De ce point
de vue, on peut considérer que les enseignements du Mahayana ésotérique [Shingon]
et les enseignements du Mahayana
définitif* [ceux du Sutra du Lotus], font partie de la Voie sacrée.
Dans ce cas, les écoles actuelles - Shingon, Zen, Tendai, Kegon, Sanron, Hosso, Jiron et Shoron - sont incluses toutes
les huit dans la Voie sacrée."
Rissho Ankoku ron (Kamakura-Matsubagayatsu,
juillet 1260)
L'opinion que le Sutra du Lotus fut enseigné pour
le bien des personnes des deux véhicules [auditeurs-shravakas et pratyekabuddhas],
et non pour les personnes dans l'état de bodhisattva,
et que les mots "je n'ai pas encore révélé
la vérité"(réf.) ne concernent que ces personnes des deux
véhicules, était celle du Grand-maître* Tokuichi,
un moine de l'école Hosso.
Questions et
réponses sur la pratique du Sutra du Lotus (Kamakura ? mars 1263 ? à Nichiji ?)
Ces maîtres éclairés des six
écoles, incapables de répondre, même à
une seule question de Saicho*,
gardèrent les lèvres si étroitement serrées
qu'on aurait pu croire que leur bouche était soudée à
leur nez. Les "cinq enseignements"
de l'école Kegon, les "trois
périodes" de l'école Hosso,
les "deux resserres"
et "trois ères"
professées par l'école Sanron,
tous ces principes furent totalement démontés par Saicho*.Genèse
du Rissho Ankoku Ron (Kamakura,
le 5 avril 1268, à Hokan-bo)
En étudiant les huit écoles du bouddhisme,
moi, Nichiren, j'ai découvert ceci : les écoles Hosso, Kegon et Sanron,
s'appuyant sur des sutras de l'enseignement
provisoire, prétendent qu'ils sont identiques au Sutra de
l'enseignement véridique,
ou même que ce Sutra de l'enseignement
véridique est inférieur aux sutra des enseignements
provisoires. Ces erreurs flagrantes ont leur origine chez
les maîtres et les fondateurs de leurs doctrines.
Le savant maître
Chan-wou-wei (Kamakura, 1270 à
Joken-bo et Gijo-bo)
Jizang de l'école Sanron et Cien de l'école Hosso ont publiquement
professé la doctrine de l'école qu'ils avaient fondée
mais, dans leur coeur, ils étaient tous convertis à l'enseignement
de l'école de Zhiyi*.
La lettre de
Teradomari (Teradomari,
le 22 octobre 1271, à Toki Jonin)
Le Sutra
du Lotus contient deux principes importants (note), dont les écoles Kusha, Jojitsu, Ritsu, Hosso et Sanron ne connaissent rien, pas même le nom. Par contre, les écoles Kegon et Shingon se sont sournoisement emparées de ces principes pour en faire le
coeur de leurs propres enseignements. Le principe d'ichinen
sanzen ne se trouve que dans l'enseignement
essentiel* du Sutra du Lotus, caché dans les profondeurs du chapitre Juryo* (XVI). [...] Le principe
d'ichinen sanzen découle
de l'implication réciproque des dix mondes-états.
Mais les écoles Hosso et Sanron ne parlent que de huit états, (note) ignorant qu'il y en a dix et à plus forte raison ignorant le principe
de leur implication réciproque.
[...] Par
la suite, les écoles bouddhiques Hosso et Shingon sont venues d'Inde,
et l'école Kegon fit aussi
son apparition. Parmi ces écoles, l'école Hosso s'érigea
en ennemie jurée de l'école Tiantai parce que leurs deux doctrines sont aussi incompatibles
que le feu et l'eau (note). Lorsque plus tard Xuanzang et Cien, fondateurs de l'école
Hosso en Chine, étudièrent en détail les oeuvres
de Zhiyi*,
ils découvrirent que les conceptions de leur propre école
étaient erronées. Sans la rejeter ouvertement, il semble
bien qu'ils se soient convertis aux enseignements de Zhiyi.
[...] Les enseignements du Kegon et des autres écoles comprises dans les six
écoles de Nara furent introduits avant le Tendai et le Shingon. Les écoles Kegon, Sanron, Hosso et les autres écoles
de Nara polémiquaient et débattaient entre elles, aussi
antinomiques que l'eau et le feu.
[...] Et pourtant, les hommes à la vue troublée des écoles Kegon, Hosso, Sanron, Shingon et Nembutsu semblent tous penser
que leurs propres doctrines sont parfaitement identiques au Sutra du
Lotus. C'est véritablement une vision déficiente !
[...] Le passage qui proclame l'identité entre "l'esprit,
le Bouddha et les simples mortels" (note), représente
non seulement le coeur des enseignements Kegon,
mais aussi celui des enseignements Hosso (note), Sanron, Shingon et Tendai.
[...] Examinons
les origines de l'école Hosso.
Neuf cents ans après la mort de Shakyamuni
en Inde, apparut un Grand-maître de la doctrine*, appelé Asanga. La nuit, il se rendait au
Ciel Tushita* pour y rencontrer
le bodhisattva Maitreya et apprendre
de sa bouche les enseignements exposés par le Bouddha de son vivant.
Le jour, il travaillait à la propagation de la doctrine Hosso,
dans le royaume d'Ayodhya. Plusieurs Maîtres
de la doctrine* furent ses disciples dont Vasubandhu,
son frère cadet, Dharmapala, Nanda et Shilabhadra.
Le grand roi Shiladitya*, se
convertit à ses enseignements, et par la suite, tous les habitants
des cinq régions de l'Inde renoncèrent à leurs conceptions erronées pour suivre
la doctrine Hosso. Le moine chinois, Maître du tripitaka Xuanzang voyagea
jusqu'en Inde, passant dix-sept années à visiter au moins
cent trente royaumes indiens. Il rejeta tous les autres enseignements
du bouddhisme mais rapporta en Chine la doctrine de l'école Hosso qu'il exposa à un sage souverain, l'empereur Taizong,
de la dynastie Tang. Xuanzang eut parmi ses disciples des hommes tels que Shen-tai, Jiaxiang, Puguang et Kui-ji. Il enseigna dans
le grand temple Cien-si de Changan et répandit
ses enseignements dans plus de trois cent soixante provinces de Chine.
[...] Ainsi, l'école Hosso devint l'école dominante du bouddhisme dans les trois pays*. Cette école affirme : "Dans tous les enseignements du Bouddha depuis le Sutra
Kegon*,
exposé en premier, jusqu'aux Sutra du Lotus et du Nirvana exposés en dernier, il est établi que ceux qui ne possèdent
pas de prédispositions pour devenir bouddha et ceux qui sont voués
aux mondes-états d'auditeurs-shravakas et pratyekabuddhas ne pourront
jamais devenir bouddha (note).
Le Bouddha ne se contredit jamais.
Par conséquent, s'il a un jour déclaré que ces personnes
n'auront jamais accès à la bodhéité, même
si le soleil et la lune tombaient sur la terre et si la terre elle-même
se renversait, il ne reviendrait jamais sur cette déclaration.
Dans les sutras antérieurs,
il est dit que ceux qui n'ont pas de prédispositions à devenir
bouddha, ou ceux qui sont prédestinés aux états
d'auditeurs-shravakas et pratyekabuddhas
ne pourront jamais parvenir à la bodhéité. Même
les sutras du Lotus et du Nirvana n'affirment pas que
ces personnes y parviendront (note) : "Fermez les yeux et concentrez-vous.
S'il avait été absolument établi dans les sutras du Lotus et du Nirvana, que ceux qui ne possèdent
pas de prédisposition à devenir bouddha ou que ceux qui
sont prédestinés aux états des deux
véhicules peuvent véritablement atteindre la bodhéité,
pourquoi les Maîtres
de la doctrine* comme Asanga et Vasubandhu ou des moines éminents tels que Xuanzang et Cien n'auraient-ils pas pris ce
fait en considération ? Pourquoi ne l'ont-ils pas mentionné
dans leurs propres écrits ? Pourquoi n'ont-ils pas admis cette
croyance pour la transmettre aux époques ultérieures ? Pourquoi Asanga n'a-t-il pas interrogé
le bodhisattva Maitreya à
ce sujet ? Vous [Nichiren] prétendez baser vos assertions
sur le texte du Sutra du Lotus, mais, en réalité,
vous acceptez simplement les déviations de Zhiyi*, Zhanlan* et Saicho*,
et interprétez le texte du sutra à la lumière de
leurs enseignements. C'est pourquoi vous croyez que le Sutra du Lotus est aussi différent des sutras
antérieurs que le feu de l'eau." Par ailleurs,
les écoles Kegon et Shingon sont d'un niveau incomparablement plus élevé que les écoles Hosso et Sanron.
Elles affirment que : Les concepts de nijo jobutsu* et celui de kuon
jitsujo* ne sont pas limités au seul Sutra du Lotus mais sont également présents dans les sutras Kegon* et Vairocana*.Les patriarches du Kegon, Dushun, Zhiyan, Fa-zang et Cheng-guan ainsi que les maîtres du Shingon, Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra* étaient supérieurs à Zhiyi* ou Saicho*.
Traité pour
ouvrir les yeux (Sado,
février 1272 à Shijo Kingo)
L'empereur Taizong fut un dirigeant de
grande valeur. Prenant pour guide le Savant-maître* Xuanzang, il adhéra aux
enseignements de l'école Hosso,
et aucun de ses sujets ne prit le risque de faire autrement. L'école Hosso est une branche du Mahayana,
mais elle enseigne un principe, celui des cinq
natures distinctes, qui est un grand fléau du bouddhisme.
C'est un principe pernicieux, pire que le plus fallacieux des principes
enseignés par des religions non bouddhiques, et il n'aurait jamais
dû être accepté par quiconque, dans aucun des trois
pays, Inde, Chine et Japon. Pour finir, il fut réfuté
au Japon par le Grand-maître* Saicho*.
Et pourtant, malgré la gravité des erreurs de l'école Hosso, l'empereur Taizong eut foi en sa doctrine, et tous suivirent cet exemple, sans le contester. L'école Shingon s'appuie sur les sutras Vairocana*, Kongocho* et Soshitsuji*.
On les appelle les trois sutras
de Vairocana. Ils furent introduits par les Savants-maîtres* Shubhakarasimha* et Vajrabodhi* sous le règne de l'empereur Xuan-Zong.
Ce dernier éprouvait le plus grand respect pour ces sutras, et
les considérait comme supérieurs aux enseignements des
écoles Tendai et Kegon.
A ses yeux, ils dépassaient aussi les enseignements Hosso et Sanron.
La voix pure et
portant loin (Sado,
septembre 1272, à Shijo Kingo)
Question - Des trois sortes de prières fondées sur les enseignements
des écoles Kegon, Hosso et Sanron, sur les doctrines des
trois écoles du Hinayana,
de l'école Shingon ou de
l'école Tendai, quelle
est la plus efficace ? Réponse - Toutes s'appuient sur des enseignements du Bouddha et peuvent, en ce
sens, être considérées comme des prières. Mais
les véritables prières sont sans nul doute celles qui s'appuient
sur le Sutra du Lotus.
Sur la prière (Sado,
1272 à Sairen-bo)
Les lettrés bouddhistes de l'époque des Derniers
jours du Dharma prétendent que tous les sutras doivent conduire à l'Éveil
puisqu'ils furent exposés par le Bouddha. Par conséquent,
ils professent arbitrairement la foi en n'importe quel sutra et suivent
n'importe quelle école de leur choix, que ce soit Shingon, Nembutsu, Zen, Sanron, Hosso, Kusha, Jojitsu ou Ritsu.
La Pratique telle
que le Bouddha l'Enseigne (mai
1273 à
plusieurs de ses disciples)
Les médicaments
diffèrent selon les maladies. Des médicaments légers
suffiront pour guérir des maladies bénignes mais les maladies
graves exigent des remèdes forts. Pendant les plus de deux mille
deux cents vingt ans écoulés depuis la disparition du
Bouddha, les maladies des hommes, c'est-à-dire leurs illusions et leur karma négatif, étaient
sans gravité. Et il a donc suffi qu'apparaisse une succession
de savants-maîtres* qui, tels des médecins, ont dispensé les remèdes
appropriés pour ces maladies. Ces maîtres étaient
issus des écoles Kusha, Jojitsu, Ritsu, Hosso, Sanron, Shingon, Kegon, Tendai, Jodo et Zen. Chacune de ces écoles prescrit son propre médicament. Par exemple, l'école Kegon énonce le principe des six formes et les dix mystères,
l'école Sanron, la Voie
du milieu des huit négations,
l'école Hosso insiste sur
la perception que tous les phénomènes ne sont "Rien-que-Conscience", l'école Ritsu préconise les deux cent
cinquante préceptes, l'école Jodo,
l'invocation du nom du bouddha Amida,
l'école Zen, la méditation
sur son propre état de bouddha, l'école Shingon,
la méditation sur les
cinq éléments et l'école Tendai a formulé la théorie d'ichinen
sanzen.
Le don du mandala
du Dharma Merveilleux (Sado,
1273 à Sennichi-ama)
Du vivant
du Bouddha, ainsi que pendant les deux mille ans des époques du Dharma correct et du Dharma
formel [qui suivirent sa disparition], il n'y eut que trois pratiquants du Sutra du Lotus. Le Bouddha Shakyamuni lui-même, Zhiyi* et Saicho*.
[Les autres, ] Shubhakarasimha (Shan-wu-wei) et Amoghavajra* de l'école Shingon, Dushun et Zhiyan de l'école Kegon,
ainsi que les maîtres des écoles Sanron et Hosso interprétèrent
tous les phrases du Sutra du Vrai Dharma pour les concilier avec
le sens des sutras provisoires.
Le pratiquant
du Sutra du Lotus rencontrera des persécutions (Sado, 14
janvier 1274 à Toki Jonin, Shijo Kingo, Kawanobe et Yamato Ajari)
L'école Hosso dit : « Parmi tous les sutras, le Jimmitsu* est le premier. » L'école Sanron dit : « Parmi tous les sutras, c'est le Hannyakyo* qui est le premier. » L'école Shingon dit : « Parmi tous les sutras, ce sont les trois sutras de Vairocana* qui sont les premiers. »
[...] L'école Jodo dit : « Parmi tous les sutras, les trois sutras de la Terre Pure sont ceux qui conviennent le mieux aux Derniers jours du Dharma eu égard à la doctrine et aux capacités des hommes. » Les écoles Kusha, Jojitsu, Ritsu disent : « Les explications du Bouddha sont dans les quatre Agon et dans les Préceptes, le Kegonkyo* et le Sutra du Lotus* ne sont pas des explications du Bouddha, ce sont des livres de non-bouddhistes », etc. Les patriarches de ces écoles furent Dushun, Zhiyan, Fazang, Cheng-guan (de l'école Kegon), Xuanzang, Cien (de l'école Hosso), Jizang, Daolang (de l'école Sanron), Shubhakarasimha, Vajrabodhi, Amoghavajra (de l'école Shingon), Daoxuan, Jian-zhen* (de l'école Ritsu), Tanluan, Daochuo, Shandao (de l'école Jodo), Bodhidharma, Huiko (de l'école Zen).
Traité sur l'essentiel du Lotus (Minobu, le 29 juin 1974, à Toki Jonin)
Par la suite,
l’école Zen fut introduite
au Japon, lors du règne de l’impératrice Kogyoku,
le 36e souverain ; l’école Hosso fut introduite sous le règne de l’empereur Temmu, le 34e
souverain ; le Sutra Vairocana* sous
l’empereur Gensho, le 44e souverain, et l’école Kegon, lors du règne du 45e
empereur Shomu.
[...] Durant le
règne du 50e souverain, l’empereur Kammu,
un sage nommé Saicho* fonda la Hokkeshu, supérieure
aux autres écoles bouddhiques, et défia au cours d’un
débat les six écoles de Nara : Kusha, Jojitsu, Ritsu, Hosso, Sanron et Kegon.
[...] Des maîtres tels que Jizang (Grand-maître* Jiaxiang) de l’école Sanron, Chokan,
(Cheng-guan) de l'école Kegon et Jion (Kui-ji dit Cien) de l’école Hosso n’avaient pas conscience de la profondeur et de la supériorité
comparative des enseignements bouddhiques, que ce soit pour les textes
internes ou externes au bouddhisme. Pourtant, leur foi dans le bouddhisme
était si forte qu’ils suivirent Zhiyi*,
en dédaignant leurs propres position et réputation.
Souverains de notre
pays (Minobu,
février 1275)
Les maîtres
de l'école Shingon et
les adeptes des écoles Kegon, Hosso, Sanron, Zen, Jodo
et Ritsu prétendent s'être
éveillés au Dharma. Ils croient s'être libérés
des souffrances de la naissance et
de la mort. Mais les fondateurs de leurs écoles n'ont pas
réussi à comprendre le véritable sens des sutras
sur lesquels ils appuient leur doctrine. Ils n'ont procédé
que de façon superficielle, en n'utilisant que les sutras de
leur choix.
[...] Dans la seconde période
de cinq cents ans de l'époque du Dharma formel, sous le règne
de l'empereur Tai-zong, au commencement de la dynastie
Tang, le Savant-maître* Xuanzang se rendit en Inde,
et, pendant dix-neuf ans, visita les temples et alla voir les stupas de près de cent trente royaumes. Il rencontra de nombreux maîtres
bouddhistes et étudia tous les profonds principes contenus dans
les douze catégories de sutras et les 80000 enseignements sacrés. Il rencontra ainsi
deux écoles, Hosso et Sanron. L'une d'elles, Hosso, disait que sa doctrine,
du Mahayana, avait été
enseignée, longtemps auparavant, par le bodhisattva Maitreya et par Asanga, et, à une
époque plus récente, par le Maître
de la doctrine Shilabhadra.
Ce dernier l'avait transmise à Xuanzang,
qui l'introduisit en Chine et la transmit ensuite à l'empereur Tai-Zong.
[...] Le coeur
de cet enseignement de l'école Hosso réside dans l'affirmation que le bouddhisme doit tenir compte
des capacités de ceux à qui il s'adresse. Si les gens
ont la capacité de comprendre la doctrine du Véhicule
unique, la doctrine des trois
véhicules ne doit être qu'un moyen de les instruire
et la doctrine du Véhicule unique est la seule voie véritable
qui puisse les conduire à l'Éveil. Autrement dit à ce
genre de personnes, le Sutra du Lotus doit être enseigné.
Mais s'ils ont la capacité de comprendre la doctrine des trois
véhicules, celle du Véhicule unique n'est qu'un moyen
de les instruire et la doctrine des trois
véhicules est la seule voie véritable qui puisse les
conduire à l'Éveil. A ce genre de personnes, les sutras Jimmitsu* et Shrimala devraient
être enseignés. Selon les tenants de l'école Hosso,
c'est là un principe que le sage Zhiyi* n'a
pas compris.
[...] Sous les
règnes du fils héritier de Tang Tai-zhong, l'empereur Tang Gaozhong, et de sa belle-mère,
l'impératrice Wu, vécut un moine du nom de Fa-zang.
Voyant l'école Tiantai attaquée par l'école Hosso,
il se fit le champion du Sutra
Kegon* que Zhiyi* avait précédemment réfuté et relégué
à une place inférieure, et déclara que, parmi les
enseignements exposés par Shakyamuni de son vivant, la première
place revenait au Sutra
Kegon*,
la deuxième, au Sutra du Lotus, et la troisième
au Sutra du Nirvana.
[...] Ainsi, toutes
ces écoles citées plus haut, Hosso, Kegon et Shingon,
se sont attaquées à l'école Tendai et aux enseignements du Sutra du Lotus.
[...] Par la suite, sous le règne du trente-septième
souverain, l'empereur Kotoku,
les enseignements des écoles Sanron et Jojitsu furent introduits
au Japon par Kanroku, un moine
de Paekche. A la même époque,
le moine Dosho, après
avoir été en Chine, transmit les enseignements des écoles Hosso et Kusha.
[...] Puis, sous
le règne du cinquantième souverain, l'empereur Kammu,
huit cents ans après le début de l'époque du Dharma
formel, apparut un jeune moine appelé Saicho*,
qui serait connu plus tard sous le nom de Grand-maître* Saicho (Dengyo). Il étudia
tout d'abord les enseignements des six écoles Sanron, Hosso, Kegon, Kusha, Jojitsu, Ritsu, ainsi que le Zen sous la direction du moine Gyoho et d'autres.
[...] Ainsi, l'école Hosso fut un temps florissante
au Japon. Mais le Grand-maître* Saicho* l'a réfutée en faisant remarquer que, si la langue de Kumarajiva n'avait pas brûlé,
celle de Xuanzang et celle de Cien avaient été
réduites en cendres avec le reste de leur corps. Impressionné
par cet argument, l'empereur Kammu se convertit à l'école Tendai-Hokke.
[...] Les principes de l'école Sanron tels que les deux sortes d'enseignements (note),
les trois périodes,
les trois tours de la Roue du Dharma ; les principes de l'école Hosso tels que les trois périodes et les cinq natures ; les principes de l'école Kegon tels que les quatre enseignements et les cinq enseignements (note), l'enseignement principal et
secondaire (note),
les six formes et les dix
ères, tous furent réfutés.
[...] Maintenant
prend fin la polémique qui depuis si longtemps oppose l'école Sanron à
l'école Hosso. Elle a perdu
toute substance, comme de la glace qui aurait fondu.
2 [...] Shubhakarasimha* comprit sans doute que s'il exposait, tels quels, les enseignements
énoncés dans ces sutras, il serait ridiculisé par
les adeptes des écoles Kegon et Hosso et deviendrait la risée
de l'école Tendai. Mais,
comme il avait pris la peine de les apporter d'Inde, il aurait sans
doute trouvé regrettable de ne pas les enseigner.
[...] A cette
époque, il y avait, dans l'école Tiantai, un Maître de méditation du nom de Yixing, un homme sans
droiture. Shubhakarasimha* alla le trouver et lui demanda des explications sur les principes bouddhiques
enseignés en Chine. L'acarya Yixing, se trompant sur ses véritables
motifs, non seulement révéla à Shubhakarasimha* les principes de base des écoles Sanron, Hosso et Kegon,
mais lui expliqua aussi ceux de l'école Tiantai.
[...] Mais tout
cela n'est rien comparé aux accusations malveillantes formulées
par Kukai*.
Il qualifie de voleurs Fa-zang de l'école Kegon, Jizang,
de l'école Sanron, Xuanzang de l'école Hosso, Zhiyi*,
aussi bien que les maîtres des écoles du Nord et du Sud
de la Chine, en fait, tous les lettrés et les maîtres qui
vécurent depuis l'introduction du bouddhisme en Chine, sous la dynastie des Han postérieurs.
[...] Par "les
maîtres des quatre enseignements du véhicule exotérique",
il [Kukai] désigne ceux qui enseignent les doctrines des écoles Hosso, Sanron, Kegon et du Sutra du Lotus.
[...] Dans ses
écrits, le Grand-maître* Saicho* appelle les Grands-maîtres des écoles Sanron, Hosso et Kegon au Japon "les
six parasites."(réf.)
[...] Pendant dix-sept ans, il étudia en détail les
divers enseignements bouddhiques des cinq
régions et revint en Chine dans la 19e année de la
même ère [645], introduisant le Sutra Jimmitsu*,
le Yuga Ron, le Yuishiki
Ron, et d'autres enseignements, tels que le principe du Rien-que-conscience de l'école Hosso. Xuanzang déclara : "Il existe de nombreuses écoles en Inde,
mais celle-ci est la plus élevée."
[...] L'impératrice Zetian s'était faite nonne et elle avait une certaine connaissance des
écrits bouddhiques aussi bien que non bouddhiques. Avec arrogance,
elle rabaissa l'école de Zhiyi*.
Ainsi, par les écoles Hosso aussi bien que Kegon, le Sutra
du Lotus fut donc doublement dissimulé.
[...] Ces trois
maîtres déclarèrent que l'école Tiantai était supérieure aux écoles Kegon, Hosso et Sanron,
mais que ses principes étaient incomparablement moins élevés
que ceux des sutras du Shingon. Par la suite,
le Grand-maître* Zhanlan* réfuta les principes introduits par les écoles Hosso, Kegon et Shingon,
ce que n'avait évidemment pas pu faire le Grand-maître* Zhiyi.
Mais ces réfutations ne furent pas prononcées au cours
de débats publics, comme ce fut le cas avec le Grand-maître* Zhiyi*.
Ainsi, le Sutra du Lotus devint comparable à une pièce
de tissu de soie précieuse portée par une nuit obscure,
tandis que les mudra et les mantra
dharani*,
dont il n'est nulle part question dans le Sutra du Lotus, s'étalaient,
bien visibles aux yeux de tous. C'est pourquoi chacun s'accorda à
reconnaître la supériorité de l'école Shingon. A l'époque
du Dharma formel, le bouddhisme fut introduit au Japon, dans la sixième
année du règne de l'empereur Kimmei [544]. Pendant plus de deux cents ans, du règne de l'empereur Kimmei au règne de l'empereur Kammu, l'enseignement des six
écoles - Sanron, Jojitsu, Hosso, Kusha, Kegon et Ritsu - se répandit. La doctrine du Shingon fut introduite sous le règne du quarante-quatrième souverain,
l'impératrice Gensho,
et celle de l'école Tendai sous le règne du quarantième-cinquième souverain,
l'empereur Shomu. Mais aucun de
ces enseignements ne fut propagé à l'époque.
[...] Et il a donc suffi qu'apparaisse une succession
de savants-maîtres* qui, tels des médecins, ont dispensé les remèdes
appropriés pour ces maladies. Ces maîtres étaient
issus des écoles Kusha, Jojitsu, Ritsu, Hosso, Sanron, Shingon, Kegon, Tendai, Jodo et Zen. Chacune de ces écoles prescrit son propre médicament. Par exemple, l'école Kegon énonce le principe des six formes et les dix mystères, l'école Sanron, la Voie
du milieu des huit négations,
l'école Hosso insiste sur
la perception que tous les phénomènes ne sont "Rien-que-Conscience", l'école Ritsu préconise les deux cent
cinquante préceptes, l'école Jodo,
l'invocation du nom du bouddha Amida,
l'école Zen, la méditation
sur son propre état de bouddha, l'école Shingon,
la méditation sur les
cinq éléments et l'école Tendai a formulé la théorie d'ichinen
sanzen.
Le choix en
fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275
; adressé à Yui)
Après
être revenu brièvement au temple Seicho-ji à l’âge
de 21 ans, il partit pour la région du Kansai afin de poursuivre
ses recherches. Il visita tous les principaux temples à Kyoto,
Osaka, et dans les autres villes du Kansai. Pendant qu’il était
là, il étudia en profondeur les doctrines de toutes les six
écoles traditionnelles du bouddhisme de Nara (les écoles Kusha, Jojitsu, Sanron, Ritsu, Hosso, et Kegon),
ainsi que les doctrines ésotériques de l’école Shingon du Mont Koya,
les doctrines du Véhicule unique de l’école Tendai du Mont Hiei, et d’autres.
En 1253, il revint à nouveau au temple Seicho-ji.
Lettre aux moines
du Seicho-ji (Minobu,
le 11 janvier 1276 aux moines du temple Seicho-ji)
Je découvris
qu'il y avait dix brillants miroirs qui reflètent les doctrines
sacrées exposées par le Bouddha tout au long de sa vie.
Ce sont les dix écoles du bouddhisme que l'on appelle Kusha, Jojitsu, Ritsu, Hosso, Sanron, Shingon, Kegon, Jodo, Zen et Tendai-Hokke.
[...] Il y a des hommes tels
que Dushun, Zhiyan, Fa-zang et Cheng-guan de l'école Kegon ; Xuanzang, Cien, Zhizhou et Enchin de l'école Hosso ; Xinghuang [Falang] et Jizang de l'école Sanron ; Shubhakarasimha*, Vajrabodhi*, Amoghavajra*, Kukai*, Ennin* et Enchin de l'école Shingon ; Bodhidharma, Huiko et Huineng de l'école Zen ; et Daochuo, Shandao, Huiguan et Genku [Honen] de l'école Jodo. En s'appuyant sur les sutras
et les traités de son école respective, chacun de ces
maîtres proclame : "Notre école a compris les
multiples sutras, notre école a saisi le sens le plus profond
des enseignements du Bouddha."
[...] Plus tard, sous le règne
de l'empereur Taizong, apparut
un moine que l'on appela le Savant-maître* Xuanzang. Il se rendit en Inde
dans la troisième année de l'ère Zhenguan (629)
et rentra dans la dix-neuvième année de la même
ère (645). Au cours de son voyage, il étudia le bouddhisme
de manière approfondie en Inde, et à son retour il introduisit
en Chine l'école connue sous le nom de Hosso.
[...] Bien que né deux cents ans après le Grand-maître* Zhiyi*,
il était d'une sagesse exceptionnelle et comprenait avec clarté
les enseignements. Il perçut ainsi que l'essentiel des commentaires
de Zhiyi* consistait à établir la supériorité du Sutra
du Lotus sur le Sutra Jimmitsu* et sur l'école Hosso - introduits
en Chine après la mort de Zhiyi* -, ainsi que sa supériorité sur l'école Kegon et sur l'école Shingon basée sur son Sutra Vairocana*, deux
écoles établies précédemment en Chine.
[...] Ces trente volumes, non seulement servirent à éliminer
les répétitions dans l'oeuvre de Zhiyi* et à élucider les points obscurs, mais ils réfutèrent
d'un trait les écoles Hosso, Kegon et Shingon que n'avait pu réfuter Zhiyi* parce qu'elles n'existaient pas de son vivant.
[...] Par la suite, sous le règne du trente-septième empereur, Kotoku, les
écoles Sanron, Kegon, Hosso, Kusha et Jojitsu furent introduites
au Japon, et, sous le règne du quarante-cinquième empereur Shomu, ce fut le tour de l'école Ritsu, ce qui porta au total à
six le nombre de ces écoles. Mais, depuis le règne de
l'empereur Kotoku jusqu'au règne du cinquantième souverain,
l'empereur Kammu, soit pendant
une période de cent vingt ans au cours de laquelle régnèrent
quatorze souverains, les écoles Tendai et Shingon n'étaient pas
encore introduites.
[...] Sous le règne de
l'empereur Kammu, un jeune moine
du nom de Saicho*,
disciple de Gyoho, administrateur des moines du temple Yamashina-dera, étudia en profondeur les
enseignements de l'école Hosso et des cinq autres mentionnées plus haut. Mais il sentit qu'aucune
d'elles n'avait acquis une compréhension correcte du bouddhisme.
[...] Ces représentants
des écoles Kegon, Sanron, Hosso et autres exposèrent
la doctrine des fondateurs de leur école respective [telle qu'elle
leur avait été enseignée]. Mais Saicho* prit des notes sur chaque point énoncé et en fit la critique
à la lumière du Sutra du Lotus, des ouvrages
de Zhiyi* et d'autres sutras et traités. Ses opposants furent incapables
de répondre un seul mot, comme si leur bouche n'était
plus que le prolongement de leur nez.
[...] Ils dirent également
: "Maintenant prend fin la polémique qui depuis si longtemps
oppose l'école Sanron à
l'école Hosso. Elle a perdu
toute substance, comme de la glace qui aurait fondu. [La vérité
apparaît.] Tout s'éclaire, comme lorsque nuages et brouillards
se dissipent, laissant voir le soleil, la lune et les étoiles."
[...] Ces quatorze hommes avaient,
par le passé, transmis les enseignements des divers patriarches
chinois et japonais de leur école respective, tels que Fazang et Shinjo de l'école Kegon, Jizang et Kanroku de l'école Sanron, Cien et Dosho de l'école Hosso, ou Daoxuan et Ganjin de l'école Ritsu.
Bien que les récipients contenant l'eau de la doctrine eussent
changé de génération en génération,
l'eau restait la même. [...] Ces quatorze hommes avaient, bien sûr, étudié les doctrines des trois écoles du Hinayana [Jojitsu, Kusha et Ritsu]
mais, puisque même les trois écoles du Mahayana [Kegon, Sanron et Hosso]
avaient été réfutées, il devrait être
inutile de les mentionner ici. Pourtant, certains, de nos jours encore,
ignorant ce fait, pensent que l'une ou l'autre de ces six
écoles n'a pas subi de défaite. Ils sont comme des
aveugles qui ne peuvent voir ni le soleil ni la lune, ou comme des sourds
incapables d'entendre le tonnerre, et qui en concluent qu'il n'y a ni
soleil ni lune dans le ciel, et qu'aucun son ne résonne dans
les airs.
[...] L'école Hosso, qui s'accroche
au concept d'être, nie le fait que son maître Zhizhou se soit converti aux enseignements de l'école de Zhiyi*,
et que Liang-pi ait utilisé les commentaires de ce dernier (note) dans son explication du Sutra
Ninno*. A présent, avec la plus grande attention, j'ai
écrit cet ouvrage intitulé Ebyo Shu en un volume
pour le léguer aux sages des temps futurs qui partageront mes
convictions.
[...] Lu n'avait jamais été conscient de la grandeur de Confucius."(note) (réf.) Cet ouvrage,
[comme le montrent ces citations] réfute les quatre écoles, Hosso, Sanron, Kegon et Shingon.
Si le Grand-maître* Saicho* avait considéré les écoles Tendai et Shingon comme de valeur équivalente,
pourquoi aurait-il critiqué cette dernière ? [...] Mais, même
en Chine, ceux qui reconnaissent la grandeur des enseignements de Zhiyi* sont peu nombreux. Les gens y ressemblent aux habitants de Lu. Lu n'avait jamais été conscient de la grandeur de Confucius."(note) (réf.) Cet ouvrage,
[comme le montrent ces citations] réfute les quatre écoles, Hosso, Sanron, Kegon et Shingon.
[...] "A cette époque, les maîtres des autres écoles
se convertirent tous à la doctrine de Kukai*,
se mirent à étudier le Shingon,
recherchèrent ses bienfaits, et le pratiquèrent. Dosho,
de l'école Sanron, Gennin,
de l'école Hosso, Doo,
de l'école Kegon, et Encho*,
de l'école Tendai, étaient
parmi eux."
[...] On lit encore : "Dosho, de l'école Sanron, Gennin,
de l'école Hosso, Doo,
de l'école Kegon, et Encho*,
de l'école Tendai..." (note) Encho,
connu, à titre posthume, sous le nom de Jakko Daishi, fut le
deuxième Grand-patriarche de l'école Tendai.
[...] Au lieu d'inviter des adeptes de l'école Sanron,
ou des écoles Hosso et Kegon,
pourquoi Kukai* n'invita-t-il pas les deux plus grands maître de l'école Tendai, Saicho* et Gishin* ?
[...] Voilà les calomnies qu'ils ont répandues [concernant le Grand-maître* Zhiyi*].
Et, plus tard, à l'époque du Grand-maître* Zhanlan*,
quand les doctrines Hosso et Shingon arrivèrent d'Inde et quand l'école Kegon fut pour la première fois introduite en Chine, Zhanlan* réfuta ces enseignements et souleva la même indignation.
Traité
sur la dette de reconnaissance (Minobu,
le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)
Si tel
est le cas, ni les adeptes de l'école Kegon s'appuyant sur le Sutra
Kegon* ; ni ceux de l'école Hosso qui se réfèrent au Sutra
Jimmitsu* ; ni ceux de l'école Sanron,
fondée sur les sutras Hannya* ; ni ceux de l'école Shingon qui part du Sutra Vairocana* ; ni ceux de l'école de la Terre
pure, qui révèrent le Sutra
Kammuryoju ; ni ceux de l'école Zen,
ayant pour origine le Sutra
Ryoga ; ni les adeptes des diverses autres
écoles fondées sur leurs sutras respectifs - quand
bien même ils liraient et réciteraient les sutras sur lesquels
s'appuie leur école aussi rigoureusement qu'on le leur enseigne,
- aucun d'eux ne pourra se libérer du monde des trois
plans ni échapper aux trois
mauvaises voies.
Le troisième
enseignement (Minobu,
1er octobre 1277, à Toki Jonin)
Il réfuta les interprétations doctrinales avancées
par les lettrés pendant les plus de cinq
cents années précédentes, et, par sa pratique
de la méditation-samadhi,
s'éveilla à la vérité d'ichinen
sanzen, comprenant pour la première fois le principe du Sutra
du Lotus. L'école Sanron,
créée avant la naissance du Grand-maître* Zhiyi*,
et l'école Hosso, créée
après sa mort, enseignèrent toutes deux un principe des
huit mondes-états (note) mais ne mentionnèrent
jamais dix mondes-états.
Par conséquent, ces deux écoles ne pouvaient en aucune
manière établir le principe d'ichinen
sanzen.
[...] Au Japon,
cinq écoles représentent le bouddhisme du Mahayana - les écoles Hosso, Sanron, Kegon, Shingon et Tendai. Il y a trois écoles
du Hinayana - Kusha, Jojitsu et Ritsu.
Puis, même si, en principe, les écoles Shingon, Kegon, Sanron et Hosso se rattachent au Mahayana,
lorsqu'on les étudie attentivement, on découvre qu'elles
appartiennent en fait au Hinayana. [...] Une école
est digne de ce nom lorsqu'elle propose trois
sortes d'enseignement : préceptes, méditation et prajna-sagesse.
Sans parler pour l'instant de méditation ni de prajna, nous voyons
bien que, par les préceptes qu'elles énoncent, les diverses
écoles se divisent clairement en Hinayana et Mahayana. Ni la branche To-ji de l'école Shingon ni
les écoles Hosso, Sanronou Kegon n'ont leur propre sanctuaire
pour conférer les préceptes ; c'est pourquoi elles doivent
utiliser le sanctuaire du Todai-ji à Nara.
L'école Hosso enseigne que tous les phénomènes naissent seulement de
l'esprit, mais ont une existence réelle. D'innombrables branches
différentes se rattachent aux enseignements du Mahayana,
mais, dans la mesure où elles souscrivent à cette idée
- que l'esprit seul donne naissance à tous les phénomènes
mais que les phénomènes ont une existence réelle
-, on pourrait les considérer comme une seule école.
Lettre à
Shomitsu-bo (Minobu,
1277 à Shomitsu-bo)
Question : Il y a dix écoles [bouddhiques] au Japon, telles que Kusha, Jojitsu, Ritsu, Hosso, Sanron, Kegon, Shingon, Jodo, Zen,
et Hokke. L’objet de culte,
pour ces écoles, varie. L’objet de culte dans trois écoles
du Hinayana, telles que Kusha, Jojitsu, et Ritsu,
est le bouddha de la Manifestation inférieure (retsu-ojin). L’objet de culte dans deux écoles, Hosso et Sanron, est le bouddha de Manifestation
supérieure (sho-ojin).
[...] Question : Kukai* est originaire de l’île de Shiko. Il fut disciple de Gonso, Savant-maître* du temple Iwabuchi, dans la préfecture de Nara. Kukai* acquit une connaissance approfondie de six
écoles, dont Sanron et Hosso.
[...] En 803, Ennin*,
à l’âge de 13 ans, entra au Mont Hiei, où il passa 15 ans à acquérir la connaissance
de six écoles, y compris
l’école Hosso et l’école Sanron, et, en plus, les enseignements
du Sutra du Lotus et la doctrine de l’école Shingon.
[...] Au Japon, Enchin étudia les enseignements de six
écoles, y compris les écoles Sanron et Hosso, en plus des enseignements
de l’école du Sutra du Lotus (Hokkeshu)
et de l’école Shingon auprès de Maître Gishin*, d'Ennin*,
d’Encho* et de Kojo*,
disciple de Saicho*.
[...] Pendant la période de l’empereur Tenmu, le moine coréen
Chipong (Chiho) introduisit l’école Hosso au Japon. Le moine Shubhakarasimha* introduisit le Sutra Vairocana* sous
le règne de l'impératrice Gensho [681<715-723]. Cependant,
sa diffusion échoua. Sous le règne de l’empereur Shomu
[724-749], le Grand-maître* Simsang (Shinjo) et le moine supérieur Roben introduisirent l’école Kegon.
[...] L’école Hosso, dans les premiers temps, exposait
les enseignements superficiels du Mahayana
provisoire* (note),
mais elle s’améliora progressivement, se rangeant au nombre
des enseignements du Mahayana véritable et elle finit par rejoindre une aussi grande école que l’école Tendai, basée sur les
enseignements du Mahayana.
Questions
- réponses concernant l’objet de vénération (Minobu,
septembre 1278 à
Joken-bo)
Pourtant,
les adeptes de l'école Sanron affirment que les sutras Hannya* sont supérieurs au Sutra du Lotus ; ceux de l'école Hosso, que le Sutra Jimmitsu* est supérieur au Sutra du Lotus ; les tenants du Kegon considèrent le Sutra
Kegon* comme supérieur au Sutra du Lotus, tandis que l'école Ritsu se proclame la mère
de toutes les autres écoles.
Le roi Rinda (Minobu,
le 17 août 1279 à Soya Doso, fils de Soya Kyoshin)
De plus, parce qu'ils introduisaient la pratique de mudra et de mantra dharani* jusqu'alors inconnus, on pensa que le véritable bouddhisme était
resté ignoré en Chine avant leur arrivée. Ces trois
maîtres déclarèrent que l'école Tiantai était supérieure aux écoles Kegon, Hosso et Sanron,
mais que ses principes étaient incomparablement moins élevés
que ceux des sutras du Shingon.
[...] A l'époque
du Dharma formel, le bouddhisme fut introduit au Japon, dans la sixième
année du règne de l'empereur Kimmei [544]. Pendant plus de deux cents ans, du règne de l'empereur Kimmei au règne de l'empereur Kammu, l'enseignement des six
écoles - Sanron, Jojitsu, Hosso, Kusha, Kegon et Ritsu - se répandit. La doctrine du Shingon fut introduite sous le règne du quarante-quatrième souverain,
l'impératrice Gensho,
et celle de l'école Tendai sous le règne du quarantième-cinquième souverain,
l'empereur Shomu. Mais aucun de
ces enseignements ne fut propagé à l'époque.
Le corps et
l'esprit des simples mortels (Minobu,
à un disciple) |