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Extraits de gosho sur |
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comparaison des sutras |
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Enfin, Honen conclut : "Si
l'on veut échapper rapidement aux souffrances
de la vie et de la mort, après avoir comparé ces deux
enseignements supérieurs, il faut laisser de côté
les enseignements de la Voie sacrée et choisir ceux de la Terre pure.
Et si l'on veut suivre les enseignements de la Terre
pure, il faut distinguer entre les pratiques correctes et incorrectes,
et abandonner toutes celles qui sont incorrectes pour se consacrer entièrement
à celles qui sont correctes." En vertu
de toutes ces caractéristiques, on compare le Sutra du Lotus à l'océan. De même que l'océan "devient
de plus en plus profond", le Sutra du Lotus permet à
tous, aux simples mortels ignorants aussi bien qu'aux sages ayant acquis
une grande compréhension, d'accéder graduellement à
la bodhéité. De même que l'océan est "trop
profond pour qu'on puisse en toucher le fond", la sagesse du Sutra
du Lotus "ne peut être comprise et partagée que
par les bouddhas"(réf.) ; les bodhisattvas, même parvenus à l'étape de togaku, ne peuvent pas l'appréhender. On compare le Sutra
du Lotus à "l'eau de l'océan" qui "conserve
partout la même saveur salée" pour illustrer le fait
qu'il permet à tous les êtres humains d'atteindre la bodhéité ; et on compare les autres sutras, qui ne permettent pas d'atteindre la
bodhéité, à l'eau des rivières, qui n'est
pas salée. De même que l'eau des rivières peut acquérir
la saveur salée lorsqu'elle se déverse dans le grand océan,
des personnes de diverses capacités, ayant pratiqué des enseignements provisoires,
peuvent trouver le chemin qui mène à la bodhéité
lorsqu'elles rencontrent le Sutra du Lotus. L'image de l'océan
"régulièrement soumis au flux et au reflux des marées"
illustre le fait que ceux qui pratiquent le Dharma Merveilleux parviendront [naturellement] à l'étape de non-régression, même s'ils devaient [accidentellement]
perdre la vie. La métaphore du grand océan qui "recèle
divers trésors" indique que toutes les pratiques et actions
vertueuses de tous les bouddhas et bodhisattva, ainsi que tous les bienfaits obtenus par la pratique des six paramitas sont inclus dans la pratique du Dharma Merveilleux. Ignorer
la suprématie [du Sutra du Lotus] et prétendre
que d'autres sutras le valent, c'est commettre la pire de toutes les offenses au Dharma un crime
majeur, de la plus grande gravité. Aucune comparaison ne peut
en donner une juste image. Les bouddhas, en dépit de tous leurs
pouvoirs magiques de transformation, ne finiraient jamais d'en décrire
les conséquences, et toute la sagesse des bodhisattvas serait
incapable d'en évaluer l'énormité. Ainsi, il est
écrit dans le chapitre Hiyu* (III) du Sutra du Lotus : "Un kalpa ne suffirait pas pour expier toute la gravité de cette faute."
Ce passage signifie que l'on pourrait s'efforcer de décrire pendant
tout un kalpa la faute d'une personne
s'opposant, ne serait-ce qu'une fois, au Sutra du Lotus, sans
jamais parvenir à en mesurer l'importance. Le Sutra Vairocana* représente
l'enseignement caché du bouddha Vairocana*,
le roi de l'illumination. Il a été transmis, dans une lignée
ininterrompue du bouddha Vairocana* à Shubhakarasimha* et Amoghavajra*.
Et au Japon le Grand-maître* Kukai* répandit les enseignements concernant les mandala du Monde de diamant et du Monde
de la matrice. Ce sont des enseignements secrets et ésotériques
concernant les trente-sept honorés. Par conséquent, les
plus profonds principes des enseignements exotériques ne sont pas
même comparables aux stades élémentaires des enseignements
ésotériques. C'est pourquoi le Grand-maître* Enchin,
du second temple Toin (note), dit dans ses commentaires : "Même le Sutra du Lotus ne soutient pas la comparaison avec le Sutra Vairocana*, et moins
encore les autres doctrines."(réf.) Quelle est
votre opinion à ce sujet ? Le sage répondit : "Au début, j'ai accordé ma confiance au bouddha Vairocana*,
et souhaité pratiquer assidument l'enseignement de l'école
bouddhique du Shingon ésotérique.
Mais, lorsque j'ai étudié les principes essentiels de cette
école, j'ai découvert qu'ils s'appuyaient sur des conceptions
qui constituent, en réalité, une offense au Dharma ! C'est pourquoi,
dans son commentaire sur le Sutra du Lotus, Zhiyi*,
le Grand-maître* de sagesse qui avait mémorisé
tous les enseignements sacrés exposés par le Bouddha de son vivant, déclare : "Les
autres sutras prédisent que seuls les bodhisattvas parviendront
à l'Éveil, mais pas les personnes des deux
véhicules. Ils annoncent que seules les personnes bonnes
atteindront la bodhéité mais pas les personnes mauvaises...
Ce Sutra [du lotus], lui, prédit que tous les êtres
vivants parviendront à la bodhéité." (réf.) Je n'irai pas plus loin dans l'explication des dix vertus de l'océan. En deuxième lieu vient la comparaison avec les montagnes. Le Sutra dit que parmi les dix montagnes aux trésors et parmi toutes les montagnes, le Mont Sumeru est le plus élevé. Les dix montagnes aux trésors sont : premièrement, Sessen [Montagne neigeuse] ; deuxièmement, Kosen [Montagne aux parfums] ; troisièmement, le Mont Khadira ; quatrièmement, Sen sho sen [Mont des immortels et des sages] ; cinquièmement, le Mont Yugamdhara [Yukenda-sen] ; sixièmement, le Mont Meni [Meni-sen] ; septièmement, le Mont Nimindhara [Nimindara-sen] ; huitièmement, le Mont Chakravada [Shakara-sen] ; neuvièmement, le Mont Shukue-sen [Sagesse du passé] ; et dixièmement, le Mont Sumeru. Ainsi,
dans le chapitre Yakuo* (XXIII), le Bouddha s'adresse au bodhisattva Shukuoke, en lui
disant : "Le Sutra du Lotus est comparable à l'océan,
plus grand que tous les cours d'eau, rivières et ruisseaux ;
il est comparable au Mont Sumeru,
la plus haute de toutes les montagnes, ou semblable à la déesse
de la Lune, plus large et plus
brillante que toutes les étoiles." Le Grand-maître* Zhanlan* commente cela en disant : "C'est le plus important de tous les sutras
que le Bouddha ait enseigné, enseigne et enseignera."(réf.) Les sutras
du Shingon sont inférieurs même aux sutras Hannya*.
Comment pourraient-ils donc soutenir la comparaison avec le Sutra
du Lotus ? Malgré cela, dans le Hizo
Hoyaku Kukai* prétend que tous les sutras enseignés du vivant de Shakyamuni
sont contenus dans l'enseignement du Shingon.
Non seulement il relègue le Sutra du Lotus au troisième
rang [par ordre d'importance] mais il le qualifie d'"enseignement
puéril". Pourtant, lorsque je lis avec respect le Sutra
du Lotus, je vois qu'il se définit lui-même comme
le plus élevé de tous les enseignements du Bouddha, ainsi
que comme le sutra suprême, "parmi tous ceux que j'[Shakyamuni]
ai enseigné, que j'enseigne et que j'enseignerai."(réf.) Dans les dix métaphores du chapitre Yakuo* (XXIII), le Sutra du Lotus est comparé à
l'océan, au soleil, au Mont Sumeru.
Dans ce cas, peut-il y avoir quelque chose de plus profond que le grand
océan, de plus éclatant que le soleil ou de plus haut
que le Mont Sumeru ? De
telles comparaisons devraient permettre de comprendre. Sur quels arguments Kukai* peut-il fonder l'allégation que les sutras
du Shingon sont supérieurs au Sutra du Lotus
? De tels passages ne se trouvent nulle part dans le Sutra Vairocana*. Aveuglé
par une interprétation personnelle, il s'est opposé aux
intentions du Bouddha formulées depuis longtemps. Les Maîtres
de doctrine* surpassent les simples maîtres et les sutras du Mahayana
définitif* est supérieur aux sutras du Mahayana
provisoire*.
Par conséquent le Sutra Vairocana* de l'école Shingon ne
peut pas égaler le Sutra
Kegon*,
et moins encore le Sutra
du Nirvana et le Sutra
du Lotus. Pourtant, lorsque le Savant-maître* Shubhakarasimha* évalua les qualités relatives des sutras Kegon*, Lotus, Vairocana*,
etc., il avança une interprétation erronée en disant
que, d'un point de vue théorique, tous ces sutras sont de même
valeur, mais que, d'un point de vue pratique, le Sutra Vairocana* est supérieur aux autres. Depuis lors, les tenants de cette école
n'ont cessé de prétendre avec arrogance que le Sutra
du Lotus ne soutient pas la comparaison avec le Sutra Kegon*,
et moins encore avec les sutras
de l'école Shingon ou que, parce qu'il ne contient ni mudra ni mantra dharani* , le Sutra
du Lotus n'est même pas comparable au Sutra Vairocana*.
Ou ils soulignent le fait que de nombreux maîtres et patriarches
de l'école Tendai ont
reconnu la supériorité de l'école Shingon,
et que c'est une opinion généralement admise que l'école Shingon est supérieure aux autres. Si on les compare aux écrits
et enseignements non bouddhiques, toutes les doctrines qu'il exposa pendant
cinquante ans représentent le Mahayana,
les paroles véridiques d'une personne parvenue à l'humanité
suprême. Tout ce qu'il a enseigné, depuis l'aube de son Éveil
jusqu'au crépuscule de son nirvana, est pure vérité. Et on lit
dans le sixième volume du Sutra du Lotus : "Tout
ce qui concerne la vie ou le travail n'est en rien différent
de la réalité ultime (note)."
Commentant la signification sous-jacente de ces citations, Zhanlan* enseigna que, bien que profonds, les deux premiers sutras restent superficiels
comparés au Sutra du Lotus. Alors que ces sutras traitent
des affaires du monde en termes bouddhiques, le Sutra du Lotus explique que les affaires du monde sont en fin de compte le bouddhisme. Le Dazhidu lun* dit que la vertu de sagesse prime tout, le Sutra du Nirvana: «Aujourd'hui, comprendre le principe profond du nirvana... ». Tous ces passages ressemblent à l'affirmation des trois mots du Sutra du Lotus «Jadis, maintenant, dans l'avenir... ». Or, les uns disent : «Si l'on compare [ce sutra-ci] à tout ce que prêchaient Brahma, Indra, les Quatre Rois du ciel, il est le roi de tous ces sutras ». D'autres disent : «Si l'on compare [ce sutra-ci] à tous les sutras du Hinayana, il est le roi de tous ces sutras ». D'autres encore disent : «Si on compare [ce sutra-ci] au Kegonkyo*, au Shomangyo, il est supérieur à tous ces sutras». Mais si on fait la comparaison avec tous les sutras du Mahayana et du Hinayana, provisoires et définitifs, exotériques et ésotériques, chacun de ces sutras n'est nullement le grand roi des rois des autres sutras. En résumé, c'est par une confrontation [générale] que l'on décide de la valeur des différents sutras. Répondez
clairement à vos interlocuteurs, point par point, en utilisant
à chaque fois la citation qui convient. Demandez-leur : "Peut-on
trouver la plus petite allusion à un principe de ce genre dans
le Sutra Vairocana* ? "
Dans les trois sutras de l'école
Jodo le bouddha Amida déclare : "Dix kalpas se sont écoulés
depuis que j'ai atteint la bodhéité." Est-ce vraiment
comparable à la révélation, dans le Sutra du
Lotus, que Shakyamuni parvint à l'Éveil dans le passé
de gohyaku jintengo*?" Ainsi,
chacune de ces écoles défendit ses propres principes et
développa des notions en apparence aussi différentes que
l'eau du feu. Pourtant, essentiellement, leur perspective était
la même. Parmi les enseignements
sacrés exposés par Shakyamuni de son vivant, elles
plaçaient le Sutra
Kegon* au premier rang, le Sutra
du Nirvana, au deuxième, et au troisième, le Sutra du Lotus. Toutes
ces écoles admettaient que par rapport au sutras Agama*, Hannya*, Vimalakirti et Shiyaku, le Sutra du Lotus était l'expression de
la vérité, un "enseignement complet" énonçant
des principes corrects. Mais elles maintenaient que, comparé
au Sutra du Nirvana,
il représentait un enseignement dont la vérité
n'est pas éternelle, un sutra incomplet contenant certains principes
erronés. Et Kukai*,
le Grand-maître* Kukai*,
fit remarquer : "Chaque véhicule proposé se
proclame le véhicule véritable, mais lorsqu'on les considère
d'un point de vue plus large, on voit bien qu'ils ne sont que théories
puériles."(réf.) Ainsi, chacun de ces Grands-maîtres affirma que le Sutra
du Lotus, bien que le plus élevé de tous les sutras
que le Bouddha Shakyamuni ait enseignés, enseigne et enseignera
à l'avenir (note) comparé au Sutra
Vairocana* exposé
par le bouddha Vairocana* ,
est une doctrine puérile. Une personne de bon sens devrait-elle
accorder le moindre crédit à cette assertion ? Les Grands-maîtres Kukai*,
fondateur de l’école Shingon au Japon, et Ennin*,
troisième Grand-patriarche du Enryaku-ji sur le Mont Hiei, ont dénaturé
l’enseignement correct du Grand-maître* Saicho,
qui était le plus grand sage du Japon. Car, dans la comparaison entre de Sutra du Lotus et le Sutra Vairocana* la supériorité du premier était pour eux trop embarrassante.
Les temples du Mont Hiei ont depuis
lors pris parti pour la fourberie d'Ennin*,
tandis que le temple Jigo-ji à Takao et les sept
grands temples de Nara ont tous suivis le faux enseignement de Kukai*. Chaque sutra,
par l'excellence de son contenu, prétendait être le plus
élevé de tous ces enseignements. Cependant, la comparaison révèle que le Sutra du Lotus domine tous les
autres sutras, comme le ciel la terre. Il s'élève au-dessus
d'eux comme un nuage au-dessus du sol. Si l'on compare les autres
sutras aux étoiles, le Sutra du Lotus est semblable
à la lune. S'ils étaient des torches, des étoiles
ou la lune, le Sutra du Lotus serait alors aussi brillant
que le soleil. Les maîtres du Shingon disent : "Le Sutra Vairocana* est
le premier de tous les sutras ; les autres sutras sont comparables à
une multitude de petites étoiles." Les tenants du Zen déclarent : "Le Sutra
Ryoga est le premier de tous les sutras." Et il en va
de même pour les adeptes des diverses écoles. Les gens
de notre époque accordent autant de respect aux nombreux maîtres
bouddhistes mentionnés plus haut que les divinités
célestes en manifestent à l'égard de Taishaku ; ils les suivent comme les nuées d'étoiles font une traîne
au soleil et à la lune. "Or
le Grand-maître* Kukai*,
fondateur de l'école Shingon au Japon, a déclaré : "Le Sutra du Lotus,
lorsqu'on le compare aux sutras Kegon* et Vairocana*, non
seulement constitue une voie différente, mais n'est que théorie
puérile, et le bouddha qui l'a exposé réside encore
dans le domaine de l'obscurité." Il a aussi affirmé
: "Le Grand-maître* Zhiyi*,
de l'école Hokke, et
d'autres n'ont eu de cesse de voler le ghee."
Le Grand-maître* Cien,
fondateur de l'école Hosso,
a déclaré : "Le Sutra du Lotus n'est qu'un
moyen tandis que le Sutra
Jimmitsu* est véridique ; les êtres
sensitifs, qui, par nature, ne sont pas prédestinés
à l'illumination, ne pourront jamais, de toute éternité,
atteindre la bodhéité (voir Hosso
shu)." Chaque école clame la supériorité de son propre
sutra, exhorte à abandonner tous les autres sutras considérés
comme inférieurs, et prétend être elle-même
la seule école correcte. Mais ces polémiques ne s'appuient
que sur les propos des Maîtres
de doctrine*,
et non sur les paroles mêmes du Bouddha. Seul le Sutra du Lotus fut proclamé supérieur par le Bouddha lui-même lorsqu'il
établit la comparaison avec les cinq
saveurs, chacune correspondant à cinq
périodes distinctes d'enseignement. Il déclara aussi
que, parmi tous les sutras qu'il "avait enseignés, qu'il enseignait
maintenant et qu'il enseignerait", pour atteindre la bodhéité,
aucun sutra n'était comparable au Sutra du Lotus. Voilà
les paroles d'or sorties de la bouche même du Bouddha. Pour ce qui est du Sutra Vairocana*, Shubhakarasimha*, Amoghavajra* et Vajrabodhi* ont déclaré que, sur le plan des principes, le Sutra Vairocana* et le Sutra du Lotus étaient
identiques, mais que, par rapport aux mudra et aux mantra dharani*,
le Sutra du Lotus est inférieur. Par contre, les moines
chinois Liangxu, Guanxiu et Weijuan ont déclaré
que le Sutra Vairocana* ne pouvait
pas soutenir la comparaison avec le Sutra
Kegon*,
le Sutra du Lotus ou le Sutra
du Nirvana, mais n'était qu'un sutra entrant dans la catégorie Hodo. Comment, alors, de simples mortels comme nous
pourraient-ils comprendre le véritable sens des enseignements
bouddhiques ? Cela n'est
possible qu'en lisant attentivement et en comparant le texte des divers
sutras. Ces sutras sont tous différents les uns des autres, mais
celui qu'on appelle le Sutra du Lotus comporte huit volumes,
auxquels il faut ajouter le Sutra
Fugen qui [en épilogue] exhorte à la propagation
du Sutra du Lotus, et le Sutra
Muryogi qui sert d'introduction, consistant en un volume chacun.
Ouvrir le Sutra du Lotus et l'étudier, c'est comme découvrir
le reflet de son propre visage dans un miroir sans défaut, ou
distinguer parfaitement la couleur des plantes et des arbres, une fois
le soleil levé. Plus loin il interprète : "Yakuo, il y a beaucoup de sutras
qui ont été prêchés, mais le Sutra du Lotus occupe la troisième place parmi eux" (alors qu'en fait,
il [le sutra] déclare qu’" il occupe la première
place parmi eux"). Ennin* et Enchin ont aussi mal interprété
le Sutra du Lotus, en affirmant qu’" il occupe la
seconde place". En comparaison avec les autres sutras, cependant,
le Bouddha Shakyamuni, le Bouddha Taho et le bouddha Vairocana* déclarent tous que "le Sutra du Lotus est le plus
excellent sutra"(réf.), et "le Sutra du Lotus est supérieur à tous les autres
sutras". Puisque tel est bien le cas, quelle base choisiriez vous
pour votre objet de culte ? Est-ce que ce seraient les enseignements
du Bouddha Shakyamuni et des autres bouddhas
des dix directions, ou les enseignements des trois maîtres, Ennin*, Enchin ou Kukai* ? Voulez-vous céder aux opinions des trois Grands-maîtres et
agir à l’encontre des enseignements du Bouddha Shakyamuni
et des autres bouddhas des dix
directions, en ignorant ce qu’affirme Nichiren ? Par conséquent,
le Sutra Fugen, l'épilogue
du Sutra du Lotus (note), dit : "Les Trois
Corps illuminés de la vie du Bouddha naissent de hodo."
Le terme hodo vient d'un mot ancien de l'Inde et fut traduit en Chine
par "grand véhicule". Mahayana [Grand Véhicule] désigne le Sutra du Lotus. Les
sutras Agama*,
quand on les compare aux écrits non bouddhiques, sont considérés
comme des sutras du Mahayana (note).
De même, les sutras Kegon*, Hannya*, Vairocana* et autres,
comparés aux sutras Agama*,
sont considérés comme des sutras du Mahayana ; mais ils tombent à leur tour dans la catégorie des sutras
du Hinayana, celle des sutras
d'un véhicule de moindre importance, lorsqu'on les compare au Sutra du Lotus. Parce que nul sutra ne dépasse le Sutra
du Lotus, il est le seul et l'unique sutra du Mahayana. Je considère que
les enseignements non bouddhiques sont plus faciles à croire
et à comprendre que les sutras du Hinayana ; les sutras du Hinayana sont
plus faciles à croire et à comprendre que le Sutra
Vairocana* et d'autres
sutras Hodo* ; le Sutra Vairocana* est plus
facile à croire et à comprendre que les sutras Hannya* ; les sutras Hannya* sont plus faciles que le Sutra
Kegon* ; le Sutra Kegon* est plus facile que le Sutra
du Nirvana ; le Sutra
du Nirvana est plus facile que le Sutra du Lotus,
et l'enseignement théorique* est plus facile que l'enseignement
essentiel* du Sutra du Lotus. Il y a ainsi différents niveaux de
difficulté ou de facilité relative [à croire et
à comprendre]. Question : A quoi servent ces comparaisons ? Réponse : Aucune autre doctrine ne surpasse cet enseignement [du Sutra du
Lotus], grande lanterne qui illumine la longue nuit des souffrances
de la vie et de la mort, épée
acérée qui tranche la racine de l'obscurité
fondamentale inhérente à la vie. Les enseignements
des écoles Shingon et Kegon entrent dans la catégorie
de zuitai. Ils sont par conséquent
faciles à croire et faciles à comprendre puisque le Bouddha
les exposa en tenant compte des capacités ou des désirs
des personnes dans les neuf états,
tout comme un père sage instruirait son enfant ignorant [de la
manière la mieux adaptée à ses facultés
de compréhension]. Par ailleurs, on appelle zuiriki l'enseignement que le Bouddha exposa en puisant directement dans son
état de bouddha, de la même manière qu'un père
sage guide son enfant ignorant vers la compréhension à
laquelle il est lui-même parvenu. Voir la suite [A la lumière de ces principes de zuijii et de zuitai, ] j'ai sérieusement analysé les sutras Vairocana, Kegon*, le Sutra du Nirvana et d'autres sutras provisoires et j'ai finalement découvert que tous ces sutras font partie de l'enseignement zuitai. C'est à
la même époque que vécut Kukai*,
connu parla suite sous le nom de Grand-maître* Kobo. Il se rendit lui aussi
en Chine, dans la 23e année de l'ère Enryaku [804], et
revint au Japon dans la 3e année de l'ère Daido [808] (note). Il étudia exclusivement
la doctrine Shingon et la propagea
au Japon. Selon lui, le Sutra du Lotus ne pouvait même
pas être comparé au Sutra
Kegon*,
et encore moins aux enseignements du Shingon. |
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voir également les huit comparaisons | |||
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