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Extraits de gosho sur |
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dragon |
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Et que dire d’un pays aussi éloigné
que le Japon où les lettrés bouddhistes ont été
guidés par les chinois. Selon ceux qui étudient, ces écoles
sont aussi nombreuses que les écailles du dragon, tandis que ceux
qui atteignent la bodhéité sont aussi rares que ceux qui obtiennent des cornes de girafe. A ce moment, tous les bons discours, guidant vers l'émancipation,
disparaîtront. Les fleurs et les fruits poussant sur terre
seront moins nombreux et ils perdront leur parfum. Les puits, les
sources et les bassins s'assécheront. Les terres deviendront
saumâtres et sèches. Elles s'ouvriront en se fendant,
se déformant pour devenir collines et crevasses. Les montagnes
brûleront et le dragon du ciel ne fera plus tomber la pluie.
Les semis se flétriront et mourront. Tout ce qui naît
mourra, et l'herbe cessera de pousser. A cette époque-là, les
innombrables divinités
tutélaires bienveillantes, ne pouvant plus goûter la
saveur du Dharma, verront leur
force et leur majesté s'amoindrir. Le soleil et la lune perdront
leur éclat, les dragons du ciel n'enverront plus de pluie, et les divinités terrestres rendront le sol moins fertile. Les racines et les tiges, les branches
et les feuilles, les fleurs et les fruits perdront leurs propriétés
médicinales et leurs sept
saveurs. Il suffit
d'adhérer à ce Sutra et de jeter son nom dans l'océan
des vœux faits par les bouddhas
des dix directions, de confier son honneur au ciel de la bienveillance
des bodhisattvas des trois phases de
la vie. Si une personne adhère ainsi au Sutra du Lotus,
elle contraindra les divinités,
les dragons, toutes les autres
sortes d'êtres non humains,
aussi bien que les grands bodhisattvas, à lui obéir. Le Grand-maître* Zhiyi* déclare dans son Hokke Mongu* : "L’on peut évaluer la taille du dragon à la
force de la pluie ; l’on peut estimer la profondeur de l’étang
à l’abondance des fleurs de lotus."(réf.) Il [Shakyamuni] condamna les personnes des deux véhicules sans la moindre réserve. Or on sait, les hommes savent, le ciel et la terre savent que le Vénéré du monde n'a pas menti. Ce n'est pas seulement une ou deux personnes mais un milliard de personnes
qui l'apprirent et l'entendirent. Devas, dragons, ashuras, tous les êtres dans les mondes des trois plans l'apprirent. Aussi bien que les auditeurs-shravakas, les pratyekabuddhas, les grands bodhisattvas, venus des mondes des dix
directions, des mondes de la forme et du sans forme, des six
cieux du monde du désir,
des quatre continents et des cinq régions de l'Inde. Tous entendirent le Bouddha condamner les hommes des deux véhicules. Un dragon ne manquera
jamais de protéger un religieux portant la robe de moine. La raison
en est qu'un dragon reçut un jour un vêtement semblable des
mains du Bouddha. Le dragon enveloppa dans cette robe un enfant qu'il
chérissait et, au palais des dragons, ce dernier fut protégé
des garudas*. Les garudas* ne manqueront jamais de protéger ceux qui s'acquittent de leur
devoir de piété filiale. Les dragons, en secouant le Mont Sumeru pour les en faire tomber,
dévoraient les petits des garudas*.
Mais le Bouddha donna pour instruction à ces garudas* de prendre les offrandes de riz
faites par piété filiale et laissées de côté
par les moines, et de les déposer au sommet du Mont Sumeru.
C'est ainsi que les garudas* mirent
leurs petits à l'abri des attaques des dragons. (réf.) Le ciel protège immanquablement ceux qui observent les préceptes
et pratiquent le bien. Que la bodhéité existe
potentiellement chez les hommes est ce qu'il y a de plus difficile à
croire - c'est aussi difficile à croire que la présence
du feu dans l'eau ou de l'eau dans le feu. On dit pourtant le dragon capable de faire du feu avec de l'eau et de l'eau avec du feu. Et même
sans comprendre comment cela se produit, on le croit quand on le voit. Zhiyi* a déclaré : "A la violence de la pluie, on reconnaît
la force du dragon qui l'a causée ; à l'épanouissement
des fleurs de lotus, on reconnaît la profondeur de l'étang
dans lequel elles poussent."(réf.) C'est pourquoi Zhiyi* déclara : "L'intensité de la pluie permet d'imaginer
la taille du dragon [qui l'a fait tomber] et la vue de la fleur de lotus
permet de deviner la profondeur de l'étang [sur lequel elle pousse."(réf.) Une grande
flamme brûle dans le coeur du bouddha. C'est la flamme de la sagesse
équanime*,
le feu brillant de la grande connaissance (note) et l'abîme enflammé de la méditation. Lorsque le
Bouddha accède au nirvana,
ce grand feu jaillit de sa poitrine et consume son corps. Quand bien
même les divinités célestes,
les dragons et tous les êtres
des six Ciels du monde
du désir et des quatre océans, par crainte de perdre
le Bouddha, s'uniraient afin de faire tomber des pluies assez torrentielles
pour inonder les terres de tout un système majeur de mondes et
pour emporter le Mont Sumeru,
ils n'auraient toujours pas le pouvoir d'éteindre cette flamme
gigantesque. Et dans le septième volume, à propos de la cinquième
période de cinq cents ans, l'ère des conflits, on
lit : "Lorsque apparaîtront le démon,
les serviteurs du démon, les dragons du ciel, les yaksha et les kumbhanda ne les laissez pas prendre l'avantage."(réf.) La trajectoire
d'une flèche dépend de la puissance de l'arc. Le mouvement
des nuages varie selon le pouvoir du dragon.
Et les actions d'un mari sont révélatrices de la force
de son épouse. De même, c'est grâce à votre
soutien que le seigneur Toki est maintenant venu jusqu'ici me rendre visite. En voyant de la fumée,
on sait qu'il y a un feu ; et quand vient la pluie, on imagine
le dragon qui la fait tomber. Le temple Onjo-ji,
représentant les disciples d'Enchin (Chisho) dans l'école Tendai,
se battait sans arrêt avec le temple Enryaku-ji du Mont Hiei qui représentait
les disciples d'Ennin* à l'intérieur de la même école (note) et
ils s'affrontaient avec autant de violence que des asuras et des dragons malfaisants. Soucieux
d'éviter que le gouvernement actuel de ce pays connaisse un sort
aussi tragique, j'ai multiplié les avertissements, au risque
de ma réputation et de ma vie ; mais, de même que plus le
vent est fort, plus les vagues sont hautes, ou de même qu'un dragon puissant fait tomber des pluies torrentielles, mes remontrances n'ont
fait qu'accroître leur hostilité à mon égard. Un chien, par exemple, pour l'acuité de son odorat,
est supérieur à l'homme ; son odorat, lui permettant de
détecter oiseaux et gibier, n'est pas inférieur aux capacités
surnaturelles d'un grand sage. La chouette, par l'acuité de sa
perception des sons, le milan par l'étendue de son champ de vision,
le moineau par sa délicatesse en matière de goût,
le dragon par sa taille, tous ont des capacités supérieures
à celles d'un sage. En ce sens, dans le monde impur de l'époque
des Derniers jours du Dharma, aucun sage, aucune personne de vertu n'a plus le pouvoir de contrôler
l'avidité, l'arrogance et la stupidité extrêmes
de l'esprit humain. Habitants
de ce pays, je vous en conjure, ne méprisez pas mes disciples ! [...] Ils sont comme un empereur
nouveau-né Yama emmailloté
dans ses langes, ou comme un grand dragon qui vient de naître. Ne les méprisez pas ! Quand le tigre feule, l'ouragan se déchaîne.
Quand le dragon psalmodie, les nuages s'amoncellent. Mais quand un lièvre
glapit ou quand un âne brait, ni le vent ni les nuages n'apparaissent.
Tant qu'un ignorant lit le Sutra du Lotus et qu'un lettré disserte sur son sens, aucune critique ne s'élève et rien
ne vient déranger le calme du pays. Mais quand un sage apparaît
et expose le Sutra du Lotus exactement comme le Bouddha l'a
enseigné, des clameurs s'élèvent dans le pays entier,
et ce sage est en butte à des persécutions encore plus
grandes que celles subies par le Bouddha de son vivant. Vous l'ignorez
peut-être mais il faut bien savoir que les corbeaux, les oiseaux
les plus méprisés qui soient, peuvent annoncer des événements
heureux ou malheureux qui se produiront dans l'année, alors que
les aigles et les vautours en sont incapables. Un serpent est bien moins
imposant qu'un dragon ou un éléphant, mais il peut pressentir
une inondation sept jours à l'avance. Même si Nagarjuna et Zhiyi* avaient ignoré l'enseignement que je propage, s'il est clairement
énoncé dans des passages du Sutra, comment est-il
possible d'en douter ? Le corbeau, oiseau pourtant des plus vulgaires,
connaît toutes les bonnes et mauvaises fortunes de l’année,
choses que ne savent ni l’aigle ni la buse. Même si le serpent
est de beaucoup inférieur au dragon ou à l’éléphant,
il anticipe les inondations sept jours à l’avance. La relation
de cause à effet est comparable à la relation entre la
fleur et le fruit ; ou encore, à une petite flamme, guère
plus grande que la lueur d'une luciole, qui, si elle est placée
dans une plaine d'herbes sèches de mille lieues, brûle
en un instant, d'abord un brin d'herbe, puis deux, dix, cent, mille
et dix mille, si bien que l'herbe et les arbres, sur une superficie
de dix ou vingt cho, sont, d'un seul
coup, tous incendiés. Une seule goutte d'eau dans la main d'un dragon, lorsqu'il monte au ciel,
lui permet de faire tomber la pluie sur tout un Système
majeur de mondes. Même un petit acte de bonté, quand
il est accompli en offrande au Sutra du Lotus, produit des bienfaits d'une importance semblable. Il [Jibubo] vénère
le Bouddha Shakyamuni et croit dans l'enseignement du Sutra du Lotus.
Il est donc comparable à un serpent saisissant un joyau dans
sa gueule, ou à un dragon portant sur sa tête des reliques sacrées. On trouve en Chine une chute d'eau nommée la Porte du Dragon.
L'eau y plonge d'une hauteur de cent mètres, plus vite qu'une
flèche décochée par un puissant archer. On dit
que des milliers de carpes se rassemblent en bas de cette chute, dans
l'espoir de la remonter, et que toutes celles qui y parviennent se changent
en dragons. Pourtant, pas une seule carpe sur cent, sur mille, ni même
sur dix mille n'y réussit, même au bout de dix ou vingt
ans. Certaines sont emportées par des courants violents, d'autres
sont la proie des aigles, des faucons, des milans ou des chouettes.
D'autres encore sont prises au filet, attrapées ou même
transpercées par les flèches de pêcheurs postés
sur les deux rives de cette immense chute. C'est dire comme il est difficile
pour une carpe de devenir dragon. [...] Il n'est pas plus facile
d'atteindre la bodhéité que d'entrer à la cour
pour une personne de basse condition, ou, pour une carpe, de remonter
la Porte du Dragon. Moi, Nichiren,
je ne suis pas un sage. Mais, de même qu'un serpent peut comprendre
l'esprit d'un dragon, et que les corbeaux peuvent pressentir ce qui
est de bon ou de mauvais augure en ce monde, j'ai pu prévoir
ce qui se passerait. Je savais qu'en disant cela, je m'exposerais immédiatement
à des sanctions, mais qu'en ne parlant pas, je tomberais dans
avici. Sur le Mont Tiantai, se trouve un
lieu que l'on appelle la Porte du Dragon. C'est une cascade de mille
pieds de haut. Au début du printemps, les poissons s'y rassemblent
et tentent de remonter le courant. Pas un seul sur cent ou mille n'y
parvient, mais le poisson qui y parviendrait se changerait, dit-on,
en dragon. L'eau de cette cascade
tombe plus rapidement encore qu'une flèche ou qu'un éclair.
Non seulement le courant de cette cascade est difficile à remonter
mais, en ce début de saison, les pêcheurs se réunissent
sur la rive pour prendre des poissons, avec des centaines et des milliers
de filets, les transperçant de leurs flèches ou les attrapant
à la main. Aigles, faucons, milans, hiboux, tigres, loups, chiens
et renards se rassemblent également en ce lieu, jour et nuit,
pour les dévorer. Ainsi, dix ou vingt ans peuvent s'écouler
sans que jamais un seul poisson ne se change en dragon. C'est comparable
à un roturier rêvant d'être admis au palais impérial,
ou à une femme du peuple rêvant de devenir reine. |
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voir également : huit Rois-dragons | |||