cinq mesures de riz, assez pour leur permettre de survivre pendant cinq jours. A ce moment-là, cinq hommes - Mahakashyapa, Shariputra, Ananda, Rahula et le Bouddha Shakyamuni - vinrent l'un après l'autre demander l'aumône, et les cinq mesures de riz leur furent données. A dater de ce jour, Sudatta devint l'homme le plus riche de toute l'Inde, et il fit construire le monastère Jetavana. Vous devriez comprendre, d'après cet exemple, toutes les situations semblables.
Le riche Sudatta (Minobu, hiver 1280 à Nanjo Tokimitsu)

On appelle les mille ans qui suivirent, à dater du jour de sa mort, l'époque du Dharma correct. Ces mille ans de l'époque du Dharma correct se divisent en deux périodes. Au cours des premiers cinq cents ans, les sutras du Hinayana furent propagés. Ceux qui les enseignèrent furent Mahakashyapa, Ananda et quelques autres. Dans la deuxième période de cinq cents ans, Ashvaghosha, Nagarjuna, Asanga, Vasubandhu et d'autres propagèrent les sutras du Mahayana provisoire*. Certains de ces maîtres, dans leurs écrits, firent allusion à des aspects partiels du Sutra du Lotus, et d'autres ne le mentionnèrent jamais. Parmi les maîtres apparus après les mille ans de l'époque du Dharma correct, certains donnèrent des interprétations ressemblant à l'enseignement du Bouddha lui-même, mais sur de nombreux points ils tombèrent dans l'erreur. Parmi ceux [apparus à l'époque du Dharma correct] qui n'étaient pas dans l'erreur mais dont l'enseignement restait incomplet, se trouvent Mahakashyapa, Ananda, Ashvaghosha, Nagarjuna, Asanga et Vasubandhu.
Le corps et l'esprit des simples mortels (Minobu, à un disciple)

 

 

 

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