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Extraits de gosho sur |
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obscurité
fondamentale ou
ignorance primordiale ou originelle - mumyo, avidya |
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Il n'y
a pas de différence entre un bouddha et un simple mortel. Dans
l'illusion, on est simple mortel, mais, une fois éveillé,
on est bouddha. Un miroir terni brillera comme un joyau si on le polit.
Un cœur maintenant assombri par les illusions nées de l'obscurité
fondamentale de la vie est comparable à un miroir terni mais,
si on le polit, il devient immanquablement un clair miroir qui reflète
l'Éveil à la vérité immuable. (note) La production
conditionnée* et ce qui n’est pas produit de manière conditionnée
sont les deux branches du passé. Ce qui est produit de manière
conditionnée et qui n’est pas production
conditionnée* sont les deux branches* du futur. La production conditionnée* et ce qui est produit de manière conditionnée* sont les huit branches intermédiaires. Ce qui n’est ni production
conditionnée* ni produit de manière conditionnée* sont les facteurs inconditionnés.
Pour les douze heures, l’obscurité fondamentale est l’heure
de toutes les unions du passé. Les agissements sont l’heure
des actes du passé. La conscience est l’heure de l’esprit
de continuation et de parenté. Les noms et formes sont l’heure
où la vie est reçue en continuité (naissance) mais
où les quatre sortes de racines physiques ne sont pas encore apparues
et où les six entrées ne sont pas encore présentes.
Les cinq niveaux à l’intérieur
de la matrice sont premièrement kalala, deuxièmement
arbudai, troisièmement pesi, quatrièmement ghana et cinquièmement
prasakha. Lorsqu’on lit « tous les dharmas ainsi sont (shoi shoho nyoze) », cela correspond au principe de la Voie du milieu (chutai). Aussi, notre aspect, notre nature, notre substance, notre énergie, reçus en fonction de notre karma du passé, obéissant aux égarements de l’obscurité, ceux-ci s’effacent et notre cœur s’ouvre au Corps de Rétribution* (hoshin, sambhogakaya) de l’Ainsi-Venu dès ce corps. Les sutras que vous avez cités sont parfaitement clairs sur ce
point et ne laissent pas la moindre place au doute. Grâce à
la bienveillance avec laquelle vous m'avez instruit, peu à peu,
l'obscurité se dissipe de mon esprit. Attaquons-nous vite à
ces oppositions au Dharma et apportons sans retard la paix au monde,
nous assurant ainsi conditions paisibles en cette vie-ci et bonne
fortune dans la vie future. Mais il ne suffit pas que moi seul aie
foi en vos propos, il faut également corriger les autres de leurs
erreurs ! " Ceux qui
ont commis une telle offense,
pour cette raison, n'auront plus jamais la possibilité d'entendre
l'enseignement des bouddhas dans les trois
phases de la vie, et seront privés des doctrines de l'Ainsi-Venu
aussi nombreux que les grains de sable du Gange. Des personnes de ce
genre iront de l'obscurité vers une obscurité plus grande
encore. Comment pourraient-elles échapper aux douleurs et aux
souffrances de la grande citadelle de l'enfer avici ? Quelle personne dotée de bon sens ne redouterait pas la perspective
de rester, pendant d'interminables kalpas,
dans l'affliction ? Dans son ouvrage, il [Kukai] écrit : "Chacun des
véhicules enseignés proclame qu'il est le véhicule
conduisant à la bodhéité, mais, lorsqu'on les envisage
du point de vue d'un stade plus avancé (note),
tous ne semblent plus que théories puériles." Il définit
également le Sutra du Lotus comme un ouvrage composé
de "mots sauvages et de phrases fleuries", et dénigre le Bouddha Shakyamuni en le disant égaré au stade de l'obscurité. Le troisième
est la double qualité de 1'être et du non-être, mystère
énoncé par Zhuang-Zi (note). On appelle mystère ce qui reste
obscur. Certains affirment que, si l'on s'interroge sur ce qui existait
avant l'apparition de nos ancêtres, on découvre que la vie
est née d'une force primordiale appelée tai-chi, tandis que d'autres déclarent
que la gloire et l'obscurité, la joie et la peine, le vrai et le
faux, le gain et la perte, sont inhérent à la Nature (note). C'est grâce
au Sutra du Lotus que les bouddhas sont parvenus à la
bodhéité. Et ne pas enseigner ce sutra aux autres, c'est
commettre la faute de détruire la graine qui leur permettrait de
devenir bouddha. C'est pourquoi le Bouddha Shakyamuni apparut en ce monde
Saha et entreprit de l'enseigner. Mais le Démon
du sixième Ciel, manifestation de l'obscurité
fondamentale, s'est emparé de nombreuses personnes, les poussant
à haïr le Bouddha et à s'opposer à son enseignement. Le principe mystique de la nature essentielle de tous les phénomènes
possède deux aspects, impur et pur. Lorsque l'aspect impur est
en jeu, c'est l'obscurité [ou monde de l'illusion] ; lorsque l'aspect pur est en jeu, c'est l'Éveil.
L'Éveil est la caractéristique de l'état de bouddha.
L'obscurité est l'apanage des simples mortels, dans les neuf états. Dans votre
lettre, vous m'interrogez aussi sur la manière de répondre
aux arguments des adeptes de l'école Shingon.
Demandez-leur d'abord sur quels textes leur Grand-maître* Kukai* s'est appuyé pour qualifier le Sutra du Lotus de "théorie
puérile", et pour dire que le Bouddha Shakyamuni était
"encore au stade de l'obscurité". S'ils vous répondent
en citant un sutra ou un autre, posez-leur la question : "Parmi
tous les bouddhas des trois phases de la vie, lequel représente le bouddha Vairocana* ? "
Et poursuivez en leur demandant : "Connaissez-vous la supercherie
utilisée par Shubhakarasimha* et Vajrabodhi* ? "
Expliquez-leur ensuite de quelle manière Shubhakarasimha* trompa le moine Yixing et lui
fit écrire un commentaire du Sutra Vairocana* (note). Ensuite,
on désigne du nom de bodhisattva des personnes comme Manjushri et Maitreya. Ces grands bodhisattvas
sont encore infiniment plus remarquables que les pratyekabuddhas.
Un bouddha est un être totalement libéré des quarante-deux
étapes de l'obscurité
fondamentale, parvenu au niveau de l'Éveil
parfait (myogaku) ; il est comparable à la pleine lune dans la nuit du quinzième
jour du huitième mois. Les bodhisattvas ont dissipé quarante
et une sortes d'illusions liées à l'obscurité fondamentale,
parvenant ainsi au sommet de tokaku, l'Éveil presque parfait, l'avant-dernière
étape ; ils sont comparables à la lune qui brille dans
la nuit du quatorzième jour du huitième mois. Le cinquième volume
du Maka Shikan
indique : "Par exemple, même celui qui est dégoûté
du monde se complait dans un véhicule vulgaire et s’accroche
aux branches et aux feuilles. Le chien s’habitue au serviteur,
on respecte un babouin comme si c’était Taishaku,
on vénère un caillou pensant que c’est un joyau.
Comment de tels hommes, plongés dans l’obscurité peuvent-ils enseigner la voie" ? C’est la même
chose. Quelle tristesse que les savants-maîtres* du Kegon, du Shingon,
du Hosso, perdent leur temps en
vain et s’écartent de la doctrine de l’Éveil dès
ce corps. Quand le bodhisattva Jogyo sortit
de terre, d'autres bodhisattvas comme Maitreya, Manjushri, Kanzeon et Yakuo, bien que libérés
des premiers quarante et unième et quarante-deuxième niveaux
d'ignorance, n'avaient pas totalement éliminé le niveau
le plus profond, celui de l'obscurité
fondamentale. Par conséquent on pourrait les qualifier d'ignorants
qui ne comprirent pas que le bodhisattva Jogyo était apparu pour propager largement Namu
Myoho Renge Kyo, principe caché entre les lignes du chapitre Juryo* (XVI), à l'époque des Derniers
jours du Dharma. Le démon
de l'obscurité fondamentale peut même pénétrer la vie d'un bodhisattva qui
a atteint le stade le plus élevé de la pratique, et
l'empêcher d'atteindre le bienfait ultime du Sutra du Lotus - la bodhéité elle-même. Ainsi, il peut facilement faire obstacle à
toute autre étape moins élevée de la pratique. Si la terre tremble, c'est parce que les six
organes des sens des êtres humains sont perturbés.
Par conséquent, l'intensité des six sortes de tremblements
de terre dépend du degré de perturbation des six organes
des sens. Les sutras antérieurs au Sutra du Lotus semblaient éliminer les troubles [liés
aux six organes des sens] des simples mortels, mais en réalité,
il n'en était rien. Par contre, le Sutra du Lotus dissipe
l'obscurité fondamentale.
C'est pourquoi la terre tremble avec violence. De plus, dans les Derniers
jours du Dharma,
les personnes mauvaises sont beaucoup plus nombreuses que du vivant
du Bouddha. C'est pour cette raison que, dans les Derniers
jours du Dharma,
le Bouddha prédit l'apparition de présages beaucoup plus
grands qu'à son époque. Je répondrai en disant : "Si ce
n'est pas Nichiren, qui d'autre désignerez-vous comme le Pratiquant
du Sutra du Lotus ? Honen,
qui a encouragé le peuple à abandonner ce Sutra ? Kukai*,
qui a accusé Shakyamuni d'être encore dans l'obscurité ? Shubhakarasimha* ou Ennin*,
qui ont tous deux professé que le Sutra
Vairocana* et le Sutra
du Lotus sont égaux en théorie, mais que le Sutra
Vairocana* est supérieur
du point de vue de la pratique ? Les appelleriez-vous des Pratiquants
du Sutra du Lotus ? "Or
le Grand-maître* Kukai*,
fondateur de l'école Shingon au Japon, a déclaré : "Le Sutra du Lotus,
lorsqu'on le compare aux sutras Kegon* et Vairocana*, non
seulement constitue une voie différente, mais n'est que théorie
puérile, et le bouddha qui l'a exposé réside encore
dans le domaine de l'obscurité." Il a aussi affirmé
: "Le Grand-maître* Zhiyi*,
de l'école Hokke, et
d'autres n'ont eu de cesse de voler le ghee."
Le Grand-maître* Cien,
fondateur de l'école Hosso,
a déclaré : "Le Sutra du Lotus n'est qu'un
moyen tandis que le Sutra
Jimmitsu* est véridique ; les êtres
sensitifs, qui, par nature, ne sont pas prédestinés
à l'illumination, ne pourront jamais, de toute éternité,
atteindre la bodhéité (voir Hosso
shu)." Par contre, le principe central de l'école Hokke est celui d'ichinen
sanzen qui révèle que le bien et le mal restent inhérents
à la vie de tous, y compris de ceux qui sont parvenus à
l'étape la plus élevé,
celui de l'Éveil parfait sans supérieur [myogaku]. La nature fondamentale de la bodhéité se manifeste sous la forme de divinités bouddhiques telles que Bonten et Taishaku,
l'obscurité fondamentale se manifeste sous la forme du Démon
du sixième Ciel. Les divinités bienveillantes haïssent
les malfaiteurs, et les démons haïssent les personnes qui
font le bien. Parce que nous sommes entrés dans l'époque
des Derniers jours du Dharma,
il est normal que les démons soient aussi nombreux dans le pays
que les tuiles et les pierres, les herbes et les arbres. Et parce que
les sages et les personnes vertueuses sont rares en ce monde, les divinités
bienveillantes sont rares aussi. Le Sutra enseigne que les femmes, les hommes mauvais, et ceux qui appartiennent
aux mondes de l'animalité et de l'enfer - en fait, tous les êtres
des dix mondes-états - peuvent atteindre la bodhéité. On peut mieux appréhender
cela en se rappelant que le feu peut jaillir d'une pierre ramassée
au fond d'une rivière et qu'une bougie peut faire surgir la lumière
dans un endroit plongé dans l'obscurité depuis des milliards
d'années. Si même les phénomènes les plus
ordinaires de ce monde sont si merveilleux, combien plus merveilleux
encore est le pouvoir du Dharma mystique. Le nom de
toute chose est important. C'est pourquoi le Grand-maître* Zhiyi* plaçait la "désignation" en tête des cinq
principes majeurs. M'être moi-même donné le nom
de Nichiren (Soleil-Lotus) signifie que j'ai atteint l'Éveil par moi-même. Cela peut sembler prétentieux, mais j'ai
de bonnes raisons de parler ainsi. On lit dans le Sutra : "Semblable
à la lumière du soleil et de la lune qui vient percer
les ténèbres, cette personne pratiquera au sein du peuple,
dissipant l'obscurité où l'humanité tout entière
se trouve plongée."(réf.) Réfléchissez bien au sens de cette phrase. Les mots "Cette
personne pratiquera au sein du peuple", signifient que les cinq
cents premières années des Derniers
jours du Dharma verront apparaître le bodhisattva Jogyo qui viendra illuminer l'obscurité
de l'ignorance humaine et des désirs
terrestres avec la torche de Namu Myoho Renge Kyo. Les efforts de
Nichiren pour convertir tous les Japonais au Sutra du Lotus sont l'oeuvre du bodhisattva Jogyo.
Je poursuis mes efforts sans répit et ne me relâche jamais,
même ici dans cette montagne. On lit dans le chapitre Jinriki* (XXI) : "Comme la lumière
du soleil et de la lune dissipe l'obscurité, cette personne,
en oeuvrant dans le monde, délivrera tous les êtres de
l'obscurité." Par exemple,
au début, l’œuf d’un oiseau est liquide. Sans
que personne n’intervienne, voilà qu’apparaît
un bec, voilà des yeux et, enfin, il peut s’envoler dans
le ciel. Nous-mêmes sommes des œufs, plongés dans l’obscurité et dotés de corps vils. Cependant, couvés par notre mère,
la récitation de Namu Myohorengekyo, le bec des trente-deux
traits apparaît et les plumes des quatre-vingt marques distinctives
poussent, nous permettant alors de voler dans le ciel de l'aspect
de la pure ainsité. A ce sujet, le Sutra
du Nirvana énonce : “L’ensemble des êtres
demeure dans l’œuf de l’obscurité et est dénué du bec de la sagesse. L’Éveillé,
comme la mère revenant au nid de
la cohabitation et des naissances délimitées, brise
en le frappant l’œuf de l’obscurité, permettant
ainsi à tous les êtres de quitter le nid et de s’envoler
dans le ciel de l’ainsité de la nature du Dharma”. Aucune autre doctrine ne surpasse cet enseignement [du Sutra du
Lotus], grande lanterne qui illumine la longue nuit des souffrances
de la vie et de la mort, épée
acérée qui tranche la racine de l'obscurité
fondamentale inhérente à la vie. Les enseignements
des écoles Shingon et Kegon entrent dans la catégorie
de zuitai. Ils sont par conséquent
faciles à croire et faciles à comprendre puisque le Bouddha
les exposa en tenant compte des capacités ou des désirs
des personnes dans les neuf états,
tout comme un père sage instruirait son enfant ignorant [de la
manière la mieux adaptée à ses facultés
de compréhension]. D'autres sages,
toutefois, comme le Grand-maître* Kukai*,
le Grand-maître* Ennin* et le Grand-maître* Enchin,
en prétendant fonder leurs arguments sur des enseignements venus
de Chine ou d'Inde, entreprirent de reléguer le Sutra du
Lotus au deuxième ou troisième rang parmi les sutras,
le qualifiant de "théorie puérile", (réf.) ou prétendant qu'il n'était pas encore sorti du "domaine
de l'obscurité". A la place du Sutra du Lotus,
ils donnèrent la position suprême aux trois
sutras du Shingon. La lune du rayonnement serein de tous les bouddhas déverse
ses rayons de bienfaits sur tous les êtres et illumine l'obscurité des neuf mondes mais sa lumière
ne peut pas se réfléchir dans l'eau sale et boueuse des icchantika qui calomnient
le Dharma correct. Il y a aussi derrière chez moi des montagnes escarpées qui s’élèvent des profondeurs et, les fruits à la cime des arbres permettraient d’embaumer le Véhicule Unique. Sous les branches les cigales chantent avec un son rauque. En face de ma demeure, s’écoulent des eaux tumultueuses. La lune représente la nature du véritable aspect de toutes choses aériennes qui flottent dans un ciel dégagé de l'obscurité et de l'ignorance profonde, car il n'y a pas de nuages dans le ciel du Dharma. Dans ce cadre paisible, à l'intérieur de ma hutte, nous passons toute la journée à discuter du Dharma du Sutra merveilleux du Véhicule Unique, et tout au long de la nuit nous récitons les écrits essentiels. |
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