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Extraits de gosho sur |
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En entendant cela, rougissant de colère le visiteur répondit : "L'empereur Ming de la dynastie
des Han postérieurs,
ayant saisi le sens du rêve où lui était apparu
un homme doré, fit bon accueil aux enseignements du bouddhisme
amenés de Chine par des missionnaires montant des chevaux blancs (note).
Après avoir puni Mononobe
no Moriya pour son opposition au bouddhisme, le prince Shotoku entreprit de construire des temples et des pagodes au Japon. Depuis
cette époque, du souverain suprême aux masses innombrables,
tous ont vénéré les statues du Bouddha et ont attentivement
étudié les écrits bouddhiques. Il en a résulté
que dans les monastères du Mont Hiei et de Nara, la capitale
du Sud, dans les grands temples Onjo-ji et To-ji, dans tout le pays à
l'intérieur des quatre mers, dans les cinq provinces autour de
la capitale (note) et dans les sept marches,
les écrits bouddhiques ont été classés,
comme des étoiles dans le ciel, et le pays s'est couvert d'une
nuée de temples. C'est pourquoi j'ai fait
appel au Sutra du Lotus, à Shakyamuni, à Taho et à tous les bouddhas de l'univers, ainsi qu'à la déesse
du Soleil, à Hachiman et aux autres divinités majeures ou mineures. J'étais certain que ma requête serait
entendue et que le résultat apparaîtrait. J'étais
convaincu qu'ils ne resteraient jamais sourds aux prières de
Nichiren, et les exauceraient aussi naturellement que l'on soigne une
plaie ou que l'on soulage une démangeaison. Et en effet, le seigneur
retrouva la santé. Par gratitude, il m'offrit une statue du Bouddha
qu'on avait trouvée dans la mer en pêchant du poisson.
Il le fit parce que sa maladie était enfin guérie, et
que cette guérison était due aux Jurasetsu.
Les bienfaits de son offrande rejailliront sur vous et sur votre femme. Après
quoi, pendant les mille ans de l'époque
du Dharma correct, ces divers sutras se répandirent à
travers les cinq régions de
l'Inde mais ne parvinrent pas jusqu'en Chine. Ce fut seulement dans
la quinzième année de l'époque
du Dharma formel, seulement 1015 ans après la mort du Bouddha,
que des statues et des sutras bouddhiques furent introduits en Chine. J’ai entendu dire que vous venez d’installer une statue du Bouddha Shakyamuni. Vous avez créé cette image du Bouddha qui n’avait jamais apparu au cours des innombrables kalpas d’un temps sans commencement, en vous conformant au principe d’ichinen sanzen (une pensée – 3000 mondes) contenu dans votre cœur. Je forme le souhait d’être rapidement en mesure de venir pour lui rende hommage. Le Bouddha Shakyamuni
est le père et la mère de tous les êtres
humains de ce monde Saha.
Il convient de respecter d'abord ses propres père et mère,
et ensuite seulement de manifester un respect semblable aux parents
des autres. [Dans les temps anciens, en Chine, ] nous avons l'exemple
de (Zhou Wu wang, qui fit sculpter,
à l'image de son propre père, une statue en bois qu'il
plaça sur un char et désigna comme le général
qui conduirait ses troupes à la bataille. En agissant ainsi,
il s'acquit la protection du ciel et remporta la victoire contre Shang
Zhou wang. De même, le Duc
de Pei, une fois devenu le premier empereur de la dynastie Han*,
continua à respecter profondément son père*, le sire
vénérable. Le roi Zhou
Wu, fit graver sur bois un portrait de son père (note),
le gouverneur des Marches de l'Ouest, et Ding Lan fit sculpter une statue de sa mère*. Tous sont des modèles
de piété filiale. Il y eut
par le passé, un mauvais souverain en Chine qui s'appelait l'empereur Hui-zong. Sous l'influence de
prêtres taoïstes, il détruisit les statues du Bouddha
et les sutras et contraignit tous les moines et toutes les nonnes à
reprendre la vie séculière jusqu'à ce qu'il ne
reste plus un seul religieux. Parmi les moines il s'en trouva un, du
nom de Fadao, qui refusa de se
laisser intimider par l'édit impérial. Cela lui valut
d'avoir le visage marqué au fer rouge et d'être exilé
au sud du fleuve Yangzi. Certains érudits de l'école de Zhiyi* furent simplement heureux que d'autres écoles exposent les mêmes
doctrines qu'eux, tandis que d'autres vantèrent le bouddhisme
venu de loin [d'Inde] et dénigrèrent celui qui était
proche d'eux [en Chine], ou bien encore rejetèrent leurs doctrines
anciennes pour en adopter de nouvelles. Ces érudits succombèrent
à leur nature démoniaque et à leur ignorance. Toutefois,
sans ichinen
sanzen, graine de la bodhéité, les êtres
sensitifs ne peuvent pas atteindre la bodhéité, et
toute statue ou image prise comme objet
de culte est vénérée en vain. Même quand Jakusho et d'autres moines quittèrent le Japon en emmenant quelques sutras
en Chine, ils ne trouvèrent là-bas personne à qui
les enseigner. Leurs efforts furent aussi vains que s'ils avaient tenté
d'enseigner le bouddhisme à des statues de bois ou de pierre portant
la robe de moine et la sébile. Je vous
prie de transmettre ceci à Ben Dono : ce que j’ai besoin
d’écrire est un peu compliqué, mais je serai bref.
La conférence de daishi-ko devrait être tenue. Je vous ai envoyé
la statue du Grand-maître du
Dharma. Le 30e souverain
était l’empereur Kimmei,
le fils aîné du 27e empereur
Keitai. Il régna 32 ans, et en 552 (le 30e jour du 10e mois
durant sa 30e année de règne), le roi Song-myong de Paekche offrit à l’empereur du Japon une statue en cuivre doré
représentant le Bouddha Shakyamuni, perçu aujourd’hui
par tout le peuple japonais, de l’empereur jusqu’aux petites
gens, comme le Bouddha de la Vie Éternelle (Amida).
La lettre d'introduction du roi de Paekche spécifiait : "Moi, sujet de Votre Altesse Impériale,
ai ouïe dire que le bouddhisme est le meilleur de tous les enseignements
et le plus élevé de tous les chemins en ce monde. Pour que
Votre Altesse Impériale puisse le pratiquer, je vous offre avec
tout mon respect cette statue, ces écrits et ces moines bouddhistes,
par l'intermédiaire de mon émissaire. Je prie pour que Votre
Altesse Impériale aie la foi en ce bouddhisme et le pratique." Le Bouddha ne manifesta pas la moindre rancune, même envers de
tels ennemis. Comment, alors, pourrait-il abandonner une personne ayant
cru en son enseignement, ne serait-ce qu'une fois ? Telle était
la grandeur du Bouddha. On le représenta par des statues de bois
ou des peintures, et son image alla partout, comme la statue sculptée
en bois par le roi Udayana, ou servit à enseigner les divers
sutras, comme la peinture faite par Matanga. Quatre
cents ans environ après le commencement de l'époque du
Dharma formel, les sutras bouddhiques arrivèrent au Japon, en
provenance du royaume de Paekche,
ainsi qu'une statue en bois du Bouddha Shakyamuni, apportés par
des moines et des nonnes. Cela correspond en Chine à la fin de
la dynastie des Han postérieurs et au début de la dynastie
Chen, époque
où, au Japon, régnait l'empereur Kimmei,
trentième souverain depuis l'empereur Jimmu. Il est
dit dans le Sutra du Lotus que le Bouddha portera sur ses épaules
ou sur son dos les hommes et les femmes dont la croyance en ce Sutra
est forte. Quand le Savant-maître* Kumarayana voyageait [vers
Kucha], la nuit, une statue de Shakyamuni en bois le portait sur son
dos. Au moment où j'allais être décapité,
l'Honoré du monde [le Bouddha Shakyamuni] a mis sa tête
à la place de la mienne. Ce qui se produisit par le passé
se produit de même à présent. Puisque vous êtes
tous des disciples de Nichiren, comment pourriez-vous manquer d'atteindre
la bodhéité ? J'ai formulé par écrit un engagement solennel : "Si les deux temples, Kiyosumi [Seicho-ji] et Futama tombent aux
mains de Tojo, je rejetterai le Sutra du Lotus ! "
Puis, j'ai fixé [cette promesse] à la main de l'objet
de culte [statue de Shakyamuni] et j'ai prié. En moins d'un an,
les deux temples se sont libérés de l'emprise de Tojo. Pour ce
qui est des débuts du bouddhisme au Japon, après sept
générations de divinités célestes et
cinq générations de divinités terrestres, commencèrent
les cent règnes des souverains
humains, dont le premier fut l'empereur Jimmu.
Sous le règne du trentième souverain à partir de
Jimmu, l'empereur Kimmei, les
écrits bouddhiques furent introduits au Japon, en provenance
du royaume de Paekche, ainsi
qu'une statue de Shakyamuni, Maître
de la doctrine, apportés par des moines et des nonnes. Dans votre journal (note), vous écrivez : "J'ai fait faire une statue en bois du Bouddha Shakyamuni."
A propos de la cérémonie d'ouverture
des yeux [convenant à une telle statue], dans le Sutra
Fugen, il est dit : "Ce sutra du Mahayana est la resserre aux trésors de tous les bouddhas, l'œil
de tous les bouddhas des dix
directions dans les trois phases de la vie." Il y est dit aussi : "Ce sutra du Mahayana
est l'œil de tous les bouddhas car c'est grâce à son
enseignement qu'ils acquièrent les cinq
sortes de vision du Bouddha. Au cours du règne du trentième souverain, l'empereur Kimmei, le treizième jour
du dixième mois de la treizième année de son règne
(552), signe cyclique mizunoe-saru,
un exemplaire des écrits bouddhiques et une statue du Bouddha
Shakyamuni furent apportés au Japon en provenance de Paekche. On me conduisit dans un ermitage construit dans un champ,
derrière la demeure de Homma Rokuro Zaemon, en un lieu appelé
Tsukahara. Cette masure d'à peine deux mètres carrés
se trouvait sur un terrain vague où l'on abandonnait les cadavres,
l'équivalent de Rendaino, à Kyoto. Pas la
moindre statue de Bouddha n'était enchâssée, les
quatre murs étaient disjoints, et la toiture percée de
toutes parts. A l'ouest du Japon se trouvait ce qu'on appelait
alors la province de Paekche.
Elle était placée sous la suzeraineté de l'empereur
japonais et était gouvernée par un roi du nom de Songmyong.
Quand ce roi envoya son tribut annuel au Japon, le treizième
jour du dixième mois de la treizième année du règne
de l'empereur Kimmei [552], il
y joignit une statue en bronze doré du Bouddha Shakyamuni, plusieurs
sutras, et fit accompagner ces dons par des moines et des nonnes. L'empereur
en fut très heureux et demanda conseil à ses ministres
sur l'opportunité de vénérer le Bouddha venu des
pays de l'Ouest. Et que
dire alors des moines du Japon, qui, tous sans exception, ont reçu
la tonsure en tant que disciples du Bouddha Shakyamuni ! La robe
qu'ils portent, ils ne l'ont pas revêtue en tant que disciples
du bouddha Amida. Pourtant, on
ne trouve pas une seule salle consacrée dans leurs temples au
Bouddha Shakyamuni, pas une où la méditation du Sutra du Lotus soit pratiquée, où une image
peinte ou sculptée de Shakyamuni soit enchâssée.
Ils ne possèdent pas un seul exemplaire du Sutra du Lotus et négligent le Bouddha Shakyamuni pourtant doté des trois
vertus. Mais dans tout le pays, dans chaque district, chaque village
et chaque foyer, ils érigent plus de statues qu'il n'y a d'habitants,
à l'image du bouddha Amida qui ne possède pourtant aucune de ces trois
vertus ; et tous psalmodient le nom du bouddha Amida,
à l'exclusion de tout autre, soixante mille ou quatre-vingt
mille fois par jour. Vous pensez peut-être que ceux qui
croient en Ryoka-bo sont prospères, mais voyez plutôt ce
qu'il est advenu au clan Nagoe, qui finança la construction des
temples Zenko-ji, Choraku-ji, et d'un temple destiné à
abriter une immense statue du Bouddha ! De plus, Hojo
Tokimune est le souverain du Japon, [mais par sa conduite] il a
fait apparaître un ennemi [les Mongols] aussi redoutable que [si
le Japon avait contre lui] le monde entier. Sous le règne du trentième souverain, l'empereur Kimmei, furent envoyés au Japon de l'État de Paekche des sutras, des traités et des moines bouddhistes, ainsi qu'une statue de Shakyamuni en bronze doré. Soga no Iname était d'avis qu'il fallait vénérer cette statue. Par contre, Mononobe no Okoshi, et d'autres ministres, ainsi que les gens du peuple, se sont ligués pour s'opposer à ce qu'on rende un culte au Bouddha, disant que, s'il était vénéré, les divinités du pays, folles de colère, feraient disparaître le Japon. L'empereur ne savait toujours pas quelle décision adopter lorsque les trois calamités et les sept désastres frappèrent avec une violence sans précédent, et une grande partie de la population fut emportée par la maladie. Mononobe no Okoshi profita de cette occasion pour se plaindre auprès de l'empereur, après quoi, non seulement les moines et les nonnes furent déshonorés, mais la statue du Bouddha Shakyamuni en bronze doré fut placée sur un bûcher et détruite, et les temples furent incendiés. [A la même époque] Mononobe no Okoshi contracta une maladie et mourut, et l'empereur décéda lui aussi. Soga no Iname, qui avait adressé des prières à la statue du Bouddha, fut emporté par la maladie.
Si nous voulons savoir qui étaient ces deux personnages
dans leurs vies passées, nous découvrons que l'un, pour
avoir offert un bol de blé cuit à un pratyekabuddha,
était né par la suite sous la forme du vénérable Mahakashyapa ; et que l'autre
était une femme pauvre ayant fait don d'une pièce d'or
qu'elle possédait à un sculpteur façonnant des
images de bouddha pour qu'il la fonde dans une statue du bouddha Vipashyin ; ce qui lui valut de devenir dans une vie suivante l'épouse de Mahakashyapa. Question : L'ouvrage de Zhiyi*,
intitulé Maka Shikan décrit le pratiquant marchant autour d’une statue du Bouddha Amida comme objet de vénération lorsqu’il pratique
la deuxième des quatre méditations (shishu-sanmai, chaturdhyana).
La traduction d'Amoghavajra* du Manuel Rituel au moyen de la Sagesse et du Discernement du Sutra
du Lotus déclare : "Le Bouddha Shakyamuni et le
Bouddha Taho sont les objets de vénération."
Pourquoi rejetez vous leurs opinions et maintenez vous que le Titre du Sutra du Lotus est l’objet de vénération ? Réponse : Cela n’est absolument pas fondé sur ma réflexion
personnelle. C’est fondé sur les enseignements du Sutra
du Lotus, mentionnés plus haut, et sur l’interprétation
de Zhiyi*.
Quant au point douteux selon lequel le bouddha Amida est l’objet de vénération lorsqu'on on pratique les quatre niveaux de méditation d’après le Maka Shikan, c’est parce que le
bouddha Amida est regardé
comme l’objet de vénération seulement quand on pratique
la joza-sanmai", "la méditation
active continuelle pendant une période de 90 jours", pendant
laquelle le pratiquant marche autour de la statue du bouddha Amida en invocant son nom (nembutsu)
et en se le remémorant (jogyo-sanmai),
et "la méditation sur la réalité" (higyo-hiza-sanmai)
dans une posture non spécifiée pour une période de
temps non spécifiée. Ce sont trois des quatre niveaux de méditation concentrée (samadhi) de l’école Tendai. Au cours
des 1000 ans qui suivirent la disparition du Bouddha, pendant la période
que l'on appelle époque du Dharma
correct, le bouddhisme resta confiné en Inde et ne fut transmis
dans aucun autre pays. Mais, au terme des 1000 ans du Dharma
correct, alors que le monde était entré depuis 15
ans dans l'époque du Dharma formel,
le bouddhisme fut introduit en Chine. Trois cents ans plus tard, il
fut transmis au pays de Paekche [sur la péninsule de Corée]. Et, après être
resté 100 ans à Paekche,
1415 ans après la disparition du Bouddha, sous le règne
du 30e souverain humain, l'empereur Kimmei,
une statue en bronze doré du Bouddha Shakyamuni et la copie de
divers textes bouddhiques furent pour la première fois introduites
au Japon. Sous le règne du trentième empereur, un grand souverain nommé Kimmei le roi Songmyong de Peakche, un État au nord-ouest du Japon, envoya dans ce pays une statue en bronze doré du Bouddha Shakyamuni, un ensemble de sutra exposés par le Bouddha, et plusieurs moines chargés de les lire aux gens. Toutefois, le Bouddha était une statue, et non une personne vivante, et les sutras ne ressemblaient en rien aux écrits non bouddhiques. Les moines parlaient, mais personne ne comprenait ce qu'ils enseignaient. Leur apparence ne permettait même pas de dire s'il s'agissait d'hommes ou de femmes. Pour toutes ces raisons, les gens avaient des doutes et restaient perplexes. Les ministres de la Gauche et de la Droite se rencontrèrent en présence de l'empereur, et discutèrent de la question sous différents angles. L'opinion qui prévalut fut que le bouddhisme ne devrait pas être adopté, si bien que la statue du Bouddha fut reléguée quelque part et les moines furent emprisonnés. Un homme qui avait envie de voir le Bouddha, pris du bois pour en faire une sculpture, mais il fut incapable en la taillant de faire qu’elle lui ressemble, pas même l'une des trente-deux marques. A cette époque le grand roi Udayâna fit mander Viśvakarman, le charpentier du ciel Trâyastrimśa, ciel qui avait une statue sculptée dans le bois de santal rouge. Cette statue put rencontrer le Bouddha Originel dans le ciel de Trâyastrimśa, de par la foi profonde du roi Udayâna. Ce fut la première statue du Bouddha sculpté dans Jambudvipa. |
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