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Extraits de gosho sur |
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Vajrabodhi |
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Parmi ces
divers enseignements, celui de l'école Shingon est particulièrement erroné. [Ses fondateurs] Shubhakarasimha* et Vajrabodhi* ont affirmé : "Le concept d'ichinen
sanzen est le plus essentiel des principes énoncés
par Zhiyi* et le coeur même de tous les enseignements exposés par
le Bouddha Shakyamuni de son vivant. Mais indépendamment du principe
d'ichinen sanzen qui constitue la base des enseignements exotériques aussi bien qu'ésotériques,
les mudra et les mantra
dharani*,
forment la partie essentielle des enseignements bouddhiques." Partant
de là, les maîtres du Shingon ont affirmé par la suite que les sutras qui ne comportent ni mudra ni mantra
dharani* doivent être considérés comme inférieurs,
c'est-à-dire du même niveau que les enseignements non bouddhiques. Dès
l'origine, les écoles Kegon et Shingon furent toutes deux des
écoles provisoires basées sur des sutras provisoires. Mais Shubhakarasimha* et Vajrabodhi*,
qui introduisirent les enseignements ésotériques en Chine,
s'approprièrent le principe d'ichinen
sanzen de Zhiyi*,
pour en faire le coeur des enseignements de leur école, tout en
y ajoutant la pratique de mudra et
de mantra dharani* et prétendirent que leurs enseignements surpassaient ceux de Zhiyi. Comme je
l'ai souvent déjà souligné par le passé,
des maîtres comme Shubhakarasimha* et Vajrabodhi*, Bodhidharma, Huiko, Shandao et Honen, Kukai* du temple To-ji et Enchin du temple Onjo-ji, Ennin* du Mont Hiei ou Ryokan de la région de Kanto, ont probablement lu les paroles d'or,
"Maintenant, ... en rejetant sincèrement les enseignements
provisoires, [je n'enseignerai que la voie ultime]"(réf.) en les interprétant comme s'il avait été
écrit "en rejetant sincèrement l'enseignement véridique,
je n'exposerai que les enseignements
provisoires." L'école Shingon s'appuie sur les sutras Vairocana*, Kongocho* et Soshitsuji*.
On les appelle les trois sutras
de Vairocana. Ils furent introduits par les Savants-maîtres* Shubhakarasimha* et Vajrabodhi* sous le règne de l'empereur Xuan-Zong.
Ce dernier éprouvait le plus grand respect pour ces sutras, et
les considérait comme supérieurs aux enseignements des
écoles Tendai et Kegon.
A ses yeux, ils dépassaient aussi les enseignements Hosso et Sanron. Si bien que chacun,
en Chine, en vint à croire le Sutra Vairocana* supérieur
au Sutra du Lotus.
Après
la venue de Zhiyi* et de Saicho*,
de nombreux bouddhistes connurent le principe d'ichinen
sanzen grâce à l'enseignement de ces deux sages.
Parmi eux se trouvaient Jiaxiang de l'école Sanron ; plus
de cent moines des trois écoles
du Sud et des sept écoles du Nord, Fazang et Qingliang de l'école Kegon, Xuanzang et Cien de l'école Hosso ; Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra* de l'école Shingon ; et Dao-xuan de l'école Ritsu. D'abord,
tous s'opposèrent à Zhiyi*,
mais plus tard, ils acceptèrent totalement ses enseignements. Les écoles Kusha, Jojitsu, Ritsu disent : « Les explications du Bouddha sont dans les quatre Agon et dans les Préceptes, le Kegonkyo* et le Sutra du Lotus* ne sont pas des explications du Bouddha, ce sont des livres de non-bouddhistes », etc. Les patriarches de ces écoles furent Dushun, Zhiyan, Fazang, Cheng-guan (de l'école Kegon), Xuanzang, Cien (de l'école Hosso), Jizang, Daolang (de l'école Sanron), Shubhakarasimha, Vajrabodhi, Amoghavajra (de l'école Shingon), Daoxuan, Jian-zhen* (de l'école Ritsu), Tanluan, Daochuo, Shandao (de l'école Jodo), Bodhidharma, Huiko (de l'École Zen). Dans votre
lettre, vous m'interrogez aussi sur la manière de répondre
aux arguments des adeptes de l'école Shingon.
Demandez-leur d'abord sur quels textes leur Grand-maître* Kukai* s'est appuyé pour qualifier le Sutra du Lotus de "théorie
puérile", et pour dire que le Bouddha Shakyamuni était
"encore au stade de l'obscurité". S'ils vous répondent
en citant un sutra ou un autre, posez-leur la question : "Parmi
tous les bouddhas des trois phases de la vie, lequel représente le bouddha Vairocana* ? "
Et poursuivez en leur demandant : "Connaissez-vous la supercherie
utilisée par Shubhakarasimha* et Vajrabodhi*? " Les prêtres du Shingon rapportent tous que les trois Maîtres
du Tripitaka (sanzo), nommés Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra*,
sont les cinquièmes ou sixièmes propagateurs de l’enseignement
de Vairocana et qu’ils
sont les précurseurs de l’enseignement promettant la bodhéité
sans changer d'apparence (sokushin jobutsu). Ils sont cependant, à
mes yeux, les instigateurs du vol d'enseignement ainsi que les auteurs
de ce vol. Voyant l'école Tiantai attaquée par l'école Hosso,
il se fit le champion du Sutra
Kegon* que Zhiyi* avait précédemment réfuté et relégué
à une place inférieure, et déclara que, parmi les
enseignements exposés par Shakyamuni de son vivant, la première
place revenait au Sutra
Kegon*,
la deuxième, au Sutra du Lotus, et la troisième
au Sutra du Nirvana.
Sous le règne de Xuanzhong,
le quatrième successeur de Tang
Taizhong, dans la quatrième année de l'ère
Kai-yuan (716), le Savant-maître* Shubhakarasimha* arriva en Chine venant d'un pays de l'ouest, l'Inde, et dans la huitième
année de la même ère (720), les Savants-maîtres* Vajrabodhi* et Amoghavajra* vinrent eux aussi d'Inde en Chine. Ils apportèrent avec eux les
sutras Vairocana*, Kongocho* et Soshitsuji*,
et fondèrent l'école Shingon.
Cette école divise les enseignements bouddhiques en deux catégories
: les enseignements exotériques de Shakyamuni, exposés
dans les sutras Kegon*,
dans le Sutra du Lotus et dans divers autres sutras, et les
enseignements ésotériques de Vairocana,
exposés dans le Sutra Vairocana* et divers
autres sutras. Le Sutra du Lotus est le plus élevé
des enseignements exotériques. Durant
le même règne, le Maître
du tripitaka Vajrabodhi* fit le voyage d'Inde en Chine. Il pria également pour la pluie
et dans les sept jours, une forte pluie se mit à tomber, si bien
que les gens se réjouirent comme précédemment.
Mais lorsqu'un grand vent d'une force sans précédent s'éleva,
le souverain conclut que le Shingon était une doctrine mauvaise et dangereuse, et fut bien près
de renvoyer Vajrabodhi en Inde. Ce dernier, cependant,
formula toutes sortes d'excuses et parvint à rester. J'ai étudié
de manière approfondie les sutras Vairocana*, Kongocho*, Soshitsuji* et autres sur lesquels s'appuie l'école Shingon,
mais je n'ai rien trouvé dans ces écrits qui justifie l'affirmation
qu'ils sont supérieurs au Sutra du Lotus. Cette affirmation
ne fait que reprendre la conception erronée défendue par Shubhakarasimha*, Vajrabodhi*, Amoghavajra*, Kukai*, Ennin*, Enchin et d'autres. Maintenant,
plus que jamais, je comprends que la Véritable intention des bouddhas
Shakyamuni et Vairocana* était
de placer le Sutra du Lotus au-dessus de tous les autres sutras.
Quand Kukai*,
fondateur de l'école Shingon au Japon, ainsi que Ennin* et Enchin, se rendirent en Chine
[sous la dynastie Tang], Huiguo et Faxian leur léguèrent
les principes erronés d'abord défendus par Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra*. Puis les moines Jizang et Seng-quan incitèrent habilement les croyants du Sutra du Lotus à retomber dans les sutras Hannya*. Xuan-zang et Cien les conduisirent vers le Sutra
Jimmitsu*,
tandis que Shubhakarasimha*, Vajrabodhi*, Amoghavajra*, Kukai*, Ennin* et Enchin les abusèrent
en leur faisant suivre le Sutra Vairocana*. Bodhidharma et Huiko les firent s'égarer
dans l'enseignement du Zen, tandis
que Shandao et Honen les incitèrent à croire au Sutra
Kammuryoju. Dans chaque cas, le Démon
du sixième Ciel avait pris possession de ces éminents
bouddhistes, afin de tromper les croyants. Parce que
les fondateurs des diverses écoles lurent et enseignèrent
le Sutra du Lotus, leurs disciples respectifs pensèrent
tous que leur propre maître avait saisi le coeur du Sutra
du Lotus. Toutefois, si nous y regardons de plus près, nous
voyons que le Grand-maître* Cien lut le Sutra du Lotus tout en faisant ses maîtres du Sutra Jimmitsu* et du Yuishiki Ron,
de même que le Grand-maître* Jizang lut aussi le Sutra du Lotus avec pour maîtres les sutras Hannya* et le Chu Ron*. Des hommes
comme Dushun et Fa-zang ont lu le Sutra du Lotus en se fondant sur le Sutra
Kegon* et le Jujubibasha Ron. Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra* ont lu le Sutra du Lotus en prenant le Sutra Vairocana* pour
base. Cependant,
quelque deux cents ans ou plus après l'époque de Zhiyi* Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra* ont fondé l'école que l'on appelle Shingon en s'appuyant sur le Sutra Vairocana*. Et
bien que ce principe n'apparaisse nulle part dans le Sutra Vairocana*, ils
volèrent le principe d'ichinen
sanzen dans le Sutra du Lotus, et les commentaires
qu'en avait fait Zhiyi*,
pour en faire le coeur de l'école Shingon.
De plus ils prétendirent que ce principe était originaire
d'Inde, et ainsi ils abusèrent les lettrés de Chine et
du Japon des époques ultérieures. Ignorant la vérité
en la matière, tous acceptent et croient les affirmations de
l'école Shingon.
Cela dure maintenant depuis plus de cinq cents ans. Il y a des hommes tels
que Dushun, Zhiyan, Fa-zang et Cheng-guan de l'école Kegon ; Xuanzang, Cien, Zhizhou et Enchin de l'école Hosso; Xinghuang [Falang] et Jizang de l'école Sanron ; Shubhakarasimha*, Vajrabodhi*, Amoghavajra*, Kukai*, Ennin* et Enchin de l'école Shingon ; Bodhidharma, Huiko et Huineng de l'école Zen ; et Daochuo, Shandao, Huiguan et Genku [Honen] de l'école Jodo. En s'appuyant sur les sutras
et les traités de son école respective, chacun de ces
maîtres proclame : "Notre école a compris les
multiples sutras, notre école a saisi le sens le plus profond
des enseignements du Bouddha." Mais d'où
vient que des maîtres de l'école Tendai rejettent ce principe qui établit que "plus un enseignement
est élevé, plus faible est le niveau [des personnes qu'il
peut sauver] et lui préfèrent les interprétations
du supérieur des moines Genshin* ? Vous pourrez étudier plus tard les doctrines de Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra*,
de Ennin* et de Enchin. Mais cette question-là
est de la plus grande importance, il n'y en a pas de plus essentielle
au monde. Ceux qui ont l'esprit de recherche devraient écouter
ce que je dis. Après quoi, ils pourront rejeter les principes
qui leur sembleront erronés. Pour ce qui est du Sutra Vairocana*, Shubhakarasimha*, Amoghavajra* et Vajrabodhi* ont déclaré que, sur le plan des principes, le Sutra Vairocana* et le Sutra du Lotus étaient
identiques, mais que, par rapport aux mudra et aux mantra dharani*,
le Sutra du Lotus est inférieur. Par contre, les moines
chinois Liangxu, Guanxiu et Weijuan ont déclaré
que le Sutra Vairocana* ne pouvait
pas soutenir la comparaison avec le Sutra
Kegon*,
le Sutra du Lotus ou le Sutra
du Nirvana, mais n'était qu'un sutra entrant dans la catégorie Hodo. J'aimerais
préciser encore certains points concernant mon enseignement mais
cette lettre est déjà trop longue. Je vous ai déjà
écrit sur le Zen, le Nembutsu et le Ritsu. Mais [parmi les nombreuses
branches du bouddhisme] Shingon est précisément l'école qui a conduit la Chine
à sa perte et qui causera la ruine de ce pays [le Japon]. Non
seulement les six moines - Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra* [en Chine], Kukai*, Ennin* et Enchin [au Japon] - se sont
trompés sur la supériorité relative entre les trois
sutras Dainichi et le Sutra du Lotus, mais les trois premiers
ont fabriqué de faux objets de vénération (note) représentant les deux Mondes,
en faisant croire aux gens que ces mandala avaient leur origine en Inde. Ayant ainsi été trompés,
les trois derniers de ces moines étudièrent ces principes
[du Shingon], les introduisirent
au Japon et les répandirent partout dans le pays, parmi les gouvernants
aussi bien que parmi les gens du peuple. On dit que Maître Huiguo était le moine de la septième
génération après le bouddha Vairocana*(note).
Bien que les moines aient changé, les enseignements du Shingon ont été transmis de génération en génération
comme on verse de l’eau d’un récipient dans une autre.
Bien que le récipient soit différent, l’eau qui a
été transmise de Vairocana* à Vajrasattva, Nagabodhi, Vajrabodhi*, Amoghavajra*,
Maître Huiguo et à Kukai* est la même. Peut-être Ennin* et Enchin se sont-ils laissé
tromper par les commentaires de Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra* ? Tous deux semblent avoir été des personnes respectables
et sages, mais ils avaient tendance à mépriser le proche
pour honorer le lointain. Ils ont été ensorcelés
par le fait que trois sutras du
Shingon contiennent des mudra et des mantra dharani*,
et ont totalement perdu de vue la voie primordiale de l'atteinte de
la bodhéité sans changer d'apparence. Par la suite,
sous le règne de l'empereur Xuanzong,
les trois maîtres du Tripitaka Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra* vinrent d'Inde en Chine, apportant avec eux les sutras Vairocana*, Kongocho* et Soshitsuji*.
Par leur personnalité aussi bien que par leurs théories,
ces trois hommes étaient très loin de soutenir la comparaison
avec les maîtres bouddhistes qui les avaient précédé
en Chine. De plus, parce qu'ils introduisaient la pratique de mudra et de mantra dharani* jusqu'alors inconnus, on pensa que le véritable bouddhisme était
resté ignoré en Chine avant leur arrivée. Ces trois
maîtres déclarèrent que l'école Tiantai était supérieure aux écoles Kegon, Hosso et Sanron,
mais que ses principes étaient incomparablement moins élevés
que ceux des sutras du Shingon. |
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