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Daimoku - Titre - réciter le Sutra
 

Un miroir terni brillera comme un joyau si on le polit. Un cœur maintenant assombri par les illusions nées de l'obscurité fondamentale de la vie est comparable à un miroir terni, mais, si on le polit, il devient immanquablement un clair miroir qui reflète l'Éveil à la vérité immuable. Faites surgir une foi profonde et polissez votre miroir sans relâche, jour et nuit. Comment le polir  ? Seulement en récitant Namu Myoho Renge Kyo.
Sur l'atteinte de la bodhéité (Kamakura 1255, à Toki Jonin)

Dans votre lettre, vous dites aussi que, trois fois par jour, vous vous inclinez respectueusement devant les sept caractères du daimoku, et que chaque jour vous répétez dix mille fois les mots Namu ichijo myoden ("Dévotion au sûtra merveilleux du Véhicule unique") utilisée comme mantra. Mais que, dans votre période d'indisposition mensuelle, vous vous abstenez de réciter le Sutra. Vous demandez s'il est suffisant, à ce moment-là, de réciter daimoku et Namu ichijo myoden sans faire face à l'objet de vénération. Vous demandez aussi si vous devriez vous abstenir de réciter le Sutra strictement pendant la période de vos règles, ou, sinon, combien de jours après la fin de cette indisposition vous devriez attendre avant de reprendre la récitation du Sutra. C'est une question qui concerne toutes les femmes et qu'elles ne manquent jamais de poser. Par le passé également, beaucoup se sont intéressés à ce problème particulier aux femmes. Mais parce que les enseignements sacrés exposés par le Bouddha de son vivant ne mentionnent rien à cet égard, personne n'a jamais pu fonder sa réponse sur des preuves écrites.
[...] Du vivant du Bouddha, beaucoup de femmes dans la fleur de l'âge sont devenues nonnes et se sont consacrées au Dharma bouddhique, mais elles ne furent jamais tenues à l'écart pendant la période de leurs règles. En m'appuyant sur cela, je dirais que les règles ne sont pas une forme de pollution venue de l'extérieur. Elles sont simplement inhérentes à la condition féminine, un phénomène lié à la perpétuation de la graine de la naissance et de la mort.
[...] Si, tout à coup, vous vous sentiez proche de la mort, alors même que vous êtes en train de manger du poisson ou de la volaille, si vous êtes capable de lire le Sutra, alors, il faut le faire, et réciter Namu Myoho Renge Kyo. A plus forte raison pendant la période de vos règles.
Sur la récitation des chapitres Hoben et Juryo (Kamakura - 1264, à la femme de Hiki Daigaku Saburo Yoshimoto)

L'ignorant : Or, quand nous réfléchissons à ce que vous venez de dire, nous voyons que les cinq caractères que vous citez sont peu nombreux, alors que les mots du texte du Sutra sont nombreux, et que le titre du Sutra est limité, alors que ses huit volumes sont très étendus. Comment dans ces conditions, pourraient-ils être égaux dans leur capacité d'apporter des bienfaits  ?
Le sage : Quelle folie que la votre ! Votre attachement à l'idée que le petit nombre a moins de valeur que le grand nombre est plus haut que le Mont Sumeru ; et votre obstination à considérer l'étroit comme méprisable et le large comme respectable est plus profonde que le vaste océan ! [...] "La graine de l'arbre nyagrodha, bien que trois fois plus petite qu'une graine de moutarde, peut contenir en elle cinq cents chariots  ? " [...]. N'est-ce pas un exemple du petit contenant le grand  ? Ne comprenez-vous pas le principe en jeu en pareil cas  ? L'important est de savoir si un principe est conforme ou non au véritable aspect de la réalité (shoho jisso). Ne restez pas aveuglément attaché à cette question du rare ou du nombreux ! Mais puisque vous avez beaucoup de mal à comprendre, laissez-moi vous donner un exemple. Myoho Renge Kyo est l'état de bouddha de tous les êtres vivants. L'état de bouddha est la nature du Dharma, et la nature du Dharma est la bodhéité. L'état de bouddha de Shakyamuni, de Taho et de tous les bouddhas des dix directions[...] en bref, l'état de Bouddha que possèdent tous les êtres vivants du domaine où il n'y a plus ni pensée ni absence de pensée, au-delà des nuages, et jusqu'aux régions les plus profondes de l'enfer -, l'état de bouddha que tous ces êtres possèdent a pour nom Myoho Renge Kyo. Par conséquent, si vous prononcez ces mots du Titre une seule fois, appelant ainsi par son nom l'état de bouddha de tous les êtres vivants, leur état de bouddha répondra à votre appel et viendra à vos côtés. A ce moment-là, les trois propriétés du Dharma en vous - les propriétés du Dharma, de la sagesse et de l'action - jailliront et deviendront manifestes. C'est ce que l'on appelle atteindre la bodhéité
[...] L'ignorant dit alors : - Vous m'avez maintenant expliqué en détail les bienfaits du daimoku et la signification du Dharma Merveilleux. Mais j'aimerais savoir si les choses sont expliquées de cette manière dans le Sutra.
Le sage répondit : - Puisque vous avez déjà compris le principe, il n'est pas vraiment nécessaire de poursuivre en recherchant les passages des écritures sur lesquels se fonde mon explication. Je citerai pourtant un passage du Sutra puisque vous le demandez.
Dans le huitième volume du Sutra du Lotus, au chapitre Darani* (XXVI), le Bouddha déclare : "Le seul fait de protéger les personnes qui reçoivent et récitent le nom du Sutra du Lotus vous procurera une bonne fortune incommensurable." Dans ce passage, le Bouddha félicite Kishimojin et ses dix filles d'avoir fait voeu de protéger les pratiquants du Sutra du Lotus. Il leur dit : "Vous avez fait le voeu de protéger ceux qui pratiquent le Titre du Sutra du Lotus. Les bienfaits qui en résulteront sont si grands que même la sagesse du Bouddha qui perçoit clairement les trois phases de l'existence est incapable de les évaluer." [...] De plus, les noms ont pour fonction d'appeler ce qu'ils désignent, et ce qui est désigné répond au nom par lequel on l'appelle. Le nom ou Titre du Sutra du Lotus a ce même pouvoir de faire jaillir l'état de bouddha qu'il appelle.
[...] Le sage répondit : - Selon le principe de l'Éveil parfait et immédiat, il n'y a pas de différence essentielle entre les premières étapes et les étapes ultimes de la pratique, et les bienfaits de la pratique ultime sont déjà inhérents dans les premières étapes. Effectuer une pratique, c'est effectuer toutes les pratiques, et il n'existe pas un bienfait qui ne soit inclus en celle-ci. Si, comme vous semblez le dire, il était impossible à quiconque d'obtenir de la bonne fortune avant d'avoir compris la vérité du bouddhisme, personne - depuis les bodhisattvas parvenus à toutes les étapes qui précèdent la bodhéité, jusqu'à ceux qui ne connaissent de l'enseignement que le nom et les mots - ne pourrait obtenir la moindre bonne fortune. Car, comme il est dit dans le Sutra du Lotus "la véritable réalité de tous les phénomènes ne peut être comprise et partagée que par les bouddhas". (réf.)
[...] l'état de bouddha que possèdent tous les êtres vivants du domaine où il n'y a plus ni pensée ni absence de pensée, au-delà des nuages, et jusqu'aux régions les plus profondes de l'enfer -, l'état de bouddha que tous ces êtres possèdent a pour nom Myoho Renge Kyo. Par conséquent, si vous prononcez ces mots du Titre une seule fois, appelant ainsi par son nom l'état de bouddha de tous les êtres vivants, leur état de bouddha répondra à votre appel et viendra à vos côtés. A ce moment-là, les trois propriétés du Dharma en vous - les propriétés du Dharma, de la sagesse et de l'action - jailliront et deviendront manifestes.
Conversation entre un sage et un ignorant (1265 (  ? ) à un samouraï (  ? )

Question : Sans comprendre le sens du Sutra du Lotus mais simplement en récitant les cinq ou sept caractères de Namu Myoho Renge Kyo une fois par jour, une fois par mois, ou seulement une fois par an, une fois tous les dix ans, une fois dans une vie, est-il possible de ne pas être attiré par le mal, grave ou bénin, de ne pas s'engager dans les quatre mauvaises voies et d'atteindre l'étape de non régression   ? Réponse : Oui, c'est possible.
Question : On peut crier "Au feu, au feu" ! mais, tant que l'on n'a pas touché la flamme, on ne se brûle pas. On peut dire De l'eau, de l'eau, mais, tant que l'on n'en boit pas, on ne peut pas étancher sa soif. En récitant seulement le daimoku, Namu Myoho Renge Kyo, sans en comprendre le sens, peut-on échapper aux voies mauvaises  ? Réponse : Lorsque l'on joue d'un koto dont l'une des cordes est en boyau de lion, toutes les autres cordes cassent. Et il suffit d'entendre les mots "prunelle aigre" pour que la salive vienne à la bouche. Si même dans le monde ordinaire se produisent des phénomènes aussi mystérieux, combien plus mystérieux encore est tout ce qui se rattache au Sutra du Lotus ! [...] Le daimoku du Sutra du Lotus est encore plus puissant parce qu'il est le coeur même des 80 000 enseignements sacrés et l'oeil des innombrables bouddhas. Comment douter du fait que l'on puisse en le récitant échapper aux quatre mauvaises voies  ? [...] L'ambre attire la poussière et l'aimant attire le fer ; ici, notre mauvais karma est comparable à la poussière ou au fer, et le daimoku du Sutra du Lotus, à l'ambre ou à l'aimant. En considérant tout cela, on comprend pourquoi nous devrions toujours réciter Namu Myoho Renge Kyo.
[...] Si l'on plantait une aiguille en terre, la pointe en l'air, et que l'on jetait, depuis le palais de Brahma une minuscule graine de pavot, il serait plus facile d'épingler la graine de pavot sur la pointe de l'aiguille que de rencontrer le daimoku du Sutra du Lotus. [...] Il faut être bien conscient de cela lorsque l'on récite le daimoku (titre) du Sutra du Lotus.
[...] On lit dans le huitième volume du Myoho Renge Kyo [Sutra du Lotus dans la traduction de Kumarajiva] : "La bonne fortune de ceux qui reçoivent et gardent le nom du Sutra du Lotus est impossible à évaluer." Il est dit dans le Sho Hokke Kyo [Sutra du Lotus dans la traduction de Dharmaraksa] : "Si quelqu'un entend parler de ce Sutra, proclame et garde respectueusement son Titre, il connaîtra des bienfaits incommensurables." Et dans le Tembon Hoke Kyo [Sutra du lotus dans la traduction de Jnanagupta et Dharmagupta], on lit : "Celui qui reçoit et garde le nom du Sutra du Lotus connaîtra une bonne fortune inappréciable." Ces passages indiquent que la bonne fortune obtenue simplement en récitant le Titre est inestimable. Recevoir, garder, lire, réciter, apprécier et protéger les huit volumes et les vingt-huit chapitres du Sutra du Lotus est ce que l'on appelle la pratique complète. Recevoir et garder les chapitres Hoben* (II) et Juryo* (XVI) est ce que l'on appelle la pratique abrégée. Et simplement réciter quatre phrases versifiées ou le Titre est ce que l'on appelle la pratique essentielle. Par conséquent, parmi les trois sortes de pratique, complète, abrégée et essentielle, le daimoku constitue la pratique essentielle.
Le Daimoku du Sutra du Lotus (1266 à une femme d'Amatsu)

Mais les ignorants qui vivent de nos jours, à l'époque des Derniers jours du Dharma où règnent le mal et la confusion, devraient rejeter les fausses distinctions qu'établissent les adeptes du Nembutsu entre Voie difficile à pratiquer et Voie facile à pratiquer et devraient réciter exclusivement le Titre du Sutra du Lotus, Namu Myoho Renge Kyo. Lorsque le soleil se lève dans le ciel à l'est, le ciel tout entier du Jambudvipa au sud s'illumine, tant est puissante la lumière qui émane du soleil, alors que la faible lueur émanant d'une luciole serait bien incapable d'éclairer l'ensemble d'un pays. Celui qui porte dans sa manche le joyau exauçant tous les voeux peut faire pleuvoir toutes sortes de bienfaits, mais des débris de tuiles ou de simples cailloux n'ont pas le pouvoir de faire pleuvoir quelque trésor que ce soit. Comparés au daimoku (titre) du Sutra du Lotus, le Nembutsu et les autres pratiques sont comme des tuiles ou des cailloux par rapport au joyau exauçant tous les voeux, ou comme la lueur d'une luciole comparée à la lumière du soleil.
Le savant maître Chan-wou-wei (Matsubagayatsu, 1270 (Kamakura) à Joken-bo et Gijo-bo)

Vivre Namu Myoho Renge Kyo, même pendant l'union sexuelle entre homme et femme, voilà le principe qui permet de changer les désirs en Éveil et les souffrances de la vie et de la mort en nirvana.
Les désirs mènent à l'éveil (Sado, le 2 mai 1272 ; à Shijo Kingo)

A l'époque des Derniers jours du Dharma, il n'existe pas d'autre Tour aux Trésors que ces hommes et femmes qui gardent le Sutra du Lotus. Il s'ensuit donc que ceux qui récitent Namu Myoho Renge Kyo, quelle que soit leur position dans la société, sont en eux-mêmes la Tour aux Trésors, sont en eux-mêmes le bouddha Taho. Il n'existe pas d'autre Tour aux Trésors que Myoho Renge Kyo. Le daimoku (titre) du Sutra du Lotus est la Tour aux Trésors, c'est-à-dire que la Tour aux Trésors est Namu Myoho Renge Kyo. Actuellement, le corps entier d'Abutsu Shonin est composé des cinq éléments universels, terre, eau, feu, air et ku. Ces cinq éléments sont aussi les cinq caractères de daimoku. Abutsu-bo est la Tour aux Trésors et la Tour aux Trésors est Abutsu-bo. Inutile d'en savoir davantage.
[...] Vous pensez sans doute avoir fait des offrandes à la Tour aux Trésors du bouddha Taho, mais il n'en est rien. C'est à vous-même qu'elles sont destinées. Vous êtes vous-même un bouddha authentique, doté des trois propriétés du Bouddha. C'est avec cette conviction que vous devriez réciter Namu Myoho Renge Kyo. Alors, le lieu où vous résidez et où vous récitez daimoku sera le lieu où se trouve la Tour aux Trésors.
La Tour aux Trésors (Sado, mars 1272 à Abutsu-bo)

L'enseignement que Nichiren propage maintenant peut paraître limité, mais il est en fait extrêmement profond. Il est plus profond encore que les doctrines de Zhiyi et de Saicho. Il révèle les trois points importants contenus dans le chapitre Juryo* (XVI) de l'enseignement essentiel*. Pratiquer seulement les sept caractères Na Mu Myo Ho Ren Ge Kyo peut sembler limité ; mais, puisque ce Dharma est le maître de tous les bouddhas des trois phases de la vie, puisqu'elle instruit tous les bodhisattvas de l'univers, et puisqu'elle est le guide qui permet à tous les êtres humains d'atteindre la bodhéité, sa pratique est d'une profondeur sans égale.
Les Désirs Mènent à l'Éveil (Sado, le 2 mai 1272 ; à Shijo Kingo)

Il ne faut pas faire de discrimination entre ceux qui propagent les cinq caractères Myo Ho Ren Ge Kyo, qu'ils soient hommes ou femmes dans la période des Derniers jours du Dharma. S'ils n'étaient pas les bodhisattvas Surgis-de-Terre, ils ne pourraient pas réciter daimoku. Au commencement, moi seul, Nichiren, ait récité Namu Myoho Renge Kyo. Puis deux, trois, cent personnes ont suivi, le récitant et le transmettant aux autres. C'est également ce qui se passera dans l'avenir.
La véritable réalité de la vie (Sado - Ichinosawa, mai 1273 à Sairen-bo)

En arrivant ici en exil, je pensais que personne ne viendrait jamais me rendre visite. Mais il n'y a pas moins de sept ou huit personnes qui m'accompagnent, et, sans votre aide et votre soutien, comment aurions-nous pu nous nourrir  ? Je suis convaincu que s'il en est ainsi, c'est parce que les paroles du Sutra du Lotus ont pénétré dans votre corps pour vous pousser à nous venir en aide. Si troublée que puisse être l'époque à venir, je prie pour que le Sutra du Lotus et les dix Filles-démones vous protègent tous ; je prie avec autant de force que s'il s'agissait de faire du feu avec du bois humide, ou de tirer de l'eau d'une terre aride.
Réfuter l'opposition au Dharma bouddhique pour se libérer de ses fautes passées (Sado, 1273 à Shijo Kingo)

Si le daimoku (titre) des sutras du Mahayana provisoire* est largement répandu et propagé de tous côtés, c'est sans doute un prélude à la propagation du Titre du Sutra du Mahayana définitif*, n'est-ce pas  ? Ceux qui ont l'esprit de recherche devraient réfléchir avec soin à cela. Si les sutras provisoires sont largement propagés, le Sutra définitif le sera aussi nécessairement. Si la récitation du Titre des sutras provisoires se propage de tous côtés, le daimoku du Sutra définitif se répandra aussi de tous côtés.
En plus de sept cents ans, depuis le règne de l'empereur Kimmei jusqu'à celui de l'actuel empereur [Go-uda], on n'a jamais entendu chose pareille : un sage disant qu'il faut réciter Namu Myoho Renge Kyo, incitant les autres à le réciter et le récitant lui-même.
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

L'essentiel d'un sutra est contenu dans son titre. Par exemple, l'Inde comprend soixante-dix provinces et sa frontière s'étend sur quatre-vingt dix mille ri, et pourtant les hommes, les animaux, les végétaux, les montagnes, les rivières et les terres qui se trouvent en Inde sont contenus dans les deux caractères Ge et Shi qui signifient Inde.
[...] Namu Myoho Renge Kyo est non seulement le coeur de tous les enseignements sacrés exposés par Shakyamuni de son vivant, mais aussi le coeur et le corps du Sutra du Lotus, l'enseignement suprême.
[...] Aucun autre sutra, en dehors du Sutra du Lotus, n'expose cette conclusion ultime, par conséquent ceux qui croient en ces sutras sont comparables à de simples mortels parvenus à l'étape de ri-soku*. Les bouddhas et les bodhisattvas qui apparaissent dans ces sutras ne sont même pas égaux à de simples mortels parvenus à l'étape de myoji-soku* qui débutent dans la pratique du Sutra du Lotus. A plus forte raison, comment pourraient-ils atteindre l'étape de kangyo-soku* alors qu'ils ne récitent pas daimoku  ? "Ainsi ai-je entendu" (Minobu, 28 novembre 1277, à Soya Kyoshin)

Et, dans les premiers siècles qui suivirent l'introduction du bouddhisme en Chine, des hommes tels que Kashyapa Matanga et Chu Fa-lan, le savant maître Kumarajiva, Huisi, Zhiyi et Zhanlan* écrivirent des commentaires et firent connaître l'enseignement des sutras. Mais aucun d'eux ne conseilla jamais d'invoquer le Titre du Sutra du Lotus de la même manière que l'on invoque le nom du bouddha Amida. Ils se contentèrent de le réciter eux-mêmes, ou, lorsqu'ils donnèrent des cours sur le Sutra du Lotus, celui qui professait seul récitait [cette invocation, le daimoku].
[...] Ainsi, les maîtres apparus au cours des mille ans de l'époque du Dharma correct, comme au cours des mille ans de l'époque du Dharma formel, furent pour la plupart des hommes qui avaient reçu les doctrines du Hinayana ou du Mahayana provisoire*, les enseignements théoriques* du Sutra du Lotus ou d'autres enseignements secondaires. Le bodhisattva Jogyo, à qui fut confié le daimoku, coeur de l'enseignement essentiel*, n'était pas encore apparu en ce monde.
Mais, maintenant, à l'époque des Derniers jours du Dharma, il va apparaître et propager les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo dans tous les pays et auprès de tous les peuples du monde. Certainement, cette récitation se répandra et deviendra aussi courante que l'invocation du nom du bouddha Amida partout au Japon à notre époque.
[...] Je garde la conviction absolue que l'enseignement du Sutra du Lotus est suprême parmi tous les sutras que le Bouddha "a enseignés, enseigne et enseignera"(réf.). De plus, je récite daimoku, le coeur et le noyau du Sutra tout entier, et j'encourage les autres à faire de même. La personne qui agit ainsi est comparable au liseron serpentaire qui pousse dans un champ de chanvre, ou au bois marqué d'une ligne à l'encre par le charpentier. Même si le liseron et le bois ne sont pas droits au début, ils le deviendront par la suite.
Pareillement, l'esprit de celui qui récite daimoku en suivant l'enseignement du Sutra du Lotus ne sera jamais déformé. Car, il faut le savoir, si l'esprit du Bouddha n'avait pas pénétré en nous, il nous serait impossible, en fait, de réciter daimoku.
[...] Lorsque je pense à tout cela, la sincérité avec laquelle vous me faites parvenir un don de cinq kan de pièces seifu, chaque fois que vous en avez l'occasion, mérite de vous faire connaître comme une personne qui propage le daimoku du Sutra du Lotus au Japon. Peu à peu, lorsqu'une personne, deux, mille, dix mille, cent mille, puis tous les habitants du pays, en viendront à réciter daimoku, avant même que vous le réalisiez, les bienfaits dus à leur pratique s'accumuleront en vous. Ces bienfaits seront comme les gouttes de rosée se rassemblant pour former un grand océan, ou comme des grains de poussière s'accumulant jusqu'à former un Mont Sumeru.
Les dix Filles-démones, en particulier, ont fait vœu de protéger ceux qui récitent le daimoku du Sutra du Lotus ; ces divinités doivent donc veiller sur vous, Myomitsu Shonin, ainsi que sur votre femme, comme une mère protège son enfant unique.
Lettre à Myomitsu Shonin (Minobu, le 5ème jour du 3ème mois intercalaire 1276 à Myomitsu Shonin)

Le Titre du Sutra, qui apparaît avant [les mots d'introduction] nyoze gamon [Ainsi ai-je entendu] est, dans tous les cas, le véritable coeur du sutra.
[...] Et le Grand-maître Guanding*écrit  : "Celui qui transcrit [Guanding] commente [l'explication du titre du Sutra du Lotus donnée par Zhiyi] en disant "Ainsi son explication du titre dans la préface révèle le sens profond du Sutra tout entier et indique que c'est là [dans le titre] le coeur de l'ouvrage."(réf.)
Dans ce passage, les mots "coeur de l'ouvrage" indiquent que le daimoku [ou titre] est le coeur du Sutra du Lotus. Comme l'a dit le Grand-maître Zhanlan* : "Le coeur du Sutra du Lotus comprend tous les principes enseignés par le Bouddha de son vivant." (réf.)
[...] On pourrait en déduire que le Titre de n'importe lequel des sutras Agama* contient l'enseignement de tous les bouddhas, mais en fait il ne contient que l'enseignement d'un seul bouddha, celui du Shakyamuni qui exposa les doctrines du Hinayana.
Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)

Dans votre lettre vous dites que, depuis que vous avez commencé à croire en ce Sutra, sans la moindre négligence, vous n'avez pas cessé de réciter les junyoze, le Jigage, ni de réciter daimoku. Et vous demandez s'il y a une différence entre les bienfaits obtenus par la récitation de daimoku lorsque c'est un sage qui le récite ou un simple mortel (bompu) comme vous. La réponse est qu'il n'y en a aucune. L'or reste le même dans les mains d'un sage ou dans celles d'un insensé, et le feu ne change pas de nature, qu'il soit allumé par un fou ou par une personne sensée.
Il y a toutefois une différence si l'on récite [daimoku] en agissant d'une manière contraire à l'esprit de ce Sutra. Si l'on veut pratiquer correctement ce Sutra, il y a plusieurs degrés d'opposition à éviter. Pour les résumer, je citerai le cinquième volume du Hokke Mongu Ki*  : "A propos des diverses formes d'opposition au Dharma il est seulement dit dans le Hokke Mongu* qu'il faut "enseigner aux sages mais non aux insensés." (note) Un moine a classifié différentes sortes d'attitudes dommageables de la manière suivante  : "Je ferai d'abord la liste des mauvaises causes et ensuite celle de leurs effets. Il y a quatorze mauvaises causes : 1) l'orgueil, 2) la négligence, 3) les préjugés, basés sur l'égoïsme, 4) l'auto-satisfaction liée à une compréhension superficielle, 5) l'attachement aux désirs terrestres, 6) le manque d'esprit de recherche, 7) le manque de croyance, 8) l'aversion, 9) le doute injustifié, 10) la calomnie, 11) le mépris, 12) la haine, 13) la jalousie, 14) la rancune." Puisque la mise en garde contre ces quatorze formes d'opposition est valable pour les laïcs aussi bien que pour les religieux, vous devriez craindre de les commettre.
Les quatorze oppositions (Minobu, fin 1276, au nyudo Matsuno Rokuro Zaemon)

[...] je vais vous citer quelques exemples. On lit, dans le neuvième volume du Hokke Mongu* : "Les débutants dans la pratique peuvent parfois se laisser distraire par des préoccupations secondaires qui font obstacle à la pratique essentielle. Il est alors préférable qu'ils se consacrent totalement à la croyance dans le Sutra ; c'est la forme de don la plus élevée. Même en s'abstenant des pratiques formelles mais en persévérant dans la méditation sur le principe essentiel, les bienfaits seront nombreux et immenses."
Dans ce passage de commentaire, "les préoccupations secondaires" désignent les cinq paramitas. Si ceux qui n'aspirent que depuis peu à l'Éveil essaient de pratiquer les cinq paramitas en même temps [qu'ils adhèrent au Sutra du Lotus], cela peut entraver leur pratique principale, qui est la foi. Ils seront comparables à une petite barque surchargées d'objets précieux s'élançant pour la traversée de l'océan. La barque et ses trésors sombreront ensemble. Et les mots "qu'ils se consacrent totalement à la croyance dans le Sutra" ne concernent pas le Sutra dans sa totalité. Ils désignent uniquement la croyance dans le Titre du Sutra à l'exclusion de tout autre passage. Même la récitation de la totalité du Sutra n'est pas autorisée. D'autant moins alors, la pratique des cinq paramitas ! [...] Question : Pourquoi n'encouragez-vous pas la méditation sur le principe des trois mille mondes en un seul instant de vie (ichinen sanzen), mais uniquement la récitation du daimoku  ? Réponse : Les deux caractères qui composent le mot Nihon (Japon) représentent à eux seuls tous les êtres humains, tous les animaux et toutes les richesses des cinquante-six provinces du pays sans la moindre exception. Et les deux caractères qui forment le mot Gashi (Inde) n'évoquent-ils pas l'ensemble des soixante-dix régions de l'Inde  ? Zhanlan* écrivit  : "Lorsque, sous forme abrégée, nous mentionnons le Titre du Sutra, c'est le Sutra dans son intégralité qui est évoqué."(réf.) Et aussi : "Lorsque, par souci de concision, nous parlons des dix mondes-états ou des dix modalités, ce sont les trois mille mondes qui sont implicitement évoqués."(réf.)
Les Quatre Etapes de la foi (Minobu ; 10 avril 1277 (  ? ) à Toki Jonin.

Les savants des sutras et des écoles méprisent le Prince qui ne fait que réciter le daimoku (titre) du Sutra du Lotus. Pour cette pensée, comme Zhaogao, ils tomberont dans l’enfer avici. Par ailleurs, le pratiquant du Sutra du Lotus qui récite le daimoku sans en connaître l’esprit et éveille en lui-même la disposition à régresser à la suite de la menace des savants des autres écoles, est comme le Prince Huhai qui fut menacé, puis assassiné par Zhaogao. Namu Myoho Renge Kyo est non seulement l’essentiel de tout l’enseignement du Bouddha, c’est le cœur du Sutra du Lotus, sa substance, son aboutissement. C’est une doctrine si sublime ! Pourtant, au cours des plus de 2200 ans après l’extinction de l’Éveillé, aucun des vingt-quatre récipiendaires de la transmission en Inde ne la propagea. En Chine, ni Zhiyi, ni Zhanlan* ne la divulguèrent. Au Japon, ni le prince Shotoku ni même le Grand-maître Saicho ne la prêchèrent. Aussi, les gens pensent qu’un banal maître du Dharma n’est apte qu’à proférer des erreurs et ne croient pas en son enseignement. C’est d’une grande logique. Par exemple, personne ne crut que Zhaoyun avait été souillée par un guerrier abject. Comment un banal maître du Dharma pourrait-il donc réciter Namu Myohorengekyo, cœur du Sutra du Lotus, que n’ont propagé ni Zhiyi ni Saicho, eux-mêmes comparables pourtant à de grands ministres, des nobles de la cour  ? Mais, vous autres, savez-vous ceci  ? Le corbeau, oiseau pourtant des plus vulgaires, connaît toutes les bonnes et mauvaises fortunes de l’année, choses que ne savent ni l’aigle ni la buse. Même si le serpent est de beaucoup inférieur au dragon ou à l’éléphant, il anticipe les inondations sept jours à l’avance. Même si Nagarjuna ou Zhiyi ne l’avaient pas connue, pourquoi douter d’une doctrine qui apparaît clairement dans le Sutra  ? Refuser de réciter Namu Myohorengekyo en raison de son mépris pour Nichiren c’est être comme le nourrisson qui se méfierait du lait et ne le boirait pas. C’est être comme le malade qui n’aurait pas confiance dans le médecin et refuserait le remède. Nagarjuna et Vasubandhu connaissaient (cette doctrine) mais ne la propagèrent pas car ni le temps ni la prédisposition n’étaient alors propices. Les autres ne la prêchèrent pas parce qu’ils ne la connaissaient pas. Le Dharma du Bouddha se propage en fonction du temps et de la prédisposition. L’insignifiant Nichiren satisfait quant à lui au temps. Or, les gens de notre époque pensent que les cinq idéogrammes de myo ho ren ge kyo en sont seulement le nom. Mais ce n’est pas le cas. Ils en sont la substance. La substance est le cœur. Guanding*écrivait  : “Certes, l’introduction royale (note) décrit le sens mystérieux du Sutra. Le sens mystérieux se réfère au cœur des phrases”. L’idée dominante de ce commentaire est que le titre Myohorengekyo ne se réfère pas à des mots, ni à un sens. Le commentaire signifie qu’il est véritablement le cœur du sutra. Ainsi, ceux qui recherchent le cœur du Sutra du Lotus en dehors de son Titre, sont comme la tortue incohérente qui recherchait le foie sans le singe.
Réponse à Messire Soya entré dans la voie (28e jour du mois du givre de 1277)

Exactement comme je vous l'ai dit plus tôt, en tant que laïc, - vous devriez réciter résolument Namu Myoho Renge Kyo matin et soir, jour et nuit, et constater les résultats au dernier moment de votre vie. [A ce moment-là] hâtez-vous vers la montagne de la bodhéité merveilleuse, et regardez autour de vous dans toutes les directions. Vous verrez que l'univers entier est devenu la Terre de la lumière éternellement paisible.
Réponse au seigneur Matsuno (Minobu, le 9septembre 1277, au seigneur Matsuno)

Si nous examinons les enseignements théoriques* et essentiel* du Sutra du Lotus, nous voyons que l'enseignement théorique* maintient, comme les enseignements précédents, que le Bouddha atteignit pour la première fois l'illumination en cette vie ; il est donc encore entravé de lourds obstacles. L'enseignement essentiel* s'est libéré de ces obstacles. Toutefois, comparé aux cinq caractères du daimoku, c'est une doctrine qui ne correspond pas aux capacités des personnes de l'époque des Derniers jours du Dharma. Le moyen merveilleux qui permet à tous les êtres vivants d'éliminer véritablement les obstacles physiques et spirituels n'est autre que Namu Myoho Renge Kyo
Le moyen merveilleux de surmonter les obstacles (Minobu, 1277 à Shijo Kingo)

Continuer [comme vous le faites] à servir votre seigneur, cela équivaut à pratiquer le Sutra du Lotus jour et nuit. C'est d'une grande sagesse ! Considérez le service de votre seigneur comme la pratique du Sutra du Lotus. C'est précisément ce qui est dit dans le Hokke Gengi : "Rien de ce qui concerne la vie quotidienne ou le travail n'est si peu que ce soit différent de la réalité ultime.
Réponse à un croyant (Minobu, avril 1278 ; peut-être à Shijo Kingo)

Quant à moi, pendant plus de vingt ans, depuis la cinquième année de l'ère Kencho (1253) (note) jusqu'à présent, j'ai entrepris de clarifier les enseignements exposés par le Bouddha de son vivant, en fonction de leur valeur relative, de leur séquence de propagation, et de leur profondeur ; et cela m'a conduit à affirmer la supériorité du daimoku du Sutra du Lotus sur la récitation du nom du bouddha Amida.
Grandes lignes du chapitre Zokurui et d'autres (Minobu, juin 1278, à Dame Nichinyo)

De même, le titre Myoho Renge Kyo contient l'intégralité du Sutra avec ses huit volumes, ses vingt-huit chapitres et ses 69 384 caractères sans exception. A ce sujet, Bai Juyi déclara que le Titre est au Sutra ce que les yeux sont au Bouddha. Dans le huitième volume du Hokke Mongu Ki*, Zhanlan* stipule qu'en n'expliquant que le Titre, le Hokke Gengi de Zhiyi traite en fait du Sutra tout entier. Il voulait dire par là que, même si le texte était omis, l'ensemble du Sutra était contenu dans son seul titre. Toute chose a un point essentiel, et le cœur du Sutra du Lotus, c'est son titre : Myoho Renge Kyo. En vérité, si vous récitez ce Titre matin et soir, vous lisez correctement l'ensemble du Sutra du Lotus.
Réciter deux fois daimoku revient à lire deux fois le Sutra tout entier ; réciter cent fois daimoku équivaut à lire cent fois le Sutra ; et réciter mille fois daimoku équivaut à lire mille fois le Sutra. Donc, réciter continuellement daimoku revient à lire continuellement le Sutra du Lotus. Les soixante volumes (note) de Zhiyi offrent exactement la même interprétation. Ce Dharma si facile à recevoir et si facile à pratiquer a été enseigné pour le bien de toute l'humanité à l'époque mauvaise des Derniers jours du Dharma.
La phrase unique et essentielle (Minobu, le 3 juillet 1278, à Myoho-ama)

Autrement dit, ceux qui adhèrent aux huit volumes du Sutra du Lotus, ou à un seul de ses volumes, chapitres, ou strophes, ou qui récitent daimoku, sont les envoyés du Bouddha. De plus, la personne qui persévère et qui, malgré les persécutions, adhère au Sutra du début jusqu'à la fin est l'envoyé du Bouddha.
Plus la source est lointaine, plus le courant est long (Minobu, le 15 septembre 1278, à Shijo Kingo)

Ainsi, nous sommes nés dans d'innombrables pays où nous avons connu des souffrances et des joies sans nombre, mais pas une seule fois encore nous ne somme nés dans un pays qui respecte le Sutra du Lotus. Ou, même s'il nous est arrivé de naître dans un pays qui respecte le Sutra du Lotus, nous n'avons jamais récité Namu Myoho Renge Kyo. Nous n'avons jamais pensé, même en rêve, à réciter daimoku nous-même, ni entendu les autres le réciter.
La tortue borgne et le bois de santal flottant (Minobu, le 26 mars 1279, à l'épouse du seigneur Matsuno)

C'est comme si le Pic du Vautour, en Inde, s'était transporté ici, ou comme si j'avais sous les yeux le Mont Tiantai en Chine. Je ne suis ni le Bouddha Shakyamuni, ni le Grand-maître Zhiyi, mais parce que je lis sans cesse le Sutra du Lotus, jour et nuit, et que je parle du Maka Shikan matin et soir, ce lieu ressemble à la Terre pure du Pic du Vautour et ne diffère en rien du Mont Tiantai. Réponse à l'épouse du seigneur Matsuno (Minobu, le 20 juin 1279, à l'épouse du seigneur Matsuno)

Non seulement vous êtes né sous forme humaine, mais encore vous avez eu la rare bonne fortune de rencontrer le bouddhisme. De plus, de tous les enseignements du Bouddha, vous avez découvert le daimoku (titre) du Sutra du Lotus et en êtes devenu le pratiquant. C'est à coup sûr des dizaines de milliards de bouddha que vous avez dû servir au cours de vos existences passées ! Lettre à Jakunichi-bo (Minobu, 16 septembre 1279, à Jakunichi-bo Nikke)

Lorsque, d'abord seul, moi, Nichiren, j'ai commencé à réciter daimoku, ceux qui m'ont vu, rencontré ou entendu se sont bouché les oreilles, m'ont lancé des regards furieux, ont pincé les lèvres, serré les poings et grincé des dents. Même mes parents, frères, maîtres et amis sont devenus mes ennemis. Puis, l'intendant et le seigneur du manoir [Tojo Kagenobu] de la région où je vivais se sont retournés contre moi. Plus tard, la province tout entière s'en est émue, et tout le peuple a commencé à s'alarmer. Dans le même temps, certains ont commencé à réciter Namu Myoho Renge Kyo, soit pour m'imiter, soit pour me ridiculiser, tantôt en donnant l'apparence de la foi, tantôt en voulant me dénigrer. Maintenant, une personne sur dix au Japon récite exclusivement Namu Myoho Renge Kyo. Parmi les neuf autres, certaines récitent à la fois le daimoku et le nom du bouddha Amida, d'autres pratiquent alternativement l'une ou l'autre de ces invocations, et d'autres encore récitent exclusivement le Nembutsu.
Lettre au nyudo Nakaoki (Minobu, le 30 novembre 1279 au nyudo Nakaoki et à son épouse)

Mais, même sans jamais s'opposer soi-même au Sutra du Lotus tout au long d'une vie, on peut appartenir à une famille dont les membres s'opposent au Dharma. On aura beau alors le pratiquer sans cesse, jour et nuit, le fait d'être né dans une famille s'opposant au Dharma conduit inévitablement à renaître dans l'enfer avici.
Lettre à Akimoto (Minobu, le 27 janvier 1280, adressé à Akimoto)

Vous dites : "J'ai récité une fois le Sutra du Lotus dans sa totalité, trente fois les chapitres Hoben* (II)) et Jigage, trois cents fois le Jigage et cinquante mille fois le daimoku, Namu Myoho Renge Kyo." Et vous ajoutez : "Je me souviens avec reconnaissance du voyage de mille lieues, à travers montagnes et rivières, que moi, votre disciple, j'ai effectué pour recevoir de vous le daimoku du Dharma Merveilleux, et comment moins de trente jours plus tard la vie de mon père est arrivée à son terme." [...] En Inde, le Sutra du Lotus, enseignement du Véhicule unique, était assez volumineux pour emplir une ville entière d'une longueur et d'une largeur d'un yojana. Mais la version qui en a été introduite au Japon ne comporte que huit volumes. Par le passé, nombreux sont ceux qui, priant pour obtenir des bienfaits en cette vie-ci ou pour renaître dans de bonnes conditions dans la vie suivante, ont vu leurs vœux réalisés en récitant soit l'ensemble des huit volumes, soit un seul volume, soit les chapitres Hoben* (II) et Juryo* (XVI), ou simplement le Jigage. Je n'en dirai pas plus pour l'instant. Vous dites dans votre lettre que vous avez récité Namu Myoho Renge Kyo cinquante mille fois. Je me suis demandé si d'autres personnes l'avaient fait avant vous mais elles sont probablement très rares. Certains ont peut-être obtenu des bienfaits en récitant daimoku une fois ou deux, mais je n'ai encore jamais entendu parler de personne qui l'ait récité cinquante mille fois. Lorsqu'il s'agit du Sutra du Lotus, on peut aussi bien réciter tous les jours les vingt-huit chapitres en huit volumes qui composent la totalité du Sutra ; ou n'en réciter qu'un seul volume, un seul chapitre, un seul verset, un seul passage ou même un seul mot ; il est encore possible de réciter le Titre, Namu Myoho Renge Kyo, une seule fois par jour, ou une fois seulement dans une vie ; ou de l'entendre réciter une seule fois dans sa vie et d'en éprouver de la joie ; ou même d'avoir plaisir à entendre la voix d'une personne qui s'est réjouie de l'entendre, et cela jusqu'à la cinquantième personne depuis la première à avoir récité daimoku. [...] Quant au Sutra du Lotus, les mérites et les bienfaits de ses huit volumes et vingt-huit chapitres sont tous contenus dans les cinq caractères de son titre. C'est comparable au merveilleux joyau exauçant tous les vœux, capable de dispenser dix mille trésors. Ou bien l'équivalent du principe "un seul grain de poussière contient trois mille mondes". [...] La totalité des bienfaits représentés par les huit volumes et les vingt-huit chapitres du Sutra du Lotus sont contenus dans ces cinq caractères. C'est précisément pour cela que le bodhisattva Manjushri, les récita. [...] tous ces sutras sont les serviteurs et les seconds du seul caractère Kyo (sutra) de Myoho Renge Kyo. [...] Proclamons ouvertement et clairement les mérites de Myoho Renge Kyo ! Comme le poison se change en élixir (hendoku iyaku), les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo transforment le mal en bien. La Source des Joyaux est appelée ainsi parce qu'en elle, les cailloux se transforment en pierres précieuses. De même, ces cinq caractères peuvent changer un simple mortel en bouddha. Ainsi, puisque votre défunt père a récité Namu Myoho Renge Kyo de son vivant, il a atteint la bodhéité sans changer d'apparence, comme une pierre ordinaire se change en joyau. [...] Je voudrais seulement dire que votre père aimé est comparable au roi Rinda, et vous, au bodhisattva Ashvaghosha. Les cygnes blancs représentent le Sutra du Lotus, les chevaux blancs symbolisent Nichiren, et le hennissement des chevaux blancs est le son de Namu Myoho Renge Kyo. Ainsi, de même que, lorsqu'il entendait le hennissement des chevaux blancs, le corps du roi Rinda gagnait en force et son teint en éclat, au son de votre voix récitant Namu Myoho Renge Kyo, votre père regretté se réjouit dans l'état de bouddha.
Chevaux blancs et cygnes blancs (Minobu le 14 août 1280, à la dame d'Utsubusa )

Pour le repos de votre fils défunt, j'ai récité la totalité du Sutra du Lotus une fois, plusieurs fois la partie Jigage, et des centaines ou des milliers de fois daimoku.
Le Sutra du Lotus est sans égal, parmi tous les enseignements sacrés exposés par le Bouddha de son vivant. De plus, comme l'indiquent les mots : "ne peut être compris que par des bouddhas"(réf.) seuls des bouddhas ont la capacité de le comprendre.
Réponse à la mère du seigneur d'Ueno (Minobu, octobre 1280 à la mère de Nanjo Tokimitsu)

En prenant le Bouddha Shakyamuni pour guide, vous pouvez aller le rejoindre sur la Terre pure du Pic du Vautour. Il est dit dans le Sutra : "Parmi ceux qui entendent ce Sutra, pas un seul ne manquera d'atteindre la bodhéité."(réf.) Cela veut dire que, même si une flèche en visant le sol, le manquait, même si le soleil et la lune tombaient sur la terre, même s'il n'y avait plus ni flux ni reflux de la mer, même si les fleurs ne donnaient plus de fruits en été, il serait impossible qu'une femme qui récite Namu Myoho Renge Kyo ne puisse pas retrouver son enfant aimé. Poursuivez avec assiduité votre pratique de daimoku et hâtez-vous de le vérifier.
Le don de saké clair (Minobu, le 13 janvier 1281à Ueno-ama Gozen)

Il [le Bouddha] l’a gardée secrète jusqu’au moment où il a commencé à enseigner la doctrine du Bouddha Sans commencement et à exposer ryaku gon-ken-on (fermer le proche et révéler le lointain) contenu dans le chapitre des bodhisattvas Surgis-de-Terre, puis explicité plus tard dans le chapitre Longévité de la Vie de l'Ainsi-venu. Il y est expliqué que le Bouddha a en réalité atteint la bodhéité depuis l'éternité (gohyaku jintengo*). Telle est la doctrine du Véritable objet de dévotion (Gohonzon), du Lieu d'ordination (Kaidan) et du Titre sacré (O-Daimoku) exprimé par les cinq caractères Myo Ho Ren Ge Kyo.
[...] Le Titre Sacré (O-Daimoku) est de deux sortes : le Titre Sacré des périodes du Dharma correct et du Dharma formel, et celui des Derniers jours du Dharma. Vasubundhu et Nagarjuna avaient l’habitude de réciter le Texte Sacré, mais leur récitation du mantra n’allait pas plus loin qu’une pratique personnelle ascétique. A la période du Dharma formel, Huisi, Zhiyi et les autres récitaient aussi le Titre sacré, mais cela également était simplement fait comme une pratique ascétique personnelle, et n’était pas enseigné pour le bénéfice des autres. C’était le Titre Sacré compris comme un concept à méditer.
Mais maintenant – comme nous vivons aux Derniers jours du Dharmale Titre sacré que moi, Nichiren, je récite est nettement différent de celui des périodes précédentes : c’est le Namu Myoho Renge Kyo qui comprend à la fois la pratique personnelle et pratique pour autrui (jigyo keta). Ce sont les cinq mots qui expriment le Quintuple Mystère de "myo, tai, shu, yu, kyo".
Trois grands Dharmas cachés (Minobu, le 8 avril 1281, à Ota Kingo).

Question : existe-t-il des preuves indiquant qu'il faut réciter précisément le Titre du Sutra du Lotus, de la même façon que d'autres récitent le nom d'un bouddha particulier  ? Réponse : il est dit dans le Sutra : "Le Bouddha s'adressa aux Filles-démones en leur disant : "Excellent ! Excellent ! Si vous protégez ceux qui reçoivent et gardent le nom du Sutra du Lotus vos mérites seront incommensurables"(réf.). Ce passage signifie que, lorsque les dix Filles-démones firent serment de protéger ceux qui garderaient le Titre du Sutra du Lotus, l'Honoré du monde fit leur éloge en ces termes : "Magnifique ! Magnifique ! En protégeant ceux qui reçoivent et gardent Namu Myoho Renge Kyo vous goûterez des bienfaits inestimables ! Splendides ! Véritablement extraordinaires ! " Cela indique que nous, simples mortels, en marchant aussi bien que debout, assis ou allongés, nous devrions réciter Namu Myoho Renge Kyo.
Parvenir directement à la bodhéité grâce au Sutra du Lotus Minobu, le 3e mois de xx à Myoho-ama

Voir également : Myo Ho Ren Ge Kyo

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