|
Extraits de gosho sur |
|
|
Mahakashyapa |
|||
Les
écoles du Zen disent : “Au moment du nirvana final,
le Vénéré du monde montant sur l'estrade de prédication prit une fleur qu’il
montra à la multitude. Un sourire apparut sur le visage de Mahakashyapa.
L’Éveillé dit alors : je possède le trésor de
la vision du bon Dharma. Le nirvana
est un cœur merveilleux. L’aspect
réel (jisso-shinnyo) est dépourvu de caractère
particularisant. C’est une doctrine subtile et merveilleuse. Elle
se situe au-delà des mots, elle fait l’objet d’une
transmission particulière en dehors des enseignements. Je la transmets
uniquement à Mahakashyapa”. L'ignorant : Ainsi, sur
les rives du fleuve Hiranyavati,
dans le bosquet shala, le Bouddha
Shakyamuni sortit de son cercueil doré, arracha une fleur, et,
voyant Mahakashyapa esquisser
un sourire, lui transmit cet enseignement Zen.
Depuis lors, il a été transmis sans la moindre irrégularité
à travers une lignée de vingt-huit patriarches en Inde,
et a été largement propagé par six patriarches successifs
en Chine. Bodhidharma est le
dernier de vingt-huit patriarches d'Inde et le premier des six patriarches
de Chine. Nous ne devons pas permettre que cette transmission se perde,
ni nous empêtrer dans les filets de la doctrine ! Dans le Sutra Daibontenno Mombutsu Ketsugi, le Bouddha déclare : "Je
possède un enseignement subtil concernant l'Oeil et le trésor
du Véritable Dharma, le merveilleux esprit de Nirvana, le véritable
aspect de l'ainsité. Il représente une transmission
séparée, en dehors des sutras, indépendante des mots
ou des écrits. Je confie cet enseignement à Mahakashyapa." Nous voyons
donc que cette vérité unique du Zen a été transmise à Mahakashyapa indépendamment des sutras. Tous les enseignements des sutras sont
comme un doigt pointant vers la lune. Une fois que nous avons vu la lune,
quel besoin avons-nous du doigt ? Et une fois que nous avons compris
cette vérité unique du Zen,
la véritable nature de l'esprit, pourquoi devrions-nous nous préoccuper
plus longtemps des enseignements du Bouddha ? C'est pourquoi quelqu'un,
par le passé, a déclaré : "Les douze
catégories de sutras ne sont toutes que des écrits inutiles."(réf.) Le moine Sunakshatra observait les deux cent cinquante préceptes,
maîtrisait les quatre niveaux
de méditation, avait mémorisé les douze
procédés de sutra ; et Devadatta connaissait parfaitement les 60 000 enseignements non bouddhiques, les
80000 enseignements bouddhiques et pouvait manifester 18 pouvoirs
surnaturels. Mais parce qu'ils avaient des connaissances et pas
la foi, on dit qu'ils sont maintenant dans la grande citadelle de l'enfer avici. Par contre, Mahakashyapa et Shariputra manquaient de
connaissances mais ils avaient la foi et c'est pourquoi le Bouddha leur
prédit qu'ils deviendraient des bouddhas appelés Lumière-éclatante
et Fleur-lumineuse. Le Bouddha enseigna : "Ceux qui laissent naître
le doute et ne parviennent pas à croire tomberont inévitablement
dans les Voies mauvaises."(réf.) Tout cela s'applique à ceux qui ont des connaissances sans avoir
la foi. Dans le trente-huitième volume du Sutra
du Nirvana, il est écrit : "A ce moment-là,
tous les brahmanes se sont
rendus auprès du roi Ajatashatru et lui ont dit : "O Grand Roi, il y a actuellement en ce monde
un homme d'une malfaisance sans pareille, un moine appelé Gautama.
Tous les malfaiteurs du monde, motivés par l'appât du gain
et des dons, se sont rassemblés autour de lui et se sont mis
à le suivre. Ils ne commettent aucune bonne action mais, en utilisant
des pouvoirs occultes, ils attirent à eux des gens comme Mahakashyapa, Shariputra et Maudgalyayana." En étudiant
le Sutra du Lotus, on y lit diverses prédictions : Shariputra deviendra l'Ainsi-Venu "Fleur lumineuse"*; Mahakashyapa,
l'Ainsi-Venu "Lumière éclatante"*; Subhuti,
l'Ainsi-Venu "Forme merveilleuse"*; [...] Par conséquent,
le Sutra du Lotus nous indique que ces personnes sont dignes
de grands honneurs. Les personnes des deux véhicules,
même en pratiquant les sutras des quatre
premières saveurs pendant un nombre de kalpa égal à celui des grains de poussière que l'on obtiendrait
en pulvérisant la terre entière, n'avaient jamais pu atteindre
la bodhéité. Mais
en entendant le Sutra du Lotus, en un instant, elles sont devenues
bouddhas. C'est pourquoi, Mahakashyapa,
l'ensemble des douze cents (note) et des douze mille personnes (note),
et toutes les personnes des deux véhicules parvenues à la bodhéité, ne laisseront jamais sans
réponse les prières de ceux qui pratiquent le Sutra
du Lotus. Et ils prendront sur eux les souffrances subies par ces
pratiquants. Shakyamuni
enseigna pendant cinquante ans mais c'est seulement pendant les huit
dernières années qu'il exposa les vingt-huit chapitres
du Sutra du Lotus. De plus, parmi tous ces chapitres, c'est
seulement dans les huit chapitres vitaux qu'il révéla
et transmit l'objet de vénération aux bodhisattvas Surgis-de-Terre. Pendant les deux millénaires du Dharma
correct et du Dharma formel,
on fit des statues de Mahakashyapa et d'Ananda aux côtés
du Bouddha Shakyamuni quand il prêchait le Hinayana,
et de Manjushri et de Fugen tandis qu'il prêchait le Mahayana
provisoire*,
le Sutra du Nirvana et l'enseignement théorique* du Sutra du Lotus. Pour propager ces cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo, il faut être prêt à donner sa vie. "N'ayant
à l'esprit qu'un seul désir, celui de voir le Bouddha"
implique aussi voir le Bouddha dans son propre coeur, penser uniquement
à voir le Bouddha, et réaliser que voir son propre coeur
équivaut à voir le Bouddha. J'ai atteint la bodhéité,
les Trois Corps en vivant cette
phrase. En enseignant cela, je dépasse sans doute Zhiyi* et Saicho*, Nagarjuna et Mahakashyapa. Progressez sans cesse, sans relâche dans votre
foi. Ces cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo ne furent même pas confiés à Mahakashyapa,
à ou à d'autres disciples qui avaient pourtant toujours
suivi le Bouddha aussi fidèlement que son ombre. Mais en laissant
de côté cela, pourquoi le Bouddha refusa-t-il de les transmettre
à des bodhisattvas comme Manjushri, et Maitreya ? Même
si leurs capacités ne correspondaient pas à la tâche,
on comprend mal pourquoi il les aurait rejetés. Il y a vraiment
là de quoi s'étonner. Mais le fait est que le Bouddha
écarta les bodhisattvas des autres mondes parce que leur lien
avec ce monde-ci était faible ; qu'il écarta les bodhisattvas
qui, bien que nés en ce monde Saha, n'avaient avec ce monde qu'un lien récent ; ou encore
certains bodhisattvas qui étaient ses disciples en cette vie-ci,
mais qui ne l'étaient pas quand il avait pour la première
fois aspiré à l'Éveil. Dans le trente-huitième
volume (réf.) du Sutra
du Nirvana, on lit : "A cette époque, il y avait
d'innombrables brahmanes... leur cœur s'emplit de fureur." Et
plus loin : "A cette époque, une multitude de brahmanes complotèrent et se rendirent en nombre auprès du roi du Magadha, Ajatashatru,
pour lui dire : "Il y a actuellement un homme extrêmement
nuisible, un moine du nom de Gautama.
Ô roi, vous ne l'avez jamais jugé, et il nous inspire une
grande crainte. Toutes sortes de personnes mauvaises, dans l'attente de
profits et d'aumônes, se sont regroupées autour de lui et
sont devenues ses adeptes. [Ce sont des gens qui ne pratiquent pas le
bien mais qui se servent, au contraire, de formules magiques et de sortilèges
pour attirer des hommes tels que] Mahakashyapa, Shariputra et Maudgalyayana." Le roi Sen'yo et le roi Utoku,
qui combattirent l'un, cinq cents, et l'autre, d'innombrables ennemis
du Sutra du Lotus, renaquirent en ce monde sous la forme du
Bouddha Shakyamuni. Certains de ses disciples comme Mahakashyapa, Ananda, Shariputra, Maudgalyayana, et d'innombrables
autres se battirent en première ligne, du vivant du Bouddha,
mettant les ennemis en fuite, les tuant, les blessant, ou éprouvant
du plaisir à se battre. Les grands événements
ne sont pas annoncés par de petits présages. Un grand
mal est toujours suivi d'un grand bien. Puisque les plus grandes oppositions
au Dharma prévalent à travers tout le pays, le Grand
Dharma suprême se répandra sans aucun doute. Quel regret
pourriez-vous encore conserver ? Même si vous n'êtes
pas le vénérable Mahakashyapa,
vous devriez sauter de joie ! Même si vous n'êtes pas Shariputra, vous devriez vous
lever et danser ! Quand le bodhisattva Jogyo surgit de terre, il le fit en bondissant joyeusement, et, quand le bodhisattva Fugen apparut, le sol trembla
de six façons différentes. Il y a bien des choses
que j'aimerais vous dire, mais j'arrêterai ici. Je vous écrirai
encore. Au degré
supérieur se trouvent les auditeurs-shravakas.
Les auditeurs-shravakas sont ceux qui, comme Shariputra ou Mahakashyapa, non contents
d'observer les deux cent cinquante préceptes et de pratiquer
la méditation libre de
toute illusion, ont profondément médité sur la souffrance, la non-substantialité,
la non-permanence et le
non-soi. Ils ont éliminé toutes les illusions de la pensée et du désir liées au monde des trois
plans, et peuvent se déplacer tout à fait librement
dans l'eau ou le feu. C'est pourquoi Bonten et Taishaku les assistent. Lorsque,
après avoir obtenu l'Éveil, Shakyamuni se prépara à
prononcer sa première prédication, les grands bodhisattvas,
tels Hoe*, Kudokurin*, Kongodo*, Kongozo*, Manjushri, Fugen, Maitreya et Gedatsugatsu ainsi que Bonten, Taishaku,
les quatre Rois du Ciel et d'innombrables
simples mortels de capacité supérieure se rassemblèrent
pour l'entendre (note).
Au Parc des Daims, Ajnata
Kaundinya et ses compagnons, que l'on appelle les cinq
ascètes, Mahakashyapa et les deux cent cinquante personnes de sa suite, suivi de deux cent
cinquante disciples, et 80000 êtres célestes vinrent l'écouter. De plus,
si le Bouddha n'était pas apparu en ce monde, alors, dans tout
le système de mondes majeur,
à l'exception de Shariputra et de Mahakashyapa, tous les
êtres humains auraient sombré dans les trois
mauvaises voies. Mais, grâce au fort lien créé
avec le Bouddha, de très nombreuses personnes ont pu atteindre
la bodhéité. Même des personnes aussi mauvaises
que le roi Ajatashatru ou Angulimala,
dont on pouvait penser qu'elles n'atteindraient jamais l'Éveil mais
tomberaient inévitablement dans l'enfer avici,
purent atteindre la bodhéité en rencontrant un grand
homme, le vénéré Bouddha Shakyamuni. C'est
à une époque aussi reculée, dans le lointain
passé de sanzen-jintengo,
que les trois groupes de disciples de Shakyamuni, comprenant, Mahakashyapa, Ananda et Rahula,
eurent connaissance du Sutra du Lotus par la bouche d'un
bodhisattva, seizième fils du bouddha Daitsu.
Pourtant, trompés par des personnes mauvaises, ils finirent
par abandonner le Sutra du Lotus. On lit dans
le cinquième volume du Sutra du Lotus : "Ils
seront respectés et révérés comme des ahrats dotés des six pouvoirs mystiques."(réf.) Ce passage décrit les ennemis du Sutra du Lotus.
Il indique que le dirigeant du pays respectera des hommes qui, tout
en observant rigoureusement les deux
cent cinquante préceptes, et tout en paraissant comparables
à Mahakashyapa et à Shariputra, s'efforceront
d'éliminer le Pratiquant du Sutra du Lotus. l'Honoré du monde se demandait profondément comment
sauver ceux qui vivraient après sa mort. C'est pourquoi il voulut
que ses quatre-vingt mille enseignements
sacrés demeurent sous forme écrite. Parmi les enseignements
sacrés dispensés de son vivant, il confia les sutras du Hinayana au vénérable Mahakashyapa, et les sutras
du Mahayana, ainsi que le Sutra
du Lotus et le Sutra
du Nirvana au bodhisattva Manjushri.
Mais le coeur des enseignements sacrés en quatre vingt-mille
corbeilles, et l'oeil même du Sutra du Lotus, les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo, il ne les confia pas à Mahakashyapa ou à Ananda,
et ne les transmit pas non plus aux grands bodhisattvas Manjushri, Fugen, Kannon, Maitreya, Jizo ou Nagarjuna. Ces grands bodhisattvas
l'auraient souhaité et lui en firent la requête, mais le
Bouddha n'y consentit pas. Il préféra faire appel au bodhisattva Jogyo de vénérable
apparence (note) qui sortit des profondeurs de la terre. En présence du bouddha Taho et des autres bouddhas
des dix directions. En Inde, au cours des mille ans qui
suivirent la disparition du Bouddha, il y eut de grands érudits
tels que Mahakashyapa, Ananda, Ashvaghosha, Nagarjuna, Asanga et Vasubandhu,
qui entreprirent de propager le bouddhisme dans les cinq
régions de l'Inde. Et, dans les premiers siècles qui
suivirent l'introduction du bouddhisme en Chine, des hommes tels que Kashyapa Matanga et Chu Fa-lan,
les Savants-maîtres* Kumarajiva, Huisi, Zhiyi* et Zhanlan* écrivirent des commentaires et firent connaître l'enseignement
des sutras. Mais aucun d'eux ne conseilla jamais d'invoquer le Titre
du Sutra du Lotus de la même manière que l'on
invoque le nom du bouddha Amida.
Ils se contentèrent de le réciter eux-mêmes, ou,
lorsqu'ils donnèrent des cours sur le Sutra du Lotus,
celui qui professait seul récitait [cette invocation, le daimoku]. Par ailleurs, dans le cinquième
volume du Sutra du Nirvana,
nous lisons : "Mahakashyapa s'adressa au Bouddha et lui dit : "Honoré du monde, je croirai
plus aveuglément les quatre
rangs de saints. Pourquoi en est-il ainsi ? Parce que dans
le Sutra Ghoshila que le Bouddha exposa pour sauver Goshila,
il est dit que le Roi-Démon, au ciel, parce qu'il est désireux
de détruire le Dharma bouddhique, prendra l'apparence d'un bouddha.
Il aura les trente-deux traits et
les Quatre-vingts caractéristiques d'un bouddha, son apparence
imposera le respect, et une aura de lumière brillera tout autour
de lui. Son visage sera rond et épanoui comme la plus brillante
des pleines lunes, et la boucle de cheveux située entre ses sourcils
sera plus blanche que neige... De son côté gauche jaillira
de l'eau et de son côté droit du feu." Il est écrit encore,
dans le sixième volume du Sutra
du Nirvana : "Le Bouddha annonça à Mahakashyapa : "Après mon entrée dans le nirvana..., ce Démon
du sixième Ciel et d'autres démons essaieront immanquablement
de détruire mon Dharma correct... Il prendra la forme d'un arhat ou d'un bouddha. Le Roi-Démon, bien que toujours esclave de ses
désirs, prendra l'apparence d'une personne libérée
des désirs, et tentera de détruire le Dharma correct que
j'ai enseigné." Maintenant,
au commencement de l'époque des Derniers jours du Dharma, moi, Nichiren, suis le premier à entreprendre
la propagation des cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyodans le monde entier. Ces cinq caractères sont
le coeur du Sutra du Lotus et la source de l'Éveil de tous les bouddhas. Plus de deux mille deux cent vingt ans se
sont écoulés depuis l'entrée dans le nirvana du Bouddha Shakyamuni, mais personne n'a jamais entrepris cette mission,
pas même les plus grands de ses disciples Mahakashyapa, Ananda, Ashvaghosha, Nagarjuna, Huisi ou Zhiyi*, Zhanlan* ou Saicho* ! formez vos rangs, mes disciples, et suivez-moi ! Vous dépasserez
même Mahakashyapa ou Ananda, Zhiyi* ou Saicho*.
Si vous fléchissez devant les menaces des dirigeants de cette
petite île qu'est le Japon et abandonnez votre foi, comment pourrez-vous
résister à la colère tellement plus terrible de Yama, le roi de l'enfer ? Vous
vous dites les messagers du Bouddha ; mais si vous perdez courage, personne
ne sera plus méprisable que vous. Shariputra, Maudgalyayana, Mahakashyapa étaient de grands arhats ayant acquis les trois formes de clairvoyance et les six
pouvoirs mystiques. De plus, ils étaient des bodhisattvas
qui, en écoutant le Sutra
du Lotus, étaient parvenus à la première* des dix étapes
de développement* et à la première* des dix étapes de
sécurité*, où
l'on perçoit que rien ne naît ni ne s'éteint. Pourtant,
même eux se sentirent incapables d'endurer les grandes persécutions
qui attendent celui qui propage le Sutra du Lotus dans ce monde Saha à l'époque des Derniers
jours du Dharma,
et reculèrent devant cette tâche. A plus forte raison,
comment un simple mortel n'ayant pas encore éliminé les trois catégories d'illusions,
à l'époque des Derniers
jours du Dharma,
pourrait-il devenir pratiquant de ce Sutra ? Après la disparition du Bouddha, de Grands-maîtres et lettrés
[du bouddhisme] comme Mahakashyapa, Ananda, Nagarjuna, Vasubandhu Zhiyi*, Zhanlan*, Saicho* et Gishin*,
connaissaient cette doctrine, mais l'ont gardée en leur coeur
et ne l'ont pas propagée de manière explicite. Car le
Bouddha leur avait interdit de le faire en disant qu'après sa
disparition, ce Grand Dharma ne devra pas être divulgué
jusqu'au début de l'époque des Derniers
jours du Dharma. Le vénérable Mahakashyapa était le plus fortuné des disciples du Bouddha. Les origines
faisaient de lui le fils du riche Nyagrodha du royaume de Magadha.
Le sol de sa demeure était couvert de mille tatami épais
de sept pieds. Chaque natte de moindre qualité y valait encore
mille ryo d'or. Les biens de la famille
comprenaient 999 charrues, d'une valeur de 1000 ryo d'or chacune, et 60 dépôts contenant chacun 340 koku d'or. C'est dire l'immensité de sa richesse. Du corps
de son épouse émanait une lumière dorée
perceptible seize lieues à la ronde. Sa beauté surpassait
même celle de dame Soto'ori Hime (note) au Japon et de dame Li en Chine. Mari et femme, désireux de rechercher
la voie, devinrent des disciples du Bouddha. Il est prédit (réf.) dans le Sutra du Lotus que le mari deviendrait le bouddha
Komyo. Si nous voulons savoir qui étaient ces deux personnages
dans leurs vies passées, nous découvrons que l'un, pour
avoir offert un bol de blé cuit à un pratyekabuddha,
était né par la suite sous la forme du vénérable Mahakashyapa ; et que l'autre
était une femme pauvre ayant fait don d'une pièce d'or
qu'elle possédait à un sculpteur façonnant des
images de bouddha pour qu'il la fonde dans une statue du bouddha Vipashyin ; ce qui lui valut de devenir dans une vie suivante l'épouse de Mahakashyapa. Il y eut de nombreux moines parmi les disciples du Bouddha Shakyamuni,
mais Mahakashyapa et Ananda l'accompagnaient, à sa droite et à sa gauche, comme les
ministres de la Droite et de la Gauche au service du souverain. Le chapitre
"La nature de l'Ainsi-Venu"
du Sutra du Nirvana explique : Mahakashyapa ! Le maître des bouddhas est le Dharma.
C’est pourquoi les bouddhas révèrent et vénèrent
le Dharma. Comme le Dharma est éternel, tous les bouddhas sont
éternels." Parmi
ceux qui propagent ce Sutra dans les Derniers
jours du Dharma, qui peut se comparer à Shariputra, Mahakashyapa, Kannon, Myoon*, Manjushri et Yakuo ? Shariputra et Mahakashyapa,
personnes des deux véhicules,
avaient détruit toutes les illusions de la pensée et du désir, se libérant ainsi des six voies. Les autres, tous
bodhisattvas, avaient vaincu les quarante
et une illusions. Ils étaient aussi près de la perfection
que la lune, à la saison des moissons, la veille de la pleine
lune. Néanmoins, le Bouddha Shakyamuni ne voulut confier la mission de propagation à aucune de ces personnes, préférant
en donner la responsabilité aux bodhisattvas Surgis-de-Terre. Le Bouddha
enseigna que quiconque ferait des dons à Mahakashyapa, Shariputra, Maudgalyayana et Subhuti, qui ne connaissaient
pas encore le Sutra du Lotus, tomberait pour cela dans les trois mauvaises voies.
Il déclara que ces Quatre
grands disciples étaient plus vils que des chiens sauvages
ou des chacals. Ils respectaient rigoureusement les Deux cent cinquante
prescriptions bouddhiques, et leur observance des Trois
mille caractéristiques était aussi parfaite que
la lune au temps des moissons. Mais jusqu'à ce qu'ils adhèrent
au Sutra du Lotus, ils n'étaient encore que des chiens
sauvages aux yeux du Bouddha. Comparés à eux, nos moines
actuels sont d'une bassesse qui défie toute description. Le vénérable Ananda était le fils du roi Dronodana et un disciple du Bouddha Shakyamuni, Maître
de la doctrine. Soixante jours après la disparition de Shakyamuni, Mahakashyapa et les autres disciples,
mille personnes au total, ainsi que Manjushri et les quatre-vingt mille autres
bodhisattvas se rassemblèrent dans une grande salle de pratique
et pleurèrent la disparition du Bouddha. Ils se concertèrent
et dirent : "Même nous, qui avons été aux côtés
du Bouddha pendant tant d'années, au bout seulement de soixante
jours, nous ressentons une grande tristesse d'être séparés
de lui. Qu'arrivera-t-il alors à ceux qui vivront dans cent ans,
dans mille ans ou à l'époque des Derniers
jours du Dharma ? La fin de l'année
approche et, ici, sur cette montagne où je me trouve, le vent
souffle très fort et ma petite demeure est aussi trouée
qu'un panier tressé. Le sol est un tapis d'herbes, mes vêtements
sont en papier (note), mon corps est froid comme
de la pierre, et ce que je mange est glacé. Aussi, dès
que j'ai reçu ce kimono, j'ai voulu le mettre pour me réchauffer.
Mais, comme vous aviez écrit qu'il fallait le porter le premier
jour de l'année prochaine, j'attends le Jour de l'An avec autant
d'impatience que le vénérable Mahakashyapa,
retiré sur le Mont Kukkutapadai, attendit l'apparition du bodhisattva Maitreya pendant 5 670 millions
d'années. En Inde,
il y eut un homme du nom de Sudatta.
A sept reprises il fut réduit à la pauvreté, et,
par sept fois, il fit fortune de nouveau. Au cours de sa dernière
période de dénuement, les habitants de la ville avaient
tous fui ou péri, et ne demeuraient plus que sa femme et lui.
Il ne leur restait plus que cinq mesures de riz, assez pour leur permettre
de survivre pendant cinq jours. A ce moment-là, cinq hommes - Mahakashyapa, Shariputra, Ananda, Rahula et le Bouddha Shakyamuni - vinrent l'un après l'autre demander
l'aumône, et les cinq mesures de riz leur furent données.
A dater de ce jour, Sudatta devint l'homme le plus riche de toute l'Inde,
et il fit construire le monastère Jetavana.
Vous devriez comprendre, d'après cet exemple, toutes les situations
semblables. On appelle les mille ans qui suivirent,
à dater du jour de sa mort, l'époque du Dharma
correct. Ces mille ans de l'époque du Dharma
correct se divisent en deux périodes. Au cours des premiers
cinq cents ans, les sutras du Hinayana furent propagés. Ceux qui les enseignèrent furent Mahakashyapa, Ananda et quelques autres. Dans
la deuxième période de cinq cents ans, Ashvaghosha, Nagarjuna, Asanga, Vasubandhu et d'autres propagèrent
les sutras du Mahayana provisoire*.
Certains de ces maîtres, dans leurs écrits, firent allusion
à des aspects partiels du Sutra du Lotus, et d'autres
ne le mentionnèrent jamais. Parmi les maîtres apparus après
les mille ans de l'époque du Dharma
correct, certains donnèrent des interprétations ressemblant
à l'enseignement du Bouddha lui-même, mais sur de nombreux
points ils tombèrent dans l'erreur. Parmi ceux [apparus à
l'époque du Dharma correct]
qui n'étaient pas dans l'erreur mais dont l'enseignement restait
incomplet, se trouvent Mahakashyapa, Ananda, Ashvaghosha, Nagarjuna, Asanga et Vasubandhu. |
|||
|
|||
|